“Salut Drew. Dis moi, t’attends qui ?” Un sous-verre atterrit sur la table, puis une pinte. Drew laissa une seconde filer, et leva les yeux vers Karl, le patron du MacLaren’s Pub. “Sarah.” Une seconde. “Oh. Mmmh.” Karl hésita, se passant la langue sur les lèvres, puis accorda à Drew une tape amicale sur l’omoplate avant de se retirer, plateau et torchon en mains. C’était ce qu’il fallait. C’était tout ce qu’il y avait à répondre. Karl la connaissait, leur histoire. Ils s’étaient rencontrés ici. C’est ici qu’ils avaient passé d’innombrables soirées. C’est ici que Drew avait organisé une nuit spéciale à Sarah pour son anniversaire. Le bar était vide, il avait obtenu les clés pour l’occasion. Ils avaient passé la nuit ici, rien que tout les deux. Une nuit magique. Musique, chants, alcool, danse, clopes, sex, amour. La plus belle nuit de sa vie. Drew bu une longue gorgée. Karl savait la suite. Six mois de bonheur, puis la distance, et la séparation. Un certain Marwin. Karl la connaissait, la peine de Drew. Il l’avait accueilli ici nuit et jours, qu’il soit ouvert ou fermé, Drew s’y était réfugié, et Karl l’avait écouté. Karl savait, et Drew ignorait. Drew ignorait cette douleur en lui. Elle s’était amoindrie, mais ne l’avait pas quittée. Elle était là, même si il ne la sentait que rarement. Il avait beau avoir eu d’autres copines, il avait beau coucher avec n’importe qui, elle restait. Elle restait en lui. Elle. Sa folie. Sa douceur. Drew la connaissait par coeur, tant ils avaient parlé. Oh, six mois, ce n’est rien, pourtant, il avait l’impression d’avoir passé quinze années à ses côtés. Il savait tout. Son histoire. Sa mère fortunée, son abandon. Son père adoré, handicapé. Cet accident, les cicatrices qui la complexaient. Sa belle-soeur insupportable, son pouvoir parfois irritable. Tout. Du moins, il connaissait tout de la Sarah d’avant. Car depuis qu’elle avait connu Marwin, il l’avait perdue, petit à petit. Distance, secrets. Une longue descente aux enfers qu’elle eut la décence d’achever. Il savait les peines qu’elle avait eu. Les problèmes de santé, de dépendances. Avec lui, elle en était sortie. Avec lui, elle était bien. Mais depuis ce type, il l’avait vu replonger. Il l’avait vu couler, et retomber au fond du trou. Les derniers mois de leurs relations furent les pires. Et impuissant face à sa volonté d’autodestruction, il l’avait perdue.
La pinte était à moité vide. Oui, car ces souvenirs ne lui apportaient pas l’optimisme nécessaire pour la voir à moitié pleine. Qu’importe. Un coup d’oeil rapide à l’horloge. 17h30. Avance. Elle ne serait là que dans une demi heure. Drew bu une nouvelle gorgée, et reposa la pinte, observant le dessous de verre déformé par la vision que lui donnait le verre. Il avait ressenti le besoin de venir ici plus tôt, avant elle. Le besoin de replonger dans ces souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Elle ignorait tout de cette douleur. Si pendant quelques mois, il avait eu besoin de l’oublier, il était finalement revenu à elle. Parce-qu’il avait besoin d’elle. Besoin de son sourire, de sa folie, de ses rêves, de ses sarcasmes, de sa nostalgie. Il avait besoin de l’entendre dire des choses. Il avait besoin de sentir que tout cela avait compté. Pour elle.
Le respect. il avait respecté son choix. Jamais il n’avait essayé de la récupérer. jamais il n’avait tenté d’approcher Marwin. Jamais, il ne lui avait jamais plus rien demandé. Et pourtant, il aurait pu. il aurait pu résister, se battre. Il aurait peut-être pu la garder. Il aurait peut-être dû. Mais il la respectait trop pour ça. Six mois, ce n’est rien, et pourtant, Drew avait atteint un niveau d’affection qu’il n’avait jamais encore ressenti. Pour personne. Mais il respectait, et ne la récupérerait pas. Pas tant qu’elle ne choisirait pas de revenir. Le pub, les discussions, les rires, et le restau aux chandelles qui les attendait après, ce n’était pas une stratégie quelconque. C’était eux. Que l’autre le veuille ou non, ils avaient partagé des choses, et les partageaient encore, même si c’était rare. Depuis leur séparation, Drew l’avait fait danser. Ill l’avait emmené dans l’endroit le plus beau de l’île, une nuit de pleine lune. Il l’avait laissée s’endormir sur son épaule, un soir de films d’horreur. Il lui avait massé les pieds entre deux pizzas, et l’avait fait danser sur du Dirty Dancing. Finalement, la seule chose qui avait changé, c’était ses sentiments à elle. Sarah. Elle venait d’entrer. Sourire. Les lèvres de l’homme étirées, l’oeil amusé. Le bonheur. Oui, regardes Sarah, je dégouline de bonheur. Ca se voit. Non ?
Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Mer 10 Juil 2013 - 1:07
« Amour meurtrier. Amour infâme. Amour funeste. Amour. Amour. Unique vie en ce monde. »
C’était avec le sourire que j’étais partie de ma chambre pour me rendre à mon lieu de supplice. Souffrir, purement et simplement, c’était ce qui m’attendait. Pour l’occasion, je m’étais bien habillée, toute de noire vêtue, et j’avais passé trois fois ma main dans mes cheveux courts, lançant un dernier regard à mon reflet avant de quitter le pensionnat. J’étais parée à l’exécution. J’étais heureuse.
J’avais rendez-vous avec Drew.
Ca me paraissait simple, comme ça. Aller au bar de Karl, comme au bon vieux temps, un vieil air de Red Hot dans la tête, sous un ciel de nuit d’été. Arriver en retard exprès, et s’excuser en souriant doucement, un rire dans la gorge, le schéma typique de la petite amie gravé dans le cerveau. Vraiment simple. Et pourtant, si compliqué. Depuis ma séparation avec Drew, tout était devenu différent. J’avais changé. Tellement changé. La Sarah de Drew était morte, donnant naissance à une autre Sarah, sombre, pâle et pathétique. Une moi que je détestais, mais que je ne pouvais combattre. Drew, lui, était devenu aussi quelqu’un d’autre, que je ne comprenais plus. Différent. Au fond, je me demandais bien à quoi pouvait servir ce rendez-vous. Le voir me faisait mal ; me voir lui faisait mal. Mais malgré tout ça, on savait bien que ce n’était sûrement rien comparé au fait de tout arrêter. J’aimais Drew. Je l’aimais d’un amour simple, pur, lumineux. Si on me demandait ce que je pense de tout ça maintenant, je pense que tout ce que j’aurais à dire serait quelque chose comme : «Je suis vraiment une connasse.» J’aimais Drew, je l’aime sûrement toujours, quelque part, là, au fond de moi. La flamme est différente du brasier violent et destructeur de ma passion pour Marwin, différente de l’attirance que j’ai pour Silver. Elle est douce et apaisante ; et surtout bien existante, ancrée fermement sous ma côte gauche. Cette flamme me faisait peur. Elle me fait toujours peur. Et le plus paradoxal là dedans, c’est que je suis sûre que sans elle, je n’arriverai même pas à garder le peu de santé mentale qu’il me reste.
Mais trève de mièvrerie inutile, et de masochisme intempestif, faut que je me grouille moi. J’accélère le pas, tournant et retournant dans les rues, empruntant des raccourcis, afin d’arriver devant le MacLaren’s Pub. Gorge serrée et mal de ventre. Putain Sarah, qu’est ce que tu fais là ? Tu aimes à ce point te faire du mal ? A vrai dire, je n’en ai aucune idée. Je déteste le sentiment de culpabilité qui me tord les boyaux dès que je suis en sa présence, mais je n’arrive pas à me détacher de lui. Je suis toujours cette sale gamine égoïste, qui veut tout garder sans jamais rien laisser aux autres.
Le tintement de cloche résonne quand j’ouvre la porte du pub. Je me retrouve alors face à quelqu’un que je ne connais que trop bien. Karl est un homme plutôt jovial, dans la fleur de l’âge, une petite moustache grisonnante commençant à lui pousser sous le nez. Karl ne m’aime pas. Il ne m’a sûrement jamais aimé. Mais ce n’est pas moi qui peux le lui reprocher … Karl est une âme rare et exceptionnelle, qui a toujours été là pour Drew. Il mérite à mon sens plus de respect que la moitié des adultes irresponsables de cette planète. Il me regarde de ses yeux perçants, me faisant comprendre très clairement qu’il me surveille de près. Me sentant comme une gamine prise en flagrant délit de vol de bonbons, je lui lance un petit sourire amer et pitoyable. Qu’il ne s’inquiète pas. Moi, je ne veux plus faire souffrir Drew.
Et pourtant je suis là.
Je le vois, lui, et son sourire. Sourire hypocrite. C’était moi la menteuse Drew, pas toi. A l’époque, je t’aurais sûrement vanné sur le fait que ton jeu d’acteur est encore pire que celui d’un Daniel Radcliffe doublé d’un Pattinson. Mais là, maintenant, tout ce que je peux faire, c’est jouer à ton jeu d’imposteur. J’arbore sur mon visage le même sourire que toi.
« Hey. »
J’avance à pas feutrés jusqu’au tabouret où tu te trouves, et prend place près de toi. Je te regarde, droit dans les yeux.
« Comment va ? »
C’est tellement faible, comme conversation. Tellement pitoyable. Je ne peux m’empêcher d’en sourire. Le bal des masques est ouvert. La vérité Drew, c’est que je viens par pitié. C’est que suis jalouse de tes relations avec les autres filles. C’est que j’ai toujours été une connasse, et que je ne te méritais pas. C’est que si je suis là, c’est peut être parce que j’ai l’espoir que tu m’aimes encore. C’est que je te déteste. C’est que je me déteste.
La vérité Drew, c’est que ce soir, on va se blesser. Se blesser salement. On va saigner nos cœurs une nouvelle fois. Hypocrisie quand tu nous tiens.
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Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Jeu 11 Juil 2013 - 11:04
Wonderful life.
.DREW & SARAH.
