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 — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa

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MessageSujet: — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa   — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa 1400359500-clockVen 1 Sep 2017 - 1:57




— Nowhere to hide from all this sadness






☾  ☼  ☽






Visage craquelé de souffrance. Prunelles si différentes. Elle qui jadis respirait l'parfum du sourire, semblait dans cet état, prête à mourir.


Pas besoin de mots. Pas besoin de son qui vous aide, dans le concerto de silence qui vous enroule. Pas besoin de rictus aux coins des lèvres, de fausseté dans ces songes que peu mièvres. Vous n'avez pas eu besoin de cacher la vérité qui s'lisait sur les traits d'sa peau. T'avais compris, t'étais venu. Pas besoin d'y aller par quatre chemin quand il s'agissait d'elle. T'as juste accouru. Alors Chrome, lorsque tu as vu la douleur qui s'glissait dans chacun des pores de son corps, lorsque tu as vu qu'elle respirait un air impur de phosphore. T'as vu le monde sous une couleur plus noire. T'as vu la lumière s'abattre dans l'étrangeté du soir. T'as vu son sourire s'éteindre dans tes songes, te disant que demain il ne renaîtrait pas comme le phoenix de ses cendres.



T'as juste déposé un baisé sur son front. T'as juste laissé le calme du vent vous bercer. Pas besoin de mots Chrome, pas besoin d'idée fausse ; que d'la réalité. Pourtant, tu n'aimais que trop peu la nature humaine. Ils souffrent comme des abrutis et courent après des rêves. Ce sont des idiot masochistes qui détruisent tout autour d'eux avant d'aborder cet air malheureux et triste. Or, cette beauté qui s'déchirait devant toi. Celle qui s'balançait dans les souvenirs de ses tracas. Elle n'était pas qu'un simple être que tu laissera vivre en l'oubliant. Elle, c'est une princesse, elle tu t'en souviendra après ta mort, même après mille ans. Chrome t'aimerais être la faucheuse pour admirer ses peines, couper son âme dans sa misère. Pourtant tu l'as juste prise dans tes bras, contre son torse, dans l'unique bruit d'un bras qui bouge dans l'effroi.


Entre vous les masques tombaient. La pièce de théâtre semblait se désintéresser. Y'avait que vous deux au creux des lumières, l'un qui tient l'autre pour la protéger du monde et de ses colères.


Puis.
Tu l'as prise avec toi.
Tu l'as prise par la main.
Ce jour-là ta raison avait pris congé.
Pas besoin de mots pour expliquer.
Tu savais que c'était ton devoir, l'unique moment d'lui montrer qu'sa vie était aussi belle qu'un sourire dans c'foutoir.


Chrome t'avais pas l'envie d'la lâcher pour la voir s'écraser sur le sol. Tu la savais forte, plus forte qu'un quart des sept milliards d'abrutis sur cette terre. Mais tu la connaissais sans l'reflet d'ses airs de battante, sans l'sarcasme qu'elle te sort lors d'une soirée marrante. Clarissa n'était qu'une jeune fleur qui s'faisait câliner par les courants d'une tornade. Plus devenait-il violent plus elle semblait devenir une autre personne acceptant l'plus abominable. Ainsi t'as pas cherché à comprendre. T'as pris des sacs sur ton dos, une tente caché dans l'papier, tes feuilles de dessin et aussi un briquet. D'quoi allumer un feu pour qu'vous passiez la nuit sous les étoiles. Pour lui montrer qu'elle vaut plus qu'elle pourrait croire.


Elle entendra les murmures de la vie dans les syllabes des falaises, elle entendra l'crie des constellations qui t'réchauffe tard le soir ; ça t'mets à l'aise, ça t'donne des passions.


☾  ☼  ☽








Pas besoin d'mot qu'tu répètes comme une vieille musique sur son mécanisme. Pas besoin de mot pour faire avancer un bateau sur la mer, pas besoin de clé pour élucider un mystère. Or tu la regardes, si silencieuse dans son mutisme. Tes iris la fixent pour mieux savoir sans l'calme, tandis que tu l'enroules dans une couverture en haut d'cette falaise ; t'as l'soleil qui s'couche et on entrevoit vos deux âmes. L'une se recroqueville alors que l'autre tente d'la démêler. C'est beau, c'est eux, c'est vrai.


