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 [LIBRE] GODZILLA INCOMING

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Anonymous
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MessageSujet: [LIBRE] GODZILLA INCOMING   [LIBRE] GODZILLA INCOMING 1400359500-clockMer 2 Avr 2014 - 11:07




- Que veux-tu je suis folle de toi, mon coeur ne bat plus quand je te vois ! ♪♫


Pleine nuit, cinquième étage. Fourre-tout du Dirlo, Jim s’était mis en tête de récupérer des affaires confisquées pour les rendre à leurs propriétaires. Sa bonne action du jour. Ou de la nuit.

Vous imaginez qu’il est discret, se faufile en silence ? Que nenni. Jim était bel et bien au milieu de la pièce, écouteurs dans les oreilles, dansant et chantant - ce qu’il pouvait, parce-qu’il ne pigeait pas trop les paroles - sur du Yelle. Il ne chantait pas fort, mais assez pour que quelqu’un passant dans le couloir ne l’entende. Mais il y avait très peu de chances qu’un adulte passe par là, et au pire, c’était Jim. Il serait collé, point barre. Les meilleurs élèves des A, c’était comme Prudence, ils avaient tendance à avoir de sérieux traitements de faveur, et ça, Jim en profitait un max.

- Tu es beau, tu es grand, tu es fascinant ! ♫


L’anglais remuait son cul en rythme, claquait des doigts, insouciant. Il s’avança alors vers une étagère, glissant dans sa poche un laser. Puis un iPod. Un autre. Il fit alors pivoter son sac à dos devant lui et commença à y balancer un peu tout ce qu’il trouvait. Si il retrouvait les propriétaires, tant mieux, sinon, ils les distribuerai à qui veut. Il est comme ça, Jimmy.

-  Mon corps ne bouge plus quand j’entend ta voix ! Papapapalapalpapalala ♪

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MessageSujet: Re: [LIBRE] GODZILLA INCOMING   [LIBRE] GODZILLA INCOMING 1400359500-clockLun 7 Avr 2014 - 14:22




godzilla
incoming

jim t. reed /
marlowe levine

La nuit tous les chats sont gris - ils sont en tous cas réduits à une opacité suffisamment minimale pour tracer leur route sans trop de chambard. Marlowe était un de ces chats monochromatiques qui erraient dans l'école de nuit, dans un silence blafard, faisant fi du couvre-feu, de la bienséance ou du travail des agents d'entretien.

À l'unicolore masse de son corps voguant dans le couloir s'ajoutait une teinte qui tapait dans l'écarlate le plus flamboyant. Le B laissait derrière lui une traînée fraîche d'hémoglobine, qui se déroulait depuis les marches du rez-de-chaussée comme un beau tapis rouge. S'il avait voulu se la jouer discrète, c'était râpé - le dernier des métèques aurait pu remonter la piste sans même se forcer. Mais tout le monde à Prismver savait bien que Marlowe ne se la jouait jamais discrète. Marlowe se la jouait rayonnante, tapageuse, et sanglante. Très sanglante. On aurait dit que le 5ème étage avait été la scène d'un génocide massivement multijoueur, du sol aux chambranles des fenêtres. Prions pour qu'un pisseux ne se la joue indiana jones et glisse dans cette mélasse organique.

Dans un bruit poisseux, une main fit tourner la poignée du fourre-tout. Clac. Une tête passa l'embrasure de la porte, bientôt suivie du reste. Marlowe dégingandé s'incrusta dans la piaule. Il ressemblait à un steak tartare : une énorme entaille partait de son abdomen pour décliner sur sa jambe droite. Le tatoué ne semblait pas vraiment s'en alarmer, occupé à scruter les étagère remplies de bidules complètement hétéroclites. C'était dingo ce que le dirlo pouvait récolter dans cet asile.

Une lumière cireuse se balançait dans les néons du plafond, et une petite rhapsodie aux décibels étouffés sortait d'une paire d'écouteurs. Ah, y'avait déjà quelqu'un.

— Salut, Ali Baba.

Sa voix rauque n'avait peut-être pas couvert le bruit du Yelle qui passait à fond. Boah.
Il se mit à son tour à trifouiller dans les rayonnages de la caverne au trésor, avec sur les lèvres le pincement concentré de la mère de famille qui fait ses courses au shopi. Il adressa au garçon un sourire garni de dents pointues, l'air de dire "fais pas attention, je fais qu'passer."

