Tu observais la joie de vivre du quartier gastronomique. Il s'agissait d'un lieu où les mages n'étaient pas étouffés par les touristes pour la simple et bonne raison que la nourriture était bien plus importante. Les restaurants et échoppes vendaient sur place ou à emporter, d'asie ou d'europe, avec tellement de couleurs que l'on se serait cru devant un tableau vivant.
Tu aimais cette vision Yu. Elle te rappelait celle d'un marché indien où vous aviez été avec le cirque. Elle te rappelait les couleurs des oriflammes et vêtements colorés des figurants. Souvenirs heureux.
Tu allais avancer quand une silhouette connue capture ton regard. Des cheveux bruns, courts, contrastant avec une peau d'ivoire. Tu étais légèrement plus grand qu'elle. Amelia. Elle semblait observer les gâteaux avec convoitise dans la vitrine d'une pâtisserie française, son regard rougeâtre, ne perturbant pas le vendeur habitué aux élèves, vrillé sur une en particulier.
Son apparence te fit sourire malgré toi. Une vraie lady. Comme il y en avait tant au cirque. Des personnalités à part. Des rires et explosions de joie aussi soudaine qu'inattendues. Tu manquas de nouveau de te perdre dans tes souvenirs en l'observant, une amertume étrange te prenant le palais.
Tu aurais pu continuer plus loin, l'ignorer. Tu l'appréciais mais n'était pas du genre à initier le contact. Cependant, plus loin, un cracheur de feu s'exerçait. Et tu n'étais vraiment pas un fan des flammes. Faire demi-tour ici te rendrait simplement suspicieux et les militaires tournant non loin ne t'offriraient aucune sympathie.
Un soupire quitta tes lèvres alors que tu fermais tes yeux nouvellement vert foncé, presque ambrés après une sieste au soleil. Voilà qui t'apprendra à dormir sa défense.
Lentement, tu te diriges vers la S, ou A, selon le point de vue. Dans un sens, elle s'oppose à toi en tout point. Douée en cours, alors que c'est la première fois que tu restes dans une enceinte scolaire aussi longtemps. Pâle alors que ta peau semble embrassée par les rayons de l'astre solaire. Et pourtant similaires, aux corps fragiles et consciences hors normes.
"Une tartelette aux fraises et un pain d'épices. S'il vous plaît."
Tu t'étais exprimé d'un anglais marqué par ton accent sino-russe. Après avoir payé, tu te tournais vers Amelia, lui tendant la tartelette.
"Tu la veux ?"
Tu l'avais prise "au cas où". Si jamais elle voulait te joindre dans tes déambulations. Sinon, tu la garderais dans son sachet et la dégusterait plus tard. Tu ne la forcerais pas. Tu n'aimais pas l'être. Mais, même si tu t'en fichais un peu, tu lui offris tout de même un sourire.
Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Ven 1 Sep 2017 - 12:22
Elle marche dans la rue sans réel but, l'esprit sous l'emprise d'un épais brouillard qui semble lui couper court à toute réflexion. Les yeux dans le vide, presque vitreux, elle paraît vaciller au moindre pas tel un jouet mal réglé - et elle ne fait pas attention à ce qui l'entoure. Elle paraît au bord de l'implosion - le corps discrètement tendu malgré une apparence parfaitement entretenue, le visage léger, presque ailleurs - elle s'est perdue dans ses pensées ; et pourtant, elle n'était sous l'emprise d'aucun produit - sous aucune autre si ce n'était la mienne. J'en ai assez de dormir. Assez de rester enfouie, assez de regarder les choses se faire de l'intérieur sans pouvoir en changer la moindre chose. J'en ai assez de constater, de n'être considéré que comme une erreur de parcours. Je suis toi. Je l'ai toujours été alors ne m'ignore pas. Je ne suis pas que le résultat de tes décisions mais une entité à part entière. J'existe, Amelia - je suis une part de toi. Elle cligne des yeux rapidement, expire longuement comme si elle relevait la tête de l'eau - et ses yeux brillent de colère après cette mésaventure.
