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 Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn]

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MessageSujet: Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn]   Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn] 1400359500-clockJeu 21 Nov 2013 - 10:46



Låt oss tala ... om honom
Yeux rouges. Regard vague. Traits tirés par la fatigue et les larmes. Le petit rayon de soleil qui se promenait dans Prismver en gratifiant tout le monde de sourire lumineux ? En grève. Enfoui, au milieu d’un océan d’une tristesse atroce, une de celles qui vous broient le cœur douloureusement. Sans répit. Celles qui vous suivent la journée, vous font pleurer le soir et laisse place aux cauchemars pendant la nuit ; et quand ce ne sont pas des cauchemars, ce sont des rêves qui se brisent au réveil, avec une telle violence qu’ils vous laissent en morceaux.

Ton état laissait vraiment à désirer, tu te trouvais constamment un air pathétique et l’impression de passer ton temps à te morfondre ne faisait qu’ajouter la culpabilité à tout ce tas de sentiments qui bouillonnaient en toi. Rage, tristesse, colère, dépit, désespoir, échec. Même tes livres ne te sortaient plus de ta torpeur, tes pensées étaient sans cesse dirigées vers ce même événement, qui te paraissait à la fois impossible et trop réel.

Tu étais à peine passée devant la porte du cabanon, depuis que tu savais que tu n’aurais plus jamais l’occasion de le revoir. Le temps de déposer quelques fleurs, de signer un mot à sa mémoire, avant de repartir en vitesse pour ne pas craquer face aux autres. Ne pas pleurer dans les couloirs. Ne pas inquiéter ceux qui t’étaient chers et qui étaient toujours présent. Et te réfugier dans les cuisines, dans les bras de Betsabe, face à cette femme auprès de laquelle tu arrivais toujours à te confier. Etrangement, aujourd’hui, tu avais ressenti le besoin de te recueillir, quelque part. Finalement, tu t’étais dirigée vers la plage ; et comme cette fois où tu lui avais parlé pour la première fois, tu t’étais hissée hors de ton fauteuil pour finir dans le sable et tu avais joué avec les grains dorés, les laissant glisser entre tes doigts.

Tu avais ignoré les larmes qui emplissaient tes yeux, menaçant de couler à tout moment tandis que tu te rappelais le jeune homme merveilleux que tu avais rencontré ce soir-là. Avant Anshu. Quand il cherchait encore à gagner la lumière. Avant qu’il ne sombre peut-être même réellement. Tu ne savais pas trop après tout. Tu aurais voulu pouvoir te recroqueviller sur toi-même mais tes jambes mortes gisaient sur le sable, immobile.

C’est avec un sourire triste que te revint le fait que le t-shirt que tu avais conservé si longtemps était celui qu’il t’avais prêté ce soir-là, soucieux que tu n’attrapes pas froid après t’avoir emmené t’amuser dans l’eau. Et c’est la voix pleine de sanglots retenus que tu t’adressas à l’immense étendue d’eau qui te faisait face, comme si elle pouvait porter tes paroles jusqu’à lui.

« Jamais j’aurais dû te le rendre, ce t-shirt. Il a vraiment marqué nos adieux finalement ».

Superstition, bien sûr. Mais le fait que tu gardes ce t-shirt avait toujours eu cette signification, pour vous. Le lui rendre était synonyme d’adieu, sauf que quand il t’avait annoncé qu’il repartait en Ecosse, tu n’avais pas pu refuser de lui redonner ce qui lui appartenait, même si tu n’avais pas dissimulée, plutôt exagérée, la grimace que tu avais fait à ce propos. Finalement,  tu regrettais de n’avoir pas insisté pour le garder.

