La salle des miroirs. Le calme. Il n’aurait jamais cru se retrouver à cet endroit une seconde fois. Enfin si, il aurait pu y retourner, maintes et maintes fois encore. Il aurait pu s’abandonner dans ce labyrinthe de reflet jusqu’à en mourir, même. Mais. Mais pas après sa mort. Parce que c’était aussi nuisant qu’un paquet de clopes. Mais alors, pourquoi s’y retrouve-t-il, là, à l’heure actuelle ? Pour observer dans quel état pitoyable il est. Masochiste.
C’est aussi pour penser. Pour penser, se remémorer, réfléchir. Se remémorer de tous ces moments passés en sa compagnie. Même c’est c’est douloureux. Masochiste. Même si c’est douloureux, même si ça a le même effet qu’un poignard droit dans le coeur. Dans tous les cas, il n’a aucun autre choix que celui de se rendre à l’évidence. Drew est mort. Tu ne peux plus rien faire, Anshu. Et les Larmes et la Dépression ne changeront strictement rien.
Oui. Oui. On me l’a toujours dit. On a jamais utilisé d’euphémisme. On a jamais prit de pincettes. Ta mère est morte, point barre. Les morts ne reviennent pas à la vie, c’est tout. Et encore aujourd’hui, j’aurais voulu qu’on me redise ces mots. Ces mots qui m’assaillaient, autrefois. Ces mots qui m’achevaient, autrefois. Oui, ça m’aurait donné du courage. Ca m’aurait sans doute aidé. J’attendrais ces mots. J’attendrais même que ma chair entre en putréfaction, s’il le faut. Car oui, je continuerais de penser à Drew. Il continuera d’hanter mes pensées, et ce, jusqu’à ma mort. C’est ainsi. C’est une ligne de mon destin qui a déjà été tracée. Quoi que je fasse, quoi que je dise, il sera là. M’abandonnant à cette folie, la folie de cette hantise, la folie de cette douleur. Devrais-je te détester davantage, Drew ? Même mort, tu continues à me rendre la vie impossible. Pourquoi m’empêches-tu de faire comme si on ne s’était jamais connu ?
Ah. Je n’ai pas besoin de lui poser la question ; je connais déjà la réponse. Parce que je l’aime. Et que même autant de temps ne pourra servir à me faire oublier ça. Aux moments qu’on a passés. Et je ne regrette rien. Je ne retournerais pas dans les bras d’Aleksander. Je n’irais pas recoller les morceaux avec Selwyn, je n’essaierais même pas. C’est vrai, elle l’a elle-même dit, on vit la même douleur. Mais je n’ai nul besoin de ton soutien, je n’ai besoin du soutien de personne, mis à part ma propre personne. J’ai toujours été seul, ça a toujours été un choix.
Il observe son reflet. De haut en bas. Puis, un sourire dont il n’a jamais connu lui-même orne ses lèvres. Son regard se détourne quelques instants du miroir. Encore son reflet. Ah. Il a l’air moqueur. Moqueur envers lui-même. Comme s’il était séparé en deux parties, comme s’il possédait ce genre de clône en lui même.
L’Anshu mélioratif. L’Anshu péjoratif. Et c’est le mélioratif qui se moque de son opposé. Ses doigts se cramponne au miroir droit devant lui, arrachant alors ce genre de crissement tellement désagréable que provoque une peau moite contre une glace.
Il pose son regard sur le sol. Cligne des yeux, rien qu’une fois, puis, en les rouvrant, il aperçoit cette texture vermeille. Tout. Ses vêtements, ses cheveux, les fragments de miroirs brisés jonchent le sol. Du sang. Partout. Il pose machinalement ses yeux sur le miroir. Puis, il aperçoit sa silhouette. Sa canine lacère alors sauvagement sa lèvre, plaquant ses mains sur ses yeux. Il halète. Comment ce souvenir tellement victorieux peut-il se transformer en cauchemar ?
Il ôte alors ses mains de ses yeux, laissant ses iris ensanglantés embrasser les lieux. Tu deviens fou mon pauvre Anshu. Il secoue rapidement la tête, faisant alors quelques pas.
Attends un peu. Il plisse les yeux, glissant ses yeux sur toutes les glaces entourant son champs de vision. J’aurais juré… Des pas. Quelqu’un s’approche. Qui ? Sarah ? Non. Selwyn ? Non. Ashley ? Non. Drew…? Comme s’il y croyait vraiment. Il se retourne alors.
Écarquillant tout d’abord les yeux, il recule légèrement d’un pas, surpris. Ce n’est pas lui. C’est quelqu’un d’autre. Quelqu’un possédant une cicatrice sur toute la surface gauche de son visage, amèrement éclairé par des iris ambrés. Frissons.
Un visage qui semblait être rongé par l’agonie.
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 0:17
Destin.
Je cours à toute vitesse, glisse, dérape, reprend ma course. Bordel bordel bordel... C’est où ? Je regarde les portes, j’y comprend rien. Les chiffres sont pas dans l’ordre, y’a des salles où y’a rien écrit... Les élèves chuchottent sur mon passage, j’ignore. Pas le temps d m’en préoccuper, j’ai déja un quart d’heure de retard, et c’est mon premier cours dans cette matière, génial... Comment me taper l’affiche devant un prof qui va tout de suite me juger négativement, et comment bien me faire remarquer par toute la classe, comme si voir leurs yeux ronds toute la journée d’hier ne m’avait pas déja suffit. Je cours, essai de me remémorer le plan que j’ai oublié au cabanon - ça devrait être ici. Je pousse la porte avec force, sans prendre le temps de toquer, et me retourne instinctivement face à elle pour le refermer et cacher le plus possible mon visage de la vue des autres.
... Mais y’a pas d’autres. Au lieu de ça, je tombe sur un miroir. Un couloir de miroirs. Je quitte des yeux mon reflet désagréable, reportant mon attention sur la poignée pour faire demi tour, m’étant visiblement trompé de salle, mais celle-ci refuse de s’ouvrir. Je fout un violent coup d’épaule, la tourne dans tout les sens, mais pas moyen. Je suis comme enfermé à clé par une porte que je viens d’ouvrir il y a quelques secondes. Peut-être que... «SALLE DES MIROIRS - Attention, si vous entrez, vous devrez vaincre le labyrinthe pour en ressortir.» Les lettres flottent dans mon esprit, et je revois distinctement ces lignes sur le plan de l’école. «Fais chier !» Je frappe la porte, appelle au travers, mais rien. Donnant un dernier coup de poing dans le bois, plus par rage que par espoir de l’ouvrir, je me tourne vers le couloir de miroirs, prend une inspiration agacée et avance. Je marche vite, je regarde droit devant moi, tentant de ne pas attarder mon regard sur ma brûlure qui semble scintiller tout autour de moi, sur le moindre reflet. Je ne réfléchis pas, je me contente d’avancer. Ca sert à quoi de réfléchir dans un labyrinthe ? J’prend des directions au pif, agacé, vraiment agacé. Pas que ça à fouttre, merde, j’ai pas assez de patience pour faire ce genre choses !
Je marche, bras croisé, ma mauvaise foi légendaire gouvernant mon esprit. Et je soupire, et je râle, grognant presque à chaque fois que je tombe nez à nez avec ce monstre hideux. Et je perd patience, une patience que je n’avais déja pas en entrant, une patience que je n’ai jamais eu. « Marre, marre, marre ! Putain !» Et il a fallu que je soit seul ! Normal, putain, mais quel endroit merdique ! Personne ne doit venir ici, seul les gros noobs comme moi peuvent se retrouver à entrer la dedans. Et voila, je suis en train de rater mon premier cours de maths, et on m’a dit que la prof était une grosse teigne, gé-nial ! Je grogne inlassablement, comme-ci ça pouvait arranger les choses.
