Sujet: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 12:55
Ca avait fait son chemin dans sa tête. Parce-que ça faisait toujours son chemin dans sa tête. Les remarques qu’on pouvait faire à Heath étaient toujours prises en considération, toujours écoutées. Ce n’était ni un mec stupide et borné, ni un grand arrogant qui ne se remettait jamais en question. Alors, même si sur le coup, sous la critique, il avait tendance à se renfermer, les remarques finissaient toujours par entendues, et jugées.
Larve déprimée.
Il l’avait ruminée un moment, celle la. Venue d’une parfaite inconnue qui se permettait de critiquer dès son arrivée, Heath l’avait d’abord rejetée en bloc. Il s’était mis à mal juger la jeune fille; cousine de Lysander ou non, c’était une conne. Une fière américaine, face au fier anglais qu'il était. Les jours qui avaient suivi leur rencontre avaient été légèrement froids; Heath et Hannah se contentaient du minimum - c’était comme si l’un et l’autre ne se trouvaient absolument aucun intérêt.
Et puis, son esprit s’était éclaircit. Elle avait raison.Le départ de Neil avait été difficile, vraiment, et il s’était laisser abattre. « Je suis humain. » Avait-il admit - tout le monde a droit à ses périodes au fond du gouffre.
Mais il n’en voulait plus. Vexé qu’on le prenne pour une larve alors qu’il était le leader d’Entropy, le fondateur d’un groupe de musique, le chef d’une section de sport, et bien souvent le meneur de leur petite bande, cette remarque l’avait atteinte. Cette pensée, en fait. Heath avait une âme de leader, c’était un mec qui se bat, qui avance. Et c’est fidèle à cette conviction qu’il s’était décidé à se bouger.
Reprise des activités. Présence dans les quelques cours qui avaient lieu. Après les cours, répét’ avec le groupe. Tout les soirs, remontée du classement sur LoL avec Lenzo. Samedi aprem, baseball et nouveaux plans pour Entropy. Dimanche, skateboard. Heath avait eu une semaine chargée, durant laquelle on l’avait peu vu au cabanon. Il s’était donné pleinement à chaque tâche, efforcé de ne pas laisser son esprit divaguer sur Neil, Charlie et Pytha, ou encore Ulysse. Entropy avait repris du service, renforcé par de fortes personnalités comme Jim ou Marwin.
Et, surtout, il s’appliquait à maîtriser son don.
Assis sur son skate, en haut d’une rampe au skatepark, il posait son regard sur les gens, tour à tour. Et il s’entrainait à son don. Gérer la distance. Se focaliser sur une seule personne. Il était plus simple de s’entraîner à cela sur les sliders: focalisés sur leur glisse, ils ne pensaient qu’à ça: Heath n’était pas parasité par des esprits trop préoccupés: il n’avait qu’à capter la pensée d’un trick, et vérifier en observant le mec exécuter sa prochaine figure. De plus, les glisseurs jouaient avec la distance entre Heath et eux; le jeune homme pouvait tester ses limites.
En cette après-midi ensoleillée, il faisait donc d’une pierre deux coups: tantôt dans le parcours à s’entraîner à de nouveaux tricks, tantôt en dehors à “bosser” son don. Jugeant qu’il méritait bien une pause détente, il se leva poussa du pied sa planche vers la rampe, grimpa dessus et se laissa glisser. En route pour de la détente, l’esprit libre, dans son sport favoris qu’il pratique depuis huit longues années.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 13:44
Tu ne t'étais pas encore entièrement familiarisée avec les lieux. Tu te perdais dans les couloirs, arrivant en retard en cours. Ou tu te perdais encore sur le chemin menant à ton bungalow. Et puis, tu ne faisais pas la différence entre cabanon, cabane et bungalow. Quel bordel. Un véritable labyrinthe ce pensionnat. Raison pour laquelle tu bloquas ton dimanche pour t'improviser touriste et essayer de mémoriser chaque lieu que tu visiterais.
Température agréable pour la saison, tu enfiles un t-shirt imprimé et large. Un pantalon simple et troué au niveau des genoux et cuisses, et des convers' pas lacées viennent compléter l'ensemble. Tu enfiles ton sac de toile en bandoulière, y glissant ton polaroid et ton roman du moment. Tes cheveux sont attachés en un chignon à première vue complexe. Mais non. Juste négligé, preuve flagrante de ta fainéantise en matière de coiffure. Tes lunettes noires trouvent ensuite refuge dans leur boîte, fourrée au fond du sac. Tu es parée.
Tu aurais voulu pouvoir passer ta journée avec Lys, mais ce dernier avait déjà quelque chose de prévu. Et tu n'allais pas le forcer à annuler pour toi. Tu l'aimes profondément, mais tu sais que ça ne te donne pas le droit de le commander et de sacrifier ses moments avec ses amis par simple prétexte que tu es sa cousine. Et puis, tu es assez grande pour te promener toute seule, non ? Tu n'es plus une petite fille. Te voilà donc en train d'errer dans la propriété du pensionnat. Tu t'attardes à certains endroits, prenant quelques photos. Plus des souvenirs qu'autre chose. Souvenirs que tu glisses dans ton livre pour ne pas les froisser dans ton sac.
Et bientôt, à force de marcher, le tout sans repérer où tu allais, tu te retrouves dans un endroit bien particulier comme il y en a beaucoup en Amérique. Un skatepark. Quelques personnes sont présentes, majoritairement des garçons. Mais tu t'en moques, ne cherchant pas à reconnaître qui que ce soit pour l'instant. Les regard fixé sur les skates, tu les envies. Tu te mords doucement la lèvre inférieure. Tu ignores d'où t'es venue cette passion pour ce sport que tu n'as jamais pratiqué. Ce sport qu'on t'a dit être réservé pour les garçons. Ça t'avait frustrée. Une fille est très bien capable d'en faire, non ?
Tu hésites un moment avant de finalement franchir ce mur invisible. Un pied dans l'arène, puis le deuxième. Ton coeur bat vite, mélange d'excitation, de joie et d'adrénaline. Tu sais pourtant que tu n'auras pas le courage de demander un petit cours à l'une des personnes présentes. C'est pas dans ta nature d'aller vers les autres. Ou plutôt, tu ne sais pas comment aborder les gens. Peut-être que tu ne pourras jamais apprendre le skate... Tu te souviens alors d'Heath qui bricolait sa planche le jour de ton arrivée. Tu pourrais lui demander à lui. Mais non. On peut pas dire que le courant soit bien passé. Entre ta fierté et la sienne, ça faisait quelques étincelles. Ta franchise déplacée en guise de cerise sur le gâteau. Depuis, les échanges verbaux entre vous ont été limités.
Soupir. Tu continues à t'approcher avant de te caler dans un coin, polaroid en main. Tu prends quelques photos des skateurs. Si tu n'as pas le courage d'aller vers les autres pour demander de l'aide, peut-être pourrais-tu apprendre en observant ? Tout le monde sait pourtant que, en matière de sport, la théorie n'est rien comparée à la pratique. Mais bon. Tu tournes et retournes autour du même point avant d'apercevoir un skateur plus loin.
Tu hésites encore une fois avant de t'approcher, gardant tes distances pour ne pas le gêner de quelques façons que ce soit, et tu armes ton polaroid. Son habilité, son équilibre. Un skateur confirmé. Une bouffée de respect et d'admiration tandis que tu le regardes à travers l'objectif. Tu prends une photo, deux photos, trois photos. Plein de photos. Tu ignores même s'il t'a remarqué. Il grimpe sur la rampe avec son skate et se laisse glisser. Sans peur, sans hésitation. Il atterrit au sol, en face de toi, au moment où tu prends la photo. Tu décolles l'appareil de ton oeil et tu prends la photo, la secouant avant de la regarder.
Tes sourcils se froncent en voyant la photo. Tu relèves la tête, perplexe, tombant nez à nez avec Heath. La poisse. Il lit dans les pensées quoi. Le truc super indiscret et dérangeant. Même si c'est pas sa faute, visiblement. Une histoire d'élève mystère qui change les dons des autres. Une rumeur farfelue qui court dans les couloirs. T'as pas vraiment compris, et, dans l'immédiat, tu t'en fous. Pour l'heure, c'est la panique. Plus mentale que physique puisque ton visage n'affiche qu'une moue perplexe. Tu finis par détourner la tête, agacée qu'il ait pu lire ton admiration pour le skateur qu'il est. Sans que tu saches que c'était lui. Est-ce que ça change quelque chose que ce soit lui d'ailleurs ? Probablement pas.
« ...bonjour Heath. »
T'es prise en flagrant délit de zieutage intensif et c'est tout ce que tu trouves à dire ? Tu te pinces les lèvres avant de désigner son skate d'un petit geste de la tête, évitant soigneusement son regard avant de t'éloigner un peu pour aller t'asseoir à quelques pas de lui, dans un endroit où tu ne gênerais personne.
« Plutôt impressionnant... comme démonstration. »
...waw. Quels progrès.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 15:15
Et si elle ne l’avait pas reconnu, c’est probablement parce-que c’était la première fois depuis son arrivée à elle qu’il portait ses lunettes. C’est comme Clark Kent et Superman. C’est plus le même homme, radical.