Sarah. Drew l’observait arriver. Elle souriait. Le problème, c’est que Drew ne savait lire ce sourire. Il n’avait jamais su lire clairement en elle. Ainsi, il n’avait pas les choses arriver. Il n’avait pas vu les changements de ses sourires. Il n’avait pas vu l’évolution de son regard. Si il avait vu ces choses, peut-être aurait-il pu réagir à temps. Mais il ne les avait pas vu.
La même, il était incapable de comprendre le langage de ses lèvres. Hypocrisie, sincérité, pitié, bonheur ? Il n’était même pas fouttu de lire en elle. Avant, il devinait ces choses : il la connaissait pas coeur. Mais aujourd’hui, c’était une étrangère. Lui aussi avait changé. Tout deux étaient devenus... plus mauvais. Ils s’étaient éteints en même temps que leur relation.
Lorsqu’elle fut installée et servie, les salut ça va ouais et toi furent faits d’une banalité affligeante. Drew sortit un paquet de tabac, de feuilles et de filtres, qu’il posa négligemment sur la table, se calant au fond de sa chaise. Il la vit hausser un sourcil, mais il posa en elle un regard signifiant clairement fous moi la paix. Et oui, Drew s’était mis à fumer. Ce n’était rien, comparé à ce qu’il aurait pu faire. Inévitablement, il avait aussi ralentit le sport. Du mois, il ne pratiquait plus de multiples sports comme avant. Non, il se contentait de taper le ballon, seul, mais surtout, il se battait. Deux ou trois fois par semaine, il allait squatter le gymnase, seul, dans son coin, frappant le punching-ball. Il y passait deux à trois heures, à simplement frapper. Brutal, nerveux, c’est la seule activité physique qui le défoulait complètement, désormais. Il avait toujours été sportif, mais désormais ses muscles se développaient à des endroits précis. Il avait gagné en carrure, légèrement.
Il ouvrit son paquet de feuilles. “Alors ? Quels sont les scoops ?” Finit-il par lâcher. C’était la base, quand il voyait Sarah. Non pas que ça l'intéressait, mais cracher sur les autres les empêchaient d’avoir de réelles conversations. Sarah se lança alors. Ragots, rumeurs, faits, elle était celle à qui rien n’échappe. Drew l’écoutait, haussait les sourcils ou ricannait légèrement au fur et à mesure qu’elle racontait la vie pitoyable des autres. Ses mains disposaient le tabac au creux de la feuille à rouler. Il lâchait parfois quelques commentaires, donnant son avis sur la personne ou le scoop. Oh oui, ils étaient bien, là, à parler des autres. C’était tellement facile. Il passa sa langue le long de la feuille, posant son regard azur dans le sien. Et lui ? Qu’avait-elle entendu sur lui ?
Depuis que Zephy l’avait quitté, qu’y avait-il eu... Oui, elle avait dû entendre que son ancien meilleur ami, Connor, éprouvait de réels sentiments pour lui. Connor en voulait plus, mais Drew ne pouvait lui offrir la relation qu’il espérait. S’en était devenu trop difficile pour Connor, et leur amitié s’était brisée. Oui, elle l’avait forcément entendu. De même qu’elle avait forcément entendu pour Anshu. Oui, elle savait forcément que Drew était allé en boite, avait beaucoup trop forcé sur la boisson, et probablement d’autres choses. Qu’Anshu l’avait ramassé sur le trottoir, qu’il avait bu avec lui et que, trop saouls et chauffés, ils avaient couché ensemble. Drew finissait de parfaire sa roulée, songeant déja à la manière dont il allait aborder ça, si elle y venait. Allait-il fuir la discussion ? Ou au contraire, l’aborder de façon décontractée, en mode, je m’amuse ? Il n’en savait rien. De toute façon, elle n’y venait pas. Il avait parfois son regard dans le sien, parfois ailleurs, souriait lorsqu’il le fallait. Et Sarah s’étalait étonnement sur chaque histoire, prenant bien son temps sur chaque détail. Bravo, Sarah, t’a tenu le temps du premier verre. Drew fit signe à Karl d’apporter le deuxième verre, et proposa à Sarah d’aller le boire sur la terrasse, désignant sa roulée qui, lois obligent, devait être fumée dehors.
Ils sortirent alors. Le soleil tombait tout doucement, il faisait encore jour. Ils s’installèrent sur la terrasse, et Drew glissa sa clope entre ses lèvres, l’allumant et tirant une taffe. Bon. Le prétexte génial des scoops était passé. Et ce malaise, habituel, s’était réinstallé entre eux.
Elle n’avait pas parlé de lui. Elle n’avait évoqué ni Zephy, ni Blaze, ni Connor, ni Anshu. Pourtant, elle savait que la première l’avait quitté, la seconde était son plan cul - ce qui ne ressemblait pas à Drew - que le troisième ne lui parlait plus, blessé par son amour pour Drew et que le quatrième était sa première expérience avec un mec. Elle savait toute sa vie, et lui ne savait rien. Il ne savait rien d’elle, si ce n’est qu’elle avait changé, était toujours plus ou moins avec Marwin, et qu’il la faisait souffrir. A bien y réfléchir, il préférait parler de n’importe laquelle de ses propres relations que de mettre Marwin sur le tapis. Il resta dans le silence, prétextant se détendre en s’affalant légèrement dans sa chaise, levant son regard turquoise au ciel, soupirant, soufflant une volée de fumée.