Vent qui souffle. Pas sur le sable. Tu te retournes pour apercevoir une silhouette qui ne t’est pas inconnue et qui, bien qu’encore trop éloignée pour que tu puisses voir clairement son visage, doit certainement être aussi brisée que toi, au moins à l’intérieur. Peut-être même plus, la jeune femme ayant toujours eu l’air de souffrir plus ou moins, sans que tu ne parviennes à savoir pourquoi. Tu lèves ton regard vers elle, ne cherchant même pas à cacher ce que tu ressens, ton sourire ayant décidé de déserter complètement ton visage, comme si tu cherchais à lui montrer la vérité bien douloureuse qu’il avait fallu que tu réalises. « Moi aussi je peux être brisée finalement. »
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MessageSujet: Re: Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn]   Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn] 1400359500-clockJeu 21 Nov 2013 - 21:47


“   Låt oss tala ... om honom    ”
Parlons ... de lui
 The way we bleed • Selphie Nyström  





Cette nuit avait été terrible. Hantée de cauchemars. De chimères aux crocs acérées. De cette brume qui enlaçait les corps pour leur tordre le cou. Selwyn s’était réveillée à plusieurs reprises en sueur et les idées embrouillées, incapable de discerner ce qui était illusion et réalité. Le cœur battant, serré par l’angoisse dans cette obscurité, elle tentait vainement de se rendormir. Elle se sentait seule et abandonnée. Ce n’est que temporaire, il a juste été viré, ça lui a toujours pendu au nez. C’est normal qu’il ait besoin de retourner voir sa famille, elle doit lui manquer. Sa famille. Sa famille. C’était lui sa famille. Sa seule et unique famille.

Les rayons du soleil traversaient à peine la grisaille des nuages. C’est Salam’ qui vint la réveiller. Elle grogna et avec de longues cernes sous les yeux, elle sortit. Elle sortit avec une douleur insupportable au niveau de son poumon droit. Elle avait du mal à respirer. C’était une douleur diffuse, impossible à localiser mais qui l’irradiait de part et part. Elle sortit et elle vit les drapeaux verts s’agiter au grès des bourraques. Elle se demanda ce que les C avaient encore bien pu faire. Puis elle croisa des regards. Des regards éteints, mornes ou d’autres presque soulagés. Elle ne comprit pas. Elle ne comprit pas jusqu’à arriver devant cet autel. Le parfum léger des fleurs. Des bougies qui restaient allumées comme par magie. Une photo. Explosion.

Un, battement de cœur, deux, battement de cils, trois, inspiration. Un. Deux. Trois. Plus rien.

Le temps suspend sa course et les éclats de verre la pénètrent de part en part. Déchiquètent tous ses tissus. Entaillent et mordent. Détruisent et éparpillent les miettes. C’est un cauchemar, c’est un cauchemar, LAISSEZ MOI ME REVEILLER ! Intérieurement, elle hurlait, criait, devenait folle mais en réalité, elle était statique face à cet autel, la lèvre inférieure prise de tremblements, les yeux vides et les cheveux emmêlés par le vent. Elle était là et fixait ce regard si intense imprimé sur un vulgaire morceau de papier. Et son cœur refusait de battre. Ses poumons refusaient de se gonfler d’air. Son sang avait cessé de galoper dans ses veines. Elle ne sait pas si elle a crié. Si elle est restée muette de stupeur. Elle est peut-être tombée à genoux. Elle est peut-être restée debout, paralysée par ce que représentait cette putain de cérémonie. Et les gens passaient autour d’elle en baissant le regard, comme pour ne faire face à cette cruelle vérité. Elle aurait pu mourir. Mourir sur le champ. Laisser son corps s’écraser sur les pavés. Mais non. Implosion.

Un, le cœur se fracasse. Deux, brûlure des larmes qui ne couleront pas. Trois, déflagration.  Le diaphragme prit de soulèvements incontrôlables, elle suffoquait. Elle s’étouffait, elle se noyait dans la douleur.  Les ténèbres la saisissaient par les chevilles et la tiraient vers ses filets. Drew… Murmure de désespoir. Selwyn ne pleura pas. Elle en fut incapable. Elle, elle qui s’offrait enfin au bonheur se voyait de nouveau placée dans la cage maudite du chagrin. Un chagrin infini.


Your hero is dead.

Your love is dead.

You died with him.


