Ça ne faisait pas longtemps que tu te trouvais sur l’île de Prismver. Quelques jours à peine. On t’avait vaguement indiqué les principaux endroits où tu avais besoin d’aller. Principalement ton dortoir, l’étage où se déroulaient tes cours et le réfectoire. Bien rudimentaire tout ça. Après tout, dans l’immédiat, tu n’as pas besoin de plus.
Puis ce matin, tu as été convoqué via LMS à te rendre au secrétariat. Tu as presque hurlé en voyant la bête arriver. C’est que tu n’es pas du tout habituée à ce moyen de communication plus qu’improbable. Il ne manquait plus que des pigeons voyageurs et ce serait le pompon. Tu avais soigneusement évité de toucher la peau de la bestiole en prenant le papier qu’elle transportait. Tu ne t’étais encore pas habituée à ton propre lézard, ce n’est pas pour chouchouter celui des autres.
Sur ta convocation, se trouvait la raison de cette venue matinale. L’administration voulait t’attribuer un parrain. Pour te guider, mais surtout pour que tu ne sois pas dans les pattes de l’administration en question. Mais naïve comme tu es, jamais tu ne soupçonneras un tel plan machiavélique.
Une fois arrivée à destination, après t’être perdue plusieurs fois, parce que mine de rien, il est plutôt grand l’établissement, tu cherches des yeux la secrétaire qui, tu supposes, t’as convoquée. Tu vois un garçon attendre dans le couloir, mais tu ne t’y attardes pas. C’est que tu n’as pas vraiment le temps pour ça… Une fois la secrétaire trouvée, tu t'approches pour lui tendre ta convocation. « Bonjour.. » Tu t’adresses à elle d’une petite voix et toute timide, tu poursuis. « J’ai été convoquée.. » Tu regardes l’heure pour voir que tu as plus de dix minutes de retard. Légèrement paniquée, tu t’empresses de te justifier. « Pardon pour le retard. » Avant d’avouer honteuse. « Je me suis perdue… » Le tout n’est qu’un murmure à peine audible.
La secrétaire te fait un sourire indulgent avant de t'indiquer le garçon que tu as brièvement aperçu en arrivant. Accompagné d’un simple « Voici ton parrain ». Tu te retournes pour l’observer avant de revenir rapidement vers la secrétaire. Un simple “merci” franchit tes lèvres avant que tu ne t'éloignes. Pour inévitablement te rapprocher de ce garçon qui t’effraie. Parce que quand tu regardes bien, sa coiffure, son attitude, sa taille aussi, tout te paraît trop… Trop tout. Comme ça, on dirait un bad boy ou peut-être une racaille. Et aucune de ces deux possibilités ne te plaisait. Ses cheveux rouges, plutôt bordeaux, une couleur tellement inhabituelle et surtout son regard, rouge incandescent, te cloue sur place. Tu es vraiment apeurée face à un tel personnage. Le seul point positif que tu y vois actuellement, c’est que tu n’es pas la seule à avoir une couleur de cheveux atypique ! Tu vas peut-être pouvoir arrêter d’avoir peur d’une réflexion à chaque fois que tu vas croiser quelqu'un dorénavant.
Tu ne te rends pas vraiment compte que ça fait quelques minutes déjà que tu es plantée devant lui, la tête basse, à te tortiller les doigts. Quand enfin, tu trouves un peu de courage, tu relèves doucement la tête, sans pour autant regarder ce garçon dans les yeux. Il te faut encore quelques secondes pour qu’une parole franchisse délicatement la barrière de tes lèvres. « Euh… Bonjour. » Encore une fois, ta voix est faible et légèrement tremblante. Ta timidité t’empêche de faire face à ce garçon qui est dès à présent ton parrain.
Comment tu vas t’en sortir si tu as peur de la seule personne qui est censée t’aider pour tout dans ce pensionnat ?
Quelques minutes de silence semblent être un bon début pour construire une relation sur la durée avec une gamine de la moitié de ton âge, mais c'est dans son intérêt que tu n'engages pas la conversation avec elle. Ta filleule, tu l'as observé depuis qu'elle est entrée dans le bâtiment en retard, cet air timide et perdu sur le visage comme un animal qui pénètre dans un bâtiment public en espérant y trouver refuge. La comparaison a beau ne pas être flatteuse, tu ne trouves pas mieux pour qualifier cette petite fille qui semble perdre autant ses mots que ses moyens face au moindre signe de vie - et tu penses que la laisser faire le premier pas peut être une bonne chose pour l'aider à s'en sortir. Tu es plus attentionné qu'il n'y paraît - tu es arrivé avec cinq minutes d'avance, prêt à accueillir une filleule très jeune et dont tu te doutais d'un tel caractère.