Je m’arrête. Quelqu’un. Un mec, plus grand que moi. Il est bizarrement sappé. Mon regard, un sourcil haussé, fait un rapide tour de sa dégaine, s’attardant une seconde sur ses cheveux tombant jusqu’au sol. Je replonge mon regard droit dans le sien, rouge. Chelou. Mais j’ai ni le temps ni l’envie de m’attarder sur de tels détails. «Hey, aide moi à sortir.» Fais chier la politesse, on va pas se faire des courbettes pendant des heures non plus. «Vite, j’suis pressé. S’il-te-plaît.» C’est VRAIMENT parce-que j’ai besoin de lui. Allez putain, pourquoi tu me regarde comme ça ? Tu vas buger encore longtemps sur ma cicatrice ducon ? Je jette un coup d’oeil à ma montre, m’impatiente, soupire.
Ouais, j’suis pas agréable, je sais. Des fois, ma famille m’appelle le Prince. j’suis pas patient, et quand j’demande un truc, j’veux qu’on me le donne de suite. Si c’est ça être un Prince, alors oui, j’en suis un. Et lui, c’est qui ?
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 13:39
scarface
Cette cicatrice n'était pas dégoûtante. Elle était juste repoussante. Incroyablement repoussante. Mais son visage ne démontre pas l'once de réticence. Il le fixe, nonchalant, l'écoutant déblatérer ces plaintes, déçu. Déçu que Drew ne se soit pas présenté à la place. Mais ce garçon lui ressemble, rien qu'un peu. Pas les yeux et encore moins l'allure, mais peut-être les cheveux. Oui.
Tu me casses les oreilles. Comment pouvait-il réellement être affolé à l'idée d'être perdu ici ? C'est vrai, même si ça parait un peu glauque, c'est tellement plus calme que d'être dehors, entouré d'élèves. Mais ça. Mais ça, je pense que je suis le seul à le dire. En réalité, je me fiche des autres. Je n’aime pas être entouré de gens, mais je vis avec. Dans cette salle, je suis entouré par mon reflet. Noyé par les souvenirs. Ah.
Mais ce reflet doit être d’autant plus dégoûtant pour toi, non ? Toi qui observe cette cicatrice. Tu ne dois pas en être spécialement fier. Qui sera heureux d’avoir ça encré sur soi, à vie ? Personne. Et je suppose que voir ce reflet sans aucun échappatoire doit être d’autant plus désagréable.
Je ne sais pas comment sortir d'ici. La sortie change de place à chaque fois. Il soupire, plongeant son regard dans le sien pour le détailler. Il était étrange. Il dégageait quelque chose de tellement... tellement bizarre. Je ne saurais dire si c'est positif ou si c'est négatif, et encore plus si ça m'est familier ou non. C'est juste une aura indescriptible. Je ne sais pas s’il paraît fort. Je ne sais pas s’il paraît faible. Mais tout ce que je sais, c’est que son visage dégage quelque chose de douloureux. Comme une nuée ardente s’échappant d’un volcan, son visage qui a l’air tellement usé semble venir me coller à la peau et ronger chaque parcelles de ma peau. C’est désagréable, c’est… c’est frustrant. Mais c'est sans doute à cause de sa cicatrice. Parce qu'il n'a sans doute jamais vu ça nul part, ça fait peut-être tout drôle. Hm. C'est sans doute ça. Il n'a ni vu sa cicatrice ni sa propre tête, d'ailleurs.
T'es nouveau ici ? Je suppose que tu t'es égaré en chemin. Il ne se gêne jamais pour poser une question. Il ne prend pas de pincettes, car on n'en a jamais prit avec lui. Et si ça lui chante, il ira lui tripoter la cicatrice. Mais il n'en faisait rien. Car il lui était inconnu, et qu'il avait trop jugé sur l'apparence physique et non mentale. Il ignore également la nature de son pouvoir.
Mais il a quelque chose de Drew. Vraiment. Je ne sais pas. Peut-être est-ce la sensation d'être dans la salle des miroirs qui sécrète en lui cette sensation ? Sans nul doute. Il va même confondre ce pauvre Drew par un sale gars au visage brûlé.
Son regard vrille sur les miroirs. Son reflet n'est plus seul. C'est ce garçon qui était apparu. Il ne peut ôter ses yeux de cette cicatrice. Et ses lèvres lui brûlent, comme si on avais déversé de l'acide citrique dessus. Ça lui brûle, il a envie de connaître la cause de.. de ça. Mais il n'en fait rien. Il n'a même jamais rien fait. Il ne fait plus rien. Il reste anormalement sage. Anormalemen droit. Comme si des chaînes entourait ses membres, l'incitant à ne plus être libre. Et c'est ça. C'est ce lion entravé par une cage, par ces barreaux. Et il rugit. Et il erre. Erre dans sa maigre cage.
Alors, il fait un pas en sa direction, puis deux, puis trois. Il observe sa brûlure de plus près. C'est bel et bien du dégoût. C'est dégueulasse. C'est repoussant. C'est... C'en est même gerbant. Il détourne le regard, une faible grimace ornant alors son visage. Je n'ai sans doute jamais été dégoûté autant par une personne. On peut vraiment dire que la nature ne l'a pas gâté. Comment peut-il vivre avec ça sur la gueule ? ... Erk.
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 15:49
Je ne vais pas te laisser... .
« Hey, aide moi à sortir. ...Vite, j’suis pressé. S’il-te-plaît.» « Tu me casses les oreilles. »
Je croise les bras, fronce les sourcils, le fixant. C’quoi ce mec ? Il se prend pour qui lui ? Je m’apprête à lui dire de se bouger, que je suis, genre, réellement pressé, mais il est plus rapide. « Je ne sais pas comment sortir d'ici. La sortie change de place à chaque fois. » Je craque, lève les mains, faisant mine de broyer quelque chose entre elles, pestant. « Raaaah c’est pas vrai, c’est l’enfer cette école ! » Je me détourne de lui, réfléchissant. Non, je ne sais pas rester de marbre, je ne sais me tenir, je ne sais pas être patient, et ce satané reflet qui me...lk,jnhbgvbh. Je n’ai pas le choix, mes yeux sont forcés de se poser sur ma figure hideuse ou sur lui, qui a, genre, réellement, une tête de gros con. Je croise de nouveau les bras, trépigne sur place, insultant l’abruti qui a imaginé une telle salle. Je fini par me taire, prenant conscience que l’autre est silencieux et m’observe depuis toute à l’heure. Je le fixe à travers une glace, d’un oeil mauvais. Il me fixe. Il regarde ma cicatrice, ça se voit. Je détourne les yeux, agacé. Ce mec ne me sert à rien si il sait pas où est la sortie, inutile que je reste là à me laisser observer par ce con. « T'es nouveau ici ? Je suppose que tu t'es égaré en chemin. » Captain Obvious est parmi nous ! J’prend pas la peine de répondre, détourne de nouveau le regard pour fixer le sol, le temps de me décider : est-ce que je le largue ici ou est-ce que j’fais route avec lui, sachant qu’il sait à quoi ressemble la sortie et a peut-être deux-trois conseils pas trop cons. Raah, fais chier. J’lève de nouveau les yeux vers lui, bras croisés, et l’observe. Il a la tête haute, me regarde froidement. S’est pris pour un Prince ou quoi ? Je soutiens son regard, farouche. Parce-que chez les Bolton, on se laisse pas faire. Alors il s’approche de moi, réduisant à néant le peu de distance qui nous sépare. Il se penche vers moi et... observe ma cicatrice. J’vais lui en mettre une.