Son pas se fait plus assuré, son expression s'adoucit au fur et à mesure qu'elle reprend ses esprits. Elle laisse ce maigre sourire flotter sur ses lèvres - elle n'a pas le luxe de pouvoir rester en colère, Amelia. Une fille se doit d'agir différemment si elle veut montrer ses sentiments - elle en est conscience. Elle n'est pas assez bête pour croire en un monde où la franchise et la volonté lui suffiront à satisfaire sa vengeance. C'est un travail long et sinueux et semé d'embûches - et le moindre sourire compte tout comme le moindre mot prononcé. Elle ne peut pas se permettre d'avoir ce genre de rechutes. Pas au milieu de tous ces gens, alors reste tranquille Elly. Laisse-la faire, et tant pis si ça ne te convient pas - laisse-la, juste pour aujourd'hui, mener à bien ses envies. Durant un court instant, elle put sentir l'ombre d'une résistance, la protestation d'Elly - elle se mordit les lèvres, prête à réagir, comme l'instinct sur le point de déborder. Et la voix résonne. La voix résonne et son esprit claque, se libère, se concentre sur Yu dont elle a reconnu le son - et c'est un visage amusé qu'elle tourne vers lui, tarte aux fraises en main.
Elle lui passe les bras autour du cou, lui offre une brève étreinte et saisit la tarte aux fraises témoin de sa bonne connaissance. Pour cette fois, comme subjuguée par ce geste, Elly reste silencieuse. Il était sincère, ce geste - alors pourquoi diable était-il dénué de chaleur ?
"Merci Yuyu. Qu'est-ce que tu fais là ?"
Pas de table, pas d'endroit où s'asseoir, jamais plus que ce quartier animé au bout duquel un homme crache du feu. Elle l'observe quelques instants durant, ses yeux rougeâtres brillant à la lueur des flammes durant un moment avant qu'elle ne s'en détourne - et la fascination de cet élément est bien vite remplacé par l'impatience de reparler à Yu. Ce gamin l'a toujours intrigué et c'est en partie parce qu'il ne l'a jamais jugée pour ce qu'elle était. Contrairement à bien des gens, bien qu'elle l'ait maintenant cherché, il a toujours été naturel - à défaut que l'un d'entre eux ne soit normal. Mais ça lui est égal, ces normes idiotes - tout comme l'avis de ce gamin devrait lui être égal. Ce n'était censé être que l'affaire d'une envie temporaire, comme elles le sont toutes - alors pourquoi ? Pourquoi, avant d'être froide, cette étreinte existe-t-elle seulement ?
"Je ne sais plus comment je suis arrivée ici. J'ai dû me perdre. Je vais rester avec toi."
ft. Yu •• Septembre
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Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Sam 2 Sep 2017 - 0:54
Étreinte. Sensation d'un serpent s'enroulant autour de ta gorge, serrant, avant de te relâcher. Pas aujourd'hui. Aujourd'hui est un bon jour. Et inconsciemment, tu te détends. Comme si c'était plus qu'un simple geste. Plus qu'une simple salutation.
Tu ne bas même pas un cil au surnom. Tu n'es pas habitué. Mais pas de quoi s'enflammer. Car avec Amelia, tu prends les choses comme elles viennent. Naturellement. Patiemment. Et tu ne sais que répondre à ses interrogations. C'est vrai Yu, que fais-tu ici ? Alors tu ne réponds pas, haussant simplement les épaules l'air de dire «ci et ça».
L'espace d'un instant, tu captures l'image d'une flamme dans son regard de braise. Frisson bref. Incontrôlable. Mais sa voix te sort de ta fascination effrayée, telle une ancre. Seconde fois de la journée.
Et tu souris Yu. D'un sourire incontrôlé, lui aussi. Presque un rire. Mais tu ne ris plus depuis longtemps Yu. Alors c'est bien le maximum que ses antiques peuvent amener à ton coeur en colère. En colère contre la terre entière.
"Bonne idée. Soyons perdus à deux."
Et tu reprends ta marche, continuant l'allée, ne souhaitant pas croiser les militaires. Car c'était dangereux. Avec Amelia, tu ne contrôlais plus rien. Tu le sais Yu. Car elle à ce don, celui te te tirer de ton passé pour t'y enfoncer encore plus profondément. Un sauvetage pour une noyade. Alors tu ne veux pas les provoquer. Qui sait ce qu'il pourrait arriver.
Et le feu te tire de tes pensées. Tu mords dans ton pain d'épices, les yeux rivés sur les tours et artifices du cracheur toujours plus astucieux pour impressionner sans utiliser de don. Tu haltes en face de lui, assurant une place de choix à ta camarade.
