Sujet: The wind is screaming for my psychocandy Dim 16 Mar 2014 - 14:27
exprime toi
J'marche sans but. À vrai dire depuis que Sarah est plus là j'm'ennuie un peu. J'aimais bien passé mes nuits à la regarder dormir et discuter avec elle de la vie. Jo est là mais parfois elle est trop lumineuse pour moi. Entropy est en suspend parce qu'Heath et Neil sont à Londres. Heath a quitté sa copine, j'pensais qu'il irait mieux après ça mais au final c'est d'pire en pire. L'amour c'est n'importe quoi. J'ai fini de regarder tout mes films et y a plus rien qui m'branche en ce moment. Bref j'suis blasée. Alors j'fais comme d'hab. Ma vie n'est qu'une vaste boucle en fait.
J'marche, et puis je fume.
Clope au bec, j'me dirige vers les ruines pour grapher. C'ma drogue, ma passion. J'fais ça depuis des années maintenant. J'faisais ça avec mes frère et sœur. Merde mon cœur se serre et ça m'fait mal. J'renifle, j'aime pas penser à eux parce qu'au final ça fait trop longtemps que je les ai plus vu. Et puis dès que je pense à ma famille je pense à Oliver. Quand j'me regarde dans le miroir, je me demande à quoi il ressemblerait, si il serait plus grand que moi ou au contraire plus petit. Si il serait fière de moi. Si il m'aimerait. Il est pas là mais moi je l'aime très fort.
J'déglutis, et j'tire une longue taffe. La ville est agréable la nuit. Il fait pas trop froid en ce moment alors j'ai juste un gilet, ma jupe en cuir, mes baskets et un vieux tshirt moche que j'ai trouvé par hasard. J'sors mes écouteurs, j'ai besoin de musique pour oublier.
J'aime bien écouter d'la musique en marchant, j'ai l'impression d'être dans un film, dans une bulle aussi. J'm'isole. Au final j'fais même pas gaffe à qui pourrait m'suivre. J'l'ai jamais fais et la dernière fois j'ai failli m'faire agresser. Mais bon, la dernière fois c'était à Dublin et maintenant quand on m'touche on m'passe à travers alors bon.
La lune est trop belle ce soir, j'la quitte pas des yeux, elle brille, étincelle. J'aimerais bien la prendre en photo mais j'ai pas d'appareil. Les ruines se profile à l'horizon, c'mon endroit favoris de l'ile. Y a pleins de gens peu recommandables mais j'ai pas peur, j'préfère des gens dangereux et un peu fou que j'peux identifier que des connards rusés et fourbes qui s'cachent parmi les gens bien.
J'croise personne. Tant mieux. J'ai beau m'la jouer bad girl je suis pas à l'aise pour autant. J'arrive à mon mur favori, j'ai commencé un nouveau tag il y a deux semaines un truc chelou qui sort de ma tête, ça veut rien dire, au final c'est juste de l'impro mais j'le continue et continue encore jusqu'à c'que j'sois satisfaite du résultât. Y a un peu de couleur, mais pas trop. J'sais pas comment les placer.
Mais j'vois quelqu'un. Et j'm'arrête d'un coup. J'me cache derrière un mur comme une ombre. J'flippe. J'ai vu une lumière, si ça s'trouve c't'un policier, et c'est quand même illégal, le tag. J'soupire, j'souffle, et j'me penche lentement pour observer qui s'est.
Mon cœur se serre j'reconnais cette silhouette. Drew Bolton. Mes sourcils se froncent automatiquement c'est le connard qui fait souffrir Sarah. C'le connard qui a ruiné sa chambre, qui a ruiné sa vie. J'm'avance, lentement. Il m'entend pas normal j'suis du vent.
Il prend une photo d'mon tag. J'm'arrête, j'hausse un sourcil, j'tire sur ma clope.
T'fais quoi toi ?
J'souffle ma fumée en l'air j'm'approche, j'le toise. Qu'il vienne me frapper ça me donnera une bonne raison d'lui démonter la gueule en plus du reste. Au final j'suis un peu lâche. J'suis quasiment sûre que j'oserais pas le frapper en retour, mais bon d'toute façon mes poings c'la fumée ça fait pas mal alors à quoi bon ? J'passe devant lui, j'le contourne, j'pose mon sac et j'sors ma peinture, j'essaye de l'ignorer tant bien que mal mais finalement j'craque et j'le regarde, il a l'air paumé. Un peu comme moi. J'soupire, j'tire une latte. Qu'est-ce qu'il veut ?
hrp : luvluv #66cccc
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Sujet: Re: The wind is screaming for my psychocandy Dim 16 Mar 2014 - 23:44
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Qu’est-ce qu’il fait, lui ?
