Sujet: Make me bleed - Yvan- Dim 16 Mar 2014 - 17:32
Make me bleed
feat : Yvan e.t Frontière
Et j'ai gardé dans la gorge le gout du sans.
Quelle heure était-il ? Tard, sans doute. Elle aurait du être au lit ou à la cantine, peut être à travailler. Travailler, quelle blague. Elle avait tenté d'ouvrir son cahier de maths sans réussir à résoudre une seule équation. C'était quoi x de toute façon ? Non. Clove ne serait jamais un génie, elle n'aurait pas un poste d'ingénieur de malade dans une entreprise trop classe, elle en serait pas médecin, elle ne serait pas avocate, elle serait pas grand chose en fait. Sûrement boxeuse. Quand elle sortirait d'ici. Olive lui avait promis qu'ensemble ils brilleraient, ensemble ils décrocheraient les étoiles. Alors elle ne devait pas le décevoir. Alors Clove avait enfilé son uniforme. Sa carapace. Elle avait attrapé ses gants et était sortie en direction du complexe sportif. Au moins il y avait quelques avantages à être coincée dans ce bahut pourris et le complexe sportif en était un. Il faisait noir et le silence régnait dans la salle, parfait. Vraiment parfait. Un mince sourire éclaira son visage, Charles aurait été heureux en la voyant ainsi. Et cette idée la rendait heureuse. Oui, ces petits moments de la vie la rendait heureuse et ça faisait du bien. Clove jeta au sol son sac, enleva sa veste et commença à courir. Ses jambes étaient encore tout engourdies par les cachets qu'elle avait avalé à midi mais l'effet terminait de se dissiper et sûrement qu'après une petite dose d’adrénaline son esprit serait aussi clair que l'eau. Le sport avait toujours tenu un rôle essentiel dans sa vie, et courir, même en rond dans le noir, était le meilleur moyen de s’échapper qu'elle avait trouvé, après frapper. Après vingts bonnes minutes à courir Clove s'étira rapidement et alla sortir le sac de sable puis enfila ses gants. La douce odeur du cuir un peu usé par les coups la fit rire et elle frappa. Un coup gentil, juste pour tester, pour taquiner. Puis un autre et un autre et encore un autre. La voix d'Olive vibrait dans ses oreilles, lui hurlant de se protéger, de se décaler, de ne pas perdre des yeux sa cible ; jamais. Si seulement il avait pu être là, lui et les autres gars du club, tout aurait été tellement plus simple. Elle n'avait jamais dit à Olive ce qui lui arrivait, ce que son don impliquait. Elle avait juste prétendu devoir partir, loin. A cette idée Clove enleva ses gants, rageuse. Elle voulait plus, encore plus, la colère montait en elle, cette impuissance face à la vie, face à l'injustice de sa situation. Sa paume s'abattit contre le sac, la douleur rampa le long de son bras jusqu'au cerveau puis plus rien.
« Non. »
Et si. Elle donna un coup, un autre, poing serré contre le cuir rembourré mais rien, la sensation des grains de sables délogés par l'impacte n'était plus là. Une bouffée de panique commença à l'envahir et Clove continua de frapper jusqu'à ce que ses poings soient rouge, abîmés, à deux doigts de saigner. Et puis ça la frappa, comme une vague, la douleur revenait. Et bon sang ce que ça faisait mal : elle avait l'impression que ses mains étaient en feu. Clove se laissa tomber au sol et porta ses poings à sa bouche pour souffler dessus. Ce don la rendrait folle. Vraiment. En soupirant elle tira son sac vers elle et en sorti des bandes qu'elle enroula autour de ses mains pour prévenir de tout saignement. S'il y avait bien une chose qu'elle détestait, c'était de se blesser aux mains. Elle ne reflechissait pas toujours mais quand la douleur revenait et qu'elle reprenait conscience elle se maudissait. Ses mains c'était son outil de travail. Sans elles, plus question de frapper. Alors comprenez bien. D'un bon elle se releva, agita les mains pour tester vérifier que tout fonctionnait et recommença à frapper. Plus doucement cette fois ci, plus contrôlé. Après tout Olive aurait été déçue si elle avait continué à jouer aux idiotes. Et c'était la dernière chose au monde qu'elle voulait, le décevoir.
