Bal de Noël [Aurora — Robin]

Le bal de Noël

C’est un jeu inconnu et à la fois dangereux auquel j’ai voulut jouer cette fois. Tout ça parce qu’on me disait trop petite pour aller au bal cette année encore. On me raillait en disant que je finirai par y aller avec mon frère. Bon, l’idée m’a traversée l’esprit de plus que Hadès était lui aussi indisponible à cause de son…soucis de mémoire. Je faisais comme si de rien n’était mais je voyais bien qu’il n’était plus tout à fait comme avant. J’avais donc eu l’idée saugrenue d’inviter Robin, après tout on avait déjà mangé une glace ensemble et même si c’est un « grand » qui n’a pas du tout mon âge, je pouvais l’inviter. Seulement je pensais qu’en recevant mon LMS il ne dirait pas « oui », je vais m’attirer à coup sûr la fureur de la folle-au-phoque maintenant. Mais bon ce n’est que pour une soirée et puis, personne ne fait de mal aux enfants pas vrai ?

 Autumn à donc tenu à tout prendre en charge pour que ce soit parfait il fallait que « mon premier bal ait l’air d’un conte » à t’elle dit. Alors qu’elle-même y va avec un type qu’elle ne connait ni d’Eve, ni d’Adam, et qui pourrait être un pti voyou. Nous avons donc sélectionné une robe parmi les deux seules que j’avais et nous l’avons arrangée pour qu’elle fasse plus « soirée ». Je n’y connais strictement rien en truc de fille donc je l’ai laissée faire. En quelque minutes, j’étais entourée de fard à paupière, gloss, ruban et autres artifices pour les filles qui s’entretiennent. Elle à commencé par me mettre du foncé sur les yeux pour les faire ressortir, disant que mon teint était d’un blanc exquis et qu’il ne nécessitait aucun fond de teint. Je me trouvais déjà trop maquillée pour une enfant de toute façon. Ensuite elle s’est attaquée à mes cheveux qu’elle à noué dans tous les sens jusqu'à en faire un chignon très élaboré qu’elle à coiffer d’une petit couronne. Oui, oui, elle à tenu à me mettre ça sur la tête. Le résultat n’était pas trop mal je crois mais je ne me reconnaissais pas dans le miroir !

Nous avions à peine fini que quelqu’un se manifesta à la porte. Prise d’un trac soudain, j’ai avancé vers la dite porte sur la pointe des pieds et j’ai ouvert en feignant d’être aussi amorphe que d’ordinaire. Là, j’ouvre la porte et découvre à ma plus grande déception que c’est un nabot aux cheveux rouge qui à tenté de bien s’habiller. Il prononce quelque mots que je n’écoute déjà plus et je referme la porte comme si de rien n’était. Je retourne dans la chambre où Tiny m’interroge sur ce visiteur.

-Ton inconnu est arrivé. Amuse toi bien, évite ton parrain et euh…merci pour ça.

Je me désigne moi-même du bout du doigt, reconnaissante pour son travail de métamorphose. Je la laisse partir au bras du E en me disant quand même que son insouciance lui jouera des tours. Un instant plus tard, c’est enfin mon cavalier qui se présente à ma porte. J’ouvre et découvre un bouquet de fleurs que je reçois sans trop savoir comment réagir, c’est enfin mon cavalier qui se présente à ma porte. J’ouvre et découvre un bouquet de fleurs que je reçois sans trop savoir comment réagir, que fait on quand on reçoit des fleurs ? Dans le doute je les prends et je les pose sur la table, elles auront peut être séché d’ici mon retour… J’essaye d’articuler un merci mais ça doit plutôt ressembler à un gargouillis étrange. J’ai l’impression d’avoir perdu mes facultés de langage ! Nous sortons donc vers le bal quand enfin, l’air frais semble me faire revenir à moi-même.

-Je suis désolée si tu avais d’autres plans pour la soirée. Mais merci quand même d’avoir accepté mon invitation, j’espère que tu ne trouve pas ça trop bizarre.

J’ai peut être parlé de façon un peu trop robotique… Nous arrivons rapidement à la place sur laquelle se tiens le bal de noël et avant que nous entrions, un gars nous propose de l’eau, non en fait, il nous force à boire !

