Pyjama Party ! [Rp Violette et Nana]

- Voyons... Thé, foie gras, champignons, confiture... Ah, et ne pas oublier les gâteaux!

Le tour de courses, c'est sacré! Moi et ma colocataire de cabane, nous nous sommes partagées les tâches. Enfin, c'est moi qui aie insisté. Je pense que ma camarade de chambre n'est pas ravie de vivre avec quelqu'un comme moi, alors autant être à égalité sur le plan des corvées.

Mon panier de courses à la main, je prend la direction du pensionnat. Arrivée aux terrains abritant les dortoirs, j'entre dans la cabane deux nous appartenant et pose mes affaires sur la table. Dix-huit heures... J'ai bien envie de prendre une petite douche. Je jette un coup d'oeil au tableau que j'ai confectionné. C'est aussi mon tour de préparer le repas. Bon, d'abord, une douche. Ensuite, je m'en occuperai.

J'entre dans la cabine de douche et fait couler l'eau chaude. Sauf que c'est une cascade d'eau glacée qui s'abat sur ma tête. Je râle un peu, avant de m'apercevoir que j'ai tourné le mauvais robinet. Quand je suis fatiguée, je fais tout de travers. Je réussis tout de même à prendre une bonne douche et à enfiler ma nuisette sans faire plus de catastrophes.

Pieds nus, je pénètre dans la cuisine et entreprend de préparer le repas. Aujourd'hui... Je vais faire simple. De toute façon, je ne suis pas très bonne ne cuisine. Je vais donc préparer des pâtes. Au moins, je suis sûre de ne pas le rater. Je fais donc chauffer l'eau, y met les précieuses tagliatelles et attend. Quelques secondes plus tard, j'entend quelqu'un rentrer dans la cabane. Enfin! J'ai faillit attendre. Toujours en nuisette, une spatule à la main, je me dirige vers ma camarade.

- C'est maintenant que tu arrives?

Cet après-midi, Nana avait décidé de visiter la ville. Elle avait pénétré dans tous les magasins aussi divers soient-ils. Magasins de bijoux, d'habits, de maison et bien d'autres. Elle acheta une jupe en jean délavée, une petite lampe du style kawaii et enfin un collier de couleur argent. Elle explorait la ville en long en large et en travers, car depuis son arrivée elle n'avait eu le temps de visiter que le gymnase de l'Académie et son cabanon. Elle regarda sa montre quelques instants. 17h45 ? Elle était large, très large. En y pensant, sa camarade de chambre, Violette, était d'une nature bien trempée. Nana avait eu des échos de part par son aventure au gymnase avec Amélie et d'autre part par des élèves autres. Elle ne se fiait pourtant pas aux rumeurs, cela gâchait la personne et c'est fou comme les gens font le chien. C'est la mode de ne pas aimer une personne alors on le fait. Une conception que Nana n'imaginait sûrement pas. A 18h, elle décida de rentrer au cabanon, après tout c'était à Violette de faire à manger, tant mieux. Par sa bonne humeur, l'élève de de la classe B acheta un petit saucisson sec, elle en avait envie et qui sait, peut-être que ça mettra Violette de bonne humeur. Saucisson à la main, elle rentra dans la chambre. A peine arrivée, sa camarade lui fit déjà un remarque.

" C'est maintenant que tu arrives ? "

Et bien, Nana avait pourtant espérée qu'elles s'entendent bien mais à ce train là, c'était tout, sauf loin d'être gagné.

" Bonjour Violette, ça fait plaisir de te voir. "

Nana joua la provocation, elle alla dans sa chambre tranquillement, se déchaussa et revint vers Violette.

" Qu'as-tu fais de bon ô grande cuisinière ? "

Elle vit le plat de pâtes posée sur la table, elle s'assit à son tour sur la chaise la plus proche.

" Ah, des pâtes. Elle fit une mine de déception. Je rigole ! Regarde ce que j'ai pris .. Du saucisson ! "

Nana sourit joyeusement et invita d'un signe sa camarade à venir manger.

Du saucisson. Plutôt... Campagnard, comme idée. Si elle est sortie pour acheter ça, elle aurait pu faire les courses à ma place. Enfin, passons.

Ma colocataire entra sans gêne apparente, ôta ses chaussures et commença par une tirade ironique au sujet de mes talents de cuisinière et surtout de mes pâtes. Ce qui m'énerva bien sûr. Je déteste quand quelqu'un trouve à redire sur mes talents. Elle s'assit, jeta un coup d'oeil à mes pâtes et eût l'air déçue. Tant pis pour elle! Mais un sourire se dessina sur ses lèvres et elle posa un saucisson sur la table.

Peut-être que celui-ci rendra mon plat plus mangeable. Il y en a à peine pour deux personnes, mais ça devrait suffire. Je sors ma dague et, sans autre forme de procès, découpe la charcuterie en rondelles. J'en prends une poignée et la répand sur les pâtes. Je sors deux couverts et m'assieds à mon tour.

