Tu joues copain ?

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Tu joues copain ?

Je n'aime pas spécialement cet endroit. Quel échec. Un an ! J'ai passé un an leur dire de se le foutre où je pense leur super internat. J'ai échouée. Ça fait à peu près un mois que je suis ici, entourée de gens bizarre, tous plus dépressifs les un que les autres, ou alors complètements fou. Si l'un d'eux devient un terroriste je ne serai pas étonnée.
Je dois cependant avouer que leurs pouvoirs sont carrément plus cool que le mien. "Contrôle de la pression". C'est comme ça qu'ils l'appellent. Je préfère "le chieur qui fait exploser des bouteilles", mais chacun son point de vue. D'ailleurs en parlant du chieur, il se manifeste beaucoup quand je suis énervée, c'est pas que ça arrive souvent en générale, mais cet endroit me tend. Je suis tendue. Comme un string. "Détend toi" me disait ma mère. Ha ! C'est facile à dire, mais je ferai remarquer que la connexion internet est pourrie sur cette île. Il n'y a presque pas de gameur ici en plus. Je suis contrainte d'aller en salle informatique pour jouer. C'est quand même plus agréable dans mon lit, mais pas le choix, mon ordi ne supporte pas leur connexion. Je vous jure, on est pas aidés.

Nous somme un samedi après midi, je peux donc geeker autant que je veux. Normalement les gens sortent les samedis après-midi, donc il ne devrait pas y avoir énormément de personne, je pourrai au moins pousser des petits couinement. Je me lève de mon lit, Pooki me regarde avec colère.

- Ça suffit gros dindon poilue, arrête de râler, je reviens ce soir.

Pas de réponse, elle me montre ses fesses et continue ça sieste. Je doute tout de même de son amour parfois. Mais pas le temps de s'attarder sur le niveau d'amour de mon chat, je dois m'habiller. Une paire de jeans suffira, avec un débardeur Poufsoufle. Wouah, je sais que j'ai la classe. Je passe vite fait devant le miroir, ça va, pas besoin de me brosser les cheveux. Je prend mon sac Kermit et y fourre mon gros casque, ainsi que mon appareil photo, le compacte suffira. Mes tennis aux pieds, et le tour est joué. C'est partie pour le moment détente. Je sors joyeusement de ma chambre, abandonnant Pooki à son triste sort, et marche jusqu'à la salle informatique.

Il n'y a pas grand monde dans les couloirs, mon plan se déroule à merveille. Par-ci par-là quelques bruits de clavier se font entendre. Au fond une fille qui doit être entrain d'étaler sa merveilleuse vie et une routine capillaire, plus proche un garçon typique du fayot : lunettes, cheveux sales, chemise bien repassé, et nœud papillon parfaitement formé. Il doit sûrement chercher des infos pour impressionné son prof d'histoire, lettre de recommandation en prévision ?

Je secoue la tête pour sortir de mes pensées et arrête d'analyser les personnes présentes, il en reste encore d'ailleurs. Nous avons des choses plus importantes en tête ! Je choisi un ordi, vers le milieu mais pas trop. Casque branché, ordi allumé, session ouverte : c'est partie. Arf, ça faisait tellement longtemps ! Au moins... 5 heures que je n'ai pas joué ! Je jubile. Ma langue sort toute seule, sous la concentration, le jeu lancé est un jeu de rapidité, de stratégie, il faut avoir un niveau expert pour y jouer : League of Lenged. Oui, bah on fait avec se qu'on a ! Je jouerai bien à CoD mais voyez-vous, je joue en ligne moi, et personne ne joue à CoD dans le coin. Du coup, on se rattrape avec ce qu'on a disposition, c'est-à-dire LoL.

J'avais presque gagné ma bataille, encore un petit effort et pouf the winner is me ! La tension monte, l'autre faibli, je le sens, je le sais, je vais gagner, un grondement d'excitation sort de ma gorge quand tout à coup JE L'AI ! ... Je l'ai pas..? Quoi ? Le, l'écran... Il s'est éteint, il est tout noir, la tour de l'ordi gronde, elle est éteinte. Mais pourquoi ? Mais non ! Je prend l'écran entre me main et le secoue.

- POURQUOI TU FAIS ÇA ?! STUPIDE MACHINE !

Oui, on peut dire que je cris. Mais c'est justifié ! Ce stupide ordinateur pourri vient de me lâcher alors que j'allais gagner ! En plus l'autre va croire que j'ai abandonné ! C'est quoi ça ? Quel horreur ! Le désespoir me submerge, je continue de tenir l'écran entre mes mains, pour finalement l'allonger sur la table. Je me cogne la tête contre la table en rythme avec les cliquetis de mon collier.

