Le cœur de la ville qui bat à ses pieds, pulsant inlassablement, formant un réseau sanguin de vaisseaux électroluminescents. Ciel gris coloré, nuances pourpres, pollué, comme quoi, ça peut être beau. Le Palace Bridge, l’Église du Saint-Sauveur-sur-le-Sang-Versé, la cathédrale de la Trinité, au loin. Ça sent le froid, l’air des villes où les hivers ne font pas de cadeau. Damn it feels good to be back home.
Longue gorgée de bière, au goulot, comme pour ravaler ce qui monte. Un truc dégueulasse, noir, pas beau à voir. Mum j’ai fait un cauchemar. J’ai rêvé que ça recommençait, encore. Je me réveille, et c’est toujours la même chose. Et cette fois ci, y a personne pour me sortir de là, y a personne qui sonne à la porte un matin et qui me chope par le col pour m'extirper de cet enfer. Mais Mum, j’peux pas venir te lever en pleine nuit et pleurer sur ton épaule, j’suis plus un gamin. J’peux pas te raconter toutes ces journées que t’as jamais vécues. Ni toi, ni tous les autres. Alors il boit une dose de courage. Les pieds sur le rebord du toit de son immeuble, à quelques centimètres du vide, il observe la ville, pensif.
Revenir un long week-end faire la fête à St Petersburg, c’était une bonne idée pourtant. Il s’agace, à ressasser régulièrement, à se réveiller en sursaut quelques les matins, tendant aussitôt une main fébrile vers son phone pour vérifier si on est bien demain. Il a des phases. Ça a recommencé tout à l’heure, après avoir rêvé d’une poignée de souvenirs angoissants, en boucle. Pas la foi de réveiller Ollie qui dormait sur le clic-clac, de l’autre coté de la piaule, il avait chopé un pack de bière dans la cuisine et il était monté sur le toit. Tête à tête avec la mégalopole.
Quand il a vu sa mère en arrivant ce matin, il avait envie de dire pardon. Quand ils sont sortis se balader en ville avec Ollie et qu’ils sont passés devant son ancienne école, il avait envie de dire pardon. Pardon Mum, pardon les gars, pardon la fille du troisième rang coté fenêtre dont j’étais un peu raide dingue à la petite école. Y a des jours où j’t’ai fait rire, d’autres où j’t’ai tiré les cheveux, d’autres encore où j’t’ai sorti les pires horreurs que je connaissais, celles que tu m’as confiées la veille, ou l’avant-veille, un jour. Il sait plus. C’est flou.
Volte-face, lorsqu’il entend la porte donnant accès au toit s’ouvrir dans un fracas métallique. Ollie, et son air endormi.
« Scuse, c’ma faute si on est debout à c’t’heure là.. »
Tendu jusqu’alors, Yuri soupire, ses épaules s’affaissant légèrement, alors qu’il descend du rebord pour s’y assoir, désignant les bouteilles prêtes à être décapsulées à sa gauche d’un mouvement de tête.
« Bah vas-y, amène-toi, elles vont pas s’boire toutes seules. »
Ses yeux s’entrouvrent. Noir complet. L’esprit tout embrumé encore, il se demande. Dans quel lit, dans quelle chambre ? Il se redresse, s’appuie sur son coude pour s’asseoir en tailleur. Les cheveux en vrac, il passe une main sur son visage. Le regard qui s’habitue à l’obscurité ambiante, absorbe les quelques lueurs qui lui parviennent depuis la fenêtre, il se nourrit des lumières de la ville. Inspiration. Il reconnait. La chambre de Yuri. Sans Yuri.
Où est-ce qu’il est parti encore..
Tu devrais te faire du soucis, Ollie. Tu devrais te lever, et partir à sa recherche. Et pourtant. Aucune inquiétude.