Tu n'étais pas mécontent qu'elle soit aussi calme - la plupart des gamines de cet âge ayant plus tendance à masquer leur manque de confiance derrière une arrogance idiote, et que, impatient, tu aurais fini par punir - mais tu n'étais pas assez pédagogue pour aider une enfant à s'ouvrir à toi. Les quelques nouveaux élèves jeunes que tu avais croisé étaient victimes d'une blague et avaient frappé à la porte de ta chambre, quelques fois - mais tu avais fini par la leur claquer au nez, n'étant pas assez cruel pour leur faire payer la lâcheté d'autres élèves idiots et prisonniers d'une bêtise si grande qu'ils la pensaient amusante. Tout ça ne te regardait pas ; tu étais en charge d'une filleule, et ce n'est pas au milieu du bâtiment administratif que tu pourrais l'éduquer à ta manière. Serais-tu forcé de devenir Hadès le nii-san de toute la génération future ? Un homme bienveillant quant aux élèves nouveaux ? Qui sait.
Tu préférais ne pas avoir à le découvrir, et cette pensée te poussa presque à songer à lui prodiguer les pires conseils pour qu'elle resta ta filleule jusqu'à la fin de ta scolarité. Pas qu'il y ait un quelconque bon courant qui soit déjà passé - c'était simplement la possibilité de ne plus avoir à accueillir personne qui semblait encourageante.
"Bonjour. Je suis Hadès. Tu peux m'appeler par mon prénom ou parrain ; comme tu préfères. Tu as déjà visité l'école ?"
Tu essaies d'adoucir ton regard mais l'opération se révèle être plus compliquée que l'infiltration d'un mexicain dans le gouvernement de Donald Trump. Tu soupires et reprends ce visage blasé qui semble être, à défaut d'être heureux, ton plus accueillant. Tu as l'air plus fatigué qu'autre chose - et n'importe qui peut comprendre qu'un réveil matinal (en sachant que pour toi, toute heure est matinale) ne fasse pas plaisir à un élève habitué quand il était inopiné et pour accueillir une filleule incapable de parole. Tu n'étais pas mécontent de cette association, pour être honnête. La naïveté était une qualité car elle te permettrait de mener une relation plus ou moins comme bon te semblait, avec un peu de finesse - mais tu ne pouvais pas encore juger de si cette gamine était assez intelligente pour déchiffrer des manipulations de ce genre. Faute de mieux, tu décidais d'entamer une marche pour lui montrer les différents endroits de l'école en t'attardant sur les moins populaires qu'elle n'avait sans doute pas vu. Tu les pointais du doigt et te contentais d'une phrase courte en guise de description - estimant qu'elle n'avait pas besoin de davantage.
La salle commune. Pour y croiser des gens de ta classe. C'était flemmard, à ton image ; tu préférais ne pas dire des bêtises guidé par ta subjectivité aussi unique que détestée par bien des gens. Au terme d'une dizaine de minutes, la majorité des bâtiments avait été traversée - et tu pouvais te féliciter d'investir autant de temps.
"[...] La salle de retenue. Tu ne devrais pas y passer beaucoup de temps si tu travailles sérieusement, en sachant que je peux t'aider avec les cours, étant en 9ème année et en classe A."
Grand silence. Surprenant.
"Tu es fatiguée ? Tu veux aller boire quelque chose à la cafétaria ?"
Pourquoi faut-il que tu aies à prendre les initiatives sociales ?
ft. charlotte •• septembre
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Sujet: Re: One step closer | Hadès Mer 13 Sep 2017 - 22:20
Hadès & Charlotte Samedi 02 Septembre 2017
“Nous mentons lorsque nous avons peur.”
One Step Closer
Tu attends. Parce que tu ne peux pas le regarder dans les yeux. Tu ne sais donc pas ce qu’il fait. Alors patiemment, tu attends. Même si doucement le stress te gagne et te ronge les nerfs. Petit à petit. Tu attends un geste de sa part, une parole. Tu ne veux pas croire qu’il soit cruel avec toi sans même te connaître. Tu ne sais rien de lui, mais tu ne veux pas songer au fait que tu es peut-être tombée sur la pire personne du pensionnat. Parce qu’il ne donnait vraiment pas l’impression d’être un enfant de cœur ce garçon… Ta mère t’a pourtant déjà appris à ne pas juger les personnes sur leur apparence.
Tu sursautes quand ton parrain ouvre enfin la bouche. Tellement concentrée que tu étais sur tes réflexions. La première chose que tu remarques, c’est que sa voix n’est pas chaleureuse. Mais elle n’est pas non plus glaciale. C’est peut-être un bon point pour toi. En plus, elle n’est pas désagréable à entendre. Tu survivras Charlotte, sois forte.