- Pourquoi tant de haine ? Raaaah.

Je relève la tête, les autres me regardes. J'espère qu'il éprouve de la compassion pour moi, mais ils ont plutôt l'air surpris, voir choqués et dégoutés. C'est vrais que je dois avoir l'aire d'une hystérique. Je me redresse, et fait comme si de rien n'était. L'écran et l'ordi n'ont pas l'air de vouloir coopérer. Ce sont des grognements et des couinements qui sortent de ma bouche, mais ont peut sûrement penser qu'un dragon c'est échappé de sa cage. Je secoue l'écran, puis la tour, puis l'écran. Inutile ? Je sais.

Code par Gau' ©

if I fix it, will you calm down?

Machines are like humans: treat them well and they will be nice to you.

Machines. Ça, je m’y connais. Pourtant, je ne suis pas un geek ou quoi que ce soit : je suis nul en jeux vidéo, je ne connais rien aux séries télé et aux films du moment, je ne sais pas bien coder… Mais dès que j’ai un tournevis et des pièces de métal sous la main, je suis content. À force de côtoyer des gens comme Autumn, je me suis de plus en plus intéressé à l’informatique, au fonctionnement des ordinateurs. C’est pourquoi je passe plus souvent qu’avant en salle informatique. (Je préfère rester dans ma chambre ou dans un coin tranquille pour bidouiller, d’habitude.) Je me suis installé depuis deux bonnes heures avec un ordinateur portable que j’ai démonté puis remonté moi-même plusieurs fois. Maintenant, j’essaye d’ajouter ou d’enlever des éléments à la machine. Le plus compliqué pour moi au final n’est pas tant de remonter la machine que de trouver les pièces adéquates en étant sur l’île…

Je déplace avec minutie la carte graphique qui sera plus performante que l’ancienne… un peu plus à gauche… oui… et je me relève subitement quand j’entends un bruit. Un cri même. Mes yeux verts se baissent sur mon travail et mes sourcils se froncent : ma carte a dû valser car je ne la vois plus. Après quelques recherches autour de moi, je finis par la trouver et la ramasser. Arf. Elle s’est abimée en tombant par terre. Faut vraiment que je reste dans ma chambre pour faire tout ça… Je rassemble mes affaires et mes outils, chaque objet à sa place dans une boîte, chaque boîte dans un sac, le tout dans une petite valise. Comme quoi, je me révèle organisé. Pour… certains trucs. Je vérifie que je n’ai rien oublié sur ma grande table et me dirige vers la sortie, quittant mon fond de salle tranquille… autrefois tranquille. Celle qui a crié continue de s’énerver sur son PC.

Je l’observe alors que je passe : je comprends rapidement qu’elle doit venir pour jouer et que l’ordinateur devant elle n’est pas coopératif. Mon regard glisse de son écran noir, de la pauvre tour secouée par la fille à mes outils dans mon sac de toujours. J’aurais toujours peur de déranger mais j’ai toujours ressenti ce besoin irrépressible d’aider : sans vraiment m’en rendre compte, je me suis approché de la gameuse excitée. Je cale la valise sous la table et présente ma main entre l’écran et elle : « Tu… Tu as besoin d’aide ? » Je me gratte la nuque. Gêne. Hum… « Je… je m’y connais… en machines. » Je pianote le PC et appuie sur quelques touches. J’écoute un peu l’unité centrale, comme un docteur ausculterait un patient. Puis, finalement, je sors un tournevis et met à plat la tour pour qu’elle soit plus facile à bidouiller. *Voyons voir ce qu’il a sous ce capot…*

Je détaille les différents éléments, voyant en surimpression avec mon imagination les différents plans d’ordinateur que j’ai pris le plaisir à retenir. Oui, je suis plus nerd que geek à la réflexion. Haha. Trouvé ! Le processeur a surchauffé et planté à cause d’un insecte. Paix à ton âme, petite bête curieuse. *Un bug. Dans le premier sens du terme.* Je la prends du bout des doigts, avec une précaution énorme, et la lâcha dans la poubelle. Cela va sûrement débloquer les contacts du processeur… Ma question en revanche est : est-ce que c'est quand même récupérable ? Mon œil vert se penche sur l’appareil éventré et fait la grimace. J’ouvre ma valise, mes sacs, mes boîtes… pour trouver ce que je veux. Avec la même minutie, je débloque l’ancien processeur et me saisit de l’ancien de mon propre appareil. Là… ça devrait marcher. Je vérifie que rien d’autre n’a pu bouger et appuie sur le bouton d’alimentation. Petit vrombissement, l’écran affiche le chargement, mon sourire reparait. Fierté. Débile.

