InvitéInvité | Sujet: Re: Présentations Mer 24 Avr 2013 - 17:26 | | - Clique ici:
Cher journal, voilà quelques jours que j’y repense, que je repense à la torture qu’est ma vie. Il faut que j’explique tout en détails mais cela va être une étape assez compliquée. Mais je dois essayer, même si tu finis trempé de larmes. Rien à foutre, j’ai vraiment besoin de me libérer sur papier. Et puis maintenant que je ne suis plus avec ces cons, tout va mieux non ? Ce pensionnat est ma nouvelle vie, et m’offre un avenir plus sûr que quand j’étais chez mon père et son copain que je n’aime pas. Au moins ici, si je reste assez longtemps avant que l’on me remarque, eh bien je pourrais trouver une petite amie et non un petit ami comme le voulait mon géniteur. J’ai envie de vomir en y pensant. Comment est-ce possible de torturer les gens à ce point ?! Je vais t’expliquer d’où vient ma plus grand haine, d’où je les déteste tous les deux finalement. J’aimerais envoyer également un message à ma mère, à qui j’essaie de penser le moins possible. Je mentirais, je dirais qu’elle est morte car c’est probable, écoute.
Je ne connais pas même ma date de naissance. Juste mon année. Je sais donc quel âge j’ai approximativement. Tout le monde devrait savoir mais moi on m’a tout caché, tout ça pour ne pas me payer de cadeaux lors des anniversaires. Tous ceux de mes seuls amis défilaient devant moi, et je regardais comme si tout allait bien. Mais la souffrance était de plus en plus présente. Tout autant présente que lorsque j’ai su cette mauvaise nouvelle, alors que je n’avais alors que cinq ans.
Ma mère pleurait à chaudes larmes. Elle m’a pris dans ses bras et me serrait contre elle. Elle ne voulait pas me lâcher, elle ne voulait rien me dire. Elle me répétait des « je t’aime » angoissés, des « je t’aime » que je ne comprenais pas, jusqu’à ce que mon père débarque. Il a hurlé sur ma mère alors que j’étais entre eux, entre cette violente dispute qui avait commencée. Je pleurais moi aussi, sans en connaître les raisons. J’étais curieux, je voulais juste savoir pourquoi ils se battaient ainsi devant leur fils unique. « Maman, pourquoi pleures-tu ? » « Maman, ne pleures pas ». Or elle ne m’écoutait pas. Et j’étais là : « Papa arrête de crier ». Aucun des deux ne semblait faire attention à ma présence, jusqu’à ce que certains mots captent mon attention : « divorce » « terminé » « enfin ». Je n’ai pas tout compris. Je les ai juste aidés à emballer les cartons et faire les valises. Et la nuit, mon père n’était pas là. Il n’y avait que moi et ma maman dans la maison qui était grande et silencieuse. Je me suis levé en pleine nuit et je l’ai rejointe dans son lit, pour me blottir contre elle. Les questions sont reparties. Elles se suivaient les unes, les autres, jusqu’à ce que je demande « Pourquoi tu dors alors qu’il fait jour, et pourquoi même si les volets sont clos ? ». Elle m’a regardé et a commencé à paniquer.
Et cette chose en moi grandissait. Dès que je faisais un cauchemar j’avais beau chercher un coin sombre pour oublier, la lumière faisant de l’ombre à la nuit. Et puis, alors que je rêvais tranquillement de Casimir et de l’île aux enfants je me suis réveillé. J’avais soif alors j’ai commencé à arpenter la maison, jusqu’à ce que ma mère me croise. Elle a hurlé. J’ai crié « Maman c’est moi, Darren ! ». Mais elle a allumé la lumière en se jetant sur moi comme si j’étais un chat ou un bandit. J’ai chialé. Encore… Je suis très sensible au fond, je sais. Elle m’a expliqué qu’elle avait cru qu’une bestiole bizarre se trouvait dans le salon. Une bête aux yeux luisants comme ceux d’un chat. J’ai alors compris que j’étais différent, que j’avais un don. Je me suis traité de mutant ou de monstre jusqu’à mes neuf ans.