C'est beau."
Tu lui dit doucement, presque inconsciemment. Remarque n'attendant pas de réponse, mais qui en recevra sûrement une. Car elle est hors normes, la petite brune.
Dernier souffle. La chaleur frôle ton visage. Réminiscence.
Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Sam 2 Sep 2017 - 12:29
Tu crois que tu t'en sortiras comme ça, Amelia ? Quelques gestes, des remarques simples, un bref sourire rendu. Tu crois que l'amitié est si simple ? C'est un début d'effort, un geste qui me fait taire mais ce n'est jamais que le temps d'un souffle d'air - tu es bien trop imprévisible pour que je t'accorde ma confiance. J'observe, je guette, surveille les débordements de tes envies passagères. Je ne suis jamais loin et il est temps que tu le comprennes.
Elle semble toujours perdu lorsque Yu lui réponde, cligne des yeux pour reprendre le contrôle et croises son sourire auquel elle répond. Ce qu'Amelia a compris, c'est qu'elle n'aura pas cette tranquillité qu'elle a réclamé au nom du bon geste dont elle a fait preuve - Elly a bien compris que ça n'avait rien de chaleureux. Elle apprécie ce garçon, ce serait mentir que de le nier - il y a bien longtemps qu'elle a cessé de croire qu'elle pouvait se rapprocher de quelqu'un sans s'y attacher. Ce n'est pas le problème. Ce n'est pas la chose à corriger, car ce qu'il lui faut, c'est une faculté à s'en détacher sans en sentir les conséquences. Yu est une menace et quelque part, c'est aussi ce qui rend sa compagnie si amusante. Pas maintenant Amy. Pas tout de suite, laisse ce sentiment grandir, laisse ce lien se défaire - ce n'est pas tant pour le briser au fond mais peut-être pour se forcer à ressentir cette détresse dont elle imaginait son frère titulaire durant son départ. Comme une punition résultant de sa culpabilité, après tout, elle a toujours fait parti de ces élèves - elle se déteste autant que cette école sur qui la faute a fini par retomber. Elle déteste Yu, lui aussi, comme toutes ces personnes qui l'entoure, tant et si bien que cette haine a perdu son sens - comme ce cracheur de feu qui performe dans ce qui paraît presque banal au milieu d'un monde magique. Il n'a sans doute pas besoin de magie mais c'est son usage qu'on doit désormais lui reprocher - le public ne lui prête plus tant d'attention et vous semblez être les deux principaux spectateurs bien que ta tarte aux fraises soit autrement plus intéressante que ce clown.
Contrairement à la plupart des gens, le feu ne te surprend pas plus que tout ce qui est affilié au danger. C'est un élément de plus à comprendre - les gens fuient la douleur tandis qu'elle te fascine, et c'est ainsi que tes yeux y sont plongés.
"Pauvre garçon, il a perdu bien du succès depuis que la magie est une part assumée du monde. Les mages lui ont tout pris maintenant que les touristes ne veulent plus rien lui donner."
Elle hausse les épaules, termine son repas à son rythme et essuie les quelques restes sur ses mains. Parfaitement propre - comme l'exécution d'un crime parfait, elle laisse tomber les quelques déchets dan une poubelle, là où est leur place. Maigre sourire sur le visage, elle se met sur la pointe des pieds pour observer Yu de près, yeux dans les yeux - comme un prédateur qui, à défaut d'arborer un air effrayant, semble menacer la bête de toute sa curiosité.
"Et toi, qu'est-ce que tu penses de tout ça, hm ? Ce havre de paix n'en est plus vraiment un pour nous."
ft. Yu •• Septembre
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Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Jeu 14 Sep 2017 - 13:42
Sensation de flotter. Flotter, tout en ayant les pieds rivés au sol. Sensation te donnant l'envie de vomir. Tu te sens mal et bien en même temps, comme à chaque fois que tu vois Amelia. Comme à chaque fois qu'elle parle. Normal et différent. Car ses mots provoque plus qu'une réaction de surface. Tout ce qu'elle dit te touche plus profondément. Tu veux savoir, veux comprendre mais n'ose pas.
Danger.
Car elle représente un danger certain, cette fille à l'apparence si fragile, qui te tente en s'insinuant plus profondément dans ton esprit. C'est sinueux, dangereux, addictif.