Je me retourne vers la fille avec sympathie, espérant que cela ait pu la calmer : « Et voilà ! J’espère que… ça ira. » Pas besoin de s’énerver surtout… C’est comme avec les animaux : les machines ne doivent pas aimer ça, haha. Je range mes boîtes et mes sacs et tout mon attirail dans la valise dont je zippe la fermeture en me relevant. Je me sens prêt à repartir mais j’ose lui dire avant : « Et… si la prochaine fois ça plante… Demande. Sourire de gentil serviable que je suis bien. Et puis, la curiosité me pique : T’étais en train de faire un truc important ? » Pour qu’elle râle autant, je m’imagine bien… mais, si mon intuition est bonne : c’est plus une quête ou un combat stoppé net qu’un exposé de cours qu’elle regrette. Je ne juge pas : chacun ses goûts, ses priorités. Je me souviens très bien de ma fierté avec mes constructions en Légos ou ma tristesse en regardant certains Miyazaki, choses auxquelles certains ne prêtent que peu d’attention. Je me mets subitement à froncer le nez : elle doit être fumeuse, non ?

16 july 2016 Δ ft. Avramea Δ © GASMASK

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Tu joues copain ?

Personnellement j'appelle ça un miracle.

J'étais toujours entrain de m'exciter contre l'écran, sachant très bien que ça n'allait rien changer, et un garçon est venue a moi tel un ange tombé du ciel. Il faut dire qu'il n'avait pas l'aire très à l'aise, c'est vrais. En même temps il faut le comprendre, il parle à un monstre dangereux là. Enfin, il parle, il bafouille plutôt. J'avoue je trouve ça plutôt mignon. Proposer son aide alors qu'on a une chance de se faire déchiqueter, ça c'est du courage ! J'admire. Le regard humide, je le dévisage les yeux grands ouverts, puis fini par lui sourire largement en hochant vigoureusement la tête. Mais de toute manière il ne semblait pas attendre d'avis positif. Je suis épatée !

Les yeux pleins de paillettes et assise en tailleur, je le regarde bidouiller la tour d'ordinateur, après avoir toucher au clavier et fait le médecin informatique. J'avoue douter un peu de ce qu'il fait, il m'a dit s'y connaitre, mais le tourne-vise n'est-il pas un peu excessif ? Je fronce les sourcils et fait une moue dubitative. Avouons le, il a l'air d'un nerd, mais est-il un nerd compétant ? Non parce que je m'inquiète vraiment, il a le droit de faire ça en plus ? Franchement, je suis de plus en plus... Oh, qu'est-ce que c'est... Ark, un insecte ?! C'est cette petite créature qui m'a gâché ma partie ? Je te hais machin à patte tout... grillé... ah, désolé pour ça.

Le chirurgien à éliminé la tumeur, et fini de recoudre la tour d'ordi. Je dis chirurgien parce que c'est à ça qu'il me fait penser, et c'est plutôt drôle de voir ça, on dirait vraiment qu'il a la vie de quelqu'un entre les mains. C'est le cas en quelques sortes, mais ça reste comique. Visiblement c'est un bon chirurgien, parce que l'écran se rallume et la tour ronronne. Merveilleux. J'aime cette personne. Beaucoup. Il me servira, et c'est d'ailleurs ce qu'il me confirme avant de partir. Je suis déçue, j'aurai aimer qu'il m'explique, pour que je puisse le faire seule. Maman aurait tellement honte de moi... Je suis prête à le rappeler, au moins pour avoir son prénom, quand il se retourne.

- T’étais en train de faire un truc important ?

Mon regard s'illumine, puis se ternit. Oui c'était important et le souvenir de ma défaite forcée me mine le morale. Je lance un regard assassin vers la poubelle en serrant le point. *Daim you insecte, daim you* Il fronce le nez. Bah pourquoi ? J'ai un truc sur le visage ? Je sens mauvais ? Je vais le distraire, peut-être que ça passera. Il s'est peut-être fait mal. Je dois l'aider ?

- Ça dépend du point de vue, je jouais à LoL. Me suis énervée parce que j'allais gagner... à une seconde, une mini rikiki toute petite seconde. Tsss. Je hoche la tête, décidément dégoutée. Sinon tu t'appelles comment le sauveur ? Je fais une pause. Quelque chose te gêne ? Tu as fais un truc avec ton petit nez. Je penche la tête sur le côté en pointant son visage du doigt.

