HE'S JUST A BOY ft. joy

Ça faisait trop longtemps que t’avais vu Ezéchiel, et ça commençait à te peser un max. T’étais pas habituée à ce qu’il te garde loin de lui, qu’il t’empêche d’intervenir pour son bien, de simplement passer du temps avec lui. T’avais appris pour sa sœur et t’avais eu le cœur brisé pour lui, puis t’as décidé d’agir. Enfin, t’as décidé de tout mettre en œuvre pour qu’il te laisse à nouveau l’approcher. C’était ton doux tiers en amitié – l’autre tiers étant Ollie, ton meilleur ami - et tu ne pouvais même pas t’imaginer sans lui, alors ouais, tu vas te risquer dans son cocon en t’imposant un peu.
T’as l’occasion idéale en plus quand tu le vois connecté sur l’intranet après tout ce temps. T’as presque sursauté sur ton lit, et quand il a parlé de chips au poulet et de sa flemme d’en acheter, tu t’es même pas posé de question, t’as juste sauté sur tes pieds, lancé rapidement que tu te chargeais d’aller en acheter pour lui, mis tes souliers et t’es partie en courant. C’était même pas une question de loyauté à ce stade, c’était juste pour récupérer ton prince.

T’es arrivée essoufflée en ville, face à la petite boutique où vous alliez vous acheter vos chips habituellement. Ça t’a pas pris trop de temps, et encore moins une fois à l’intérieur parce que t’as juste agrippé 6 sacs de chips au hasard, t’assurant toutefois qu’il y ait au moins deux sacs de chips au poulet parmi ceux que t’avais dans tes bras pour satisfaire Ezéchiel. T’as lancé des prisms dans les airs (presque littéralement, question de prendre la fuite facilement) en t’assurant que y en ait largement assez pour compenser pour la personne qui allait devoir les ramasser. Et t’es repartie comme t’es arrivée, c’est-à-dire à la course.

T’as d’abord toqué à la porte de son cabanon, puis, en voyant que personne ne répondait, t’as eu une idée de son emplacement en te rappelant qu’il était avec Killiam désormais, et t’es repartie pour les bungalows. Comme tu tutorais ce dernier, tu connaissais déjà l’emplacement de son dortoir, alors il ne te faut pas très longtemps pour cogner à la porte du bungalow 8. Et d’envoyer un message à ton protégé pour être certaine qu’il allait te répondre.
T’as de la veine, parce qu’il te répond au final, et tu le vois, enfin, lorsqu’il ouvre la porte.

Ta réaction est automatique.

Tu lances les sacs de chips dans le bungalow, par-dessus sa tête, et l’enlace tendrement mais fermement, dans une étreinte qui t’avait tant manqué.
Ta dernière envie, c’est de lui rappeler ses malheurs, il a été là pour te distraire avec tous tes soucis la dernière fois, alors c’était à ton tour de prendre soin de lui cette fois-ci.



Tu te recules, et l’observes pour sonder sa réaction. Allait-il te repousser?

©Allýson

À son annonce de défi, ton regard pétille davantage. S’il pensait réellement gagner un défi contre toi, il se gourait de personne et pas qu’un peu. T’avais comme réputation de prendre vie face à ce genre de chose, de tout faire pour gagner, et dans ce cas-ci, t’avais de très fortes chances de gagner de par tes expériences passées. Vous étiez tous les deux très peu prudes, et tu ne doutais pas qu’il était capable d’en rentrer en masse dans sa bouche, mais t’étais presque certaine de pouvoir en mettre autant si ce n’était davantage dans ton espace buccal, comme si c’était la chose la plus normale au monde.

Mais vous étiez des gosses en quête de plaisir, insouciants, alors c’était tout naturel de répondre sur un ton taquin.




Tu t’approches pour lui voler un sac et l’ouvrir, à tout hasard c’est tombé sur barbecue, alors t’enfournes une main dans l’emballage pour en ressortir avec beaucoup trop de croustilles, qui ne verront au final jamais la lumière parce qu’ils se retrouvent dans ta bouche trop vite. T’as l’air d’une truie très peu élégante en vrai, parce que tu les as mal rentrés et t’en as 3-4 qui tentent de se faire la malle pendant que tu mâches les 10 autres avec tes dents, de toute beauté.
Tu suis Ezéchiel pour le coup, t’inquiétant secrètement de ce que tu percevais sur son visage et de son attitude, la fatigue qu’il dégageait aussi, mais tu ne laissais rien paraître de tout ça parce que tu savais que ta place à ses côtés dépendait de ce que tu dirais, de ton attitude avec lui. Et une princesse a toujours besoin de son prince.

©Allýson

Tu finis par tout avaler et l’observe en rigolant à gorge déployée tenter de reproduire la même chose que toi. Sauf que lui, en finissant par dire le fameux « lapin joufflu », t’as foutu des tonnes de miettes de chips au visage. Et c’est mi dégoûtée mi amusée que tu l’observes après avoir craché avec très peu de style tout ce qui avait eu la malchance de se retrouver dans ta bouche, la langue sortie et la bouille grimaçante. T’hésitais à le féliciter d’avoir réussi l’épreuve ou le décourager de recommencer pour éviter de te retrouver à manger à nouveau des chips prémâchée, mais tu finis par combiner un peu des deux.