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Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Dim 14 Juil 2013 - 16:12
« Friend of a friend, I knew you well »
Les glaçons tintent dans mon verre, et me voilà donc partie pour un bal de masques, me jetant joyeusement dans une conversation unilatérale sans aucun sens. Faisant défiler les choses que j’avais entendues ici et là, dévoilant les secrets de personnes sans visage, je prenais mon temps sur des détails insignifiants, pour me donner l’impression que ce que je disais était passionnant. Je m’arrêtais sur chaque indice, y mêlant mes expectations personnelles, mes blagues, ma folie ; il écoutait, ou du moins faisait semblant avec beaucoup de conviction et de talent.
Qu’il était dur de passer le temps. Mon verre, que je portais à ma bouche de temps en temps, se vidait lentement, tandis que je déballais tout ce que j’avais prévu de dire lors de cette soirée. Et je fus alors confrontée à la fatalité : bientôt, je n’aurai plus rien à dire. Bientôt, je devrai improviser, et dire la vérité. Enfer et damnation : bientôt, on s’engueulera forcément. Surtout qu’on avait matière à gueuler. Je le regarde rouler sa clope avec un sourcillement. What the phoque. L’envie de fumer me saisit le cœur, et mes doigts se crispent autour de ma chope. Qu’est ce que tu fous Drew ? Arrête ça tout de suite. Arrête tes conneries. Le type qui fume, ce n’est pas toi, pas plus que celui qui se donne des airs de mauvais garçons. Je sais, je sais tout ce que je n’ai pas envie de savoir, tes déboires, tes nouveaux amis … et ça me saoule. Je sais que tu t’es disputé avec Connor, ton meilleur ami, parcequ’ il est devenu un peu trop entreprenant. (J’ai moi-même été choquée d’apprendre qu’il avait embrassé Léocade juste après toi . Sérial-kisseur.) Je sais que tu as été blessé. Mais je ne peux rien faire pour toi. Surtout pas moi. Il y a des fois où j’ai juste envie de te mettre une baffe, en pleine face, rien que pour me défouler. Ce don me met sur les nerfs. Il me dévoile tout ce que je ne veux pas savoir sur les gens que j’aime, mettant de côté le plus important. Par exemple, Drew, tes bandages. Je m’étais toujours demandé ce que c’était, et je me le demande toujours. Ce que ça signifiait. Mais toi, malgré le fait que je t’aie montré mes blessures, tu n’as jamais voulu me dire ce qu’étaient ces bandelettes sur ton torse. J’avais alors essayé de le découvrir par moi-même et par mon don ; sans aucun succès. Depuis, je ne connais toujours pas la vérité …. Et je ne la connaitrai jamais, à la vue la super ambiance qu’il y a entre nous deux, désormais. Joie.
Drew me perce de son regard bleuté pendant tout mon speech inutile sur la fidélité du couple Cale/Skygge, et pour la première fois depuis longtemps, j’ai envie de disparaître, quelque part, loin d’ici. Culpabilité. Cette émotion qui vous prend la gorge, et qui vous donne envie de pleurer, sans aucune raison apparente. Je résiste néanmoins, gardant toujours la tête haute et le sourire. Drew se leva pour aller fumer sa merde dehors, m’entraînant avec lui. Il s’installa sur une chaise dans la terrasse, et commença à tirer quelques lattes, créant des volutes de fumée qui s’estompaient dans le ciel violacé. Je m’assis au bord de la terrasse, devant lui, contemplant les étoiles. Tout aurait été parfait si il n’y avait pas cette odeur de tabac, qui, s’infiltrant dans mes poumons, me firent serrer les poings.
« Drew, j’essaie d’arrêter de fumer moi. T’es pas sympa. »- lui lançai-je à tue-tête, le regardant de côté avec un faux air indigné sur le visage. Je ne le fixai pas longtemps. Je ne préférai pas le regarder. Sans le voir, tout devenait de suite plus naturel.
S’ensuivit alors un long silence, bercé par les grillons et criquets de cette soirée d’été. J’avais parlé des autres. Je ne pouvais parler de Drew. Je n’avais plus qu’à parler de moi. Mais je savais que si je commençais à parler de moi, je finirai par évoquer Marwin, et que ce dernier était loin d’être un sujet à aborder avec Drew. Restait alors un autre sujet, plus douloureux, qui me tordait le ventre de peur. Je pris donc mon courage à deux mains pour parler d’une chose dont je n’avais rien dit à personne, ni même à Damon. Drew méritait de le savoir après tout.
« Mon père a eu une complication avec sa paraplégie à cause du stress. Il est parti à l’hôpital il y a 3 jours. Et je n’ai toujours pas eu de nouvelles. »
Je peine à cacher les tremblements violents d’inquiétude qui déforment ma voix au fur et à mesure que cette simple phrase sort de ma bouche pour résonner dans le vide. Je me suis inconsciemment recroquevillée sur moi-même, les sourcils froncés, les ongles plantés dans le sol. Encore heureux que Drew ne soit pas en face de moi, je me serai sûrement mise à pleurer. Je prends une bouffée d’air avant d’ajouter, avec un rire amer :
« A croire que ma vie est tirée d’un feuilleton adolescent. Pitoyable. »
Pitoyable, pitoyable, c'est le mot qui régit mon existence toute entière. Je pose ma tête dans ma main, respirant un grand coup. J'avais pu au moins lui parler de quelque chose qui comptait pour moi, comme au bon vieux temps. Sauf que je ne pouvais m'attendre à nul réconfort de sa part. D'ailleurs, je n'en attendais pas. J'étais loin de la tactique "pauvre petite chose abimée par la vie en manque de tendresse". Je demandais juste un peu d'attention. Car après tout, c’était tout ce que l’on désirait l’un de l’autre à présent.