Je me met à le détailler plus précisément. Il est tout mignon, un peu maigrichon, mais il a pas mal d’atouts. Ses yeux principalement. Mais j'aime bien la forme de son visage, et il a une tête de gentil. Le gentil qu'on a envie de prendre dans ses bras et de poutouiller. Ça veut pas dire que j'ai en vie de le poutouiller, non non, enfin pas trop.. je vais me retenir, je suis en décalage mais pas à ce point. Ses petites taches de rousseurs aussi, elles me font penser aux miennes, mais plus prononcer. Oh, et on à la même cicatrice ! c'est drôle ! Enfin évidemment c'est pas exactement ma même mais c'est marrant qu'elle soit au même endroit... Je lui fais un grand sourire, suivis d'une grande inspiration en passant mes cheveux dernière mon oreille. Arf, ils sentent la cigarette. C'est pas que j'aime ou n'aime pas cette odeur, disons que ça a un côté réconfortant. D'ailleurs, avec mon shampoing l'odeur ressemble beaucoup à celui de maman. Maman, cette traitresse. Ça se trouve c'est cette odeur de trahison qui lui a fait froncer le nez. Je m'excuse du regard. Pour me faire pardonner de lui infliger cette odeur, je décide de papoter.

- Sinon je m'appelle Avramea, mais Ava c'est mieux, t'es un médecin depuis longtemps ? Mon petit visage tout rond lui sourit encore.

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Acquiescement. Hein hein… C’est cela… LOL… Rikiki petite seconde… Je vois je vois… ou pas du tout. Je crois avoir entendu ce nom de jeu mais je le confonds la moitié du temps avec le Laughing Out Loud des réseaux sociaux. Je suis très nul pour tout ça mais je ne peux qu’observer que ça l’affecte beaucoup. Et que le PC en plantant l’a empêchée de gagner. Oh mince ! … Je veux vraiment être concerné mais je ne sais pas si je peux pleinement l’être. Après avoir hoché la tête plusieurs fois, je pense m’éclipser pour de bon mais elle me retient par sa question. Je lâche un petit rire de gêne avant de répondre : « Sauveur ? À ce point… Je me gratte la nuque, mes yeux verts fixant ma valise, niant de la tête le surnom. Niels… Niels Jensen. » Et je tends une main maladroite vers elle. On m’a appris à faire cela mais, pour les gens du même âge et dans une situation autre que la haute du Danemark, je ne sais pas comment ça marche.

Cela doit être ridicule donc j’abaisse bien vite ma main. Avant de la lever à mon nez, moitié le cachant moitié le grattant. Le ridicule et la gêne montent encore plus quand elle me pointe du doigt. Pourquoi j’ai laissé mon visage exprimer ça ? « Ce… ce n’est rien ! » que je lui assure, abaissant ma main le long de mon corps. J’ai vraiment une extraordinaire capacité pour mal agir dès les premières rencontres. S’il y a un concours des « meilleurs pas doués du monde », faut que je pense à postuler dans la catégorie « sociale ». Je détourne les yeux mais me sentant peu à peu épié, mon regard vert se porte sur elle : qu’est-ce qu’elle fait ? Ces yeux m’apparaissent tout grand, tout rond, d’un beau marron clair mais… qui me fixent un peu de trop. Je lui demande pour détourner son attention : « Et… Et toi ? Tu t’appelles ? » J’ai l’impression d’être en primaire. Enfin… en théorie. Je ne demandais pas ça aux gens alors… et ils ne me le demandaient pas non plus.

Mes souvenirs de gosse solitaire (qui n’a fait que prendre des centimètres) ne m’assurent pas d’être pleinement à l’aise dans cette situation. Mes yeux glissent sur ses taches de rousseur, sur ses cheveux qui tirent sur le rouge puis reviennent à ses lèvres quand elle me répond. Mon regard refuse de s’y attarder et je capte, avant de déporter ma vue sur l’affichage du bureau sur son PC, qu’elle a une cicatrice sur le menton. Tiens… c’est étrange… Je me demande comment elle s’est fait la sienne. Je lui souris à sa dernière remarque : « Va pour Ava alors… Et… haha… Oui et non… Je "soigne" des machines seulement depuis peu… depuis que je veux devenir ingénieur… Mais j’ai toujours aimé savoir comment fonctionnent les machines… En fait… j’aime bien créer surtout. Je souris avec une joie sincère, agitant mon tournevis. Je suis un petit inventeur. »