Plus sérieusement, ça lui arrivait, de temps en temps. Flemme de mettre ses lentilles le matin, myope comme une taupe, il enfilait ses grosses lunettes noires, venant compléter sa réputation de gros geekou. Et puis, parce-que c’était ainsi, le bonnet allait souvent de paire avec. Aucune logique, plus une habitude, restant pour l’heure encore inexpliquée.
Et il glissait, enchaînait les tricks ci et là. Il perdit sa planche à un moment, dans un saut, rattérissant sur ses pieds et allant chercher sa planche qui avait roulé au loin. Ce fut son seul raté, pour le moment. Heath affectionnait particulièrement les slides, et aucune barre, aucun rebord ne lui échappait. Le skateboard était vraiment son sport favoris, et l’activité qu’il avait le plus pratiqué. Il l’avait commencée en même temps que le basket, à douze ans. Mais pour lui, le basket n’avait jamais été une passion. C’était cool, il avait adoré ça, et s’en était lassé. Il avait quitté l’équipe de Prismver - et ses meilleurs amis - depuis quelques mois désormais, se consacrant au baseball - il en était devenu le président de section, comme Gautier était président du basket. Peut-être s’en lasserait-il, aussi, un jour. Mais pas le skateboard. Il restait persuadé que le skate et les jeux online seraient les grands amours de sa vie. Alors, il était bon, très bon, dans l’un comme dans l’autre.
Et absorbé dans son truc, concentré et appliqué, il ne la vit pas, elle qui prenait des photos de lui. Il n’avait en tête que la planche, ses pieds, leurs positions, la flexion de ses jambes, le maintient de son corps. Il décolla, fit tourner sa planche et atterrit sur une barre, le long de laquelle il glissa avec habileté, décollant de nouveau sur la fin pour attérir dans une petite rotation sur le sol. Et c’est à cet instant qu’habilement - mais de façon imprévue - il freina, ne s’attendant pas à tomber nez à nez avec quelqu’un... à pied. Une légère exclamation, il releva le nez sur la personne, extirpé de sa concentration, et se stoppa net.
- Wow. - ...bonjour Heath. - ...Salut.
Il détourna le regard, ressentant encore une fois cet effet qu’elle seule lui faisait. une sensation de vide, en lui, de légereté. Comme si instantanément, tout ses soucis s’envolaient, mais aussi toutes ses réflexions, sa concentration; tout. Quand il avait son regard dans le sien, son esprit se vidait intégralement, et il n’avait plus que la conscience de sentir les battements de son coeur. Son visage était Perfection. C’est ce qu’il ne pouvait s’empêcher de penser, chaque fois qu’il posait les yeux sur elle.
- Plutôt impressionnant... comme démonstration. - Ah. Merci. Ca fait pas mal d’années que j’en fais.
Il descendit de sa planche et d’un coup de pied rapide la fit décoller pour l’attraper d’une main, ôta son bonnet, son regard alors attiré par un rider passant à côté d’eux. Il le désigna du pouce par dessus l’épaule, le type s’éloignant derrière lui.
- Mais c’est lui qu’est impressionnant. Matt. Il est en B. Il a 15 ans, n’en fait que depuis deux ans, il est incroyable. ... Enfin je suppose que quand on contrôle la gravité, c’est plus simple.
Il plissa les yeux, la regardant tantôt elle tantôt ailleurs, gêné par le soleil qui lui brûlait les yeux; il y avait toujours été très sensible. Il la suivi du regard alors qu’elle allait s’asseoir tout prêt. Il fit retomber son skate, avec lequel il joua d’un pied, le faisant simplement rouler sur quelques centimètres, les yeux sur elle.
- Et toi, t’en fais ? J’ai cru comprendre que t’aimais ça. Et, levant une main, il se sentit obligé de se justifier, afin qu’elle ne croit pas qu’il piochait trop régulièrement dans son esprit. Quand j’ai ramené le mien, le premier soir... Tu l’a regardé avec intérêt. Et, aujourd’hui t’es là, alors... ?
... Et il se rappela qu'elle était à pied. Elle n'avait pas de planche avec elle. Si elle en faisait, tu crois pas qu'elle aurait son skate avec elle ? Ducon. Il roula sa langue dans sa joue, se raclant la gorge en baissant les yeux, s'apprêtant à se faire rembarrer pour son manque d'attention.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 16:01
Il te remercie, ajoutant que ça fait longtemps qu'il en fait. Tu l'envies encore plus, râlant discrètement entre tes dents. Ça fait des années que tu veux en faire, et y a des gens comme Heath qui ont la chance de pouvoir en pratiquer depuis aussi longtemps que ton souhait remonte. C'est toujours comme ça que ça se passe en général. Ceux qui testent des sports, par exemple, n'étaient pas forcément attiré par ça dès le départ. Puis ils se sont révélés doués et ont continué. Ainsi de suite. Les dons naturels, c'est pas donné à tout le monde. Lys et Gautier avec le basket, Heath avec le skate. Et toi, t'as aucun don à toi. Tu les envies, mais jamais tu ne l'avouerais.
« Mais c’est lui qu’est impressionnant. Matt. Il est en B. Il a 15 ans, n’en fait que depuis deux ans, il est incroyable. ... Enfin je suppose que quand on contrôle la gravité, c’est plus simple. »
Tu lèves les yeux au ciel, agacée. Il doit penser la même chose que toi. Plus ou moins. C'est toujours plus facile d'exceller dans une discipline lorsque Dame Nature a décidé de te coller un pouvoir hors du commun qui te facilite autant la vie qu'elle te la détruit. Tu t'assieds à l'ombre, photos en main. Tu as du mal à concevoir que toutes les personnes présentes au pensionnat aient accepté leur don. Ça paraît tellement surnaturel. Tu es de nature logique, terre à terre. Tu ne crois que ce que tu vois, et tu aimes apporter des explications rationnelles, scientifiques aux événements qui t'entourent et se produisent. Mais ça, tout ça, tout ce tumulte, tu ne l'expliques pas, et ça t'énerve. Tu secoues la tête pour chasser ses pensées, et tu sors ton livre de ton sac. Il déborde de photos mais peu importe. Tu glisses celles d'Heath dedans, refermant l'ouvrage avec soin.
« Et toi, t’en fais ? J’ai cru comprendre que t’aimais ça. »
Tu lèves brusquement la tête vers lui, prête à lui faire passer l'envie de venir fouiner dans ta tête, mais sa main levée te fait comprendre qu'il n'en est rien. Tu hausses un sourcil, restant malgré tout perplexe et méfiante.
« Quand j’ai ramené le mien, le premier soir... Tu l’as regardé avec intérêt. Et, aujourd’hui t’es là, alors... ? » « ...c'est une simple coïncidence si je suis ici. »
Un hasard qui t'arrange bien, il faut le dire. Tu ranges ton livre et ton appareil dans ton sac, profitant un moment de cette ombre pour te reposer. Ça fait des heures que tu marches, un peu de repos n'est pas de refus. Tu ramènes tes jambes contre ta poitrine, par instinct. Tu regardes le dit Matt passer plus loin d'un oeil envieux, presque rêveur, puis tu détournes la tête, réalisant que c'est une mauvaise idée de fixer les skateurs en la présence d'Heath. Un silence s'installe durant lequel tu fouilles dans ton sac pour en sortir un sachet de noisettes que tu entames.
« D'aussi loin que je me souvienne, le skate m'a toujours attirée. Pour Lys, c'était le basket. Moi le skate, mais je n'en ai jamais fait. C'est comme ça. Y a des choses qui arrivent et d'autres non. » Légère pause. « Crois pas que je te dis ça parce que je veux me confier. J'apprécierais pas que tu l'apprennes en allant t'introduire dans ma tête. »
Tu joues sur la défensive avec une attitude d'attaquante. Tu as simplement peur de ce genre de pouvoirs. Qu'il puisse tout connaître de toi en un rien de temps, ça te fait peur. Et ça t'agace profondément. Tu lui adresses un regard et, remarquant ses lunettes, tu penches la tête sur le côté. Tu sors les tiennes de ton sac, les lui montrant.
« Je suppose qu'il faudra faire attention à ne pas les confondre au bungalow, hm ? »
Tu ranges tes lunettes et tes noisettes, t'armant de nouveau de ton polaroid. Tu prends Heath en photo puis, après avoir secoué la papier glacé, tu lui montres simplement.
« J'immortalise le Heath mi geek mi sportif. Un spécimen rare sans nul doute. »
Tu ranges la nouvelle photo dans ton livre, ton regard se posant hasardeusement sur la planche d'Heath. Tu détournes finalement le regard, retrouvant ta position fœtale. Joue sur tes genoux, tu regardes dans la direction opposée.
