Sujet: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Mar 11 Fév 2014 - 18:56
burn me.
love is a tyrant sparing none.
La dernière sonnerie du vendredi venait de retentir, et voilà que le monde entier se met à fuir des classes pour rejoindre leur précieux, leur indispensable – leur bien aimé week-end. Aller en ville, sortir en boîte, le monde sait comment faire passer sa soirée. Pour moi, tous les soirs sont les mêmes, coulés dans une jolie bouteille et une poignée de pilules colorées.
Je crois que je suis définitivement en train de pourrir de l’intérieur. De fondre comme un cachet d'aspirine dans l'eau. Dans l'océan. Dans l'abysse.
Je suis complètement perdue. Mes pieds traînent jusqu’à ma chambre alors que mes pensées se tournent vers la perspective d’un week-end constructif – et si j’essayais de sortir. De passer mes bras hors de ces barreaux invisibles ? D'avancer ? Fatiguant. Trop éprouvant pour une personne seule. Je pourrais bien forcer quelqu’un à m’accompagner je ne sais où et à me payer un chocolat viennois mais … Perplexe, je me laisse tomber sur mon lit, me faisant accueillir par le moelleux des couvertures.
O joie ô bonheur. Je m’y enfonce sans plus tarder, envoyant valdinguer mes bottes d’un coup de pieds sur le mur. Ah qu’est ce qu’on est bien – perdue au milieu des sables mouvants. Ma main vient trouver un des livres posés sur ma table de chevet et un surligneur. Quand on est calés comme ça, c’est l’heure de bouquiner.
Parce que oui, je sais lire.
Et c’est alors que le temps passe doucement et aisément, se perdant entre les lignes d’un Lorenzaccio, ma main venant surligner les passages qui marquent mon cœur au fer rouge – oui, sacrilège pour la grande maniaque du livre que je suis. Mes cheveux attachés, sourcils froncés et cœur ouvert, je laisse l’encre s’imprimer dans chacun des plis de mon cerveau. Je ne me sens jamais aussi libre qu’à la place de Lorenzo. Lorenzo perdu, inconscient de sa propre identité, fou, rêveur, n’appartenant à personne, pas même à soi.
Moment philosophique – il en faut bien de temps en temps, je plonge et replonge, je glisse sur le papier. Bruit.
« Pour dormir tranquille, il faut n'avoir jamais fait certains rêves. »
Mes yeux quittent la poésie pour venir s’accrocher à l’encadrure de la porte qui venait de claquer. Silhouette imposante, cheveux désordonnés, peau pâle – si j’étais Lorenzo, il était mon Duc. Mon tyran personnel.
J’hésite un instant à retourner à ma lecture sans montrer de réaction, me confortant dans un silence gêné. Mais non. Tout à l’heure, j’avais rêvé d’une sortie, d’un changement dans la routine. Et donc, aujourd’hui, je cesserai de l’ignorer.
« Salut, Marwin. »
Constructivité quand tu nous lâches. Nos yeux se croisent, et la boule créchant nuit et jour dans mon ventre sans payer de loyer monte les escaliers. Connasse de nausée. J’avale ma salive, fronçant les sourcils. C’est compliqué. C’est gêné. Mon coeur peu à peu trouve une douce chaleur.
Je ne sais pas par où commencer – des mois qu’on ne s’adresse plus que des bonjour et bonsoir, et encore. Des mois que je n’ai pas senti sa peau – des mois qu’il est allé s’en délecter d’autres. Mais je ne le blâme pas pour ça – même si mon cœur en crève. Parce que moi aussi je suis injuste. Moi aussi je suis cruelle – ne lui ayant même pas parlé de mon entretien avec Drew la semaine dernière. Tout le monde traite Marwin de salopard - même Johanna, qui pourtant est loin d’être une vipère comme moi. Et tout est de ma faute. C’est moi qui me plaint, c’est moi qui brise son image. Alors que c’est moi qui sait, qu’au fond, que sous ses tonnes de défauts, Marwin n’est pas ce qu’il laisse croire. C’est moi qui connais sa peur, sa sensibilité, et sa fragilité. Et c’est encore moi qui fait mine d'ignorer cette faiblesse. C’est moi, toujours moi, toujours cette garce de moi. Marwin n'est qu'un gamin perdu et voleur - je lui ai fait les poches, et lui, il m'a piqué mon coeur. C'est aussi simple que ça.
Alors quoi.
Alors par où commencer ? Le silence semble avoir dressé une forteresse entre nous - et j'ai peur que ma voix seule ne puisse la briser. Inspiration lente, voix rauque.