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan- Dim 16 Mar 2014 - 20:22
Il avait essayé de dormir. Depuis une bonne heure, de se dire qu’une sieste ferait passer ce debut de journée qui ne lui disait rien. Mais le fait était là : il allait devoir assumer cette fin de journée et ce temps pourrit. Grognon, Yvan s'étira en sortant de son lit. Il rêva d’une maid lui apportant un café, et voyant qu’il était seul, il soupira. Les siestes, il en faisait tellement quand il était gamin. C’était devenu une habitude avec le padre. Maintenant, avec ses dix sept ans dans le nez et l’ennui que conferait l’enfermement dans un lieu clos, c’était devenu impossible. Rah, que ça lui foutait le cafard de regarder les cieux et de voir ses gros nuages gris venir vers le pensionnat. Ça ne lui donnait juste pas envie de se lever pour passer le reste de sa journée à squatter intel ou intel pour une partie de GTA. Dire que la Xbox de Simon n’est pas loin.
Non. S’il touche à la Xbox de Simon, il va se faire totalement detruire. Urg, ce mec est trop adorable quand il s’enerve, il ne peut juste pas le taper. Et puis Simon en a rien à fouttre qu’Yvan se fasse chier, alors lui sortir l’excuse de l’emmerde marchait pas. Merde, qu’est-ce qu’il va pouvoir faire du coup.
Il sort de son lit, refout son jean parce que c’était cool de dormir en calbut et prends son casque/ipod.
Il y a toujours du monde dans les couloirs. Toujours deux trois couples qui se becottent, deux dudes qui semblent prevoir un mauvais coup. Il reconnait des visages, il a eu le temps depuis, mais ne s’approche pas d’eux. Non, il vient de penser à une personne en particulier et maintenant il la chercher. Deux trois portes s’ouvrent devant lui, il essaye même de la trouver avec son don. C’est un echec puissant. La joie de ne pas savoir controler son don.
En y repensant, ça lui fait penser qu’elle aussi a des problemes avec son don.
Il demande à deux ou trois personnes si ils ne l’ont pas vu, on lui montre le complexe sportif avec un visage effrayé. Il sourit et les remercie. Le complexe sportif, pourquoi il n’y a pas pensé ? Il court dans les couloirs et en regardant les enormes bais vitré, son sourire s’affaise.
Le mauvais temps le ralentit.
La porte est déjà ouverte. Le couloir a beau être vide, le bruit retentit jusqu’ici. Il s’avance à petit pas, perdu entre l'appréhension et le cafard de la journée. Il se demande ce qu’il va dire et conçoit qu’il s’en fout. Il n’a qu’à pas se faire choper, Clove n’est pas du genre à demander des raisons à ses actions. Alors il s’avance, essayant de capter sa présence qui se fait discrète malgré les coups.
Quand il la voit, il a l’impression qu’elle prend tout l’espace. Elle frappe dans l’enorme sac de sable, actionne ses muscles et sans un bruit elle s’elance contre le colosse de cuir. Clove a l’âme de la lionne, de la femme qui demandera à se battre même en étant rouée de coups et à bout de souffle. Le sang aux lévres, Clove aura la victoire dans les veines. Clove est belle quand elle est comme ça, pense Yvan. Il ne se fait pas de suite remarquer, il prefere la voir se battre avec ses ennemis invisibles, maîtresse de son ecosysteme parce que Clove est née pour la boxe. Il prefere la voir lancer sa haine et toutes ses émotions parce que c’est si rare de la voir dans cette état. Pour lui qui ne connait que trop peu Clove quand elle est devient expressive, il savoure la vision.
Il reste dans l’encadrement de la porte, les bras croisés, le sourire sur les lèvres. Son cafard est parti. Mais il ne veut pas qu’elle le voit. Il a peur de casser cette image éphémère, peur de la ramener à la seule partie d’elle qu’il connait : cette Clove sans expression qui ne sait que le remettre à sa place.
Alors il utilise son don et pour une fois, il se met à marcher. Il n’a qu’à fermer les yeux et penser à elle pour rentrer dans sa tête. Cela ne marche pas souvent mais avec les personnes les plus proches de lui, c’est du gateau.
*Si j’avais su que tu étais aussi sexy quand tu boxes, je serai venu plus rapidement t’espionner.*
Il ouvre ses yeux, foutant ses mains dans ses poches, gratifiant la silhouette de Clove d’un de ses sourires qui veulent tout dire.
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan- Lun 17 Mar 2014 - 21:22
Make me bleed
feat : Yvan e.t Frontière
Et j'ai gardé dans la gorge le gout du sans.
