( ( FINI ) ) "Dripping like a saturated sunrise" — ft Aslinn

TÊTE DANS LE CUL ET CUL DANS LES ETOILES ☼
Un bruit sourd te réveil, te tire du rêve et tu lâches un grognement mécontent, enfonçant ton visage un peu plus dans l'oreiller, comme si tu voulais t'étouffer pour pouvoir te rendormir illico presto. Un nouveau gémissement plaintif passe la barrière de tes lèvres en sentant une présence au-dessus de toi et tu tournes la tête, les yeux à moitié ouvert, vers Ambroise dont la voix vient vriller à tes oreilles bourdonnantes.

Oh que c'est dur ce matin.

Un nouveau gémissement passe la barrière de tes lèvres et tu enfonces de nouveau ton visage dans l'oreiller, abandonnant le regard couleur encre de chine, marmonnant quelque chose qui ressemble vaguement à un salut. Il te faut quelques longues secondes avant de te foutre sur le flanc, passant une main fatiguée dans tes cheveux pour les emmêler un peu plus, et, cette même main, ensuite, vient tirer doucement sur une mèche blanche pour l'enrouler autour d'un de tes doigts.

— J'aime bien quand tu les attaches pas, ça te donne un air sauvage mystérieux, lâches-tu d'une voix rendue pâteuse par l'alcool et le sommeil.

Puis ton bras, beaucoup trop fatigué encore, glisse sur le matelas et tu viens nicher ton visage pas loin de son coude, enfonçant ta tête dans le matelas, et tu tapotes du bout de l'index son torse nu avant de marmonner :

— L'est trop tôt. Dors.

Oh, toi qui avait si peu de mal d'habitude à te lever, tu ne voulais pas bouger. Dans ta tête, c'est la fête au marteau-piqueur et à la perceuse, t'as l'impression que ton crâne va exploser, et tu désires qu'une énorme tasse de café, et une dose de doliprane.

Une dose d'une trentaine de doliprane, même.

TÊTE DANS LE CUL ET CUL DANS LES ETOILES ☼
Trop fatigué pour répondre, trop fatigué pour avoir une conversation sur l'état de ses cheveux que tu trouvais plutôt pas mal, t'aurais jamais la patience de t'occuper de cheveux aussi long de ton côté. Alors ouais, peut-être qu'ils étaient emmêlés et crades, mais t'en avais strictement rien à foutre, et puis t'étais beaucoup la cause de cet entremêlement de cheveux, à force de les serrer, de les tirer, de t'y accrocher, de les emmêler. Et pour dire la vérité, d'ici une petite heure ou deux, ça ne te dérangerait clairement pas de les emmêler de nouveau.

Tu n'ouvres même pas les paupières quand il reprend la parole, te contentant de t'enfoncer un peu plus dans le matelas, te rapprocher ton visage de son avant bras, et tu mords sa peau, comme pour le punir de t'insulter d'homme des cavernes, et c'est ce que tu lui dis quand il se rallonge, déposant sur ton dos quelques caresses qui te font te détendre un peu plus :

— T'es méchant de te moquer de quelqu'un qui a la gueule de bois. Et oui j'veux, mais j'veux pas que tu bouges. Reste là.

Et tu déposes un léger baiser sur sa peau, juste à l'endroit où tu l'as mordu tout à l'heure, un peu comme pour te faire pardonner, un peu comme pour lui dire de pas bouger. Parce que t'es bien, là, et tu pourrais te rendormir avec lui à tes côtés. T'as envie qu'il reste là, qu'il ne bouge pas, et de continuer à avoir de l'attention comme ça.

Parce que si tu pouvais Aslinn, tu demanderais de l'affection tout le temps, des câlins tout le temps, de l'amour tout le temps, t'en as besoin tout le temps. Alors qu'il reste là et qu'il continue à te donner l'attention que tu souhaites, ce matin, c'est juste ce dont tu rêves.

TÊTE DANS LE CUL ET CUL DANS LES ETOILES ☼
Son rire te fait sourire malgré ta tête qui brûle, brûle et brûle sans cesse. C'est la fête du marteau-piqueur et de la perceuse, c'est tellement la fête, que tu te dis que ça doit être l'anniversaire d'un des deux, et qu'ils sont venus avec leur pote burin, marteau, disqueuse et scie-sauteuse. Tu lui lances un regard que tu veux noir quand il parle de tes blagues, et tu lâches, marmonnant :

— Mes blagues sont tellement nulles que ça fait rire. Et c'est avec le rire que j'drague. Le rire c'est la vie.

Oh oui, sûrement Aslinn, mais pour le moment, la vie, ce serait quelques doliprannes et une serviette glacée sur tes tempes. Et il reprend la parole et tu lui tires la langue comme un gosse, parce que tu n'as pas de meilleurs arguments qu'un tirage de langue enfantin, et que franchement, t'avais vraiment pas l'envie de chercher une raison sur le comment il pourrait être à deux endroits à la fois, et surtout, t'avais pas vraiment envie de lui expliquer que tu préférais avoir le mal de crâne, mais qu'il reste avec toi, comme le bon demandeur intensif de câlin que tu étais.