Un inventeur qui crée majoritairement de l’inutile et qui, sur des coups de tête, construit autant qu’il déconstruit. Mais… je trouve que j’ai déjà bien trop parlé de moi. Alors je lui demande, curieux : « Et toi ? Tu… Tu viens souvent jouer ici ? C’est un peu le repaire des joueurs et des geeks… » J’accentue mon sourire un temps : ce n’est pas une critique mais un constat, je ne veux pas qu’elle le prenne mal. Je n’y connais rien mais j’aime comprendre. Peut-être qu’Ava sera en mesure de m’expliquer ? « Je t’avoue que je ne joues pas vraiment… Et… "LOL" : je ne sais même pas en quoi ça consiste… » C’est sincère mais je n’étais pas obligé de lui préciser cela. Mais, je sais très bien que les gens aiment se confier, surtout sur leurs passions. D’un côté, Ava sera heureuse de discuter de ce qu’elle aime ; de l’autre, je vais en apprendre plus sur les jeux vidéo et me sentir moins bête. Entre geek et nerd, on peut tout apprendre !

16 july 2016 Δ ft. Avramea Δ © GASMASK

Hrp : Désolée du retard et... c'est pas extra ._.

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Tu joues copain ?

Je ne sais pas s'il a vraiment compris que je jouais à un jeu vidéo... Il acquiesce mais semble tout de même un peu perdu... Il hésite quand je le qualifie de sauveur. Mais c'est ce que tu es mon petit gars. Je hoche la tête pour confirmer. C'est vrais quoi, au moins grâce à lui je n'aurai pas besoin d'expliquer ua responsable pourquoi l'ordi s'est cassé. Il me dit s'appeler Niels. J'aime bien ce prénom. J'aime bien ce gars. Bon c'est vrais que j'ai tendance à aimer tout le monde, mais lui je l'aime bien, genre doudou. Nan parce que franchement, regardez le quoi ! Il est pas trop adorable ? Moi je trouve. En plus il me tend la main. Awnn. Je fais un mouvement pour le serrer mais il l'enlève. Mon petit cœur se brise. Je ressemble tant que ça a un crapaud pas beau a qui on a pas envie de serrer la main ? Je dois rester forte, et ne pas montrer mes larme. Bon je pleur pas hein, je sais pas comment on fait en plus. Bref, je souris, mine de rien c'était drôle comme situation.

Il m'assure que son froncement de nez n'était rien. Braf, c'est fort gentil de vouloir dissimuler ton désaccord d'odeur de trahison... Quoi ? Cette phrase n'avait aucun sens. Bref. Mon index tendue se transforme en point levé suivis d'un clin d’œil et d'un sourire. Apparemment il veut être ingénieur. Pas mal le garçon, on voit les choses en grand. Je "je suis un petit inventeur" avec son petit sourire fini de m'achever. Il est vraiment adorable, un petit roudoudou. J'adore, j'adopte, je veux. Puis il me demande si je viens souvent. Un petit chibi de moi se met a danser dans ma tête : "ouiiiii un nouveau copaiiiiin !"

- C'était mignon ça, le "petit inventeur". Ça dépend sur quoi je joue, mais ne ligne oui, je viens ici. Et toi ? Tu es venue voler des pièces pour tes inventions diaboliques ? Ai-je dis un peu de malice dans le regard toujours le sourire au lèvre.

- Je t’avoue que je ne joues pas vraiment… Et… "LOL" : je ne sais même pas en quoi ça consiste…

Choquée.

- Bien, on va y remédier. Hi hi viens. Le prend la chaise à côté de moi et l'amène devant lui, puis tapote le siège pour lui faire signe de s'assoir. Enfin sauf si tu veux pas. Mais comme ça on sera quitte.

Espérant qu'il accepte, je me reconnecte au réseau. La connexion est vraiment nul. Je passe une mèche de cheveux autour de mon doigt par habitude et la fait tournoyer autour de mon indexe. Je me décale pour qu'on soit tout les deux devant l'écran et pousse mon sac Kermit pour qu'il puisse s'accouder s'il veut.

- Au fait, tu as vue, on a la même cicatrice. C'est marrant hein ! Mon frère dirait que c'est signe hehe. Tu l'as eue comment toi ?

Moi je me rend pas compte qu'il y a des chose qu'il ne faut pas demander. Enfin je l'ai dis et ça m'a pas traversé l'esprit de penser que peut-être il ne voulait pas le dire. Pourquoi c'est innocent. Je fais pas exprès. C'est juste pour discuter.