Je m’amusais tranquillement à jouer certains personnages qui s’interloquaient les uns entre les autres. Mon père est arrivé, m’a porté jusqu’à me poser sur le canapé et s’asseoir en face de moi. Il m’a souri avant de poser sa grande main sur ma cuisse. J’ai eu un moment de recul, je n’avais pas l’habitude qu’il me prenne à part parce qu’avant, quand j’avais maman à mes côtés c’est elle qui faisait ça. Il m’a expliqué :
« Darren, maintenant tu es assez grand pour comprendre. Tu sais… Avec ta maman eh bien… Nous nous étions mariés, mais nous avons divorcé. Ça veut dire que maman et papa ne serons plus jamais ensemble d’accord ? Ils vivront chacun de leur côté et avec une nouvelle personne qu’ils aimeront. Et moi j’ai déjà trouvé cette personne, alors j’aimerais te la présenter d’accord ? Et ta mère a décidé de ne plus te garder parce qu’elle n’avait pas assez d’argent pour ça. Mais elle t’aime. Elle a préféré te laisser à moi car moi je suis riche, elle est pauvre. En gros, avec-moi ton avenir est tracé, avec elle tu meurs tu comprends ?»
Et son copain, cet homme horriblement grand, plus jeune que lui est entré dans la pièce, le sourire aux lèvres. J’ai donc compris à cette époque que mon père était devenu gay. J’ai donc donné une baffe à l’homme qu’il aimait, et je suis parti m’enfermer dans la chambre, versant toutes les larmes que je pouvais. Il m’était impossible de tenir le coup. Impossible. Comment aurais-tu réagis cher journal ? Comment ?! J’en ai souffert et j’en souffre toujours. Je ne pouvais pas supporter que deux hommes s’embrassent devant moi. J’en ai malencontreusement parlé à des « amis » à l’école, et ils ont tous déguerpi. Tout le monde me fuyait. J’étais seul et je m’enfermais de plus en plus dans ma bulle. Régina, une petite brunette à l’air cruel était, elle, aussi seule que moi dans son coin. Et un jour elle m’a approché. Elle m’a raconté que ses parents étaient encore ensemble mais qu’ils la frappaient de temps en temps. Je lui ai demandé pourquoi et elle me racontait qu’ils se défoulaient sur elle parce qu’ils ne l’aimaient pas. J’ai donc appelé tout seul comme un grand la police, je l’ai fait pour elle et j’ai dénoncé sa famille. Elle m’a remercié d’un bisou sur la joue et elle est partie en orphelinat. Mais nous avons continué de nous voir. Elle m’aimait beaucoup je crois. Et moi aussi. Jusqu’au collège nous trainions ensemble. Nous nous sommes même fait un bisou sur la bouche un moment. C’était tellement mignon… Mais quand mon père l’a su parce que la maîtresse lui en avait parlé mais gentiment, pour dire qu’à cette âge c’est chou et tout ce qui suit… Il nous a fait déménager.
Pendant tout le trajet jusqu’à la nouvelle maison il m’a rabâché que j’étais fait pour aimer les hommes, comme lui et non les femmes comme ce que j’avais appris. J’en ai pleuré de nouveau. Et ma maman me manquait. J’écrivais des lettres qui lui étaient adressées et je fouillais chaque coin de rue pour la trouver, surtout la nuit. Mais j’avais un couteau sur moi au cas où j’aurais eu besoin de me protéger. Dès qu’un passant était là je demandais s’il n’avait pas vu une fille comme ma maman. Mais tout le monde me disait non, et ce jusqu’à mes onze ans. Le même discours circulait dans mes oreilles. Pour me détendre j’allais dans une troupe de théâtre où je m’étais inscrit et parfois même je partais vers la bibliothèque sans prévenir. J’étais jeune mais je savais ce que je faisais, j’étais déjà intelligent. Même dans les manuscrits je cherchais une piste de ma mère. Chaque personnage qui souriait, qui était rassurée me la rappelait. Et je m’imaginais des histoires où elle m’accompagnait à l’école, m’encourageant à retourner voir Régina. J’en étais vraiment tombé amoureux. Au point qu’une fois, je suis parti en plein jour de chez moi alors que j’avais treize ans. Je voulais retrouver deux femmes : ma mère et cette brunette si sombre à l’extérieur mais magnifique à l’intérieur. Et faire du théâtre, aller à la bibliothèque ne me redonnaient pas autant de sourires qu’elles m’en donnaient toutes les deux. J’avais besoin de plus que ça. Et je pensais trouver en ces deux personnes le bonheur. A cette époque je me disais « ce seront les deux femmes de ma vie ».
Sur la route j’ai croisé des tas de gens. Je me suis débrouillé pour manger et dormir. Je demandais à des gens de m’abriter. De plus ils m’offraient une douche, parce que je faisais pitié d'après ce que je pouvais comprendre. Mais aucun d’entre eux n’a appelé la police pour qu’on me fasse rentrer chez moi, -donc au final c'est quelque chose d'assez cool-. Je me contentais chaque fois de fuir. Tous les visages m’étaient inconnus, je ne cherchais le nom de personne, je m’éloignais de plus en plus. Finalement les flics m’ont interpellé. Et je suis retourné auprès de mon père. Mon rêve était brisé, il fallait bien que j’en devienne conscient un jour ou l'autre, et il faut croire que celui-ci est arrivé bien plus tôt que je ne l'espérais.