« Ca va depuis le temps ? »
Parce que moi, ça ne va pas. Ca ne va plus. Tout me brûle - tu me brûles.
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Sujet: Re: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Dim 16 Fév 2014 - 12:48
Die Liebe ist ein wildes Tier Sie atmet dich sie sucht nach dir nistet auf gebrochnen Herzen geht auf Jagd bei Ku und Kerzen
Je me dirigeais vers les dortoirs. Ce dortoirs que j'évitais le plus possible. J'y étais pour dormir. Et encore...je n'y dormais pas tous les soirs, préférant dormir chez une inconnue. Ce soir, j'avais décidé de rester. Pourquoi ? Je ne savais pas. Mais après tout ce temps, je me suis dis qu'il fallait que je reste. Même si je ne le sentais pas du tout. Je ne veux pas retourner au dortoir mais cela ne peut plus continuer comme ça. Il pleut. Ah super, merci le temps de merde. Je suis habillé que d'un sweat à capuche noir, celle-ci rabattue sur mon visage, d'un simple jean rapiécé et de baskets. J'voulais bien fumer mais comme il faisait un temps de chien, c'était mort. Je flippe. Merde pourquoi...peut être parce que j'avais peur de la revoir ? Après tout ce temps ?...Pas qu'on ne se croisait pas dans les couloirs, simplement on ne se parlait plus. On s'échangeaient que de simple bonjour, bonsoir, quand on se croisaient. On étaient de simple connaissances. C'était de simples bonjours, échangés comme ça, sans se regarder. Tout comme nos petits moments passés à deux dans le dortoir le soir. Je regarde la porte du dortoir. J'ai pas envie d'ouvrir la porte. J'espérai qu'elle ne se trouvait pas à l'intérieur. Putain Léocade qu'est ce que j'dois foutre ? Si tu avais été avec moi à ce moment là, tu m'aurais dis de rentrer. De l'attendre si elle n'était pas là. Et si elle était là, de tout lui dire. De lui dire pourquoi tu ne rentrais pas le soir au dortoir et ça depuis que tu es au pensionnat. De lui pardonner et d'avouer tes sentiments que tu gardais depuis que tu l'a rencontrée. Sauf que je ne pouvais pas. Il m'était impossible. Putain j'commence a stresser. Je fermais les yeux, la main posée sur la poignée de la porte que je tournais et entrait. J'ai pas envie d'ouvrir les yeux. Putain merde pourquoi j'ai ouvert la porte. Pourquoi j'suis pas partis retrouver Léocade et lui dire encore une fois que je ne pouvais pas.
« Salut, Marwin. »
Sa voix. Elle était là. Putain pourquoi j'suis rentré...J'ouvre lentement mes yeux. Des yeux sombres. De courts cheveux noirs. Sarah a changée. Je la trouve plus maigre. Je détourne mon regard d'elle. Je peux pas la regarder. J'ai envie de fumer. Si je ne fume pas, j'vais péter un cable. Je fouille dans la poche de mon sweat à la recherche de mon paquet de clope. Je trouve deux clopes. Des Lucky Strike. Putain... J'en sors une la portant à mes lèvres, sortant ensuite mon briquet noir de ma poche pour l'allumer.
« Ca va depuis le temps ? »
Putain Sarah...Pourquoi tu poses cette question alors que tu sais très bien que ça va. J'te retourne la question. Sa peut aller mais toi, est ce que sa va ? Je l'ai pensé mais je ne l'ai pas dit. Bien sur que sa va pas. Et toi non plus. On est en train de couler tous les deux. Faudrait qu'on arrête de se voir. Je tire une latte. J'répond pas. J'laisse un silence pesant. J'sais même pas quoi répondre tu vois. Je fini ma cigarette et la jette sur le sol, l'écrasant avec ma basket. Je lève les yeux vers toi. Te souris. J'essaye de le rendre vrai. Sourire forcé.
- La forme et toi ?
Putain putain putain pourquoi j'avais répondu ça putain. Merde. Putain ça se voit que j'vais pas bien, à moins d'être con. J'ai encore perdu du poids cette semaine. J'mange pas ou très peu. Je ne dors que 2h par nuits. Pourquoi j'ai répondu ça...Peut être parce que j'suis con. J'm'approche vers toi. Qu'est ce que je fous putain. J'm'assois sur le lit en face de toi. Je ferme les yeux. « Apparement Drew serait en vie. » « Ouais j'lai vu au café avec Sarah la dernière fois. Il devait pas être mort normalement ? Tué dans un accident d'voiture ? » « Ouais mais apparement il avait un don trop mortel, à ce qu'on dit il peut se ressusciter ». Souvenirs de paroles de gens random que j'avais entendu au détour d'un couloir. « Et apparemment Sarah l'a embrassée. » « Hey tu sais qu’apparemment à la st valentin, Sarah a donnée sa rose à Orween. » « Nan c'est vrai ? J'espère que Drew est pas au courant, il serait cap de le tabasser. »
- A ce qu'on raconte Drew serait en vie ?
