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 ANTISISMIQUE.

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Anonymous
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MessageSujet: ANTISISMIQUE.   ANTISISMIQUE. 1400359500-clockMar 29 Nov 2016 - 22:19
ANTISISMIQUE
Selina Valentyne
Harrison Winchester
Bungalow 4,  pièce commune, 17h47.

Ce n'était pas la joie. Vraiment pas. Le dos appuyé sur le dossier du canapé, Selina y siégeait bien droite, les jambes croisées. Du plat de la main, elle frappait frénétiquement l'accoudoir. Paupières closes, sourcils froncés, elle tentait vainement de garder son calme. C'était peine perdue. Il émanait d'elle une telle tension, qu'il régnait dans la pièce une atmosphère glaciale.

Elle n'était pas allée en cours de toute l'après-midi. En toute honnêteté, elle ne se sentait pas capable de garder son sang-froid. La situation la désarçonnait complètement. La jeune-femme n'était pas la seule, l'inquiétude et l'incompréhension caractérisaient l'ambiance générale. Mais bien plus que les autres, la perte des pouvoirs l'affectait grandement. Son don était sa plus grande force. C'est ce qui faisait d'elle ce qu'elle était. En outre, son autre spécialité était ses connaissances en matière de pouvoirs. C'était une véritable base de données. C'était une traqueuse née. Les recherches qu'elle menait avec Chan répondait à un besoin irrépressible de comprendre l'origine des monomageias. En résumé, elle ne pouvait concevoir une existence, un monde, sans aptitudes particulières, sans la moindre trace de magie.

Il lui manquait indéniablement quelque chose, elle se sentait affreusement incomplète et surtout hors d'elle. Tout le monde dans l'académie savait désormais que la perte des pouvoirs n'avait lieu que sur l'île. Encore une foutue manigance propre à ce pensionnat. A ce moment précis, elle était de tout cœur avec le Ranker. Stupides et ignorants gamins. Qu'est ce qu'elle pouvait mépriser le traître  ou la traîtresse à l’origine de cette farce horrible ! De plus, ce qui la rendait encore plus furieuse, c'était bien l'état dans lequel elle se trouvait. Elle n'était définitivement plus elle même.

Alors qu'elle se demandait qui pouvait bien se réjouir d'une telle situation, une silhouette familière passa la porte. Harrison Winchester. Leurs yeux se croisèrent rapidement. Elle le dévisagea quelques secondes. Elle aimait dire qu'il était son colocataire préféré. Elle aimait envahir son espace, le taquiner, se montrer familière, provoquer son embarras ou son agacement. Tantôt lascive, tantôt plus piquante. Elle était d’abord mue par sa curiosité concernant son don et le temps passant, le mystère persistant, elle se découvrait un véritable attrait pour le personnage. Quant à lui, il semblait la supporter tant bien que mal. Elle reconnaissait aisément que c'était un monstre de patience avec elle et en toute honnêteté, elle ne pouvait dire ce qu'il pensait d'elle. Lui et son fichu air stoïque. Mais pour l'instant, là n'était pas la question.

Elle ne lui laissa pas le temps de dire un mot ou de faire un pas, qu'elle se dressa devant lui, le tirant vers elle à l'aide de la veste qu'il portait. Comme une évidence, elle déclara : « Je n'ai plus de pouvoir ».

Ce fut dit le plus sombrement possible. Ceci fait, elle relâcha son emprise et retourna s’asseoir sur le canapé, se massant les tempes. Décidément, ça n'allait pas bien, pas bien du tout.
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MessageSujet: Re: ANTISISMIQUE.   ANTISISMIQUE. 1400359500-clockMer 30 Nov 2016 - 13:21
À force de le vivre tous les jours, Harrison connaissait le format.
Le premier, et il ne lui manquait pas depuis la disparition des pouvoirs, c'était un enchaînement de péripéties qui menaient à une soirée calme qu'il passait généralement à dormir ou à réviser, tout en essayant de contenir la fatigue de toutes les actions accumulées par égard pour son niveau de scolarité. L'autre pattern, et c'était celui auquel il s'était habitué récemment, consistait en une journée calme et tranquille au terme de laquelle un problème venait perturber sa soirée et sûrement une partie de sa nuit jusqu'à ce qu'il en soit incapable de dormir. Alors forcément, ce jour-là, après être rentré de ses derniers cours et avoir passé quelques temps à aider l'un de ses camarades sur un exercice, Harrison retourna dans sa chambre.

