Ils avaient l'air tellement fiers. Un foulard couvrant leurs bouches, bombes en main, les deux jeunes hommes taguaient naturellement les portes des salles communes et les classes des A et B. « ENTROPY » Un coup d’œil à gauche, à droite. Personne. Alors ils sourient et s'en vont discrètement. Ni vu ni connu. Une fois dehors, ils retirent leurs foulards et balancent les bombes de peinture un peu plus loin. « On va arriver en retard à l'entraînement. » Il n'a pourtant pas l'air de vraiment s'en soucier. Le roux s'étire, tout en gardant son sourire. Il prend énormément de plaisir à foutre le bordel chez les classes d'élite. Ouais, ça lui fait un bien fou. « On parie que j'y arrive avant. » Il sourit.
Au final, c'est le plus petit qui aura remporté le parie. Le roux bougonne tandis que le suédois lui rit au nez en lui rappelant sans cesse qu'il lui doit déjà deux fast-food. L'entraînement commence par des échauffements puis se terminent par un match. Égalité. On aurait pu dire que ça avait été un entraînement comme les autres et pourtant, quelque chose clochait. Quelqu'un manquait à l'appel. Et durant les échauffements et le match, Pytha ne put s'empêcher de lancer des regards à gauche et à droite en espérant la voir arriver à un moment ou un autre. Et il avait beau demander aux autres, personne ne savait où pouvait bien se trouver Charlie. Dans les vestiaires, Joach vient à sa rencontre. « On peut aller voir au bungalow si elle est pas entrain de jouer la flemmarde ou de jouer avec le chat préféré de Heath. » Alors le colosse suit le brun en croyant effectivement retrouver la rousse dans le bungalow. Pourtant, rien, personne. Pas un chat. Étrange. « Bon bah, on a plus cas attendre, hein. Si tu tiens vraiment à revoir ta très chère Charlie. » L'un rit, l'autre fronce les sourcils. Et Pytha lui ordonne presque de la fermer.
Déjà plusieurs heures que les deux jeunes hommes attendaient la seule fille habitant ce bungalow. Mais, toujours aucune trace d'elle. La nuit tombait déjà et ce n'était pas pour rassurer le basketteur. Quoi, il n'a pas le droit de s'en faire pour une amie? Surtout après ce qui lui était arrivé, ce soir où Matthy l'avait trouvé dans un sale état. Et lui il pensait avoir réglé son compte au responsable. Quel abruti. « Bon bah j'y vais. » Et Joach le salue, sourit et lui dit qu'il lui enverra un LMS quand la rousse sera de retour. Mais, lorsque Pytha ouvre la porte, surprise. « Charlie? » Il ne voyait pas très bien, mais était quasiment certain que c'était elle. On entendait le suédois rire un peu plus loin. « Tu t'es perdue en allant chercher le chat? » Joach ne s'en rend pas compte. Il ne peut pas la voir, installé sur le canapé. Alors que Matt, lui, voit tout. Charlie, couverte de bleus. Encore. Et le E bug, il ne dit rien. Parce qu'elle ne lui laisse pas le temps de dire quoique ce soit.
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Sujet: Re: Fury Dim 16 Mar 2014 - 11:22
L’infirmerie. Je les regarde s’affairer autour de moi, comme pris de panique. Ça ne devrait pas être l’inverse ? On m’allonge, on me redresse. Lumière dans les yeux qui m’aveugle plus qu’autre chose. L’arcade a failli y passer. Ah. Et c’est pour ça qu’il y a un truc qui me gêne dans l’œil droit. Du sang. Ça partira tout seul. Tant mieux. Et mon cœur ? Oui, il bat toujours, bande de crétins. C’est tout ce qu’il sait faire de toute façon. Ma seule arme, semble-t-il. On me demande de respirer. J’essaye. Mais là c’est tout de suite plus pénible. Et ils me font mal, m’expliquent que c’est nécessaire. Que je dois mesurer ma douleur sur une échelle de 1 à 5. 7 peut-être. Je ne sais pas.