-On devrait se méfier, mes parents m’ont toujours dit de ne pas boire ou manger ce que propose un inconnu. Il y a du GhB là dedans ? Mes parents m’ont dit que les gens essayent toujours de faire boire du GhB en soirée, même si j’ignore ce que c’est. Tu devrais goûter en premier Robin.

Je laisse le choix à mon cavalier, comprenant que si on ne boit pas ce fichu verre d’eau on ne rentrera pas au bal. C’est barbant ces trucs d’adultes ! Et je ne suis pas au bout de mes peines, plus loin je vois déjà des gens qui font la queue en se demandant si ils vont passer à droite ou a gauche, mais c’est quoi leur problème ?

Aurora Hécate & Robin Aleksei

More than a bal

Le bal ! Une bien belle idée pour passer une soirée en totale harmonie avec l’élu de son cœur. Comme c’est romantique, c’est la soirée ou personne n’est en conflit avec personne alors que le reste de l’année c’est pire qu’un champ de bataille sur Worms. Une soirée bien hypocrite où on laisse les cœurs s’envoler et blablabla pour finir par se culbuter dans une cahute au fond des bois. Oh il parait que c’est devenu LA rumeur du bal de noël. Je regarde Stephen occupé à servir des boissons aux jeunes et à vérifier qu’ils sont majeurs. Tu parles d’un cavalier, tout ce qu’il fait c’est de remplir son rôle de chaperon, on à peine échanger un mot. Je ne vois pas Jude cette année, il à dû décider de ne pas venir après la scène de l’an dernier. Il ne voulait pas que je scalpe une autre fille je présume.

En parlant de ça, je vois Babyphoque, la petite sœur de Warren, quelle fille inutile et inintéressante.  Je me demande pourquoi Hadès passe autant de temps avec elle, il s’est peut être découvert un penchant Lolicon ? Je me demande avec quel cavalier miniature elle est venue au bal, sûrement son propre frangin qui aura eu pitié d’elle. Elle dort debout on dirait, elle baille et se frotte les yeux et n’en plus finir, elle doit avoir envie de rentrer se coucher, il est minuit passé après tout. Je la regarde se frayer un chemin au milieu des danseurs, curieuse de savoir avec qui elle est venue. Elle accoste un grand blond dont la silhouette m’est familière, là il tourne la tête avec un sourire rayonnant et je recrache tout mon verre de martini sur le bar. J’entends à peine le sermon de Stephen et enjambe le bar pour me rapprocher un peu. Je lis sur les lèvres de minipousse qu’elle veut effectivement rentrer et que Warren attends déjà à l’extérieur pour la ramener.

Dites moi que je rêve, comment c’est elle débrouillée pour que Aleksei la suive à ce bal ? C’est carrément impossible, ou alors il se payait sa tête, je ne vois pas d’autres explications. Quand je pense qu’il à été coincé avec elle alors qu’il aurait tout simplement pu me demander. C’est ridicule, me voilà à attendre qu’elle s’éloigne pour aller quérir des informations. Une fois chose faite, je m’approche de lui, prête à me moquer de lui et à être aussi assassine que d’ordinaire, mais au fur et à mesure que je m’avance dans ma robe de soirée beaucoup trop courte, ma détermination faiblit inexplicablement. J’essaye de prendre un ton assuré et lui lance :

-Alors Aleksei ? On à perdu un pari ? Combien on t’a payé pour faire le babysitter ce soir ?

J’arbore mon sourire narquois en prenant garde à ne pas trop scruter son costume de soirée. Ce n’est pas comme si ça changeait quelque chose et qu’il était soudain plus…charmant.

More than a bal

Humph ! Quel muffle celui là. Non seulement il se permet de se pavaner avec une gamine, comme si ça ne faisait pas pédophile, il me reluque toute la soirée du coin de l’œil et après c’est moi qui fait une scène…Le monde tourne à l’envers, mais je ne te laisserais pas gagner ce point Aleksei, je n’ai pas dit mon dernier mot. Il a ce petit ton narquois et ce regard plein de sous entendu, je commence à bien le connaitre quand il est comme ça, il me cherche, il me tourne autour mais je ne suis pas une proie, encore moins une facile. Il à du embobiner plein de gens comme ça, mais on ne bluff pas une bluffeuse, je sais comment fonctionne les personnes avec un fort pouvoir de persuasion. On essaye constamment de prendre l’ascendant sur l’autre et de refermer ses mâchoires sur cette personne. Il suffit de voir comme il veut mener la danse, en prenant les devant et en m’entrainant de lui-même.

