Bad girl, Bad day, Bad colors. ✖ Ft. Malory Sully

La vision de l'adulte essoufflé ravisa quelque peu l'adolescente. Elle avait envie de lui en faire morfler et s'il lui ne fallait que ça pour l'épuiser, ils allaient bien rigoler. Mais pour l'instant, c'était elle qui était le plus à plaindre. Combien de temps allait il encore s'écouler avant qu'elle retrouve une apparence ''normale'' ?

- Oh, je suis le professeur de couture, je m'appelle Malory Sully. Je ne suis pas là depuis longtemps, je diraaaaaiis...2/3 semaines ? Enfin, je suis enchanté de te rencontrer ma crème glacée ♥

Un prof de ... couture ? What ? Il faisait des cours aussi inutiles que ça au pensionnat maintenant ? Malory, un prénom étranger, de fille en plus : ce type était louche. Elle veut savoir quand il lui enlevera cette horrible couleur rose sur ses cheveux, mais il est ailleurs. Il ne l'écoute pas. Les yeux rivés derrière elle, il voit le bus à destination du centre ville et il l'embarque. C'est au tour de la jeune fille de lui courir après. Dans sa tête, elle espère que personne ne la remarquera ainsi : à suivre un personne autant à la masse. Comment avait elle fait pour se faire avoir ? Pathétique. Elle bougonne.

Dans le bus, elle prend les tickets auprès du chauffeur. Cet abr*ti est passé comme ça ! Le véhicule démarre, Kathleen cherche du regard son ''compagnon de voyage'' et elle se laisse tomber sur le siège à ses cotés. De mauvais poil. Mais ça n’enlève pas la bonne humeur de Mr Sully, sourire nais à l'appuie.

- Et sinon, quel est ton joli petit nom à toi ?
- Mais vous avez écouté ce que j'ai dis au moins ?!

C'était sorti tout seul, vivement sans pour autant crier. A la fois blasée et agacée par lui, elle passe une main sur son visage. Soupire lourdement dans ses mèches décolorées. Elle n'osait même pas s'assurer si d'autre élèves étaient avec eux, dans ce bus.

- Je veux savoir quand vous allez me rendre ma couleur de cheveux. J'me fiche de savoir si ça ou plait ou pas, j'vous aie rien demandé. Ok ?  

Elle ne la pas regardé. Autant de bonne humeur, autant d'idiotie en une seule personne c'était tellement bizarre, tellement énervant pour Kathleen.

- Ah et moi... C'est Kathleen Kingsley, je suis en E. Et pour votre gouverne le bus ça a toujours été quelque chose de payant. Un sourire et un petit coucou ça à jamais suffit à payer un trajet, hein.

Quel crétin.

Un grand sourire suivit d'un coucou au conducteur des plus joyeux, celui-ci le regarde béat. Gné. Un alien venait de débarquer dans son bus, ça y est. Mais Il allait payer n'est-ce pas ? Et non, à la place il alla s'asseoir tranquillement. Les quelques passagers le dévisagèrent également. Décidément, Malory ne passait pas inaperçu. Il leur souriait d'un air stupide, ne comprenant pas cet intérêt pour lui.  

C'est alors que la jolie jeune fille s'installa à ses côtés. Le frenchy avait-il déjà prit le bus ? C'était à en douter. Et tandis qu'il saluait la mamie assise à l'autre rangée, il entendit l'adolescente lui parler. Le professeur se tourna vers son élève, toujours son air enfantin sur le visage.

- Et biiiiiien...je ne sais paaas...

Malory la dévisageait, fixant ses vêtements de mauvais goûts. Que tout ceci était laid. Comment une fille pouvait porter ce genre de...choses ? Pensif, le frenchy se demandait s'il ne pourrait pas arranger cette tenue. Mais même en les changeant de couleurs, ils seront toujours très moches.

Il avait beau retourner le problème dans tout les sens, le seul moyen pour la rendre plus jolie était tout simplement de lui faire changer de vêtements.

C'est alors que l'élève reprit la parole, le sortant de ses pensées. Alors elle s'appelait Kathleen, quel prénom chaaaarmant ♥

- Enchanté Kaaaaaathleen ♥

Le bus ? Payant ? Ah. Mine étonnée, l'air encore plus con-con que d'habitude.

