Sujet: ceci annonce ta fin. Ven 14 Fév 2014 - 20:58
ANSHU&JIM
L'humidité, le silence, la froideur, l'obscurité, les ténèbres idylliques envahissent les passages secrets où trône le corps du Prince, appuyé contre un mur. La lumière est faible, sa lumière est faible, toutefois suffisante pour se repérer dans cette obscurité, où, félin, seul ses iris de sang luisent. Sa tête est baissée, ses yeux clos. Plongé dans la noirceur, il réfléchit.
"Je t'attendrai dans les passages secrets à 15h, je dois te parler.
Anshu"
C'était le message qu'il lui avait laissé avant de quitter le cabanon ce matin, il disait lui parler alors que tout ce qu'il comptait faire... c'était le détruire. Parce que s'il ne faisait rien, Drew allait se rendre compte de toute cette faiblesse accumulée. Et il refuse ça, il veut lui montrer que son animosité réside toujours dans son âme. Il renonce à la Vie pour lui.
De lourdes cernes valsent sous ses yeux. Il n'avait pas fermé l'oeil de la nuit, trop pensif, à se demander s'il était vraiment capable de faire une telle chose à son Soleil. Parce qu'il sait que s'il y met toute sa rage et toute sa rancoeur, il serait capable de déchirer sa chair. De déchirer son âme. De fendre sa lumière avant que Drew ne lui assène le coup fatal. Il était perdu, face à deux mondes totalement différents, à se demander s'il allait décevoir l'un pour le bonheur de l'autre.
Et c'est ce doute permanent qui l'enrage. C'est toute cette faiblesse qui révolte le Prince.
Il ne savait même pas quoi lui faire. Car il sait que le blesser physiquement serait trop dur, surtout si on prenait son don en compte. Et il l'a déjà sans doute brisé mentalement - Morgan, toujours là pour recoller soigneusement les morceaux. Et finalement, c'est ça qui l'énervait le plus. Le fait qu'il prenne plus attention à Morgan qu'à lui.
De la jalousie… Pure et simple.
Et c'est sans doute à l'aide de cette jalousie obscure qui obstrue la lumière qu’on lui offre qu'il va être capable de faire quoi que ce soit. Car sans elle, il n'est presque pas capable de lever la voix sur lui. Faire quelque chose de suffisamment puissant pour qu'il s'en souvienne. Pour qu'il comprenne la rage qui ronge son être. La rage d'être prisonnier de ses émotions.
Ses yeux s’ouvrent doucement alors qu'il observe rapidement les alentours, guettant l'arrivée de la tête blonde. Il appréhendait cette rencontre plus que tout. Mais s'il ne faisait rien, c'est celle de Drew qu'il appréhendera.
Sa baguette apparaît entre ses doigts. Ces dernières semaines, il n'avait fait que passer son temps à la bibliothèque - pour remonter dans sa propre estime qui avait baissée le jour de sa rupture avec Lui. Et son seul objectif reste celui d'être le meilleur, qu'on s'incline et qu'on ferme sa gueule. C'était tout ce qu'il souhaitait, plus que son propre bonheur.
Il écoute le silence, respectant ce dernier. La froideur des lieux semble glacer son sang, pétrifier son être. C'était lugubre et glauque, et pas franchement très accueillant. Il avait entreprit une marche plutôt longue dans un couloir après l'entrée, histoire de ne pas l'apercevoir dès son arrivée - s'il allait venir, même.
Histoire d'avoir l'embarras entre deux choix.
Il entend des pas, tendant l’oreille. Il se contente d’écouter silencieusement ses chaussures battre le sol. Et il sentirait presque son coeur défaillir tellement il battait fort, tellement sa gorge semblait prise et nouée. Il n’arrivait même plus à réfléchir, ses pensées s’embrouillaient. Et il ne savait plus quoi faire.
Il voit sa silhouette plus loin, et lui aussi a sans doute vu la sienne. Ses bras tombent le long de son corps. Aucun son ne s’échappe de ses lèvres closes. Il garde le silence alors que sa baguette, elle, s’élève, attend une seconde, avant de laisser son bras s’abaisser, fendant presque l’air sous la brutalité de son geste.