« Te sens pas forcé de me tenir compagnie non plus. Tu peux retourner faire du skate. »
InvitéInvité
Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 17:01
Une coïncidence qu’elle soit ici. Ok, c’est noté. Devant le ton sec de sa réponse il la quitte des yeux, s'intéresse lui aussi aux riders qui circulent. Il se rapproche légèrement d’elle - à peine - pour ne pas gêner les prochains qui prendront la même barre que lui. Un mouvement de la jeune fille capte son attention, et il pose les yeux sur elle. Elle sort un sachet de... noisettes. Oh non, le cliché. Ridicule. Il se retient de lever les yeux au ciel, de ricanner, se contente de détourner le regard en ôtant sa chemise ouverte: fait plus chaud que prévu. Il la dépose sur le muret contre lequel elle est assise et remet en place son tee-shirt gris, glisse une main dans la poche de son baggy noir, ne sachant trop si il est sensé rester ou non. Nouveau regard sur les noisettes. C’était pas sympa de penser ça, on maîtrise pas forcément les effets secondaires de nos dons, il en a bien conscience, au fond.
- J’suis allergique aux noix. Amandes, noix, noisettes, pistaches, tout ça.
C’est lâché comme ça, genre ‘Heath: good to know’, sur un ton léger, et sans attendre de réponse. Allergie aux arachides, fruits à coques et poils de chats. Comment être un mec casse-couilles de naissance, par Heath Dean Ackland. Pas de réponse, mais dans le regard qu’ils échangent, on croirait lire ‘Ok, c’est définitif, je suis naturellement incompatible avec cette personne. Ils détournent les yeux en même temps. Un silence s’installe, pendant lequel, pied sur son skate, Heath s’amuse toujours à le faire glisser, ayant désormais les deux mains dans les poches et regardant un biker, au loin.
- D'aussi loin que je me souvienne, le skate m'a toujours attirée. Il détourne le regard sur elle, s’abstient d’un superbe “je sais”. Pour Lys, c'était le basket. Moi le skate, mais je n'en ai jamais fait. C'est comme ça. Y a des choses qui arrivent et d'autres non.
Il affiche une moue dubitative. Si quelque chose lui plaît, pourquoi ne pas en faire ? On peut tester, et galérer, mais quand on veut en peux. Rien n’est inaccessible. Rien n’est impossible. Si il a assez vite été doué en skateboard, le basket a toujours été plus difficile pour lui. Ca ne l’a pas empêché d’en faire pendant huit ans. Et avec plus de passion, il aurait pu atteindre le même niveau que les autres. - Peut-être pas Skygge et Pytha, mais il aurait pu progresser autant que Neil, malgré sa plus petite taille. Ne lui manquait que la réelle motivation.
- Crois pas que je te dis ça parce que je veux me confier. J'apprécierais pas que tu l'apprennes en allant t'introduire dans ma tête.
Agacé, il soupire en croisant les bras, levant les yeux au ciel avant de regarder ailleurs. C’est pas la première fois, cette semaine, qu’elle fait une réflexion sur son pouvoir. Il ne l’a pas choisi. Tout comme elle ne choisit pas d’être de retour dans sa forme normale nue ou d’être totalement accro aux noisettes.
- J’fais d’mon mieux pour éviter. Rappelle t-il (encore une fois) sur la défensive, légèrement bourru.
Nouveau silence. On a vu bien meilleure ambiance. Et pourtant ils restent là, s’entêtent à discuter. Ils sont trop similaires, et c’est parce-que c’est deux caractères de cochon que ça bloque. Et ce doit être amusant, de les regarder insister. Peut-être est-ce pour Lysander, qu’ils s’entêtent à essayer de s’apprécier. Pour la bonne entente dans le cabanon. Ou peut-être qu’au fond, ils en ont réellement envie.
- Je suppose qu'il faudra faire attention à ne pas les confondre au bungalow, hm ?
Il reporte son attention sur elle, puis sur ce qu’elle lui montre. Une paire de lunettes, extrêmement semblable aux siennes. Léger souffle du nez, amusé par la coïncidence, sourire furtif. En effet, il sent d’ici les futures crises de nerfs quand ils échangeront les paires sans le vouloir, d’autant plus qu’Heath a la fâcheuse manie de laisser les siennes traîner n’importe où. Elle range le tout, il l’observe, toujours debout, profitant qu’elle n’ait pas le regard sur lui. Est-ce que c’est possible d’avoir tant d’harmonie dans les traits ? Polaroïd, click, et une photo sort - il cille, encore sous la surprise de cet acte inattendu. Qu’il ne comprend pas, aussi.
- J'immortalise le Heath mi geek mi sportif. Un spécimen rare sans nul doute.
Il ne trouve rien d’autre à faire qu’hocher la tête en levant les yeux au ciel. En vrai, il ne sait pas comment prendre ça, si c’est un compliment ou pas - ce qu’il sait, c’est qu’il aime pas trop le concept de photos. Il n’en prend jamais. Il n’est pas au point de Skygge, à grogner dès qu’on essai de le photographier - non en vérité il s’en moque, la photographie ne lui fait absolument ni chaud ni froid, alors il ne prend pas de poses, ne s’offusque pas non plus. Charlie et Drew semblent avoir une véritable passion pour la photo, et lui ne comprend simplement pas le délire. C’est qu’il n’est pas sensible à l’art, Heath.
- Te sens pas forcé de me tenir compagnie non plus. Tu peux retourner faire du skate.
C’est brutal. Bourru. Et soudain. Il croise de nouveau les bras, et passe finalement une main dans sa nuque, faisant mine de gratter, la regardant. Un léger sentiment agacé s’empare de lui.
- ...Ca veut dire “dégage tu m’soule” ou “j’aimerais bien que tu reste mais je veux pas te retenir ?”. Il hausse les épaules, franc, et reprend. Autant être claire.
Un petit silence s’installe, pendant lequel il la fixe, attendant qu’elle réponde. Son choix risque de fortement orienter l’ambiance des jours à venir.
- ...la première option est plaisante. Mais la deuxième est plus sincère.
Ses iris bondissent entre les siennes, et il laisse un léger sourire pointer, entre arrogance et sympathie. Elle a du chien, et il mentirai si il affirmait que, d’un côté, ça ne lui plaisait pas. Néanmoins soulagé de ne pas s’être fait violemment refouler, il pousse tout doucement son skate dans un geste maîtrisé: ce dernier glisse et s’arrête face à elle, à une certaine distance calculée par le brun. Ce dernier vient alors s’y asseoir, face à elle, coude sur les genoux.
- Fais voir tes lunettes. Lâche t-il en ôtant les siennes, qu’il lui tend avant de reprendre, si c’est des lunettes de lecture, on verra très vite la différence.
Il laisse échapper un souffle rieur alors qu’en même temps, ils enfilent les lunettes de l’autre. - Il ne voit RIEN. Flou total. Quand à elle, elle peut remarquer que sa myopie est lourde, ses verres étant de véritables loupes.
- J’ai 2 à chaque oeil. J’suis une taupe.
Sourire, et il remet ses propres lunettes sur son nez, cligne des yeux plusieurs fois, soulagé d’y voir de nouveau clair.
Après ce petit échange, le silence revient, pendant lequel tout deux regardent ailleurs, parce-que c’est plus simple. Alors, après un temps, Heath vient glisser glisser son ongle sur la tranche de son skate, sous ses fesses, distrait, et lève les yeux sur elle.
- T’a essayé d’en faire et t’a pas réussi ou t’a jamais vraiment osé t’y mettre ?
InvitéInvité
Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 18:28
Allergie aux arachides et aux chats donc ? Tu ranges tes noisettes dans ton sac, par respect. T'es peut-être une salope, mais pas au point de jouer avec la santé des autres. Les allergies, c'est loin d'être marrant. C'est comme un handicap, et question handicap, tu t'y connais. Ta mère étant paralysée pour le restant de ses jours, c'est franchement pas une partie de plaisir. Même si elle suit une rééducation, elle ne pourra sûrement jamais remarcher sans canne ou autre mécanisme. Le pourcentage de réussite est très bas, mais ta mère a tenu à essayer. C'est comme ça. Tu admires énormément ta mère. Son courage et sa force. C'est un modèle pour toi. Les pensées s'estompent, la réalité reprenant le dessus, incitant la discussion à se poursuivre.
T'aurais pu trouver plus poli, plus subtil. Mais non. Hannah c'est Hannah et ça restera Hannah. Meilleur ami de Lys ou pas. Tu as d'ailleurs croisé le second il y a quelques jours, dans les couloirs. Comment Lys peut-il être ami avec un colosse pareil ? Et question amabilité, vous pouvez rien vous enviez. Quoique, tu fais preuve d'un peu plus de courtoisie que lui. Mais il est flippant. De par sa taille surtout. Heureusement qu'Heath n'est pas non plus comme ça. T'aurais pas pu supporter la vie au bungalow. Mais passons.
« ...Ça veut dire “dégage tu m’saoules” ou “j’aimerais bien que tu restes mais je veux pas te retenir ?”. Autant être claire. »
Tu restes silencieuse un moment, sans le regarder. Tu penses à Lys. Ça le blesserait sûrement de voir que son meilleur ami et sa cousine n'arrivent pas à s'entendre. Tu dois faire des efforts. Au moins pour Lys. Et puis... Heath paraît quand même sympathique. Il faut t'estimer heureuse. Ça aurait pu être l'autre géant grincheux au nom imprononçable. Léger soupire.