Elle s’enfuit. Elle fuit cette photo et ces gens. Elle courut pendant plusieurs heures jusqu’à tomber d’épuisement au bord d’une des falaises. Elle s’écorcha le visage sur les rochers et les colora de pourpre. Et à quelques mètres de son visage, les roulis ravageurs de la mer déchainée. Elle aurait pu mourir mais la douleur était trop tangible. Trop présente, trop dévastatrice. Elle n’arrivait pas à se concentrer sur autre chose que son cœur s’écrasant comme un dingue contre sa cage thoracique. Comme s’il voulait jaillir de son corps et plonger dans cette étendue d’eau furieuse pour calmer la brûlure qui l’irradiait. Pourquoi fallait-il qu’on l’abandonne à nouveau ? POURQUOI ? POURQUOI ELLE ? Elle aurait pu mourir en se laissant glisser au bord de ses rochers. Elle serait tombée de la falaise et se serait brisé la nuque. Ou bien elle se serait noyée. Mais non, elle était couchée sur le granit et ne parvenait pas à esquisser le moindre mouvement, ses muscles étant totalement tétanisé après la course folle qu’elle avait entreprit contre ses démons. Mais elle avait faiblit et ils étaient là pour la dévorer. Pour finir le sale boulot.

La suite de cette journée fut confuse. On la retrouva ou elle y retourna d’elle-même mais le fait est qu’elle finit dans son lit. Et elle y resta. Pourtant aujourd’hui, elle était sur ses deux jambes. D’une maigreur effroyable, le teint livide et les yeux vidés de toute substance mais elle était debout. Elle avait tout ramassé dans sa chambre. Tous les dessins de lui qui trainait. Tous. Elle ne pouvait pas les garder. Elle ne pouvait pas. Elle ne voulait pas. Certainement regretterait-elle ce geste un jour. Mais peu importe. Les traits de son visage étaient marqués au fer rouge dans sa mémoire. Elle ne parviendrait jamais à les oublier. Les angles durs de sa mâchoire. La douceur de ses lèvres qui embrassaient sa cigarette. Et l’éclair frappant dans son regard d’homme. Les bras chargés, elle se dirigea vers la plage. Le lieu de leurs retrouvailles. Ce foutu collier. Un symbole. Illusion. Les yeux flous, elle ne remarqua même pas la silhouette assise dans le sable. L’odeur de l’alcool lui irritait le nez. Du whisky. Elle avait retrouvé une de celle qu’il avait explosé par terre le soir de la fête de Jim. Le soir où il a mis Anshu à genoux. Le soir où il lui a dit qu’il l’aimait.
Tel un robot, elle avançait avec détermination. Elle lâcha le paquet de feuilles sur la plage. Le cri des mouettes. La colère du vent. Du coin de l’œil, elle remarqua alors le fauteuil roulant et un couteau lui perça le cœur. Selphie. Les yeux rougis par ses larmes qui ne demandaient qu’à couler, elle la fixa quelques secondes avant de sortir de sa poche le briquet qu’elle avait emmené. Regard vers les cieux, vers son âme peut-être.

Gaz. Étincelle. Flamme.

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MessageSujet: Re: Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn]   Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn] 1400359500-clockJeu 28 Nov 2013 - 12:57



Låt oss tala ... om honom
La jeune fille ne semblait pas faire attention à toi, avançant vers l’étendue infinie qui vous faisait face, bouteille à la main. Est-ce qu’elle comptait noyer son chagrin dans l’alcool ? Est-ce qu’elle l’avait déjà fait ? Cela ne te regardait pas Selphie, en rien, elle avait tout à fait le droit de céder à la tristesse et à la colère, chacun sa façon d’y faire face ! Tu avais, jusqu’à aujourd’hui, préféré mimer l’ignorance, essayant d’oublier qu’il n’était pas juste parti, mais qu’il était mort, son décès ayant un arrière-goût de définitif bien trop âcre pour toi. Tes yeux se perdirent sur le visage de Selwyn, ses traits tendus, ses yeux rouges remplis de larmes plus ou moins contenus, le manque évident de sommeil que tu supposais dû aux cauchemars. Tu avais presque l’impression de voir le même visage que celui que tu croisais tous les matins dans le miroir.