Et une caresse dans tes cheveux qui te fait lâcher un soupir tendre, soulagé, aussi, car jouer avec tes cheveux, ça te détendait, et il aurait pu faire ça toute la journée sans que tu ne dises quoique ce soit. Il reprend la parole et tu ouvres les yeux que tu as fermé sous la caresse, le regardes, semblant peser le pour et le contre à sa proposition :

— Okay, mais j'veux des papouilles sur le crâne aussi.

Tu tires peut-être un peu trop sur la corde, mais autant utiliser ton mal de crâne insupportable pour avoir quelques attentions en plus. Et puis, avec Ambroise, c'était facile, vous vous donniez toujours ce genre d'attention en lendemain de soirée mouvementée.

TÊTE DANS LE CUL ET CUL DANS LES ETOILES ☼
Tu lui jettes de nouveau un regard noir avant de caler ton visage sur l'oreiller, t'allongeant sur le ventre, passant tes mains sous le coussin, t'étirant à peine avant de fermer les yeux. En t'étirant, tu as fait glisser le drap un peu plus bas sur tes hanches, dévoilant le haut de tes fesses et tu restes là, la respiration calme, prêt à t'endormir de nouveau.

Tu es à deux doigts de rejoindre Morphée quand sa voix vient te faire ouvrir les paupières et tu frottes tes yeux, te redressant sur le lit en récupérant cachet et verre. Il ne te faut moins d'une minute pour avaler le cachet avant de prendre une longue gorgée d'eau. Tu te rallonges dans le lit après avoir posé le verre sur la table de cheveux. Tu lui jettes un regard... regard qui glisse sur son torse, et plus bas, plus bas, puis qui remonte vers ses yeux et tu lui lâches :

— T'étais plus gentil hier quand t'étais bourré.

Et tu lui tires la langue comme un gosse avant de te rallonger sur le ventre, enfonçant ton visage dans l'oreiller confortable. Tu continues ensuite :

— Viens te recoucher que je puisse t'embêter.

Et s'il avait eu un t-shirt sur ses épaules, peut-être que tu le lui aurais tiré. C'est pour ça que tu attrapes seulement sa main en t'étirant, le tirant vivement vers toi dans un rire alors qu'il tombe sur le lit.

— Voilà, c'est mieux.

Et après t'être installé pas loin de lui, allongé sur le ventre, tu attrapes sa main et la poses sur ta tête, ordonnant d'une voix bien trop amusée pour qu'il te prenne au mot :

— Maintenant, masse esclave.

Tu ne peux empêcher un rire de venir faire vibrer tes cordes vocales.

TÊTE DANS LE CUL ET CUL DANS LES ETOILES ☼
Il te répond au tac au tac et tu lui tires la langue comme le gosse éternel que tu es. Tu aurais bien ta place auprès de Peter Pan et des enfants perdus. Un point partout, balle au centre. Tu étais plus agréable cette nuit, vrai. Moins bavard, moins chiant, mis à nu, dans tous les sens du terme.

— Oh, tu pensais réellement que j'allais le faire ? Si ce n'est pas adorable. Repose toi donc un peu au lieu de jacqueter avec imbécillité et te faire mal au crâne.

Tu tournes la tête vers lui, l'observes un instant en silence, avec ce regard si sérieux qui ne te ressemble pas. Pendant un instant, tu songes au fait que tu devrais peut-être partir, que tu t'incrustes dans sa bulle de tranquillité sans lui laisser le choix, et peut-être, sûrement même, tu devrais partir en riant, te dandinant, roulant du cul après un baiser agaçant sur la joue comme tu sais si bien le faire.

Mais Ambroise est bien du genre à te dire de partir s'il veut que tu partes, alors ton regard se fait un peu plus lumineux d'un coup, comme si tu ne faisais pas attention, reprenant ce doux masque qu'est le tien, que tu aimes tellement, que tout le monde connaît si bien.

— Je peux être aussi gentil que cette nuit, si tu veux.

Le sous-entendu est à peine voilé, ton sourire et ton haussement de sourcil le fait bien comprendre.

— Mais je suis trop fatigué pour ça, lâches-tu alors en t'étirant de nouveau, faisant craquer ta colonne vertébral.

Tu étouffes un baillement dans l'oreiller avant de le regarder, ta voix change, se transforme, ressemble plus à celle d'un gosse qu'à celle d'un ado qui a passé la puberté depuis plusieurs années :

— Alleeez, s'il te plaîîît, fais moi des papouilles.

Oh oui, qu'il te fasse des câlins, des papouilles, qu'il te donne de l'attention, rien qu'à toi, pendant un moment, plus il sera long, mieux ce sera ; qu'il ne s'arrête pas de prendre soin de toi, au moins ce matin. Tu en as définitivement trop besoin.