Hadès. Comme le dieu des enfers ? Tu te retiens de faire cette remarque à haute voix. Ne voulant pas vraiment te mettre ce garçon à dos. Il ne manquerait plus qu’il t’égare comme un oisillon tout juste sorti du nid.
Tu te contentes de hocher négativement la tête quant à sa question. Puis même si tu avais déjà visité les principaux endroits du pensionnat, un second tour ne te fera pas de mal. Ainsi, tu le suivis assez rapidement quand Hadès se mit en marche. Suivant le rythme et acquiesçant à chaque description qu’il te faisait. Quand il arriva à celle de la salle commune, tu te demandas vaguement si tu y mettrais les pieds un jour.
Au terme de cette courte visite, mais néanmoins forte utile, tu te retrouves devant la salle de retenue. Grimaçant en imaginant devoir y aller un jour. En voilà une hantise de plus que tu espères de tout cœur ne jamais avoir à expérimenter. Tu imagines parfaitement la déception qu’aurait ta famille en apprenant que tu te retrouvais en retenue pour une raison quelconque. Ton parrain ne sera apparemment pas très content non plus si tu y atterris.
Une nouvelle fois, tu acquiesces. Travailler sérieusement, tu peux faire. Arriver à un résultat, c’est autre chose. Totalement différent. L’aide proposée te toucha plus que de raison. Tu mets cependant, un certain temps à répondre. Le temps de rassembler suffisamment de courage pour affronter le regard scrutateur de ton tout nouveau parrain. « Je… Oui, merci. » Le tout n’était vraiment pas prononcé plus haut qu’un murmure. Hadès n’avait pas intérêt à être sourd. « Je… je viendrai te voir en cas de besoin. » Et tu es particulièrement fière d’avoir pu dire tout ça. En plus, même si tu as rougi, tu l’as regardé ! Ok, ses yeux rouges te font frissonner. Et tu les redoutes un peu. Mais hé, c’est déjà un progrès pour toi. En prime, tu l'as tutoyé.
Le rouge te surprend d’ailleurs en faisant un pas vers toi. Au sens figuré pour le coup. Tu aurais largement sursauté et pris tes jambes à ton cou dans le cas d’un rapprochement physique. Tu écarquilles les yeux en imaginant qu’il réagirait mal en te voyant fatiguée par ce trajet. Tu t’empresses donc de le contredire. De mentir. Détournant la tête pour ne pas avoir à le regarder. « Non.. Non ça va. » Puis réalisant que tu ne pourrais pas continuer à fuir sans prendre réellement tes jambes à ton cou, tu acceptes de te rendre à la cafétéria. Posant une question enfantine avec un rictus timide sur le visage. « Ils ont du jus d’orange ? » Parce que plus que tout, tu ne voulais pas agacer ton parrain. Tu ne voulais pas qu’il te juge. Alors tu prends la tête de votre convoi, pour montrer que tu es d’accord pour y aller. Néanmoins, après seulement trois pas, tu t’arrêtes pour te retourner et regarder en direction d’Hadès. Te tortillant les doigts sous le coup du stress et de l’idiotie que tu sais que tu vas dire. « Euh… Je… C’est par où… Hem... La cafétéria, d’ici ? » Quelle idée de s’arrêter devant une salle de colle franchement. Ce n’est pas l’endroit le plus simple pour se repérer. Puis tu espères sincèrement ne jamais avoir à venir ici.
Sujet: Re: One step closer | Hadès Mer 13 Sep 2017 - 23:37
Et cette fois-là, c'est un retour plusieurs mois en arrière. Cette fois encore, tu perds tes moyens mais pour une raison totalement autre, pour une raison qui s'oppose presque à tout ce que tu as connu, non pas dans l'ennui d'une opposition faible mais dans son absence la plus totale. Cette fois-là, tu observes ta filleule avec des yeux presque emplis de pitié, mais qui gardent toujours cet aspect neutre - parce qu'il serait trop facile de te laisser aller. Cette fois-là, tu perds tes moyens et tu repenses à Warren qui est à peu près la seule personne qui te donne une impression en ce sens. Simplement, la situation te semble différente. Quelque part, Warren a toujours été spécial - presque inconnu à toutes formes de volonté et bien trop faible pour espérer changer en un quelconque sens. Malgré ça, Warren a toujours eu cette étincelle d'envie qui te donnait envie de l'aider à sortir de cet enfer que semblait être sa vie à présent qu'il faisait office de punching-ball officiel d'une majorité de l'école. Ta filleule, elle, ne semble pas partager ce bon côté, mais peut-être est-ce dû à son âge jeune ? À de la timidité ? Tu as conscience de faire peur aux gens, c'est quelque chose que tu sais reconnaître. Mais ce n'est pas toi le problème ici.