Mais c’est qu’il a l’habitude des gens qui partent, qui disparaissent sans rien dire, qu’on ne voit plus le matin en ouvrant l’œil. Les uns après les autres. À la maison d’abord, et puis au squat’ ensuite. Où qu’il aille. On se réveille et on remarque un lit vide, on se questionne, sur le coup, et puis la vie continue. Il se souvient. Au squat’, il y a quelques années, c’était monnaie courante. Et il n’y avait qu’une règle. Personne ne viendra te chercher, mais il y aura toujours une place, au cas où tu reviendrais.
Expiration.
Aucune raison de repenser à tout ça, c’est plus comme ça que ça marche. C’est étrange pourtant. C’est la faute à Yuri. Il a ces attitudes et ces airs familiers, une dégaine d’enfant perdu qu’Ollie connait trop bien. Alors quand ils passent du temps ensemble, Ollie a l’impression que c’est comme avant. Paumés, tous les deux, à se guider tour à tour, à voir grand, rêveurs, ils s’égarent en duo, c’est plus amusant. On pense moins à ce qui vous poursuit, à ces choses sombres, toujours sur vos talons. Il se lève, finalement, enfile son fut noir par dessus son boxer, gestes de type pas bien lucide encore, il manque de trébucher et chope son sweat ensuite. Capuche sur la tête, chaussures délacées aux pieds, il entrouvre la porte de la chambre, met le pied dehors. Réfléchis. Si j’étais Yuri, où j’irai ?
Question stupide. Il sait très bien où le trouver. Un endroit que son ami lui a montré dès son premier jour ici, alors qu’ils se connaissaient si peu encore. À peine arrivé à Prismver que Yuri l’emmenait passer les vacances de printemps chez lui, en compagnie d’Elliot. Et ils étaient restés des journées entières là haut, à refaire le monde en buvant des bières.
Arrivée peu discrète sur le toit. L’air frais de la nuit qui heurte son visage à peine passée la porte, frisson, son regard croise celui de la ville, avant de s’accrocher à celui de Yuri, qui s’excuse. Pourquoi s’excuser ? Aucune raison. Tout à coup, il se sent si heureux d’être là, Ollie. Complètement perdu, mais heureux. Sourire un peu ensommeillé.
— J’sentais que tu buvais un coup sans moi, c’est l’instinct, ça m’a fait venir direct.
Quelques pas, tout en détaillant les lumières au loin, partout autour d’eux. Amoureux des villes de nuit, il n’y a que dans ces moments là qu’il a le sentiment d’être vivant, Ollie. Il s’assoit sur le rebord lui aussi, à califourchon, histoire de ne pas être dos au spectacle et pouvoir garder un œil sur tout ça, alors qu’il tend la main pour décapsuler l’une des bières avec le briquet de Yuri.
Silence. Il observe sans un mot, les premières fenêtres qui s’allument, les très matinaux, ceux qui partent bosser quand tout le monde dort, ou bien, les noctambules qui finissent leur dérive, s’endorment enfin. Que c’est agréable, d’être hors du temps.
— .. Depuis qu’on est arrivé ce matin t’es ailleurs. J’saurais pas expliquer, c’est toujours un peu comme ça quand on vient passer quelques jours chez toi, aujourd’hui encore plus. T’as l’air extrêmement content, tout en étant super triste.
Il se tait, descend une gorgée, à même le goulot, avant de hausser les épaules et adresser une œillade désinvolte à Yuri. Compréhensif. Il ne t’a jamais raconté, mais tu devines, tu le sens.
— Mais je sais que tu vas rien m’dire, c'est ton coté poète maudit qui joue le martyr dans son coin. Ou p’t’être que tu m’as tout raconté à l’instant et que tu viens de reset ! P’t’être qu’avant que j’arrive, tu t’es jeté dans le vide trois fois avant de revenir en arrière systématiquement. On sait jamais avec toi. Et t’inquiète ça m’dérange pas.