Le monde de Clove ne se résumait qu'à une maigre bulle, illuminé par la rougeur du sac, sac qui rendait cet espace presque trop étouffant. Peut être que le frapper allait le dégonfler ? Peut être que le frapper aller le rendre moins déprimant. Il l’obsédait, il l'attirait, Clove était comme un taureau : mal à l'aise et sous l'emprise du stress à la simple évocation de cette couleur trop chaude. Elle avait toujours détesté le rouge de toute manière, le rouge c'était le sang, le rouge c'était la haine, le rouge c'était la douleur inaccessible et la peur dans le regard de Charles. Alors Clove aurait voulu faire disparaître cette couleur de la terre, à commencer par ce foutu sac de sable idiot. Et puis soudain, son cœur manqua d'exploser, elle retint un hurlement de surprise et porta la main à son crâne. Une voix, une simple voix et des mots murmurés. Elle avait faillit en pleurer. Inspirant un bon coup pour retrouver son calme – sans réel succès – Clove tourna la tête pour chercher la provenance de la voix. Il n'y avait qu'une seule personne capable de ça et elle la connaissait parfaitement. Yvan. Bon sang ce qu'elle aurait pu le tuer, là, tout de suite. Et elle allait le faire. Un pas, deux pas, trois pas et elle se trouvait face à lui, à se retenir de lui planter son poing dans la figure. Sans réel succès, encore une fois. L'impacte se fit sec, rapide. Bon sang ce que ça faisait du bien de taper dans la chaire de quelqu'un et pas contre le cuir factice. Pardon Yvan, mais c'était ce qu'elle ressentait maintenant. « FRONTIERE. Plus. Jamais. Jamais. Ou la prochaine fois je t'explose la tête contre le parquet. »
Oh, oui, elle aurait voulu le plaquer contre le sol et le rouer de coup, le liquider jusqu'à ce qu'il ne reste plu rien. Il était vraiment tombé au mauvais moment. Mais à la place elle se contenta de se mordre la lèvre très fort pour se calmer. Il n'y eu que le goût amer du sang envahissant la bouche et rien d'autre. Foutu Yvan. Il avait non seulement réussi à lui flanquer la frousse de sa vie mais en plus il lui avait fait activer son don alors qu'il se taisait enfin. Avalant sa salive pour tenter de faire passer le goût âcre Clove se rapprocha à nouveau du jeune homme.
« Eh, t'es français non ? Non ? Vous les français vous êtes pas censé avoir de bonnes manières ? »
Elle n'avait pas envie qu'il la voit vulnérable, elle n'avait pas envie qu'il se rende compte de ce qui se passait. Elle voulait juste qu'il parte loin, très loin. Et puis franchement, elle, sexy ? Il devait avoir de la merde dans les yeux. Elle était tout sauf sexy et son corps le soulignait parfaitement. Quelqu'un ne la connaissant pas l'aurait sans doute pris pour une suicidaire récidiviste à large tendance à se scarifier avec tout objet passant sous ses mains. Qui aurait pu trouver ça beau ? Pas elle en tout cas. « Et espionner c'est vraiment merdique tu sais. On devrait t'enfermer pour ça, on pourrait croire que tu bosse pour le KGB. »
Yvan avait cet effet sur elle, cet effet de la faire parler alors que d'habitude elle peinait à aligner trois mots, cet effet de la faire sortir de ses gonds et de ressentir des choses qu'elle ne voulait pas, cette manie de la surprendre toujours, à chaque fois, où qu'il ou elle soit. Yvan était un peu comme un extraterrestre qui venait de débarquer dans son monde. Vraiment.
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan- Lun 17 Mar 2014 - 21:59
Il aurait du le prédire. Clove ne comprenait pas le moindre de ses compliments ! Alors le poing dans la figure, il l’a senti venir avec une telle force qu’il en est tombé par terre. Rah, Clove, toujours mignonne même quand elle frappe. Meme quand il retient sa joue, il ne peut pas s’empecher d’exploser de rire parce que ouais, il est content de sa connerie. Il a réussi à la deconcentrer et la faire perdre ses moyens ! C’est une victoire, pour sûr. Et meme si il a mal et qu’il est totalement pitoyable sur le sol, il est content, cet imbecile d’Yvan.
“La prochaine fois, je ne me laisserai pas faire, baby.”