Piqûres pour m’apaiser. Me soulager. Ça flotte autour de moi et je pars comme ivre. Si seulement c’était ça. Et je m’endors quelques heures. Quand j’ouvre les yeux, le soleil se couche derrière la fenêtre. Deux infirmiers sont encore là et me demandent comment je me sens. Je ne sais pas. J’ai mal partout. Surtout au crâne oppressé par un bandage qui en fait tout le tour. J’ai soif aussi. Je sens le côté droit de mon visage qui enfle, brûle malgré les deux autres pansements qui ornent mes joues. J’en aperçois d’autres plus larges sur mes épaules égratignées à force d’avoir épouser la terre. Et alors que je redécouvre mon corps marqué, ils m’expliquent que j’ai les côtes fêlées, que ça se remettra tout seul avec le temps, d’ici une ou deux semaines. Que je devais porter une ceinture abdominale pour soutenir tout ça. Que je ne devrais pas faire d’efforts physiques et rien porter. On me tend un bout de papier, dispense pour les cours. Et on m’affirme que ma mère va être informée.
ERROR 404. Mon visage vrille sur eux, une rage soudaine m’extirpe de ma léthargie faisant fît du mal qui sévit sous ma peau. Impossible. Je leur interdis. Je suis majeure. Ils n’ont aucun droit de faire ça. J’insulte et crie que ça ne concerne personne. Je me lève, arrache la perf’ plantée dans mon bras. Ils tentent de me calmer et me disent qu’on pourra en reparler, que je devrais en parler. Je leur arrache leur foutu formulaire des mains, proférant des menaces bien futiles. Je devrais me calmer, ça va me blesser encore plus, répètent-ils. Et c’est vrai. La douleur s’est accentuée dans mon ventre, me muselant la bouche. Ils me donnent un sac, une liste d’instructions à suivre. Résignés devant ma peine. Ils me laissent partir plutôt que prévu.
La nuit tombe son voile, alors que je me dirige vers le bungalow, sans penser à qui y sera. Emprise avec les tumultes de mon âme. Désordre des sentiments, j’ai peur de ce qui arrive. Du contrôle que j’ai de moins en moins. Alors je veux me cacher, disparaître. Mais ça ne se passe pas comme prévu. Pas quand je grimpe mollement les marches qui mènent sur le perron du bungalow. La porte s’ouvre avant même que je ne l’atteigne. La lumière me tue. Je grimace, me protège les yeux. Faible bête blessée et effrayée.
Et c’est la silhouette de Pytha que je reconnais, qui me fait face. Et ma voix sombre gronde. Crescendo. __ Tu ne m’avais rien promis, c’est vrai. Mais… Matt… Un pas, j’affronte la lumière, pénètre le bungalow. QU’EST-CE QUE TU AS FAIT ??!! Je fonds sur lui. Le sac que je tenais s’échoue au sol que je shoote sans faire attention. La ceinture de maintien et les médicaments roulent au sol. Contact. Mes poings levés et sans force rencontre son torse. POURQUOI TU AS ÉTÉ COGNÉ UN INCONNU ?! Et c’est moi qui veut cogner. Retrouver le peu de force que j’avais et qu’on m’a arraché. Vaine volonté. POURQUOI TU T’EN ES MÊLÉ ?! Mes poings sont cotons sur lui. POURQUOI TU Y PENSES ENCORE APRÈS UN MOIS ?! Dans mes yeux se plaquent ma colère, mon désespoir, ma confusion. Tremblante. POURQUOI TU NE PEUX PAS T’EMPÊCHER DE CHERCHER DES EMMERDES ?! Souffrance, peur, je vacille et m’accroche, m’appuie sur lui. POURQUOI TU T’ES ENCORE MIS EN DANGER ?! Tout se mélange, se perd. Qu’est-ce que je raconte ? Mon self-control s’est évaporé il y a quelques secondes