Pour résumer, c’était la grosse merde. Deux minutes - c’est le temps qu’il m’avait fallu pour m’engueuler avec Holly et Alessia. Deux minutes, une le temps de se retrouver et de se crier notre affection la figure, la seconde pour faire la connerie et après ça, tout était parti en vrilles. Absolument tout. C’était quelque chose coincé entre la colère et la connerie intense, autant vous dire que l’alcool n’avait pas arrangé les choses - et pas seulement parce que des bouteilles auraient pu servir d’arme mortelle dans la situation présente. Pas seulement parce que j’avais pensé à cette éventualité dans ma colère impulsive. Sur les deux soirées où j’avais bu, il y en avait deux qui avaient mal tourné. Visiblement, j’avais un mauvais karma avec les boissons alcoolisées.
J’avais le cafard. Non pas parce que j’avais envoyé bouler une fille que je considérais comme une soeur ou que mon ex m’avait rattrapé pour me hurler une fois de plus son amour - me forçant presque à adopter un comportement de dernier recours qui consistait à ne rien faire du tout, mais parce que je ne me plaisais pas vraiment ici. Certes, cette soirée me laisserait le souvenir du regret d’avoir insulté une amie et mesuré l’entiereté de l’amour qu’une personne me portait - oui, parce que voyez-vous, avec un verre d’alcool quand on ne supporte pas et une colère assez insupportable, on pense à autre chose que son dernier amour de jeunesse. Ok, j’étais peut-être triste et accablé, mais je n’avais vraiment pas envie d’avoir ce genre de discussions - d’autant que ces mots n’avaient rien fait de plus que confirmer ma propre idée : m’éloigner pour éviter de faire du mal à mes proches.
On constatait dès lors le résultat de cette superbe décision. Et que faire quand l’alcool est au départ de tous vos problèmes ? Tracer au bar pour aller en rechercher. Piquer les bouteilles des gens, ça allait un moment, mais là, j’avais besoin de me faire bien mal à la tête avec une boisson de dingos histoire d’oublier toutes ces conneries. M’amuser, forcément, j’avais toujours été le premier à le faire, avant. Débarquer à al dernière fête en scooter - et j’aurai sûrement fait pire s’il n’y avait pas autant de monde. Se lâcher avec la troupe, ça allait, mais avec tout le pensionnat en selle, c’était autre chose - sans compter que ma présence n’était pas vraiment rassurante en ce moment.
« Sers-moi le truc le plus fort que t’as, quitte à mélanger quinze bouteilles. J’ai eu mes 18 la semaine dernière alors t’inquiète. »
Menteur. Mais dans l’euphorie du moment, ça passe toujours bien - et le barman avait l’air aussi bourré que la plupart des types qui flottaient dans la piscine. J’observais les alentours : Sony à la musique, situation qui m’arracha un sourire tellement c’était surprenant - la bande-son, en revanche, envoyait du lourd. Pas étonnant de sa part. Plus loin, Victoria et Morgan en pleine discussion plus loin - dernière observation plutôt étonnant avant d’enfiler le verre d’une traite. J’attends alors, quelques secondes - j’attends les effets, le flou, la joie, et tout arrive. Tout monte d’un coup au cerveau, met de côté ces doutes, ces remords, cette triste.
JE SUIS PUTAIN DE BOURRÉ.
Et en bon égoïste, en bon connard, j’espère que ça va durer. Parce que cette fois, j’estime n’avoir rien à me reprocher, j’estime m’être assez battu. Je suis peut-être le pire pour cette nuit, mais j’en ai marre de toutes ces embrouilles. Je veux m’amuser bordel, j’ai jamais voulu plus que ça. Alors ce soir, j’emmerde les insatisfaits, je compte bien m’éclater jusqu’au bout.