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HRP : Coucou, pas de problème t'inquiète ! Le post me va très bien, je vais pas être regardante non plus ! C'est le troll qui se moque de hippogriffe sinon !

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« Mignon » ? Euh… d’accord. Je souris sans vraiment comprendre, saisissant quand même la suite de sa phrase. Comme je le pensais, ce lieu lui est bien familier. Ce qui n’est pas mon cas et son insinuation, même comique, m’interroge quelque peu. Je lâche un petit rire timide, niant : « Non non… haha. Juste monter un ordinateur. Un gentil petit PC portable. Et d’habitude… je m’installe dans mon bungalow. » Le silence et l’espace me permettent concentration et précision. Malgré tout, Ava me semble quelqu’un de sympathique et j’imagine qu’il aurait été dommage que je sois encore enfermé en ce mois de juin alors que tout un monde est à rencontrer. Donc je reprends, laissant dévoiler mon ignorance de toutes ces choses virtuelles. J’avale ma salive à ses yeux surpris : ouais, je sais, je suis un cas. Quel gars de 18… nan 19 ! ans ne connait pas les jeux vidéo à la mode. Vu que… j’imagine que « LOL » c’est à la mode ? Aucune idée…

Mais si je vais sûrement continuer à ignorer sa notoriété, je connaîtrai son contenu. Je lui fais un petit sourire, entre réserve et enthousiasme, alors qu’elle m’indique la chaise qu’elle vient de placer à côté d’elle. Je m’y installe tout doucement, sur le bord puis un peu mieux, histoire de ne pas tomber (là, ce serait vraiment la gêne qui régnerait). « Non… Vas… Vas-y. Montre-moi à quoi cela ressemble… » Petit signe de tête vers l’écran, la curiosité et la sympathie brillant dans mes yeux verts à présent. Je l’observe alors qu’elle se connecte et joue avec une de mèches. C’est amusant ce petit tic. Elle bouge son sac grenouille (ce n’est pas la marionnette américaine ?) devant moi mais je reste le dos contre ma chaise, mes mains s’agitant sur une vis et un écrou sur mes genoux. Mais mes doigts s’arrêtent un temps quand Ava évoque notre cicatrice commune (elle l’a donc remarquée) et me demande son origine. Mon regard s’agite un peu, revoyant les souvenirs, puis se fixe sur mes mains agitées.

Je sors de mon petit sac d’autres bouts de métal alors que j’essaye de m’exprimer, de ma voix lointaine et hésitante : « J’avais… j’avais cinq… six ans peut-être. Enfin juste avant qu’on bouge à Copenhague – je suis danois en fait – et mes parents étaient encore occupés à leur travail. C’était la voisine qui venait me chercher après l’école et… et… je crois qu’elle voulait faire un gâteau pour moi et ma petite sœur. Freyja devait avoir deux ans à peine – c’est une A, peut-être que tu la connais ? – 'fin bref. La voisine est allée chercher un truc qui manquait – je ne sais pas… farine ou œufs… – et elle m’avait laissé avec ma petite sœur. Pas longtemps hein. Et puis, je surveillais déjà beaucoup ma sœur. Tous les deux étant matures et calmes – par rapport à nos plus jeunes frère et sœur – ce n’était pas un problème… »

Je commence à démonter ce qui pourtant commence à avoir une belle forme, quasi un oiseau de métal. « Quoi qu’il en soit, je jouais dans le salon juste à côté de la cuisine… Et ma sœur était sur son siège bébé, donc un peu en hauteur. Normalement elle était loin du plan de travail mais… peut-être que Holga avait laissé le couteau en sortant sur le meuble sans faire attention ou autre chose… Enfin. Il se trouve que ma sœur l’a attrapé alors qu'il était derrière elle. Genre le truc qui peut la tuer si elle a la bonne idée de le mordre ou simplement de l’agiter. Comme elle lançait des "lezetøj tøj" – et presque heureusement – j’ai relevé les yeux et je m’en suis rendu compte assez vite. Je me suis levé et je lui ai demandé de me le donner. Mais elle devait sentir que c’était drôle et tout car elle l’a agité devant moi alors que je me dressais pour l'atteindre… et voilà. »