— On va rester là pour la nuit, t'en fais pas pour les bestioles. J'veux te montrer un truc ce soir. En plus d'admirer les flammes dans le coucher du soleil. Tu te stoppes et tu viens t'asseoir à ses côtés. J'suis pas celui qui va te dire des mots doux. Tu l'sais Clary. J'vais t'montrer comment la vie est belle ce soir, t'faire un peu rêver. Alors juste, lâche toi.


Un sourire, un autre. Ta voix se fait velours, sombre, mais pourtant suave dans la pénombre qui s’immisce dans l'jour.


— Lâche toi, ici tu peux hurler, maudire. Tu peux insulter c'que tu veux à l'univers. C'est juste toi contre le reste du monde. Rictus léger ; taquin. Et moi s'tu me veux dans ta danse.


Ouais, c'était comme ça entre eux, un lien incassable qui vous séparera même pas d'vant les dieux.
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MessageSujet: Re: — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa   — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa 1400359500-clockLun 4 Sep 2017 - 15:48

clarissa & chrome ♡
Nowhere to hide from all this sadness

Elle fixait le vide, immobile et silencieuse. Ses paupières clignaient de temps en temps mais ses prunelles restaient fixes, dévisageant un point invisible sur le mur blanc. Elle paraissait minuscule dans ce grand fauteuil de cuir noir, le dos droit mais enfoncé dans le coussin, ses pieds ne touchant même pas le sol. Ses deux bras reposaient inertes sur les accoudoirs. Les traits de son visages étaient fermés, et le seul signe extérieur notable, était les cernes qui accentuaient involontairement son regard sombre et sans vie. On aurait dit qu’elle était pétrifiée. Mais ce n’était pas seulement physique. L’anesthésie était aussi psychique. Elle était étrangère à tout. Elle ne ressentait plus et ne respirait que par réflexe. Elle était plongée dans une léthargie profonde et laissait les heures défiler sans se soucier qu’il fasse jour ou qu’il fasse nuit. Son corps et sa tête étaient engourdis. Tout semblait si irréel.

Lorsqu’on frappa à la porte, elle battit des cils lentement et se redressa avec lenteur. Elle enfila mécaniquement sa veste et son sac et quitta la pièce sans un regard en arrière. Elle descendit machinalement les marches de l’escalier, ferma la porte d’entrée et pénétra dans le taxi sans rien dire. Elle arriva à la gare, composta son billet et prit place dans le wagon, comme hors d’elle même.  Elle resta le visage tourné vers la fenêtre tout le long du trajet, indifférente au paysage qui défilait et aux allées et venues des différents passagers. De temps en temps, sans qu’elle parvienne vraiment à le définir, il lui semblait entendre comme du verre se briser au ralenti, en plein dans un silence. Elle percevait le bruit de chaque morceau disloqué, encore et encore. Il lui semblait que son cœur se fracassait aussi mais dans un mutisme étrange. Elle réalisa que tout lui était égale et que même la douleur persistait à rester muette. Tout paraissait si lointain, comme provenant d’un autre monde. Et dieu sait qu’elle aurait aimé être ailleurs, être quelqu’un d’autre, ou ne pas être, tout simplement.

La sonnerie annonçant l’arrivée du train lui vrilla les tympans et lui provoqua un puissant mal de tête. Ses tempes la lançaient terriblement mais aucune plainte ne put franchir le seuil de ses lèvres pâles. Elle resta un long moment plantée au milieu du quai tandis qu’autour d’elle s’agitait les gens et que le monde continuait de tourner. Elle ne se souvenait plus, elle ne parvenait plus à se rappeler où elle se trouvait, pourquoi elle y était, ce qu’elle devait faire. Un touriste la bouscula sans le vouloir. Elle flancha à demi et ses yeux s’agrandirent ; une bouffée de panique l’envahissait. Elle hésitait, tanguait sur ses propres jambes et ses mains étaient prises de tremblements. Elle haïssait cette sensation qui lui faisait venir les larmes aux yeux. Il fallait qu’elle la réprime, qu’elle la chasse très vite. Elle se mordit donc violemment la joue et le goût métallique du sang emplit sa bouche. Il lui sembla revenir un peu à la réalité mais ses pieds refusaient toujours de bouger. Il lui fallut encore plusieurs minutes avant de pouvoir sortir de la gare. La douleur l’assommait lourdement.

A aucun moment, elle ne pensa à se téléporter.
Tout ça n'avait plus d'importance. Elle doutait même que cela en eu un jour.