Serpent.
Car c'est l'image qui te vient à l'esprit quand tu penses à elle. Un magnifique serpent albinos, si rare et particulier, s'enroulant autour de ta gorge pour te forcer à inspirer l'air insipide et sali de ce monde que tu détestes. Tu détestes ce qu'elle dit. Que les mages lui ont tout prit. Mais les humains n'ont-ils pas eu aussi tout pris aux mages en les poussant à se retrancher sur une île alors que le monde pourrait leur appartenir ?
Colère.
Elle brûle de nouveau en ton sein, ravivé par les mots de la S, poison t'empêchant de penser clairement. Et ses yeux de rubis qui se plonge dans l'ambre des tiens, semblant y sonder, juger ton âme, ta valeur. Mais tu n'es que haine Yu. Une haine qui s'affaiblit parfois pour revenir encore plus violemment. Car tout te ramène à détester ce monde, à détester ceux qui t'entoure. Car on t'a arraché ceux qui comptait vraiment.
Haine.
"Amelia. Ce lieu porte le nom de refuge. Alors faudrait-il qu'il ai été un havre de paix en premier lieu."
Tu détestes ceux qui vous on tout arraché, à vous aussi.
"Plus que personne, nous sommes comme se cracheur de feu, forcé à se terrer sur une île alors que l'on pourrait avoir le monde. Jugés par une armée qui n'y connait rien. Eux aussi, nous arrachent tout. Et ça, je ne le supporte pas Amelia. Alors même si je dois mettre le monde à feu et à sang, je ferais en sorte qu'ils comprennent. Nous ne sommes pas leur cobayes ou jouets. Nous sommes les marionnettistes.
Tu ne cligne pas des yeux, gardant tes yeux encrés dans les siens, te sachant jaugé à chaque instant. En vaux-tu toujours la peine Yu ? Car tu ne te fais pas d'idée. Les relations ne durent jamais, alors un jour, vos chemins se feront en séparé. Tu aurais pu être Adler, Ô Yu. Mais ton sang coule noir lorsque l'on te griffe. Tu es depuis bien trop longtemps plongé dans un cercle de haine sans fin, ne sachant même plus comment aimer. Coeur de diamant, impénétrable. Tu penses l'apprécier Amelia, mais elle te consume de l'intérieur.
Et pourtant, c'est si bon de se sentir vivant.
Tu lui concède sa victoire. Une fois de plus, tu n'es pas resté calme et à répondu aux provocations. Car c'est ce que tu es Yu, un amas de braise qu'il suffit de remuer avec un tison pour raviver la flamme. Et dieu qu'elle sait le faire.
Tu termine rapidement le dernier morceau de ton pain d'épices, en profitant pour reprendre ton calme, et fusiller du regard les militaires vous croisant.
"Tu veux faire quelque chose en particulier ?"
Normal. Car c'est exactement ce que vous ne cessez de faire. Alterner entre provocation, danger et normalité, amitié.
Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Jeu 14 Sep 2017 - 17:33
Elly Elly Elly, elle te semble si puissante. Elly Elly Elly, elle te semble si absente.
Elly, elle a essayé d’être là. Elly, elle a essayé de t’empêcher d’être toi. Elly, plus que quiconque, Elly, plus sincèrement qu’un autre, Elly, guidée par une sincérité sans nom, fourbe dans ses actes mais plus pure que tout autre. Elle a essayé mais c’est bien trop tard, elle a tant donné mais il lui manquait tant. Elle a tout tenté, tout donné, tout volé, elle a rit à tout, tout pleuré, discuté, hurlé et murmuré ses désirs les plus profonds qui n’évoquaient rien de plus que le mieux pour votre entité. Au fond de toi, il y avait plus dur combat que personne n’en a mené. Au fond de toi il y avait plus de doutes qu’en une complète armée. Au fond de toi, il y avait tant de bonté parce que la surface était si infiniment corrompue d’un mal qu’on pensait imperméable. Au fond de toi, il y avait tant de choses, trop pour permettre quiconque de te comprendre. Au fond d’elle, au fond de vous deux, le paradoxe semblait si fort qu’il en était indomptable.