Je passe mon pouce sur mon menton, sentant la coupure encore. « Malgré ma petite taille, j’ai réussi à récupérer le couteau et à le mettre loin… Puis j’ai grimpé sur une chaise pour atteindre l’évier. Ça saignait beaucoup mais ça a été… Holga est revenue et passé l’inquiétude, elle a géré. Elle était désolée mais ce n’était pas grave. J’ai dit à ma mère qu'un couteau m’avait échappé des mains. Je ne voulais surtout pas qu’il sache que ma sœur avait eu un couteau dans la main… et Holga a pu continuer de s’occuper de nous. Jusqu’à ce qu’on quitte Helsingor. J’aimais bien Holga n’empêche… » Petit sourire mélancolique. Je relève les yeux vers Ava puis son écran qui affiche le jeu. Je me tourne vers elle : « Et… et toi ? Ton frère a aussi joué avec des couteaux ? » Je souris même si j’espère sincèrement que non, que c’est juste une petite coupure de rien du tout. Je l’écoute avec attention et la regarde jouer en même temps, délaissant peu à peu ma mécanique. J’ai beaucoup trop parlé… trop personnellement… je veux juste l’écouter à présent.

Hrp : Encore désolée du retard ><... Aussi, ne te déprécie pas ainsi ! Et puis... si quelque chose te gêne, n'hésites pas quoi qu'il en soit !

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Tu joues copain ?

- Non non… haha. Juste monter un ordinateur. Un gentil petit PC portable. Et d’habitude… je m’installe dans mon bungalow.

Je ne peux m'empêcher de pouffer, mais je ne sais pas pourquoi. Son niveau de mignonnité m'a atteint le cerveau ça y est.

- Pourquoi la salle info cette fois ci alors ?

Je pense qu'il va se mettre à paniquer. Jamais vue quelqu'un d'aussi timide. C'est adorable. Je vais te le décoincé ce petit moi je te le dis. Il n'a vraiment pas l'air d'être un gameur par contre. Bon, après je ne dis pas que je suis une grande joueuse. LoL n'est pas mon jeu favori. Je préfère de loin jouer à Fifa ou Mario. Je sais, Mario. Mais c'est très divertissant. Les jeux de guerre genre COD, nope nope, trop violent, je préfère les jeux marrants, en plus c'est plus conviviale et ça porte moins aux disputes.

Les yeux rivés sur le jeu, je délaisse un peu mon écrans pour l'écouter me raconter son histoire tragique de cicatrice quand il se lance dans son récit. Une histoire de bébé, de nourrisse douteuse, de couteau et de sang. Il est hésitant, mais je suis prise dans son récit. Plus l'histoire avance, plus le suspense grandi. Il a une façon de raconter, sûrement involontaire, qui est très captivante. Je pense que je pourrai l'écouter me raconter l'histoire de la sourie qui a perdue son fromage pendant des heures, ça serait divertissant. Et pourtant diable que c'est une histoire ennuyante.

Je suis surprise de voir qu'a un si petit âge, il était déjà très prévenant et responsable. Non pas que je ne sois pareil, mais disons que c'est arrivé un peu plus tard pour moi. Et puis cette Holga, quel drôle d'idée. Tssss, il est bien gentil ce petit. Son récit fini je relève mon menton de la main dans la quelle je l'avait posé, et souris.

- Encore un point commun. J'ai aussi un petit frère, tu es devin en plus d'être docteur ? Je rigole. Je crois que je l'aime bien, il est tout poutouchoux. Je pose ma main sur sa tête et tapote. Cheveux doux en plus de ça. Tu es un bon grand frère toi au moins. Mais un couteau... ça a due faire mal quand même.

Puis il me demande de lui raconter mon histoire. C'est tellement drôle que je ne peux pas refuser. Et puis c'est comme ça qu'on fait connaissance. Ça me fait plaisir.

- Alors, c'est plutôt ridicule. Moins classe que la tienne. D'ailleurs c'était il n'y a pas si longtemps, 1 an à peu près... Le jour où j'ai découvert mon pouvoir d'ailleurs ! J'étais dans la forêt avec mon père pour prendre des photos pour tester mon nouvel appareil et faire une photo pour un concours, que j'ai gagné en d'ailleurs, comme quoi il faut donner de soi pour réussir quelque chose il faut croire. Enfin bref. Donc, j'étais près d'un petit ruisseau, parce que le thème c'était "entre terre et mer, entre végétation et ruine, entre poésie et engagement." Pas super sujet d'ailleurs. Bref. Et du coup j'ai simplement marché sur un caillou humide et couvert de mousse. Le dénouement est prévisible, je me suis rétamée sur les fesses. Mais c'est pas là que je me suis faites ma plaie. Jusque là tout allait bien. C'est lorsque je me suis relevée, mon appareil neuf est tombé dans l'eau. Bien-sûre j'ai eu peur, puis j'ai crié, et après j'ai pleuré, pendant bien une heure. Sauf que j'ai fais peur au chien de mon amie et il ma sauté dessus. Sur le dos. Je suis tombé sur la tête, face contre pierre. Je dis bien pierre. Bien pointue la pierre en plus... Voilà, c'est mon menton qui a tout prit presque.