Une fois encore, elle resta figée sur place. Incapable de se mouvoir, de prendre une décision aussi simple que faire un pas de plus en avant. Elle n'eut même pas la force de se maudire pour sa fragilité ; elle espérait qu'elle finirait par s'estomper doucement et tout bonnement disparaitre. Elle désirait se dissoudre dans l'air, s'évanouir comme par enchantement. Mais il était rare que ses souhaits soient accordés. Cette pensée amère lui traversa l'esprit et lui fit serrer les points.

Elle n'avait prévenu personne de son retour, ni Song ni Hyacinth. Encore moins Cecil ou Will. Elle ne voulait pas de leur amour, de leur affection. Surtout, elle préférait garder son impuissance pour elle. En outre, elle se savait instable et elle n'était pas encore assez inconsciente d'elle même pour ignorer qu'à un moment ou à un autre, elle craquerait. C'était elle et sa souffrance, rien d'autre. Une image de son père lui en revint en tête ; son mal de tête amplifia. Il fallait vite qu'elle repousse ses souvenirs dérangeants. Idéalement, il faudrait qu'elle ne pense pas du tout. Elle en était toujours là, à penser à ne surtout pas réfléchir, qu'elle ne le vit pas venir.

Il ne s'annonça pas, passa juste ses bras autour de sa taille, brièvement. Il déposa un léger baiser sur son front et lui prit la main. Elle se laissa guider encore en prise avec son inertie initiale. Elle était partagée entre la colère et le soulagement. La colère parce qu'elle aurait voulu se terrer dans un coin et ne plus voir personne et le soulagement car elle se sentait ployer sous le poids de son chagrin et qu'il était bien un des rares à être, tout comme elle, un "mal-vivant". De plus, son apathie l'emportait sur tout le reste.
Elle grimpa à ses côtés en direction de la falaise, sans jamais quitter le bout de ses chaussures des yeux. De temps en temps, légèrement hagarde, elle contemplait le dos de son ami, comme on observe l'horizon au bout du chemin. Sans trop savoir comment, elle se retrouva enroulée dans une couverture, coincée contre la paroi rocheuse.

Elle garda le silence tandis qu'il parlait. Ce n'était pas qu'elle ne lui en était pas reconnaissante, c'était juste qu'elle ne s'en sentait pas la force. Le moindre mot la pesait, et le fait même d'avaler sa salive lui semblait inapproprié. Il prit place à côté d'elle, la caressa de sa voix de velours alors qu'elle restait là, petit animal chétif et affaibli, sans lui répondre. Elle passa ses bras autour de ses jambes et posa son menton contre ses genoux. Elle voulait le remercier, tout du moins lui exprimer sa gratitude, mais rien ne venait. A l'image de l'insondable tristesse qui la clouait au fond d'elle-même, elle ne trouvait rien à dire. Tout lui était insupportable, pénible et déchirant. 

A ce moment précis, elle voulut mourir.
Elle le pensa tellement fort qu'un cri étouffé lui échappa.

Lentement, son épaule rencontra celle de Chrome. Lentement, elle se laissa sombrer contre lui. Lentement, Clarissa se permit de ne plus être Clarissa.

Aujourd'hui, elle voulait mourir. Elle le voulait avec force et en silence.

Il comprendrait.
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MessageSujet: Re: — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa   — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa 1400359500-clockJeu 7 Sep 2017 - 2:07




— Nowhere to hide from all this sadness







☾  ☼  ☽














C'est un pantin de la nuit, un démon qui sonne les coups dans l'horloge de minuit. Elle se fait ligoter dans sa noirceur, dans un mutisme si profond qui la plonge dans un lac fragile de terreur. Puis cette aura autour d'elle, celle qu't'aspires dans les cendres, celle qui fait suffoquer tant elle pue la souffrance. Ouais, Chrome. Tu la vois si jolie, si belle, mais pourtant cernée d'un monde sans merveilles. Et tu fermes les yeux, entendant au fond de toi les sirènes qui chantent dans l'ambulance. Sur le coup tu aimerais être le remède à ses pensées, l'aider d'un sourire puis pouvoir t'en aller. Or, c'était des chaînes que tu venais de construire autour de vous, tu ne lâcheras pour rien au monde en sachant c'qui pouvait pendre autour de son cou.


