NO ΔNGEL.

Tu te faufiles tant bien que mal entre les différentes personnes présentes dans ce bazar, quoique cela ne t'aide pas réellement à retrouver ton chemin.

Sonera t'avait invité à venir passer la soirée ici avec d'autres de tes connaissances, mais malheureusement, elle t'a laissé tomber et voilà que tu es perdue parmi tous ces gens fêtard. Génial. Cet endroit ne te représente pas du tout ; les fêtes, l'alcool, la musique bruyante, bref, tous les composants d'une fête sont totalement éloignés de ton quotidien. Tu es mal à l'aise, surtout que tu n'es vraiment pas à ta place ici. C'est la première fois de toute ta vie que tu assistes à ce genre d'événement, et tu considère plus cela comme étant pénible qu'amusant. La plupart des gens te font peur, mais par chance, ils ne te remarquent pas à cause de ta petite taille. Si au moins tu réussissais à retrouver Sonera, Anarchy ou encore Lysander, qui pourrait t'aider à sortir de ce désordre, ce serait déjà un grand pas pour toi.

Par malchance, le territoire est beaucoup trop grand pour que tu parviennes à trouver quelqu'un à l'âme charitable qui voudrait bien te venir en aide. Tu devras donc parvenir à ton but premier à l'aide de tes seules ressources ; c'est-à-dire, avec ton sens de l'orientation pathétique que tu possèdes.

Tu slalomes entre la multitude d'adolescents présents pour finalement te heurter au dos d'un d'eux, qui buvait sans grande conviction un verre de tu-ne-sais-quoi au comptoir d'un bar. Il se retourne, et immédiatement tu fermes les yeux en rougissant violemment et en agitant les mains de gauche à droite, secouant également la tête dans les mêmes directions et en reculant. Tu n'as même pas le courage de regarder en face celui que tu viens tout juste de percuter.

« Pardon, pardon, pardon, pardon, pardon ! » dis-tu avant d'ouvrir les yeux pour identifier l'inconnu.

HRP ▲ VOILÀ.

Une fête. Après tout ce qui lui était arrivé. Ouais, pourquoi pas. Ça lui permettrait de sortir des ennuis le temps d'une nuit. Il avait vraiment besoin de décompresser. Oublier un peu toutes les menaces, embrouilles. Oublier le fait que Sony soit venu le rappeler à l'ordre. Humiliant. Et puis surtout, oublier Cody. Il ne l'avait pas vu depuis cette nuit, et c'était tant mieux. Il n'avait absolument aucune envie d'avoir d'explications.

Surtout qu'il n'avait qu'un vague souvenir de cette nuit. Au petit matin, les quelques brides de la veille lui avait valu une interrogation : était-il consentant ? Cette question le ronge. Car même s'il n'a pas de souvenirs réels, il a ce sentiment persistant de l'avoir forcé.

Allons bon, s'il était venu à cette fête, c'était pour décompresser non ? Alors oublions le temps d'un instant. Il s'approcha du bar et commanda de l'alcool. Les mots de Sony résonnaient encore dans sa tête et il se décide à baisser la dose. On va éviter de finir torché cette fois-ci. Oui, c'est que ça serait con de ne pas se rappeler de cette fête.

Soudain, il se fait percuter. Son verre faillit se renverser et il se retourna vers la source de cet incident.

- tu pourrais pas faire att...

Surprise. Cody. Nathan resta là, à le fixer alors qu'il lui demandait pardon. Hébété de le voir ici. Maintenant. Il déglutit.

- Co..Cody.

Bravo mec, t'as réussis à dire son prénom. Nathan était trop sonné de le voir ici pour dire autre chose. Sa voix resta en suspend. Ses lèvres ne bougèrent plus. Il se sentait con. Il était vraiment mal à l'aise.

- Cody...je...ça va depuis la dernière fois ? Je...je me souviens pas de tout alors...

Alors quoi ? C'était une excuse minable Nathan, et tu le savais. Il n'y avait rien de pire que de coucher avec une personne et de ne rien se souvenir. Nathan attendait qu'une seule chose : que Cody lui dise que tout allait bien. Qu'il n'avait rien fait de mal. Qu'il le rassure.

