InvitéInvité | Sujet: [Libre] Plus blanc que blanc, c'est transparent! Lun 24 Déc 2012 - 2:30 | | Cette école n'était pas si mal en fait. Que de diversité... Le jour de son arrivée, Earys avait à peine posé ses affaires qu'il avait déjà fallu sortir pour inspecter les lieux. Et aujourd'hui la revoilà de nouveau dehors, dans un de ses lieux préférés. Qu'importe la saison, ce lieu était reposant. Aussi, c'était devenu une habitude pour elle de venir dessiner ou lire ici de temps en temps. Bien sur, il y avait toujours d'autres élèves qui s'y baladaient mais une fois plongée dans son activité, rien ne l'y délogeait. La neige était tombée la nuit et recouvrait tout le parc de son manteau blanc. Et comme pour se fondre dans le paysage, la jeune demoiselle s'était également habillée en blanc, ce qui en fait, ne sortait pas tant que ça de l'ordinaire. Sauf qu'avec ses cheveux blancs, c'était à peine si on la distinguait. Quelle idée aussi de se mettre en robe par un temps pareil! Certes en dessous elle avait des bottes, des collants chauds et une espère de longue cape, blanche elle aussi, évidemment, pour maintenir son corps au chaud mais avec la neige environnante, ce qui frôlait le sol avait vite fait de se gorger d'eau. Seulement elle s'en moquait, c'était comme ça... Les robes étaient son péché mignon et il était rare qu'elle n'en porte pas, comme figée dans un ancien temps. Et puis enfin, un banc dégagé en face de l'étang gelé. Quelqu'un qui avait dû venir plus tôt et enlever la neige dessus, parfait!
Installée confortablement sur ce banc, dans ce cadre si poétique, Earys laissa sortir une petite bébête qui n'était autre en fait que son lézard. Ce directeur avait vraiment eu une bonne idée, cette créature était vraiment mignonne. La faisant sortir de sous ses vêtements, elle la posa sur ses genoux tout en lui donnant quelques popcorns de son sac, la petite bête en raffolait. La demoiselle sortit de son côté son carnet à dessins et...des lunettes de soleil. Et oui, les albinos ne sont pas connus pour avoir une excellente vue et avec les reflets du soleil sur cette étendue blanche, des précautions s'imposaient. Ses doigts commencèrent à tracer des traits, assombrir certaines surfaces. Elle tenait à représenter son dernier rêve. Un rêve qui pour la plupart des gens normaux aurait été en fait un cauchemar mais quand on connait cette chère demoiselle, on sait que pour elle les cauchemars ne sont que des instants de bonheur. Son rêve se déroulait dans un vieux manoir, à moitié en ruine à cause des années passées sans être habité. Mais en poussant sa porte, on arrivait à l'époque de son apogée. Les chandeliers étaient allumés, des domestiques prenaient votre manteau et vous invitait à aller dans la bibliothèque. Sauf que lorsque vous entriez dans cette bibliothèque, une seule bougie tremblotante vous éclairait depuis le bureau caché par les ouvrages et vous entendiez la pluie marteler les carreaux de la véranda attenante. Vous continuez d'avancer et puis, au loin, vous entendez l'orage. Quelques éclairs éclairent brièvement vos pas. L'orage se rapproche, un autre éclair éblouit la pièce et au même moment, sans savoir pourquoi, vous levez les yeux pour voir le maître des lieux, pendu, se balancer tristement au bout de sa corde grincante juste au dessus de votre tête. C'était cette scène du pendu qu'Earys dessinait. Elle pensait que ça ferait un superbe élément de décor lors du prochain halloween. Sa main avait l'habitude de glisser sur le papier. Pas de là à être une artiste mais on voyait le travail. Il faut dire aussi qu'en dehors des cours, ses journées se résumaient à regarder des films, lire ou dessiner. De temps en temps elle se laissait aller au piano aussi, un instrument qu'elle adorait mais les salles de musiques étaient souvent occupées ici, dommage. Tout en dessinant cette scène donc, ses lèvres se mirent à chantonner quelque chose qui, si on l'écoutait avec attention, donnait ça:Déesse de