« ...la première option est plaisante. Mais la deuxième est plus sincère. »
Tu es sincère oui, franche. Pourquoi lui mentir ? Tu n'y gagnerais rien. Et une fois qu'on commence à mentir, il faut continuer à inventer d'autres mensonges pour que le premier reste crédible, et c'est une histoire sans fin. Tu hais l'hypocrisie. Un bruit familier attire ton attention et tu vois la planche d'Heath s'arrêter juste devant toi. Il ose te narguer maintenant ? T'auras dû lui dire de se casser en fait. Tu grommelles, ramenant encore plus tes jambes contre toi, par réflexe. Depuis que tu peux devenir un écureuil, on a toujours tendance à vouloir te toucher. Dès lors, tu n'admets plus qu'on te touche sans permission. Sauf si c'est Lys, bien sûr. Sourcils légèrement froncés, sur la défensive, comme un animal craintif, méfiant, tu le regardes ôter ses lunettes.
« Fais voir tes lunettes. Si c’est des lunettes de lecture, on verra très vite la différence. »
Tu hésites avant de lui tendre finalement tes lunettes. Tu récupères les siennes, l'observant. Coup d'oeil aux siennes. Nouvelle hésitation. Tu les essaies, et ça te fait l'effet d'un zoom énorme et flou. Tu ôtes aussitôt ses lunettes, lui rendant rapidement avant de te frotter les yeux. Un tel degré de myopie est-il possible ? Tu reprends tes lunettes, l'observant avec un regard perplexe, presque halluciné.
« J’ai 2 à chaque oeil. J’suis une taupe. » « Même une taupe doit avoir une meilleure vue. »
Tu ranges tes lunettes dans leur boîte, la fourrant dans ton sac. Le silence s'impose de lui-même. Et vous restez là comme deux cons, sans savoir quoi dire ni quoi faire. Vous prenez presque un soin particulier à ne pas vous regarder. Tu restes recroquevillée sur toi-même, regardant les skateurs plus loin. Tu pourrais faire ça pendant des heures. Les observer simplement. Ça te suffit presque.
« T’as essayé d’en faire et t’as pas réussi ou t’as jamais vraiment osé t’y mettre ? »
Tu hausses un sourcil, posant ton regard sur lui. Tes yeux se plongent dans les siens. Noisettes. De beaux yeux en somme. Tu soupires et détournes la tête. Qu'est-ce que ça peut lui faire ? Il veut se moquer de toi ? Super. On t'a assez montré du doigt en Amérique quand t'as voulu essayé, c'est pas pour réitérer ici. C'est honteux d'en parler pour toi. Tu revois les images et tu serres les dents, agacée.
« En vrai tu cherches juste des infos croustillantes pour te foutre de moi, ou t'es juste con ? J'me tâte encore. »
Tu grognes, détournant la tête. Ça te paraît tellement évident. S'il sait que tu aimes le skate, ça lui vient pas à l'idée que t'ais déjà essayé ? Ou c'est trop dur à comprendre ? Il semble pourtant intelligent. Ou il fait exprès de t'énerver. Et il y arrive presque ce bougre. Coup d'oeil clairement agacé à Heath, puis tu lèves les yeux au ciel, soupirant et marmonnant entre tes dents.
« J'ai essayé oui. Et ça s'est soldé par un échec. Fin de l'histoire. »
La vérité, c'est que tu n'arrives pas à tenir en équilibre sur le skate. C'est pourtant pas faute d'avoir essayé plusieurs fois. Tu places mal tes pieds, ou tu es trop empotée, t'as jamais vraiment su. Une humiliation publique est amplement suffisante. Et maintenant, avec l'instinct animal, tu te dis que ça ne peut qu'être pire. Et tu as mal vécu l'époque où tu as voulu essayé de faire du skate. Lys était déjà parti, et tu étais seule contre tous. Sans ami, sans personne à qui te raccrocher. T'avais que tes yeux pour pleurer. Tu veux plus revivre ça, c'est comme ça. Tu reprends, d'une voix plus calme, presque résignée et rêveuse.
« Regardez les autres me suffit... »
Et ton regard se perd alors de nouveau à l'horizon, fixant les skateurs qui, sourire aux lèvres, semblent prendre du bon temps.
InvitéInvité
Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 19:05
- En vrai tu cherches juste des infos croustillantes pour te foutre de moi, ou t'es juste con ? J'me tâte encore. - ...
Il cille, ses doigts sur son skate s’immobilisant. Il la fixe, et comme l’autre jour, rien ne vient. Aucune réponse. Bouche-bée malgré l’agacement qui monte en flêche. Il la regarde, cette fois ne baisse pas les yeux; il les plisse. Il les plisse, et alors, lit en elle. Sans remord. Parce-qu’il veut comprendre. Il veut comprendre pourquoi cette hostilité alors qu’il était sympa, pourquoi elle le jette comme ça. Parce-que ses mots lui ont fait un pincement au coeur: elle est violente. Brutale, plus encore que Roos, car agressive. Et, accédant à ses pensées, il entend qu’il est con, que c’est évident, qu’elle a essayé. Elle se demande si il fait exprès, parce-qu’il a l’air intelligent. Il ferme alors son esprit au sien, baisse les yeux au sol, comprend qu’il touche peut-être un sujet qui lui tient à coeur. Il voudrait comprendre. Il voudrait fouiller plus dans son esprit, comprendre pourquoi elle réagit si vivement sur quelque chose qui, pour lui, est d’une grande banalité. Mais il s’interdit d’accéder à ses pensées plus que cela. Difficilement, il se force - et force son esprit - à ne pas pénétrer le sien, et ce n’est pas aisé, car la colère est là, en lui. Il en a marre de se faire jeter, habituellement il laisse tomber cash, mais là il s’entête, sans savoir si c’est pour Lys, pour ses beaux yeux, ou pour il ne sait quelle foutue raison.
- J'ai essayé oui. Et ça s'est soldé par un échec. Fin de l'histoire. - Compris. Lâche t-il sur le même ton énervé, plein d’amertume et de mépris.
Grosse ambiance. Il hésite à se lever, se barrer, lâcher l’affaire. Pourtant il croise les bras sur ses genoux, fixe la barre par laquelle il est arrivé ici. Et il reste là, à se laisser insulter. Idiot. Franchement, elle y mettait pas du sien. Si jamais Lysander avait la bonne idée de l’engueuler lui à cause de leur mal-entente, il ne se gardera pas de bien lui balancer à la gueule qu’elle est pire que lui. Lui ,aussi con soit-il, est de bonne foi. Elle, elle est... animale. ... Est-ce que c’est encore un effet secondaire de son don ? Elle est très défensive. Les écureuils sont des animaux peureux, ils n’ont aucune défense, ne peuvent que fuir. Pourtant, elle ne manque pas de mordant. C’est pas un écureuil, c’est une lionne.
... Non. Elle est là, recroquevillée sur elle-même, à regarder les skateurs avec autant de peur que d’envie. C’est pas une lionne. Il sait pas ce que c’est, mais c’est complexe, cette bestiole la.
- Regardez les autres me suffit... - J’ai compris. Et alors, il se lève, et ricane. En gros t’es une larve déprimée. Vivre un rêve qui t’es accessible à travers les autres, c’est puéril. Je t’imaginais plus combative.
Un coup dans son skate, il le prend en main, récupère sa chemise et son bonnet. Il pose rapidement les yeux sur elle.
- Le skate c’est comme tout le reste, ça s’apprend. Suffit de volonté, de confiance en soi et d’un bon prof. Comme tout.
Il balance sa chemise sur son épaule et se met doucement en marche vers les escaliers entourant la rampe.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 21:20
Tu sens la colère, le mépris dans sa réponse. Tu sens une potentielle menace qui te fait frissonner. Pourtant, Heath n'a rien d'intimidant. Mais tu n'as que ce que tu mérites. Toujours à te braquer, à refuser l'aide, à rejeter le partage. Tu n'en récoltes que la haine, et tu le mérites. Tu fermes un instant les yeux. Tu ne t'es jamais étonnée de ne pas avoir d'amis. Et si un jour ça arrivait, il suffirait de te regarder dans un miroir, ou juste de t'écouter parler et répondre aux gens. Trop méfiante Hannah.
« J’ai compris. »
Tu t'apprêtes à répliquer ironiquement qu'il ne peut pas avoir compris, mais son rire t'en empêche. Tu le fixes, sourcil arqué.
« En gros t’es une larve déprimée. Vivre un rêve qui t’es accessible à travers les autres, c’est puéril. Je t’imaginais plus combative. »
Tu hallucines. Il se la joue moralisateur en reprenant tes propres mots ? Tu fronces les sourcils, l'observant récupérer ses affaires. Tes yeux croisent les siens. T'as envie de lui dire qu'il connaît rien de ta vie, qu'il sait pas ce qu'il s'est passé quand t'as essayé. Mais, dans le fond, c'est toi la plus ignorante de vous deux. Toi non plus tu ne sais rien de lui, que ce que Lys t'en a dit, c'est tout. Lui, il peut te connaître en un rien de temps, en se concentrant. Il suffit que tu penses à ta mère dans son fauteuil roulant pour qu'il le sache. C'est lui qui a l'avantage Hannah. Et tu es trop fière pour te l'avouer, même si tu le sais au fond de toi.