Et la glace s’échappe, arrogante, allant saluer la première le Roi de la Fête.
#764A61
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Sujet: Re: ceci annonce ta fin. Mer 19 Fév 2014 - 23:55
Ca fait quoi... Bientôt deux mois ? Depuis notre violente dispute dans les couloirs, je n’ai pas reparlé à Anshu. J’ai essayé, pourtant. Entre les cours. Pendant les cours. Pendant les pauses. Pendant le déjeuner. Au cabanon. ... Au cabanon... depuis ce jour là, il m’évite, même chez nous. Quand j’y dors, il est chez Drew. Quand je vais chez Morgan, il est à la maison. On se croise, tout les quatre. Moi, Drew; Anshu, Morgan. Tellement de tension. Tellement de haine. Cette noirceur quotidienne, cette tension palpable à chaque instant, ce froid, ce froid qui me bouffe au fur et à mesure que les jours passent. Et comme si ça ne suffisait pas, Sarah souffre. Entropy grandit. Les A rugissent. Tony me prend la tête.
Et toujours cette peur, cette peur qui me brûle l’estomac jour après jour. Cette peur qu’il ne lui fasse du mal.
Je m’efforce de me concentrer sur mon travail, mais la fatigue, le stress ont raison de moi, et mes notes commencent à chuter. Pour la première fois, je ne suis pas dans les cinq premiers à recevoir mes copies avec les félicitations. Non, on me les donne plus tard, bien plus tard, avec des regards inquiets, des remontrances. Et je regarde Anshu, Sélène, Tony et Ulysse, avec leurs copies parfaites. Leurs notes plus hautes que la note maximale. Et je me sens paumé. J’ai l’impression de tomber. Tomber lentement. Mais personne ne me voit.
Dehors, je ris toujours. Je souris, mais ne souris que pour essayer de me convaincre moi-même. Pour essayer d’illuminer toute la noirceur qui m’entoure. Mais mes amis les plus proches savent. Leurs regards sur moi ont changé. Hey, Jim, ça fait longtemps qu’il y a pas eu de fête ! Hey, Jim, tu viens pas ce soir ? Hey, Jimmy, pourquoi t’étais pas là chez machin ?
Parce-que je crève. Quand j’ai cru perdre Cale, j’ai eu mal. Atrocement mal. Mais ce n’était rien comparé à ce qu’il se passe.
Et chaque fois qu’il m’ignore, je crève un peu plus. Chacun de ses gestes me fait du mal. Chacun de ses regards, qui ne sont jamais pour moi, me font souffrir. Le Prince vit, il vit tout autour de moi, mais je ne fais plus partie de sa vie. Envolé. Son ignorance me bouffe, elle me prend les tripes, m’écrase les cotes, m’étouffe. Je suis invisible, je ne suis plus rien. Je suis mort. Fantomatique, je n’existe plus dans sa vie.
Et j’en crève.
Course. Le LMS posé sur la table. Anshu qui m’écrit. Anshu qui veut me parler. Je n’ai pas réfléchi un centième de seconde. Et je cours, dévale pentes et escaliers, pousse les passants, m'agrippe aux murs pour ne pas déraper. Et je m’enfonce dans cette entre que sont les passages secrets. Cet endroit qui m’est si cher. Cet endroit qui signifie tellement pour moi. Morgan. C’est ici que nous nous sommes envolés, lui et moi. C’est ici que tout a pris du sens. Mon havre de paix. Mon refuge. Un lieu qui compte tellement pour moi.
Et c’est le lieu ou je vais retrouver Anshu. Le lieu où l’on va enfin pouvoir parler. Que tout redevienne comme avant. Que je réapparaisse dans sa vie. Que je l’illumine. Que je le rende heureux. Parce-qu’il n’y a qu’en illuminant les autres que je peux l’être. Je n’en peux plus. Je n’en peux plus de vivre dans cette tension constante, dans toute cette haine, ces mauvaises intentions, ces regards dangereux. J’en peux plus. Mais c’est enfin terminé.