Habituellement, on la fuit du regard. On fixe mon oeil saint, comme si l’autre n’existait pas. Hypocrisie. Et quand je fais allusion à ma cicatrice, on minorise toujours. Oh, ça se voit pas tant que ça, oh, c’est pas si moche. Et ta soeur elle est pas si moche ? J’ai horreur de cette hypocrisie. Et lui, c’est l’inverse. J’ai toujours pensé que je préferait clairement qu’on la regarde plutôt que de faire semblant de ne pas la voir. Mais c’est bien la première fois, en six ans, qu’un inconnu ose la regarder avec si peu de discrétion, et sans prendre la peine de cacher le dégoût qui le prend. C’est osé. Ce mec en a dans le froc, malgré sa tignasse de gonzesse. Et je pensais qu’un regard honnête serait plus agréable que tout ces regards hypocrites, mais je me trompais. C’est lourd. C’est désagréable. C’est pesant. Il est là, tout près de moi, moi qui déteste tout contact, toute proximité. Il est tout près et regard avec dégoût mon visage, sans s’en cacher. Ca m’énèrve. Ca me blesse. Son regard est comme une lame qu’il a l’air de s’amuser à tourner dans mon coeur, lentement. C’est la première fois que je rencontre une telle personne. Son comportement est à la fois fascinant et exécrable.
«Erk.»
Limite. Je le tolérais sur la frontière, mais là, il l’a dépassée. Et en résulte mon poing qui se serre et s’écrase sur son nez avec violence. Reflex. J’ai même pas eu le temps d’y penser, ça s’est fait tout seul. Je le fixe alors qu’il porte ses mains sur son nez, saignant. « Blaireau. » Quitte à être dans l’école de Drew, autant que je reprenne ses expressions favorites. Et sans un mot, je recroise les bras et fais demi-tour, m’éloignant de lui. Purement et simplement. Qu’il vienne se venger, je saurais le recevoir. Autant que mes cours de Kung-Fu me soient utiles.
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 17:26
scarface
Il en profite pour passer ses yeux sur cette chevelure tellement familière. Son coeur bat. Pourquoi faut-il qu’une tête de con comme ça ait ces cheveux ? Mais il ne s’en préoccupe pas. Parce qu’il ne peut pas s’en préoccuper, là, tout de suite.
Son poing qui entre en collision avec son nez. Ah. Douleur. Les deux mains plaqués sur son nez ensanglanté, et il n’en fallut peu pour qu’il s’écrase au sol. Il recule. Quelques goûtes de sang glissent, s’échappent et s’écrasent sur le sol. Sa vision semble trouble. Ah. Douleur. Ses yeux sont écarquillés, rivés sur le sol. Il pousse un gémissement, incompréhensible. On peut dire que ça faisait longtemps qu’il ne s’était pas mangé de beigne comme ça. Depuis que Drew était mort. Ça remet les idées en place. Mais c’est toujours ainsi, Drew ou un autre, ça ne lui a jamais plu. Mais cette fois-ci, il ne se laissera plus faire. Resté enfermé autant de temps en train de pourrir dans un cabanon, il ne peut que reprendre du poil de la bête.
Blaireau. … Wait. Ses jambes flageolent. Attends. Je rêve. Il laisse une de ses mains ensanglantés longer le long de son corps, laissant le sang goûter. Il arrête littéralement de respirer. Non. Sa respiration est saccadée ; il halète presque. J’ai mal. Mais. Mais… Il sent la rage comme les larmes lui monter aux yeux. La rage qui accentue toujours plus la teinte de ses iris. Il lève le regard vers lui, lentement. Qui est-ce réellement ?
Son regard observe à présent son propre reflet pitoyable dans le miroir. Ah. Oui, pathétique est le mot adéquat. Je ne ferais pas l’usage de ma magie. Pas ici. Je vais me montrer plus intelligent. J’ai toujours foncé la tête baissé, partout. Je ne me suis jamais réellement fixé un plan net et précis dans ma tête, non. Et j’ai été bien bête. Il ferme ses yeux, avec force. Blaireau. ... Drew. Drew.
Ce gars me rend perplexe. Il me rend rageux et perplexe. Non, rageux perplexe et dégoûté, même ! Mais je ne suis pas Anshu Agni Kyô pour rien. Même à terre, je continuerais à me battre. Or, je ne suis pas à terre. Raison de plus pour ne pas abandonner.
Sa main reste collée à son nez qui ne cesse de laisser s’écouler du sang, ce dernier se frayant même un passage entre ses doigts pour glisser le long de son poignet, arrêtant sa course sur ses bracelets. Mais j’ai mal. Le sang de son autre main est déjà sec. Cette sensation tellement désagréable. Je déteste ça. Mais si je ne me dépêche pas de reprendre mes esprits, je vais le perdre de vue. Il y a trop de miroirs.
Et il alterne, parce que c’est nécessaire. Sa main cicatrisée laisse place à son tour à la luminosité et sa main gauche reprend le relais, couvrant son nez. J’ai encore mal, la douleur ne s’estompe pas. “Tu es un enfant courageux, Anshu.” Mon cul. Il relève la tête, passant ses doigts tâchés dans sa chevelure. Ce n’est que du sang, mon sang.. Et il s’avance, lentement. Il a sans doute déjà remarqué que je le suivais. Mais cela m’importe peu, parce que…
Il tend rapidement sa main en sa direction, entourant son épaule de sa paume emplie de sa texture rougeâtre. Il ne lui laisse pas le temps de réagir, le contact est bref. Rapidement, il referme son poing sur son épaule, comme s’il arrachait quelque chose, ramenant sa main vers lui. Il ne sourit pas. Quand Anshu le fait, ce n’est jamais une partie de plaisir.
Puis, il recule rapidement, le poing fermé. Tant d’années. Ça fait tant d’année que je n’avais pas fait ça, réellement. Il ne compte rien garder.
La pire des punition n’est pas de se faire tabasser, non. ... Je l'ai. C’est de se faire priver de son pouvoir durant une durée totalement indéterminée.
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 18:06
Destin.
J’avance, énervé. Je ne hais pas ce type que je viens de frapper. Il m’est totalement égal, il n’est qu’un con parmi tout les autres. Il a juste plus de mordant. Ou il est juste encore plus con que les autres. Bref, ce petit incident m’est déja sorti de la tête - sert à rien que je pense à lui plus que nécessaire, ce mec ne vaut rien, et on a rien à faire ensemble.
Je continue d’avancer, toujours sans réfléchir, espérant simplement être chanceux. Quand à mon reflet, j’apprend chaque seconde à le voir sans le regarder. J’essai de ne pas y prêter attention, même si c’est diablement difficile quand il se multiplie tout autour de soi.
Des pas, qui me suivent. Un coup d’oeil sur les côtés. Je vois son reflet, derrière moi. Il marche d’un pas rapide, une main sur le nez, mais ne semble pas si haineux qu’il le devrait. Du moins, il n’a pas la tête de quelqu’un qui s’apprête à me frapper. Néanmoins, je reste sur mes gardes. Il pose sa main sur mon épaule. Il va me retourner et me frapper. Je me prépare à riposter.
Mais non. Au lieu de ça, il ferme le poing et l’extirpe de moi. L’extirpe ? Mais extirpe quoi ? Ma main s’est violemment plaquée contre le miroir le plus proche, ma tête est baissée, ma respiration est saccadée. J’ai sentis... J’ai sentis quelque chose s’élever en moi, une sensation remontant de la pointe de mes pieds jusqu’à mon torse, puis mon épaule, et quelque chose me quitter. Je me sens vide, vidé de mon énérgie ou de... je ne sais quoi, je n’ai jamais ressenti ça.
«... Je l'ai. » Je lève vers lui un regard d’incompréhension, mêlé à l’inquiétude. « T’a quoi... ? Qu’est-ce que tu m’a fais... ? » Je ne me sens pas fatigué en réalité. Juste... Vidé de quelque chose, sans que je ne puisse identifier quoi. Je lâche le miroir, y laissant la trace de mes doigts, et me tourne vers lui avec méfiance. Mais c’est qui ce mec... ? « Est-ce que... ? » Je fronce les sourcils, dirige ma main sur le côté, loin de nous, et me concentre pour lancer une gerbe de flamme.