Et puis. Pardon Ollie. Désolé qu’on continue à se perdre toi et moi, plutôt que de retrouver le chemin ensemble. Parce que c’est plus simple comme ça, c’est moins effrayant, à deux dans cet immense bordel. Sourire. Cet idiot réussit à lui faire esquisser une risette malgré tout. Pourtant c’est pas très joyeux, ce qu’on lui dit. Mais c’est qu’il comprend tout, sous ses airs distraits. Ailleurs Ollie, loin au dessus de nous, c’est ce que tout le monde pense. Comme ils se trompent. Y a pas plus observateur que ce type. Il est ce genre de personne qui trouve toujours les mots justes, derrière les bribes de phrase qui semblent pas faire sens aux premiers abords. La formulation qui heurte, d’autant plus touchante par son apparence naïve. Et il a bon.
T’es pas malheureux, Yuri. Ou alors, tout autant heureux. C’est paradoxal mais ça résume bien ton état, dans l’entredeux. Une main posée sur le rebord, à coté de lui, il se tourne légèrement après avoir croisé le regard d’Ollie, pour reporter le sien sur la ville. Il aimerait bien retrouver son enthousiasme habituel mais c’est franchement pas évident. C’est qu’on a tous ces moments pleins de mélancolie, ça vous saisit sans prévenir et on est pieds et poings liés tout à coup, au milieu de cette toile d’araignée. Ces pensées pleines de "et si", on se voit refaire son monde, on se sent soldat d’une guerre perdue depuis longtemps. Et puis, ça passe. Il le sait, que ça passe. Pour ça qu’il préfère être là, dehors, sur le toit, une bière à la main, et Ollie à ses cotés désormais.
« J’suis bien trop lâche pour me jeter du haut d’un immeuble, haha, dis pas n’importe quoi. Puis j’suis même pas sûr de pouvoir reset au bon moment, j’maitrise pas assez encore pour faire ce genre de folie. »
‘Teille déjà bien entamée, il la termine en deux, trois gorgées, la laisse au sol histoire d’avoir les mains libres, il chope ensuite son paquet de clope un peu abîmé dans la poche de son sweat, pour coincer l’un des bâtonnets empoisonnés entre ses lèvres.
« On sait jamais avec toi non plus, pour ça qu’on s’entend aussi bien. »
Pas un mot, le temps qu’il retrouve son briquet et l’allume. Première dose de tabac qui s’engouffre dans ses poumons, qu’il expire dans un long soupir, observant les lumières.
« Mais tout va bien, t’inquiètes. J’te l’ai déjà dis, j’fais des cauchemars à la con et contrairement à n’importe quel mec de dix-huit piges normalement constitué ça m’perturbe. Et demain j’y penserai plus et la vie continue, c’est comme ça. »
Nouvelle taffe. Il tourne finalement la tête vers Ollie, retrouve un minimum de confiance en lui pour soutenir son regard, retour du Yuri de tous les jours, celui qui prend les choses comme elles viennent, qui se posent pas de questions.
« Demain soir on sort, obligé. On est venu pour ça en plus. Puis comme ça, pas d'cauchemars. »
Hochement de tête. Pourquoi tu te répètes, alors que c’était ce qui était convenu ? Nan mais c’est bien de se le redire, faut se convaincre, ça permet de rester positif. Et il détourne le regard à nouveau.
« Pour ça qu’on s’entend aussi bien. » On pourrait l’entendre sourire, et son regard s’abaisse une seconde, avant de revenir sur son ami. Certains trouveraient étrange qu’il n’affiche pas d’air soucieux, mais c’est qu’il y a cet espèce de pacte silencieux entre Yuri et lui, qui intime chacun à ne pas poser de questions. C’est un champs libre qu’ils se laissent l’un à l’autre, d’accords sur le fait que tout peut être dit. Il suffit de vouloir. Et ils le voudront chacun, au moment opportun. En attendant, il y a les mots assurés qu’on écoute pour la forme, les répliques sensées chasser l’inquiétude. Tout va bien. T’inquiète.