Lui, il photographie. Il saisit. Il capture. Il kidnappe. Et il observe. Analyse. Un cliché, c’est pourtant si banal. Non, l’art n’est pas banal. L’art n’est pas anodin. Cette photo a un but. Cause, conséquence. Pourquoi est-ce qu’il photographie cet endroit, cet instant. Et ce graffiti capturé. Pourquoi ce lieu, pourquoi cette façade, pourquoi cet texte, ce motif, cette couleur ?
Pourquoi faut-il toujours que tu cherche à comprendre, Drew ? Ca m’obsède.
Là où il y a art, il y a réflexion. Qu’a voulu exprimer l’artiste ? Ca peut-être n’importe quoi. Le dessin d’un enfant peut-être analysé. Les gribouillis d’un adolescent. Le chef-d’oeuvre d’un grand. A travers l’art, c’est l’âme elle-même que l’on décortique. Les critiques d’art sont de véritables mines d’information, de compréhension. Il admire ceux qui parviennent à lire en l’art. Il admire ceux qui comprennent. Qui qu’ils soient. Ceux qui cherchent à comprendre, aussi. Comme lui.
Quand à ceux qui ne comprennent rien, les naïfs, les idiots, les heureux. Il les méprise. C’est bien là ce qui fait sa solitude et son pessimisme. Ce qui faisait, à la base. Car désormais, il y a trop de raisons à la mort de ce vivant.
Une voix, glaciale. Bourrue. Abrupte. Féroce. Contradiction totale avec la volute de fumée qu’elle est; insaisissable, blanchâtre, libre et éphémère. « Je photographie. » A question évidente, réponse évidente. Il baisse les yeux sur la bombe de peinture qu’elle a sorti - reconnaît là le coloris du graffiti qu’il a photographié. Un sourire étire ses lèvres, à peine, alors qu’il se recule, lui cédant la place.
« Un besoin de marquer. Un besoin de montrer, de faire voir. Un besoin de poser quelque chose qui restera. Qui va s’imprégner. Durer. Solide. » Il a placé ses mains dans son dos, fais de petits pas, l’observant à la fois elle et le mur. « Tu sais qu’on associe le tag à la perte de repères ? Mmmh oui tu le sais. Tu sais aussi qu’il ne faut pas être un génie pour analyser ton mal, alors inutile que je continue. » Il hausse les épaules, se tourne dos à elle, cherche du regard un autre cliché, une autre scène, un autre instant.
Sujet: Re: The wind is screaming for my psychocandy Mer 26 Mar 2014 - 22:08
décris moi
Je photographie qu'il dit. J'lève les yeux au ciel. Il m'prend pour une idiote ? J'vois bien qu'il photographie moi ce que je veux savoir c'est pourquoi il photographie mes tags ? Alors qu'il y en a plein d'autres autour. Pourquoi c'est les miens qu'il vient capturer.
Je me retourne je fixe le mur. J'plisse les yeux, j'observe les couleurs, les formes. J'essaye de comprendre de me laisser vivre par le dessin. Un besoin de marquer. Un besoin de montrer, de faire voir. Un besoin de poser quelque chose qui restera. Qui va s’imprégner. Durer. Solide.
C'est exactement ça mais il m'a coupé dans mon élan avec sa réflexion. J'le toise un instant avant de reposer mes yeux sur la brique abimé. Ma main glisse jusqu'à mon sac j'ai quasi plus de bombe rouge. J'souris en coin l'espace d'un instant en pensant à la tête des gens quand ils verront entropy noté partout sur les bancs du parc. Mais du coup j'suis bien embêtée parce que j'en ai envie – du rouge. J'me demande si c'est pas à cause d'entropy tout ça. Ou si c'est la couleur de ma classe qui me monte à la tête.
Tu sais qu’on associe le tag à la perte de repères ? Mmmh oui tu le sais.
En fait, je le savais pas. Mais ça explique bien des choses.
Tu sais aussi qu’il ne faut pas être un génie pour analyser ton mal, alors inutile que je continue.
Est-il toujours aussi prétentieux ? Comment ça il ne faut pas être un génie pour analyser mon mal ? Suis-je aussi transparente ? J'me relève d'un bond et je fais volte face. Ma clope est presque à sa fin alors j'la jette et j'en sors une autre que je rallume aussi sec.
Ah ouais ? Bah vas y alors. Analyse mon mal Drew. J'ai un peu imitée sa voix quand j'ai dis mon mal.. j'suis vraiment une enfant.