Mais rien. Je me concentre d’avantage. Toujours rien. Pourtant, j’arrive à le faire quand je veux, normalement... Je tourne les yeux vers lui. Je pourrais lui en vouloir, je pourrais hurler, le frapper pour récupérer mon don, mais non. Dans mon regard, toute colère a disparû. Dans mes yeux, en réalité, se mêlent incompréhension et fascination. « Tu m’a enlevé mon don ? » Espoir. L’espoir que je n’ai plus ce fardeau. « Tu l’a fais disparaître, je peux retourner chez moi... Je peux partir ! » Un large sourire illumine mon visage, et je recule de quelques pas, me passant la main dans les cheveux, n’en croyant pas ce qu’il se passe. « Si j’avais su... Je vais pouvoir quitter cet enfer ! » Je vais pouvoir retourner chez moi, je ne suis plus un danger pour ma famille. Pour moi, c’est trop tard, ma blessure est faite, mais je ne risque plus de blesser mes proches... J’ai presque envie de le remercier, il m’a rendu le plus grand des services.
Et pourtant, à la tête qu’il fait, je sens que qulelque chose obscurcit mes horizons. Mon sourire s'affaisse légèrement alors que nos regards sont plongés l’un dans l’autre.
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 19:27
scarface
Il l’observe s’affaler sur le mur, tenter de faire l’usage de son pouvoir, encore, encore et encore. Il l’observe, en silence, le visage dénué d’émotion. Je ne suis pas euphorique en prenant un pouvoir, parce que ça me rappelle la fois ou j’avais prit l’intégralité de celui de mon père sans le savoir. Je ne contrôlais rien. Et il m’avait regardé avec ces yeux, comme s’il faisait face à ce genre de vermines dégueulasses.
Il croise les bras, gardant son poing serré. Et il réessaie. Et il échoue. Et il a l’air d’avoir capté. Les yeux d’Anshu s’écarquillent au fur et à mesure qu’il prononce ces mots. Ces mots si désagréables à entendre pour lui. Son autre poing se serre, il se mord la lèvre. Reconnaissant ? Il est vraiment reconnaissant ? C’était la première fois qu’il entendait une telle absurdité. Il le fixe, comme s’il y avait mort d’homme. Il boue. Il ne pensait pas faire une bonne action. Ce n’était pas dans ses intentions. Ça ne l’a jamais été. Il a toujours fait l’usage de son pouvoir dans le seul but de réduire à néant l’ennemi… Mais là… C’était impensable. Inconcevable.
Il baisse alors la tête, ses mèches allant voiler son visage. Il n’est pas en colère. Juste très très légèrement hors de lui. Comment pouvait-on dire une chose pareille avec tant de facilité ? Il lève la tête en arrière, passant une main sur son visage. C’est du gros n’importe quoi. Il reste là, immobile, à fixer le plafond qui reflète lui aussi son visage, ses yeux. Il soupire, se calme. Ne se calme pas. … Comment peux-tu dire une telle chose… Il ferme les yeux. Tu ne t’en ira pas de cette prison. Les rouvre. Parce que… Parce que ce n’est pas éternel. Les referme une seconde fois.
Tout le monde ici a vécu avec le fardeau de son pouvoir… Il serre son poing. Tous. Rouvre ses yeux. C’est impossible. C’est l’Esprit qui a prit possession de ton âme. C’est aussi résistant que du feutre indélébile. On ne peut pas s’en débarrasser. On ne pourra jamais s’en débarrasser. C’est une partie de nous-même. … Sache-le.
Il baisse alors la tête, le regardant. Il avait l’air calme. Il n’était pas énervé, d’ailleurs. Juste surpris. Surpris de ce qu’il a pu entendre. Et il s’approche une seconde fois de lui, lui saisissant le col de sa main libre. Ses yeux embrassent les siens. Ne redis plus rien de ce genre en ma présence. Jamais.
Il desserre son poings, effleurant alors un de ses bracelets pour que le pouvoir du brun prenne place à l’intérieur. Il rapproche son col de lui, et pose le plat de sa main sur toute la surface de sa cicatrice. C’est horriblement laid. A en juger ton don, je suppose que t’as eu ça par sa faute. Ce n’est rien. Tu es faible. Horriblement faible. Et cette faiblesse me dégoûte plus que ta marque dégueulasse. Il le lâche. J’ai vu la façon dont tu te regardais. Tu devrais être fier de pouvoir te démarquer des autres. Il lève le menton sans le quitter du regard, le regardant de haut. Parce qu’Anshu n’avait nulle honte de toutes ses cicatrices. Ça devrait être la même chose pour lui.
Tu es pathétique. Tous pareil. Depuis sa mort, le niveau a baissé, encore et encore. C’est.. désolant. Si tu ne veux plus de ton pouvoir, soit. Il se régénérera au bout de quelques jours, dans tous les cas. Mais si tu veux passer ta vie dans la honte et la faiblesse, soit. Je t’ôterai ton pouvoir pour de bon.
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Sujet: Re: scarface. Mer 27 Nov 2013 - 21:08
Secret.
L’autre lève la tête au plafond. Il a l’air à mi-chemin entre l’exaspération et l’attitude blasée. J’ai du mal à le cerner. C’est rare, de faire face à une telle personne. Vraiment rare. Je le fixe, sourcils froncés, essayant de comprendre ce qu’il pense, essayant de déchiffrer ce qui se cache derrière son charabia.
Alors il s’approche, et sans que je ne parvienne à l’anticiper, choppe mon col et me rapproche de lui. Décontenancé, je le fixe, la respiration légèrement saccadé, me demandant à quel sauce il va vouloir me manger. Parce-que, si ce mec a réussi en un geste à m’ôter mon don, c’est qu’il doit être bien plus puissant qu’il n’y paraît. Je déglutis. Peut-être suis-je chanceux qu’il ne m’ait pas encore bouffé après la beigne que le jui ai mis. Cependant, je ne me laisse pas impressionner, du moins, je ne montrer rien et soutient son regard, dur. « Ne redis plus rien de ce genre en ma présence. Jamais. » Pour tout dire, je ne comprend rien à ce qu’il se passe. C’est comme si... son propre pouvoir était un fardeau. Pourtant, de ce que j’ai vu, il me paraît plutôt génial. Mes yeux se baissent, observant une énergie couleur ambre, fluide et gazeuse à la fois, quitter son poing pour pénétrer son bracelet. Je fronce d’avantage les sourcils. Il peut... enfermer la magie d’une personne dans un objet ? Cette pensée me fait froid dans le dos, et je prend quelques secondes pour reconsidérer la personne que j’ai face à moi.
Au premier abord, je l’ai pris pour un mec hautain, puis, un connard. C’est peut-être un connard mais puissant, ce qui expliquerai son attitude presque princière. Alors, il vient déposer sa grande main sur mon visage. Sur ma cicatrice. Je frissonne violemment, ferme les yeux, serre les dents. Qu’est-ce qui m’empêche de me dégager ? Qu’est-ce qui m’empêche de le frapper ? Je l’ai déja fait, et il n’y a pas eu de représailles, alors pourquoi je ne me défend pas ? Je n’en sais rien. Je suis comme paralysé. Je ne supporte pas que l’on me touche, c’est maladif. Alors toucher ma cicatrice, qui n’est rien de plus que mon coeur blessé et mis à nu, c’est pire que tout.
« C’est horriblement laid. A en juger ton don, je suppose que t’as eu ça par sa faute. Ce n’est rien. Tu es faible. Horriblement faible. Et cette faiblesse me dégoûte plus que ta marque dégueulasse. »
Il me lâche, je rouvre sur lui un regard de braise. Je bouillonne, et il semblerait qu’il prenne plaisir à souffler sur la braise. Il n’a rien fait quand je l’ai frappé. Il m’a ôté mon don, et désormais, m’insulte ? C’est stupide, il sait que je sais faire du mal sans ma magie, son nez dégoulinant de sang en est la preuve plus que concrète.
« J’ai vu la façon dont tu te regardais. Tu devrais être fier de pouvoir te démarquer des autres. » « Je ne vois pas l'intérêt de vouloir être différent. »
Différence signifie solitude. Et solitude signifie souffrance. Je rétorque, sur le même ton que lui, mais mes mots sont emprunts de curiosité. Ce personnage est tellement curieux, tellement mystérieux qu’il m’a fait oublier ma détresse, mon retard, toutes ces choses qui m’angoissaient avant que je ne croise sa route. C’est comme si, maintenant que je l’avais rencontré, mon seul but était d’en savoir plus sur lui.