Je le regarde et rigole. Quand j'y repense la scène était très drôle. Et puis même mon père c'est moqué de moi sur le coup...

- Passé le moment de fou rire, il ont tous crue que j'étais assommée et ils pensaient que je pouvait plus enlever la tête de l'eau du coup, et que j'allais me noyer. C'était marrant en y repensant. La scène était drôle.

Je tourne la tête vers l'écran. Je n'ai plus trop envie de jouer à ça... Peut-être que je peux lui donner un cour de fifa...

- Euh, LoL c'est pas le plus fun des jeux en fait. Tu veux que je t'en montre d'autres ? Si tu es pas occupé.

if I fix it, will you calm down?

Machines are like humans: treat them well and they will be nice to you.

Épaules. Qui se haussent pour signifier mon incertitude. Je ne sais pas : je suis venu comme ça, sans raison particulière... Parce que j’aime bien changer, parfois. La routine m’ennuie à force et, j’ai beau apprécier ma chambre (c’est mon îlot bordélique bien rassurant), j’aime varier et découvrir de nouvelles choses. De nouveaux lieux. De nouvelles personnes. Alors je viens là et voilà que je rencontre Ava : c’est cool, non ? Je m’assoie et lui raconte l’histoire derrière ma cicatrice : c’est moins cool, je crois… Mais Avramea semble toute ouïe, délaissant même l’écran pour se tourner vers moi. Euh… merci d’écouter bien que ma vie ne soit pas si extraordinaire. Je crois. Pas que je souhaite ça à toutes les familles mais bon... Je ris doucement quand elle reprend la parole : pas devin, juste attentif et elle en avait parlé juste avant.

Je me baisse un peu, ma tête descendant un peu alors qu’elle me tapote le haut du crâne. Heu… d’accord. Si ça lui fait plaisir. Je ne suis pas des plus tactiles mais ça va : elle sourit et puis, ça ne dure pas. Mes sourcils se froncent à la précision sur mon statut de bon grand frère : elle en connaît qui ne le sont pas ? Mon attitude par rapport à mes sœurs et frère a toujours été normale et de bon sens, non ? Je suis peut-être un peut trop protecteur mais c'est mon rôle. Mon pouce repasse sur la cicatrice : oui, ça a fait mal mais ce n’est pas grave. Ce n’était rien. Je crois qu’en ça, mon accident, m’a fait relativiser la notion de « douleur ». Je détourne néanmoins le sujet de ma personne pour entendre sa propre histoire. Et au fil de ses paroles, je note quelques éléments sur sa personne : elle a découvert son don il y a un an (un peu comme moi) et elle aime la photographie au point de faire des concours.

Et après, je grimace en entendant la fin. Je commente : « Il n’y a pas d’histoire classe ou pas classe. Ça a du te faire mal aussi ! Ta première chute, ton appareil et ça… Sourire compatissant alors je regarde un temps son menton. J’espère que ça a été et que vous avez pu rentrer vite pour soigner bien tout ça ! » Mais Ava rit alors je me mets à sourire : c'est du passé et elle relativise. C’est bien de voir le bon côté (l’optimiste que je suis apprécie cette qualité) et de pouvoir rire du passé. Mais quand même, risquer de se noyer et en rire est une belle prouesse ! « Mais... finalement quel est ton don ? Je reprends doucement, m’interrogeant. Tu as bien dis que tu l'avais découvert cette fois-là, hum ? »

Elle vient de regarder de nouveau l’écran ce que je fais également, attendant qu’elle lance le jeu, mais elle semble hésiter à présent. Elle s’explique et je lui réponds, patient : « Tout le temps du monde, ne t’inquiète pas. Si tu préfères d’autres jeux : montre-moi. L’important est que tu aies du plaisir d'y jouer et de me le montrer. » Et d’ailleurs… j’ai du temps mais je l’empêche aussi de jouer tranquillement. Je me sermonne ensuite intérieurement : elle me l’a proposé et je n’ai fait qu’accepter. C'est son choix et elle sourit : concentrons-nous là-dessus. Voyons voir ses autres jeux.

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