Et il rencherit encore plus, cet imbecile. Il s’imagine que la prochaine fois il arrivera à la contrer. Mais biensur que non, il n’y arrivera pas. Il aime beaucoup trop de la voir enervée face à ses propres emotions pour contrer le moindre de ses coups - aussi violents soient-ils. Alors il reste sur le sol, tient encore sa joue avec sa main en pensant à un bon pack de glace. Sûr que demain il aurait un bleu severe, mais pas de quoi le defigurer encore. C’est un solide, le Frontière.
La vue est plutot cool quand il y pense. Même si Clove est plutot petite quand il est debout, elle fait presque menaçante quand il est assit. Il peut enfin nettement la voir. Et aucun doute sur le fait qu’il ne renie pas ses mots : elle est sexy, Clove, dans son short blanc. Les cheveux attachés lui donnent ce petit plus qu’on ne trouve pas partout. Ce trait de maturité qu’il lui a donné des leur premiere rencontre.
“Le KGB, c’est pas français, tu sais ? Chez nous, on vole les berets et les baguettes…”
Il sourit de sa connerie et se releve, se dépoussiérant. Que le sol est sale avec tout ce sable !
“..et aussi les jolies filles blondes qui se mordent les lèvres jusqu’à saigner.”
Il veut s’avancer, mais il y a ses pieds qui sont lourds sur le sable. Il veut lui sourire et lui raconter encore et encore des conneries. Comme il le fait toujours, et comme il l’a toujours fait. Il ne veut pas que sa change mais il est à court d’argument. Il sent qu’il ne peut pas trop encore parler de son passé, comme elle ne veut pas parler du sien. Les gens sont lourds, ses pas sont lents. Quand il arrive à sa hauteur, il la depasse d’une tête. Il peut rester fixer sur ses yeux en colére et ne jamais les voir s’attendrir. Clove est forte parce que Clove sait ce qu’elle veut.
Lui, c’est tellement un imbécile fini qu’il ne sait jamais comment se finira sa journée.
*ne te mords pas les lèvres*
Alors comme un imbécile, il utilise son don. Parce que son don le sauve toujours quand il ne sait pas quoi dire et que le silence devient de trop. Quand les gens deviennent bizarres et qu’il a juste envie de la chatouiller juste pour l’entendre rigoler. Sauf que c’est Clove et Clove n’est pas comme les autres filles. Clove ne se laisse pas faire. Alors il n’ose pas la toucher, lui pourtant si tactile qu’il en est réduit à devenir poete.
Il regarde le sac de sable.
“Ce n’était pas lui que tu devrais faire saigner, plutôt?”
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan- Jeu 3 Avr 2014 - 22:29
Make me bleed
feat : Yvan e.t Frontière
Et j'ai gardé dans la gorge le gout du sans.
Et il rigole ce con, alors qu'il aurait du pleurer, alors qu'il aurait du rager. Mais son poing contre sa joue, os contre os, ne semble que l'amuser. Au sol, à rigoler. Elle aurait envie de marteler son ventre de coup de pieds pour qu'il arrête, pour qu'il se calme. Le rire elle n'aimait, parce que le rire elle ne connaissait pas. Elle ne connaissait plus. Et il parle, comme pour la provoquer, de toute façon avec Yvan c'était toujours pareil, de la provocation. Toujours de la provocation. En soupirant elle lui donne un léger coup de pied avant de grommeler : « Reviens dans dix ans gamin et peut être que tu pourras me toucher »
Mais au fond elle sait très bien que c'est elle la gamine, immature, incapable de grandir. Elle le regarde se tenir la joue, il aura surement une marque, pas une grosse mais quand même, ça lui apprendra de toute façon. Elle l'envie, Yvan, avec sa souffrance qui l'amuse, avec la douleur qui lui est offerte avec tant de facilité. Oh bon sang ce qu'elle aimerait être à sa place, sur le sol, à rêver de glace à appuyer pour atténuer la douleur d'un coup trop bien placé. Mais elle ne peut pas, pas vrai ? Alors les mains sur les hanches elle le regarde se relever, elle l'écoute parler, levant les yeux aux ciel à la moindre de ses paroles.
« Je vois pas ce que tu pourras voler ici Frontière, il n'y a ni berêt, ni baguette, ni jolie blonde. Tu n'iras pas loin. »
Il est toujours pareil Yvan, avec ses compliments à la noix, avec ses blagues, avec ses phrases sans réel sens. Au fond elle aime bien. Juste un peu. Mais elle ne l'avouera jamais. Pas question de lui laisser voir sa victoire. Alors elle essuie rapidement sa lèvre du revers de sa main en le voyant avancer. C'est pas vraiment sa faute si elle se blesse comme ça ; C'est que son corps n'as plus de reflexe, plus de signal pour hurler stop quand ça va pas. Machinalement elle porte la main à sa cicatrice, caressant du bout des doigts, serrant un peu plus les dents lorsqu'Yvan entre une nouvelle fois dans sa tête. Il n'apprendra jamais.