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Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Mer 17 Juil 2013 - 15:18
DE92F1
DREW IAN DEAN BOLTON
.DREW & SARAH
Drew inspira profondément, laissant la fumée s’emparer de ses poumons. Allez, fumée. Encrasses tout. Pourris moi de l’intérieur, ce ne sera pas pire que ce qu’elle m’a fait elle. Les yeux azur étaient fixés sur la nuque de la jeune femme, qui s’était installée loin de lui, lui offrant son dos à vue. Ouais, c’était plus simple comme ça. Ils n’auraient pasà se regarder. Ils n’auraient pas à lire la haine, la peine, la pitié qui animaient leurs regards alors que leurs lèvres, mensongères, étiraient des sourires forcés. Les sentiments qu’il avait pour elle étaient variés, lunatique. La peine, la nostalgie. Le bonheur de sentir son parfum, de la voir sourire. La haine de se rendre compte qu’elle ne l’aimait pas. Le dégoût de savoir qu’elle était avec lui.« Drew, j’essaie d’arrêter de fumer moi. T’es pas sympa. » C’est pas mon problème, se retint-il, à grand peine, de grogner. Gentil Drew. Adorable Drew. Non. Ca, c’était fini. Lorsqu’elle lui parlait, il voulait grogner, il voulait aboyer. Mais il gardait le silence. Un long silence, qui, secondes après secondes, les emprisonnaient dans l’obligation de parler d’eux. Car, c’était la seule chose importante. Tout deux savaient que les conversations stériles ne les intéressaient pas. Allez, Sarah, venons aux faits. Allez, maintenant, battons-nous.
« Mon père a eu une complication avec sa paraplégie à cause du stress. Il est parti à l’hôpital il y a 3 jours. Et je n’ai toujours pas eu de nouvelles. » Drew tapota sa clope, baissant les yeux tandis que la cendre venait épouser les planches de bois. La haine s'essouffla de son regard, infime répit quand à l’annonce des mauvaises nouvelles concernant son père. Drew déglutit, ne pouvant que rester dans ce silence, qui restait sa meilleure défense. il savait à quel point elle aimait son père. Il était le seul et unique homme de sa vie. Il voulu la réconforter, la rassurer, mais il ne pu. Drew n’était pas optimiste. Et elle le savait. Alors pourquoi lui en parlait-elle ? Du réconfort ? Oui, vas-y donc Drew, t’es bon qu’à ça de toute façon. Soit le gentil chien chien qui est là quand on a besoin de lui, et qui, le reste du temps, va promener - tant qu’il est pas dans les pattes. Souffle. Poison.
« A croire que ma vie est tirée d’un feuilleton adolescent. Pitoyable. » “C’est parce-que tu fais des choix d’adolescente.” Et merde. Il se leva, lui tournant le dos pour se pencher sur la barrière de côté qui encadrait la terrasse, regardant loin, fuyant littéralement la scène. C’était sortit tout seul. Impulsif, il avait de nouveau laissé ses émotions prendre le dessus sur sa sagesse, et avait frappé fort, au moment ou il ne fallait pas. Et plutôt que de s’excuser, la rage l’avait fait fuir. Il savait qu’elle s’était retournée. Il avait voulu fuir ce regard. Parce-qu’il savait qu’elle avait l’oeil humide, et la voix tremblante. Elle s’était désarmée, mise à nue pour lui parler de ses souffrances, et il lui avait planté l’épée à ce moment là. Sa langue passait sur ses dents, tandis que son regard assassinait l’horizon, fixe, froid, mordant. Elle allait partir. C’était certain. Et pourtant, il resta immobile, à la fois désireux de ne pas lui courir après comme un chien, et à la fois, pétrifié à l’idée de l’affronter de nouveau. Il voulait qu’elle parte. Oui, allez, pars, avant qu’on ne se blesse réellement.
Mais non. Elle avait décidé de rester. Et pourtant, parfois, la retraite est le choix le plus sage. Dans le cas présent, ça l’était. Mais non. Les deux camps s’étaient réunis en toute connaissance de causes, et Drew avait déclaré l’affrontement. Il la sentit se positionner à côté de lui, bras sur la barrière. Il glissa sur elle un regard glacial. Désolée, Sarah. Mais le gentil Drew, ça fait longtemps que tu l’a crevé.