- Ah moi je ne savais pas, il me souriait alors du coup je pensais que c'était bon.

Il ne fallait pas trop lui en demander. En fait, il valait mieux ne rien lui demander.

C'est alors qu'ils passèrent devant des magasins.

- Sinon, pour répondre à ton problème ma chérie, je veux bien te la changer. Maiiiis à une condition.

Sourire malicieux, moment de suspence.

- Vient faire les magasins avec moi, ou au moins changer ton haut. Je te proooomet ma crème glacée qu'il ne sera pas aussi voyant que tes cheveux.

Rien n'était encore sûre. Qui a dit que Malory n'était pas capable de mentir ?

Tout en lui parlant, l'adolescent sentit le regard de l'adulte se poser un nouvelle fois sur elle. Non, en faite, il l'a fixait complètement. Dérangeant. Même pas une once de discrétion dans ce personnage.

Kathleen ne pensait jamais pouvoir détester son prénom... Jamais. Jusqu'au moment au Mr Sully l'écorcha de sa voix niaise. Horrible. Tout ce qui sortait de sa bouche avait le don de la blaser ou de l'agacer.

- Ah moi je ne savais pas, il me souriait alors du coup je pensais que c'était bon.

Essayer de décrire ce qui se passa dans la tête de Kathleen à ce moment là, serrait très difficile. Elle devait afficher une mine aussi conne et aussi perturbée que lui. Ce type est une sorte de canular à lui tout seul. Elle tente de trouver une explication, l'adolescente se demande... Non, elle ne se demande plus rien. Autant ne plus réfléchir avec ce type. Il l'agaçait déjà assez.

- Vous êtes grave.

Elle râle une nouvelle fois, entre ses dents et ramène le regard devant elle. Entendre le brouhaha des autres conversations dans l'habitacle du bus et ré-entendre sa voix qui s'élevait à ses cotés. Avoir la paix une demi-seconde était trop espérée.

- Sinon, pour répondre à ton problème ma chérie, je veux bien te la changer. Maiiiis à une condition.Vient faire les magasins avec moi, ou au moins changer ton haut. Je te proooomet ma crème glacée qu'il ne sera pas aussi voyant que tes cheveux.

''Ma chérie'', "Ma crème glacée''... Des surnoms, une attitude et des activités à coté de tout ce que Kathleen était. Et le cauchemar va continuer encore longtemps, très longtemps elle le sentait. Depuis combien de temps n'avait elle pas fait du shopping ? Une éternité. Et ce n'était pas encore assez loin pour elle.

- Juste un tee-shirt et vous me rendez la couleur de mes cheveux ? Vous me roulez pas, hein ? Je commence déjà en avoir marre.

Plus lassée, qu'énervée l'adolescente savait pertinemment qu'on ne pouvait lui faire confiance. Il serrait capable de se rouler tout seul ce prof, de croire n'importe quoi...

Faire les boutiques avec une jolie demoiselle - enfin, qui allait le devenir - était juste l'une des choses que rêvait de faire Malory depuis qu'il était arrivé ici. Passer une journée shooping entre koupines, pour le frenchy c'était genre Tr0giNiaL. Alors quand celle-ci accepta, on pouvait limite voir des étoiles dans les yeux de l'enseignant.

MOMENT DE JOIE INTENSE

- YOUPIIII ! Tu verras ma chérie, ça va être gé-nial.

Il avait crié, d'une voix aigu, ayant attrapé les mains de Kaaaathleen avec son immense sourire collé au visage. Toute l'attention des passagers était désormais rivée sur eux. Chose que Malory ne remarquait pas, ou plus, il avait tellement l'habitude d'être le centre de l'attention.

Et oui, le frenchy avait seulement retenu le fait qu'elle ait accepté. Il ne fit pas référence au juste un T-shirt presque plaintif de la demoiselle. Kathleen espérait-elle réellement repartir qu'avec cela ou aller juste dans les magasins pour un T-shirt ? Les personnes qui connaissaient bien Malory, ou même ceux qui ne le connaissaient pas énormément, savent très bien comment le frenchy se comporte avec les vêtements : cette élève n'était donc pas au bout de ses peines.