J'avais souhaité sa mort. Il l'a été. Du moins il a fait semblant ce connard.
- Tu l'a revu ?
Putain faut que je ferme ma gueule. Faut que je ferme ma gueule sinon j'vais peter un cable. Sauf que j'peux pas.
- A ce que j'ai entendu, t'aurais été à son petit rendez-vous galant.
Sujet: Re: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Dim 16 Fév 2014 - 18:12
burn me.
love is a tyrant sparing none.
On a les regards qui se cherchent et qui se fuient et qui s’attirent comme deux loups affamés.
J’ai peur.
Pas d’échappatoire, pas de moyen de repli – juste l’anticipation du moment qui va suivre. Nous allons nous faire du mal. Peut être pour arriver à quelque chose de bien, peut être pour tout détruire – qui sait – mais nous allions avoir mal. C’était un fait, écrit, gravé dans les étoiles. Ces retrouvailles allaient nous mettre à feu et à sang.
Ca nous apprendra à nous être enfermés dans des murs de mensonges. Il y a des fois où je me maudis pour ne jamais avoir eu les couilles de lui dire ce que je ressentais – pour avoir été une lâche doublée d’une imbécile. J’ai toujours eu peur de Marwin, peur qu’il n’accepte pas de m’aimer telle que je suis – pauvre âme brûlée jusqu’à la raison. Alors j’ai menti, j’ai fais la fille cool, et là, tout de suite, j’en crève.
J’en meurs littéralement. Les lèvres serrées en une ligne droite, sentant cette crainte qu’il existe entre nous deux – et qui provient toujours de moi. Encore moi. Moi la pauvre fille perdue avec un meaculpa chronique qui se manifeste en crises aigües. Je détache mes cheveux qui étaient jusque là retenus sous ma nuque, et pose silencieusement mon livre sur le lit. Tout en fixant la cigarette qu’il vient d’éteindre sur le parquet – aucune tenue aucun respect aucun sentiment Sarah. Enterre tes espoirs.
La forme et toi ?
Son sourire fait si mal qu’il m’arrache une grimace - « Arrête de sourire Marwin, tu sais très bien que ça ne va pas au teint. » Tu sais très bien qu’on est pas en forme, ni toi ni moi. Je le déshabille d’un regard morne et sans vie – il maigri Marwin. C’est tout ce que je m’autorise à penser. Pas d’affabulation, pas d’espoir que c’est parce qu’il s’inquiète pour moi - plus de rien. J’ai posé mes chaînes mentales, j’ai préparé mon cœur – j’ai endurci mon âme, à coup de larmes et de doliprane.
Il se poste face à moi, et j’attends, cœur battant, que la conversation démarre. Une vraie conversation – au-delà des cris et du fléau de la jalousie qui nous anime. J’attends. Une seconde, une minute, une éternité. Et je pourrai encore attendre longtemps.
A ce qu'on raconte Drew serait en vie ? Mes yeux s’agrandissent. Non, non, Marwin, tu n’es pas sérieux. Tu ne vas pas me parler de ça alors que j’essaie de nous réconcilier. Tu … Tu l'as revu ? A ce que j'ai entendu, t'aurais été à son petit rendez-vous galant.
Mes yeux se plissent, pris d’une colère aussi soudaine que violente – je détestais lorsqu’il parlait sans savoir. Je détestais lorsqu’il venait toucher mes démons avec une telle facilité. Je détestais lorsqu’il était ce monstre de jalousie qui ne trouvait aucun écho dans mon cœur. Et surtout, je me détestais, moi, pour n’être jamais capable de répondre à ses accusations avec de l’indifférence.
C’était ainsi, c’était Marwin, c’était ses mains autour de mon cœur et ses ongles plantés dans mes nerfs.
« Oui, il est vivant. » Ma langue claque d’un ton sec. « Et oui je suis allé au rendez-vous qu’il m’a proposé, nous avions beaucoup de choses à nous dire. Pourquoi ça t’inquiète hm ? C’est pas comme si on sortait ensemble de toute façon. » Ce n’est pas comme si tu te souciais plus de moi que de ton approvisionnement en cock. Ce n’est pas comme si tu m’aimais. Ce n’est pas comme si tu n’allais pas voir ailleurs.