déjà. IMAGINES IL AURAIT RÉPLIQUER COMME IL VIENT DE LE FAIRE, TU N’AURAIS PAS PU JOUER AU BASKET POUR UN BOUT DE TEMPS, TU TE RENDS COMPTE ?! Les larmes teintent ma voix de peine, d’inquiétude. Pour qui ? Pour moi ? Pour lui ? Pour nous tous ? POURQUOI TU NE FAIS PAS COMME MOI ?! POURQUOI TU N’IGNORES PAS CE QUI M’EST ARRIVÉ ?! Brisée. La vie déraille. POURQUOI MATT ?! Je parviens enfin à le pousser. L’œil de la tempête. Calme rejet. Ce n’était pas lui, Matt. Tu t’es trompé de mec. Ce n’était pas lui…
La tension qui courait de ma nuque à mes épaules et maintenait mes poings levés s’évapore d’un coup. Les bras ballants, complétement essoufflée, l’adrénaline disparaît elle aussi. Et la douleur réapparaît. Un coup de poignard perfore mes côtes à chaque respiration et j’aimerais m’étouffer. Parler tiraille mon visage tuméfié. Alors hurler n’était pas une bonne idée. Je voudrais être muette. J’aurais dû l’être. Ne rien dire. Je n’aurais pas dû lui jeter tout ça à la figure. Il va croire que je pense que c’est de sa faute. Mes dents s’accrochent à ma lippe inférieure. Trop d’émotions relâchées d’un coup. Tout ce que je n’ai pas réussi à faire alors Nathan tentait de me tuer. Chaos dans ma tête, dans mon être, sur mon corps. Je n’ose plus regarder Matt. Et remarque seulement Joach.
Honteuse. Humiliée. Dégradée. Altérée.
Spasmes. Mes jambes vont me lâcher. Je me recule pour me plaquer contre le mur et prendre la commode comme béquille. Je m’accroche farouchement à l’objet de bois. Une main se plaque sur l’origine de ma souffrance qui souffle mes bronches. Le sac de médicaments et la ceinture que je vais devoir mettre me paraissent bien bas. Et mon regard tombe sur la batte de baseball. Fixette.
__ Et merde. Elle était vraiment juste là…
Une main glisse vers elle, s’attarde sur la poignée. Haut-le-cœur. Tanpis j’inspire pour retenir mon envie de vomir. Freakin’ pain qui se transforme en névrose.
Un rire convulsif m’échappe, avant de mourir aussitôt me rappelant à ma déchéance et à ma laideur.
__ Je devrais me mettre aux arts martiaux. Ou à la boxe. Oui, la boxe, ça a l’air efficace. La rousse qui m’a littéralement sauvée en fait forcément. Elle. Oh Nathan tu n'as pas changé à ce que je vois. Elle lui a tenu tête… à ce Nathan. Et elle l’a eu.
#ff6633 HRP : KRR ♥
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Sujet: Re: Fury Lun 17 Mar 2014 - 0:17
FURY
Surpris. Décontenancé. Il entrouvre ses lèvres pour parler. Mais elle n'en lui laisse pas le temps. QU’EST-CE QUE TU AS FAIT ??!! Lui-même ne savait pas, il ne comprenait pas. Pourquoi était-elle à nouveau dans un état pareil -pire encore- et pourquoi elle lui hurle dessus. Lorsqu'elle réduit la distance qui le sépare, le jeune homme récule instinctivement de deux ou trois pas. Le sac tombe, il n'y fait pas attention. Ses yeux sont posés sur Charlie et il ne parvient pas à détacher son regard de cette dernière. Elle parle d'un inconnu. D'un inconnu qu'il aurait frappé. Et Pytha réfléchit un instant, se remémorant le jour où il l'avait frappé lui. Cet enfoiré. Il croyait dur comme fer que c'était lui le responsable. « Charlie, je- » Mais elle ne le laissa pas poursuivre. Sa voix retentit dans tout le bungalow, Joach s'était levé entretemps et s'était approché de la porte. Il avait l'air bien plus paumé que le roux.