Le problème, c'est cette impression que, quel que soit ton comportement, ça n'aurait jamais changé ses sentiments effrayés à ton égard. Tu ne peux pas comprendre une telle façon de penser. C'est ton intolérance et ta haine de la défaite qui parle mais tu ne vois pas comment elle pourrait accepter une telle situation. Sur tous les points, ça t'échappe - jusqu'à ce qu'elle décide de prendre par elle-même la route de la cafétaria. Elle a beau sembler timide et renfermé, elle a fait un effort et, bien que sa question te donne envie de t'arracher le cerveau, tu reconnais l'effort. Peut-être n'est-elle pas si désespérante ? Ce n'est certainement pas le cas. Mais pour quelqu'un incapable de juger une jeune fille de cet âge différemment d'un garçon de 20 ans, la tolérance est un concept trop difficile à comprendre.
"Suis-moi." lâchais-tu avec un maigre soupir avant de prendre les devants à ton tour. "Oui, ils ont du jus d'orange. Il n'y a pas beaucoup de magasins alors la cafétaria comporte beaucoup de produits variés."
Tu adaptes ton allure à la sienne et l'observes à la dérobée, bien conscient du malaise qu'elle doit éprouver. Tu es incapable de délicatesse à l'écart des autres et son âge n'y changera rien. Plus que tout, tu es incapable de comprendre le stress lié à cette situation ni même la plupart des réactions de cette pauvre fille. En terme de duos, le votre doit compter parmi les pires - et l'administration ne doit vraiment pas aimer Charlotte pour t'avoir assigné en guise de parrain.
"Détends-toi, je ne vais pas te manger." Court silence - elle a l'air d'en avoir besoin. "Tu ne m'as toujours pas donné ton prénom."
Un manque de politesse dont tu te moques pas mal étant donné que tu pourrais l'obtenir assez aisément mais tu sens que tu as besoin de la pousser à faire quelques pas en avant. Tu n'as pas besoin d'un diplôme en étude du comportement humain pour savoir que les choses s'apprennent sur le tas - et la timidité ne s'efface pas aussi facilement que ça. Pour ce faire, il faut communiquer, et en tant que possible parrain flippant, tu es la cible parfaite. Dans un élan de bonne foi, tu ralentis l'allure pour appuyer tes mots. Tu pourrais t'arrêter, mais en toute franchise, tu n'as pas envie de rester planté au milieu d'un couloir alors qu'une chaise et un café t'attendent sagement à la cafétaria. Tu descends les escaliers prudemment et guide ta filleule jusqu'à la sortie du bâtiment avant d'entamer une marche en direction de la cafétaria.
"Pour être honnête, je n'ai aucune idée de ce que je suis censé faire en tant que parrain. Je t'ai tout montré de l'école. Si tu as des problèmes avec quoi que ce soit, ou même avec quelqu'un, tu n'as qu'à venir me voir." Le ton qui aurait dû être froid se découvre être neutre, informatif - ton but n'étant pas de l'effrayer davantage. Tu l'as déjà cernée et tu préfères lui éviter ça. "Tu as des questions ?"
Tu prends le temps de lui adresser des coups d'œil réguliers pour être certains qu'elle ne s'évapore pas. La pédagogie, c'est vraiment loin d'être ton domaine de prédilection. Encore heureux qu'elle n'attende pas de toi que tu l'aides à construire ses relations sociales - tu livrerais sans doute une performance aussi mauvaise qu'elle.
ft. charlotte •• septembre
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Sujet: Re: One step closer | Hadès Ven 15 Sep 2017 - 23:10
Hadès & Charlotte Samedi 02 Septembre 2017
“Nous mentons lorsque nous avons peur.”
One Step Closer
Tu te laissas guider par Hadès. De toute façon, lui connaissait le chemin, tu n'avais que ça à faire. Le soupir qu'il émit, tu l'entendis très bien. Tu te crispas d'autant plus. Tu sais très bien que ta timidité est presque maladive. Mais tu ne peux pas y faire grand chose... Tu essaies désespérément de changer. Cependant, ce n'est pas toi... Tu n'aimes pas que tes habitudes soient changées. Tu n'aimes pas être jugée. Tu préfères te faire discrète et passer inaperçu. Ça, tu sais très bien faire en général. Quand ta maladresse et ta propension à semer le bordel, ne te rattrapent pas au galop.
Tu ne sais pas si c'est une blague d'un humour particulier ou si ton parrain est parfaitement sérieux quand il parle du choix de produit de la cafétéria. Tu t'abstiens donc du moindre commentaire. Ne voulant pas agacer ton parrain plus que de raison. Il n'avait absolument pas l'air d'être du genre à rire et plaisanter à tout-va. Tu ne tenteras pas le diable. Tu aurais bien trop peur de le trouver !