Puis, c'est un visage d’effroi qui se dessine dans les nuages, un reflet de Clary, un reflet de toute la douleur qu'elle ressent depuis son atterrissage. Pourtant elle n'a pas posé valise, elle s'est juste laissée faire comme une poupée assise. Et toi Chrome t'as juste voulu aspirer le venin qui menaçait son cœur, les songes trop sombres qui tournoyaient autour de sa tête ; de sa sœur.


En la regardant du coin de l'oeil tu vois qu'elle ne joue plus un rôle, que les rideaux tombés montrent le miroir de l'actrice. Celle qui pétille comme les milles et une constellations de l'univers se retrouve teintée de blanc et tu dis au revoir au regard prédateur. Alors chrome ça te fait mal de la sentir si cassable. Tu as l'impression qu'elle se briserait, à peine tu la toucherais qu'elle partirait en morceaux, entre les larmes qu'elle cherche à garder. Tu pinces ta lèvre et tu reviens sur le ciel qui s'étend de flammes. Tu tends l'oreille en attendant qu'un mot sorte de ses lèvres ; de son âme.


Mais tu sais qu'elle ne parlera pas. Tu sais que sa comète s'est écrasé sur terre, qu'elle cherche à tout détruire pour s'anéantir dans sa misère. Tu le sais, tu le sens comme l'odeur de l'océan qui s'immisce dans tes bronches, tu le sens comme l'air sableux des falaises qui t'ferait tousser jusqu'au profond de tes songes. Et tu respectes cela, tu la respectes elle tout entière, de part sa bonté et sa force exemplaire. Ce soir tu n'étais que le seul à la voir dans cet état, enfermé dans une boîte, seule, elle attendait de faire le premier pas.


— Ce soir ils annoncent des étoiles filantes vers le sud, on est parfaitement au bon endroit pour les voir. J'ai d'autres couvertures à côté de toi, je te recouvrerais si tu as un frisson qui passe par là Clay'.


Tu lui souris et tu poses ce doux bisous sur son front, tu poses cet amour que toi seul peut lui donner, cette protection qu'elle seule puisse recevoir tard le soirée après ce baisé. Puis, tu glisses une mains dans ses cheveux en l'entourant de ton bras, tu la serres contre ton corps pour la protéger du reste du monde, d'elle même et même de toi.


— J'allumerais un feu après et des lampes.   Tu murmures, tendre soupire dans l'creux du ciel, tendre étreinte dans l'creux du vent, passionnelle.
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MessageSujet: Re: — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa   — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa 1400359500-clockMer 13 Sep 2017 - 11:36

clarissa & chrome ♡
Nowhere to hide from all this sadness

Il dépose un baiser sur son front avec toute la douceur qui le caractérise.
Il l’entoure de ses bras, dans une étreinte réconfortante, rassurante.
Elle se laisse couler contre lui, sans un mot.
Elle sent sa main dans ses épais cheveux bruns.
Elle a envie de pleurer.
Elle se mord alors de nouveau l’intérieur des joues, sans succès. Les larmes lui débordent des yeux et roulent sur sa peau pâle. C’est une cascade liquide qui la dépasse et noie son visage aux traits emprunts de douleur et de tristesse. Elle ne parvient plus à refréner son chagrin, secouée par de lourds sanglots.
Elle tremble violemment et se serre encore plus fort contre lui, plongeant sa tête dans son cou. Elle pleure sans retenu, sans grâce et sans honte, comme le font les enfants. C’est d’une intensité telle qu’elle semble suffoquer par moment. Sa souffrance l’emporte sur tout le reste.
Elle serre les poings et plantent ses ongles dans la paume de ses mains. Elle ne tique même pas.
Elle ignore combien de temps à passé, une minute, dix, vingt peut-être, avant qu’elle se calme.
Bien sur, elle pleure toujours. Mais en silence cette fois.
Elle tente tant bien que mal de reprendre une respiration normale, calant son souffle à celui de son ami. Elle semble immergée peu à peu. Cette crise de larmes l’a rendu apathique. Elle se sent toujours défaite et accablée mais ses émotions sont entérinées à l’intérieur d’elle-même. Elle accueille cette léthargie positivement. Elle préfère le vide au trop plein.
Il lui parle d’étoiles filantes et elle relève enfin un peu la tête. Elle veut parler, hésite comme si elle était devenue muette. Elle s’éclaircit la gorge, s’humidifie les lèvres. Sa voix semble sortie d’outre tombe. Elle n’a pas dit un mot depuis six jours. Elle n’a pas su, elle n’a pas pu.
Elle se dégage légèrement de leur étreinte fraternelle pour le regarder, planter ses yeux dans les siens. C’est un murmure qui franchit la barrière de ses lèvres.