-Je choisis la troisième option : Je rentre me coucher.

Je tourne les talons pour retourner vers Stephen un instant, feindre la passion et récupérer mon manteau pour rentrer. Qui sait, je pourrais jouer un sale tour à minipousse et son frère sur le chemin si je me dépêche un peu. Oui un bal de noël sans harceler une cavalière, ce n’est pas vraiment exaltant. Mais son intonation me fait hérisser le poil et tourner la tête, comment ça « embêtée » ? J’ai l’air embêtée pour lui ? Je venais juste aux nouvelles mais si il veut se faire un film grand bien lui fasse. Je me tourne complètement et souris de façon aussi artificielle que possible.

-Oh je vois, elle t’a donc invité. Tu ne voulais pas décevoir une enfant qui rêvait de son prince charmant ? Comme c’est noble de ta part. Et puis pourquoi je t’aurais invité ? Je te vois tous les jours. Pour ma part je suis venue avec Stephen, contrairement à toi je préfère être accompagnée d’homme plus mature et plus expérimentés.

Les rumeurs sur Stephen et « une élève de son cours » avait fait le tour du pensionnat, mais comme dans toutes les écoles ont considérait ça comme un ragot habituel. Je pris le verre des mains d’Aleksei sans me départir de mon petit sourire narquois, pourtant je n’avais tant envie que ça de me chamailler après tout. Je le vidais d’un coup, sentant quelque chose monter lentement jusqu’à mon cerveau, je n’aimais pas ça. Je pris un autre verre, puis finalement, le reposais pour prendre carrément la bouteille. Je ne sais pas ce que c’était mais y’avait un degré d’alcool donc ça m’irait. Je dépassais Aleksei et parti devant, poussait la porte et m’assis sur un rebord en pierre. Il ne faisait pas froid pour cette période. Il est quasiment certain que les organisateurs on eu recours à un changeur de méteo pour qu’ils fassent aussi bon dehors, sûrement pour nous permettre de profiter de l’extérieur sans mourir congelés.

-Prends des photos si tu veux, mais des ados bourrés c’est un peu simple comme scandale non ? Je t’apprendrais à faire mieux, petit.

Je descends une main dans mon décolleté et en ressort un tube de rouge à lèvre. Je peaufine mon maquillage pour m’occuper les mains et en voulant le remettre à sa place, je le fait tomber par maladresse. Mes mains tremblent, c’est mauvais signe, et je sais que le froid n’y est pour rien. J’essaye de dissimuler ça en buvant directement à la bouteille, une ou deux gorgées n’y changent rien. Pour couper court au silence, je me décide enfin à lancer la conversation.

-Pourquoi nos soirées finissent elles toujours par toi, moi et une bouteille ?

Je lève la tête et constate un fait inhabituel, son regard un assombrit, un peu absent. Je ne lui connais pas cette expression lui qui est souvent enjoué comme tout à l’heure. J’oublie souvent que nous portons tout deux des masques que nous ne tombons jamais. Allons Aleksei, aurais-tu des soucis ? Te poses tu des questions actuellement et tu ne sais pas à qui en parler ? Je te rassure je ne suis assurément pas la personne qu’il te faut. Moi-même en ce moment, j’appuie fortement mes pieds sur le sol pour cacher le tremblement qui a gagné mes jambes. Je n’aurais qu’à prétendre que j’ai froid, je peux t’accorder une fausse faiblesse après tout.

-Tu veux parler de quelque chose ? Aller, boit un coup et distrait moi.

More than a bal

Oui parle moi et distrait moi Aleksei, emmène mon esprit vagabonder ailleurs comme tu sais si bien le faire. Ce n’est pas facile avec des mots hein ? Pas facile sans toucher, sans draguer, sans jouer, juste avec des mots et peu être un peu de sincérité ? Au fond je m’en fiche, je veux juste que tu me parle et que tu restes là, parce que je sens que je pourrais m’effondrer à tout moment. Le manque est tellement inscrit en moi, il brûle mes veines, fait frissonner ma peau, trembler mes os. Comme cette fois sur le toit avec Stephen, quand il est venu me réconforter parce qu’il avait bien vu que j’en avais besoin. Je déteste être seule dans ces moments là, mais je déteste aussi être vue comme ça. Je bois une autre gorgée que je manque de recracher quand j’entends ta réponse. Ça pour être distrayant, c’est distrayant !