« Le skate c’est comme tout le reste, ça s’apprend. Suffit de volonté, de confiance en soi et d’un bon prof. Comme tout. »
Tu le regardes s'éloigner avant de pousser un profond soupir, levant les yeux au ciel. Tu as confiance en toi, la volonté est là aussi. Ou seulement paralysée par le résultat du premier essai. Le bon prof est aux abonnés absents. Tu te grattes la tête, ton regard étant attiré par les skateurs plus loin, à l'opposé d'Heath. Machinalement, tu fourres la main dans ton sac pour en soustraire quelques noisettes. Grignoteuse compulsive. Tu réfléchis. Pendant un bon moment. Puis tu te lèves, prenant tes affaires.
Tu avances, tu cherches du regard, et tu le retrouves plus loin, tranquillement assis. En train de pianoter sur son téléphone comme un pianiste travaillant sa partition. Tu te plantes devant lui. C'est toi qui rend les armes la première. Pour une fois. La seule fois sans doute où tu mets ta fierté de côté.
« Tu connais un bon prof je suppose, pas vrai ? » Tu détournes la tête, regardant les skateurs présents par mécanisme. « Tu pourrais m'en présenter un ? » Tu le regardes de nouveau, droit dans les yeux, sincère. « S'il te plaît ? »
C'est pas que tu sois malpolie. Dire merci et s'il te plaît n'est pas au dessus de tes forces, au contraire. C'est demander de l'aide qui est difficile. Tu jettes un rapide coup d'oeil à ta tenue. Ça va, il y a pire comme fringues pour débuter. Ça devrait pas poser trop de problèmes. Normalement. Nouveau regard pour Heath, puis tu détournes la tête, presque prête à partir. Après tout, t'as été odieuse, il y a plus de chances qu'il refuse qu'autre chose. Ou s'il accepte, ce sera pour Lys.
« Enfin... te sens pas forcé de m'aider parce que je suis la cousine de Lys. Si tu veux pas, dis-le clairement. Je m'arrangerais autrement. »
Ou pas.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 22:40
Elle a fait la gueule, quand il est parti, et il la comprend. A sa place aussi il aurait les nerfs; reprendre ses propres insultes pour les retourner contre elle était bien joué. Pas peu fier de lui, il grimpe les escaliers, s’efforçant de fermer son esprit pour ne pas entendre ses pensées. Il regarde à droite, à gauche, cherche quoi faire, du coup. Il pourrait repartir en glisse, mais il a besoin de voir quelque chose.
Besoin de voir si elle lui ressemble réellement.
Si ils ont en effet un tempérament similaire, elle devrait prendre en considération ses remarques. Et après s’en être offusquée, revenir vers lui. C’est ce qu’il ferait. Il viendrait lui demander de lui apprendre. Sans trop la flatter, sans être trop direct. C’est ce qu’il ferait, alors, voyons si Lysander avait raison, en disant qu’ils se ressemblent beaucoup.
Il décide de s’asseoir non loin de là, sur un muret. Les pieds sur son skate, il sort son téléphone, check distraitement ses sites et applications habituelles. Peut-être qu’il attend pour rien. Il aurait l’air bien con. De temps à autre il relève le nez, regarde si il ne la voit pas passer. A un moment il est tenté de revenir sur ses pas, à un autre, de partir. Et finalement, elle apparaît dans son champ de vision, s’avançant vers lui. Retenant un sourire, il baisse les yeux sur son smartphone, genre “j’tai pas vue”.
- Tu connais un bon prof je suppose, pas vrai ? Il hausse les épaules, sans lever le nez. Tu pourrais m'en présenter un ? Il lève les yeux vers elle, feignant le mec peu intéressé par ce qui se passe. ...S'il te plaît ? - J’pourrais, ouaip. - Enfin... te sens pas forcé de m'aider parce que je suis la cousine de Lys. Si tu veux pas, dis-le clairement. Je m'arrangerais autrement.
Ou pas. Oups, une pensée qui s’est infiltrée jusque dans son esprit. Il se retient de ricanner; il doit avouer qu’il jubile de la voir là, soumise à lui demander de l’aide. Princesse est finalement descendue de son trône - réjouissant le Prince qui peut s’y installer. Il s’humecte les lèvres, regarde autour de lui, yeux plissés, faisant mine de réfléchir.
- Mmmh, y’a personne d’autre dans la bande qui fait du skate. Jo et Nei... ‘fin, Joach est plutôt BMX. Sa langue réapparaît, quelques secondes, lèvres pincées autour d’elle, et il reprend. Quand aux autres skateurs que je connais... perso j’aurai pas envie de prendre des cours avec eux.
Sauvage Heath, il n’aime pas traîner avec d’autres gens que sa bande. Il est convaincu qu’il n’a rien à y gagner, que les gens ne vont pas l'intéresser. Il est agréable, sympathique, Heath, mais légèrement fermé d’esprit quand aux relations avec autrui. Et après un petit temps, il range son téléphone et pose ses mains derrière lui, s’y appuyant, légèrement penché en arrière. Il lève les yeux vers elle, plissés, le soleil dans la gueule mais la mine taquine.
- Par contre moi j’pourrais t’apprendre. A moins que t’ai trop peur qu’en traînant avec toi je lise dans ta tête. Ou à moins que tu me trouve trop puéril, désespéré, con, ou je n’sais quoi d’autre. En cas, tu pourras toujours te focaliser sur mes beaux yeux.
Il hausse les sourcils, narquois. Ca aussi, il l’a entendu dans sa tête. Séducteur, Heath, arrogant, Heath. Il s’attend à se faire rembarrer, raille d’avance; il avait pas l’intention de finir sa phrase comme ça, mais ça lui avait échappé - le don Juan qu’il est a tendance à trop parler, en présence d’une jolie fille.
Et quelle jolie fille. Allez, remballe-le, il mérite que ça.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Lun 14 Avr 2014 - 23:17
Il joue l'indifférent, l'ignorant. Le mec qui s'en fout. C'est juste évident à tes yeux qu'il jubile de te voir devant lui. Ravi de voir que t'as ravalé ta fierté et que tu viens déposer les armes à ses pieds. Il est tellement énervant, agaçant. Tu pourrais partir, jouer la carte de la blague, mais ce n'est définitivement pas toi. Tu es sincère, trop sincère. Il affirme alors connaître quelqu'un. Bien sûr qu'il connaît quelqu'un. Ça aussi c'est évident. Sinon il ne t'aurait pas provoqué de la sorte. Il regarde autour de lui et tu suis son regard, machinalement.
« Mmmh, y’a personne d’autre dans la bande qui fait du skate. Jo et Nei... ‘fin, Joach est plutôt BMX. Quand aux autres skateurs que je connais... perso j’aurai pas envie de prendre des cours avec eux. »
Tu hausses un sourcil. Il joue avec toi, tu perds ton temps. Un soupire franchit tes lèvres tandis que tu chasses une mèche de tes cheveux rebelles, la glissant derrière ton oreille. Tu n'aurais jamais dû revenir. C'est pas facile de mettre sa fierté de côté. Alors quand on a rien au bout, si ce n'est un regard moqueur et une mine satisfaite, c'est tout simplement frustrant. Tu ne cherches pas forcément à toujours avoir raison, car l'erreur est humaine et qu'il est donc normal de se tromper. Mais force est de constater que tu aurais mieux fait de te barrer plutôt que de supporter sa réaction. Tu détournes la tête, glissant ton regard sur un petit groupe d'amis qui s'en va en riant.
« Par contre moi j’pourrais t’apprendre. » Tu le fixes, te demandant s'il plaisante. Mais visiblement pas. « A moins que t’ais trop peur qu’en traînant avec toi je lise dans ta tête. Ou à moins que tu me trouves trop puéril, désespéré, con, ou je n’sais quoi d’autre. En cas, tu pourras toujours te focaliser sur mes beaux yeux. » « ...de beaux yeux que je me ferais un plaisir de t'arracher si tu penses un seul instant à transformer ce cours de skate en plan drague. »
Tu t'éloignes, regagnant une surface plane. Coups d'oeil autour de toi. Il y a encore quelques skateurs plus loin, mais ils ne feront probablement pas attention à vous, à toi. Heath te frustre et c'est lui qui mène la danse, ce qui te rend nerveuse. Tu angoisses un peu à l'idée qu'on te pointe du doigt et qu'on se foute de toi. Peut-être que t'es un peu maso dans le fond. Réitérer l'expérience avec un -presque- parfait inconnu. Tu soupires avant de te tourner vers Heath.
« Alors ? C'est pour aujourd'hui ou pour demain ? Au lieu de vanter tes yeux de taupe là. »
Tu ajustes ton chignon bien que ce soit inutile. Attachés de façon tellement négligée, on se demande comment ça peut tenir sans se casser la gueule. Tu t'accroupis, faisant l'effort de lasser tes chaussures. Ce serait bête de te prendre les pieds dedans, ou que le lacet s'enroule dans une des roues. Tu te redresses de façon souple tout en soupirant. Tu regardes alors de nouveau Heath.