InvitéInvité
Sujet: Re: Fuck it all. Ven 9 Mai 2014 - 17:57
Ma vie sur un fil Me mène à l'exil Si il se défile Ça me fait trembler mais j'avance J'aurais vibrer, quelle importance
T'es déchirée. Tu danses, tu chantes, tu cris. Tu bois aussi, énormément. Parce que ce soir on vous a interdit de déprimer, Jim vous a ordonné de vous amuser comme des fous et toi tu l'as écouté. T'es pas soumise non, mais c'est une fête et de toute façon elles sont là pour ça. Il n’empêche que ce soir c'était différent, tout était différent. Le lieu, l'ambiance, les gens. C'était plus animé, ça bougeait plus, ça buvait plus. Et les soûlards ne traînaient visiblement pas à chaque encadrement de porte. Personne pour te tripoter, personne pour tenter de te violer à la sortie d'une pièce ou pour te noyer dans la piscine parce que tu étais détestée de tous. Non non, tout le monde t'avait oublié et toi avec. C'était plutôt bien, toi t'adorais ça.
Un pas après l'autre, tu te glisses subtilement à travers la foule, titubant, caressant quelques mains, quelques têtes. C'est qu'il fait chaud par ici et tu as très soif. Le bar n'est plus très loin, il se rapproche dangereusement tandis qu'avec lui t'apparaissent quelques silhouettes bien connues. Jim, Scott, Sony aux platines à qui tu adresses un sourire heureux. Sony c'est un peu ton grand frère, le mec qui malgré tout ce qu'il fait prend toujours soin de toi. Sony tu l'adores mais tu ne le crieras o grand jamais sur tous les toits. Parce que c'est le genre de sentiment que tu préfères garder enfoui en attendant que ça se sache.
Tu trébuches, trop sonnée pour te rattraper convenablement au bar que tu viens de rejoindre rapidement. Non, tu tombes, entraînant avec toi une personne dont tu ne connais rien, quelqu'un que tu crois n'avoir jamais vu avant cette seconde précise. Si tu savais Alessandra. Un rire t'échappe, un rire heureux et terriblement délirant. Tu te redresses rapidement, claquant fièrement une main aux fesses de l'inconnu que tu avais relevé. Et quelle ne fut pas ta surprise lorsque tu constatas que cet inconnu ne l'était pas vraiment. Ow Gautiiiiiiiier ♥ Première bêtise qui te vient à l'esprit, tu manques de la lâcher mais te retiens de justesse. T'es bourrée Aless', pas stupide et encore moins suicidaire. Quoique. Faisant mine de rien, toujours aussi fière de ta connerie, tu te tournes vers le barman pour lui demander quelque chose de puissant, et, glissant un œil sur le mec le plus malchanceux de la Terre qui t'accompagnerait désormais, tu lui demandas le ton aguicheur de lui servir la même chose.
Verres en mains et sourire aux lèvres tu t'approches de lui, glissant furtivement dans son dos, serrant subtilement vos corps l'un à l'autre suivant le rythme effréné de la musique avant de passer face à lui pour lui tendre son du. Lui aussi avait l'air mal, et tu n'allais certainement pas arranger son cas.
« Alors Everfiiiiiiield, on passe une bonne soirée ? »
Tu parles fort pour tenter de couvrir les bruits d'une fête qui durerait jusqu'au bout de la nuit, sans grand succès. Et tu danses, danses encore, tu suis les mouvements, la musique. Tu suis Sony aux platines et Gautier du regard. Tu te sens vivre et revivre encore. A cet instant tu es sans doute la plus heureuse de tous.
InvitéInvité
Sujet: Re: Fuck it all. Ven 9 Mai 2014 - 22:28
La chute, ça allait encore. J’avais vu bien pire ce soir - et j’aurai préféré me bouffer le sol une bonne dizaine de fois que m’engueuler à nouveau. L’alcool montait, ok, j’étais plus fêtard que jamais, oui, mais quand c’est une grosse blonde qui me tombe dessus ça me paraît déjà louche. Déjà parce qu’une blonde ne me tombe dessus comme ça, et ensuite, parce que si une blonde vous tombe soudainement dessus en soirée, généralement ça termine assez mal. Théorème peut-être idiot, mais pour en avoir fait les frais il y a de ça quelques minutes, j’aime à vous avertir. Le truc c’est que j’étais peut-être tombé sur la pire blonde, voire la pire fille sur qui j’aurai pu tomber ce soir-là : Alessandra, dont la réputation la précédait.