« Je fais ce que je veux. Tu n'es pas mon frère ni mon père jusqu'à nouvel ordre ? Non ? »
Et elle suit son regard vers le sac. Avant de soupirer. Et de s'asseoir au sol. Yvan est là, elle ne pourra pas se concentrer s'il la regarde. Et puis à quoi bon quand on est incapable de ressentir le cuir contre sa peau ? Doucement elle retire les bandages de ses mains et observes ses poings abimés de lever la tête vers Yvan.
« A quoi bon. Je suis en mode off là. Je n'en tirerais aucun plaisir. Et puis tu serais là pour m'observer. C'est très dérangeant tu sais d'être observé par un français insuuuuportable. »
Bref sourire qui disparaît aussi vite qu'il n'est apparut. Il ne faut pas déconner non plus.
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan- Jeu 10 Avr 2014 - 15:52
Oh pour sûr que non, Yvan n’a pas la place d’un frere pour le petit cercle fermé de Clove. Yvan n’est pas l’ombre d’un cloporte, si on y pensait vraiment. Pas l’ombre d’une ombre, la commissure des lèvres dans un sourire cachée. Yvan n’est rien pour Clove. Et ça, c’est le plus frustrant des problemes.
Alors elle a beau tombé sur le sol, Clove, Yvan, il ne detournera jamais le regard de ses yeux. Elle a beau l’insulté, lui faire payer le fait de ne pas être de la même nationalité et lui coller des poings si ça lui chante, Yvan il ne bougera pas. Parce que Yvan n’a pas sa place dans le monde de Clove. Yvan, il squatte. Il s’inquiete, il demande. Il passe dans les couloirs et entend les ragots sans en donner une once d’attention. Il passe par tous les mondes, connait toutes personnes vivantes. Mais Clove…
Clove est un mur en acier qui a fortifié ses murailles par la douleur de ses echecs. Sa propre douleur est un mystere, son propre don est un miracle. Comme derniere survivante d’une race humain eteinte depuis trop longtemps, Clove garde la porte de sa taniere et ne permet à personne d’y rentrer.
Et pourtant, dieu seul sait à quel point Yvan aimerait en avoir la clé.
Il s’assoie, en face d’elle avant de totalement s’allonger sur le sol. On s’en fout de la poussiere, on s’en fout de la grace, Yvan en a vu des cas extremes et tout de suite n’est pas le moment pour s’inquieter de l’hygiene du sol. Alors il s’assoit, avec cet eternel sourire qui fait fondre les miradors.
“Arrete, tu sais tres bien que tu adorerai m’avoir en tant que pere.”
Faux faux faux faux. Totalement faut, Yvan. Arrete de lui faire penser à des choses que tu n’admererai pas toi même. Mais avoue que ça te t’enterai bien : d’être dans son cercle fermé. D’etre dans les gens qui s’inquiettent sans etre fusillé parce que se soucier d’elle est une réaction humaine.
“Oh, je te gene ? Hey, je serai italien ça changerait pas ok. Votre cliché sur les français est tellement wrong que ça en est deprimant. Rien qu’hier, on m’a demandé si on avait des boulangeries dans nos maisons et si c’était vrai que les boutiques de berets étaient ce qui faisait tourner la France. Faut pas déconner, on peut pas faire tourner un pays en vendant des berets.”
Yvan, arrete de parler, je t’en supplie, tu t’enfonces encore plus dans le cliché du mec relou. Voilà, ne parle plus, regarde là et souris lui. Elle enleve ses gants et il voit les fellures, les marques et le sang. Il s’imagine combien de temps elle passe à frapper ces sacs, au nombre de coup, à toute sa haine. Yvan ne sait plus ce que c’est que de hair. Il l’a oublié, il la enfouit profondement, derriere ses vannes foireuses et ses sourires en coin.
Yvan n’est jamais faux.
“Est ce que ça va...je veux dire...avec ton don..tout ça?”
Alors Yvan parle. Parce que Yvan ne sait faire que ça. Parler parler parler et essayer - toujours - de se rapprocher du cercle fermé. Jusqu’à ce qu’elle lui dise d’arreter .