« Et oui, je te trouve puéril, arrogant, énervant et j'en passe. Mais je ferais avec. » Pause. « Oh, et tu seras payé pour ce service, cela va de soit. »
Tu n'aimes pas être redevable envers quelqu'un. Et comme tu doutes pouvoir lui rendre un quelconque service un jour, autant lui donner de l'argent. Il pourra s'acheter un dictionnaire et apprendre la définition du mot modestie.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Mar 15 Avr 2014 - 0:41
- ...de beaux yeux que je me ferais un plaisir de t'arracher si tu penses un seul instant à transformer ce cours de skate en plan drague. - Pour ça faudrait déja que tu me plaise.
POPOPO. Mais qui sera le plus ridicule ? Qui va avoir le dernier mot ?! #clashoftheyear En plus il ment. Parce-qu’en plus de lui plaire physiquement, elle lui fait plus d’effet que n’importe quelle inconnue. ...Ca lui fait gravement chier de l’admettre, mais jusqu’ici il ne croyait pas au coup de foudre.
Maintenant il sait que ça existe.
Heureusement, Heath est passé maître dans l’art de mentir, et sait parfaitement se montrer crédible lorsqu’il le veut - en l’occurrence, il a mis toute sa crédibilité dans cette réplique méprisante. Mais elle ne l’écoute déja plus, se déplace, sans qu’il ne sache trop si elle se casse ou quoi. Elle finit par l’appeler, non, lui ordonne de se bouger le cul. Alors il se redresse, goguenard, prend sa planche en main pour la rejoindre, marchant comme un cow-boy. Elle fait bien ses lacets, se recoiffe, se prépare: elle a pas l’air à l’aise, et il la comprend. Cette situation doit l’agacer autant qu’elle l’amuse lui.
- Et oui, je te trouve puéril, arrogant, énervant et j'en passe. Mais je ferais avec. Il ricane, se passe bien de lui retourner les “compliments” qu’il a lui aussi en tête à son égard. Elle ajoute. Oh, et tu seras payé pour ce service, cela va de soit. - Oh, ouais, surtout, restons très professionnels, faudrait surtout pas nous lier d’amitié grâce à un intérêt commun.
Il pose sur elle un regard qui en dit long et lève les yeux au ciel, soupirant en passant devant elle. Il lui désigne de la tête un endroit, plus loin, qu’il juge visiblement plus approprié pour ses premiers essais. Et en route, marchant devant elle, il lâche:
- Ca sert à rien de te braquer contre moi. J’suis l’un des meilleurs potes de Lys et que tu le veuille ou non, on vit ensemble maintenant, alors si tu pouvais... rentrer les griffes, ça serait plus simple.
Il parvient à l’endroit voulu quelques secondes après, laisse tomber sa planche au sol.
- T’a pas de protections aux genoux et aux coudes, alors on va y aller doucement. Lys va me tuer si tu te blesse à cause de moi.
Il ignore sa remarque - car il y en a toujours une - et se baisse pour récupérer sa planche, décidant finalement de commencer par la base de base. Il lui montre le grip, le deck, les trucks, les roues. Après quoi il pose la planche et, très soudainement, pousse Hannah, la faisant reculer de quelques pas.
- Ok, ton pied fort est le droit. Faut que tu le positionne ici - il pose son pied sur la planche, à un endroit précis et, dos à elle, fais pivoter le skate pour lui faire face. Et ton pied gauche tu le met là.
Il positionne son pied gauche tout au bout de la planche, à l’endroit ou elle remonte.
- C’est la position “goofy”. Manque de bol, j’suis regular. Il lève les yeux vers elle, les plisse, hochant la tête, putain on est vraiment pas fait pour s’entendre, t’a vu ?
Remue le couteau dans la plaie. Mais entre l’écureuil et l'allergique aux noisettes, puis ça, il semblerait qu’ils s’opposent déja sur les bases naturelles. Il persiste néanmoins, laissant glisser la planche vers elle, l’invitant à se positionner comme il le lui a montré. Il lui dit que du coup c’est son pied gauche qui se posera au sol pour donner l’élan. Il l’observe se placer, et sans s’en rendre compte, à perdu son air moqueur - il est déja concentré sur elle, veille à ce qu’elle se positionne bien. Il lui demande de rectifier à peine son pied droit, de trouver l’équilibre avec le reste de son corps. Une fois qu’elle semble à l’aise, il lui explique un premier exercice pour s'entraîner à garder l’équilibre.
- Tu vas appuyer avec ton pied gauche, rendre le droit plus léger, et essayer petit à petit de faire pivoter ton skate. Tourne sur place. Appuies pas trop sur le gauche - voila. Tombe pas hein.
Il reste proche, prêt à la rattraper au moindre affolement. Si Lys la voyait faire ses premiers pas en skate sans protections, il le tuerait.
InvitéInvité
Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Mar 15 Avr 2014 - 11:19
« Pour ça faudrait déjà que tu me plaises. »
Dit-il alors qu'il vante ses beaux yeux comme un marchand vanterait la qualité de son poisson pour appâter les clients. Tu secoues la tête, t'éloignant donc. Tu ne lui plais pas ? C'est le cadet de tes soucis. T'es pas ici pour plaire à qui que ce soit. Tu cherches pas non plus à plaire. Tu sais que tu vis dans une société où l'apparence physique prône sur le reste. Raison supplémentaire pour toi pour dissimuler tes formes. Tu n'as pas à t'en plaindre, tu es plutôt bien faite. Mais tu ne veux pas être refourguée dans le même sac que toutes les pétasses qui profitent de leurs formes pour attirer les mecs aussi superficiels qu'elles. Les femmes sont des salopes et les hommes des obsédés.
Heath te rejoint et tu lui précises qu'il sera payé pour le service rendu. Ce à quoi il réplique aussitôt de façon ironique, sarcastique.
« Oh, ouais, surtout, restons très professionnels, faudrait surtout pas nous lier d’amitié grâce à un intérêt commun. »
Tu hausses un sourcil. Il croit sérieusement que vous allez devenir des super potes de la mort qui tue parce que vous aimez le skate ? Tu ne commentes pas, secouant la tête en regardant ailleurs. T'as horreur qu'on te force la main. Tu aimes prendre ton temps, faire les choses à ton rythme. Mais force est de reconnaître qu'il n'a pas tort. Lui proposer de l'argent doit sûrement être offensant pour lui, sachant qu'il est le meilleur ami de Lys. C'est un service qu'il te rend par respect pour Lys, certainement. Peut-être pas par envie, parce que t'es loin d'être une élève docile et agréable. Il fait sûrement ça pour éviter de rendre Lys triste. S'il voit que vous vous entendez mal, ça risque de lui faire de la peine. Cette réflexion a donc l'effet d'une bonne claque mentale pour toi. Tu inspires profondément puis tu t'approches. Sois gentille Hannah, pour Lys.
« Ça sert à rien de te braquer contre moi. J’suis l’un des meilleurs potes de Lys et que tu le veuilles ou non, on vit ensemble maintenant, alors si tu pouvais... rentrer les griffes, ça serait plus simple. »
Heath confirme ta pensée. A-t-il lu en toi ? Ou est-ce une simple coïncidence ? Non. On dirait qu'il a besoin de regarder une personne pour lire ses pensées. A moins que tu fasses totalement fausse route et qu'il puisse lire dans la tête de quelqu'un quand ça lui chante. Auquel cas il serait gonflé de confirmer tes pensées à voix haute. Mais tu ne commentes pas, mettant de nouveau ta fierté de côté. Pour Lys. Ce qui n'empêche cependant pas tes yeux de se lever au ciel et un soupire franchir tes lèvres face au commentaire d'Heath.
« T’as pas de protections aux genoux et aux coudes, alors on va y aller doucement. Lys va me tuer si tu te blesses à cause de moi. » « Ce serait regrettable en effet. » Tu secoues la tête. « Sérieusement... ton attention me touche, mais j'suis pas en sucre non plus, merci. »
Quelques égratignures et bleus ne vont pas te tuer. Et ça ne le tuera pas non plus si tu en as. Lys n'est pas idiot non plus. Et tu doutes sincèrement qu'il puisse vouloir tuer son meilleur ami juste parce que tu t'es fait mal alors qu'il était avec toi. Ce serait assez amusant, certes, mais tu ne laisserais jamais Lys se mettre à dos son meilleur ami pour si peu.
Heath entame alors ses explications que tu écoutes attentivement. Calme et concentrée, tu l'observes de temps à autre. Tu vois là quelque chose d'intéressant. Ce n'est plus Heath qui te parle, mais le passionné de skate. Celui qui connaît tout sur le bout des doigts. Celui qui, rien qu'à travers ses explications, communique son amour pour la planche. Tu aurais presque pu sourire si, sans prévenir, il ne t'avait pas poussé. Perte d'équilibre, tu recules et ton pied droit vient en renfort pour t'empêcher de tomber. Tu clignes des yeux avant de froncer les sourcils, prête à lui demander quel est son problème.
« Ok, ton pied fort est le droit. Faut que tu le positionnes ici. Il te montre, tu regardes. Et ton pied gauche tu le mets là. »
Tu hausses un sourcil. Il aurait pas pu te demander quel était ton pied fort plutôt que de te pousser ? Tu pousses un soupir agacé. T'as horreur d'être touchée sans permission, et lui il arrive avec ses gros sabots pour le faire. Juste pour te pousser. Parce que c'est tellement plus drôle de pousser une personne qui s'y attend pas. Et là, tu te dis qu'il s'amuse avec toi. Ça le fait intérieurement marrer de faire de toi sa petite élève sur qui il peut taper. Tu émets un petit grognement, discret et bref, suivant néanmoins ses explications et démonstrations.
