TWISTING, CURLING LAUGTHER. | Pv: Lisbeth O'Padmey

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Le mur est froid, rude, contre la paume tendue qu’il utilise pour se tenir debout, ses cheveux sont imprégnés de sueur, attrapant l’éclairage des réverbères environnant à la manière d’une bouffée de poussière d’étoiles. Son nez pointe vers le bas, imperceptiblement rougis par la température nocturne et printanière qui s’étend sur l’entièreté du continent, de l’île, et ses lèvres entrouvertes laissent s’échapper un filet âcre. On pourrait croire qu’il s’est battu, à voir sa silhouette recourbée, ses yeux sans focus et sa bouche de laquelle coule une mince rivière de sang, mais, heureusement pour le jeune professeur, ce n’est pas le cas. Personne n’en a après lui si ce n’est que de ses deux jambes s’octroyant plus souvent qu’autrement le malin plaisirs d’être gauches. Il s’est pris la porte sur le nez en sortant du bar, un bar discret où il ne risquait, selon lui, pas de rencontrer le moindre de ses élèves. Jusqu’à maintenant, il n’a encore jamais croisé l’une des carcasses jeunottes à laquelle il tente d’insuffler un brin de connaissance cinq jours par semaine dans les parages. L’enseigne de l’édifice clignote piteusement, la population le fréquentant est plus vieillissante que jeune, mais l’alcool y est bon et les vieux bonhommes sont amusants. Des fréquentations du jeune homme parmi tant d’autres, fréquentations qui lui parlent de politiques, de disparité sociales et d’une foule d’autres dédalles qui le rendent nostalgique et l’incitent souvent à boire plus que nécessaire.

Deux heures du matin pointe et le dit vin de Dionysos anime encore suffisamment ses veines, le plongeant dans une léthargie distraite, toute aussi sporadique qu’énergique, qui l’amène à bercer sa figure vrillée de douloureux élancements contre le mur avant du pub déglingué. Il n’a pas totalement conscience de s’être fait mal, faut il préciser, s’attardant à demi sur ses blessures quotidiennes plus par habitude que par réel intérêt. La douleur est diffuse, remontant le long de l’arche de son nez et se lovant dans le creux de cette joue qu’il a mordu par inadvertance. Son estomac nage, songe-t-il distraitement, pianotant ses doigts engourdis contre la surface rueuse et malpropre du mur, peut-être aurait-il mieux fallu boire de l’eau. Et se munir d’une veste, les soirs de printemps sont impitoyables et il aura tôt fait de se faire cibler par une grippe encore plus désastreuse que les étudiants de la classe E ( qui sont à la fois ceux qu’il préfère et déteste le plus. ). Quoique, la grippe il ne l’aimera pas, si elle s’adonne à l’affliger. Pas du tout. Oh, que non. Il se contentera de la détester pour toujours celle-là. La salope . . .

Son esprit volète, change de pensée au quart de tour, se demande s’il aura le temps de prendre une douche avant d’aller en cours, se chuchote qu’il serait intelligent de rentrer à la maison ou de couper ce filet sanguin qui vient colorer ses lèvres, se demande s’il ne serait pas mieux d’abolir le plan de cours du jour et de le remplacer par le visionnement d’un film lambda, se demande comment va Dominique, si Gaël dort et si ce foutu lézard a bien livré la dernière lettre qu’il lui a confié.

Inutilité, sa main libre vient malmener ses cheveux décolorés, les écartant de son front en un glissement de doigts lent.

Voilà comment l’un des enseignant de français de Primsver passe son Vendredi matin, appuyé sur un mur dans des jeans trop moulant, chemise entrouverte vers le bas dévoilant son nombril longues mèches opalines en batailles et air hagard sur une tronche enduite d’hémoglobine.

Spoiler:

Je viens prendre des nouvelles de ce rp :3
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