17h45. Il arriva devant le bâtiment des bungalows qu'il balaya d'un rapide regard, se gratta la tête et prit la direction de sa chambre. Deux minutes plus tard, il en franchit le seuil avec étonnement, surpris de l'harmonie de cette journée - mais il lui suffit de cette pensée pour que tout bascule. Harrison ne détestait pas Selina Valentyne. Elle était agaçante, curieuse et ses intentions étaient d'une telle évidence qu'il se demandait pourquoi elle ne les énonçait pas directement plutôt que d'agir de cette façon. Peut-être qu'il avait entièrement tort, bien sûr, mais il en doutait fortement - il avait apprit à croire en son propre jugement. Cela dit, elle était aussi très imprévisible : il le savait pour avoir usé tant de fois de son don, qu'il suffisait d'un détail pour qu'elle change entièrement de façon d'être et de discours. Au moins, avec elle, il ne s'ennuyait pas.

Simplement, lorsque Selina se planta devant lui - ou le força à se planter devant elle - pour lui annoncer qu'elle n'avait plus de pouvoir - un fait pourtant évident - il ne put s'empêcher de penser que le problème qu'il attendait venait d'arriver. Harrison s'autorisa un maigre soupir et puisque sa colocataire était revenue à sa place, il prit le temps d'aller poser ses affaires dans sa chambre avant de revenir dans le salon. Il plia sa veste d'uniforme et la posa au pied de son lit : vêtu d'une chemise blanche simple et d'un pantalon noir, il aurait sûrement eu froid si le malaise de cette situation n'avait pas coupé court à ses émotions primaires.

"Je dois reconnaître que tu as l'air plus normale, comme ça."

C'était de la pure provocation. Harrison ne faisait pas dans le sarcasme, mais il lui arrivait que ses remarques aient un fond d'ironie si discret qu'il en échappait aux gens - mais certainement pas à cette fille. C'est bien parce qu'il en était conscient que Harrison se le permettait. En réalité, il aimait bien laisser entrevoir une légère ironie au-delà de cette image de froideur que chacun pensait impénétrable - lui-même se sentait plus humain. Ça ne l'empêcha pas de garder son expression sérieuse et de croiser les bras pour toiser sa colocataire avec un regard dénué de sous-entendu, mais attendant des explications.

"Et donc ?"

Il faut dire qu'Harrison avait du mal à comprendre les gens, alors ceux qui étaient aussi imprévisibles, ce n'était même pas la peine.
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MessageSujet: Re: ANTISISMIQUE.   ANTISISMIQUE. 1400359500-clockJeu 1 Déc 2016 - 21:22
ANTISISMIQUE
Selina Valentyne
Harrison Winchester
Harrison était ce qu'il était. Bien souvent imperturbable, elle aimait le bousculer. Même au summum de l’agacement, il parvenait à rester droit et calme. Elle appréciait cela, cette force tranquille. En retour, le caractère changeant de Selina ne semblait pas le perturber outre mesure. Au fil du temps, peut-être s'était il fait à elle comme on s'habitue à la chaleur suffocante du mois d’août ? Par la force des choses. Pour autant, jamais il n'avait paru la détester. En même temps, connaitre le ressenti d'Harrison Winchester n'était pas chose aisée. Cependant, elle aimait à croire qu'il s'était fait à elle, à sa présence, de la même manière dont est séduit par un chat ; petit à petit, insidieusement.