« C’est la position “goofy”. Manque de bol, j’suis regular. Putain on est vraiment pas fait pour s’entendre, t’as vu ? » « Ah parce que tu bases tes relations uniquement sur une histoire de pied fort, toi ? »
Tu lèves les yeux au ciel. Il veut pas que tu te braques, que tu rentres les griffes, mais s'il te balance des répliques de ce genre, c'est sûr que tu vas répondre aussi vite. Il veut que tu fasses des efforts pour Lys, pour la cohésion au bungalow, mais difficile de sympathiser avec une personne qui te balance dans la tronche que vous avez aucun point commun et que ça peut pas marcher. Tu t'excuses silencieusement auprès de Lys, évitant soigneusement le regard d'Heath, agacée.
Il finit par faire glisser la planche jusqu'à toi. Tu l'observes un instant, hésitante. Tu fermes les yeux, inspirant doucement. Tu utilises alors tes bras en guise de balancier, plaçant d'abord le dit pied fort en premier. Tu sens la planche bouger et tu hésites avant de laisser ton pied gauche quitter le sol. Léger coup d'oeil sur le côté, Heath est là pour palier à une éventuelle chute. Trop aimable de sa part. Il te donne quelques conseils supplémentaires, te voyant un peu mal à l'aise avec ta position sur la planche. Tu bouges ton pied, doucement. Tu te redresses, comprenant qu'être courbée en avant n'est pas une bonne idée. Et une fois que tu tiens en équilibre sur le planche, tu hoches doucement la tête.
Le plus dur pour toi n'est pas de rester en équilibre sur une planche immobile. C'est une fois qu'elle roule que tu ne tiens plus dessus. Dès l'instant où elle ne bouge pas, tout va bien. Tu es nerveuse, un peu crispée à l'idée de tomber et qu'on se foute de toi. C'est pourtant pas sorcier de tenir sur une planche, en mouvement ou non. Mais toi, tu finis toujours par tomber.
« Tu vas appuyer avec ton pied gauche, rendre le droit plus léger, et essayer petit à petit de faire pivoter ton skate. Tourne sur place. Appuies pas trop sur le gauche - voila. Tombe pas hein. » « J'ai pas planifié de me fracasser le crâne sur le béton, rassure-toi. Et je t'ai dit que j'étais pas- »
Un "en sucre" agrémenta ta perte d'équilibre. Sans t'en rendre compte, tu as bougé ton corps qui a donné une sorte d'élan, de pulsion au skate qui se mit à bouger. Comme tu ne t'y attendais pas, ton corps part en arrière. Et tu t'agrippes à Heath, par réflexe, serrant son t-shirt entre tes doigts. Son bras dans ton dos, il comptait visiblement te rattraper aussi. Tu le regardes, clignant des yeux avant de t'écarter brusquement, glissant une mèche de tes cheveux derrière ton oreille.
« Désolée. » Léger coup d'oeil à son t-shirt avant de détourner de nouveau la tête, partant récupérer le skate pour le ramener. « Désolée si je l'ai troué. Dans les moments de... panique, mes ongles deviennent comme les griffes d'un écureuil donc... enfin bref. »
Tu ne le regardes pas, évitant soigneusement un quelconque regard rieur ou sourire amusé. Cours de skate et tu tombes dans ses bras. Ce cliché te donne presque tellement la nausée que t'as envie de te barrer en courant. Tu te masses les tempes avant d'inspirer profondément et de réitérer l'exercice. Tu trouves ton équilibre un peu plus vite mais l'exercice imposé par Heath te demande un peu plus de concentration. Après deux essais supplémentaires, tu y parviens, bien qu'un peu crispée, ce qui ne facilite pas la fluidité des mouvements. Tu descends de la planche et tu le regardes.
« Alors ? Il en dit quoi le professeur ? »
Tu t'écartes pour aller fouiller dans ton sac et en sortir une bouteille d'eau. Tu bois une ou deux gorgées et tu la poses près de tes affaires, la laissant en évidence si jamais ton professeur du jour souhaite aussi se désaltérer. Tu peux bien faire ça pour lui. Ce serait dommage qu'il meurt déshydrater. Lys t'en voudrait, c'est sûr. Tu retournes alors sur la planche, motivée, bras tendus pour garder ton équilibre. Ton regard pétille presque d'impatience. Peut-être un peu trop. Car tu tournes la tête vers lui un peu trop rapidement, ça déstabilise ton buste, puis tes hanches et la planche s'accorde à nouveau une séance de rodéo. Tu bascules et tu te retrouves le cul par terre. Tu clignes des yeux, perplexe et honteuse de chuter de manière aussi ridicule.
« Je t'interdis de rire. »
Et pourtant... tu détournes la tête, dissimulant le léger sourire que ça t'a arraché. L'apprentissage a son lot de souffrances aussi, pas vrai ?
InvitéInvité
Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Mar 15 Avr 2014 - 20:25
Bon, il a réussi à la pousser - juste pour l’emmerder, on est d’accord - sans se prendre une baffe en retour. C’est déja une belle avancée. Quand il lui parle de leurs différences, elle le casse, soupirant, et il laisse échapper un rire léger. Le pire c’est que, oui, c’est ce qu’il a tendance à faire. Pas avec une histoire de pied fort, mais oui il a tendance à repousser les gens au moindre petit écart qui lui déplaît. Il est capable de mal considérer une personne parce-qu’elle n’aime pas son film préféré, ou juger une autre parce-qu’elle s’habille d’une façon qu’il trouve ridicule. Il s’arrête aux apparences, Heath, ne creuse jamais bien loin.
Et pourtant avec elle il creuse, et plus il creuse, plus il a l’impression de creuser pour lui, et non pour faire plaisir à Lys. A cette idée il se reprend, reprend mentalement une distance entre elle et lui tandis que, comme par hasard, elle lui tombe dans les bras à cet instant précis. Attentif et réactif, il la rattrape, la soutient, suivant des yeux son skate qui s’éloigne.
- ...Désolée. - C’rien. Il baisse les yeux sur son col, qu’elle maintient fermement, avant de le relâcher vivement. - Désolée si je l'ai troué. Dans les moments de... panique, mes ongles deviennent comme les griffes d'un écureuil donc... enfin bref. Il sourit tandis qu’elle se redresse, le lâche. Il aurait aimé l’avoir quelques secondes de plus dans ses bras. - Alors j’devrais peut-être me mettre torse-nu pour éviter les trous. ... Quoi que si je rentre avec toi et des griffures plein le torse, ça va paraître louche. Air taquin, il la yeuxte d’un oeil amusé, et lève les mains, baissant la tête. Ah non pardon c’est vrai. Pas de drague.
Et l’air narquois, il lève les yeux au ciel, replace du pied la planche correctement devant elle, désinvolte. Elle tente de nouveau, deux fois. Ca commence à ressembler à quelque chose.
- Alors ? Il en dit quoi le professeur ? - J’ai vu pire.
Elle prend un instant pour boire, sa soif à lui se fait ressentir à cette vision mais il n’ose pas lui en demander. Sûrement le genre de nana qui “craint”, connerie du genre. Il ne songe même pas à se servir de lui-même - ce pourraît être le début de la troisième guerre mondiale.
Et il rêve d’une bonne bière. Furieuse envie de Leffe.
Il est sorti de ses pensées par le bruit d’un pop trop violent, un raclement de chaussures au sol, son skate qui se barre. Bam, le cul par terre.
- Je t'interdis de rire. - J’suis pas encore suicidaire.
Il lui tend la main pour la redresser - elle l’ignore, se relève seule. Il entrechoque ses propres mains dans l’une de ses manies qui n’a aucun sens ni but, en mode well, gros vent. Cette fois c’est lui qui va chercher le skate, le laisse tomber entre eux et grimpe dessus. Il se dit qu’une petite démonstration ne serait pas de refus.
- T’a dû le voir faire des dizaines de fois mais maintenant que t’a testé, tu verras p’tet le truc différemment.
Il s’est engagé à être un “bon” prof, alors il fait ce qu’il peut. Pression sur son pied droit, ni trop forte ni trop légère. Son pied gauche maintient l’équilibre, mais c’est surtout ses bras et le maintien de son dos qui lui permet de rester debout. Alors, il exécute une rotation du bassin, du torse, et ses bras rééquilibrent instantanément le tout tandis que la planche tourne. Un regard pour elle.
- Regarde mon corps. Lâche t-il, sérieux, pour une fois sans aucune arrière pensée douteuse. Et il recommence, encore, jusqu’à faire un tour complet. T’es trop tendue, mais c’est normal au début.
Il lui laisse la planche, et alors qu’elle grimpe dessus il sort sa cigarette éléctrique, qu’il cale entre deux doigts avant de faire les deux pas qui les séparent.