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan- Ven 11 Avr 2014 - 21:23
Make me bleed
feat : Yvan e.t Frontière
Et j'ai gardé dans la gorge le gout du sans.
Il la rend mal à l'aise Yvan, avec ses grandes phrases et ses certitudes, avec ce sourire qui ne semble pas lui déchirer la bouche. Elle a l'impression qu'il est comme une agression dans son monde, un intrus qui ne devrait pas être là. Mais son système immunitaire doit être défaillant car à chaque parole elle le laisse s'approcher un peu plus, se demandant comment ça va se passer avant de balancer ses macrophages pour le dévorer. Osera-t-elle ? Y arrivera-t-elle seulement ? Sans doute pas. Car en elle, Clove sent grandir le besoin de l'autre, le besoin de ne plus être seule.
« Si tu es moins psychorigide et que tu fous pas des barreaux à ma fenêtre. Ouai. Sans doute. »
C'est sorti tout seul. Sans vraiment réfléchir elle se livre calmement. Après tout, c'est elle qui a abordé le sujet. Mais au souvenir de son père Clove soupire, tord ses doigts, tord ses mains. La douleur revient, fugace, et elle se revoit en Angleterre, allongée sur le sol, cette envie de mourir lui déchirant les entrailles, et son père qui ne fait que pleurer. Si faible. Comme elle. Il était beau Mac Doherty, pédopsychiatre célèbre et incapable de comprendre sa fille, même Charles à 15 ans aurait mieux fait. Elle tremble, serre un peu plus les dents et plonge son regard dans celui d'Yvan. Sauve la Yvan, tu le pourrais peut être le faire tu sais, la tirer des ténèbres qui la ronge, du flou qui la rend folle, de la solitude qui l'obsède. De sa destruction programmée. Alors elle le laisse parler, jamais, ne pas détourner le regard, elle se laisse bercer par ses paroles et ça l'apaise un peu.
« Tu t'arrêtes jamais de parler Frontière ? Parfois je me demande ce qu'il y a dans ta tête pour que tu puisse sortir autant de conneries à la seconde. »
Ouai, c'est vrai, elle aimerait bien savoir parce que franchement c'était du jamais vu.
« C'est pas le fait que tu sois français, ou italien, ou un putain d'extra-terrestre. C'est juste toi. Et ta foutue manie de rentrer dans la tête des gens. »
Sa voix se brise. Ouai. Entrer dans la tête des gens. Elle ne sait pas pourquoi mais depuis quelque temps cette idée la révulse. L'idée que quelqu'un puisse trifouiller dans ses pensées, lui parler, ou autre connerie du genre lui fait monter la bile à la gorge. Et les larmes aux yeux. Arrête Yvan, si tu savais à quelle point elle en bave Clove, avec sa tête, avec ses blancs, avec le flou constant des souvenirs et l'idée qu'elle se détruit un peu plus à chaque cachet avalé. Elle aurait envie de chialer Clove, si Yvan n'étais pas elle aurait sans doute cédé. Elle se serait ptêtre déboîté l'épaule ou brisé le petit doigt, elle se serait ouvert les poignets ou les cuisses, frappé sa tête contre le sol puis aurait finit la soirée en fumant un truc, soulagée un peu. Et voilà qu'il la questionne sur la chose dont elle ne veut pas parler. Bon sang. Elle ferme les yeux, inspire un bon coup pour ne pas se lever, pour ne pas hurler.
« Tout vas très bien Yvan. Tout va toujours très bien. Manque plus que le soleil et les vahinés pour mettre un peu de joie dans ma vie. »
Elle est amère quand elle parle Clove, tellement aigrie de la vie. Clove elle l'emmerde la vie. Elle tombe au sol, sa tête heurte un peu trop fort le parquet mais c'est comme si rien ne s'était passé. Peut être que demain elle aurait une bosse, sans doute même.
« Non ça va pas. Si ça continue je vais encore me réveiller là bas. »
Là bas. L’hôpital. Recommencer la même expérience : ouvrir les yeux et perdre tout repère, ne plus savoir où on est ce qu'on a fait, être incapable d'expliquer à Charles pourquoi elle a faillit clamser. Et doucement Clove se laisse aller, lache un peu la bride, elle sent les sanglots se battre pour franchir sa gorge. Juste une larme. Unique. Qu'elle efface rageusement. Avant de tourner le dos à Yvan.
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Sujet: Re: Make me bleed - Yvan-
Make me bleed - Yvan-
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