Génial. Une main au cul - à laquelle je répondis d’un coup de pied dans le sien. Ce n’était pas bien difficile en outre mesure, puisque son énorme derrière était dans mon champ d’action du fait de notre différence conséquente de taille. Pas si conséquente que je m’y attendais, puisque j’avais peut-être pris une dizaine de centimètres dans les derniers mois, mais c’était déjà pas mal. Fracasser la tête des gens vous aide peut-être à prendre un peu en taille finalement, ça expliquerait pourquoi les plus gros emmerdeurs du pensionant sont généralement les plus grands. Enfin, ça s’expliquerait surtout pour Skygge. Sourire intérieur alors qu’un regard mauvais se pose sur la demoiselle - un vrai paradoxe dans ma tête.
Pourquoi moi ? Je m’étais débarrassé d’Anshu pour quelques temps, Bolton avait mit les voiles et c’était la Jim’s Party. Tout était définitivement parfait. Alors pourquoi cette nana débarquait maintenant ? Peut-être que je n’aurai pas dû crier à dieu que c’était un connard quand j’avais cassé ma manette d’xBox en la balançant contre le mur en face - période de noir, et puis ça nous arrive à tous de ragequit après une défaite sur GTA. Peut-être qu’une divinité égyptienne datant d’un bon millénaire m’avait puni pour avoir cogné son très cher descendant, scénario qui me semblait bien plus probable que le précédent. Ou peut-être que j’avais juste la poisse - et ça, ça n’était pas nouveau. Mais là, il fallait l’avouer, je décrochais le gros lot - et je ne dis pas ça en bien.
Premier contact, pas vraiment étonnant de la part d’une nana pareille - je m’écarte, retenant le violent coup de coude qui était à deux doigts de lui finir dans le ventre. Sérieux, si elle refait ça une fois, je sens qu’on va pas s’entendre. Ok, j’avais promis de faire de mon mieux pour me contrôler - mais on ne pouvait pas dire qu’elle m’y aidait. Cette nana était déjà bourrée et moi je regrettais de ne pas pouvoir l’être davantage. Visiblement, l’alcool me mettait de mauvais poil et diminuait ma tolérance au niveau zéro - réaction bien prouvée il y a de ça quelques mois. Je saisis le verre avec un sourire ironique et lui jetais le contenu à la figure avant de lancer le récipient en arrière avec une certaine nonchalance. Le sourire, aussitôt disparu.
« J’passe une soirée de merde et t’es pas là pour l’arranger. J’veux bien discuter avec le semblant de sociabilité que l’alcool semble t’avoir offert mais la prochaine fois que tu me colles, je te crève les yeux. »
Visage d’un sérieux presque effrayant alors que je me tourne vers le barman pour commander la même boisson que quelques secondes plus tôt. Sûrement bien trop intimidé par mes paroles pour relever mon geste envers son pauvre verre, il m’en sert un énorme, sûrement un acte visant à conserver au maximum sa vaisselle. Bien vu, d’ailleurs. Mais ça ne dépend pas de moi.
InvitéInvité
Sujet: Re: Fuck it all. Lun 12 Mai 2014 - 1:58
Ma vie sur un fil Me mène à l'exil Si il se défile Ça me fait trembler mais j'avance J'aurais vibrer, quelle importance
Pourquoi fallait-il que tout le monde gâche tout, tout le temps ? Il aurait pu simplement l'accepter ce verre, il aurait pu simplement fermer sa gueule et boire ce putain de verre. Mais non, il avait fallut qu'il fasse le malin, qu'il brûle la pseudo-paix que tu avais tenté d'installer dans l'euphorie du moment. Oh il l'avait prit ce verre, il l'avait tellement bien prit que tout son contenu se retrouva sur ton visage. Il l'avait fait exprès. Énervement. Le fracas sourd du verre qui se brise sur le sol te fait revenir à toi, les poings serrés tu rouvres les yeux pour l'observer, lui et son arrogance à deux balles. Merci Gautier, merci de l'avoir dessoûlée aussi facilement.