Pour en revenir au moment présent, propre à son stoïcisme habituel, il ne parut pas réagir à ses propos. Il alla d'abord dans sa chambre, sans un regard pour elle. Il fût à côté d'elle seulement quelques minutes plus tard. La jeune-femme aurait pu s'offusquer de son attitude, mais elle ne fût pas particulièrement surprise, savant pertinemment à qui elle s'adressait. Des observateurs extérieurs auraient pu lui faire remarquer que ce n'est pas ainsi que se comporte un ami. Néanmoins, connaissant la personnalité de son colocataire et sachant que leur relation n'était pas clairement définie, il n'y avait pas à s'inquiéter. Harrison restait Harrison. En outre, à ses yeux, ce n'était pas de l'indifférence, plutôt une façon d'être, d'aborder les choses. Un comportement singulier qui l'amusait plus qu'autre chose. Par ailleurs, à cet instant précis, il se tenait à ses côtés. C'était peut-être ça qui prévalait à son sens.

« Très drôle. » répondit elle sans le regarder, levant les yeux au ciel. Il n'était pas rare qui lui envoie des piques lui aussi. S'il préférait se contenir, il n'en restait pas moins humain. En plus de ça, il maitrisait aussi bien qu'elle l'art de la joute verbale. « Tu es en forme aujourd'hui. » Dans d'autres circonstances, elle lui aurait renvoyé la balle. Cependant, elle n'ajouta rien pendant une minute et reprit : « Comment ça et alors ? Ça ne te fais rien à toi cette situation ? » Elle lui lança un regard éloquent. Que ce soit en bien ou en mal, elle aurait bien aimé savoir ce qui pouvait bien se tramer dans sa tête. Elle s'enfonça un peu plus dans le canapé, croisant les bras.

« Si je viens à connaitre le responsable, je le brise. » Elle énonça cela plus froidement qu'elle ne l'aurait voulu. La preuve comme quoi, elle était plus touchée qu'on pouvait le croire. Ça lui fit presque du bien.

Ce qui était bien avec lui, dans pareilles circonstances, c'était que son calme se révélait communicatif. Avec son naturel nerveux, il agissait comme un calmant sur elle. Elle poussa un soupir, tournant le visage dans sa direction :

« Ça ne t'alarme pas ? » demanda t-elle doucement. « Je veux dire de perdre tes pouvoirs, comme ça, comme si ce n'était rien ? C'est quand même une part de nous, non ? »

Selina n'en revenait pas de la facilité avec laquelle un monomageia pouvait perdre l'essence même de ce qu'il était. Ce qui l’agaçait encore plus, c'était que la situation était spécifique à l'académie. Il fallait toujours que cet établissement et sa population soient au centre des problèmes. Elle n'aimait pas comment elle se sentait, la manière dont elle ressentait ça, comme si...comme s'il était question d'une dépendance.
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MessageSujet: Re: ANTISISMIQUE.   ANTISISMIQUE. 1400359500-clockLun 19 Déc 2016 - 12:49
Il aurait dû être énervé, il en était conscient. Il aurait dû en vouloir à quelqu'un, chercher à détester un responsable, rejeter la faute de ses non-interventions sur quelqu'un sans avoir à en éprouver une profonde culpabilité. Harrison le savait bien : sans lui, des malheurs surviendraient. Sans son pouvoir, des choses arriveraient à ses proches peut-être - mais privé de solution, il ne parvenait pas à s'en vouloir de cette inactivité. Il prenait cette situation comme un repos qu'il n'était pas certain de mériter, une pause dont il était certain de l'éphémérité - et qu'il louait, car il était certain, sur le long terme, qu'il trouverait un moyen d'éprouver de la culpabilité. Il était ainsi. Une indémodable tragédie, une situation dans laquelle il était indéniablement seul et où personne ne pouvait prétendre avec sincérité qu'ils le comprenaient. Harrison faisait face sans aide à son fardeau, appréhendait ses péchés avec une telle habitude maintenant qu'il ne se surprenait plus à n'en éprouver qu'une maigre amertume plutôt qu'une tristesse sans égale. Quelque part, il en était soulagé, mais il se demandait s'il n'était pas insultant de voir ses sentiments à ce sujet s'atténuer au fil du temps - tout en redoutant de voir son intérêt pour l'altruisme s'effondrer. Son futur menaçait de s'améliorer comme celui des autres de s'assombrir face à une nonchalance grandissante face à laquelle seuls ses principes constituaient un rempart - et devant la nécessité d'une telle motivation, toute autre cause lui semblait bien dérisoire.