« Tu es pathétique. Tous pareil. Depuis sa mort, le niveau a baissé, encore et encore. C’est.. désolant. Si tu ne veux plus de ton pouvoir, soit. Il se régénérera au bout de quelques jours, dans tous les cas. Mais si tu veux passer ta vie dans la honte et la faiblesse, soit. Je t’ôterai ton pouvoir pour de bon. »
Beaucoup d’informations. Beaucoup d’éléments provoquant mon intêret. Son visage, blasé, lassé, fatigué. Il me traite de pathétique, et je veux savoir pourquoi. Il m’intrigue. Je veux en savoir plus. Je veux savoir qui il est. Je veux savoir pourquoi il pense ça. Moi aussi, je trouve les gens pathétiques. Mais. Ce gars est différent. Sa proposition de m’ôter mon pouvoir à vie a également retenu mon attention. Je me fiche de son opinion, pour moi, c’est une éventualité plus qu’alléchante. Mais de tout ce qu’il a pu dire, ce n’est pas le plus intêressant.
« Mort... Tu parle de Drew Bolton, c’est ça ? » Je me retiens. J’essaie de garder un visage et une voix neutre. Détaché. J’hausse les épaules, recroisant les bras. « J’ai lu la petite note rédigée en sa mémoire dans le hall. J’ai aucune idée de qui c’est, mais j’me demande bien ce qu’il pouvait avoir de si intéressant pour que tu ait de la considération pour lui, toi qui a l’air de juger que le monde entier est si pitoyable. »
Je parviens à garder un ton neutre, j’espère que rien ne trahie mes sentiments à travers mon regard, que je garde fixé dans le sien pour plus de crédibilité. Si j’ai bien compris, ce gars a connu Drew. Ce gars le considérait comme quelqu’un de spécial. Je dois en savoir plus. J’ignore pourquoi, mais je préfère lui cacher mon identité. Savoir qui il est, et son lien avec Drew avant de me montrer. Il est assez fascinant que, la seule personne qui m’ait impressionnée ici soit ce gars, qui lui même avait une certaine considération pour Drew. Je veux en savoir plus.
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Sujet: Re: scarface. Jeu 28 Nov 2013 - 0:03
scarface
«Mort... Tu parle de Drew Bolton, c’est ça ? »
Il écarquille les yeux. Tout se bouscule dans sa tête. Oui. J’en étais sûr, ce n’était pas qu’une impression. Du moins, jusqu’à l’entente de son autre phrase. D’un côté, il était déçu. S’il l’aurait connu, ça aurait peut-être confirmé ses doutes. Ou quelque chose du genre. Il serait un peu plus apaisé, sans doute. Mais apaisé de quoi ? De rien. Si personne ni même Ashley ne peut remédier à cette souffrance, ce ne sera pas ce garçon rencontré il y a à peine une heure qui le fera.
Il croise alors à son tour les bras, fixant la cicatrice sur sa main droite. … Oui, c’est lui. Il était quelqu’un de très spécial pour moi. Il était mon monde, mon oxygène. Levant le regard sur lui, un faible sourire étira légèrement ses lèvres. C’est ce genre de souvenirs qui, même douloureux, sont agréables. Parce que c’était tellement de sentiments. Tellement de bons souvenirs. Il ne peut oublier ces moments passés en sa compagnie. Il n'oubliera jamais.
La relation qu’on entretenait était très ambiguë. Je n’irais pas dire que c’était mon ami, ni que c’était mon ennemi. C’était plus que ça. C’est… Hm. Indescriptible. Je ne l’ai pas connu si longtemps que ça, en réalité. Mais c’est cet homme qui avait concrètement changé ma vie. Il m’a fait connaître des sentiments que j'ignorais. Même si je le détruisais, il revenait à moi. Et c’était pareil avec moi. Il fixe une seconde fois sa main. Je m’y suis sans doute trop attaché. Et ça m’a coûté cher. … Cependant, je n’ai jamais rien regretté.
Il détourne le regard, son sourire toujours encré à lui. Son regard glisse sur son reflet. C’était l’amour de ma vie. Il soupire. … Qu’importe. Je me demande surtout pourquoi est-ce que tu t’intéresses à mes relations. Je ne te connais même pas. M’enfin. Il hausse les épaules, paraissant totalement nonchalant. Alors qu’intérieurement, il bouillonnait.
Anshu est un menteur magistral, c’est bien connu. En réalité, ces souvenirs lui étaient, certes, agréables. Mais plus que tout, ils étaient douloureux. Parce qu’il ne vit qu’au passé. Mais pas au bon passé, non, aux mauvais moments. Tellement tellement de pessimisme, d’un côté.
Il fronce les sourcils, le regardant. Tu es bien nouveaux, hm ? Alors ? En quelle classe fais-tu parti ? T’as pas l’air si faible que ça, vu la quantité de magie que tu possédais.
Puis, il lui tourne le dos et marche, lentement. Son reflet défile, mais pas celui de l’autre. Il tourna alors lentement la tête en sa direction, soupirant. T’es un véritable boulet, tu sais. Suis-moi, qu’on cherche cette sortie. J’ai plus envie de rester ici, dans tous les cas. … J’irais trouver un autre endroit plus tranquille. Dis, quel est ton nom ?
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Sujet: Re: scarface. Jeu 28 Nov 2013 - 0:41
Just a name.
«… Oui, c’est lui. Il était quelqu’un de très spécial pour moi. » Je le regarde, intensément, m’appliquant toujours à ne laisser transparaître aucune émotion. « Il était mon monde, mon oxygène.» Mon souffle se coupe, mes yeux s’écarquillent légèrement. Qu’est-ce que... Quoi ?! A ce point ? Ils étaient quoi, meilleurs amis... ? J’ai du mal à le croire, ce type est.. Tellement... Détestable. Comment Drew aurait pû s’attacher à lui ? A cet instant, mes yeux glissent sur ses lèvres. Elle s’étirent légèrement. Un sourire discret, mais un sourire quand même. Et à cet instant, je ressens quelque chose en lui. Quelque chose de lourd. Je sais qu’il ne me ment pas. Je déglutis, baissant les yeux. Je l’ai frappé. Je l’ai mal jugé, dès le départ. Peut-être que j’ai eu tord. Et d’un autre côté, je ne peux ignorer le comportement exécrable qu’il a eu envers moi, en si peu de temps. Lui et Drew, liés, ça me semble vraiment étrange. Mais je ne connais rien du type qui me fait face.
Il me parle d’eux, tente de m’expliquer des choses. Mais c’est vague, et à mes yeux ça n’a pas de sens. « Mais c’est cet homme qui avait concrètement changé ma vie. » ... Mon coeur se serre. Aussi détestable que soit ce type, je ressens un tout autre sentiment pour lui à cet instant. Il parle de lui avec un respect et une affinité étonnante. Et ça me fait chaud au coeur. Pour lui. Je l’observe regarder sa main avec insistance, sur laquelle sa peau brille, lissée par une cicatrice encore visible.
« C’était l’amour de ma vie. » « Quoi ?! »
Et merde, je n’ai pas pu me retenir. Choqué, j’ai surréagis, écarquillant les yeux, vraiment interloqué. Attends, je veux bien qu’il parle d’amitié mais... d’Amour ?! Drew ? Avec un mec ??? Choqué, je cille, j’ai vraiment du mal à intégrer l’information. Je le savais collectionneur, un grand séducteur, mystérieux et beau, il savait faire craquer les filles... Mais... les mecs... ?! Jamais je n’aurai imaginé ça. Comme quoi, il avait des secrets. Il avait bel et bien une vie ici, des relations, et mon nom aura peut-être un impact dans mes fréquentations. Voyant le type avec un air suspicieux, dû à ma réaction exagérée, je me ravise. « Désolé. Je, je croyais que tu parlais de ton meilleur ami, ça m’a juste surpris, je m’attendais pas à ça.» Je le quitte du regard.
