Une occasion à saisir! [Edmund T. Kimmey & Noa A. Stamm]

Tu avais appris que tu étais dans la cabane 11. Par miracle tes affaires avaient apparemment déjà été posées sur place. Tu maudis tranquillement tes livres et tes chaussures mais laisses un sourire s'emparer de tes lèvres. Tu te diriges presque gaiement vers les dortoirs. La lumière du jour se nuance à chaque pas que tu engranges.

Ça te rappel beaucoup de choses, ce temps qui devient sinistre et sombre. Tout ça griffonne ton humeur et tu t'inquiètes de la suite. Tu vas devoir tout redémarrer, et ça te fait un peu peur.  Beaucoup de gens de cette école sont arrivés plus tôt, et l'ambiance a l'air étrangement pleine de tension. Non vraiment, tu te sens incroyablement à l'aise d'un seul coup.

Tu te laisses guider par le vent et les quelques indications qu'on t'a donné et tu arrives finalement devant la bâtisse. Tu te met à regarder un peu à l'intérieur, intrigué comme curieux quand tu vois de la lumière et un mec en train de faire tu ne sais quoi. Visiblement il cherche quelque chose, console allumée en fond. Ton futur colocataire. Le stress monte comme ta méfiance. Quelle personne peut-il bien être ? Tu gigotes sur place en remettant en place quelques unes de tes mèches brunes.

Il semble t'avoir aperçu mais tu n'es pas vraiment sûr. Qu'est ce que tu es sensé faire, rentrer par surprise ou quoi ? Dans le doute tu t'approches de la fenêtre, le plus stoïque possible. Nan parce qu'il a l'air bien gentil le petit brun mais on sait jamais. Tous le monde peut être dangereux, tu en as suffisamment eut la preuve et vu l'établissement.
D'un seul coup, tu le vois disparaître et tu sursautes en percutant.

Mais qu'est ce qu'il a ? Peut être qu'il a trouvé ce qu'il cherchait. Tu doutes un peu. Il avait l'air de plus en plus bizarre, comme si il était effrayé par quelque chose. Tu soupires pour calmer tes nerfs et te diriges vers la porte. Il y a des jours où tu as franchement envie de t'enfuir. En même temps tu es un peu curieux. Bref.

Tu devrais te saisir de la poignée et pousser me battant alors que tu as le regard fixe et les doigts glacés. Peut être qu'il est occupé, celui que tu viens de voir. Tu retournes sur tes pas et observe l'environnement interne par la fenêtre. Il n'est plus là ! Aussi soulagé qu'inquiet  tu t'en vas tourner la poignée.

Personne et des tonnes d'affaires partout. C'est le bazar. Pourquoi il y a autant d'objets ? Il y a un truc qui cloche.Tu es carrément perdu. Et pourquoi il est pas là l'autre, il t'a pas entendu ? Ah mais oui ! Tu n'as pas toqué.
Tu te recules d'un pas et refermes la porte aussi sec.

Tu secoues la tête devant ton impolitesse déplorable et toques discrètement avant de pousser la porte, un peu brusquement. Tu te retrouves nez à nez avec le brun. Enfin nez à nez. Il fait une tête de moins que toi quand même. Tu baisses la tête pour le regarder dans les yeux. Il a l'air figé et surpris. Un peu effrayé aussi. Tout son corps est contracté. Tu t'écartes et gardes une apparence la plus impassible possible. Il faut être un peu courageux de temps à autres. Ton ton est formel et trop solennel quand tu ouvres la bouche.

"Bonjour. Je suis Noa Stamm, votr ... ton nouveau colocataire. Enchanté."
C'était vraiment bizarre quand même.

Tu reprends un air des plus neutre possible. Il semble réfléchir et hésiter à te dire quelque chose. Au fur et à mesure qu'il s'emmêle les pinceaux, tu pâlis. Évidemment, il fallait que tu te trompes de dortoir. Tu te désespères toi-même de temps à autres.

Tu te dis que tu vas devoir retrouver le chemin jusqu'à ton véritable dortoir et ça t'enchante pas trop. Tu réfléchis à où tu as bien pu te perdre quand ton interlocuteur, toujours sans nom, te demande si il peut t'amener jusqu'au tableau définissant les membres des dortoirs. Tu acceptes franchement, un peu rassuré. Il a l'air gentil tout en étant étrange.

Vous marchez en silence jusqu'à ce que vous abordiez un peu maladroitement le sujet des cours. Tu n'as pas franchement envie de discuter mais le sujet est simple. Ça ne te demande pas trop d'implication. Edmund, puisque c'est ainsi qu'il s'appelle, a l'air plutôt sympathique. Et puis il connait l'endroit, ce qui est pratique si tu te perds encore, plus tard. Avec un peu de chance, vous finiriez sûrement potes mais tu n'espères pas trop. C'est pas parce qu'il a suffisamment pitié de toi pour t'aider que ça ira plus loin.

Vous êtes enfin devant la liste des étudiants. Dortoir 11. Cela, tu le savais. Le reste, c'est bel et bien de retrouver ton dortoir. Tu jettes un coup d'œil discret au petit brun. Tu n'avais pas tellement envie de lui demander de t'accompagner. Déjà que tu l'avais dérangé. Ça ne te plait absolument pas. Te fait te sentir aussi misérable que quand tu étais désorienté, avant.

" Bon et bien merci. Désolé de t'avoir dérangé."

Tu le salue d'un hochement de tête, et part vers la droite. Après quelques pas, tu entends un raclement de gorge presque gêné dans sa moquerie. Il t'informe qu'il y a quelque chose qui cloche et quand tu te retournes vers lui, il indique de sa main le chemin de gauche.
Bien, tu es ridicule.