Le rythme de la marche semblait moins soutenu que lors de la visite express. Cependant, tu as la désagréable impression d'être observée... Tu n'as juste pas le courage de relever la tête pour le confirmer. Parce que tu feras quoi une fois que tu auras confirmé que c'est bien le cas ? Tu lui demanderas s'il veut ta photo ? Impossible. Tout bonnement impossible. Même avec de l'alcool dans le sang, tu es sûre que tu seras toujours incapable de répondre ainsi et de manière insolente. Puis, si tu te fais des films et que ton parrain ne te regarde pas, il va te voir tourner la tête. Et là, ce sera lui qui te demandera si tu veux sa photo. Et tu ne voulais pas te faire statufier sur place de gêne et de honte. Quelle que soit la solution qui se présente à toi, ça ne te convient pas. C'est effrayant et malaisant comme situation. Tu te contentes de subir cette impression, en continuant de fixer le sol que tu foules. Si tu peux au moins éviter de te vautrer par terre, c'est toujours ça de pris.
Quand Hadès prend la parole, tu sursautes à nouveau. Tu ne t'y attendais pas. Pas après ce silence plutôt pesant. En plus, tu te rends compte qu'il a complètement raison. Tu ne t'es absolument pas présentée à lui. Et si l'administration a été avec lui comme avec toi, il ne doit posséder aucune information sur toi. Tu te taperais presque la tête contre les murs. Parce que tu dois passer pour une fille affreusement stupide à ses yeux maintenant. Pas que tu veuilles lui plaire ou quoique ce soit. Mais c'est toujours mieux, d'être bien perçu par son parrain. Quelle poisse... Tu te ressaisis, en te tournant pour être face à lui. Cette fois, il fallait que tu sois forte Charlotte, tu pouvais faire les choses bien. « Pardon ! Je suis désolée. » Ce n'est pas vraiment ce qu'il fallait que tu dises. Ça commençait mal pour tes bonnes résolutions. Tu inspires une grande bouffée d'air avant de lâcher tout d'un coup et assez rapidement ta phrase. « Je me prénomme Charlotte. » Voilà, ce n'était pas si catastrophique. Tu as réussi à ne pas bégayer cette fois. Tu n'as pas hésité. Certes, tu as rougi, mais ça, c'est depuis le début...
La franchise dont fit preuve le garçon te toucha. Au moins, vous êtes deux dans le même pétrin. Peut-être que ça apaisera ta crainte de ne pas être à la hauteur. Comme si tu avais quelque chose à prouver... Tu hoches la tête pour confirmer que tu le feras. Ou plutôt, que tu envisageras de le faire. Parce qu'aller pleurer dans les jupes à ta maman, tu peux le faire. Mais il ne ressemble en rien à ta maman. Tu penses difficilement pouvoir avoir ce genre de proximité affective avec lui. Ce qui est vraiment dommage. Tu n'aimes pas les conflits.
À la mention de questions, tu coulas un regard vers lui avant de rapidement revenir sur la route. Les escaliers sont toujours une épreuve à passer quand tu n'es pas attentive. Tu attends d'être en bas et d'avoir eu le temps de préparer correctement ta phrase pour qu'elle sorte de manière limpide, avant de justement la dire. « Je... Comment je peux te trouver ? » Tu ne le regardes pas. Parce que c'est stupide comme question. Mais comment t'es censé le savoir si tu ne le lui demandes pas aussi... La sociabilisation, tout un art que tu maîtrises avec une telle facilité que s'en est flippant. Ça se saurait si c'était le cas ! « Je veux dire, en cas de problème hein... Je ne viendrai pas tous les jours. » Respire Charlotte, tu vas t'étouffer à parler si vite. Parce que mine de rien, tu avais peur que ta question soit mal interprétée. Puis dans un chuchotement, tu confessas ta prochaine phrase. Même si tu n'eus pas vraiment conscience de la dire. « Je ne t'encombrerai pas... » Parce que là est ton plus gros problème. Tu as peur de te retrouver définitivement seule dans cette foule d'élèves, de personnes que tu ne connais pas. Et si ton seul repère actuellement, c'est Hadès, tu vas t'accrocher pour que ça se passer un minimum bien.