C'est alors que le bus s'arrêta, arrivé à destination. Se levant d'un bond, le frenchy sortit en saluant chaleureusement le conducteur, qui celui-ci semblait presque soulagé de se débarrasser de lui.

N'attendant pas Kathleen, le professeur marchait déjà en direction des magasins. Arrivé dans une rue piétonne, il se retourna vers la demoiselle et dit de son ton naturellement joyeux :

- Allez, je te laisses le choix du magasin, où veux-tu aller ?

Il crie et te prend une nouvelle fois les mains. Ça te surprend à peine désormais, mais ça t'agace sévère. Tu n'es pas habitué à prendre sur toi lorsque que tu es pensionnat. Dès que quelque chose ne te plait pas, ça pète, c'est tout.

Tu sens le regard des autres passagers, alors que le tient se fait assassin. L'envie de le malmener revient très vite te titiller. Il faut que tu rappelles que c'est un prof et que tu risques de gros ennuis si tu lui foutes ton poing dans la figure. Enlevant des mains brusquement de sa faible étreinte, tu te permets de soupirer, de mauvaise humeur.

Tu ne lui adresse pas la parole pour le peu de route qu'il reste. A peine le bus arrêté, qu'il se lève d'un bond. Tu arques un sourcil à ce geste trop brusque et tu le suis, un peu retrait.

- Allez, je te laisses le choix du magasin, où veux-tu aller ?

Où veux-tu aller ?
Où ?

* Dans ma cabane, au calme, très loin de vous * Tu ne connais pas vraiment ce type, mais si tu lui disais clairement ta façon de penser, tu sais, tu le sens, qu'il te ferait toute une scène. Tu retiens un grognement.

- Tsss... Suivez-moi.

Ton manque d’enthousiasme fait peur à voir. Les mains dans les poches, tu marches un peu rapidement vers un magasin bon marché, pour ne pas dire discount. C'est le genre de magasin dans lequel tu te rends en cas d’extrême nécessité. Un bazar, où il y'a de tout. C'est le genre de magasin où les vêtements sont rangés en tas, pèle-mêle. Un genre de Zeeman, mais en un peu mieux.

- Je prends que des trucs simples, ça suffira ici.

Laissez le choix du magasin à cette jeune fille, enfin de compte, c'était peut-être une erreur. Une grosse erreur même. C'est ce qu'il se dit lorsqu'il vit la boutique dans laquelle elle les fit entrer. Le sourire de Malory s'évanouit et laissa place à un air béa quand il franchit la porte. En fait, il avait même peur de franchir l'entrée. Depuis quand ce genre d'endroit existe ?

Des bacs étaient placés un peu partout avec des sortes de vêtements à l'intérieur. Malory s'approcha de l'un d'eux et sortit un t-shirt horrible, qu'il jeta rapidement plus loin avec une mine effroyable, comme s'il se débarrassait d'un insecte.

- C'est...c'est horriiiiiible comme endroit.

L'enseignant avait étrangement le teint pâle depuis qu'ils étaient entrés, et cela n'était pas dû à son don. Bien qu'il ne le dise pas, on pouvait clairement voir qu'il demandait de l'aide, c'était comme si un grand panneau au-dessus de sa tête disait : HEEEEEELP  S.O.S  PLZZZ.

Son regard balaya à nouveau la salle d'un air affolé. Comment ces gens pouvaient venir s'habiller ici ? On aurait dit une espèce de dépôt pour vêtements usagés.

Il fixa alors Kathleen et eut soudain pitié d'elle.

- Je comprend pourquoi tu es si mal habillée maintenant. Oh ma pauvre chérie. Il s'approcha d'elle et l'enlaça Je savais que tu étais malheureuse mais pas à ce poiiiiiiint.