« Ansh... »
Fracas. J’ai tout juste le temps de protéger mon visage de mes bras que de la glace s’y abat, violemment, me faisant mal à l’avant-bras. Je m’arrête soudainement, essoufflé par ma course, choqué par cet éclat auquel je ne m’attendais pas du tout. Et je lève les yeux au bout du couloir, respirant avec force, plissant les yeux pour le distinguer dans l’obscurité. C’est bien lui. J’entrouvre les lèvres, parle assez haut pour qu’il m’entende, à quelques mètres, mais ma gorge est soudainement verrouillée, ma voix tremblante.
« Anshu... Qu’est-ce que tu fais... »
C’est une blague. C’est juste une blague. Il veut me faire peur, il veut jouer au con. A cette pensée, j’esquisse un sourire forcé, tente de me convaincre, tandis que mon coeur bat à deux mille à l’heure. C’est pas possible. C’est pas possible qu’il m’attaque sérieusement. Il ne me fera pas de mal. Jamais. Jamais Anshu ne pourra me faire du mal. Espoir. Optimisme.
Confiance.
J’inspire, et m’approche de lui, le fixant. Et je sens son regard me brûler jusqu’à l’âme. Mais je continue de marcher vers lui. Et je ferme les yeux. Confiance totale. Je marche à l’aveugle, m’approche de lui, parce-que je crois en lui, en nous. Je refuse de croire que Drew a gagné.
Parce-que, Anshu, je pourrai lui confier ma vie. Souffle.
Il se crispe. Ça l’a touché, il le sait. C’est ce qu’il voulait. Et pourtant. Son regard perd en intensité alors qu'il baisse à peine les yeux, dépité.
Anshu... Qu’est-ce que tu fais… ... Pourquoi est-ce que tu me le demandes..?
Malaise. Malaise alors qu’il s’approche encore, alors qu’il ferme les yeux comme s’il avait cette confiance absolue. Cette confiance absolue qu’il lui vouait - comment pouvait-il fermer les yeux aussi facilement en voyant l’intensité de son regard ?
Le Prince se plaque une main au visage, inspire, et expire profondément. Il fixe Jim s’approcher, s’enrageant peu à peu de lui, et de sa propre faiblesse. C’était insultant. C’était dégradant. C’était insurmontable. Parce qu’il est aujourd’hui persuadé que Drew occupe toute la place possible dans son coeur.
Et finalement non.
Parce que qu’il le veuille ou non, il y a Jim. Jim, Nemesis, et même Ashley. Et un humain ne peut lutter contre ses propres sentiments. Il est différent de Drew, il n’est jamais resté enfermé dans une tombe et n’a jamais connu l’Enfer digne de ce nom. Il est juste ce mortel se donnant un genre pour monter dans l’estime de l’obscurité - de Drew.
...Et tout ça est inutile.
Ses dents se serrent alors que sa main tombe mollement le long de son corps, battant lentement des cils. Il range docilement sa baguette, prêt à rendre les armes. Et il lève la tête en direction de Jim, souriant. Et il fait un pas en sa direction.
Tu es vraiment impossible, hein…? Voix doucereuse.
Et sa main se plaque violemment sur son cou alors qu’il le plaque contre le mur le plus proche. Ses doigts se crispent avec force contre sa peau alors que son l’avant-bras remplace rapidement sa main, laissant la dureté de ses bijoux le torturer, resserrant son emprise sur son cou à chaque mouvements. Il courbe les sourcils, alors qu’il le dévore du regard sans aucune délicatesse, une jambe tout aussi téméraire venant prendre place entre les siennes, pressant de ce fait son membre.
Il approche son visage du sien, ses lèvres s’entrouvrant.
Quand est-ce que tu vas te mettre à me détester, Jim ? Pourquoi ne me regardes-tu pas de la même manière que Drew ? Ça me rend dingue. Dois-je faire du mal à Morgan pour obtenir ta haine ? Je n’en peux plus… Pitié, Jim. Il inspire. Je n’ai qu’une chose à te demander… Expire. Déteste-moi.
Sa jambe quitte sa virilité en même temps qu’il libère son cou. … Pour le ramener contre lui.