- Eh bien... Si j'avais su que tu serai aussi en forme, j'aurais ajouté un soupçon de chloroforme dans l'eau des pâtes! ,je lance avec un sourire moqueur.

Je partage équitablement notre repas entre nous deux et prend une pâte du bout de ma fourchette.

- Alors, quoi de neuf aujourd'hui? , dis-je pour lancer la conversation. Au fait... Regarde ce que j'ai rapporté!

Je dis ces dernières paroles en brandissant un paquet de gâteaux.

- Dans ma grande mansuétude, je me suis dit qu'on pourrait les manger ensemble. Qu'en dit-tu?

Il est vrai que je n'attendais pas ce genre de questions. C'est plutôt direct. Mais de la part de Nana, ce n'est pas très étonnant. Elle prends quand même des risques à me demander ça maintenant.

Je prend mon menton dans ma main et je réfléchis à sa question. Que puis-je lui répondre? Moi-même, je ne le sais pas. Comment pourrais-t-elle savoir que je ne sais rien de ma propre existence? Je me lève et me dirige vers la fenêtre. Il commence à pleuvoir dehors. Dos à ma camarade, je pose le plat de ma main contre la vitre.

- Je ne sais pas. Je pourrais être extravertie et amicale, je ressentirai la même sensation de vide en moi. La sensation de ne pas être moi-même. Si j'agit comme cela, c'est parce que...

Je ne sais pas si j'aurai la force de continuer. Mais il le faut. Je colle mon front contre la vitre glacée.

- Je ne veux pas qu'on m'aime et je le veux à la fois. Je ne veux pas être blessée comme je l'ai été si souvent. Car la prochaine fois... Je succomberai. C'est pour cela que je suis "sournoise", comme tu le dis. Je ne veux pas que le gens arrivent à lire ce qui est au fond de moi. Je n'ai aucune dette envers eux, et ils n'en ont aucune non plus. Mais, seulement... Si je rejette toute forme d'amour, c'est la moindre des choses que je puisse faire, pour moi et pour eux.

Je me tourne vers Nana sans la regarder. Je fixe mon regard en direction du sol et je souris amèrement.

- Tu ne le sais peut être pas, mais le simple fait d'être mon ami est un crime pour eux. Je ne peux pas prendre le risque de sacrifier des vies pour mon simple contentement. Et je ne le veux pas. Eh oui, je suis maudite...

Après avoir fini mon triste discours, Nana ne réagit pas tout de suite. Elle avait l'air d'avoir accroché à celui-ci et ne quittait pas ses yeux de mes lèvres. Enfin, elle donna son avis. Elle dit que je n'ai aucune raison de ne pas être moi-même, que je suis quelqu'un de bien et surtout qu'elle est mon amie.

Je le regarde à nouveau et je souris tristement. Même si elle est trop différente de moi pour me comprendre, ses paroles me touchent beaucoup. Même Amélie ne m'a jamais dis cela. J'ai l'impression que quelque chose s'est libéré en moi. Peut être est-ce le désir d'avoir des amis sur qui compter.

Je ne compte pas en rester là. Je prends un grand drap noir abandonné sur le canapé et le noue autour de mon cou à la manière d'une cape. Puis j'attache mes cheveux en deux couettes et me tourne vers ma camarade.

- Allons, laissons de côté tout ce qui est triste ce soir! Amusons-nous ce soir!☆ dis-je avec un sourire et un clin d'oeil.

Je prends un biscuit dans le paquet et le croque d'une bouchée. Je tend la main à Nana et lui fait signe de me suivre. Il est temps de partager nos premiers instants en tant qu'amies!

Ma nouvelle amie accepta finalement de me suivre et m'emmena dans sa chambre. Elle exhiba quelques uns de ses nombreux vêtements tout en faisant des commentaires. Elle n'arrêtait pas de rire et de manger mes gâteaux. Je crut vraiment voir ma soeur disparue.

Continuant sur mon élan, je fais de même que Nana. Je vais dans ma chambre et reviens dans celle de mon amie des robes de gala plein les bras. Je les lui montre.

- Tu as déjà porté une robe comme celles-là? Prends-en une, si tu veux! De toute façon, je n'ai besoin d'en avoir autant! lui dis-je, un sourire chaleureux aux lèvres.Regarde, il y a même les chaussures qui vont avec!

Je farfouille un peu dans l'énorme masse de dentelle et de froufrous et en tire une robe blanche et rose avec des manches bouffantes.

- Tiens, essaye celle-là! Elle t'irais à merveille! je lui propose avec toujours le même sourire.

Toujours joyeuse, je retourne dans ma chambre et rapporte cette fois-ci une énorme mallette de maquillage.

- Quand tu l'auras mise, je te maquillerai! Il y a forcement un rouge à lèvres qui te va là-dedans!

Contrairement à ce que certains pourraient penser, je prends soin de moi et me maquille avec application chaque matin. Je pousse Nana derrière le paravent et lui fourre la robe dans les bras. Je suis certaine qu'elle l'appréciera, si elle ressemble à ma soeur. Enfin, il faudrait déjà qu'elle accepte de l'essayer.