Et cet énergumène s'approcha des différents bacs. Il n'a pas l'air franchement bien, un peu dégoûté même. Si tu avais réfléchit un peu plus, tu aurais pu prévoir ce genre de réaction. C'était un peu évident que c'était pas du tout le genre de magasin que lui -et sa dégaine- fréquente. Toi, tu t'étais dirigée vers ce magasin car c'était là où tu te rendais la plupart du temps. De manière grotesque, il prend un vêtement avec précaution et le jeta presque aussi tôt. Pathétique. Like a tapette, il finit par s'exclamer :

- C'est...c'est horriiiiiible comme endroit.  

* Oh, pitié fermez là. * Tu le regardes à la fois blasée et agacée. Pâle, le regard affolé il donne l'impression d'être complètement choqué par ce qu'il voit. Ce type n'a visiblement jamais pris le bus, il n'a pas plus foutu les pieds dans ce genre d'endroit... Bordel, il a grandit où ? Il doit tout apprendre.

- Vous vous attendiez à quoi franchement ? Vous m'avez dit de choisir le...

Une lueur luit dans les yeux du prof' et tu as l'impression d'être prise en pitié ... Assez. Tu te mords l'intérieur de la joue et referme les poings, lentement. Assez. Tu satures là. Il se rapproche de toi et commence à faire un nouveau baratin. Il t'enlace. Assez. Ce genre de contact, tu t'en passes très bien, c'est pas pour toi. Ça doit se voir pourtant. Tu sais plus intérioriser Kathleen et toute cette niaiserai te donne la gerbe.

- ne me TOUCHEZ PAS. Sérieusement, ne me touchez plus. D'un geste brusque, tu te libères. Et fermez là un peu ! Franchement. Vous voyez pas à quel point vous êtes pathétique ? Vous agissez comme un gamin décérébré et les gens se foutent de votre gueule dans tous les endroits où vous passez.

C'est toi qui attire le regard là. Mais tu t'en moques, t'as sacrément envie de lui refaire le portrait là. Tes ongles entrent un peu la paume de ta main et tu grimaces. Tes sourcils se froncent et on peut lire facilement la colère sur ton visage. Un long soupire s'échappe de tes lèvres. Tes muscles se tendent. Tu t'avances vers lui, menaçante, tu le sens là, ton poing va s'écraser sur sur visage.

- Mademoiselle. S'il vous plait ! Je vais vous demandez de vous calmer.

Tu te stoppes net : heureusement qu'il y'a des gens pour te freiner. Tu fixes la pauvre gérante - une dame rousse toute rabougrie- qui n'a franchement pas l'air sur d'elle. Ça te rassure un peu. Même avec tes cheveux roses bonbons, tu arrives à provoquer la peur chez certains.

- Ouai, j'vais sortir M'dame. Ces mots sortent faiblement et tu ramènes ton regard brûlant sur le Mr Sully. Le pointant du doigt, tu  reprends un peu plus calmement : VOUS, je ne vous lâche pas, suivez moi.

C'est un ordre et tu ne t'en cache pas. Et non, tu ne vas pas lui casser la gueule à la sortie du magasin, même si c'est l'impression que tu laisses. Faisant volte-face, tu ne l'attends pas et sort de là. Il faut que tu prennes l'air, que tu te calmes. Il ne te suis pas de suite. Tu t'en doutes, tu as dû faire un peu peur à ce crétin. Mais il est surement trop con pour avoir prit ta pique au sérieux.

- Bon, ça c'est fait. Tu murmures ça faiblement, pour toi même. Tu enfuis ton visage dans tes mains quelques secondes. Depuis combien de temps tu t'emportes aussi vite, Kathleen ? Tu ne sais plus. Tu as complètement changer depuis que tu es dans ce foutu pensionnat. Peut être depuis plus longtemps encore. Mais tu ne veux pas penser à tout ça.

Te te poses contre le mur, près des portes du magasin. Tu laisses le vent t'apaiser et ferme les yeux pour ne pas croiser le regard des passants. Il finit par sortir du magasin et tu ne fais pas prier pour lui causer haut et fort :

- Je ne m'excuserais pas pour ce qui vient de se passer. Vous saviez à quel genre de personnes vous vous adressez et dans quels genre de magasin j'allais aller. Vous devez pas être aussi bête que ça. Choisissez le magasin, n'importe lequel. Une fois à l'intérieur je vous laisse 10 minutes... Allez 20, pour me prendre ce que vous voulez. Et ensuite vous me rendez ma couleur naturelle. OK ?j'vais devenir violente sinon.