Mes quinze ans. J’en avais marre. Marre de vivre seul, non-soutenu et dans ma bulle. Je m’éloignais des gens. Mais pourtant je suis tombé de nouveau amoureux, d’une autre fille, elle était surnommée Blanche et ne me disait pas son vrai prénom, et je ne le saurais jamais. J’ai voulu la ramener chez moi alors que nous sortions ensemble pour réviser la SVT. En arrivant, mon père en nous voyant nous embrasser m’a passé un savon. Devant elle… La honte que j’ai ressentie ! Je te jure journal, c’était horrible. J’ai senti ma gorge se nouer, je ne parlais plus. Je regardais mon père les yeux écarquillés. Il ne me laissait pas en placer une. Il continuait d’expliquer à ma petite amie que j’aimais les hommes, que j’étais fait pour eux et que plus aucune fille n’avait le droit de toucher mon corps, mes lèvres. C’est ainsi qu’au bout de deux mois notre histoire se finissait. Elle m’a plaqué en disant que je lui avais menti. Alors pourquoi avait-elle voulu revenir bien plus tard ? Je ne sais pas. Peut-être regrettait-elle de se ranger du côté de mon père plutôt que du bien alors que je souffrais sans rien dire, sans me plaindre, comme je l’avais toujours fait. Elle avait aussi essayé de m’appeler mais je ne décrochais pas, je restais devant mon piano à chanter et jouer des musiques tristes. Je faisais aussi un peu de théâtre dans ma chambre, et je lisais tous les bouquins qui passaient sous mes yeux. Ce calvaire dura, au point que j’ai dû prendre des cours par correspondance et cesser d'aller dans les grandes écoles. Tous mes amis je les avais abandonnés parce que mon père m’y avait obligé, un peu comme si j’étais son soumis, un animal, lui le roi et moi le paysan. Il était toujours avec ce crétin qui jouait sa reine silencieuse devant moi, c’était horrible.
Deux jours plus tard j’avais mis le feu sans remords à la demeure pendant la nuit. Je me suis enfui par la fenêtre, avec ma valise et en courant le plus rapidement que je puisse. Heureusement que je prenais des cours d’arts martiaux en cachette, ça m’a beaucoup aidé pour la vitesse et pour m’échapper calmement. Imaginez, j’aurais brûlé en même temps que mon père et son amour éternel ? Ç’aurait été stupide et mes gestes n’auraient servis à rien. Oui, j’ai réellement commis un meurtre, mais ça en valait la peine, j’avais besoin de ma liberté. J’en avais assez d’être intelligent, sage et toujours obéissant. Et tuer mon père m’avait arraché de son emprise. Je me considérais comme un orphelin et j’agissais comme tel. Sache qu’avant de fuir et de tout réduire en cendres j’ai tout de même piqué tout l’argent possible pour pouvoir marcher, boire, et manger à mon aise, il fallait que je continue ma route comme quand j’étais gamin.
Après un mois d’escale j’arrivais près d’une falaise, éloignée de tout. J’ignorais où j’étais. Mais je n’étais pas seul, car une troupe de jeunes tueurs à gage -ou tueurs tout court- m’ont recruté. J’ai accepté pour vivre en collaboration avec eux et pas seul toute ma vie mais j’ai également accepté pour réussir à me défendre et oublier mon passé. Ils avaient une cachette dans les bois, où chacun avait sa chambre. Mais moi je la partageais avec un gars qui ne voulait pas donner son nom. On le surnommait Brad, parce que c’était court, Américain et que ça « claquait ». Ne me demande pas où nous étions, ils m’ont dit que si je ne le savais pas ce serait mieux. Et ils m’ont entraîné. Je suis devenu fort, je me battais avec des armes. Or, ça ne leur suffisait pas. Ils m’ont donné une mission que je devais effectuer avec Brad, toujours. On ne m’a pourtant pas donné le but, mais on m’a équipé avec un revolver et un poignard plus puissants qu’aux entraînements. Nous avons marché de nouveau longtemps, deux jours je crois avant d’atteindre la ville. J’ai écarquillé les yeux. Il y avait des petites misons, du monde. Or je n’avais pas le temps de me divertir. Nous nous sommes camouflés sous des capes épaisses puisqu’il faisait froid et nous avons tué un maximum de gens pour voler leurs bijoux et autre. Ensuite, nous sommes rentrés à la cachette, avec tout ce qu’on avait. Nous avions réussi haut la mission. Mais une fois arrivés à destination nous sommes repartis tous ensemble, toujours avec nos capes. La neige était tellement épaisse que chaque flocon revenait facilement couvrir nos pas. Nous avions passé de magnifiques moments ensemble. Je suis même sortie avec la « chef ». Zaphir était son surnom. D’ailleurs, c’est ça qui a poussé Brad à me détester, parce qu’il m’avait confié la trouver belle et qu’il voulait coucher avec elle et fonder une famille. Qu’est-ce que j’avais ris ! Mais il n’avait pas tort quand il disait qu’une fois attaché à elle c’était difficile de mettre fin au couple tu vois.