Il y a trop peu de temps, tu as compris que c’était peine perdu. Il y a trop peu de temps, tu as cessé d’essayer de te battre - et tu t’es renfermée, tu t’es laissée emporter par ces désirs mauvais, et tu t’es renfermée pour devenir ce que tu as toujours détesté. Tu t’es renfermée pour t’éloigner de moi - et nous sommes devenus plus opposés que nous ne l’avons jamais été. Alors elle était différente au terme de ces pensées. Alors elle était autre, maintenant qu’elle avait tout cessé - elle était simple, guidée par la droite envie de blesser, persifflant des paroles brillant d’une opposition si grossière qu’elle ne pouvait être volontaire. Elle aimait tant Yu et c’est dans ces sentiments bons qu’elle trouvait le plaisir de briser. Elle l’appréciait tant et elle aimait énoncer ses contraires non pas pour le blesser mais pour le plaisir de faire face à sa haine. Elle l’appréciait mais certains côtés plus que d’autre - et il n’y avait probablement aucun autre être qui aime autant cette part emplie de colère.
"Oh, il y a eu un havre de paix."
Et son ton paraît si posé et confiant qu’il semble refléter la vérité-même. Et sa vérité paraît universelle car elle en est persuadée. Elle est déréglée Amelia, incapable de voir les choses à leur échelle réelle. Elle est déréglée et elle se distingue bien plus forte que tout un monde ignorant - parce que la paix n’a pas cessé sur l’ouverture du monde mais lorsqu’on lui a permis de poser un pied ici. Peut-être que ce n’est pas une pensée si folle que ça, maintenant qu’elle est chez les dorés. Peut-être que ce n’est pas tant erronée maintenant qu’elle a vu le monde entre elle et là jusqu’où les autres sont prêts à aller. Elle ne s’arrêterait pas si on ne lui faisait pas comprendre la limite du mal acceptable. Elle ne s’arrêterait pas si les règles ne comportaient pas une limite à sa folie déployée. Au fond, peut-être que la classe S et le Ranker ne sont pas un tremplin à sa façon d’être. Au fond, sans doute qu’un groupe, tout doré qu’il soit, n’est jamais plus qu’un frein lui empêchant de perdre son humanité.
"Mettre le monde à feu et à sang, hm?" Elle sourit froidement en soutenant son regard. "Ça a toujours fait parti du plan, Yuyu. Il faudra plus d’un monde pour nous stopper dans nos désirs de destruction."
Politesse ? Ménagement ? Ce « nous » semble bien généreux, car s'il y a bien une chose qu’elle sait, c’est qu’elle n’a pas besoin d’un autre pour affirmer une telle chose - sans avoir à entacher la remarquable volonté de son ami. En cet instant, Amelia a rarement été aussi sincère. En cet instant, elle se sent plus proche de lui qu’aucun autre. Car elle a enfin pu se confier.
"Je veux faire quelque chose de dangereux." Tout simplement.
ft. Yu •• Septembre
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Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Jeu 14 Sep 2017 - 19:08
Et tu perds la tête Yu. Sa réponse bloque ton interrupteur en mode on alors que tes yeux s'agrandissent, choqué par la sensation que tu viens d'avoir. La folie qui semble soudainement rendre ton sang encore plus noir alors qu'elle te fait danser dans ses mains comme une marionnette. Tu ne sais pas ce qu'elle voulait dire par cela, mais des étincelles prennent forme entre tes neurones et un sourire des plus fous prend place sur ton visage.
Et si elle n'était pas la plus étrange de vous deux. Et si tu étais celui qu'elle essayait de traiter comme quelqu'un de normal.
"Amelia."
C'est tout ce que tu dis. Et cela veut tout dire. C'est un avertissement, un remerciement. Un reproche, une félicitation. C'est tout et rien. C'est son prénom sans être le sien. Tu fais volte-face t'approchant des deux militaires en patrouille qui s'arrêtent soudainement, t'observant curieusement. Ils sont sur leurs gardes mais pas assez. Ils ne savent pas ce que tu fais au Fight Club, ne connaisse rien de tes capacités. Une illusion vient se coller comme une seconde peau sur ton visage, t'offrant d'immenses oreilles de lapin et changeant légèrement tes traits. C'est ce qui les fait hésiter. Veux-tu simplement les défier en démontrant ton pouvoir ou-
Hésitation mortelle.