Sujet: Re: One step closer | Hadès Sam 16 Sep 2017 - 23:51
Une excuse et un prénom. C'était un début et pour un garçon de ta trempe intellectuelle, tu étais déjà satisfait du résultat obtenu venant d'une fille aussi timide. Tu étais loin d'être un modèle de sociabilité mais si elle persistait à agir de la sorte (comme si elle faisait exprès.) tu allais devoir passer à l'étape supérieure. Ça ne t'enchantait pas, honnêtement. Depuis ton retour, tu n'avais agressé personne : cette inactivité n'était pas un synonyme de gentillesse mais plutôt du fait que tu cherchais tes repères. Depuis que tu avais retrouvé Isalynn, ton esprit compétitif était là. Depuis que tu avais croisé Mila, ton côté gamer t'était revenu en tête. Depuis Faust, ta haine de la défaite.
C'étaient toutes les faces d'un puzzle - et même plus encore. Avec une pensée pour Delphia, tu te concentrais sur les paroles de la jeune D qui paraissait aussi peu confiante qu'au début. Pour la plupart des gens, le temps faisait office d'une aide inconsidérable quand il s'agissait de relations mais Charlotte ne semblait pas être ce genre de personnes. Tu n'avais pas encore défini s'il s'agissait d'une gentillesse exagérée ou d'une incompétence totale à communiquer avec les gens, mais si le second cas était la solution, tu la comprenais. Tu étais comme ça, toi aussi. Mais le fait de parler avec autrui s'était avéré être un critère trop important lors des jeux pour que tu aies le luxe de t'en passer. La communication n'était pas un choix mais une part de ton gameplay - et le visualiser comme ça rendait la chose d'autant plus aisée pour toi.
"Envoie-moi un LMS. Ou tu vas au bungalow 4."
Tu réponds simplement parce les choses ne doivent pas devenir un réflexe. Tu veux bien être présent pour ta filleule comme tu l'as été pour Isalynn mais il ne faut pas qu'elle y compte trop. La question ne s'est jamais posée pour Isa qui a su trouver l'équilibre c'est pourquoi la réponse te semble vraiment difficile à dénicher. Tu étais bon pour peu couvrir quelqu'un mais pas pour lui offrir une trop grande aide.
Qu'étais-tu censé faire ? Comment étais-tu censé répondre à ces attentes ? On pouvait dire bien des choses du Démon Rouge mais il répondait toujours à ses responsabilités et il ne mentait jamais. Lorsqu'un ou une filleul(e) lui était donné(e) en charge, il faisait tout pour que les choses se passent bien en dépit des efforts. Que Charlotte en soit satisfaite ou non, elle faisait face à un mauvais gars dans une tentative de conversion en parrain bienveillant.
"Il y a deux manières de faire les choses. Soit tu comptes sur moi en permanence et je règle tout, soit tu te contentes d'une aide légère et tu auras plus de chances d'avancer par toi-même. Dans les deux cas, je te viendrai en aide si tu me le demandes. Cependant, c'est à toi de choisir la façon dont tu veux faire les choses."
Tu lui laisses le temps de méditer ça tandis que tu commandes au comptoir de la cafétaria. Le guichet bute un instant mais lorsque tu sors ta monnaie et la pose sur la table, il comprend (ou renonce à comprendre) la situation et sort vos deux commandes. Tu attrapes ton chocolat chaud tout frais servi d'une main prudente et laisse ta filleule s'encombrer de son jus d'orange. Conscient de son peu d'aise avec les gens, tu choisis une table à l'abri des regards et l'invite à s'asseoir en face de toi. L'image d'un parrain aimable mais peu souriant doit paraître bizarre mais le mieux que tu puisses faire, à défaut d'être éclatant de bonheur, est de la laisser comprendre que tu n'es pas son ennemie.
"Toi, m'encombrer ? C'est aimable de t'en soucier mais oublie mes sentiments, je les gère très bien par moi-même. Ah, et crois-moi, si ta présence me dérange un jour, je te le dirai."
Pause. Silence.
"Je suis ton parrain alors je serai fidèle à mes obligations. En revanche, je ne serai pas la personne apte à te conseiller lors de tes problèmes sentimentaux, le psychologue fait ça bien mieux que moi."
ft. charlotte •• septembre
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Sujet: Re: One step closer | Hadès Jeu 21 Sep 2017 - 22:23
Hadès & Charlotte Samedi 02 Septembre 2017
“Nous mentons lorsque nous avons peur.”
One Step Closer
La réponse à ta question fut si simple que tu aurais pu la trouver toute seule. Mais tu n'étais pas familière du système de communication de l'établissement. Vraiment. Il va te falloir un moment pour t'y faire. Surtout pour ne pas être effrayée par tous les lézards qui passent dans le coin. Mais ça va. Tu peux gérer ça. La nature a un côté plus facile à apprivoiser que l'espèce humaine. Pourtant, il te l'a dit. Tu peux compter sur lui. Il va falloir que tu saches trouver la limite à ne pas franchir pour ne pas l'agacer. Tu détestes être considérée comme un fardeau, mais encore plus lire l'agacement sur le visage de tes interlocuteurs. Tu prends néanmoins note du bungalow de ton parrain. Il serait vraiment stupide de ta part de l'oublier. Tu le placarderas partout dans ta chambre en rentrant ! Oui, ça c'est une bonne idée.