Il croise ses bras dans son dos, alors que ses ongles lacèrent sa peau de toute la haine qu’il avait. Ses gestes entrent en totale contradiction. Les fils de son âme se sont totalement emmêlés, d’autres ont cédés, c’est un véritable bordel. Son front prend place dans son cou alors qu’il saisit doucement ses poignets, entravant ses derniers de ses mains dans une douceur inavouée. Et sa voix, presque inaudible, résonne pourtant à la perfection.
Déteste-moi, Jim. Parce que tout seul... c’est totalement impossible... Je te le promet...
Il relève la tête, son nez effleurant son cou. Tendresse. Il entrouvre les lèvres, lentement. Son souffle glisse sur sa peau, resserrant l’emprise sur ses poignets. Il hésite, une seconde, et essaie de sourire pour se donner du courage.
Et doucement, c’est sa peau qui se retrouve emprisonnée entre ses dents. Il n’est pas brut et bestial comme Drew, qui ne va faire preuve d’aucune délicatesse. Non, Le Prince, lui, vampirise progressivement le Roi Blanc pour qu’il agonise péniblement. Et il ne lui laisse pas le choix, ne lâche pas sa prise malgré l’agitation de sa proie, il serre avec force ses poignets en empêchant ses derniers de l’atteindre. Et il aspire puissamment de longues secondes sa peau, alors qu’à chaque mouvements brusques qu’effectue Jim, ses dents emprisonnaient son cou avec plus d’ardeur.
Et au bout de quelques temps, il brise tout contact physique avec le blond et recule de plusieurs pas en arrière, s’essuyant rapidement le coin des lèvres, faisant mine de détourner la tête, observant du coin de l’oeil l’horrible trace vermeille de sa haine sur la peau du Soleil, sien. Emprisonné par ces chaînes que le Prince s’est lui-même occupé de lui enfiler.
Violence. Main, cou dos, mur. J’expire, ferme les yeux avec force en sentant le choc dans mon dos. Irrégulier, le mur s’enfonce dans mon dos à certains endroits, et je serre les dents, rouvre les yeux. Regard ardent. Je déglutis difficilement sous la prise d’Anshu sur mon cou, et porte mes mains à son avant bras que je saisi, levant la tête comme je le peux, ma gorge en appel d’air tandis que ses bracelets m’y font une pression difficilement supportable. J’entrouvre les lèvres, inspire avec force le peu d’air qui parvient à se glisser en moi.
Il faut que je le repousse, il me fait mal. Je plante mes ongles dans sa peau et m’apprête à le dégager violemment, quand son corps se colle contre le mien, me faisant tressaillir. Cette proximité me gêne, me perturbe. Son visage n’a jamais été aussi proche du mien, je peux même sentir son souffle chaud pénétrer ma bouche. Et dans ma tête c’est ma panique, parce-que personne ne m’a jamais brusqué comme ça, et surtout, parce-que c’est Anshu qui se tient là, et me fait ça. Je sens alors sa jambe entre les miennes et tout mon corps se tendre. Mais le pire de tout, c’est ce regard. Un regard vraiment, vraiment flippant. Et me maintenant à sa merci avec ce regard, j’en ai presque l’impression qu’il pourrait...
« Qu’est-ce tu fous bordel... » Un souffle, j’ai du mal à respirer, et je rougis violemment sous la honte de ce contact et le manque d’air qui m’affaibli. Anshu est mon frère. C’est comme ça que je le vois. Mon frère de sang. Alors ce contact, à la fois agressif et beaucoup trop osé, me perturbe au plus haut point. « Quand est-ce que tu vas te mettre à me détester, Jim ? Pourquoi ne me regardes-tu pas de la même manière que Drew ? Ça me rend dingue. » Continue de manquer de respect à Morgan en me tripotant comme ça, c’est bien parti pour que je te haïsse, Anshu. Je serre les dents, retiens ces mots. Je les retiens parce-que si je les lui dis, il serait capable de le faire. Et tout serait terminé. Je ne dois pas entrer dans son jeu. Je dois le ramener à la raison. Reste lumineux, Jim. « Dois-je faire du mal à Morgan pour obtenir ta haine ? » Je cille, trahissant la rage monstrueuse qui naît dans mon ventre à cette idée. Et je ferme les yeux, m’efforce de garder mon calme, m’efforce de lui rester soumis alors que ça m’insupporte. Ne pas entrer dans son jeu. Ne pas entrer dans son jeu.