Ton pied entre en collision avec le visage du militaire le plus faible, un sourire fou accentué par ton illusion hors de contrôle terrifiant la foule alentour. Et tu le sens soudainement. L'adrénaline causée par le danger. Le plus costaud aura du mal à vous suivre dans les ruelles où tu comptes les entraîner. Le second appel des renforts mais ces images de synthèse étudiées sur internet te permette de reproduire de manière très réaliste les effets d'une explosion au loin, le déconcentrant un instant.
Tu attrapes la main d'Amelia et l'entraîne dans une course effrénée, sachant qu'elle parviendra à suivre.
Et plus vrai que jamais, sur tes lèvres, se trouve un sourire.
Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Ven 15 Sep 2017 - 9:52
Et le danger est là, et le danger s'affirme. Et Elly n'y peut plus rien car tout est déjà lancé. Amelia était naïve de penser qu'elle l'était l'unique décisionnaire de sa vie, observant d'un œil neutre, supérieur, à l'écart de toute chose - ça n'a jamais été la façon dont les événements se déroulent ici. Depuis toujours, Yu a eu sa part de décision. Depuis toujours, Yu a eu cette influence réciproque et cette façon d'être qui l'exhortait à toujours agir. Un mal grandissant, une boule de neige prisonnière de frénésie. Depuis toujours, son avis comptait. Et plus que tout, ses actions comptaient - et cette adrénaline qu'elle ressentait n'était pas plus le fruit du hasard que la certitude de son intérêt grandissant pour ce garçon. Elle rigolait, elle aussi, à mi-chemin entre le plaisir et une incompréhension hilarante de la situation - elle rigolait car tout semblait leur échapper, car le danger était trop grand pour qu'un quelconque garçon accepte de suivre à ce point les désirs d'une fille.
Elle en avait vu, des mâles intéressants, mais Yu avait explosé le record en terme de culot. Il faut dire qu'il n'était pas étranger à ses envies de destruction : il la motivait de nouveau et de savoir qu'il était capable de tant de choses alors qu'elle l'avait toujours imaginé comme un frêle garçon l'emplissait de satisfaction. Quoi qu'on en dise, elle avait parié sur le bon cheval - et quelle que soit l'issue de la course, même s'il en venait à s'écrouler de la pire des manières, il l'aurait bien assez divertie pour qu'elle ne regrette pas son choix. Quoi qu'il advienne, cette course en valait suffisamment la peine pour qu'elle n'ait envie de regarder en arrière. C'était ce qui les rendait effrayants - cette manière d'agir si spéciale, imprévisible et une absence totale de peur ou du moindre regret. Qu'aurait-elle pu dire ?
Elle avait beau chercher ses mots, quelque chose d'intéressant, de pertinent, un simple merci, rien ne semblait faire l'affaire. Elle avait beau chercher, son cerveau ne parvenait pas à faire passer la moindre parole pertinente - elle avait beau chercher, seul le silence résultait, et elle en conclut que ses actes était la manière la plus efficace de faire les choses. Elle accéléra le pas et créa du cristal sous ses pieds, en emplissant le sol d'une couche entière. Cette courte contribue ajoutée, elle se dégagea de la poigne de Yu et courut à ses côtés, privée d'entrave, quelle que soit leur forme - elle pouvait éclore enfin.
Elle le suivit au travers des petites ruelles et pila net lorsque plusieurs militaires semblaient bloquer la sortie de l'impasse. Pour la première fois, Amelia jeta un coup d'œil en arrière et constata que leur poursuivant les avait rejoint : comme prévu, le militaire le plus imposant n'avait pas réussi à suivre. C'était rassurant mais face à tant de personnes, la situation n'en était pas tant meilleure.
Le raisonnement fut rapide : Amelia se retourna pour faire face au soldat seul qui était une bien meilleure cible que les innombrables qui attendaient à la sortie initiale. Elle prit une légère inspiration et commença à créer du cristal devant elle, le laissant "charger" durant quelques instants pour pouvoir agir très rapidement d'ici une minute.
"Arrête ça, mage. Encore un mouvement et je fais feu." Qu'il soit sérieux ou pas, ça n'avait pas d'importance. C'était déjà trop tard, elle avait eu le temps de préparer sa magie. "Reste à côté, Yuyu. Je ne le maîtrise pas encore très bien."
