InvitéInvité | Sujet: Fluctuat nec mergitur – ft opale Dim 20 Aoû 2017 - 0:15 | | — « Fluctuat nec mergitur. » – ft opale La vague de nuitée s'allongeait lentement contre l'île. Elle prenait sa place dans le lit, entre les courbes des arbres et des maisons. Ses mèches d'ombre glissaient contre les marcheurs de soirée et fin de journée pour les inquiéter et les ambiancer. Rien de bien désagréable. Ça ne ressemblait pas aux tombées de jour auxquelles tu avais toujours été habitué. C'était plus beau, mieux pour toi, un calme digne d'une telle personne.
Il y avait suffisamment de pensées dans ta caboche pour être préoccupé par d'autres choses.
Tu rejoignais doucement les bungalows à la recherche de ce grand dadais, celui qui te servait de cousin. Si grand qu'il pouvait peut être atteindre le haut des portes du bout des doigts. M'enfin tu gardais un léger scepticisme à ce propos. Pas immense, ce jeune homme. Bien entendu, tu ne te rendais pas à son domicile sans un but particulièrement précis.
Que nenni.
Ton dessein exact était de le tirer avec toi faire du yoga, bien évidemment. Il avait accepté mais n'avait pas encore tenu parole, cet asticot de malheur. Ah pour se faufiler entre cent mailles c'est présent, sauf que pour passer du temps avec son cousin, c'était les abonnés absents. Et dieu sait combien ça peut te saouler.
Car oui, vous discutez souvent Dieu et toi. Vous êtes de grands amis depuis l'enfance, toi abonné aux lieux de culte et lui à ton esprit. Il avait été touché par ta sainteté et toi par sa magnifique barbe. Et oui.
Dieu est un putain de hipster.
Surprise. M'enfin ta dernière visite dans une église devait dater de tes sept ou huit ans. Visite scolaire. Ceci dit ici n'est pas la question. Car tu es enfin parvenu à la un peu pitoyable et basique, blessée au plus profond de son bois, griffée de tag ou graffitis, porte.
Alors tu toques avec la majesté des empereurs, ou des rois, ou des consuls, bref, avec beaucoup de majesté avant de rentrer. Toi, indiscret ? Diantre, ce serait à peine faux. Comme il d'habitude, ta première impression est identique à chaque, à un tel point que tu dois afficher les mêmes expressions comme dans un cauchemar mimétique.
Ce n'est pas très rangé ici.
À moins que tes standards soient plus élevés que la moyenne. Ceci dit avec les habitants de ton bungalow, normal que le niveau soit aussi haut que le ciel. À mort le premier qui insulte votre propreté. Rien n'est excès lorsqu'il s'agit de cela. Strictement rien très chers.
Sans réellement prêter une attention particulière à la présence ou nom d'une personne dans la pièce, tu lances un bonjour et un coup de tête poli. On ne t'as pas élevé avec les cochons ! Mais ton devoir t'appelait. Tu laisses ton regard basculer vers la chambre de ton cousin de malheur et guides tes jambes jusqu'à sa porte. Que tu pousses calmement.
Bordel incroyable.
Des bouquins.
Un peu de tout.
Sauf Narcisse.
Merveilleux. Cette soirée prend un tournant fantastique. Tu retournes sur tes pas, muscles tendus et bouche plissée. Sale gosse. Va pourrir en enfer. Ça pulse sous tes doigts. Une musique d'irascibilité, ni douce ni agressive s'amuse de toi. Ça va, ça vient. Tu as hâte que ça se finisse. Par les dieux, tes pensées deviennent si indignes de ta personne dans de telles situations.
Et puis cette fois tu observes bien la pièce.
Et tu te mets presque à sourire. Une moue doit vriller tes lèvres. Une chevelure de lune, répondant à la tienne, est posée juste là. Assise dans le canapé, occupée à tu ne sais quoi. Opale. Cette fille, arrivée depuis quelques temps, tu ne sais pas réellement si tu en apprécies les contours et les faussetés. Vous avez joué au chat et à la souris, insultants et lacérant de vos mots réciproques. Un jeu drôle en soit. Sauf que parler à un masque était au demeurant fatiguant et agaçant.
Toujours est-il qu'au moins elle ne te sortait pas par les trous du nez.
Un petit soupir de désespoir interne plus tard, tu vas t'asseoir pas trop loin d'elle. Surement pas trop près, qui sait, peut être qu'elle allait te cracher à la figure. Tu ressens son magnétisme si peu maîtrisé. Elle est pitoyable. Réellement. Les sons et mélodies te vrillent encore une fois toi et ta peau. Ça frémit. Mais pas le temps pour ça. Tu te concentres un peu, respires, et ça passe. Pas compliqué, il suffit de hausser le niveau vigilance et hop. On est indemne.
« Salut Opale. Tu vas bien ? Toujours à attirer plein de trucs ou t'as décidé de le bosser ton don qui t'emmerde ? »
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