-Un mini Aleksei ? Ohhhhh c’est trop mignon ! J’ai tendance à oublier que tu n’as pas de parents non plus. Enfin que tu les as « perdu de vue ». Et donc lui il vit avec eux ?

J’avais envie de le bassiner de question, ça me faisait un peu penser à autre chose, oublier mon état. Si seulement il n’avait pas mentionner le nom de Colton…C’est à cause de lui que je me retrouvais comme ça, parce que Monsieur Colton avait décidé de rentrer dans le rang pour sa chérie. Pourtant je me rappelle encore notre terrible rencontre. Presque deux ans que je n’avais plus touché à rien, que mon corps retrouvait un fonctionnement sain. Et puis il y a eut Colton qui, contrairement à d’habitude, est venu me chercher. Voulait il jouer ou était ce le hasard ? Toujours est-il qu’il m’a entrainée plus loin, qu’il m’a frôlée, parlé de chose, puis avant que je ne réalise vraiment ce que je faisais, il a glissé ce comprimé de ses lèvres aux miennes. Nous nous sommes envolé un moment et il à brisé en un instant des mois et des mois de lutte contre moi-même.

Je m’en voulais et d’un autre coté, je me sentais tellement bien avec ça, j’en avais presque oublié les effets apaisant de cette drogue sur les pensées, alors que je gardais les stigmates de ces quelques minutes de bonheur. Si Orion l’apprenait il allait être fou de rage, surtout que Colton est parmi ses meilleurs amis. Du coup j’étais ma propre prisonnière, j’avais tout provoqué et maintenant je m’en mordais les doigts. Une douleur vive frappa mon estomac et mon cœur se remit à battre à tout rompre. Je ne suis pas sûre que l’alcool était la meilleure réponse à mes problèmes…Mon cœur se remit à battre à tout rompre et je dû me focaliser sur autre chose.

-Et ton petit frère il te ressemble ? Il doit forcément être plus beau que toi ! Il a quel âge ?! Mais tu l’as déjà rencontré au moins ? Il s’appelle comment ?

Je harcelais Aleksei avec toutes mes questions, j’étais vraiment curieuse d’en apprendre plus sur ce pti frère, mais pas autant que j’aurais dû l’être en temps normal. J’essayais de me tromper et de me persuader que j’allais mieux, mais mon pouvoir s’en foutait complètement. A cause de l’alcool, et de mon état général, il avait décidé de ne pas se manifester. Je voulut me relever pour me dégourdir un peu les jambes et chasser cette sensation de mal être mais je contenais tellement le tremblement de mes jambes que celle-ci se dérobèrent sous moi et je me rétamais à coté. Je pourrais toujours prétextée que j’étais déjà bourrée. Je préférais qu’Aleksei se moque de moi plutôt qu’il ne me considère avec «compassion ». Beurk.

More than a bal

Je m’étais bien rétamée sur ce coup là…En même temps je m’y attendais un peu, tout mon corps tremblait depuis tout à l’heure et j’avais des sueurs froide. Il ne pouvait pas en soupçonner la raison, c’était une partie de moi qu’il ne connaissait pas et que je n’avais pas vraiment envie de montrer. C’est pourquoi si je ne me calmais pas, j’allais devoir rentrer au plus vite ou retrouver Stephen. C’était le seul qui arrivait à me calmer dans ces moments là, à trouver les mots et les gestes… non, je ne pouvais plus espérer ça de lui, je devais me débrouiller seule, sans lui, sans Jude, sans Orion, et surtout sans Hadès. Je ne pouvais plus emporter les autres dans mes spirales chaotiques, j’en avais assez de décevoir mes proches.