Elle alluma un briquet et ton regard se porta vers la flamme qui en jaillissait. Ça ressemblait à un hommage. Tu ne savais pas réellement ce que c’était, tu n’étais pas dans la tête de ta camarade pour le savoir, tu essayais simplement de trouver un sens à ses actions en te référant aux tiennes. Dans n’importe quel cadre, tu étais à peu près sûre de ne pas pouvoir le faire, vos façons d’agir étant assez différentes, mais dans cette situation précise, tu avais l’impression que, pour la première fois, tu pouvais comprendre la brune.

Tu avais souvent cherché à briser les barrières  qu’elle établissait entre elle et le monde, tu avais obtenus quelques sourires, de légères discussions, mais jamais elle ne t’avait vraiment laissé l’occasion d’entrer dans son monde et il s’agissait de quelque chose qui te frustrait réellement. Tu avais l’impression qu’elle avait besoin d’aide, sans laisser les gens l’aider. Tu ne savais rien d’elle au final, si ce n’est qu’actuellement, elle était brisée.
Tu n’osais pas réellement prendre la parole, ayant peur de la déranger. La plage était assez grande pour que vous y soyez toutes les deux, vous pouviez très bien rester chacune de votre côté et si, toi, tu ressentais le besoin de parler, ce n’était peut-être pas son cas. Peut-être pas du tout. Tu ne savais même pas vraiment comment engager la conversation à vrai dire. Un soupir s’échappa de tes lèvres tandis que tu enlevais le sable de tes jambes dans un geste inconscient, perdue dans tes pensées.

Colère, tristesse, impuissance, détresse. Tu attrapas ta lèvre inférieur avec tes dents et te mis à la torturer furieusement. Au final, la meilleure solution était peut-être simplement de lui poser la question. Finalement, incapable de t’en empêcher, ta voix s’éleva en filet, bien loin de la voix douce et assurée de la rayonnante Selphie.

« C’est … pour lui ? ». Un silence hésitant, presque pesant. Tu déglutis. « Tu veux en parler ? ».

Il y avait un risque non négligeable que la réponse soit un non catégorique. Ce que tu ferais dans ce cas ? Tu n’en savais rien. Peut-être que tu partirais dans un monologue au risque de la voir te demander d’arrêter. Peut-être que tu reprendrais tes réflexions silencieuses. Ou bien peut-être que tu irais retrouver quelqu’un avec qui tu puisses discuter. Betsabe. Nemesis. Shawn. N’importe qui. Ou tu irais dormir, au risque de voir ton sommeil perturbé par des cauchemars ou par ces rêves qui te donneraient presque envie de ne pas te réveiller, parce que dans ceux-là, tout est encore au mieux dans le meilleur des mondes.
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MessageSujet: Re: Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn]   Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn] 1400359500-clockJeu 28 Nov 2013 - 18:56


“   Låt oss tala ... om honom    ”
Parlons ... de lui
 The way we bleed • Selphie Nyström  




Ce n’était pas un hommage. Ce n’était rien de plus que le moyen d’exulter. Faire jaillir cette peine. S’opérer à cœur ouvert. Ou du moins essayer, quitte à mourir ensuite d’une infection. Selwyn et Drew. C’était une évidence. Comme le jour succède à la nuit. Obviously. Ou du moins avant qu’il ne plonge tête la première dans le gouffre. Elle aurait aimé le retrouver avant que la souffrance ne l’assaille, avant qu’il ne fasse voler en éclats toute la pureté qui l’illuminait. Elle aurait aimé savoir qu’il avait été intégré ici, qu’il ne l’avait pas abandonné alors qu’ils n’étaient qu’enfant. Elle se fait du mal en croyant que si elle avait fait plus attention, elle aurait pu le sauver. Mais on ne peut pas avancer en vivant au conditionnel. Elle ne peut pas réécrire le passé. Le destin a choisi. Le destin a tranché. Le destin l’a brisé en deux, par cruauté.