Ce n’est pas comme si on avait une relation de couple normal, et que nos histoires pouvaient s’arranger après en avoir simplement parlé. N’est ce pas Marwin ?
J’aurais voulu avoir la maturité et la force de me contrôler. J’aurais voulu pouvoir te dire toute la vérité – sur mes sentiments pour Drew et surtout mes sentiments pour toi. Mais je n’en suis pas capable finalement.
Emportement, fureur, impatience, je me lève brusquement – l’orage de mon cœur s’étant mis à éclater. C’était toujours la même chose. Que Drew me parle de Marwin ou que Marwin me parle de Drew –c’était toujours la même rage. La rage d’une adolescente de 17 ans qui tangue et qui se perd dans les méandres des sentiments.
Deux pas vers lui et le cœur qui se broie avec douleur, je crache mon venin. Les mots sont amers, cinglants, moqueurs, cruels, formés avec satisfaction sur mon sourire provocateur.
« Et toi, toujours aussi bien tes soirées ? Tu dois aimer ça, hein ? Ils te paient combien pour avoir tes fesses, ces enfoirés ? » Marwin, à quoi bon aimer, si c’est pour se blesser ainsi - Marwin, à quoi bon aimer.
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Sujet: Re: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Dim 16 Fév 2014 - 19:45
Die Liebe ist ein wildes Tier Sie atmet dich sie sucht nach dir nistet auf gebrochnen Herzen geht auf Jagd bei Ku und Kerzen
« Oui, il est vivant. Et oui je suis allé au rendez-vous qu’il m’a proposé, nous avions beaucoup de choses à nous dire. Pourquoi ça t’inquiète hm ? C’est pas comme si on sortait ensemble de toute façon. »
Ils avaient beaucoup de choses à se dire...Si ça m'inquiète ?
- Non. J'en ai rien a foutre.
Mensonges. Putain j'suis vraiment pas doué pour mentir moi. Fait chier. « C'est pas comme si on sortait ensemble de toute façon ». Elle avait raison. Je ne devais normalement pas m'occuper de sa vie et des personnes avec qui elle traînait. Après tout, on était que deux connaissances maintenant. Mais c'était plus fort que moi. Je ne pouvais m'empêcher de payer un pauvre mec de A pour essayer de la suivre discrètement. Pas tout le temps. Mais quelques fois. C'est pas comme si on sortait ensemble de toute façon. On ne sortira jamais ensemble Sarah. Jamais je ne t'avouerai ce que je ressent pour toi. Jamais je ne te dirais pourquoi je partais toutes les nuits, rejoindre d'autre lits. J'ai arrêté. Mais ça, tu ne le sait pas. Tu te lève brusquement, t'approchant de moi. Tu souris. Provocatrice.
« Et toi, toujours aussi bien tes soirées ? Tu dois aimer ça, hein ? Ils te paient combien pour avoir tes fesses, ces enfoirés ? »
What...C'était quoi le foutu rapport avec Drew ?
J'écarquillais les yeux. Putain j’étais dans la merde. Comment elle savait ça putain. Il n'y avait qu'une seule personne qui le savait. Enfin lui et sa cour. Je ne lui avait pas dis bien entendu. Je fronçais les sourcils.
–….Une seule putain de personne est au courant. Ce putain d'enfoiré de A à la con.
Me dit pas qu't'es amie avec ce connard Sarah. Je posais mes mains sur ses épaules, baissant la tête, souriant soudain.
- Et puis qu'est ce ça peut te foutre.
Combien ils me payent ? Pas mal...Putain....Comment elle sait que j'suis soumis...Espèce de prince à la con ! Non je n'aime pas ça. Je déteste ça. Mais j'peux pas faire autrement pour me payer ma putain de drogue. J'ai arrêté l’héroïne, mais j'ai continué l'LSD.
- C'est kiffant, même si ça fait un mal de chien.
Putain mes clients venaient me voir que pour du SM. Je grimaçais.
- Je retire ce que j'ai dis, c'est pas kiffant du tout. J’ai que des clients SM.
Sujet: Re: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Dim 2 Mar 2014 - 16:36
burn me.
love is a tyrant sparing none.