Tant de haine me fend le cœur, si tu savais. Tu parles, t'en jubiles presque. Tu voudrais le tuer, lui arracher les tripes avec les dents pour lui faire comprendre que c'est pas lui le patron et que l'alcool c'est cher. Mais tu te retiens et, pour le coup, tu te la boucles. Tu l'écoutes, tu fais l'effort de laisser ses putain de paroles s'encrer dans ta tête, parce que ça te prend un peu plus à la gorge, toutes ces envies sanguinaires. C'est pas bon, pas bon du tout. Mais bizarrement t'en as rien à foutre. Qu'il crève ce connard, tu creuseras toi-même sa tombe de clochard s'il le faut. Il adresse quelques mots au barman et tu crois rêver. Ce petit con commande la même chose que ce qu'il t'a lâchement balancé à la gueule. Non mais quel fils de chien.
« Espèce de lopette. » Tu grinces des dents, t'essuyant d'un revers de manche avant d'attraper rapidement son verre pour y déverser le contenu sur sa tête, lui balançant clairement le contenant, avec violence, par la suite dans le seul but de le blesser.
Qui a dit que l'alcool était cher ?
Tu fais quelques pas en sa direction, le visage sérieux, haineux. Tu veux lui faire la peau et tu commences par lui chopper la tignasse, rapprochant ensuite dangereusement ton visage du sien en parant de ta main libre le bras qui tentait de le dégager.
« Va crever sale fils de pute. » Et tu lui craches à la figure de la façon la plus naturelle qui soit. Tu le lâches enfin et te redresse, guettant la moindre de ses réaction. Ce petit merdeux ne perd rien pour attendre, il te le paiera. « J'étais d'humeur à discuter avec toi gentiment et tu viens de tout foutre en l'air. C'est assez con parce que maintenant j'ai envie d'te frapper à sang. »
InvitéInvité
Sujet: Re: Fuck it all. Lun 12 Mai 2014 - 18:02
Un ricanement moqueur vient ponctuer cet acte purement mauvais - à l’instar de cette nana des plus insurmontables, déjà remontée pour un visage mouillé. Elle semble aussi surprise qu’énervée, aussi humiliée que stupide - et les traits de sa face se crispent déjà tandis qu’un sourire ironique, presque provocateur, naît sur mon visage. Au fond, elle avait beau venir en toute sympathie, elle avait beau faire de son mieux pour tenter d’installer une communication plus ou moins supportable entre nous, ça n’était pas suffisante. Sa pitoyable réputation comblée aux quelques râilleries de Joach à son sujet faisait d’elle une personne absolument pas abordable et ce jet d’alcool dans sa figure devait bien le lui faire comprendre. Acte enfantin et inutile, mais bien explicite : dégage de ma vie.
Mais elle n’a pas l’air d’avoir compris. Car cette fois, c’est son verre qui vient se renverser sur moi - mais je ferme les yeux, m’attendant sans grande surprise à ce genre de réactions et ouvre lentement mes iris pour lui offrir un regard amusé. Elle qui se sentait de si bonne humeur et gardait son calme en toute circonstance pour jouer à son jeu de provocation, il ne lui avait pas fallu grand chose pour craquer. Scène qui me rappelait douloureusement ma propre personne - et cette unique pensée pour mon autre personne m’apposa une boule au ventre, changeant mon euphorie en un malaise certain. Mon sourire disparut pour céder place à une expression sceptique - cette colère qui montait, profitant de la situation qui semblait pourtant si drôle.