— Si t'as dans ta besace un ou deux bistouris - Il parlait d'un air distrait, et peut-être juste à lui-même, poursuivant son tripatouillage vers des étagères plus reculées - tu m'fais signe.


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MessageSujet: Re: [LIBRE] GODZILLA INCOMING   [LIBRE] GODZILLA INCOMING 1400359500-clockLun 7 Avr 2014 - 15:57



C’est pas qu’il l’entendit.

C’est qu’il le sentit.

L’odeur dérangeante du sang, ce goût métallique qui lui vint en bouche sans qu’il n’ait à en absorber la moindre goutte. Une odeur de pourri, de chaire sanglante à l’air libre. Le jeune homme fronça le nez, tournant la tête et son visage passa d’une expression à l’autre, en une fraction de seconde: Il y eu d’abord un grand sourire, une main levée pour une accolade, lâchant même un « Marlooo » enjoué jusqu’à ce que son regard tombe inévitablement sur sa plaie - s’en suivit un haut le coeur, un brusque mouvement de recul dans lequel Jim lui tourna le dos, venant s’accrocher à l’étagère face à lui, le dos de la main sur la bouche, grimaçant.

- Putain mec faut vraiment que t’arrête avec ça, c’est hard.


Un gémissement plaintif, écoeuré, Jim fixa le métal de l’étagère un instant, tentant de chasser cette vision de sa mémoire. Il secoua ses main devant son nez.

- En plus ça schlingue ton truc c’est horrible.


Déglutissant avec un certain dégoût, il se redressa, tourna sur Marlowe un regard accusateur. Ca ne l’empêcha pas de glisser sa main dans son sac, évitant de baisser les yeux sur la blessure du tatoué; il en sorti un objet métallique inqualifiable - ça avait juste la gueule parfaite d’un instrument de torture. Il leva une main, détournant la tête.

- J’veux même pas savoir c’que tu fous avec ça mec. Mais j’suppose que c’est à toi. Lâcha t-il en lui tendant du bout des doigts, écoeuré. Et la prochaine fois débarque pas dans mon dos en pleine nuit dans cet état là. C’est vraiment flippant. Lâcha t-il en se remettant à sa tâche initiale, beaucoup moins enjoué qu’avant son arrivée.


Jim était l’un des mecs les plus populaires du lycée. Sa joix de vivre, ses fêtes, ses danses, son sourire. Tout le monde le connaissait, et il connaissait tout le monde. Jim considérait facilement 99% du pensionnat comme étant ses potes, Marlowe compris, aussi.... différents soient-ils. Le tatoué était bien aussi populaire que Jim, même si ce n’était pas pour les mêmes raisons. Masochiste sanguinaire, flippant, taré, sadique, gros dérangé.

Jim l’aimait bien.

- Tu m’donne la gerbe. Avoua t-il cependant dans un sourire faiblard, ne pouvant se retenir de grimacer régulièrement sous l’odeur sanguine qui emplissait la pièce.


Dubstep désormais dans les oreilles, il cala sa lampe-torche dans sa bouche pour entreprendre de tirer des deux mains un carton énorme posé sur une étagère, assez haut. Il semblait lourd, et bloqué par je-ne-sais-quoi. Jim cala un pied contre l’étagère et tira avec force - le carton se débloqua soudainement et tomba sur Jim qui, sous l’élan, tomba lui-même à la renverse aux pieds de Marlow.

Les multiples objets du carton sur et autour de lui, Jim se retrouvera assis à patauger les mains dans le sang de Marlowe. Il lui fallut deux secondes pour observer le liquide métallique sur ses mains, ses avants bras et ses fringues - de haute-couture - après quoi son visage se décomposa entre déséspoir et dégoût le plus profond; il leva les mains, ces dernières dégoulinant de sang.

- C’est dégueulasse. Souffla t-il sans respirer, pétrifié dans son bain de sang.


Il porta le dos de sa main devant ses lèvres, retenant un haut le coeur, avant de constater que, du coup, il venait de s’en mettre sur le visage. Il s’essuya vivement dans son tee-shirt, ne faisant qu’étaler plus de sang partout à travers tout ses gestes.