Non. J'en ai rien a foutre. Mots qui transpercent – une habitude. Bien sûr qu’il n’en à rien à foutre. Je t’avais pourtant bien dit d’arrêter d’espérer Sarah, au bout d’un moment, t’en deviens vraiment pathétique. Je serre les poings à m’en blanchir les phalanges, restant de pierre. Mâchoire serrée. Je sais bien qu’il se fout de moi, et qu’il me voit comme la fille qui lui pose tout le temps des problèmes. Si chiante, si insupportable – point noir de sa vie. Je suis la tumeur. La teigne. L’indésirable.
Celle qui reste accrochée et qui ne s’en va jamais complètement, malgré toutes les tentatives pour s’en débarrasser.
Son visage qui se déforme sous mes paroles finit de me donner la nausée. J’ai touché juste. Les rumeurs que j’avais entendues l’autre soir dans ma tête n’étaient pas fausses. Il se vend comme une chienne. Tout ça pour sa foutue drogue – sa seule et son unique – celle que je ne pourrais jamais battre.
Au bout d’un moment, on arrête d’être déçu – on se fait une raison. Du moins c’est ce qu’ils disent.
J’avais déjà considéré comme acquis le fait qu’il me trompe. Appris en une leçon que je me répétais souvent dans mon lit. Les préceptes d’amour existent, contrairement à ce que certains pensent. Il suffit juste de les vivre pour qu’ils vous apparaissent clairement. En amour, il n’y a pas de fidélité - le premier qui trompe est juste celui qui ne pleurera pas. En amour, on est toujours en cage. L’amour partagé, c’est la prison à deux, l’un devenant le geôlier de l’autre. L’amour malheureux, c’est la prison seule. Mais où qu’on aille, il y a toujours ces foutus barreaux contre lesquels notre cœur se cogne à toute heure de notre vie.
Je suis donc en cage et je pleure – rien de pire ne peut m’arriver. Rien ne peut plus me décevoir. Alors pourquoi est-ce que ça fait toujours aussi mal ?
….Une seule putain de personne est au courant. Ce putain d'enfoiré de A à la con. J’ouvre les yeux, surprise, alors que ses lourdes paumes viennent se poser sur mes épaules. J’ai envie de m’y arracher. Mais quelque chose m’empêche de bouger. J’ouvre la bouche et la referme en silence. Un A ? Un mauvais pressentiment monte dans ma poitrine, et la peur s’insère dans mes viscères.
Quelle est ta relation avec le Prince ? Un hoquet s’échappe de ma gorge. Pourquoi ? Pourquoi tout emmêler dans une même et seule toile – nous retenant les uns aux autres par des nœuds sanglants ? C’est si amusant de nous voir se débattre pour survivre ?
Je ne répondrai pas à sa question. Je ne répondrai plus à aucune de ses questions.
« C’est un interrogatoire ? » Défensive, agressive. Je ne veux pas qu’il s’immisce dans la destinée qui nous lie, le Prince, Drew, et moi. Je ne veux pas qu’il tombe encore plus profondément en apprenant cette vérité sur moi. Sur nous.
Vraiment Sarah ? Tu le défends toujours ? - tu n'es pas un ange pourtant. Même si tu essaies. Pourquoi voudrais-tu le sauver ? Alors qu’il vend le corps qui était censé t’appartenir.
Se vendre. L'idée prend forme dans ma tête. De plus en plus concrète. Etouffante. Combien de fois avais-je embrassé sur ses lèvres les restes de ses orgies ? – la nausée me prend. Et la haine, et la rage. Jaillissant tout d’un coup, inexpliquées, inexplicables, violentes. Menton levé, je le transperce du regard – « Dans ce cas moi aussi je peux poser des questions sur toutes les chiennes que tu baises ? » Pouls accéléré dans ma gorge – lèvre inférieure tremblante de colère. Les mots sortent de ma gueule crachés, acides et empoisonnés. « Elles doivent bien aimer hein – est ce qu’elles te paient elles aussi ? Quelle magnifique catin tu fais Marwin. »
Je suis injuste, mais tu l’es aussi avec moi. Regarde ce que la jalousie fait de nous Marwin. Ne sommes-nous pas pitoyables ?
S'il y a quelqu'un là-haut, il doit bien rire de nous tous ; cela est très comique, très comique, vraiment. - Lorenzaccio
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Sujet: Re: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Jeu 6 Mar 2014 - 16:26
Die Liebe ist ein wildes Tier Sie atmet dich sie sucht nach dir nistet auf gebrochnen Herzen geht auf Jagd bei Ku und Kerzen
Lorsque je t'avais demandé quelle était ta relation avec le Prince, tu m'avais regardé avec des yeux étonnés et avait hoqueté.
« C’est un interrogatoire ? »
M'avais-tu répondu en retour. Je te regardais dans les yeux, les sourcils froncés.