Cette disparition, au bout du temps, était un bien pour un mal, c'est sans doute pour cette raison que Harrison y restait indifférent. La seule chose qui divergeait, c'était son emploi du temps autrement plus libéré (bien que ce ne soit pas toujours visible dans la mesure où ses heures supplémentaires appartenaient à un passé qu'il avait changé) - mais il n'était pas mécontent de se sentir plus en forme ces derniers temps. Bien entendu, ces indices étaient malheureusement trop maigres pour qu'il espère voir quelqu'un en déduire la nature de son pouvoir, mais à force, il s'était habitué à cette solution spirituelle - si tant est que l'on pouvait s'habituer à une telle situation.

Cela dit, Selina abordait ce changement avec un clair manque de tact - elle était autrement plus touchée que lui par cette disparition, un fait ironique dans la mesure où son don était bien moins vital que le sien. "Je te souhaite bonne chance dans ton enquête sans magie." déclara-t-il sur un faux ton encourageant qu'il voulait empli d'ironie.

Elle comme lui savaient pertinemment qu'une telle recherche ne mènerait à rien. Ils n'avaient aucun indice, aucune idée du coupable et encore moins de la façon dont les pouvoirs de l'île avaient disparu. Harrison se sentait presque désolé pour sa colocataire. Elle paraissait tellement déboussolée qu'il en oublia qu'elle ne possédait qu'un maigre don de téléportation et compatit à ses sentiments le temps d'une nouvelle question qui portait sur lui. Ça l'ennuyait, mais ce n'était pas indispensable. Il avait beau côtoyer l'extraordinaire au quotidien, même la magie finissait par devenir ennuyeuse une fois qu'on y était habitué. Au fond, ça n'avait rien de si impressionnant, et lorsque l'anglais en avait prit conscience, il avait achevé de considérer sa propre magie comme étant indispensable. Le comportement de Selina en témoignait - les pouvoirs étaient presque incontournables pour la plupart d'entre eux et aucun ne se contenterait d'une vie banale. C'était l'une des raisons qui le poussait presque à soutenir la presse menteuse qui affirmait la dangerosité des élèves de Prismver : pourraient-ils vraiment se contrôler une fois dehors ? Abandonner des habitudes cultivées pendant des années ? Pour lui qui tenait à son pouvoir une telle importance, la question méritait d'être posée.

"Si je n'avais pas la certitude qu'ils reviendront, j'en serai probablement alarmé, mais je ne suis pas assez dépendant de mon don pour le regretter à ce point."

Il prit place dans l'un des fauteuils de la pièce et prit le temps de fermer les yeux durant quelques instants. Une fois qu'il eut prit quelques bonnes inspirations et se fut détendu, il ajouta :