« Qu’importe. Je me demande surtout pourquoi est-ce que tu t’intéresses à mes relations. Je ne te connais même pas. M’enfin.» « Y’a pas grand chose d’autre à faire ici que de discuter, et marcher, visiblement. » « Tu es bien nouveaux, hm ? Alors ? En quelle classe fais-tu parti ? T’as pas l’air si faible que ça, vu la quantité de magie que tu possédais. » « Je suis en B. »
Mon esprit ne peut abandonner Drew. Je le vois embrasser ce mec. Non, non c’est vraiment trop bizarre. Drew et moi ne parlions pas beaucoup, il était écossais, moi français, nous avions des difficultés à communiquer. Mais on avait pas besoin de ça. Nous nous entendions parfaitement dans nos activités, nos actions et réactions. Nous n’avions pas besoin de parler, tout passait dans nos regards, nos sourires. Je le comprenais bien mieux que beaucoup de français. Et pourtant, il me cachait des choses. Par honte, probablement.
« T’es un véritable boulet, tu sais. Suis-moi, qu’on cherche cette sortie. J’ai plus envie de rester ici, dans tous les cas. … J’irais trouver un autre endroit plus tranquille. Dis, quel est ton nom ? » Paumé dans mes pensées, j’en ai oublié de le suivre. Je marche vers lui, enfonçant mes mains dans mes poches. Mon nom ? Mon ventre se serre. Je ne sais pas pourquoi, mais je ne veut toujours pas lui dire.
« Anshu. Anshu Agni Kyô » Bordel, d’où je sors ça ? Ah, je l'ai lu, j'en suis sûr. J’ai une mémoire visuelle, et bizarre comme il est, ce nom m’est resté en tête. Ca doit être un type du roman que je suis en train de lire. L’action se déroule en Egypte, et il y a un nombre incalculable de noms. Ouais, ça vient forcément de là. Je savais que ma mémoire visuelle me serait un jour utile. « Mon père est égyptien, si tu te pose la question. » Je glisse mon ongle dans ma bouche, le rongeant.
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Sujet: Re: scarface. Jeu 28 Nov 2013 - 18:07
scarface
Il marche, l’oubliant presque. Il glisse un doigt sur son nez. Le saignement s’était arrêté depuis quelques temps, à première vu. Observant son jumeau dans le miroir, il fronce les sourcils.
Ce n’était que son sang, certes. Mais. Mais c’était quand même dégoûtant. Ralentissant tout d’abord le pas, il s’arrête, fouillant obstinément dans ses tissus. Puis, il en sort sa baguette, faisant apparaître un bout de glace dans sa main, le poing serré.
L’égyptien range son arme et continue d’enserrer ce morceau d’eau cristallin jusqu’à ce que quelques goûtes d’eau s’en échappe.
Il essuyait le sang avec les moyens du bord, et à l’occurrence, il faisait usage de sa magie pour se faire. Ses joues, son nez. Je n’ai jamais aimé le sang. Cette texture en elle-même ne me dégoûte pas.
C’est l’odeur. Et encore moins se retrouver en sang en ces lieux. Alors il faut se délaver, se délaver de toutes substances sombres, de tous souvenirs sombres. Impossible.
Puis, il soupire, laissant les dernières goûtes d’eau percuter le sol. Il semblait dans le vague, dans son monde, totalement déconnecté du monde extérieur. Il en avait oublié sa question. Tout. Mais c’est la réponse du garçon qui lui fit prendre conscience qu’il n’était pas seul. Et il s’arrête, écarquillant les yeux.
Silence. Un temps de réflexion. Un. Deux. Trois. Il ne savait pas quoi penser. Intérieurement, il était simplement perdu. Devrait-il rire ou non ? Et puis, finalement, c’est son instinct enfantin qui reprend le dessus.
Un large sourire étend ses lèvres, tendis que ses épaules furent remuées par des spasmes euphoriques. Sa main enserre sa bouche tendis que l’autre se plaque sur le miroir le plus proche.
Il ne peut pas s’empêcher de rire, parce que c’était incroyablement ridicule. C’était plus lui que la situation délicate dans laquelle il s’était retrouvée qui était ridicule, même.
Son rire raisonne à présent dans ce labyrinthe abyssal. Ses mains ceinturent son ventre alors que quelques larmes se logent même jusqu’au coin de ses yeux. Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas rit de la sorte.
Il s’était sans doute abandonné à l’euphorie quand Luna s’était prit un sceau d’eau dans la figure par Warren. Il ne peut plus s’arrêter, il pleure, se laissant glisser contre un miroir.
A-A-A… Allah… Sa respiration était saccadée, au fur et à mesure que ses rires s’estompent, le silence engloutissant sa parole. Il halète. Ah… Ahahah… Essuyant ses yeux humides, il pousse un soupir, posant le sommet de sa tête sur le carreau. Ça faisait longtemps que je n’avais pas rit ainsi. Tellement longtemps. C’est égréable.
Où… Où nous en étions ? Tu t’appelles Anshu, c’est ça ? Son sourire ne se détache pas de son visage. Ce genre de sourire malicieux. Ton père est égyptien ? Je vois. Tu aurais dû porter les vêtements de ton pays pour y faire honneur. Il se redresse alors doucement en s’aidant de l’obstacle vicieux derrière lui, dépoussiérant ses vêtements. Oui, il n'allait rien dire sur son identité pour l'instant. Pour voir jusqu'à quel point il allait pousser la chansonnette, ou s'il allait alors réellement lui dire son identité. Qu’est-ce qu’il fait comme travail, mh ? Il s’arrête, perdant peu à peu son sourire. Et… Ta mère ?
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Sujet: Re: scarface. Jeu 28 Nov 2013 - 20:48
Oh, shit.
Malaise. Je me suis arrêté, mes cheveux en bataille tombant devant un regard noir. Pourquoi est-ce qu’il rigole ? Est-ce que le nom, qui m’est venu par hasard, est si drôle que ça ? Je ne trouve pas. Il est là, s’esclaffe, à tel point qu’il a dû s’arrêter, s’appuyer contre un miroir pour ne pas tomber.
« J’vois pas ce qu’il y a de drôle. » « A-A-A… Allah… »
Et merde. J’aurai dû y penser. C’était pourtant évident, vu son look et son grain de peau. Mais après tout, je suis crédible aussi, je trouve, avec ces origines.
« Où… Où nous en étions ? Tu t’appelles Anshu, c’est ça ? » « Ouais. » « Ton père est égyptien ? Je vois. Tu aurais dû porter les vêtements de ton pays pour y faire honneur. »
J’hausse un sourcil, tournant la tête pour le regarder, alors qu’on a repris notre marche. J’hausse les épaules, mes mains toujours enfoncées dans mes poches. « On est plus au moyen-âge. » La mondialisation, ça lui dis quelque chose ? Pour avoir voyagé au Maroc, je ne me souviens pas avoir vu beaucoup de gens habillés aussi spécialement que lui, je suppose qu’en Egypte, les pull-over et les converses existent aussi. « Puis on est en Angleterre, je m’adapte.» Me voila à jouer le jeu avec plus de profondeur, m’inventant même des excuses pour justifier mes mensonges. Ridicule. Mais je marche a l’instinct. Et mon instinct me dis ne pas lui dire mon nom.
« Qu’est-ce qu’il fait comme travail, mh ? Et… Ta mère ? » « Il est ouvrier, dans le bâtiment. Et ma mère est morte quand j’étais petit, je l’ai pas connu. » Hop là, on élimine la mère du mensonge, un paramètre de moins à prendre en compte. J’ai répondu instinctivement, et mécaniquement. « Et toi ? Tu t’appelles comment ? Et que font tes parents ? » Attirer l’attention sur lui. Me faire oublier. Tout se passe bien, même si je n’arrive pas à comprendre pourquoi il a éclaté de rire quand je lui ai dis mon faux nom. Anshu Agni Kyô... Pourquoi est-ce qu’il a rit... Je fouille dans ma tête, cherchant à m’expliquer ça, à tout prix. Peut-être a-t-il lu mon livre ? Merde... Vu sa gueule et ses fringues, il a clairement des origines arabes, et ce livre parle de l’Egypte... C’est stupide, mais c’est la seule solution que je vois... Je fronce les sourcils, essayant de me rappeler qui est ce fameux Anshu, dans le livre. Si il est un personnage très secondaire, il n’y a pas de raison qu’il s’en souvienne.