« Ne répond pas par une autre question. »
Tu cachais forcément quelque chose. Peut-être pour pas m'énerver encore plus que ce que je l'étais déjà. Tu m'avais répondu d'une manière agressive.
« Quoi. J'ai pas l'droit d'poser des questions ? »
Soudain, sans prévenir tu commençais à sortir de tes gonds. Quoi qu'est ce que j'avais dis. Étrangement au lieu d'être étonné, je souriais. Je ne savais même pas pourquoi.
« Dans ce cas moi aussi je peux poser des questions sur toutes les chiennes que tu baises ? »
What ? Wait...Hého d'où tu m'parles de ça maintenant. Wait...c'est fini ça. J'ai arrêté ça fait déjà pas mal de temps. Sauf que tu ne le sais pas. Et moi au lieu de te dire la vérité, j'en joue. Putain merde...
Je te souris.
« Ouais vas-y. »
Je remarque que ta lèvre inférieure tremblote. Intérieurement je m'inquiète mais extérieurement j'avais un grand sourire aux lèvres. Tu craches soudain tout le venin dont tu es capable.
« Elles doivent bien aimer hein – est ce qu’elles te paient elles aussi ? Quelle magnifique catin tu fais Marwin. »
Hein ? Qu'est ce qu'elle me sortait là !
Je fronçais les sourcils.
« Qu'est c'tu m'chantes, bien sur qu'elles ne me payaient pas. J'avais pas besoin d'argent avant. »
Avant de ne plus en avoir pour payer ma foutue drogue. Je n'achetais plus de cocaïne pour l’héroïne. Mais j'achetais toujours des cachets d'LSD. Quelle magnifique catin tu fais Marwin. Catin. Nom féminin. Fille de joie. Péripatéticienne. Prostituée. Je ferme les yeux. Dans mon esprit apparaît une femme. Blonde à la peau pâle. Maquillée. Habillée de façon provocante. Ma mère. Une pute. J'aurai aimé ne plus jamais entendre parler d'elle. Si ça ce trouve elle était morte d'une overdose. Jamais personne à Prisvmer ne m'avait parlé de ma mère. Ou m'avait posé des questions sur mon enfance. Pourquoi il fallait que j'entende ce putain de mot de la bouche de celle que j'aimais. Mes mains, agrippent ses épaules, mes ongles plantés dans sa peau. Putain faut que j'me calme. J'manque de péter un câble. Il faut pas. Les yeux toujours fermés, je répondit ;
« Tu parles de moi au féminin maintenant ? »
Catin. Catin. Catin. Catin. Je serre les dents. Ma mâchoire se crispe. J'inspire et j'expire lentement. J'essaye de penser à autre chose pour me calmer. Sauf que j'arrive pas. Le seul moyen de me calmer est la drogue. Sauf qu'elle était dans un des tiroirs de la commode. Je pouvais aussi me calmer d'une tout autre manière. Disons d'une façon plus...Violente. Celle de tabasser le fautif. Sauf que je ne pouvais pas faire ça. Pas à Sarah...Non. Non n'ouvre pas les yeux.
J'ouvre les yeux lentement, la regardant dans les yeux, mes ongles toujours plantés dans son haut et sa peau. J'ai un peu beaucoup l'air d'un psychopathe. J'ai un grand sourire aux lèvres et les yeux écarquillés.
« Te fous pas d'ma gueule Sarah »
Je laissais un petit silence de quelques secondes et reprit sans prévenir, envoyant mon poing dans la mâchoire à Sarah ; « TE FOUS PAS D'MOI PUTAIN ! »
Je la regarde.
« Pars...avant que je ne te fasse du mal. »
Je ferme les yeux, plantant mes ongles dans ma paume de main. J’entends une porte claquer. Porte de la salle de bain ou porte du dortoir ? Je rouvre les yeux. Sarah n'est plus dans la pièce. J'essaye de me calmer. J'ai mal au crâne. Je m'avance vers la gauche du lit et m'assois au sol, dos au mur, ramenant mes genoux contre mon torse. Il me faut de la drogue. Sinon je ne pourrais pas me calmer. Je me relève difficilement et fouille dans les tiroirs de la commode. Des billets. Pas deux ou trois mais bien une bonne vingtaines/Trentaine. J'attrape le sachet de poudre blanche, une cuillère, un briquet et une seringue et me rassois contre le mur. Merde comment on fait déjà. Sa faisait quelques temps que j'en avait pas prit. J'm'en souviens. Je préparait l’héroïne. Une fois ceci-fait, j’enroulai ma ceinture autour de mon bras et prit la seringue. Merde j'en ai trop mit non ? Je fermais les yeux et plantait sans réfléchir la seringue dans une des nombreuses veines et injecta d'un coup la drogue. Je mordis ma lèvre inférieure jusqu'au sang et rejeta la tête en arrière. Putain ! J'savais plus que ça faisait un mal de chien. Mais j'me sentais un peu mieux. J'avais putain d'mal mais j'allais mieux. Je souris et fermais les yeux. La douleur diminuait. Soudain, je portais ma main à ma bouche. Un goût de fer. Merde...J'avais pas calculé la dose.