la Mort, j'ai fait serment, même si mon coeur appartient au Chaos, ou si la guerre ravage le Destin, je chargerai et leur ferai face...La version latine est plus poétique. Cela dit son esprit était câblé sur autre chose en ce moment. Tellement obnubilé par ce qu'elle faisait que le réflèxe de tenir ses feuilles alors qu'une bourrasque de vent les faisait s'envoler ne l'effleura même pas. Ne voulant pas perdre ses précieux travaux, elle mit rapidement son lézard sur le côté et courra après les feuilles fugueuses. Elle en récupéra plusieurs mais certaines eurent la merveilleuse idée d'aller sur l'étang gelé. N'écoutant que son...courage, elle remit les feuilles sauvées dans son porte document et retourna sur le rebord de l'étang pour tenter d'attraper les trois pauvres feuilles du bout des doigts avant que l'eau n'efface le graphite sur le papier mais rien n'y faisait. Saloperies revenez là!Comme si les feuilles allaient lui obéir ou le vent les ramener à elle... Il ne vint à son esprit qu'une dernière solution: se croire prophète et marcher sur l'eau. En l'occurrence, l'eau était certes gelée mais rien ne garantissait qu'elle supporterait le poids de la jeune femme. Hors de question de voir ses dessins tomber à l'eau cela dit! Elle tenta quand même sa chance et posa un pied sur la glace...[Je laisse à celui qui répondra l'honneur de choisir si Earys passe à travers la glace ou si elle revient toute sèche, amusez-vous =P] |
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InvitéInvité | Sujet: Re: [Libre] Plus blanc que blanc, c'est transparent! Jeu 10 Jan 2013 - 14:54 | | Le vent poussait des hurlements qui faisaient sursauter Syriane. Elle frissonnait de froid alors qu'elle traversait le parc, son manteau serré sur ses maigres épaules. La morsure de l'air glacial faisait rougir ses joues et voler les quelques mèches sombres qui s'échappaient de sa tresse. Elle ne savait pas quelle saugrenue envie la poussait à sortir ainsi alors que la neige lui arrivait aux chevilles et que l'hiver entourait le paysage de son manteau blanc. Sans doute s'était-elle sentie oppressée à l'intérieur, entre ces murs blancs et près du radiateur de sa chambre. Elle préférait le vent du large, la fraicheur saisonnière, à l'atmosphère chaleureuse mais cloitrée du pensionnat.
Quelques pas supplémentaires dans l'éclat du soleil, qui se reflétait sur la neige et l'éblouissait, puis Syriane s'arrêta. Elle resserra encore son gilet et son manteau, fit un tour de plus avec son écharpe et se concentra sur sa transformation. Il serait plus agréable de se balader sous la forme de fumée que sous celle d'une petite humaine fragile. En quelques secondes, elle se dématérialisa progressivement, jusqu'à ne plus être qu'un fin filet de brume. Ainsi libérée de sa prison humaine, elle se laissa porter par le vent jusqu'au lac, où une autre étudiante était assise sur un banc, en train de dessiner. Quelques instants, elle l'observa, puis elle s'éloigna le long de la rive. Elle préférait ne pas trainer au dessus du lac glacé : un plongeon ne la ravirait pas.
Une protestation attira soudain son attention. « Saloperies, revenez là ! » s'écriait la jeune fille qui quelques instants plus tôt dessinait. Syriane fit demi-tour comme elle le put, mais le vent l'emportait dans l'autre direction et elle finit par reprendre forme humaine. La transformation s'étant faite de façon un peu trop brusque, elle trébucha à l'atterissage et atterit le nez dans la neige. Elle se redressa aussitôt et courut vers la pensionnaire en train de s'aventurer sur la glace pour récupérer ses croquis.
« Mais ça va pas la tête ! Reviens, tu vas te blesser. » Elle tendit la main pour attraper son bras et tira sans ménagement, aussi douce qu'à son habitude. Elle avait de quoi être mécontente ; en tombant, elle avait trempé tout le devant de ses vêtements, et déjà elle sentait le froid s'insinuer jusqu'à sa peau. |
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