Bombe bleue en main je la fais tourner entre mes doigts et je me pose contre le mur pour l'observer. J'arrive pas à taguer quand il y a quelqu'un. Enfin j'arrive pas à me concentrer comme je le voudrais. C'pour ça que j'écoute de la musique. Fort. Tellement fort qu'on entend encore le son de la dernière chanson filtrer à travers mes écouteurs.
Tant pis. J'vais pas le couper, j'aime bien cette chanson.
J'le regarde. Imposant, un frisson me parcoure l'échine parce qu'il me fait peur. J'suis certaine que si il pouvait me toucher il me briserait entre ses poings. Comme une allumette. Comme le petit rien que je suis.
hrp : luvluv #66cccc
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Sujet: Re: The wind is screaming for my psychocandy Mer 26 Mar 2014 - 23:26
Bruit agacé, réaction vive, il la vit du coin de l’oeil se retourner vers lui, chercher à lui faire face. Lui était de profil, ne lui accordant que peu d’attention, entre deux regards portés aux différents tags. Tranquille, il marchait lentement, observant, restant néanmoins plus attentif qu’il n’y paraissait à la jeune fille.
- Ah ouais ? Bah vas y alors. Analyse mon mal Drew.
Le mépris, ainsi que l’imitation vague de sa propre voix le fit sourire, et glisser vers elle un regard presque attendri, du moins intéressé. Elle avait réagit brusquement, bourrue. Et en la toisant quelques secondes, il fut piqué d’un certain intérêt. Cette simple réaction semblait en dire long sur la jeune fille. Et, comme pour se soumettre à son défi, il l’observa plus attentivement, entreprenant de faire les cent pas. Un vif regard vers sa cigarette provoqua l’apparition de son propre paquet, duquel il vint directement déposer en bouche un bâtonnet qu’il alluma la seconde suivante. Une taffe, un souffle suivant quelques secondes suivantes et il s’humecta les lèvres, passant rapidement ses doigts sur sa barbe naissante avant de s’exprimer.
- Impulsive. Lâcha t-il bas, comme lançant l’engrenage d’une réflexion sans cesser de l’observer.
Son regard dériva une seconde sur les tags, pour revenir à elle, la yeuxtant de haut en bas.
- Rebelle. Artiste. Mal dans ton corps. Solitaire.
Un bras soutenant l’autre, clope au bout du bras il s’immobilisa pour lui faire face, restant tout de même à une distance importante.
- Tu es très proche de Sarah. J’en conclu que tu es... . Il se tait un instant, semblant chercher le bon mot quelque part dans le ciel. Perdue. Acheva t-il, tapotant sa cigarette.
Il resta immobile, la fixant, ses yeux ne semblant pas perdre une miette de ce qui s’offraient à eux. Il connaissait son don et sa classe. Il ajouta donc, s’aventurant quelque peu dans une incertitude, qu’elle souffrait du manque de maîtrise de son don. Mais c’était trop simple à son goût. Il estimait que n’importe qui aurait pû déduire tout cela - et il n’aimait pas se contenter du niveau de n’importe qui, quand il était question d’analyser et de comprendre une personne.
Il la quitta alors des yeux, reprenant ses cent pas, glissant sa cigarette entre ses lèvres. Il lui avoua qu’il pensait qu’il y avait autre chose. Quelque chose de plus profond. Un mal enfouit, peut-être un secret.
- Comme... Quelque chose qui te dévore. Souffla t-il, son regard lointain, droit devant lui.
Drew sait voir le mal là où il est. Et Dieu, qu’il aime sentir ce mal. Alors quel pouvait être celui de la jeune fille ?
- Peut-être une maladie... . A moitié convaincu, il s’approcha alors doucement de la jeune fille, tranquille. Il ne voulait pas se montrer menaçant, du moins pas plus que ce que sa simple présence imposait. Un père violent ? Ou un copain. Mmmmh.
La façon dont elle le toisait, tout en semblant le craindre l’intriguait. Un rapport avec un homme. Un père, un frère, un amant. Violence ? Viol ? Etait-ce si dramatique ? Non. Non, il lui restait assez de poigne pour le défier du regard, pour le traiter avec un certain dédain. Il était désormais près d’elle. Tout près d’elle. La fixant. Il approcha son regard du sien, plongeant en elle son regard sans fond, aussi pénétrant qu’une lame en plein coeur. Quelques secondes immobile, en silence.
- ...La culpabilité peut-être ?
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Sujet: Re: The wind is screaming for my psychocandy