Tu râles. Les derniers mots sont prononcés plus faiblement. Mais il n'y a pas de doute, il les a belle et bien entendu.

Mouvement brusque, la jeune fille se dégagea de ses bras. Malory était surprit, Kathleen semblait trèèès énervée. Elle n'aimait peut-être pas les câlins ? Mais... Mais tout le monde AIMENT les câlins. L'enseignant avait l'impression d'avoir fait une bourde, sauf qu'il ne comprenait pas ce qu'elle lui reprochait.

- Mais...mais...je...

Les larmes lui montaient aux yeux tandis que l'élève lui criait dessus. Le spectacle qu'ils offraient était...bizarre. Un adulte se faisant réprimander par une adolescente. Un adulte qui, d'ailleurs, paraissait de plus en plus paumé, affolé. Pour la première fois depuis le début toute son attention était sur Kathleen. Il l'écoutait entièrement, sans l'interrompre, ayant trop peur des représailles qu'il pourrait y avoir.

Il la vit alors s'adresser à une grosse madame, puis baissa la tête quand il entendit qu'elle sortait. Ça y est, leur super-journée-entre-koupines était fichue. Il affichait une mine triste, puis fronça les sourcils. Une petite voix dans sa tête lui dit alors d'arrêter, parce que ça donne des rides. Mais là, il ne l'écoutait pas. Il s'en fichait. Parce que la journée était gâchée. Parce que Kathleen le détestait sûrement. Parce qu'il n'avait pas de glace à la pistache pour lui remonter le moral. Parce qu'il...

- VOUS, je ne vous lâche pas, suivez moi.

Il releva alors la tête, surprit. Qu..quoi ? Qu'est-ce qu'elle venait de dire ? Elle voulait continuer ? Malory regarda Kathleen, entre étonnement et incompréhension. Elle...ne le détestait pas ? Une lumière d'espoir s'illumina dans ses yeux et il sortit à son tour.

Il s'approcha de Kathleen sans dire un mot. Il avait tellement peur de dire encore une bêtise qu'il laissait la belle s'exprimait comme elle voulait. Malory ne voulait plus énerver Kathleen, alors il se contenait de faire n'importe quelles remarques.

C'est alors qu'elle s'arrêta de parler. L'enseignant avait très bien entendu la menace qu'elle lui avait fait et la prenait très au sérieux.

- O..ok...

Il était trop sonné pour dire autre chose. Alors Kathleen...lui donnait une seconde chance ? Il lui sourit légèrement, pensant qu'elle était vraiment gentille.

- Merci beaucoup ♥

Un grand sourire s'afficha sur son visage, il avait réellement envie de l'enlacer à nouveau, mais cette fois-ci il se retenu. Allez, pas de faux pas cette fois-ci Malory.

- Mais, les 20 minutes, c'est à partir du moment où on rentre dans le magasin, n'est-ce pas ? Alors ne perdons pas de temps.

Si ça ne serait pas Kathleen, Malory lui aurait sans doute prit la main et l'aurait entraîné avec lui. Sauf que c'était Kathleen, donc il marchait juste devant elle en se retournant parfois pour voir si elle le suivait.

C'est alors qu'il s'arrêta devant un magasin, très chic. Il n'osa pas entrer tout de suite, préférant scruter la demoiselle, visualisant quel genre de tenue pourrait lui aller. Il soupira. Se demandant s'il allait y arriver en 20 petites minutes.

Léger sourire à Kathleen.
Et puis il entra.

L'impression d'être un monstre...

Voilà ce qu'elle ressentait. La bonne humeur envahissante de Mr Sully s'est brisé à cause d'elle. Le sourire défait, des yeux qui larmoient, une petite mou, une voix et des gestes qui hésitent. Mr Sully finit même par lâchez un innocent '' merci beaucoup'' à la fin de sa tirade. La cerise sur le gâteau. Ce type lui donne la gerbe, il l'a fout mal à l'aise et des remords en prime. Mais elle ne s'excusera pas.