Même après un mois il n'aurait pas pu oublier cette histoire. C'est bien pour cela qu'il ne lui avait rien promis, qu'il n'avait pas pu lui garantir de ne rien faire. Pourtant, ce n'est pas pour elle que Charlie s'inquiète. Comme d'habitude. Lui, il ne pouvait pas ignorer, c'était juste impossible. Ce n’était pas lui, Matt. Tu t’es trompé de mec. Ce n’était pas lui… Matthy a fait une connerie. Et c'est de sa faute si Charlie a dû subir tout ça. Il s'en veut. Il se sent coupable. Il déglutit. Le jeune homme baisse la tête, honteux. Alors que Joach, lui, ne sait pas quoi dire ni faire. Malaise. « Je suis... Vraiment désolé, Charlie... » Il avait tabassé le mauvais mec et c'est elle qui se reprend tout. Il se sent tellement minable. « Mais... J'pouvais pas oublier ça... » Impossible. La rousse ne comprenait donc pas ça? Elle aurait sans doute fait pareil si ça avait été l'inverse. « Je pouvais pas rester là à rien faire... »
Qui aurait pu? Quel genre d'ami aurait pu laisser passer ça? Ce n'est pas parce qu'on lui demande d'oublier que Pytha allait le faire. Ce n'est pas parce qu'on lui demande de ne pas agir que Pytha allait forcément obéir. Et cette fois non plus il ne laissera pas passe ça. Le E ne laissera pas Nathan s'en tirer comme ça. Apparemment, quelqu'un lui avait déjà réglé son compte. Mais Pytha, il va pas se contenter de ça. À ce moment-là, il pensait carrément à le tuer. Et c'était mal, oh oui, vraiment mal. « J'ai fait une connerie... » Mais, il allait la réparer.
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Sujet: Re: Fury Lun 17 Mar 2014 - 23:49
Il s’excuse, baisse la tête. Et merde. __ C’est pas auprès de moi qu’il faut s’excuser. Mais auprès de lui. … Même si… Je déglutis. Spasme. Well, il m’a pas loupée.
Je l’ai fait culpabilisé. Je lui ai fait à ce point pitié l’autre soir ? Pour que ça le bouffe encore maintenant. Lion impuissant. Désolée. Et je ne peux pas m’empêcher de tenter une nouvelle tirade, une nouvelle leçon. Parce que j’ai vu ses muscles se crisper sur le mot « connerie ». Ne me dis pas que tu comptes répliquer Matt ? Je relève les yeux vers lui et plante mes pupilles dans les siennes. __ « Rester là à rien faire… » Pourquoi tu dis ça ? Tu m’as trouvée. Tu m’as ramenée en sécurité. Tu m’as soignée. Tu as déjà fait beaucoup. Alors pourquoi ? Qu’est-ce que tu cherches à faire ? Me… Me venger ? Défendre ma dignité ? Je n’ai pas besoin de tout ça. Si tu voulais vraiment faire quelque chose pour moi, alors… Je sais pas, tu n’avais qu’à venir me voir et me demander ce dont j’avais besoin, ce dont j’avais envie. Et je t’aurais répondu que je veux arrêter de penser et que tu dois me distraire. Que je veux boire de la tequila. Que j’ai peur alors je veux que tu restes juste là, à côté de moi. Que je veux que tu me donnes tous tes oreillers pour que je me fasse un cocon. Que je veux que tu me parles de tout et n’importe quoi pour m’aider à m’endormir. Ce genre de choses… ça aurait suffit. Que tu sois là avec moi pour m’aider à me relever et pas là-bas avec lui à le faire chuter.
Ça va se finir en cercle vicieux. Œil pour œil, dent pour dent. Tu vas te faire du mal, Matt. Tu peux faire tellement mieux que te battre Matt… Pourquoi tu ne le vois pas ? Regard vers Joach. Dis quelque chose. Soutiens-moi ? Mais non, tu es pareil. Aussi inconscient. Et je suis tout autant à blâmer. Je fronce les sourcils. Tch. Chaque mouvement tire mes plaies. Et j’ai encore le goût du sang dans la bouche.
J’ai beau dire qu’il aurait pu m’aider autrement, je ne suis même pas sûre que je l’aurais vraiment laissée faire. Réminiscences de ma dispute avec Ashley. C’est dur de montrer sa disgrâce à ses proches, parce que ça m’oblige à l’accepter. Je baisse la tête.