— Personne aime les cauchemars, t’as pas à avoir honte ou autre, c’normal…
Il observe ce changement d’expression chez le jeune homme en face de lui, lorsque celui ci ose enfin lever les yeux. Un instant seulement, et puis il fuit encore. Pas maintenant alors. Haussement d’épaules.
— Yep, comme on a dit.
Ollie se contente de se laisser tomber sur le dos, s’allongeant sur le rebord, les jambes de chaque coté de celui ci, tenant sa bière bien droite sur son ventre. Un pied sur terre, l’autre se balançant distraitement au dessus du vide. Souffle. Rien que des cauchemars. Lui, ça fait longtemps qu’il n’a pas rêvé, quand il y pense. Il prend bien trop de trucs pour que son cerveau fonctionne normalement, Ollie. Impossible de faire un débriefing pendant les phases de sommeil paradoxal, ses neurones arrivent plus à dealer avec toutes ces données. Et moins son subconscient traite son quotidien de nuit, plus sa conscience est brumeuse et confuse de jour. Mais quelle est agréable, cette impression d’être constamment léger, sans songes parasites.
Il se tait. Écoute les bruits de la ville. Les voitures noctambules, dont l’écho résonne entre les immeubles, comme un froissement constant, et on a l’impression d’être près de l’océan. Respire doucement. Loin au dessus d’eux, les lumières des quelques longs courriers survolant l’agglomération, qui clignotent, seules étoiles visibles dans le ciel pollué par l’éclairage artificiel. C’était beau.
— … On devrait venir chez toi plus souvent. C’est ici qu’on s’sent le mieux, j’trouve.
Haha. Qu’il a envie de te contredire, Ollie. Relever la tête pour une fois, plutôt que de baisser les yeux, et tout te dire. T’expliquer que non, c’est pas normal de faire ce genre de mauvais rêves, de ressasser des scènes glauques au possible, c’est pas normal d’avoir ces images en tête toute les nuits. Des trucs qu’on n’imagine spontanément, quand on est sain d’esprit. Pour ça qu’il a honte et qu’il se cache derrière cette autodérision forcée. C’est moche, tout ça. Et bien trop réel. Il parle de cauchemars mais il devrait avouer qu’il ne fait que se souvenir. Même si la boucle a été désamorcée, même si techniquement parlant, rien n’est jamais arrivé à qui que ce soit. Lui, il a vécu tout ça. Alors il continuera à s’en vouloir. Après tout, il l’a bien mérité. Personne n’était derrière lui pour l’encourager, on ne l’a pas prit par les épaules pour le pousser à franchir certaines limites. Tout seul comme un grand. C’est bien. Qu’il soit le seul au courant. C’est le prix à payer. Mais parfois, il aurait bien envie d’un moment de répit, rien qu’un instant.
On a cessé de parler et il tente de vider ses songes, se laisse plutôt remplir le crâne par ce qui les entoure. S’il se tait et fixe l’horizon assez longtemps, ce seront les lumières et les sons de la ville qui s’imprimeront dans sa rétine et son cerveau.
« C’est pas faux. Y a des bonnes ondes ici. »
Loin de l’île, il a presque l’impression d’être normal. Un type lambda qui aime vivre la nuit, qui fait pas de micro-bons dans le temps, qui suit pas des cours de maitrise de pouvoir en plus de ceux de sciences et de musique. Des fois il regrette d’avoir découvert cet autre plan de la réalité, envie ceux qui n’auront jamais un aperçu de ce monde. Les personnes qui mènent une existence banale, avec d’autres types de rebondissements. Qui vont au lycée, puis à la fac, qui achètent une maison, et le chien qui va avec. Qui deviennent pas invisible, qui contrôlent aucun élément, qui voyagent pas dans le temps. Ça doit être chouette quand même.