Je me suis retournée pour voir la main que me tendais Aleksei et malgré moi, je dû l’accepter pour me relever. Je voulais qu’Aleksei reste ce gars un peu barré avec qui je pouvais me disputer sans arrêt, boire à outrance, dormir à poil à la belle étoile pour fuir la canicule et rire des photo de Orion bébé. Il n’avait pas le droit de devenir ce gars prévenant, qui s’inquiétait réellement pour moi, s’il mettait le doigt dans l’engrenage il ne s’en sortirait plus. Je ne voulais pas entacher sa façon d’être, sa luminosité, tout ce qui faisait de lui un gars positif et fêtard. Il n’avait pas besoin d’une calamité dans sa vie et par respect pour Orion je ne pouvais pas lui faire ça.  Je soupirais, admettre ça, ne serait que par la pensée me libérait déjà un peu. Moi et Aleksei ça resterait toujours charnelle, physique mais pas de place pour les sentiments ou le privé.

-Ça va, je pense que j’ai trop bu oui ! On peut rentrer si tu veux, au moins on sera au chaud.

J’attrapais son bras pour revenir vers le bungalow, ça ne pourrais qu’aller mieux une fois sous la couette. Comme nous parlions de tout et de rien, le sujet de son frère revint sur le tapis. J’oubliais souvent que le fait d’être deux « abandonnés » nous avait souvent rapprochés. Il semblait souvent regretter de ne pas connaitre ses vrais parents, mais ce soir il semblait vraiment blessé d’avoir été abandonné par sa mère. Peut être était ce parce qu’il connaissait l’identité de sa mère à présent, mettre un nom ou un visage sur une personne la rend bien plus tangible après tout… Dans mon cas, ça me donnait une personne de plus à haïr, j’aurais aimé maintes et maintes fois oublier jusqu’au prénom des mes parents.

-Tu sais, parfois je t’envie d’avoir eu des parents qui t’ont choisi. Au moins ils t’aiment comme tu es, ils ne te voient pas comme un produit défectueux. Les miens pensent que je suis un monstre.

J’avais dit ça d’une voix sèche pleine d’assentiment. J’avais l’impression qu’on était jamais assez bien pour nos parents, toujours décevants, jamais comme ils veulent. J’avais déjà discuté avec Aleksei et Orion de ma fugue, de mes mois passés dans la rue avant de rencontrer Orion et Jude. Mais on n’avait jamais parlé de la période moins « reluisante » de cette époque. C’était un tabou entre Orion et moi, je ne devais plus jamais retouché à aucunes substances narcoleptique. Il avait lutté pour m’en sortir et j’avais tenu jusqu’à lors. Mais il avait fallut que je croise la route de Colton et tout s’est effondré comme un château de carte.

Une fois arrivés au bungalow nous nous sommes affalés dans le canapé, je me suis blottie contre Aleksei pour m’offrir un peu de réconfort, rien de plus. Ceci dit, je dois avouer que j’étais bien, je me sentais en sécurité et pour une fois, j’arrêtais de trembler, je pouvais me détendre un peu, la crise était passée. Aleksei me confiait des détails assez intimes sur ce qu’il traversait en ce moment, et moi je mentais et je lui cachais mon véritable état. Mais pouvait-il en être autrement ? C’était le cousin de Orion après tout, je ne pouvais pas prendre le risque qu’il répète tout et que je les déçoive tous les deux. Orion ne m’adresserais plus la parole après ça, il me l’avait juré, si je replongeais dans tout ça, il me laisserait tomber. Une partie de moi me hurlait pourtant que si j’avais quelque chose à confier, c’était maintenant ou jamais.

-Aleksei…si je te dis un truc, vraiment perso, il faudra que tu me jure de ne pas le répéter…

Et là je me suis lâchée, je lui ai tout dit. Je n’ai rien caché de ma rechute, de ma rencontre houleuse avec Colton quand il était encore chez les S, de mon addiction qui me hantais à nouveau. Du manque qui me brulait les veines et qui m’asservissait. Je lui ai parlé de mon désarroi face à cette situation que je ne me sentais plus capable d’affronter cette fois ci. Tout avouer était plus facile que je ne l’imaginais et ça faisait tellement de bien. Je ne savais pas si  j’avais choisit la bonne personne, mais après c’était Aleksei qui était là ce soir, pour écouter.