- Mec relève-moi j’crois que mes jambes vont pas y arriver haha -


Et il trouvait encore le moyen de rire, malgré les légers spasmes qui animaient ses mains, la gerbe qui menaçait de monter au delà de son plexus, et sa mine déconfite. Parce-que, ultra tolérant, Jim savait que Marlowe était ainsi. Le jeune homme était probablement l’une des personnes les plus ouvertes d’esprit, et si le délire de Marlo était de se charcuter la gueule, Jim l’acceptait, et ne le fuirait pas pour ça. Ca lui faisait peur, ça l’écoeurait, mais ça restait Reed: il appréciait les gens et leurs travers, aussi énormes soient-ils. D’autant plus que Marlowe, en dehors de tout... ça, était un mec vraiment cool.

- J’dis rien hein, mais là actuellement je prie pour que tu sois pas séropositif.

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MessageSujet: Re: [LIBRE] GODZILLA INCOMING   [LIBRE] GODZILLA INCOMING 1400359500-clockLun 7 Avr 2014 - 18:53




godzilla
incoming

jim t. reed /
marlowe levine

Ça s'était quand même passé super vite - comme des salves d'électrochocs balancés dans un myocarde enrhumé. La réaction de Jim fut immédiate, abrupte, et légitime. Se retrouver le pif au dessus d'un accès direct aux entrailles de Marlowe n'était pas exactement le truc le plus agréable du monde à cette heure tardive. Guère surpris mais un peu hagard, le B ne put que hausser les épaules dans l'incompréhension qui le caractérisait toujours lorsqu'une personne normalement constituée le voyait passer dans un corridor.

— Putain mec faut vraiment que t’arrête avec ça, c’est hard.

Le tatoué sortit de son état d'hébétude lorsqu'il entendit la voix de Jim Reed. Ah mais oui putain, Jim Reed ! Fallait croire que la nuit n'arrangeait pas trop sa vue - il n'était pas exactement nyctalope, et sa sclérotique injectée de veines montrait qu'il avait assez mal dormi. Suffisamment mal en tous cas pour ne pas voir les mèches bariolées qui se balançaient comme une gerbe de flammes contre cet undercut mordoré. Ça faisait un bail qu'il n'avait pas croisé sa route ailleurs qu'en soirée, pour une fraction de secondes.

— Jimbo ! J't'avais pas reconnu, tu le crois ça ?

Marlowe éclata d'un rire qui détona dans la pièce, étouffé par les murs chargés de babioles à n'en plus finir. Il redressa d'un doigt la casquette qui coiffait son crâne.

— En plus ça schlingue ton truc c’est horrible.

— Tire pas cette tête. C'est que du sang pour sang bio.

Il l'observa fouiner dans son sac en grommelant quelque chose qui ressemblait à une complainte. Aucun doute, c'était du pur Jim : jouer les bon samaritains de la night pour aller chopper la camelote confisquée de Ruthel. Marlowe savait qu'il allait redistribuer trois ou quatre iPod à de beaux et sombres inconnus au frais de la princesse, avec un joli sourire en prime. Celui du tatoué naissait promptement sur ses lèvres, adressé à un King qui visiblement troquait son impérial entrain contre une nausée irrépressible.

— J’veux même pas savoir c’que tu fous avec ça mec. Mais j’suppose que c’est à toi. Marlowe attrapa la bricole métallisée d'un air extatique, des étoiles de feu dans les yeux. Et la prochaine fois débarque pas dans mon dos en pleine nuit dans cet état là. C’est vraiment flippant.

— Par l'antéchrist, tu gères Jim. Ça va faire des semaines que j'cherche ce bijou. Ce truc n'est légal qu'au Népal, tu connais ?

Il ne chercha même pas à expliquer ce qu'il avait fait pour se pointer ainsi. Il était comme ça, Marly. Embrassant l'étrange objet du bout des lippes, il esquissa une petite danse de la victoire qui acheva de noyer le linoléum sous une nouvelle vague sanguine. Ce truc était informe, assez gros, garni de petits pas de vis et de dents pointues. Un surveillant avait préféré l'en délester un soir de colle alors qu'il tâchait de se transperçer la langue avec.

Marlowe lui épargna la petite explication, il n'avait pas besoin d'avoir du vomi de Reed en édition limitée sur les talons. Robin des Bois avait beau être un peu hématophobe, il gérait quand même sa race.

— Tu m’donne la gerbe.