Elle s’avance et cette fois, c’est sa main qui vient saisir mes cheveux pour les serrer. Grimace sous ce mal-être, la douleur en revanche, bien trop faible pour m’arracher la moindre réaction autre qu’une colère intense. La violence à portée. La violence si proche. La violence, qui me tend les bras.
Tout semble devenir rouge. Cette même sensation - tout disparait dans cette brume écarlate, envie sanguinaire qui me prend à la gorge. Tout semble inutile, effacé - ma simple respiration faisant opposition au silence de marbre que mon esprit a installé. Colère. Autant qu’elle, non - bien davantage encore, une colère inégalable et sans bornes. Son insulte me force une grimace alors que le revers de ma main vient violemment écarter sa main de ma tête - elle s’est redressée et ne me touchera pas davantage. Pas volontairement. Car nos corps entreront en contact à nouveau, quand mes mains s’enfonceront dans son visage pour lui arracher les globes oculaires. Pour lui arracher toute la souffrance du monde dans des cris atroces.
Tourmenté. Perdu. Je respire, me calme. Je me rappelle ma vie, mes raisons. J’oublie mes problèmes et ma colère, je pense à Jim et Cale, à Crystal et Ashley. J’emplis mes pensées de tout ce bonheur dans l’espoir d’y étouffer cette colère grandissante.
Cette fois ce sont mes propres mains qui viennent aggriper mes cheveux, les serrer tout en masquant ces yeux tourmentés, ce visage tiraillé entre deux envies. Amour et haine. Lumière et obscurité. « Putain putain putain ça va pas, ça va pas du tout. » Mes mains se referment sur mes cheveux - mouvement de stress, mes doigts restent crispés sur ma propre masse capilaire. Je fais quelques pas, sans direction donnée, sans objectif précis, tente de rétracter cette haine. Je tourne en rond - dans ma tête, prisonnier de mes sentiments, mon corps traduisant cette limite par cette trajectoire ronde. Un sanglot, presque inaudible, et je lève la tête au ciel. Calme-toi bordel.
Calme-toi.
Mais malgré tous, ses mots me tentent. Ces paroles si enviantes, d’une bouche d’une personne qui baigne dans la normalité. Elle, n’est pas tiraillée par ses deux côtés, entraînée par sa part d’obscurité et de violence. Elle ne comprend pas. Sale conne. Ignorante. Frapper à sang. J’hoche la tête inconsciemment, approuvant cette idée intérieurement. Mon visage se défait de mes propres mains et j’observe le toit, tentant de trouver un refuge dans cette altitude. Calme-toi bordel. Pense à autre chose. Mais c’est impossible - et je reste horrifié, horrifié de ma propre expression, de mes propres envies. Je voudrais disparaître - me cacher à nouveau, à tout jamais, derrière ces mains souillées - mais elles rencontrent cette fois, ce liquide qui coule sur ma joue.
De la salive. Cette connasse m’a craché dessus. C’est trop. C’est putain de trop. Fais ce que t’as à faire. Arrache-lui les yeux.
« Tu vas regretter ça. Putain tu vas le regretter toute ta vie. J’en ai plus rien à foutre de toute façon, rien du tout... »
Réveille-toi.
Et ma main essuie cette trace, mes yeux se plantent dans les siens. Nouvelle addiction, nouvel objectif. Ta gueule Alessandra. Ferme-la, de toute façon tu n’en auras bientôt plus. Haine. Obsession. Trouble. Qui s’en souçiera de toute façon ? Qui s’intéressera à cette conne ? Ma réputation est déjà foutue - et je n’ai plus rien à perdre et elle n’est pas une perte. Je suis déjà si bas et je ne peux descendre davantage. Disparais. Fais face à ce que tu as engendré.
