C’était un Némésis transit qui marchait à toute vitesse sur la passerelle, les bras se balançant violemment pour exprimer son côté sportif dans ses gestes larges et légèrement abusés. Est-ce qu’il en avait quelque chose à faire ? Sûrement pas. Est-ce que Hélios, dont il avait agrippé fermement la manche en avait quelque chose à faire ? Sûrement que oui. Déjà car même si le grec s’auto-proclamait flemmard de première, il faisait tout de même de la natation, ce qui ne le laissait pas dépourvu de souffle tout de même, et ses muscles ne lui faisaient jamais mal, ce qui était un grand plus. Alors que Hélios, ô petit Hélios. De soleil il était passé à étoile naine, une pluton dégagée du système solaire par le plus terrible des phénomènes: la science. Ainsi le blondinet trainassait derrière, à souffler à grandes avalées comme si la mort ne l’attendait qu’au bout de la passerelle.
My picture clear, everything seemed so easy
Enfin arrivé dans la tour. Mais leur trajet n’était pas fini. Ils n’étaient qu’à l’entrée, maintenant il fallait chercher la salle. Celle abandonnée. Beaucoup de gens disaient qu’elle était abandonnée, mais si on lui avait donné rendez-vous là-bas, Némésis devait y aller. Le jeune homme le faisait pour son ami après tout, donc sa peur passait après. Au fond de lui l’adolescent était plus effrayé de voir les conséquences désastreuse des pensées ténébreuses du soleil prêt à s’éteindre, son pouvoir le bouffait vivant. C’était son rôle maintenant de le réparer, l’étoile, et de le faire redevenir la plus grande des géantes lumineuses.
Now it's different, I want you to know
Némésis suivait les directives à la lettre. Premier couloir à droite, puis à gauche, encore à gauche, sa tête tournait mais ce n’était qu’un effet secondaire de son pouvoir, il était fatigué. Les gros blocs de pierres nues et sauvages semblaient presque coupantes sur les murs, capable d’arracher la peau d’un simple frottement accidentel. Ensuite le sang se déverserait sur le sol froid et sombre qui rendait les couloirs glacés à souhait, pour abreuver le parquet en bois grinçant qui semblait avoir vécu plus de choses que les deux garçons réunis. Lumière basse, couloirs étroits, les ombres mouvaient sur leur chemin, nourris par les émotions fortes et l’appréhension. Des fantômes.
Quelques jours auparavant, un lézard avait laissé une note pour Hélios. Un message curieux, étrange, tombé du ciel, renversant.
“Salle abandonnée, échange de service.”
Evidemment au début ils pensaient que la note avait été adressée à la mauvaise personne, ou bien que des gens pas très nettes devaient l’avoir écrite, mais à quoi bon ne pas saisir ses chances quand elles se présentaient ? Némésis était paré à faire face à toutes situations inimaginables. Et c’était avec détermination que le grec ouvra la porte grinçante.