__ Je dis ça, mais c’est aussi de ma faute. J’ai besoin d’essayer de me dépatouiller toute seule, j’ai l’habitude de fonctionner comme ça alors j’ai… je t’ai peut-être empêcher de faire tout ça. Crever dans l’œuf. Un beau fail. Je me suis trompée. Et tu t’es trompé.
Je lâche enfin la commode. Je crois que j’ai arrêté de trembler. Je m’avance vers le basketteur et m’empare d’une de ses mains. Mon pouce parcours ces phalanges qui ont cogné de nombreuses mâchoires, de multiples côtes… Et j’essaye d’y voir des séquelles. __ Tu ne penses pas que savoir que quelqu’un auquel on tient blesse et se blesse par sa faute, ça peut faire tout autant de peine que se prendre les coups directement ? Je rive mes yeux dans les siens et je ne bouge plus pendant quelques secondes. Je l’interroge d’une lueur qui vacille. Est-ce que tu comprends ? Puis je le relâche et m’éloigne, cherchant où un point d’ancrage dans le décor.
__ Alors maintenant. Il faut que tu oublies, Matt. ‘Cuz I’m sick of this human violence. Don’t crush my hopes in mankind.
Et j’espère que Joach ne va pas s’en mêler non plus. Qu’il ne parlera pas non plus. Mais en sentant les bandages sur moi… Qu’ils parlent ou pas, je ne pourrais pas faire croire que je suis juste tombée dans les escaliers. Pas cette fois. Froid. Tellement froid. Je frissonne. Non, non, non. C’est pas le moment pour que mon pouvoir déconne… Je ferme les yeux. Inspire-souffle. Je tique. Ma mâchoire se serre. Respirer dou-ce-ment. Keep control.
__ Il n’y a pas mort d’hommes. Je vais me remettre, même s… Grimace et crispation alors que je me penchais pour récupérer le sac et son contenant étalé sur le sol. Même si ça mettre peut-être un peu plus de temps.
Je me laisse lentement tomber sur les genoux pour collecter les objets éparpillés. Ce qui me rapiècera superficiellement…
Un regard vers Joach qui n’avait rien dit jusque-là, que je reporte bien vite sur le parquet. Le pauvre empêtré dans ma misère. Inspire-expire-souffre-inspire-expire-souffre. Bravo, Charlie. Tu emmerdes un peu plus de monde comme ça !
#ff6633
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Sujet: Re: Fury Mer 19 Mar 2014 - 0:38
FURY
S'excuser auprès de Nathan? Jamais. Pas après ce qu'il lui a fait. Ça ne faisait qu'attiser l'envie de Pytha. Celle de lui régler son compte. Celle de le frapper jusqu'à ce qu'il ne puisse plus se relever. C'est mal de penser ainsi. Mais honnêtement, à ce moment-là, il s'en foutait royalement. Et il l'écoute parler, tout du long. Attentivement. Et il se crispe. Pytha n'est pas ce genre de personne. Pytha a de la peine à exprimer correctement son affection. Dans ce domaine, Pytha était nul. C'est pour ça que la rousse avait fait appel à une autre personne pour ça. Non? Je me suis trompée. Et tu t’es trompé. Oui, c'est vrai. Il a frappé un gars qui n'y était pour rien et ce dernier s'en est finalement pris à Charlie. Tout est de sa faute. Entièrement de sa faute. Le jeune homme pose son regard sur l'étreinte de leurs mains. Des séquelles, il y en a. Mais lui, il n'y fait pas attention. Il s'en fiche. « Non... J'pensais pas... Désolé... » Il a agi sous le coup de la colère, l'impulsion. Il a sauté sur le premier mec qui passait par là et voilà le résultat.
Alors maintenant. Il faut que tu oublies, Matt. Oublier. Comment pouvait-elle lui demander ça? Mission impossible pour lui. Vue l'état dans lequel Nathan la mise, il en fallait pas compter sur Matt pour lui foutre la paix. On a beau lui dire que la violence ne rime à rien, il a du mal à se l'ancrer dans le crâne. Un peu comme un gamin. « Charlie... » Alors que Joach s'agenouille pour l'aider à récupérer ses affaires. Pytha devrait être celui à genoux pour l'aider. Il le sait. « Tu peux pas me demander ça. Tu peux pas me demander d'oublier. » Et même si cette dernière le faisait, lui n'y arriverait tout simplement pas. Surtout qu'il était impliqué là-dedans et en grande partie responsable.