L’expression change, le regard colérique se transforme en un regard de pur haine, l’expression perdue se durcit, aborde un trait d’amusement au milieu de toute cette haine. La haine à perte de vue, la haine sur ce visage si différent - les cheveux ébouriffés, le regard aussi noir que l’esprit - et ce même sourire, sourire d’aise et de confort. Car c’est son domaine, c’est là où il excelle et où il prendra plaisir à nouveau - dans la douleur comme dans ses propres coups. Cris, pleure et débats-toi - car tu es déjà prise au piège dans la cage de la bête noire qui s’est maintenant éveillée.
« C’est dommage Wälkky, je pensais que t’avais un peu plus de cervelle. Déjà que j’en attendais pas grand chose de ta part, là c’est plutôt pitoyable. Tu t'es coincée toute seule dans un jeu où tu ne peux pas gagner. Pauvre petite fille. »
Elle ne pouvait pas savoir. Elle ne pouvait pas comprendre. Parce qu’au fond, elle avait elle-même plongé dans le piège, elle s’était prise au jeu de cette bête. Et lui, personne ne pouvait le battre dans ce domaine - car il se nourrissait de la violence comme de la douleur et ne tirerait que du plaisir. Du plaisir qui au fond, détruirait mon fond d’humanité - mais entraînerait Alessandra dans cette chute aux enfers. Mais ce n’était pas important - ça ne l’était plus pour le moment, et ce qu’il restait d’important disparaissait en même temps que la distance qui me séparait d’elle. Une ultime fois, nos regards se croisèrent - et sa haine paraissait bien ridicule à ses yeux, ceux de cette bête noire qui en était faite, et s’y baignait à chaque instant. Seulement, cette fois, le plaisir n’était pas fait pour durer. Le plaisir ne dura qu’un instant. Un instant - où ma main saisit son col pour la tirer à moi, tandis que mon poing fendait l’air pour frapper son visage avec toute cette haine sans égale.
InvitéInvité
Sujet: Re: Fuck it all. Mar 13 Mai 2014 - 2:26
Ca n’a jamais été son monde. Il a toujours méprisé les gros fêtards, les pétasses écervelées aguichant les danseurs, les dealeurs et leurs clients. Jim est bien sympa, il faudrait être fou pour contredire ce fait. Mais Heath n’est pas une personne excessive. Il sait se tenir, est droit, trop droit pour envisager une seconde de finir à poil au milieu de la foule comme leur hôte. Trop droit, trop fier pour apparaître aux yeux des autres dans un état où il n’a pas un plein contrôle de ses capacités physiques et mentales. Il a donné, à l’époque. Dans les fêtes. Sans se sentir comme appartenant à ces gens, il a lui aussi déconné, lui aussi a touché à quelques merdes. Plus récemment, c’était à Londres qu’il s’est laissé aller à l’excès. Conséquence ? Sex avec son meilleur ami. Expérience qu’il regrette, amitié envoyée en l’air, relation brisée. Ami parti. Neil est parti pour la seconde fois, abandonnant un Heath qui n’a plus goût à grand chose.
Il est là, écoute, sourit pour la forme. Une main dans la poche, l’autre tenant sa bière à bout de bras, il suit la conversation, essai vraiment de se montrer agréable et de profiter de la soirée. Après tout, il est avec ses potes, c’est pas comme si il était seul au milieu de ces blaireaux. Blaireaux, oui. Heath est fatigué de Prismver. Fatigué de la haine alimentée jour après jour sur le panneau. Fatigué de ces classes, de ce système qui ne change pas. Tout ça l’exaspère, le démotive.
... Et pourtant, il a toujours cette rage intérieur. Cette envie de changer les choses, plus que jamais. Après le départ de Neil, il a lâché Entropy, un moment. Il a demandé à Gautier d’agir en tant que leader, pour un temps. Secondé par Pytha. Retrait temporaire. Il avait besoin de se poser, de réfléchir. Besoin d’encaisser le second départ de Neil, mais aussi celui de Lysander. Et il se laisse le temps. Le temps de retrouver sa hargne, son énergie, ses idées. Et il se fait confiance: il reviendra plus fort. En attendant, il a confiance en Gautier et Pytha. Une confiance aveugle pour gérer les petites affaires d’Entropy. Il reviendra, bientôt. Et ça fera mal.