Ses épaules se redressent, alors qu’il inspire doucement, s’autorise enfin à prendre une grande bouffée d’air frais. Tss, ferme la Yuri, tu penses vraiment qu’à ta gueule des fois. Après tout, c’est facile pour personne. Soupir de deux kilomètres, retour sur terre, il porte le filtre à ses lèvres pour prendre un deuxième souffle, un peu plus toxique cette fois ci. Son regard quitte la ville pour se reporter sur Ollie, installé n’importe comment au bord du vide comme on se laisserait aller sur une branche. Typical.
« Et un de ces jours faudrait qu’on s’invite chez toi aussi. San Francisco c’est pas rien, y a moyen de s’mettre bien là-bas. Puis tu nous présenterai tes potes. »
sesame
InvitéInvité
Sujet: Re: rooftop ·· w/ ollie Dim 4 Juin 2017 - 1:52
just the two of us
Sirène de police lointaine, écho dans sa cage thoracique, il tourne la tête, voit les lumières qui se reflètent sur les façades des immeubles en contrebas, bleu rouge bleu rouge bleu rouge se mêlent aux lampadaires orangés. Les bonnes ondes en question. Éponge. Ollie s’imprègne. Comme s’il existait un désert quelque part en lui, quelque chose d’asséché qui absorbe tout. S’approprie l’étranger. C’est bien ça, le trouble d’Ollie, celui de laisser le moindre rien le distraire. On le croit ailleurs mais le problème c’est qu’il est juste trop là.
Un jour il faudrait qu’on s’invite chez toi aussi. La phrase le laisse songeur il se demande. Wait, chez moi ? Chez moi. Chez moi Londres avec ma mère chez moi San Francisco sans elle, sans mon père tout seul puis avec tous les autres. San Francisco c’est pas rien, y a moyen de s’mettre bien là-bas. Ah oui chez lui San Francisco, le dernier en date. Le filtre de la cigarette à ses lèvres, il inspire doucement, s’emplit les poumons de fumée goudronneuse avant d’expirer comme un geyser vers le ciel.
— Ça vous plairait de ouf.
Sourire pleins de souvenirs, le regard posé sur la rue loin, loin en dessous d’eux, pensif.
— C’est tellement vivant, ça pulse ça grouille t’es toujours comme porté par un flux d’énergie là-bas, c’est ça qu’j’aime dans cette ville. Puis ouais mes potes.. j’suis sûr que tu t’entendrais bien avec. Ils sont tous un peu fous comme nous. Carrément tarés en fait haha, j’suis dég’ qu’y en est aucun à Prism. Ils ont pas de don mais ils font des merveilles t’sais.
C’est qu’il recommence à parler de ce San Francisco comme s’il existait encore, de ses potes comme s’il les avait vu hier comme si cette entité n’évoluait pas indépendamment de lui, petit monde attendant patiemment son retour pour continuer de tourner. Sauf que c’est pas tout à fait ça. Chaque rare retour au bercail se solde par des membres de la "famille" qui manquent à l’appel, ça a des allures de fonte des glaces, de morceau de sucre plongé dans le café ça se dissout. C’est pas cette facette là qu’il voudrait montrer à Yuri, aux autres. En vrai, si Ollie les emmenait avec lui, il aurait peur de les décevoir. Peut-être que la prochaine fois qu’il y retournera, il ne restera plus que des fantômes. Silence songeur, alors que son bras qui tient la clope se balance dans le vide.
— Enfin… si ils sont encore là-bas.
Et il se tait à nouveau, cesse de sourire, observe le trafic, ruisseau qui peine à couler dans les boulevards déserts. Avant de plisser les yeux, hausser les épaules et reporter son attention sur le ciel.
— ‘Fin tu sais c’que c’est, débarquer à Prism’ c’est changer de plan d’la réalité. Genre toi quand tu viens ici on croise pas trop tes potes "d'avant". C’est plus pareil.