« Imagine si les rôles avaient été inversé... » Si c'était elle qui l'avait trouvé à terre, couvert d'hématomes, de coupures. Si elle l'avait ramené à son bungalow pour le soigner. « Si je te demandais d'oublier... Tu le ferais..? » Le E en doutait fortement. Il avait compris depuis longtemps que Charlie était le genre de personne à toujours s'en faire pour les autres et à refuser que l'inverse se produise. Oui, Pytha la connait tout de même un minimum. « Si j'me retrouve à l'hôpital et que je te demande d'oublier... T'accepterai? » Bon, la rousse ne s'était pas retrouvée à l'hôpital. Mais franchement, elle aurait pu. Par sa faute.
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Sujet: Re: Fury Mer 19 Mar 2014 - 11:42
Je peux pas, je peux pas, je peux pas… Lui demander d’oublier ? Mais merde. Les tremblements reviennent, j’enserre entre mes doigts faibles le tissu synthétique de ce qui me fera me tenir droite. Mais merde. Mais pourquoi ? Pourquoi tu es aussi têtu ? Lâche l’affaire Matt. Je minimise peut-être, mais il en fait trop. Depuis quand tu te préoccupes tant de mon cas ? Les autres ne le font pas, alors bon. … Vraiment Charlie ? Je ne veux pas y penser, parce que ça m’emmerde. Tout ça m’emmerde, m’angoisse, me fait sournoisement perdre le contrôle. Le contrôle de tout. L’organe battant à gauche. L’oxygène qui coince dans les tuyaux. Le chaud et le froid de mes émotions contradictoires.
__ Imagine si les rôles avaient été inversés... Il se fout de moi, j’espère ? Le nombre de fois où il a piqué un fight et où j’ai joué les mauvaises infirmières. Ce n’est pas parce que c’est lui qui commence les bagarres qu’on peut simplement dire « C’est de sa faute, il l’a bien cherché » et ne pas s’inquiéter. Et les mots qu’il avait prononcés l’autre soir surgissent de nulle part. « Si on pouvait changer les choses, je serai sans doute une toute autre personne. » Mes pupilles glissent lentement vers lui. Qu’est-ce que tu voulais dire par là ? Cette question allait échapper à mes lèvres, mais la présence de Joach me retient. Et sa question suivante me tétanise…
__ Si j'me retrouve à l'hôpital et que je te demande d'oublier... T'accepterai?
… Avant s’immiscer en moi un vent de panique. Foutue affection ! Bien que le cerveau soit un peu embrumé par les médicaments, l’imagination reste incroyablement fertile. Me prend les tripes, affole mes poumons. J’hyper-ventile, j’angoisse. La nausée monte en créant ces images de lui étendu dans une chambre stérile. Une sueur froide galope sur ma colonne vertébrale. Je pose une main au sol, pantelante.
__ C’est… C’est injuste de dire ça. Bien sûr que non, je n’accepterai pas. Mais… Mais regarde-moi. Je n’ai même pas eu la force de me défendre, alors je ne crois pas que je pourrais mener une quelconque vendetta. Mais je ne sais pas ce que je ferais non plus. Je ne sais pas…
Je cache mon visage dans mes mains, me voile un peu plus la face, tout en répétant que je ne sais pas, que je ne sais plus. Je me recroqueville quelques secondes, mal à l’aise. Et en sentant les deux garçons se rapprocher, je me redresse vivement. Tout aussi bornée et tout en essayant de noyer l’émotion de mes yeux dans les siens.
__ Et alors c’est quoi le plan ? Tu vas à nouveau aller casser la figure à Nathan pour lui faire passer l’envie de recommencer ? Et puis quoi ? Tu te fiches qu’il réplique ? Tu t’en fous de te briser une main ou de te faire virer de l’école ? Et bah d’accord, vas-y. Puisque quoique je dise, tu t’en fiches, alors moi aussi je m’en fous ! Fais ce que tu veux. Sois aussi violent que ceux qui m’ont cogné, Il. N’y. A. Aucun. Problème. Avec. Ça.