"Notre magie nous rend hors du commun mais il serait dommage que ce soit l'unique chose à l'être chez nous."
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MessageSujet: Re: ANTISISMIQUE.   ANTISISMIQUE. 1400359500-clockJeu 29 Déc 2016 - 14:15
ANTISISMIQUE
Selina Valentyne
Harrison Winchester
Selina ne le cachait pas. Au détriment de tout ce que pouvait être Harrison Winchester, elle l'appréciait. Dieu seul savait comment. Il était rarement agréable, habituellement glacial avec tout le monde. En dehors d'un tout petit cercle de privilégiés se comptant sur les doigts d'une main, il portait un regard bien sec sur les autres. La concernant plus particulièrement, il ne lui montrait aucune sympathie. A cet instant même, elle décela tout le mépris qui suintait à travers son attitude et ses propos. Il était difficile de dire si cela était conscient ou non, cependant il restait obstinément amer. La jeune-femme ne s'était jamais souciée outre mesure de la rancune qui habitait son colocataire, elle savait par expérience que certaines épreuves de la vie pouvaient peser sur les épaules, sans que jamais cela ne cesse. Chez Harrison en revanche, elle avait l'impression qu'il traînait derrière lui le poids énorme d'une multitude d'existence. Quand à tous les mystères entourant son don, elle soupçonnait ce-dernier d'y être aussi pour quelque chose. Selina reconnaissait non sans mal, qu'Harrison était la première personne qu'elle n'arrivait pas à déchiffrer et pour qui, elle éprouvait tout de même le besoin de s'acharner à grimper, a détruire, tous les murs immenses, érigés depuis un bon bout de temps.

Elle ne releva pas la pique. Son ironie ne manquait jamais d'être mordante. En revanche, le dédain dont il faisait preuve, la fit tiquer légèrement. A quoi s'était-elle attendue ? Il restait fidèle à lui même et il était difficilement imaginable qu'il puise lui témoigner la moindre délicatesse. Si elle n'en fût nullement surprise, elle se permit de lui faire remarquer.

« J'ai toujours su que je manquais de tact, mais quand je te vois toi, je me dis qu'il y a pire. Prends tu si plaisir à blesser autrui que ton arrogance doive prendre le pas sur tout le reste ? » Elle demanda cela d'un ton placide, comme si elle lui demandait s'il souhaitait du sucre avec son café. A dire vrai, la question n'attendait pas vraiment de réponse. Selina savait à qui elle avait affaire. Il n'empêchait qu'elle ne pouvait pas rester silencieuse face à ce qui ressemblait à une certaine joie à piétiner les autres. D'autres personnes qu'elle s'en seraient beaucoup plus formalisées, mais elle se contenta de ses quelques mots. Même si elle ne l'avait jamais considéré comme quelqu'un pouvant avoir un mauvais fond, il arrivait parfois qu'il tentait dangereusement le diable. En toute franchise, elle ne s'avouait pas non plus, qu'elle était bien incapable de le trouver antipathique quoiqu'il puisse dire ou faire.

« Enfin bref. » Conclut-elle doucement, croisant les jambes en se massant la nuque. Il était inutile de tergiverser des heures sur la personnalité d'Harrison. Son esprit était insondable et en y pensant, il devait la trouver aussi singulière que lui au travers de son illogisme, de sa spontanéité changeante et de l'étrange attachement qu'elle semblait ressentir à son égard. Une fois encore, son froid raisonnement eu raison de son inquiétude. Foutue force tranquille.

« Tu n'en n'es peut-être pas dépendant, mais l'impact qu'il a sur toi quotidiennement n'est pas négligeable » argua t-elle doucement. Elle n'était pas non plus aveugle. Elle le soupçonnait de la sous-estimer, de ne pas la prendre au sérieux. Elle se garda de lui lancer un autre sarcasme bien senti, et le regarda fermer les yeux, les traits de son visage se détendant presque. Les choses seraient bien plus simples si elle le détestait pensa t-elle. Elle repensa alors à Song, à Joshua ; ils n'avaient pas tout à fait tord, quelle drôle de relation entretenait elle là.

« Je comprends ce que tu entends par là. Au delà du don d'une personne, bien des choses la rendent spécifique. » Elle ferma à son tour ses paupières, se replongeant brièvement dans son passé... « Mais dans certains cas vois-tu, c'est cette magie qui nous permet de nous dévoiler, voir de nous maintenir en vie. » Elle termina sa phrase presque dans un murmure tandis que son esprit lui renvoya le triste reflet de ce qu'elle était véritablement.
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