Le sol tremble légèrement sous l'impulsion de la magie et un très large mur de cristal se leva derrière eux, haut d'environ deux mètres, destiné à couvrir les armes des militaires. La russe posa une main sur le mur à proximité de sa main gauche et du cristal le recouvrit rapidement, se formant en innombrables pointes suffisamment larges pour transpercer un corps. L'opération était trop lente pour être dangereuse mais elle suffit à surprendre le militaire qui s'écarta en un mouvement rapide et partit se mettre à couvert. Amelia s'autorisa à maigre sourire de satisfaction, prit la main de Yu et sortit de la ruelle pour partir dans la direction opposée à celle choisie par l'homme.
La course-poursuite reprenait mais les chances des militaires avaient fortement diminué. Amelia avait eu le temps de charger sa magie et elle n'autoriserait plus le moindre faux pas de leur part. La fois prochaine, elle ne serait pas si lente. La fois prochaine, elle ne serait pas si tolérante.
ft. Yu •• Septembre
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Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Dim 17 Sep 2017 - 0:59
Elle est impressionnant Amelia. Maîtrisant si bien un pouvoir qui lui est pourtant si récent. Et tu es captivé par la pureté du cristal qu'elle créé Yu, car étrangement, tu trouve que cela ne lui ressemble pas. Ce cristal, c'est un peu son opposé, vide de toute impureté. Si elle l'était, elle ne serait pas ici, avec toi, à courir à un rythme soutenu vers votre prochaine issue.
Et tu n'étais pas en reste. En effet, si toi et Amelia étiez parfaitement capable de voir le monde de manière normale, une illusion résiduelle transformait vos visages en ceux de personnes que personnes n'imaginerait effectuer ce genre d'action.
Et un rire t'échappe dans votre course, alors que tu ne peux t'empêcher de partager se fait avec ta camarade.
"Tu sais qu'ils nous voit comme Kerstin et Stauton ?"
Et tu ris Yu, car c'est si agréable de sentir ton sang bouillir dans tes veines. Le contre coup se fera sentir plus tard. L'illusion est longue et doit être maintenue sur une distance certaine afin que l'on ne vous reconnaisse pas, sans compter les petites que tu rajoutes ça et là pour leur faire perdre du temps.
Tu as encore le temps.
*Douleur.*
Elle te vrille le crâne, insoutenable soudainement, alors que tu manques de tomber, trébuchant et rattrapant Amelia sans mal. C'est rien, mais c'est là, cette première alerte. Tu as franchis la première limite Yu.
Et pourtant, ton sourire est plus grand que jamais.
Tu es vivant Yu.
Et c'est grisant.
Des militaires se dressent en face de vous, vous bloquant l'accès à la foule qui vous permettra de vous éclipser sans laisser de traces grâce à ton don. Vous pourrez ainsi rejoindre votre bungalow, innocents, les soldats recherchant des coupables qui n'existent pas.
Tu ne protège pas Amelia, elle n'est pas une poupée fragile. Mais tu la préviens tout de même.
"Ferme les yeux."
Et tu leur fait l'effet d'une bombe aveuglante.
Ton pouvoir seul ne vous permettra pas de passer au travers. Mais cette distraction est juste présente pour offrir un certain confort à Amelia.
La protéger au final. Car tu te voiles la face Yu. Amelia, tu y tiens. Amelia, personne ne saura. C'est votre secret sans l'être. Votre fierté voilée. Folie indomptée.
Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Dim 17 Sep 2017 - 15:15
Elle ne sait que dire, comment agir, quelle expression afficher ; elle est perdue dans cette humanité nouvelle mélangée à cette folie soudaine, Amelia ne sait que faire car elle est prisonnière entre l'affection et ce déploiement soudain de violence qu'elle a le droit de manifester. Pour la première fois depuis longtemps, Amelia est elle-même. Pour la première fois, elle peut être sincère et en même temps, elle ne peut se permettre de lui dire les choses telles qu'elles sont réellement. Elle ne peut simplement avouer, donner le compte-rendu de ce lien bien réel qu'aucun d'eux n'assume. Alors elle reste silencieuse. Elle reste silencieuse et elle agit parce que ça vaut bien plus que ses mots, elle laisse sa magie se dévoiler parce qu'il n'y a que comme ça qu'elle saura dévoiler ses arguments. À eux deux, ils n'ont jamais été des personnes de débat. C'était toujours l'action, les menaces, l'amusement, c'était toujours plus que des discussions anodines. Ont-ils seulement parlé plus que ça, depuis qu'ils se connaissent ? À force d'actions, la russe a cessé de se poser la question. Depuis le temps, elle a compris que la réflexion n'était pas force de leur persuasion. Elle s'arrête, ferme les yeux comme indiqué et peut sentir la chaleur de la lumière aveuglante, et sitôt, elle repart.