Je décroche férocement chacun de mes derniers mots. Mauvaise foi. Aussi immature que lui. Ma voix claque sèchement. Plus que ce que j’aurais cru. Et j’en ai marre. Marre de tout ça. Marre de ce corps écorché vif qui me donne du fil à retordre pour me relever. Marre de devoir composer avec mes sentiments et les leurs. Moi qui me croyait incapable d’éprouver… Là, c’est trop. La nervosité me rend fébrile. La fièvre m’assaille au même rythme que la fatigue et la colère. Confusion totale des sens.
Je manque de tomber en me relevant et c’est Joach qui réceptionne le paquet. Inconsciemment, je me recule immédiatement, rejetant tout contact physique et mieux me diriger vers la salle de bain.
__ Faites ce que vous voulez. Et oubliez moi…
Supplication d’un cœur décadent dans un éclat de voix brisée. Ne m’approchez pas pour l’instant… J’ai trop peur de tout, même de moi.
#ff6633 KRR KRR
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Sujet: Re: Fury Mer 19 Mar 2014 - 22:27
FURY
Pytha se doutait qu'elle n'apprécierait pas. Avant de prononcer ces mots, il avait eu un moment d'hésitation justement pour cette raison. Il ne voulait pas que la rousse ne s'énerve encore plus qu'elle ne l'était déjà. Alors, il aurait sans doute dû se taire. Elle ne savait pas ce qu'elle ferait. Alors que dans la tête du jeune homme, c'était clair et net: lui faire subir bien pire. Pytha et Charlie n'était pas pareil, de toute manière. Vraiment pas. Puisque quoique je dise, tu t’en fiches, alors moi aussi je m’en fous ! Ah, elle s'en fout. Ce n'est pas comme si grand monde s'en souciait, de toute manière. C'était devenu tellement habituel de voir cet idiot de basketteur frapper tout ce qui bouge. Qu'il ait des emmerdes, ça aussi, c'est normal. Charlie n'avait pas à s'en faire. Le roux s'en sort toujours. Faites ce que vous voulez. Et oubliez moi… Et elle fuit. Joach lance un regard au colosse et lui fait comprendre de bouger son cul. Parce qu'il est en grande partie responsable de cette histoire. Qu'il avait fait une connerie et qu'il devait assumer. « Charlie, attends... » Et le E attrape son poignet, veillant à ne pas le serrer trop fort. Oui, il avait vraiment peur de lui faire du mal, maintenant. « Je suis un abruti qui sait pas comment rendre service à ceux qui lui sont chers... » La preuve, elle s'est fait tabassée par sa faute. Alors qu'il pensait bien faire. Un idiot. Un vrai.
« Je ne sais pas ce que je pourrais faire d'autre... Tu vois, ces mains? Il lui montre l'une d'entre elles. Elles sont faites pour frapper. Jouer au basket et frapper. » Puis, le jeune homme soupire, brièvement. « C'est tout ce que j'arrive à faire avec, en tout cas... » Ce n'était pas à prendre au pied de la lettre, mais ça, elle devait l'avoir compris. Donner des précisions, ce serait sans doute la prendre pour une idiote. Ce qu'elle n'était évidemment pas. « Je sais que tu veux pas que j'y retourne... Mais, t'as pas besoin de t'inquiéter, tu sais. Ce sera pas la première fois que je me prendrai des coups... » Non, tu m'étonnes. Quand on cherche les emmerdes, il ne fallait pas s'attendre à recevoir des messages de paix ou des accolades.