Oeillade à Joach, à ses côtés. Son ami lâche une plaisanterie, et Heath rit, inévitablement. Parce-que dans ce monde où tout se casse la gueule, Joach est toujours là, lui. Frères. Sourire aux lèvres, il passe son bras par dessus l’épaule de son pote qui lui rend le geste, et ils se calent comme ça, bras dessus bras dessous. As usual. Une gorgée, et Heath tourne le regard sur une amie qui lui parle,engageant la conversation.
Tout se passe bien. C’est même plutôt sympa, comme soirée.
“La violence à portée. La violence si proche. La violence, qui me tend les bras.”
Il fronce les sourcils, cille, Heath. Parce-que ce n’était pas un son, mais bien une pensée. Il tourne la tête inutilement, regarde autour de lui, ne voit que des danseurs. Hallucination ? Probablement. Il reporte son attention sur la fille, lui répond, rit légèrement.
“Putain putain putain ça va pas, ça va pas du tout.”
Regard vif, et encore une fois, l’attention d’Heath est détournée hors de sa conversation. Une sensation de malaise. Une impression de connaître cette voix, sans parvenir à bien l’entendre: la musique lui éclate les tympans depuis le début de soirée, et la fille qui s’adresse à lui lui parasite l’esprit.
“Calme-toi bordel. Calme-toi.”
- Gautier. - ... Quoi ?
Il ignore la fille, détourne le regard sur Joach alors que les personnes présentes le questionnent sur ce brusque changement de conversation.
- ... Mec, tu sais où est Gau ?!
“C’est trop. C’est putain de trop. Fais ce que t’as à faire. Arrache-lui les yeux... Cris, pleure et débats-toi - car tu es déjà prise au piège dans la cage de la bête noire qui s’est maintenant éveillée.”
Il cille, fixe Joach quelques secondes, incrédules, et se défait de lui en lui aposant une main sur l’épaule.
- J’dois l’trouver.
Et sans un mot de plus, il quitte le groupe, s’élance à travers la foule dansante, refourgant sa bière à une personne random - en l’occurrence Ernest qui vient de quitter Felicia. Et il progresse, chahuté par les danseurs, cherche des yeux un Gautier qu’il sait, qu’il sent proche.
“...détruit mon fond d’humanité”
Ils sont là, face à face. Et à la seconde où Heath pose les yeux sur eux, leurs pensées haineuses s’entremêlent, pénètrent son esprit dans des éclats de voix inaudibles. Ca brouille son cortex, ça enssevelit ses pensées, recouvrant presque la musique - il y a les mots, les insultes, les menaces - un volcan de haine explosant dans sa tête.
Et au milieu de ce flot, une pensée : Un coup de poing. Et la pensée mène Gautier à l’action. Mais elle mène également Heath à la réaction.
Et la main du leader vient entraver avec force le poignet de Gautier qui passe devant ses yeux, tandis que son poing, si il n’avait pas été dévié par Heath, se serait abattu avec force dans le visage d’Aless. Poignet en main, Heath le lève, le maîtrise, l’immobilise, plongeant un regard troublé dans celui de Gautier.
Et ce qu’il y voit alors le fait frissonner.
Après quelques secondes, il cille, le lâche.
Ni blanc, ni noir. Eternel Gris. Et la colère monte. Parce-que la haine, cette chose pourrie qui gangrène toute cette école les a touché, eux. Le touche, lui, l’empoisonne, le pourrit. Mais Heath n’est pas Jim. Il n’est pas la lumière qui doit guider Gautier. Alors, quand il le lâche, il leur adresse à tout deux le même regard noir. La même colère, la même déception dans ses yeux. Parce-que ses alliés se retournent les uns contre les autres. Chaos.