Alors elle se tenait là aujourd’hui, tous ses dessins éparpillés sur le sol et un briquet à la main. Elle fixait le ciel comme pour qu’ils donnent leur accord. Encore une stupide croyance que de penser que les âmes vont veiller parmi les étoiles. Quelle stupide croyance de croire que son père et Drew la regardent patiemment. Pour Drew, elle n’était que l’amie de l’ombre. Sarah était sa petite amie. Selphie était sa gardienne, sa raison. Jim son ennemi de toujours. Blaze était son plan cul. Anshu était quelqu’un d’indéfinissable mais d’essentiel, son oxygène. Mais Selwyn ? Selwyn c’était celle à qui il avait dit « je t’aime » au milieu d’une bagarre. C’était une vague amie. Elle était une parmi tant d’autre sur lesquelles il avait posé ses lèvres d’homme et à qui il avait joué son numéro de charme. Rien. Rien de plus qu’un fantôme brisé qui errait désormais pour essayer d’apaiser la peine due à la perte de son amant. Elle serra les poings et se mordit rageusement la lèvre intérieure. Elle n’était rien. Elle n’était plus rien.

« C’est … pour lui ? Tu veux en parler ? »

Elle tourna son visage de glace vers la blonde. Assise dans le sable. Loin de son fauteuil. Si vulnérable. La Népalaise serra les dents jusqu’à avoir mal. Pendant un bref instant, toute sa peine illumina ses yeux. Ils devinrent plus vivants, brûlants, torturés, massacrés et douloureux pour celui qui assistait à la scène. Puis brutalement, ils redevinrent vides. Livides. Cadavériques, comme ayant succombés à leur blessure. Elle ne prit pas la peine de répondre à la question. Selwyn n’était plus humaine, c’était une machine programmée pour détruire ses souvenirs. Comme si c’était possible… Alors d’un coup de dents, elle arracha le bouchon de la bouteille de whisky et la vida sur ses dessins. Le liquide ambré se répandit sur le papier, l’imprégna, noya l’encre et diffusa les courbes faites au crayon. L’odeur de cette alcool lui écrasa le cœur, le tordit, le martyrisa. Des flashs lui revenaient en tête. La fête de Jim. La trop grande dose qui roulait dans ses veines. Son escapade dans la fontaine. Ses cris entre les arbres. L’étreinte rapide et glacée d’Anshu puis son sang, partout. Elle ne voulait pas se rappeler, non, [size=9]non, non… Des frissons escaladaient sa colonne vertébrale. Les nausées commençaient à secouer son cœur.

Elle prit un dessin. Le regarda quelques secondes. Elle se souvenait très bien de ce jour. Une après-midi pluvieuse. Il révisait à ses côtés et pendant qu’elle lui faisait croire qu’elle résolvait ses exercices de maths, elle le dessinait. Sa concentration. Son regard si vibrant porté sur cette feuille de papier. S’il avait pu, ce stupide papier aurait rougi. Parce que quand Drew vous regarde, cela vous transperce de part en part. One, two, three, four. Gaz. Étincelle. Flamme. Le dessin se consumait lentement. Les flammes le grignotaient doucement, elle noircissait sa bouche. Brunissait ses joues. Lentement, lentement elle progressait, se nourrissant du bonheur qui émanait de ces instants figés sur ces pages. Le feu lui léchait d’ailleurs les doigts mais la belle ne ressentait rien. Elle n’était qu’absorbée par ce regard qui même en noir en blanc sur son esquisse lui paraissait aussi bleu que la mer une belle journée d’été. Un sourire étira légèrement ses lèvres puis la souffrance revint, encore plus assassine. Ses doigts que déjà les cloques parsemaient lâchèrent la feuille qui tomba sur les autres et dans un grognement sourd, les flammes savourèrent l’offrande de Selwyn. Elle recula et fixa ce brasier mordoré dévorer leurs moments de plaisirs, leur désir d’avenir et de lumière. Ce feu serait la dernière lueur que la brune verrait avant de sombrer inexorablement dans les abysses. Et cette lumière lui brulait la rétine. Elle lutta, elle essaya de lutter le plus longtemps possible avant de fermer l’écran de ses paupières, laissant s’échapper une larme aux creux de ses yeux couleur d’orage.

Et elle ne pensa même pas à Selphie. Comme si son cerveau s'était confiné dans son petit monde. Un monde stérile et peuplé de monstres.


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MessageSujet: Re: Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn]   Låt oss tala ... om honom - Parlons ... de lui. [Selwyn] 1400359500-clock
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