More than a bal

C’est vrai Aleksei, je n’étais peut être pas un monstre. Au début j’étais une toute  jeune fille qui ne savait pas quelle abomination lui était tombée dessus. Personne ne comprend qu’il reçoit un pouvoir, ni l’enfant, ni les parents. Alors pourquoi faut-il être jugé et mis au ban par sa propre famille ? Je n’étais pas un monstre, c’est plus tard que j’en suis devenu un. Quand je ne supportais plus le regard méprisant de mes parents, quand j’errais dehors, n’osant adresser la parole à personne, incertaine de l’impact que mes mots pouvaient avoir. Les gens me regardaient de haut, comme un déchet qu’ils auraient préféré éviter de croiser. Où alors ils se contentaient de prétendre que je n’existais pas. Après ça, ce ne fut pas difficile de changer de nom, de devenir cette autre fille, celle qui avait survécut après tout. Celle qui se fichait de tout, et puis aussi celle qui était froide, celle qui était joyeuse, et celle qui était un peu dingue. Je pouvais être la gentille et la méchante et plus rien ne m’importait, plus personne ne m’atteignait.

-Tu sais, Orion c’est la première personne à qui j’ai reparlé. Si il n’était pas apparut un jour, sortant de nulle part, je ne serais pas arrivée jusque là. Il m’a un peu sauvée avec son beau sourire et sa gaieté. Il m’a apprit à apprécier quelqu’un à nouveau, à lui faire confiance et il m’a aidée.

Je ramène mes jambes contre moi, mélancolique, replongeant dans cette sale époque où j’étais devenu une loque qui ne distinguait même plus les jours des nuits. Orion m’avait tendu la main, il m’avait redonné de l’estime en moi, il avait désembué mon esprit avec de la patience, il avait surmonté tous mes changements d’humeur. Puis il y avait eu Jude et là, la nouvelle Delphia avait pu naître. Cette Delphia que tu as devant toi, n’est pas tellement différente d’ailleurs. Et je sens que tu la modifie encore, tu la travaille pour en faire naître encore une autre. Au bal j’avais été tellement perturbée d’avouer à Hadès que toutes ces personnalités me rongeaient l’esprit…

Je fis « non » de la tête pour indiquer à Aleksei que je n’avais aucune drogue à ma disposition. C’était Colton qui avait réintroduit cette merde dans ma vie, et il entretenait ma dépendance. Si j’en avais je ne serais pas aussi mal au point. Ce qui me terrifiait, c’était surtout l’idée qu’il en parle à Orion. Tout mais pas ça, c’était la pire chose qu’il pourrait me faire, la pire et de loin ! Je me redressais soudainement, étreinte par l’angoisse.

-Tu dois me jurer de rien dire à Orion ! Si il sait ce que j’ai fait…il aurait tellement honte de moi, et il ne voudra plus me fréquenter ! Je ne pas le perdre lui aussi. Je t’en prie il ne faut rien dire ! Tu dois le promettre !

Comme avec Orion et Jude, j’avais envie de faire confiance à Aleksei. Maintenant qu’il connaissait mon histoire, je voulais croire que c’était quelqu’un sur qui compter. Quelqu’un que je pourrais garder près de moi pour me soutenir. En remarquant notre proximité je rougis malgré moi. Qu’est ce qui m’arrive ? Pourtant on a déjà été bien plus proche, on à déjà dormit dans le même lit, on s’est embrassé, on s’allume à longueur de temps, mais là c’est…différent. Je recule et détache mes cheveux pour cacher mon visage, je ne peux pas le laisser lire dans mes émotions, il faut que je remette un masque au plus vite. N’importe lequel, mais je ne peux pas le laisser voir ça.

-Bon maintenant,  ne va pas t’imaginer que je suis faible et que je ne vais plus te quitter d’une semelle hein ! Je traverse un mauvais moment c’est tout !

Je me relève et lisse ma robe inutilement : Le tulle est tout chiffonné maintenant. Je pars vers ma chambre et m’arrête un instant sans le regarder en face.

-Merci. Si tu n’as pas envie de dormir seul tu peux passer me voir hein. Tu connais le chemin…

Les jambes flageolantes après cette rude soirée, j’entre dans ma chambre. Finalement je ne sais même plus si je tremble d’émoi ou à cause du manque. Aleksei décidément, tu es plein de surprise.