Sujet: Re: Born to die. [Pv Marwinnie ♥] Jeu 6 Mar 2014 - 23:23
burn me.
love is a tyrant sparing none.
C’est le ton qui monte, c’est la colère qui vient. Parce qu’on n’arrive pas à se parler autrement. Parce que c’est beaucoup plus simple pour nous de se gueuler dessus que d’échanger nos vérités. Et Marwin répond à mes futiles provocations – et la boule de feu qu’est mon cœur me crâme les côtes. Alors oui, comme ça il ne prend même plus la peine de nier ? – Il n’a jamais pris la peine de nier quoique que ce soit Sarah, pour la simple et bonne raison qu’il se fout complètement de toi.
Et il sourit – sourit comme tu l’as jamais vu faire. Gorge qui se noue. Ton sourire, Marwin, j’aimerais tellement faire disparaître ce foutu sourire de ton visage. Il a belle gueule mon amour – voilà que je ne souhaite que la douleur de mon aimé. Peut être que c’est ça. Peut être que ça a toujours été ça finalement. Je n’aime que pour voir souffrir.
«Te fous pas d'ma gueule Sarah.»
Oh, mais je ne me moque pas de toi Marwin – c’est juste moi qui me dégoûte. Qui réalise peu peu sa connerie. Ses mains broient mes épaules, et nos regards ne se détachent plus. Je reste droite et insoumise. Tu sais ce qu’il te manque Marwin ? Du sang froid – un coeur de glace. Regarde comment je fais, regarde comment j’étouffe les hurlements de mon petit cœur gelé. Le même sourire que lui s’étale sur mes lèvres. Dérangé, tordu.
Sang froid. « TE FOUS PAS D'MOI PUTAIN ! »
J’ai juste le temps de cligner des yeux avant de sentir la cuisante douleur s’écraser sur ma joue. Electricité, étoiles, souffle coupé. Ma vision se brouille en tâches blanche, et je sens mon corps désarticulé se faire projeter, tout droit contre la commode. Point de douleur – sensation chaude. Le bas de ma tempe a heurté le coin du meuble – et le voilà, mon précieux sang-froid tâchant le parquet. Tout est trop rapide, tout est trop flou – je ne sens plus rien autour de moi. Je n’arrive même plus à respirer, ni à entendre quoi que ce soit d’autre que mon pouls qui s’emballe – ma tête va éclater. Mes yeux aveugles trouvent la porte de la salle de bain, et avant que je puisse penser à quelque chose d’autre, je m’y jette.
C’est la terreur pure qui me fait bouger. Qui m’anime. Je referme la porte derrière moi en la claquant, avant de tomber. Mon corps vient épouser le carrelage. Douleur sourde – je regarde mes mains qui tremblent, et je sens dans ma bouche cet insoutenable goût métallique. Ca revient. Les sensations. Petit à petit. Le sang qui bouillonne dans ma joue droite, celui qui coule de ma tempe et - L’odeur. Le goût. J’essaie de respirer, et je sens le liquide chaud goutter de mon nez. Ok. En plus de ça, je saigne du nez. Ok. C’est pas le moment de paniquer. Inspection des dégâts – effectuée. Tout va bien.
Tout va bien. Il m’a frappé. Tout va – mon estomac se soulève, et je me traîne vers la cuvette des toilettes pour aller vomir. Cracher – le dégoût la peur la colère l’effroi la douleur. La laideur. Ma gorge me brûle, et mes larmes commencent à monter alors que mon cœur se révulse. Aller gerber, genoux au sol, tête dans la cuvette – ça te connaît, hein Sarah ? Les souvenirs affluent brusquement, avant de se faire écraser par souffrance de mon visage. Je viens machinalement essuyer du poing ma bouche, y laissant une jolie traînée rouge. Sois forte Sarah, ce n’est que ton sang – pas celui des autres. Tu connais son odeur, tu connais son goût, il est part de toi. Ce n’est pas lui qui te rendra malade, non ?