« Les vœux ne se réalisent pas. »

Elle prononce cette phrase comme une conclusion. Les souhaits ne sont que des petits morceaux d’espoir qui n’écloront jamais. Elle ne voyait plus le beau. Ça lui était insupportable. La lumière aussi.

« D’accord pour le feu » dit elle sombrement. « Mais pas de lampes » ajouta t-elle plus distinctement.

Ça pouvait avoir l’air ridicule, mais c’était comme ça. Pas de lumière, pas d’éclaircissement dans ce ciel noir. Il n’en n’était pas question. Tant pis si c’était absurde, tant pis si ça connaît comme un caprice. Il saurait et elle savait qu’il se plierait à ses volontés. Il voulait l’apaiser. Elle se sentait incapable de parler à nouveau. Elle le remercia donc d’un pauvre regard et d’une légère caresse sur la joue.
Elle avait froid, vraiment très froid. Gelée à l’extérieur et à l’intérieur. La chaleur d’un feu serait la bienvenue, mais pas de lampe. Elle ne voulait pas qu’il fasse jour, même artificiellement. Clarissa ne voulait pas voir clair. Les ténèbres avaient sa préférence. A cet instant précis, elle doutait même pouvoir apprécier de nouveau un coucher de soleil.
Que le monde puisse continuer de tourner et le temps de passer, ça lui était inadmissible. L'engourdissement la saisissait de plus en plus. Sa sensibilité finirait par prendre le dessus, mais pas ce soir. Ce soir, elle était éteinte.
Et elle espérait le rester.

Elle posa sa tête sur l'épaule amie.
Elle l'admettait.
Elle le reconnaissait enfin.
Elle était dévastée.
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MessageSujet: Re: — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa   — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa 1400359500-clockLun 18 Sep 2017 - 1:50




— Nowhere to hide from all this sadness










☾  ☼  ☽
















Chaque perle qui tombe ressemble à des couteaux tranchant, ceux qui abattent tout homme, toute âme. Plus tu les sens glisser plus tu sens la plaie s'ouvrir dans l'éternité. Elle a un cœur qui saigne, elle a les veines qui se brisent par centaines. Seuls les fous ne pourraient pas remarquer ses larmes, seuls les anneaux qui contournent saturne, les lunes satellites tournoyantes autour de Jupiter, pourraient comprendre ces douleurs infâmes. D'une embrassade chaude et mielleuse tu la serres contre ton torse, espérant qu'les mots invisibles l'aident à réparer ses entorses. A réparer quelque peu les tracas qui lui font perdre la tête, ces zigzagues internes qui la ravagent de noirceur et qui tous les soirs la répètent. Tu ne fais pas de miracle Chrome, tu n'es pas un médecin drôlement doué en tendresse cardiaque, ni l'chirurgien qui retire la douleur dans les massacres.
 
Dans ce silence étroit où seul le vent ose parler, où la lune se montre rapidement avant que le soleil soit couché et où seulement les échos sont les derniers bruits qui montrent votre existence au monde entier, tu respectes le fait qu'elle ne puisse s'exprimer. Tu respectes que la noirceur reste l'un de ses ami proche et sauveur, qu'il est toujours là à attendre sombrement pour l'enfouir elle et son cœur. Chrome, les humains sont faibles, les humains se laissent berner par la souffrance aux alentours, par des mots suaves que peuvent crier même les troubadours. Or, Clary, en ce moment n'est pas faible. Elle lutte de toute son âme malgré le fait qu'elle plonge dans sa peine.
 
D'un resserrement chaud tu la berces dans ses fines larmes, tu laisses ce qu'elle a à dire dans l'silence le plus total. Puis lorsqu'elle s'arrête tu déposes un second baiser sur son front en lui offrant ce petit sourire honnête. Peu étonné d'enfin l'entendre parler. S'exprimer.
 
— Bien sûr que les vœux ne se réalisent pas et les prières aussi. Mais la beauté du monde elle peut nous faire réaliser certaines choses. Comme le fait que les phasmes sont des insectes très sexy.
 