- J’vais te laisser faire sans te regarder, ça te fera moins de stress. Mais, vraiment essaie de te détendre, il pose furtivement sa main dans le bas de son dos, n’y restant qu’une demi-seconde, ici, c’est là que ça se joue, sois fluide.
Et il allume sa cigarette, tire une taffe et recule de quelques pas, se tournant dos à elle pour observer au loin, tendant l’oreille.
- T’es pas plus maladroite qu’une autre, et contrairement à ce qu’on croit, c’est pas un talent inné chez les mecs et inaccessible aux nanas. Mes premiers essais étaient aussi concluants que les tiens. Y’a aucune raison que t’y arrive pas.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Mar 15 Avr 2014 - 23:11
Il te tend la main pour t'aider à te relever. Tu observes sa main pendant une fraction de secondes avant de te lever, sans son aide. Réflexe humain, tu époussettes tes fesses mais si c'est inutile. Tu te racles la gorge, reprenant ta bouteille d'eau pour boire de nouveau une gorgée. Heath va chercher le skate qui a roulé plus loin et grimpe dessus avec une aisance et une dextérité remarquable. Tu l'envies, poussant un soupir agacé.
« T’as dû le voir faire des dizaines de fois mais maintenant que t’as testé, tu verras p’tet le truc différemment. »
Tu penches la tête sur le côté avant de le regarder faire. C'est facile pour lui d'exécuter ce tour de passe-passe. Il a un bon équilibre et suffisamment d'entraînement pour se le permettre. Tu observes cependant attentivement la position de ses pieds. Il te regarde alors et tu croises son regard concentré, passionné.
« Regarde mon corps. »
Tu hausses un sourcil avant de te pincer l'arrête du nez, entre les yeux, secouant doucement la tête. Tu te laisses à penser qu'il en profite un peu, mais il a dit que tu ne lui plaisais pas, alors pourquoi il chercherait à en profiter ? Ce serait contradictoire. Tu lèves les yeux au ciel, posant finalement tes yeux sombres sur son corps. Tu observes la courbe de son dos, la position de ses bras, de ses jambes, le degré d'inclinaison de son buste. En clair, tout, ou presque.
« T’es trop tendue, mais c’est normal au début. »
Heath fait rouler la planche jusqu'à toi. Tu la stoppes avec ton pied avant de grimper dessus. Tu le vois alors sortir une cigarette. Tu fronces les sourcils, plissant brièvement le nez. L'odeur de cigarette est devenue très dérangeante pour toi depuis que Dame Nature a décidé de faire de toi un écureuil. Auparavant, ça ne te dérangeait pas plus que ça. Tu le dévisages un moment avant de reconnaître la dite cigarette. Electronique. Tu hoches vaguement la tête, plus ou moins soulagée. Puis tu reportes toute ton attention sur le skate, y retrouvant ton équilibre.
« J’vais te laisser faire sans te regarder, ça te fera moins de stress. Mais, vraiment essaie de te détendre. »
Sa main se pose sur le bas de ton dos. Furtivement, mais bien assez longtemps pour te crisper. Tu tournes la tête vers lui, furibonde, lèvres pincées. Mais il ne le remarque pas, terminant sa phrase avant de te tourner le dos. Tu frémis, émettant un petit grognement. C'est une zone sensible chez toi depuis que tu es un écureuil. Heath te tourne le dos et tu l'observes, sourcil arqué. Et si tu tombes, il fera comment pour te rattraper ? Il est beau le professeur qui flippe de se faire tuer par Lys si jamais tu te fracasses au sol. Tu lèves les yeux au ciel, t'exerçant de nouveau.
« T’es pas plus maladroite qu’une autre, et contrairement à ce qu’on croit, c’est pas un talent inné chez les mecs et inaccessible aux nanas. Mes premiers essais étaient aussi concluants que les tiens. Y’a aucune raison que t’y arrives pas. » « Remarques intéressantes. Mais si tu regardes pas ce que je fais, je pourrais pas savoir ce que je dois améliorer. Donc pour le coup, t'es un peu con. Mauvais prof. »
Tu profites qu'il ait le dos tourné pour esquisser un sourire. Sourire devant les autres, c'est un truc que tu fais jamais. Sauf devant Lys, naturellement. C'est pas que t'aimes pas sourire, c'est juste que tu te vois mal sourire sans aucune raison. Et si c'est pour qu'on se moque de ta petite fossette, c'est pas la peine. Tu gardes donc ton équilibre et tu réitères plusieurs fois. Et tu réussis avec un peu plus d'assurance. Reste une légère petite hésitation, mais minime. Tu descends de la planche, assez fière de toi. Tu t'approches d'Heath, toujours de dos. Tu détailles sa carrure un instant avant de poser le socle de ta bouteille dans son dos, le poussant doucement.
« Tiens. Bois, ça m'embêterait de traîner un vieux pruneau séché derrière moi pour rentrer. »
Tu fais rouler la planche pour qu'elle s'arrête à côté de lui, bouteille dessus, et tu t'écartes un peu, levant les bras en l'air pour t'étirer de tout ton long. Tu es plutôt ravie de ta journée. Même si Heath est pas la meilleure des compagnies. Enfin... pas la pire non plus. Tu regardes alors le brun, songeuse.
« Au fait. Pourquoi t'être proposé pour m'apprendre à faire du skate ? Quel intérêt tu en retires ? »
En vrai, tu voulais juste lui demander ce qu'il aurait voulu en guise de récompense pour ce service. Mais ce sera pour plus tard visiblement.
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Sujet: Re: Fiers américains; à la base, anglais. Mer 16 Avr 2014 - 0:00
Elle lui dit qu’il est con. De se mettre de dos, de pas la regarder, car il ne peut du coup pas la corriger. Il lève les yeux au ciel, ricane silencieusement en tirant sa taffe. Il l’a vue faire. Il l’a déja corrigée. Elle l’a observé. Elle est assez intelligente et débrouillarde pour savoir faire, désormais - ne lui manque qu’un peu de pratique pour réussir: elle a tout ce dont elle a besoin.
Et il écoute, une main dans la poche, la seconde apportant régulièrement sa cigarette en bouche. Il en est toujours à ce stade d’entre-deux: il fume beaucoup moins, mais toujours un peu. Il se gratte le nez, râcle le dessous de sa chaussure contre le sol, roule sa langue dans sa bouche. Il entend chacun de ses mouvements, en déduit des positions. A un moment, il ferme les yeux, et tente une intrusion dans son esprit. Sans succès. Un sourire alors qu’il imagine sa réaction si elle savait ce qu’il venait d’essayer de faire.
Il sent finalement quelque chose dans son dos, et l’eau lui parvient par skate recommandé. La prochaine fois, elle devrait lui faire un chronopost, histoire que ce soit encore plus froid, comme échange. Il la remercie néanmoins, se baisse pour s’emparer de la bouteille. Il l’ouvre, boit quelques gorgées en la regardant s’étirer. Toujours cette attirance. Il a beau essayer de lui trouver des défauts, il n’en voit pas. La plus jolie fille qu’il ait jamais vue.
- Au fait. Pourquoi t'être proposé pour m'apprendre à faire du skate ? Quel intérêt tu en retires ?
Il ôte le goulot de ses lèvres, haussant les sourcils en la regardant, joues gonflées par l’eau qui s’y est accumulée: il garde toujours l’eau en bouche avant de l’avaler, c’est encore une de ses mimiques étranges. Avalant finalement le liquide, il referme le bouchon, haussant les épaules en s’essuyant les lèvres de son avant-bras.
- Faut toujours avoir un intérêt à en tirer quand on rend service à quelqu’un ? Tsss, les ricains.
C’est gratuit. Heath a toujours charrié Lysander avec les USA et leur mentalité, usant des grands clichés - c’est plus de la taquinerie qu’une réelle animosité. Il fait la même avec Skygge, Johanna, tout les étrangers. En pur londonnien qu’il est, il aime, quelque part, rappeler que tout le monde est “chez lui”. Et puis, les americains sont des putains de prétentieux, alors.
(Parce-que lui ne l’est pas, hein ?)
- Plus sérieusement ça m’fait plaisir. Mais si tu préfère que je te dise que c’est pour te séduire, on peut dire que c’est pour ça, j’suis pas contrariant.
Il ricanne, et s’arrête aussitôt, constatant que ça ne la fait pas rire. Il grimpe alors sur son skate, mains dans les poches, se balançant à peine pour faire incliner la planche sans bouger les roues. Et il se remet à parler, les yeux au sol, cherchant ses mots.
- Comme je t’ai dis, on vit ensemble. Ca m’a pas amusé de passer la semaine à pas te dire un mot. Mardi matin, on avait l’air cons à attendre Lysander quand il a passé 15 plombes aux chiottes. Il lève les yeux sur elle, haussant une épaule. Joach, Neil, Lys, Charlie... c’est tous mes meilleurs potes, alors j’aimerais bien que... toi et moi, on s’entende aussi. Un minimum. C’est pour ça que ça me fait plaisir de t’apprendre le skate, vu que t’a l’air de vraiment en avoir envie.
Il hausse de nouveau les épaules, baisse les yeux sur sa planche. Il a toujours la sensation qu’il va se faire remballer, c’est angoissant. Angoissant, mais aussi intéressant. Inhabituel.