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Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Mer 14 Aoû 2013 - 0:04
« Set me free »
L’effet d’un couteau planté en plein cœur. C’était bien ça, cette douloureuse et déchirante sensation qui m’envahit subitement la poitrine alors qu’il prononça cette simple phrase. Brute. Naturelle. Un cri du cœur aux syllabes aussi affutées que des lames de rasoirs. Aïe. Mais j’avais tendu délibérément ma poitrine vers lui, connaissant le risque qu’il y plante son venin. Ca brûlait, ça faisait mal, ça donnait l’envie d’hurler aux étoiles. Mais j’étais restée muette sous le poids de la culpabilité. Toujours la même, celle qui glaçait ma langue à chaque fois que je désirai lancer une insulte brûlante, véritable fardeau dont il était impossible de me délivrer. Drew avait fui, sans se presser, m’incitant à partir moi aussi. Mais au fond il savait. Il savait qu’il m’était impossible de m’en aller. Je me rendis compte d’à quel point il était devenu cruel ; et tout ça à cause de moi. Mes poings se serrent, et un rire amer se bloque dans ma gorge. Aaah. Etait-il impossible de se dépêtrer de cette foutue culpabilité ? J’inspirai profondément, balayant mes doutes et mes interrogations d’un revers de manche sur mes yeux. Mettant mon père de côté avec difficulté. Juste pour cette fois. Il fallait qu’on parle. On ne pouvait plus continuer comme ça.
C’était l’heure de couper des liens.
J’avance à pas lents sur la terrasse, qui tout d’un coup a perdu toutes ses couleurs. Effacés les souvenirs de lui et moi enlacés sur le transat’, balayés le son si familier des grillons du soir, alors que l’on s’embrassait.
Tac tac.
Je me retrouve à ses côtés, sur le bord de la rambarde en bois, et je me mets à respirer doucement. A calquer ses respirations. J’ai peur. Tellement peur. J’ai du mal à ne pas trembler. J’ai cette boule agrippée au ventre, que je n’avais pas sentie depuis mon éveil à l’hopital, ce jour fatidique où j’étais devenue une personne différente. Courage Edwige, il te faut du courage. Et j’attrape des lèvres de Drew sa cigarette, afin d’en tirer une latte. Ca fait tellement longtemps que je n’ai pas fumé, que je manque de tousser comme une mémé en dernière phase de tuberculose. Lui qui ne savait pas fumer s’enchaine des roulées, et moi qui soufflait des nuages opaques à perte de vue manque de s’étouffer. Comme le monde a changé. J’écrase la cigarette – à moitié grillée – sur le bord de la rambarde. Il faut que capte son attention. Car j’en ai plus que besoin, dans cet instant coupé hors de tout temps.
« Tu sais quoi Drew, il faut qu’on parle. »
J’ouvre la bouche. La referme. Tout semble s’être arrêté autour de moi, et je n’entends plus que le battement de mon cœur qui s’affole, et qui manque de s’arrêter. Allez Edwige. Et voilà que je me jette dans un discours improvisé qui risque bien de mettre à mal tout mon être.
« On sait très bien que ce qu’on fait est ridicule. Qu’elle était le but de ce rendez-vous ? Se dire des vérités froides dénuées d’émotion ? Je n’en peux plus Drew. Je pense qu’il est temps qu’on mette tout ça au clair. Quitte à détruire ce qu’on a été, et ce que nous nous sommes.
-respiration-
Si tout de suite, on me demandait si je t’aime, Drew, je répondrai sans aucune hésitation que oui. Quoi que je fasse tu es là Drew. Quelque part, gravé au plus profond de ma chair. Pour être honnête, si tu m’avais empêchée de partir vers Marwin il y a encore quelques mois, je serai revenue sans hésiter. Parce que je suis faible, parce que je suis idiote, parce que j’ai trop peur de me blesser et que je t’inflige ma cruauté en retour. Pourquoi es-tu comme ça Drew ? Pourquoi tu ne t’es pas énervé ? Tu aurais du me frapper, m’insulter, me faire tout ce que tu voulais. Je l’aurais accepté. Même maintenant. Tu peux me faire n’importe quoi, je te pardonnerai.
Te voir comme ça m’insupporte Drew. Et ça m’énerve encore plus quand je me dis que c’est à cause de moi que tout a été de travers dans ta vie.
Peut être que je suis à mon habitude trop égoïste, en pensant que c’est de ma faute, mais c’est ainsi. Je ne me referai plus. Tu as préféré respecter mes choix, parce que tu as toujours été comme ça, une personne adorable que je ne méritais pas. Tu connais le proverbe qui dit qu’on accepte que l’amour que l’on croit mériter ? Et bien voilà. Je n’étais pas en droit de t’avoir. Pas moi.
Pourtant, je t’ai aimé Drew. Peut être même plus que n’importe qui avant toi. Tu sais, quand j’ai mis fin à tous ça, tout ce que je t’ai dit était un désolée , qui nous a tout les deux laissés vides et brisés. Stupide, tellement stupide. J’aurai du te dire merci. Merci d’avoir cédé à mes caprices, merci d’avoir veillé sur moi quand j’étais malade, merci d’avoir crée ces souvenirs merveilleux avec moi. Merci de m’avoir aimé, et d’avoir accepté que je t’aime. Merci d’avoir écouté toutes mes histoires, alors que tu souffrais plus que quiconque. Merci d’avoir été là. Merci d’avoir crée une Sarah si lumineuse qu’elle m’en a fait pleurer de joie. Merci d’avoir illuminé ma vie, Drew. »
Je m’arrête un instant, la voix rauque, les yeux embués. J'avais envie de le prendre dans mes bras. De poser mes lèvres sur sa joue. D'exprimer cette reconnaissance si profonde qu'elle en brûlait. Mais tout ça, ce n'étais désormais plus possible. Putain putain putain. Ne craque pas Sarah. Pas après avoir dit tant de choses mièvres et inavouées.