Laves-le de ses doutes Cody.
Est-il devenu pire qu'il ne l'était déjà ?

Tu ouvre un oeil, afin de pouvoir identifier celui ou celle que tu avais percutée. Ton visage autrefois si embarrassé devient subitement plus calme et serein, comme si tu ne craignais plus la menace lorsqu'il s'agissait de lui. Cependant, ce n'est pas pour autant que tu lui donne confiance ; surtout après ce qu'il t'a fait, il y avait peu de chances que tu oses te tenir avec une personne aussi lamentable que lui et malhonnête.

Il commence sa phrase mais ne la finit pas. Tout ce qu'il trouve à faire, c'est de prononcer ton nom pour finalement engager la conversation. Super ; tu te perds dans une fête, tu rencontres Nathan, et il débute une conversation - décidément, tout est contre toi aujourd'hui.

« Bien sur que je vais mieux. Des porcs qui me sautent dessus comme t'a fait, il y en n'a pas à chaque coin de rue pour plomber ma journée. Et toi ? », dis-tu en tournant la tête, presque offusqué.

Ce n'est pas comme si Nathan te fait peur, il ne te fait PLUS peur. Tu sais que dans le fond, il a beau avoir l'air d'un dur, mais c'est un lâche. Il n'y a aucune raison d'avoir peur de lui, et tu l'as appris avec le temps. C'est qu'un petit con.

HRP ▲ TAN TAN TAN

I've turned into a monster,
and it keeps getting stronger.

Et la sentence tomba. C'était bel et bien arrivé. Ce qu'il avait le plus redouté s'était passé. Il posa son verre avant que celui-ci ne lui glisse des mains. Sonné. Il n'arrivait pas à croire que ce que lui disait Cody était vrai. Comment avait-il pu en arriver là ? Comment c'était possible ? Il sera les poings, les yeux fixés sur le sol. Il n'arrivait même plus à le regarder en face.

- Cody je...

Non la ferme Nathan, t'as rien à dire. T'es qu'un minable. Un lâche. Un moins que rien. Un menteur. Et maintenant ça. Le visage pâle, il se mordit la lèvre en quête d'une quelconque réponse. Alors Nathan, comment tu te sens ?

- Je suis...

...désolé ? Mais avait-il seulement le droit de lui dire ça ? Mal. Voilà comment il se sentait. Dégoûté. De lui-même, de son geste, de ses mots qui ne venaient pas. Il ne savait pas quoi dire. Il ne savait pas quoi faire. Et il n'osait pas le regarder en face. Il restait planté là. Simplement.

Que pouvait-il dire de toute façon ? Que devait-il dire ? Et puis, pourquoi tu n'agis pas comme d'habitude Nathan ? D'habitude, les ennuies tu les frappes, tu les menaces. Alors pourquoi pas là ? Vas-y, menace-le, dis lui que s'il te dénonce tu le tueras. Le roux relève la tête, mais n'ose toujours pas croiser son regard.

- Tu l'as dis à quelqu'un ?

Mauvaise question. Mauvaises paroles. Il se mordit la lèvre une nouvelle fois. Non, enfin de compte, il n'y arriverait pas. Il se sentait trop sale pour ça. Il avait envie de vomir. Il regrettait. Il regrettait tellement.

- Enfin j'veux dire...

Et il plongea ses yeux dans ceux de Cody. Bang. Son cœur loupa un battement et il avait désormais l'estomac aux bords des lèvres.

- ...tu devrais...j'suis qu'une ordure...dénonces-moi Cody, ça vaux mieux pour toi.

Ça vaut mieux pour tous les deux.

Il dépose son vers comme s'il le regrettait et fixe longuement le seul. Tu peux bien t'en foutre s'il est désolé, s'il est dégoûté de lui-même, s'il s'en veut ; il l'a fait, et c'est tout ce qui comptait. À son âge, ne pas savoir contrôler ses pulsions sexuelles, ça pouvait bien faire pitié. N'importe qui sait se contrôler à cet âge, et tu es persuadé que même un gosse de douze ans en serait capable.