Nouvel éclat de rire Marlowesque, qui ni ne s'offusqua de la voix lourde de reproches d'un Jim pas forcément enchanté de ce qui se tramait là, ni ne s'abstint de s'approcher davantage pour passer un bras autour de la nuque du A. Semblait-il que monsieur le B ne pigeait vraiment rien.

— Et toi t'as vraiment l'air sur les rotules.

Il se dégagea pour laisser le jeune homme entreprendre un nouveau périple à la man versus wild. Il observa la manœuvre, de toute évidence un peu douteuse : le carton que Jim s'échinait à vouloir déloger ne semblait pas bouger d'un pouce. Il était en train de coller sa patte sur l'étagère pour faire levier lorsque Marlowe prit la parole, se caressant le menton d'une main avec un air pour le moins dubitatif.

— Mec, je f'rais pas ça si j'étais...

Too late.
Badaboum.
Gravité oblige, l'énorme boîte dégringola avec son contenu et entraîna le King dans sa chute. Ils plongea dans la pataugeoire de globules rouges, se tartinant les mains et les sapes d'hémoglobine encore tiède. Le spectacle était beaucoup trop épique pour que Marlowe ne s'en paie pas une tranche, et son rire caverneux claironna une nouvelle fois dans le fourre-tout. Peut-être même qu'on pouvait l'entendre dans tout l'étage.

— C'est dégueulasse.

— Tu déconnes, c'est super classe !! t'es maquillé à l’œil pour le season finale de Walking Dead. Me remercie pas !

Clin d’œil appuyé qui va bien. Le désarroi de Jim semblait tordre Marlowe de rire, mais c'est parce qu'il savait que son hilarité était partagée. Le A qui lui faisait face n'était pas homme à se scandaliser de pareil travers, bien au contraire - ce genre de situation déjantée lui allait au teint, ça se voyait à sa mine enjouée malgré la répugnante couche de sang sur sa peau.

Le voir se dépatouiller vainement pour ne faire qu'étaler la mixture sur sa trombine, c'était vraiment trop beau. Jim était impayable ; Marlowe riait comme une hyène et devait se tenir à une étagère, plié en quatre, pour ne pas s'effondrer à son tour par terre. REDRUM, REDRUM, aurait-il scandé s'il pouvait faire usage de ses cordes vocales pour autre chose que ricaner.

— Mec relève-moi j’crois que mes jambes vont pas y arriver haha -

Il ne put se calmer qu'après de longs efforts de self control. L'air toujours hilare, Marlowe arriva à la rescousse et saisit les deux mains écarlates de Jim entre les siennes, qui ne l'étaient pas moins.

— Putain, si tu voyais ta tronche. Expirant lourdement, il accomplit une jolie traction des biceps pour faire bouger le blessé de guerre. Allez pousse ! Fous-toi sur tes guiboles.

Lorsque Jim fut de nouveau bien vertical et à sa hauteur, le flanc et la jambe de Marlowe ne présentaient plus aucune trace de lésion quelconque. Pas une balafre, pas une marque ; juste une sale traînée cramoisie qui s'était finalement arrêtée de suinter le long de son corps. Marlowe se mit alors à tourner sur lui-même dans la pièce pour constater l'étendue des dégâts, les mains grandes ouvertes autour de sa mâchoire décrochée. Oh merde.

Doux jésus, carnage intégral dans les locaux. Il avait repeint les murs et refait toute une déco baroque au passage. Une fresque artistique complète. Il en était presque ému.
...Bon, il espérait que Ruthel aimait bouffer saignant.

— Séropositif j'sais pas, mais je suis positivement sûr d'avoir du ménage à faire pour les trois prochains millénaires.

Ce constat n'alarmait pas vraiment Marlowe : il ne put qu'en sourire ; un sourire carnassier et étincelant qui brillait plus fort que les lampes torches fantaisie posées pêle-mêle sur les rayonnages. Le tatoué darda son regard d'aliéné sur Jim, lui adressant une grimace plus que cocasse. Il ramassa son sac de goodies lui aussi tombé à terre et le tendit à son propriétaire. Au passage, il fourra le machin qu'il lui avait rendu tout à l'heure dans une des poches de son saroual.

— Désolé de perturber d'la sorte ton escapade nocturne, gringo. Mais tu apprendras que le rouge te va bien.

Et au milieu de ce décor de film horrifique pour seize ans et plus, ils étaient là, duo d'énergumènes en cavale.


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