« Maintenant Drew, écoute moi une dernière fois. Dis moi de partir, loin d’ici, et de ne plus jamais m’adresser la parole. Frappe moi. Blesse moi. Libère toi. Je m’exécuterai. Et tout redeviendra pour toi comme avant. Peut être qu’au début, tu auras du mal à m’oublier, peut être est ce que j'espère, mais je te jure que ça passera. On ne garde pas en mémoire les filles inintéressantes et sombres comme moi. D'autres t'attendent, bien meilleures pour toi. Moi, je souffrirai. Mais ce n'est rien. Ce sera enfin à mon tour de payer pour tout ce que je t’ai fait. Et peut être qu’au bout du compte, tu seras heureux, et moi aussi par la même occasion. »
Les jointures de mes doigts blanchissent alors que ceux-ci se serrent autour de la rambarde. Les mots s'entassent. Ont-ils vraiment du sens ? Décrivent-ils vraiment cette envie que j'ai au fond de moi ? Cette envie de le voir de nouveau heureux ?
Lache. Va-t-en maintenant. Pars avant qu’il ne te réponde. Fuis, fuis, délivre toi. Mais non. Je reste là, immobile et statufiée, les genoux tremblants. Le courage s’est envolé. Tu es vraiment vraiment masochiste Sarah. Regarde toi attendre qu’il t’assène le coup de grâce.
Attendant la douleur qui te brisera définitivement.
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Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Mer 14 Aoû 2013 - 10:38
Elle s’approche. Elle se pose. Un ange, un démon. La vie, la mort. L’amour, la haine. La douleur. Elle saisit le bâtonnet, s’empoisonne à son tour avant de l’écraser, pensant les sauver tout les deux. Lui fixe l’horizon, un oeil de givre, le visage figé en un masque d’acier. Alors elle parle. Et au bout de quelques mots, il comprend.
Ferme les yeux. Ferme les yeux, comme-ci cela pouvait éteindre tout tes sens. Pars, fais la taire. Fais quelque chose, car tu sais que les mots qui arrivent sont ceux que tu ne voudra jamais entendre.
Et pourtant, il est paralysé. Immobile, yeux clos, il affronte la tempête. Car s’en est une. Dehors, ce ne sont que des mots, de beaux mots, gentils, sincères, aimants. Mais à l’intérieur, la tempête prend forme. Son sang circule plus vite. Sa respiration perd sa régularité naturelle. Ses muscles se tendent, sa main se crispe sur la rembarde sans même qu’il ne s’en aperçoive. Sa gorge se serre, mais ce n’est rien en comparaison du poing qui écrase son coeur, serrant un peu plus sa prise à chaque mot. Sa mâchoire, écrasée. Son poing, fermé.
Les mots doux le frappent, violents, comme des objets pris dans la tempête venant le heurter. Des mots-objets, maladroitement balançés, comme elle le peut, car c’est devenu leur dernier moyen de communication depuis que les baisers, les caresses et les larmes sont partis. Oui, tout, tout était parti. Ne restait que ce froid glacial, dans lequel ils tentaient pitoyablement de se réchauffer... avec des mots. Mais les mots ne suffisent pas. Les mots ne suffisent plus.
“Merci d’avoir illuminé ma vie, Drew.”
Et pourtant, ils font mal. Plus mal que n’importe quel poignard. Sa tête se tourne, loin d’elle, alors qu’il sent sa orge se briser sous le poids des larmes, qui montent instantanément dans ses yeux de givre. Il inspire, il ne veut pas lui montrer. Pourtant, elle les connait, ses faibleses. Elle les connaît mieux que quiconque. Mais c’est terminé.
Désormais, plus de faiblesse. Plus de pitié, plus d’amour. C’est terminé. Le masque d’acier épouse de nouveau son visage, il s’y greffe totalement. Acier ? Non. La rage. Simplement la rage. C’est désormais elle qui guidera sa vie, il le sait. C’est elle qui le transformera. C’est elle qui le fera devenir un monstre.
Un monstre qui rencontrera Anshu, dans une haine fracassante leur faisant couler le sang. Un monstre qui refusera le soleil de Selphie, préférant se terrer dans l’ombre. Un monstre qui détruira Selwyn, pour s’être trop approchée de son coeur.
Un monstre qui se détruira lui-même, petit à petit, jour après jour. C’est ce que tu as crée, Sarah. Mais tout cela, l’ancien couple l’ignore encore.
Il nait. Ce monstre. Il ignore encore les horreurs dont il sera capable. Il naît, face à elle, posant sur elle son tout premier regard meurtrier, se redressant. Alors, elle comprend.
Drew n’est plus.
Dis moi de partir, loin d’ici, et de ne plus jamais m’adresser la parole. Non. Frappe moi. Blesse moi. Non. Libère toi. Non.
Et c’est précisément pour ça, qu’il se précipite, sans le savoir, dans sa propre chute. Parce-qu’il ne veut pas se libérer. Il refuse. Il ne veut pas briser les liens. Il ne veut pas redevenir cet adorable homme. Masochiste tu dis ? Ils le sont autant l’un que l’autre. Drew veut souffrir. Il veut rester prisonnier de cette peine. De cette rage. Qu’elle le forge. Qu’elle écrase l’homme qu’elle a connu, pour battir un guerrier, un robot. Une montagne de muscles sans sentiments. Une montagne fermement ancrée au sol quand la prochaine tempête balayera son monde.