Ses yeux se plongent dans les tiens mais en toute vérité, tu n'y prête pas attention car tu préfères te noyer sous la masse de pensées inutiles et vulgaires qui te traversent le crâne. Toutes les répliques dégradantes et les insultes que tu aimerais lui dire, lui cracher au visage te préoccupent trop pour que tu puisses lui porter attention. Tu ne remarques pas qu'il veut s'excuser, tu ne vois pas l'effort qu'il fait pour paraître compatissant ; non, tout ce que tu remarques, c'est la salive qu'il gaspille inutilement.

« J'ai voulu. J'ai essayé, mais je ne suis arrivé à rien, donc je ne vois pas l'intérêt de continuer d'essayer de te dénoncer si je sais que je ne dirai rien au final. »

Tu roules des yeux puis les reposes sur lui, lui faisant clairement savoir que parler de cette histoire en public te gênait et te mettait inconfortable. Malheureusement, il ne semble pas remarquer ton signe. Ça t'est bien égal de toute manière ; si quelqu'un l’apprenait, ce serait lui qui subirait les conséquences.

HRP ▲ Pardon j'ai pas trop de motivation pour RP ces derniers temps.

I've turned into a monster,
and it keeps getting stronger.

Elles te percutent, te heurtent, te frappent avec violence. Tu les entends et elles te semblent légitimes. Ces pensées noires, ces insultes acerbes, ces mots impitoyables. Et il le sait, et il y croit. Nathan est un monstre et c'est en tant que tel qu'il se sent à présent.

L'idée de se venger ne lui frôlait même plus l'esprit. Il voulait juste oublier. Il voulait juste fuir. Prendre ses jambes à son cou. Partir loin. Ne jamais revenir. Effacer ses erreurs. Effacer ses remords, ses regrets. Ne pas prendre part de cette responsabilité. Comme si rien ne s'était passé.

Mais retour à la réalité, Cody reprend la parole, finissant de l'achever. Il n'a pas pu le dire. Il n'a pas réussit. Personne ne savait. Le secret était donc gardé.

- Tu ne comptes pas le dire...

Cette phrase sonnait comme un soulagement. Et, étrangement, il ne regrettait pas de l'avoir dite. Il ne l'avait pas dit. Il n'avait plus de quoi s'inquiéter, n'est-ce pas ? Il n'avait plus à se soucier de ce qu'il lui arriverait, puisque Cody avait décidé de ne pas le dénoncer. Et même si Kyösti l'avait menacé, il avait réussit à le faire taire.

Les pensées assassines de Cody continuaient à le marteler tandis qu'il baissait la tête. Nathan se sentait sale. Nathan regrettait énormément. Mais avant tout, Nathan était soulagé. Et il n'osait plus croiser le regard de Cody. Il voulait oublier, c'était décidé.

- Ok, comme tu veux.

Et il soupira, passant une main sur sa nuque. Il fixa le sol bêtement. Il voulait au moins mettre les choses au clair sur cette soirée. Pour ne plus rien regretter.

- Juste un truc..ce soir là, j'étais complètement ivre, ça n'excuse rien je sais, mais...mais...si j'avais pu évité cet ennui je...

Il se mordit la lèvre, ne finissant pas sa phrase. Il avait la nausée d'être ce qu'il est. Bouffé entre soulagement et regrets. Nathan est un monstre, et c'est en tant que tel qu'il se comportera désormais.

Tu continues de l'écouter déblatérer sans trop y porter attention. Tu sais qu'il se sent monstrueux, pathétique et totalement nul ; de toute manière, il devrait s'en douter depuis déjà un moment. Son don te transmet chacune de ses pensées et sans trop l'exprimer, tu es secrètement heureux de voir à quel point il s'en veut. Même que tu t'en réjouis. Maintenant, tu sais à quel point il est affecté par ce qu'il t'a fait.

Mais trêve de bavardage, ce qui est fait est fait. Il ne peut pas revenir sur ses pas et jamais il ne pourrait y retourner. Il est inutile de se morfondre sur un tel sujet.