Nous sommes arrivés dans une autre forêt. Nous avons fabriqué des cabanes dans les arbres, et moi j’avais ma cabane avec ma « copine ». Tout le monde la trouvait dure avec tout le monde, mais pas moi. Parce que dans cette cabane nous avons beaucoup parlé. Nous étions souvent partis chasser aussi, pour que tout le monde puisse vivre. Elle m’a raconté sa vie, et moi je lui ai menti sur la mienne, de A à Z. Plusieurs mois se déroulèrent ainsi. Et j’ai décidé de tous les quitter. Zaphir a tout fait pour que je reste mais je lui disais que je n’avais pas le choix. Je lui ai demandé de dire aux autres que j’avais disparu et qu’elle m’avait vu me fait manger par une bête sauvage, et je lui ai ordonné de tous les faire partir de là. J’étais loin d’arriver au bout du compte. Car à force de marcher et d’être seul j’ai pété un câble. J’ai failli me suicider mais avant que je ne puisse le faire ils sont tous arrivés. Ça m’a fait chaud au cœur de voir que je pouvais compter sur les gens. A partir de là nous sommes repartis de nouveau, j’ai continué ma belle histoire d’amour avec Zaphir. De plus, elle m’apprenait à être de plus en plus fort, à tester mes nerfs et ma vitesse, ainsi que la réflexion. Tout allait si bien… Que j’en pleure désormais lorsque j’en parle. Jusqu’à cette fois. Elle crachait du sang, je la couvrais au point de geler sur place, je restais tout le temps avec elle et elle m’a confié quelque chose. Une phrase qui est restée dans ma mémoire : « Je savais depuis longtemps que j’allais mourir. Je t’ai menti sur toute ma vie tout comme toi tu l’as fait avec moi. Continues sur cette voie, oublies-moi dès la seconde où je ne serais plus de ce monde ». Et elle avait raison car quelques jours plus tard son souffle s’est brusquement coupé avec un baiser tendre avec. Je me suis aussitôt mis à crier et à pleurer. Les autres voulaient comprendre. Ils ont compris ce qu’il lui était arrivé, elle avait succombé. Je leur ai demandé de nous laisser seuls, et j’ai porté longtemps son corps inactif. Je l’ai posé sur des feuilles avant de creuser un trou. Et momifiée grâce à sa cape je l’y ai mise, en pleurant, j’ai rebouché le trou et je suis parti, j’ai quitté la bande, j’ai marché jusqu’à ce que mes pieds saignent. Elle me manquait, je voulais me dire que tout n’était qu’un cauchemar. Elle était si jeune que je n’en croyais pas mes yeux. Pour moi, on l’avait assassinée.
Puis, un peu avant mes seize ans quelqu’un est venu me voir. J’étais encore seul en train de marcher, je n’avais pas mangé beaucoup les deux derniers jours. Je pensais que c’était un ange, et je suis tombé à ses pieds. Il m’a dit s’appeler Ruthel et m’a offert un cookie. C’était dans le jardin. Il m’a dit qu’il connaissait d’autres gens que j’appelais les « mutants », qui avaient des dons parce que je me doutais que je n’étais pas le seul dans ce monde à être ainsi, ça m’était impossible. Il m’a emmené au pensionnat en cachette, pour ne pas que mon père et mon beau-père ne soient au courant de tout ça. Et voilà, c’est tout cher journal. Tout ce que j’ai à confier. Je regrette ma vie, et j’espère que désormais, ma vie changera. Je ne veux plus vivre ainsi. Je veux être moi à cent pour-cent, et je ne me laisserai pas faire, jamais.
(j'ai mit en hide, ça marche ?) Et voilà c'est ce que tu voulais ? o/ |
|