À l'annonce des deux manières, tu paniquas légèrement. T'attendant à ce que la première des deux énerve particulièrement ton parrain. Cependant, ça ne semblait pas être le cas. Pas avec le ton utilisé en tout cas. S'il te laisse vraiment choisir, tu serais idiote de ne pas profiter de l'aide permanente. Pourtant, tu le sais déjà, mais te débrouiller par toi-même serait nettement plus instructif et profitable à ton avenir. Devais-tu vraiment choisir maintenant ?
Tu étais toujours en pleine réflexion quand la commande fut passée. Tu saisis ton jus d'orange à deux mains. Faisant très attention à n'en rien renverser. Déjà qu'il te l'offrait, tu n'allais pas non plus te donner la honte en le laissant glisser de tes doigts. Avant de vous installer, tu le regardes et tu fais du mieux que tu peux pour ne pas rougir. « Je.. Merci. » Pour le jus d'orange.
La tirade suivante, te fit pâlir. Bien. Au moins c'était clair. Néanmoins, ça ne te mettait pas plus à l'aise pour autant. Bien au contraire. La franchise est une lame si aiguisée qu'elle en est d'autant plus tranchante. Le passage sur tes éventuels problèmes sentimentaux fit apparaître un rouge prononcé sur tes pommettes. « Non ! Je... Je ne ferai jamais ça ! » Tu avais dit ça si rapidement. Pourtant, tu n'as pas bafouillé, c'est donc assez clair et compréhensible. Tu n'as jamais envisagé de confier tes problèmes de cœur à ton tout nouveau parrain. Il est fou le bougre. Tu ne pourrais même pas aligner deux mots. Comment te confier sur un tel sujet. Tu en aurais pour trois jours au moins. Et encore, tu es optimiste.
Puis, ta curiosité prit le pas sur ta timidité. « Le... Le psychologue écoute vraiment nos... hem... problèmes sentimentaux ? » C'est bizarre dis comme ça. Ça te gêne un peu. Tu n'as pas l'habitude de parler de ces histoires-là avec quelqu'un d'autre que ta mère ou ta tante. « Je veux dire, il a le temps pour ça ? Avec tous les élèves de l'école, ça doit pas être facile pour lui. » Puis, est-ce que les gens veulent vraiment se confier à lui ? « J'aurais trop peur d'aller le voir. » Tu imaginais parfaitement un homme effrayant avec le traditionnel canapé rouge. Le souvenir de ton entretien avec le traqueur ne te revint pas en mémoire. Sinon, tu aurais su que celui-là était avenant et gentil. « Tu... euh... tu y as déjà été toi ? » Chez le psy. Tu ne te rendis compte de combien ta question était indiscrète et familière qu'après-coup. Tu écarquillas les yeux tellement tu eus peur d'avoir fait une belle bêtise.
Sujet: Re: One step closer | Hadès Ven 22 Sep 2017 - 20:16
De rien. Ça devrait sortir comme une réponse imminente à la frontière de la provocation mais tu te mords les lèvres et retiens la remarque, inspire légèrement et te contentes de l'écoute parler. Tu as bien conscience du fait que ce n'est pas facile pour elle et à défaut de pouvoir l’aider, tu es capable de lui éviter des moments de malaise. Tu n’as aucune notion d’humanité à ce niveau-là et tu ne saurais pas dire ce qui la mettrait plus à l’aise. À vrai dire, dans son cas, tu n’es pas certain que quelque chose puisse la mettre à l’aise. Charlotte semble bien trop réservée pour que seulement quelques heures voire une journée lui permette de s’ouvrir à toi. D’un certain point de vue, tu n’es pas différent si ce n’est que tu n’es pas guidé par la timidité mais une haine incomparable de tous ces gens. Tu n’es pas le même, tu t’es simplement habitué à tout ça. Depuis peu, tu as même cessé de faire du mal aux autres. Tu es devenu spectateur, un démon en guise d’observation comme si ce surnom à consonance mythique te rende hors d’œuvre. C’était simplement le caprice, l’envie de tenir ta parole alors que la détentrice en avait sans doute déjà oublié l’existence.