« J'en ai rien à faire de tes excuses ou de tes explications ; ce qui a été fait a été fait. Si tout ça vient à ce savoir, apprêtes-toi à en subir les conséquences. Tu m'en dois une là, j'espère que tu est au courant. »

Car oui, si tu peux tirer profit de ce faux pas, tu l'exploiteras volontiers. Non pas pour arriver à tes fins, mais simplement pour chambouler sa vie comme il l'a fait avec la tienne. Tu as dit ne pas pouvoir le dénoncer, mais tu sais que tu le pourrais si tu le voudrais réellement. Si tu ne l'as pas fait, c'est car tu ne voulais pas lui causer d'ennuyer ; mais s'il ne veut pas t'obéir, tu ne te gêneras aucunement pour faire de cette anecdote un terrible drame partout au travers du pensionnat.

HRP ▲ PARDON J'AI MIS UN PETIT MOMENT

I've turned into a monster,
and it keeps getting stronger.

- J'en ai rien à faire de tes excuses ou de tes explications.

BANG. Son cœur se serre, son regard vacille, sa main vint instinctivement frotter sa nuque. Cela ne servait strictement à rien. Qu'importe à quel point il lui dirait qu'il regrettait, qu'importe à quel point il essayera de lui faire comprendre, cette discussion ne mènera à rien. Et rien que pour cela, il se sentait encore plus misérable.

Tu avais voulu t'expliquer Nathan, tu avais voulu - pour la première fois de ta vie - prendre tes responsabilités et t'excuser, mais regardes où tu en es : rien ne s'est produit. Retour à la case départ, à l'emplacement regrets. Ta place de prédilection.

- Tu m'en dois une là, j'espère que tu es au courant.

Mais oui, bien sûr qu'il est au courant. Il comprend même très bien dans quel merdier il s'est fourré. Il comprend très bien le mal qu'il a fait. Et s'il pouvait aider un tant soit peu Cody, il le ferait. Il soupira. De toute façon il n'avait pas le choix.

- Ouais, bien sûr, si t'as un problème ou n'importe quoi d'autre...demandes-moi.

Oui, il allait le faire. Simplement dans le but de laver ses problèmes, ses remords et sa mauvaise conscience. Il enfonce ses mains dans ses poches d'un air penaud et regarde autours d'eux.

- Il serait peut-être préférable qu'on ne nous voit plus ensemble à partir de maintenant.

Il serait certainement préférable qu'ils ne se revoient plus. Il fallait oublier désormais. Et ses yeux croisèrent ceux de Cody un bref instant avant de revenir sur la foule. Il n'arrivait plus à soutenir son regard. Il attrapa son verre et le bu d'une traite. L'alcool lui brûlant la gorge lui paraissait agréable après ces mauvais moments. Finalement, il allait peut-être boire plus qu'il ne se l'était dit.

Suite à tes répliques, il se frotte la nuque. Quant à toi, tu l'admires effectué ce geste reflétant la gêne qu'il essaie de dissimuler sous ce mouvement que tu estimes improvisé. Il a l'air mal-à-l'aise et pour la première fois de ta vie entière, tu ressens une supériorité évidente en ta faveur - et un ego grandissant, ce qui n'est pas ton genre.

Il t'informe ensuite qu'il se ferait " un plaisir " de te venir en aide en cas de besoin, histoire de se faire pardonner. C'est évident qu'il n'est pas enchanté par le fait de devoir se plier à tes demandes tel un esclave, mais il est conscient que ce geste lui apportera sans doute meilleure réputation aux yeux de tout le pensionnat - ou pas, d'ailleurs. À l'audition de cette information, tu essayes tant bien que mal de camoufler un sourire narcissique. Finalement, il met fin à votre discussion en rajoutant que selon lui, vous devriez éviter de vous tenir ensemble.

« Ce n'est pas comme si je désirais continuer à me tenir avec toi, finis-tu avant de tourner les talons. Bonne soirée. »

Tu jettes un coup d’œil aux alentours afin de t'assurer que personne ne vous prêtes attention puis répartit dans la foule, espérant arriver à t'extirper de ce bordel pour pouvoir retourner à ton cabanon.

HRP ▲ THE END.