Il me lâche et je me détend une seconde, une main sur le mur et l’autre sur ma gorge, inspirant avec force pour retrouver tout l’air qui me manque depuis une minute. Mais pas de répit, je suis attiré vers Anshu et il glisse ses mains dans mon dos, sous mon tee-shirt, me griffe la peau avec force tandis que les mains sur ses épaules, je me dégage de lui vivement. Mais encore une fois, il est rapide et brutal, et je n’ai toujours pas le temps de comprendre ce qu’il se passe qu’il m’a déja entravé les poignets. Je m’immobilise, respire avec force, plongeant en lui un regard assassin, tandis que la rage court tout le long de ma colonne vertébrale, me fait frissonner, me fait serrer les dents. Il me parle, je l’écoute pas, je comprend pas. Je suis hérmétique au venin qu’il peut me cracher; dans cet état Anshu n’est pas lui-même. Il n’est que ce... cette chose pervertie par Drew, cette chose dégueulasse. Cette chose que je ne reconnaît pas. Son visage est dans mon cou, son corps contre le mien, ça me débecte. Ca m’écoeure parce-que je considère ce gars comme ce frère avec qui je grandis depuis que j’ai 12 ans. Je l’aime, je l’admire, comme mes parents. A cette pensée, et faisant le lien avec la démence qu’il déchaîne sur moi, ma gorge se noue. Et je sens son souffle dans mon cou tandis que je me débat pour me libérer de ses mains; je ne soupçonnais pas qu’il ait une telle force physique, en réalité.
Et je sens sa langue sur ma peau. Et ses dents, m’emprisonnant. J’ai l’impression que ma mâchoire va éclater tellement je serre les dents avec force. ... Réellement Anshu ? Un suçon ? A moi ? T’essai de prouver quoi la ? C’est de la jalousie envers celui que Drew a fait à Morgan ? C’est ta petite vengeance ? C’est le simple plaisir de t’approprier ce qui est à Morgan ? De le provoquer ? De lui manquer de respect. J’inspire, serre le poing, et ferme les yeux avec force, ne pouvant qu’attendre que cet instant se brise. Et lorsque le moment vient, lorsque je retrouve ma liberté, je m'essuie le cou vivement, et lève sur lui un regard de braise.
Il a été trop loin.
Le soleil se couche, fait place à la nuit, à l’obscurité. Aux ténèbres. Et mon poing s’abat avec toute la force dont je dispose dans la figure d’Anshu. Et ne lui laissant pas une seconde de répit, je lui attrape le col pour le plaquer à mon tour contre le mur. Et j’approche légèrement mon visage du sien, gardant une distance correcte, mais juste assez pour m’assurer d’avoir son regard dans le mien. Et perforant ses pupilles des miennes, je murmure entre mes dents, pointant de ma main libre un doigt accusateur sur lui.
« Je t’interdis de ME toucher comme ça. Je t’interdis de faire tes petits jeux pervers sur MOI. Je t’interdis de te servir de moi pour manquer de respect à Morgan. » Et je le colle de nouveau au mur dans une nouvelle pulsion de rage. Parce-qu’il a exactement compris comment me faire péter un câble. Et il a compris comment toucher Morgan par la même occasion. C’est Drew qui a commencé ce petit jeu, et j’ai eu la maturité nécessaire pour ne pas entrer dans son jeu. ... Mais Morgan va foncer dedans tête baissée. Si Morgan apprend qu’Anshu joue avec moi, se sert de moi et de mon corps comme ça, Morgan ne saura pas garder la tête froide. Et c’est ce qui m’inquiète, plus que tout.
Et je me rend compte de ce que je viens de faire. Je viens de céder à leur noirceur. Je le lâche, inspire, le regarde avec mépris et me détourne de lui. T’es plus intelligent que ça, Jim. Je me met en marche, je me casse. Parce-que c’est trop dangereux, autant physiquement que pour mon équilibre mental. J’veux pas plonger avec eux. Et si je reste trop longtemps ici à me faire maltraiter par Anshu, oui, je vais plonger. Inévitablement. « Tu m’empêchera pas de briller Anshu. Ni de t’aimer. Profondément. »