... Mais j’ai beau passer en revue tout les personnages, ce nom ne me dit tout à coup plus rien, dans le livre. Je continue de marcher, crispé. Merde... D’où vient-il alors ? Je ne l’ai pas inventé, j’en suis certain ! Anshu, Anshu, Anshu. Je relève la tête, entrouvrant les lèvres, tournant vers lui un regard troublé, teinté à la fois de crainte et de surprise. Anshu Agni Kyô est écrit sur la porte d’un cabanon. Et mes colocataires, Ulysse et Morgan, l’ont rapidement évoqué un soir. Sa peau. Son accoutrement. Ils avaient évoqué le mot Prince. C’est le mot qui m’est venu à la seconde ou je l’ai vu. Anshu Agni Kyô sonne parfaitement égyptien, tout autant que ses traits, son ton de peau et son accoutrement.
Anshu Agni Kyô, c'est lui.
La main dans le sac. Je soupire, croise les bras, roule ma langue sur mes dents en détournant le regard du sien, rieur, car il semble lire en moi ce qu’il se passe. Bien, maintenant que je suis pris sur le fait, en flagrant délit de mensonge, autant jouer la carte de la vérité.
Je me remet en marche sans l’attendre, d’un pas décidé. « Corentin Bolton. Je suis le cousin de Drew. Et si tu le connaissait si bien, tu sais que cette fois, je ne ment pas.» Parce-que je sais que nous avons des points communs, que ce soit physiquement ou moralement. Agacé, et furieux contre moi-même, je marche, sans l’attendre.
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Sujet: Re: scarface. Jeu 28 Nov 2013 - 23:30
scarface
Silently. Il attend, ralentit le pas, la tête tournée en sa direction pour mieux l’observer. Tenter de décrypter chacune de ses émotions, ses réactions. Même si Anshu sait qu’il ment, il veut entendre ce qu’il a à dire. Ça peut peut-être être intéressant, ça peut peut-être être tordu. Mais on peut dire que ce type est tout de même un formidable menteur. Il l’aurait cru, s’il ne s’appelait pas lui-même Anshu.
Il roule des yeux. Mauvaise réponse. Mon père n’est pas ouvrier. Bien essayé. Mais il se tait. Parce qu’il ne peut rien dire. Il y a une part de vrai et de faux. Il pousse un fin soupir soulagé. Il préfère ça. Il préfère qu’on ne souille pas trop la pauvre conscience de sa mère avec des conneries. Puis, il lui retourne la question. Mais il n’y répond pas. Il se gratte l’omoplate, le snobant totalement.
Pourquoi lui répondre ? Il n’a pas réellement envie de mentir, là. Il aurait pu inventer un truc saugrenu. Mais trouver un scénario comportant une classe totalement random, un nom un prénom et une vie entière serait trop compliqué pour lui. Sa voix commençait même à être désagréable. Enfin non, le silence trônait une seconde fois. A quoi pouvait-il réellement penser ? A l'imbécillité de ses propos ? Sans doute pas, ce garçon doit être beaucoup trop bête lui-même pour penser à ça. Oui, même s’il est en B.
Il détourne la tête, observant sa silhouette. Oui, il veut rapidement sortir d’ici à présent. Ce lieu suscite en lui trop de souvenirs, et ils vont finir par prendre le dessus. Il accélère un peu plus, ses pas raisonnant sur le damier des lieux.
Puis, il le voit. Machinalement, il ralentit un peu. Mais. Il s’arrête. Laisse tomber mollement ses bras le long de son corps. Son coeur bat. Fort. Très fort. Tellement fort que, d’où il est, le B aurait pu l’entendre. Enfin, le B. Le B. Non. Le cousin de Drew. Son coeur semble déchirer chacun de ses organes, les réduire à l’état de poussière, et rester ainsi le seul survivant à cette guerre. Il plaque sa main droite à l’endroit où son organe vital repose paisiblement. C’est douloureux. Je ne me sens pas bien. Son nom raisonne dans sa tête, semble cogner, semble lui briser chaque neurones, le priver de ses moyens.
Serait-ce l’entente de ce nom de famille ? Oui. Bolton. Bolton. Bolton. Son coeur heurte sa poitrine à la même cadence que ce nom fait écho dans son crâne. Doux supplice. Cruel supplice, qui le plonge dans le doute. Il ne doit pas mentir. Pourquoi mentir ? Il le regarde s’éloigner. Ses pieds semblent être encrés au sol.
Il ne peut pas bouger. Et dans tous les cas, que pourrait-il faire ? Cet homme paraît être une toute autre personne. Une toute autre personne, s’il s’appelle Bolton. Il aurait dû s’en douter, quel idiot. Il avance, d’un pas, puis deux. Il perd ses moyens. Déglutis, calme toi.
Je vais le perdre. Ce garçon me paraît être un grain de sable. Impossible à saisir. Et s’il s’échappe, c’est la fin. C’est une chance. Une chance de saisir un seul grain parmi un désert entier. Il ne servira pas de substitut. Pas de personne pouvant remplacer Drew, son amour qu’il lui porte, sa haine. Personne.
Mais…
Mais…
Je vais le perdre. Il trotte, court presque. Tu ne m’échappera pas, non, non, jamais. Il arrive à sa distance, et effleure doucement son épaule, le retournant en face de lui. Respiration saccadée. C’était donc ça. Il le détaille, pour la énième fois. Longe sa cicatrice, sa chevelure, observe ses lèvres, son nez, ses yeux. Je me disais bien que tu avais quelque chose de lui.
Il ne sait plus quoi dire. Il perd ses mots. Son visage s’empourpre. Ses iris affrontent les siennes. Et puis, il tend la main. Non pour aller empoigner la sienne, mais pour la passer dans ses cheveux. Il laisse ses doigts fins se perdre à travers cette chevelure.
Un toucher tellement, tellement familier. Il se mord la lèvre. Sa main se glisse derrière sa nuque qu’il rapproche en sa direction. Son nez effleure ses cheveux. Ce n’est pas la même odeur, en revanche. Drew, lui, sentait cette odeur de cigarette. Toujours. Mais c’était tellement doux. Tout aussi doux que cette odeur que lui, portait sur lui.
Délicatement, il le lâche et se recule. Un large sourire, franc, orne ses lèvres. C’était un sentiment tellement inconnu. Il se sentait bien là, il se sentait euphorique. Tellement euphorique qu’il avait l’impression que les larmes allaient lui monter aux yeux. Il croise les bras, levant une main à son visage, le recouvrant de sa main, son autre bras soutenant alors son coude.
Je… Je me sens tellement étrange. Tu aurais dû me dire dès le début que tu étais son cousin. Ça m’apaise… Tellement. Il lève le regard vers lui, illuminé d’une lueur nostalgique. ...Tu n’es pas si dégoûtant que ça.
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Sujet: Re: scarface. Ven 29 Nov 2013 - 0:33
FEAT. ANSHU
Ne. Me. Touche. Pas.
Il s’est arrêté, comme je l’avais anticipé, dans l’hypothèse ou il ne m’avait pas menti à propos de Drew. Un demi sourire aux lèvres, je continue d’avancer, l’abandonnant volontairement. Il s’était montré froid. Il s’était montré exécrable. Cette information va t-elle changer la donne ? Vais-je m’attirer ses bonnes grâces, maintenant que mon visage si répugnant est associé à celui du séduisant Drew ? J’entend ses pas, ils s'accélèrent. Comme prévu. Parce-que si Drew était réellement « l’homme de sa vie », bien que cette idée m’étonne au plus haut point, il ne peut que me courir après. Je m’attend à ce qu’il me pose des questions, se méfie, je ne sais pas.