Parce que c'est ainsi que vous êtes.
Elle reprend sa main et court, créant du cristal sur lequel glisser plus rapidement et se faufile dans la foule. Elle serre sa main et pivote, faisant disparaître sa magie, laissant ses pieds courir normalement au milieu des humains stupéfiés. Elle rigole, heureuse, parce que cette satisfaction prend l'allure d'un bonheur réel, si éphémère soit-elle, parce que ça ne suffit plus, parce qu'elle en veut davantage, parce que ce jeu est réel, qu'il est amusant et parce que Yu la comprend tellement, qu'ils sont tant similaires, tant dangereux, tant imprévisibles et si perdus qu'ils s'en limitent à leur propre chemin.
Et elle ne sait que dire lorsqu'ils se retrouvent sur la Haute Place, à l'écart de tout mais avec une vision parfaite sur la situation. Ils sont épuisés tous deux et elle peut sentir les maux de tête la prendre de court - elle sait qu'elle est allée trop loin et que les prochains jours se passeront au lit. Pas de boulot doré. La rancune du chef, certainement, mais si peur il y a, elle n'entraîne aucun regret - car aujourd'hui était l'un de ses meilleurs jours. Aujourd'hui, Yu ne faisait pas parti de ces gens d'une école détestable que son frère a fuit - aujourd'hui, tout cela importe peu. Et dans ces innombrables sentiments incompréhensibles, au milieu de ces sensations qui la menacent de tomber dans les pommes.
Elle se sent complète, existante, vivante.
"Je veux refaire ça une fois prochaine."
ft. Yu •• Septembre
InvitéInvité
Sujet: Re: "Le matin voit sa renaissance." Jeu 21 Sep 2017 - 11:34
Vous êtes inopposable. Ils ont beau essayé, ils ont déjà perdu. Vous avez filé entre leurs doigts tel deux agiles reptiles. Tes yeux se ferment un instant, sensation du cristal sous tes pieds, de la main de la brune dans la tienne.
Pendant un instant, vous êtes les maîtres du monde. Deux enfants dieux, aux pouvoirs incommensurables. Des dieux aux envies changeantes, deux jeunes dieux foulant la terre des humains pour la première fois.
Puis.
L'adrénaline courant toujours dans vos veines, vous prenez un instant. Un instant pour savourer. Et Yu, tu l'aimes ce parfum de liberté illusoire.
Alors toi aussi tu veux le refaire.
"Moi aussi."
C'est court, comme elle, mais ça veut tout dire. Toi aussi, tu veux tout oublier de nouveau, rire à gorge déployée comme si rien, absolument rien ne vous retenait. Briser les chaînes illusoires vous retenant contre votre gré.
Car la folie collective est bien plus délectable que la folie solitaire.
Aujourd'hui, vous étiez deux dans cette bulle. Fusion de vos espaces personnels, rencontre agréable.
Douleur vibrante.
Ta tête te fait mal et tu utilises le bas te ton t-shirt pour le coller contre ton nez. Rouge.
Il est l'heure de rentrer.
Vous ne parlez pas vraiment sur le chemin du retour, baignant toujours dans ce confort éphémère, qui disparaîtra dès que vos têtes toucheront vos oreillers dans ce cabanon qui est le votre. Vous rentrerez et retrouverez la réalité, Amy, Rory, mais aussi Charlotte, la seule humaine normale de votre cabanon.
Et ça va te faire mal. Tu le sais. Tu sais qu'à peine dans ton lit, tu t'évanouira dans un sommeil non réparateur, la tête encore remplie de vos aventures du jour, mélangée à une migraine vrillant tes neurones, te rendant incapable de faire autre chose que ressasser ces instants de bonheur.
Alors tu savoure une dernière fois, fermant les yeux en marchant. T'as l'air de rien Yu. Le t-shirt ensanglanté collé au nez, marchant à côté d'une fille pas vraiment mieux.