Tu ris à nouveau, puis te fait une pile de croustilles sur le lit, haussant un sourcil en fixant le B alors que tu les fous une par une dans ton gosier en les comptant. 18, pour être exacte, et toi tu les jettes pas au visage d’Ezechiel alors que tu clames haut et fort, en mignon petit hamster que tu étais :



Tu finis par les enfourner dans ta gorge après plusieurs minutes de mâchage ignoble et absolument pas agréable, puis tu t’étires avant de reprendre une position confortable sur le lit, observant ton pote avec amusement. Vous n’aviez pas passé beaucoup de temps ensemble, et tu prends la porte qu’il t’a grande ouverte au sujet de Killiam pour t’y glisser sans gêne et d’appuyer sur le sujet innocemment.



Autant dire que t’étais incapable de prendre des gants blancs et d’aborder le sujet autrement qu’à la blague.


Bébé, par pitié, aide-moi à trouver comment désamorcer cette bombe sous mes pieds.

©Allýson

Les yeux qui pétillent, la bouche qui se délie, tout chez Ezéchiel trahissait ses sentiments, et c’est tout ce qu’il te fallait pour te réjouir pour lui. C’était ta princesse après tout, une princesse qui attendait son prince depuis trop longtemps. Du moins, un autre prince que toi, parce que quelque part vous deviez partager un amour peut-être trop fort pour ceux qui vous entourent, un amour qui détruit tout sur son passage et qui te tordait le ventre. C’était peut-être bien de l’amour platonique entre vous, d’une pureté sans égale mais qui resterait toujours psychologique, jamais physique. Mais c’était la beauté de la chose, de pouvoir voler gaiement près d’une merveille de la vie qui pouvant tant s’effriter que se fortifier, ça lui donnait une essence propre. Une aura de magnificence.
Et ce n’était qu’à vous. Votre trésor, votre secret.

Tu t’étires, féline, et glousse face à ce long monologue de bonheur empreint d’une légèreté et d’une tendresse à peine voilées. Et tu souris en coin, te mords la lèvre pour éviter d’éclater de rire.



Ton sourire s’étire et tu laisses ta tête reposer sur son épaule, ton bras cherchant le sien pour s’enrouler autour, lui donner un peu d’affection mais en recueillir toi aussi. T’avais du mal à gérer ta tactilité, surtout quand t’appréciais beaucoup la personne en question, mais avec Ezéchiel tu te posais pas vraiment de question parce qu’il te reprochait jamais de te coller, et t’avais besoin de ces moments où il te prenait juste dans ses bras ou te laissait créer un contact sans plus.
Tant que Killiam ne soit pas jaloux de toi après, ça irait.



Si seulement il pouvait voir ta tête à cet instant, il te taperait. Mais il doit bien sentir que tes lèvres remontent jusqu’à tes oreilles, que t’as posé la question parce que pour toi elle s’imposait même si c’était pas toujours bien perçu, que c’était davantage pour le taquiner que pour s’immiscer dans sa vie privée. Parce que tu lui racontais tes exploits et que t’allais avoir droit aux siens aussi à force, t’attendais que ça. Ça et le sourire constant sur son visage.

Allýson

C’était rafraîchissant, une brise de nouveauté qui t’extasiait et te confirmait à nouveau pourquoi vous étiez aussi proches toi et Ezéchiel. Parler de ce genre de sujet ne t’avais jamais mise mal à l’aise, au contraire car t’étais dans ton élément, et le blond n’avait pas de gêne à tout dévoiler à ce sujet lui aussi, que ce soit sur Killiam ou ses anciens amants. Vous formiez un beau duo au final vu vos méthodes très semblables pour gérer le quotidien. Faut dire aussi que sans ces dites méthodes la routine devient vite ennuyante, c’est votre méthode de survie, votre petit bonus qui met du piquant dans votre vie.
Alors si tu éclates d’un rire franc et absolument pas contrôlé quand il fait sa sainte-nitouche, tu ne t’offusques pourtant absolument pas de sa franchise. Il allait directement au but, ne prenait pas de gants blancs pour répondre à ta question pour le moins indiscrète et ça, c’était exactement ce pourquoi tu l’aimais comme une folle.




Ta bouille amusée se lève vers ta figure fraternelle avec un sourire entendu, une lueur de malice dans le regard. C’était une pique facile quand il était question de sexe, parce que vous parliez tellement intimement de tout qu’au final c’était facile de savoir ce qui se cachait derrière les paroles ou les gestes de l’autre. C’était un peu comme votre nom de code à vous, un mot de passe caché dont vous étiez les détenteurs.
Sans prendre davantage de distance, étant particulièrement bien dans ses bras, tu continues toutefois sur ta lancée, souriante.



Et tu te projettes, tu vous projettes dans cet avenir qui vous semble aussi lointain que prochain, dans cet univers où tout était possible. Tu observes la scène de ton siège cinq étoiles en jouant avec le haut d’Ezéchiel, triturant les côtés comme si c’était le tien, davantage pour l’agacer que par préoccupation ou stress.
Tu finis par céder en soupirant à l’appel des chips, le sac abandonné sur le lit, et l’agrippe pour l’approcher de vous sans plus de cérémonie. Ta main plonge à l’intérieur et engouffre une quantité plus qu’importante de croustilles dans ta bouche – la moitié d’entre elles n’ont même pas l’occasion d’entrer dans ton gosier qu’elles se retrouvent avec grâce sur le B – qui s’empresse de mâcher frénétiquement. C’était bon finalement les chips au poulet, tu devais bien l’accorder aux deux goinfres qui t’accompagnaient habituellement.
Mais ce serait leur donner trop de crédit, alors pas maintenant. Plus tard, tu leur diras.

Allýson