« Je vais essayer... De me retenir... » Précisons bien "essayer". Parce qu'en général, lorsqu'on lui demande de ne pas le faire, Pytha le fait. Un peu comme un gamin. Un adolescent stupide. « Mais encore une fois, j'peux rien te promettre... » Non, impossible. Il aura beau faire tous les efforts du monde, Matt n'y parviendra sans doute pas. Ce devait être décevant pour la jeune fille, pas vrai? Oui, sans doute. Le roux se sentait vraiment mal. « J'peux rien te promettre, parce que... Ça me rend malade de te voir dans cet état. De savoir qu'il t'a fait du mal et que c'est entièrement de ma faute. J'peux pas Charlie... »
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Sujet: Re: Fury Jeu 20 Mar 2014 - 7:17
La voix du roux résonne dans mon dos, sa main chope mon poignet et malgré toute la maladresse qui ressort dans son geste, mon cœur fait un bond, rapetisse dans sa coquille. Peur qui me fait presque tirer sur mon bras pour me libérer. __ Je suis un abruti qui sait pas comment rendre service à ceux qui lui sont chers... Léger acquiescement de tête. Je sais que tu ne sais pas comment t’y prendre. Et ça m’énerve que ça prenne cette tournure. Prise de tête que je déteste tant.
Puis il parle de ses mains qui ne savent que cogner et dribbler le ballon orangé et rugueux… J’hausse un sourcil. C’est bien réducteur, surtout quand le soi-disant frappeur-basketteur a déjà soigné des plaies avec ces mêmes mains. Mais je lui ai déjà dit et redit. Il ne veut pas l’entendre, alors je me contente d’un hochement de tête réprobateur, incapable de plus. Pas dans cet état. Je n’arrive pas à faire plus, alors qu’il semble aussi désemparé que moi.
__ Je sais que tu veux pas que j'y retourne... Mais, t'as pas besoin de t'inquiéter, tu sais. Ce sera pas la première fois que je me prendrai des coups... Et ça me révulse. __ Comment tu peux dire ça ? Ou alors je devrais te retourner tes mots. Après tout, pourquoi tu t’inquiètes, puisque pour moi aussi ce n’est pas la première fois que je prends des coups…
Encore cette pointe de colère qui pointe son nez, qui vient de nulle part, mais qui s’affaiblit. Fatiguée, résignée. Il n’entend toujours pas combien tout ceci est ridicule. Et ça ne dépend pas de moi. Si il ne change pas de fonctionnement, ne sort pas grandit, dans cette situation, alors je ne pourrais jamais rien y faire.
Ces chocs qui entachent bien plus que ma peau et mes os… Ruines.
Mais il dit qu’il va essayer. Toujours pas de promesse et je n’en attendais pas non plus. Il ne me doit rien après tout. Et je me rends compte que je lui demande d’aller contre sa nature. Égoïste. __ J'peux rien te promettre, parce que... Ça me rend malade de te voir dans cet état. De savoir qu'il t'a fait du mal et que c'est entièrement de ma faute. J'peux pas Charlie… Crève-cœur. J’aimerais lui dire qu’il n’y ai pour rien, qu’il n’a pas à s’en vouloir. Mais ça ne sort pas. Ça reste noué au fond de mes yeux qui ont bondi sur lui, avant de s’affaisser. Tout ce que je dis et dirais ici et maintenant restera inutile. Alors je récupère mon poignet et me recule d’un pas. Maigre sourire. __ Tu ne peux pas. Tu ne peux rien contre la lâcheté du monde, Matt… Ni contre le mienne.
Et derrière lui, la maigre silhouette de Sarah apparaît soudainement et trouve tout de suite la mienne.
La D lâche un « je m’en occupe » et s’empare de mon âme chahutée. Celle qui reconnaît ma peine mieux que quiconque devient ma protectrice, mon armure, mon baume. Laver tout ça, arrêter de parler et se reposer, voilà ce qu’elle me murmure alors qu’elle m’entraine dans la salle de bain.
Par-dessus son épaule, un dernier regard vers les garçons que j’abandonne là, à tenter de se dépêtrer d’une douleur qui leur appartient peut-être plus que je ne le voudrais.
Mes lèvres et mes prunelles trahissent un « pardon » désabusé. Pardon pour ces coups au cœur. Pardon pour ces mots sévères. Pardon pour ces sentiments bafoués. Pardon pour tout.
#ff6633 Je te laisse conclure ♥
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