Sourire franc à c'moment-ci, et tu la regardes, elle, baignée dans sa tristesse, dans ses songes et sa maladresse. Le pire c'est qu'il la comprenait autant qu'il savait. Il savait ce qu'elle devait endurer, vivre et les pensées qu'elle ne cessait de remuer. Il savait, c'était dur, il l'admettait.
 
— Ce soir pas de lumière, du feu d'accord, on s'réchauffe dans notre malheur et puis regardons les étoiles comme deux couillons Clay'
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MessageSujet: Re: — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa   — Nowhere to hide from all this sadness ft Clarissa 1400359500-clockVen 22 Sep 2017 - 18:29

clarissa & chrome ♡
Nowhere to hide from all this sadness

Il avait le don de caser de l'inattendu dans ses propos. Elle ignorait comment il en était venu à se questionner sur l'érotisme d'un phasme, mais ça avait eu le mérite de la faire sourire. Elle aussi parfois, balançait une remarque saugrenue, sans qu'on s'y attende. A l'image justement de ses lubies soudaines et éphémères qui la prenaient régulièrement. Leurs pensées se bousculaient et certaines se heurtaient à la réalité du langage. C'était comme capter deux longueurs d'ondes différentes et que par accident, ces dernières venaient à se chevaucher et une bêtise sortir de leur bouche pour résultat. Pour autant, à y regarder de plus près, ce qui semblait être une énormité laissait bien souvent une impression étrange.
Mais, pour le moment, Clarissa n'était pas apte à lire entre les lignes. Elle savait pertinemment qu'ils partageaient la même fantaisie et ne releva pas, hochant la tête distraitement. La jeune-femme ne tiqua pas non plus à l'utilisation du terme « couillons », éprouvant presque du réconfort dans cette vulgarité qu'elle se sentait incapable d'employer. Quand c'est elle qui faisait preuve d'aucune bienséance, d'aucune retenue caractéristique, même dans les mots qu'elle prononçait, ça apparaissait inévitablement comme à côté de la plaque ou trop surprenant pour induire une réaction. Qu'il soit donc insultant pour elle était une chose rassurante.
La torpeur dans laquelle elle plongeait de plus en plus, la rendait passive et lointaine. Bientôt, elle serait incapable de ressentir de la colère. Ses émotions se mettaient en veille, au moins pour une nuit. Elles aussi devaient être fatiguées d’interagir autant. Cette léthargie avait du bon. Comme le déni d'ailleurs. Elle en était soulagée de toute cette douleur, même si – et bien sur qu'elle en avait conscience- que ça ne manquerait pas de lui revenir en pleine figure.

« Je crois que même mes sentiments sont fatigués de ressentir. Ils sont en train de faire une pause. Ne reste que le sommeil. » confessa t-elle l'air hagard. « Enfin j'espère. Je ne me souviens plus de la dernière fois où j'ai fermé les yeux et juste dormi. Juste dormir, tu vois ? »

C'était une question rhétorique, son bon sens la quittant peu à peu. Même son intellect commençait à se faire la malle. C'est ce moment là qu'elle choisit pour se dégager de l'étreinte de son camarade, fourrageant dans la poche de sa veste et en sortant un flacon. Elle lutta quelques instants avec le bouchon mais ce fût avec une toute nouvelle célérité qu'elle avala deux pilules. Tout aussi rapidement, elle rangea le médicament dans son vêtement.

« Inutile de dire quoique ce soit. C'est légal, validé par le médecin de famille. Pour dormir. » Elle mima un maladroit "chut" avec ses doigts, imitant par cela un pacte secret. Même si elle n'était plus censée prendre des somnifères malgré ses insomnies, les circonstances étaient différentes à l'heure actuelle. Et puis franchement, pourquoi aurait elle refusé ce petit plaisir en ces temps si durs ?

Il n'allait pas tarder à allumer le feu. Du souffle blanc s'échappait de ses lèvres. Elle se sentait se détacher d'elle-même. Une seule chose l'obsédait encore.

« L'incinération, c'est le mieux. Pour les asticots surtout. Quand j'imagine, je... Ces foutues bestioles, ça me hante. C'est pour ça que j'ai dit d'accord pour l'incinération. Les bêtes, tout ça. » Sa confusion était saisissante, ses souvenirs tout aussi cruels mais de plus en plus étrangers.

Même la mort devenait flou quand le vide apparaissait.
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