Sa main se pose sur mon épaule. Mon corps pivote, et ma tête est bercée par sa main qui vient glisser dans ma chevelure, me glaçant les os. Pétrifié. Les muscles tendus, le regard incrédule, je le fixe, sans comprendre. Sans comprendre ce qu’est cette main inconnue dans ma tignasse. Sans comprendre ce qu’est ce visage qui s’approche du mien. Boom. Boom. Mon coeur tape violemment contre ma poitrine, et je suis à un doigt de lui balancer un revers de flammes dans la figure. Mais sa main glisse dans ma nuque, mes épaules se lèvent, ma tête s’enfonce, je ferme les yeux avec force. Parce-que cette caresse est pire qu’un coup, pour moi. Je ne supporte pas, je ne supporte pas. Mon coeur bat violemment, mes mains tremblent, et la peur me glace sur place. La peur, oui. La peur du contact humain. La peur des garçons, qui n’ont, dans mon univers, rien à faire si proches de mon visage. J’entrouvre un oeil, voit ses lèvres me frôler pour venir au dessus de ma tête, alors qu’il respire mon odeur. Ce monde est fou. Toujours crispé au possible, j'attends d’être libéré de cette souffrance, j'attends qu’on me rende mon espace vital, j'attends de pouvoir respirer à nouveau, car c’est en apnée totale que je subis actuellement mon sort.
Il se recule enfin, et il me faut quelques secondes pour encaisser tout ça. Les seules personnes ayant pénétré mon périmètre de sécurité, depuis que j’ai 12 ans, sont ma mère et ma soeur. Personne d’autre n’a le droit de violer mon espace vital, et quand je dis vital, je pèse le mot. Encore moins un garçon, d’ailleurs. Encore tout chamboulé par cette intrusion je reprend peu à peu mon souffle, les muscles de mon corps se détendant doucement, gardant une certaine méfiance. Il me dit que j’aurai dû le dire dès le début. On aurait peut-être évité le coup de poing, les insultes, les mensonges, en effet. J’hausse les épaules, me renfrognant, replongeant mes mains dans mes poches en détournant le regard, gêné. Ce mec sortait avec Drew. Peut-être même qu’ils faisaient des trucs... intimes, ensemble. Erk. Ca m’écoeur. Homophobe, moi ? Peut-être. J’en sais rien. Pour moi, la nature est de mettre un homme avec une femme, point. Mais, avant tout, que les autres fassent ce qu’ils veulent, mais quelle horreur, qu’un homme ne vienne pas me toucher, c’est répugnant.
«...Tu n’es pas si dégoûtant que ça. » Je me renfrogne d’avantage. Me retiens de lui dire que lui l’est. Je frissonne encore en sentant sa main dans ma nuque, et ses lèvres si proches. « Ne me touche plus jamais. » Je me contente de répondre ça, me retournant pour continuer ma route. Oui, je me permet d’être désagréable avec lui. Parce-qu’il l’a été avec moi, et se faire pardonner maintenant qu’il sait que je suis son cousin, c’est juste trop facile.
Il aurait dû s’en douter. Même si Anshu était très tactile - même avec les inconnus, ce n’était peut-être pas le cas de… lui. Il hausse les épaules, le regarde s’en aller. Il ne le suit pas, mais emprunte le même chemin que lui, glissant ses mains dans ses poches. C’est vrai, maintenant qu’il sait qui il est, il va forcément le suivre. Devoir l’amadouer de la même manière qu’il l’a fait avec Drew. Rien que cette pensée le laisse réticent.
Il a eu trop, trop de mal à rendre Drew comme il était. Et celui-là à l’air d’être nettement plus têtu encore. Il soupire. S’il refait la même chose et si Corentin est aussi violent que Drew, il ne va pas faire long feu. Autant physiquement que mentalement. Mais non. Ce type est faible. Drew m’en aurait déjà collé une.
Faire exprès de penser à haute voix pour voir à quelle dangerosité il s’élève. C’est ridicule. Il ne peut pas s’en prendre de la même manière. Ce n’est pas dans ses gènes de se montrer gentil. Et il ne peut pas jouer le sans-coeur indéfiniment non plus. Et rester tel qu’il est serait trop simple. Anshu est lui-même facile à cerner. Une fois qu’il l’aura, il sera encore une fois prit au piège. Encore un soupire. Il hausse le ton afin qu’il l’entende, ralentissant le pas. Oi… Ce n’est pas parce que tu es son cousin que je vais t’accorder un traitement de faveur. Au contraire, même.
Il passe une main dans ses cheveux, l’observant de haut en bas marcher devant lui. Il le détaille. Il a beau se rappeller le corps de Drew mainte et mainte fois, rien n’y fait. Il ne voit quasi aucunes ressemblances. Cousin, pourtant… Il aurait dû avoir quelques détails de lui. Drew était plus grand, plus musclé. Puis, il n’avait pas cette horrible cicatrice en plein sur la gueule. Ça doit être ça le plus troublant. Puis ils n’ont pas les même yeux non plus.
Il n’y a que cette chevelure. Mais ce n’est pas suffisant. Le mental, il ne connaît rien de lui. Il a l’air plus faible, aussi. Mais plus compétant, aussi. Qu’importe. Il n’a pas spécialement envie d’en connaître plus sur lui, pour l’instant. Il n’analyse simplement, pour voir s’il en vaut vraiment la peine. Un peu comme la soeur de Drew. Elle était peut-être très proche de lui, mais il ne s’est pas spécialement intéressé à elle. Oui, même en le voulant, il ne pourra jamais remplacer Drew.
Une légère moue prend place sur son visage. Il observe les miroirs. Puis. Une douleur électrisante prend place. Irradiant toute la longueur de ses bras, réveillant chacunes de ses parcelles. Il marche plus lentement encore, observant ses bras. Grimace.
Mais oui, forcément. Sa peau lui brûle sous cette masse d’or. Impossible de prendre le temps de retirer ces foutus bracelets ici. Il lève le regard vers Corentin qui s’éloigne peu à peu. Il pousse un soupir, essaie de se calmer, ferme les yeux, s’arrête. Il glisse ses doigts sur le bracelet où rode le pouvoir entravé du brun. Ses doigts lui arrachent une douleur sans nul commun. Il se concentre, se mord la lèvre.
Et voilà Anshu. Cet Anshu rancunier qui préfère voler inutilement un pouvoir au lieu de se servir de ses mains. C’était toujours ça. Il faisait les choses et regrettait. Et voilà où il en est. Il est trop entêté. Voulant à tout prit garder son pouvoir, il a préféré forcer le passage en foutant ce satané don dans un bracelet au lieu de le mettre dans sa baguette.
Mais il n’ose pas toucher son bracelet. Car sur sa main droite repose toute sa haine - La cicatrice. Mais il faut savoir remballer un peu sa fierté. Ses doigts, tremblant embrassent son bijou. La douleur s’estompe, doucement. Le pouvoir regagne son malheureux propriétaire. Et d’ailleurs, il ne le voit plus. Il est de nouveaux seul. Du moins, le silence, lui, l’accompagne. Il observe ses doigts brûlés, soufflant instinctivement dessus - comme si la douleur allait s’estomper ? Foutaises.
Il ne va pas chercher à retrouver sa trace. Parce qu’ils ont des cours communs. Qu’il connaît son nom. Son prénom. Sa classe.
Il rouvre les yeux, son regard vermeil retrouvant sa liberté ; la liberté lumineuse. Alors, il fait demi-tour. Je chercherais la sortie de mon côté. Fais-en de même. C’est mieux ainsi. Ses yeux longent les miroirs reflétants son acide reflet, marchant d’un pas lent mais pourtant déterminé.
La porte n'est qu'à quelques mètres.
Je vais bien en prendre soin Drew, repose en paix.
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Sujet: Re: scarface.
scarface.
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