Une montagne de souffrance, de colère, de haine, de violence.
Il la fixe, terrible. Plus rien d’autre que ces sentiments là, dans son esprit. Souffrance. Haine. Violence. Dans un dernier regard assassin, le meurtrier se déplace. Il passe à côté d’elle. Il s’éloigne. Meurtrier ? Oui. Ce soir, quelqu’un est mort. Drew est mort. L’assassin disparaît dans la nuit, l’abandonnant à cette simple et terrible frustration : il ne s’est pas libéré.
Tu ne le reverra plus. Mais n’oublie jamais ça. Il est partit sans se libérer, Sarah.
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Sujet: Re: It's a new life... || PV SARAH|| Ven 16 Aoû 2013 - 17:17
« Regrets and mistakes, they're memories made »
Aujourd’hui, nous sommes morts. Les dernières paroles que j’ai prononcées étaient des adieux. Des doux adieux. Un baiser à nos cadavres. Plus de Sarah de Drew, et plus de Drew de Sarah.
Il détourne la tête pour cacher les larmes, les mêmes que celles qui se sont mises à couler silencieusement sur mes joues. Je suis calme. Et en même temps déchaînée. Prête à exploser, n’attendant plus que tout soit terminé pour laisser couler le chagrin, le soulagement, et la douleur, juste au bord de mes lèvres.
Je détestais ça, cette sensation indéchiffrable d’insécurité. J’aurai tellement voulu que tout disparaisse. Qu’on se sourie à nouveau. Mais quelle naiveté avait pu me faire espérer cela ? Là maintenant, tout me paraissait impossible. On était condamnés. Condamnés à mourir, et à passer le restant de notre non-vie à souffrir de nos sentiments tièdes. Mes pensées s’embrouillent en même temps que mon regard essaye de chercher une réponse auprès de lui. Mes yeux s’accrochent à ses pupilles, et je sens la morsure de ses saphirs m’attaquer de plein fouet. Un regard, juste un regard.
C’est ce qui avait suffi à briser tous mes fous espoirs en morceaux.
A côté de moi se trouvait un homme que je n’avais jamais vu. Un homme dangereux. Un monstre. J’ai peur. Si peur. Mais je n’en avais en aucun droit la possibilité de détourner les yeux. Tout tremble autour de moi, tout s’effondre. Le sentiment d’être sur une corde raide qui attend de s’emparer de notre cou. Je suis pendue, suspendue à ses mouvements, à ses gestes, à son souffle. Une pointe d’espoir, feu follet dans l’obscurité, est tout à ce quoi je m’accroche. Allez Drew. Arrête de te faire du mal. Explose, ne garde pas ça pour toi. Ecoute moi, une dernière fois Drew.
Et pour la première fois, il fut égoïste. Et pour la première fois, je compris.
Ce qu’il avait du ressentir à mon égard, ces derniers mois. Plus que de la tristesse, plus que de la souffrance – de la rage – pure et simple – qui s’est enflammée en puissance destructrice. Auto-destructrice. Le hoquet de mes larmes se bloque dans ma gorge, alors qu’il s’en va à pas lents.
Sans un mot.
Mes genoux s’entrechoquent et tombent sur le sol, alors que la porte de la terrasse s’ouvre en un grincement. Je ne comprends pas. Je ne comprends plus. Et d’ailleurs, je n’ai même pas envie de comprendre. Je ne voulais pas ça. Tout mais pas ça. Mes mots étaient des armes censées faire table rase. Mais au lieu de ça, ils avaient laissé ce nœud solide et ensanglanté. Il m’avait libéré. Mais était resté enchaîné. Pourquoi avait-il voulu rester attaché à moi et à mes erreurs ? Plus qu'un témoignage d'amour, sa réaction était la pire douleur qu’il avait pu m’infliger depuis lors. Le Drew que j’avais connu n’était plus, de même que la Sarah qu’il aimait expirait son dernier souffle.
Soulagée ? Après tout, j’avais mis fin à cette relation ambigüe qui nous unissait depuis lors . Soulagée ? J’aurais dû l’être. Mais maintenant, je ne pouvais arrêter les larmes et les gémissements qui secouaient tout mon être.
Me relevant péniblement, j’ai soudain l’envie soudaine de tout détruire. Mes mains se dirigent automatiquement vers un sous-verre que je glisse dans ma poche. Elles brûlent. Tout comme le butin du larcin que je viens de commettre. Une cleptomane vétérane qui vole un sous-verre ? Au fond, c’est tellement ridicule. Ridicule. Aha. Comme je ris. Mais ce sous-verre, enfoncé dans mon slim, sera le dernier souvenir du McLaren’s pub et des jours heureux.
Et je sors. Part. M’en vais. Sur la pointe des pieds, fantôme ayant peur de réveiller les vivants.
C’était avec le sourire que j’étais partie de ma chambre pour me rendre à mon lieu de supplice. C’était avec des larmes que j’étais rentrée dans ma chambre pour pleurer sur ma délivrance, le sous-verre aux reflets noirs et dorés serré contre ma poitrine.
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