Ne fais plus de mal, Hadès. C’est ce qu’on t’a dit, c’est ce que tu t’es engagée à faire. C’est un soupçon de tendresse au milieu de cette âme déraillée. Et Charlotte, en un sens, te fait le même effet : trop gentille pour avoir un doute sur ce monde, trop naïve pour lui reprocher la moindre chose et à même d’écouter ce que tu lui dirais. C’est parce qu’elle est une proie facile qu’elle perd de tout son intérêt et tu ne t’es jamais caché de n’avoir pas envie de faire quoi que ce soit de ce genre de personnes. La facilité n’est pas une tentation, au contraire. Elle l’élimine. Depuis le début, la seule chose que tu as envisagé à son sujet est l’ignorance ou la protection. Depuis ton retour, tu t’étais rapidement rendu compte que ton caractère n’avait plus rien avoir avec celui qu’il était auparavant.
Chaque personne te semblait plus détestable, inutile, indigne de ton attention, et pourtant, à l’inverse, tu ne voulais plus faire le mal. Depuis ton passé, ces désirs s’envolaient au fur et à mesure que tes souvenirs prenaient une place et à défaut de vouloir baigner dans le bien, tu désirais ardemment échapper à cette spirale interminable du mal. Ça n’avait rien de sentimental et ce n’était pas vraiment lié à elle. En quelques sortes, elle te rappelait ce sentiment du fait de son caractère tant innocent - mais tout cela partait de quelques éléments.
Aisha te vint en tête, alors que pourtant, votre interlude n’avait pas été si marquante. Isalynn, évidemment, sans compter Allyson - et Rory qui avait changé depuis son retour. Tu devais l’admettre : le mal, tu l’appréciais plus que quiconque. Une fois prisonnier de cette drastique envie de punir une personne qui réunissait les conditions de ta colère, tu ne t’en privais pas. Malgré ça... la solution semblait trop facile. Ton avenir était une chose à laquelle tu réfléchirais à présent.
L'attrait du mal n'était sans doute plus à ton goût, et bien que la justice ne te sied pas davantage, il fallait que tu trouves un terrain d'entente. Mais pour l'heure, Charlotte en était le cœur. S'il y a bien une chose qui restait immuable à tes prises de camp, c'étaient tes principes - aucun n'avait changé depuis le début. C'était ce qui la protégeait ici, de ta propre personnalité destructrice, de tes envies enfouies, de ce Démon Rouge qui se terrait peu à peu.
Tu avais toujours pensé que ce phénomène venait de ton inactivité sans comprendre que c'était ton destin. Tu avais toujours voulu le contrecarrer sans comprendre que c'était qui tu étais. Ce n'était pas une contrainte, une gentillesse qui découlait du fil du temps, mais tes choix qui te menaient là. Tu devenais une personne différente, une personne qu'il fallait assumer et tu comprenais au fil du temps que ça n'était pas si facile que tu le prétendais. Bien sûr, écouter des paroles sentimentales était toujours agaçant et les questions aussi simples que celles-ci avaient tendance à t'arracher des soupirs d'impatience - mais tu te forçais à rester de marbre, car la neutralité, le jugement, c'était ce qui t'allait le mieux.
"Il écoutera, c'est son boulot. Ne t'en fais pas pour lui. Je respecte ta gentillesse mais tu devrais ne pas songer en permanence aux sentiments des autres. Les gens sont capables de se gérer eux-même et tu n'obtiendras rien si tu n'essaies pas de faire les choses."
A valuable life lesson. Tu secoues légèrement ton gobelet de chocolat avant d'en boire quelques gorgées rapides, prenant ton temps entre chacune de tes phrases. Tu comprenais parfaitement le fait qu'elle ne soit pas aussi rapide que toi (et ça n'avait rien d'étonnant à son âge) et qu'elle ait besoin de temps, dans tous les cas, pour appréhender les choses. Tu lui demandais de revoir ses normes et ça n'était pas facile surtout à son âge où l'on était en pleine construction de soi.
"J'y suis allé une fois." répondis-tu simplement.
Avec un autre psychologue, en d'autres circonstances. Et il avait quitté l'école, sans doute pas par ta faute, probablement pas, à vrai dire, mais tu préférais ne rien dire de tout ça afin de ne pas avoir à y réfléchir. Tu mettais cette histoire de côté et ça t'allait très bien ainsi. Si le psychologue actuel voulait te convoquer, c'était son droit et tu répondrais à la demande sans problème - mais dans la mesure où tu avais conscience de tes soucis mentaux, tu ne voyais pas vraiment l'intérêt d'une consultation. Tu étais trop ancré dans tes convictions pour croire les paroles d'un inconnu... mais peut-être que son discours te ferait changer d'avis, tu ne pouvais le dire.
"Parle-moi de toi plutôt. Je suppose que l'on doit apprendre à se connaître. Parle-moi de... tes passions, ce que tu aimes ? Je ne sais pas trop. Enfin, si tu n'y arrives pas, je le ferai d'abord."
ft. charlotte •• septembre
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Sujet: Re: One step closer | Hadès
One step closer | Hadès
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