Brave fille. J’avale ma salive avec difficulté. Ok. Le choc est passé – le choc a parlé. Tout va bien.
Tout va. Oh et puis merde Sarah, bien sûr que ça ne va pas, et que ça n’ira pas. Tu as beau toujours tendance à dramatiser, mais là, ça ne va vraiment plus. Regarde comment tu continues de trembler. Il m’a frappé. Je percute – je le sens. Et la douleur qui envahit ma poitrine se trouve être bien pire qu’un de ses coups sur ma joue. Je me sens pitoyable. En colère. Misérable. Encore en colère. Les émotions jouent au yoyo – et je suffoque. Etouffe. Brûle. Fureur. Tristesse. La petite voix au fond de ma tête rit, et se dit que je l’ai bien cherché – que c’est ce que j’ai toujours cherché. Qu’est ce que je croyais faire en tombant amoureuse de quelqu’un comme lui ? Me baigner dans le danger. Nager dans la souffrance romantique, mélancolique, destructrice jusqu’à en perdre la raison – pour le coup c’était réussi. Putain de réussi. J’en aurais ri, si ma gorge n’était pas si serrée par mes sanglots violents et erratiques. C’était donc ça ce bruit ? Ce couinement de rage ? C’était donc moi.
Larmes, griffures, spasmes – tu crises Sarah. Tu paniques, tu coules, comme tu sais si bien faire. Appliquée, monstrueuse, bête hurlant à la mort. Je me retrouve recroquevillée, prostrée en boule derrière la porte – et je ne me souviens même plus comment. Combien de minutes se sont écoulées ? Combien de battements mon cœur a-t-il loupé ? Le temps passe, et moi je réfléchis – mon cerveau devenant une machine infernale qui finit de me rendre folle. Qu’est ce que je vais faire ? Je sais ce que je devrais faire – je sais que je devrais arrêter ça tout de suite, tant de souffrance, ça n’est définitivement pas sain – mais y arriverai-je ?
Marwin. Enfin, Sarah. Enfin tu penses à lui, enfin tu t’éloignes de ton égoïste personne.
Je me rends compte que je ne l’ai pas entendu, que je ne l’entends plus. Et je réfléchis - et au fond de moi, je trouve la solution. Il m’a jeté. Il ira la trouver elle. Sa douce et bien aimée drogue. Haine Haine Haine. Mon souffle se coupe de nouveau – et une nouvelle panique secoue mes membres. Je me relève avec difficulté, mes jambes en coton, et j’ouvre la porte. J’ai peur de ce que je vais trouver. J’ai peur de ce que je vais ressentir.
Mais voilà, je ne sais faire que ça, moi. Agir avant de réfléchir.
Mes yeux s’accrochent à la silhouette amorphe de Marwin, avant de glisser sur la seringue qu’il tient dans la main. Picotement au bout de mes doigts, j’ouvre la bouche – et ma mâchoire me fait mal. Tout me fait mal. Respirer même me fait mal. Pire même, me fatigue. Vivre me fatigue. J’approche, j’approche de mon bourreau, et je plonge dans ses yeux vides. Il ne me voit pas – il ne m’a jamais vue. Ma main vient caresser ses cheveux, et mes lèvres déposer un froid et rouge baiser sur son front. Je suis désolée, désolée Marwin, si désolée.
« J’en ai marre. » J’en peux plus. Les larmes coulent silencieusement sur mes joues – les belles larmes que j’avais toujours pris soin de lui cacher – et ma résolution se brise. Et mon envie de le protéger – si forte, si vivante, s’anime. Je crois que c’est moi qui te détruis Marwin. C’est toujours moi qui détruis tout. Ca bout, ça meurt dans ma gorge.
« J’en ai marre de t’aimer. »
Voilà Sarah, tu l’as enfin dit. Pire confession de toute l’histoire – mais à quoi pouvais tu t’attendre de mieux ? Tes relations ne sont faites que de ça. Que du pire. Et je me relève, et je m’éloigne. Sans un regard. J’aurais voulu sourire, mais les commissures de mes lèvres en saigneraient. Tout comme mon cœur. Tout comme mon être tout entier. Et je pars, larmes sur les joues marquées de son soufflet sanglant – et je m’éloigne, et je fuis. M’éclipse de ce lieu qui me sera désormais irrespirable.
Douleur palpitante au creux de ton ventre. Qui me fait sentir vivante. Ta voix s'efface de mes pensées j'apprivoiserai ma liberté
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Born to die. [Pv Marwinnie ♥]
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