Fait chier. Que cette journée s'achève vite.

Un nouveau sourire niais étire son visage. Kathleen se contente d'une mine blasée. Il a déjà oublié la remontrance dans le magasin ? Il ne lui en voulait même pas un petit peu ? Certaines personnes resteront une énigme pour elle. Soit. Il lui épargne une autre embrassade et un chapelet de surnoms bizarroïdes. Un bon point. Elle se contente de le suivre un peu en retrait, les mains dans les poches, se traînant. Ils se rapprochent de magasins chics. Et il lui lance un petit sourire avant d'entrer dans l'un d'eux.

Un instant l'idée de le planter là lui traverse l'esprit, mais c'est sans compter sur les vitrines qui lui renvoient l'image de ses cheveux roses. Horrible. Elle entre alors, sans grande envie. Les vendeuses lui adressent des regards surpris en guise de bienvenue. Qu'importe. Restant près de l'entrée, elle reste planté quelques instants, l'air un peu préoccupée. L'adolescente n'a pas trop de mal à repérer son compagnon de shopping. Il a déjà plusieurs vêtements à son bras. Il s'affaire entre les rayons. Il a l'air de connaitre les lieux, de s'y connaitre tout court.

- Juste un tee-shirt, hein. Putain, c'est pas vrai...

Il s'arrête devant une robe coloré, Joke. Et après une ou deux inspections, il l'a prend. Au plus grand désarroi de la jeune fille. Elle finit par regarder ailleurs, jetant un oeil à sa montre, plutôt que savoir ce que trame ce type. C'était beau de rêver, hein. Pas qu'elle y croyait beaucoup. Ça se sentait à des kilomètres qu'elle aurait le droit à plus qu'un petit haut. Il revient vers elle, une fois son méfait accomplit. Les vingts minutes ne sont pas encore écoulés et il a l'air pressé. C'est mauvais.

- Tout n'est pas pour moi, j'espère Mr Sully.

Bad girl, Bad clothes, Bad trip
Feat. Kathleen ♥

- Comment çaaaaa ? Mais bien sûr que si, on ne pourra pas te faire belle avec seulement un pauvre t-shirt voyons.

La ''faire'' belle ? No way. Il ne devait pas juste remplacer son tee-shirt ? Elle prend de façon un peu gauche les affaires que lui donne le professeur, sans trop comprendre pourquoi s'est elle a de les porter. Les explications viennent bien vite.

- Malheureusement tu vois, je n'ai pas encore tout trouvé, donc hum... je te laisses te charger de la caisse, et je m'en vais dans l'autre magasin de l'autre côté de la rue, okay ? ♥

Froncement de sourcil. WHAT ? que... quoi ? Il lui fout l'argent sur la pile de vêtements et sort aussi sec du magasin, pressé. Ne donnant pas vraiment le temps de réagir à l'adolescente.

Kathleen, ou comment se faire rouler en beauté. C'est presque drôle. C'est pathétique aussi. Elle rumine dans sa barbe et se résigne à se rendre à la caisse. Le prix de la petite virée la fait frémir légèrement. Ce. Prof. Est. Prêt. A. Débourser. Autant. Des. Qu'il voit. A relooker ? Complètement malade. Certains devaient bien profiter de lui.

Sourire crispée, Kathleen s'étonne un instant de voir que Mr Sully lui a donné pile poil ce qu'il fallait - comme quoi, il n'était pas un abruti fini-. Elle sort du magasin et elle n'attend pas longtemps Mr Sully.

- ça...çaaaaaa y eeeest, c'est finie ! J'ai jaaaamais été aussi vite mais, je me suis bien amusé, pas toi ? 

Non, ce n'est pas fini. Le pire reste à venir, si elle doit essayé tout ce que le frenchy a prit.

- Rentrons.

Sec.

Ne pas penser au prochain massacre qu'elle allait subir. Surtout pas. Ils reprennent ensuite le bus, retour au pensionnat. Kathleen ne s'énerve pas, elle se contente de quelques mots, d'hochements de tête face à l'air niais Mr Sully. Elle n'ose pas lui hurler de nouveau dessus.

Tch.