Et il voudrait dire à Gautier ces choses. Il voudrait lui dire de ne pas craquer. Qu’il n’est pas comme ça, qu’il est bon, qu’il ne doit pas se laisser sombrer. Mais ce n’est pas le rôle du Renard. Alors il reste silencieux, et considère Gautier d’un regard indéchiffrable. Après quoi, il le quitte des yeux, hochant la tête, jetant sur Aless une oeillade mauvaise. Et il bouge de là, un rictus mauvais aux lèvres.
- ...
Blasé. Déçu. Fatigué. Neutre.
Et il les lâche, éternel gris solitaire, s’éloigne de quelques pas pour choper une nouvelle bière sur le comptoir, se laissant tomber sur un tabouret à quelques mètres d’eux, le regard sombre rivé sur ses chaussures.
[HRP: Libre à vous de le rejoindre ou de continuer le topic sans lui, c'est comme vous voulez ! ♥ ]
InvitéInvité
Sujet: Re: Fuck it all. Dim 25 Mai 2014 - 23:26
Une main vient aggripper mon bras pour me stopper en plein mouvement, action rapide qui étire mon visage en une expression de surprise l’espace d’une seconde - et l’instant d’après, le même regard froid se braque sur le nouvel arrivant, pur réflexe défensif de ma part. Heath. Toute la haine se volatilisa d’un coup, bien plus soucieux de mon visage en face du chef plutôt que d’une ridicule revanche à l’égard d’Alessandra. Mon expression redevient la même qu’à l’accoutumée, la bête noire rentre dans son trou. La surprise a balayé toute ma colère, le regard vide de Heath m’a arraché à cette rage. Sa déception m’a renvoyé dans ma propre humanité, poussé dans une profonde culpabilité. J’ai déçu mon chef, et ça, c’est peut-être quelque chose que j’aurai voulu éviter à n’importe quel prix. Parce que Entropy était mon refuge.
Regrets. Peut-être m’écartera-t-il des missions après ça ? Cette simple idée me tord l’estomac, me pousse à nouveau dans un profond doute. J’ai repris pied mais c’est déjà trop tard - j’ai lu dans son regard ce même sentiment que j’ai vu dans celui des autres. Un instant a été suffisant pour qu’il entrevoit la bête et c’est sûrement quelque chose qui va bouleverser notre relation comme pour tous. Je porte mes mains à mon visage, marmonne quelques insultes à mon égard, maudis ma propre faiblesse. J’ai encore merdé, je le sais. Je soupire, reprends contenance, observe Heath assis au bar à quelques mètres de là.
Tout n’est pas foutu. Heath peut lire dans les pensées, il était sûrement bien conscient de tout ça depuis un moment. Il a intercepté mes pensées mauvaises à l’égard de Drew, évidemment qu’il savait. Heath sait toujours tout, en plus. Il n’a rien dit mais il pense sûrement beaucoup de choses - il ne doit sûrement pas être d’humeur à parler. Je l’observe quelques secondes puis le suis, n’accordant même pas un regard à Alessandra. Qu’elle aille boire son verre toute seule, je n’ai pas envie de coltiner cette nana une seconde de plus. J’ai repris mon calme et je ne risque pas de m’énerver - sauf peut-être si elle égorge quelqu’un sous mes yeux.
Je rejoins Heath, gêné, m’asseyant à côté de lui - surpris de ne pas voir Joach près de lui. Cette pensée le fait peut-être sourire - celle-ci encore plus d’ailleurs, mais je n’en ai pas l’impression. Je réfléchis à quoi dire, me contentant de regarder devant moi sans avoir d’idée. Je lui jette un regard, lui semble absorbé par l’esthétisme de ses nouvelles chaussures. En tout cas, un jour j’arriverai à me coiffer comme lui, parce que c’est quand même super stylé. Bon, peut-être que ça ne m’irait pas autant que lui mais c’est quelque chose à tenter - peut-être qu’on m’arrêtera à sa place en tant que chef d’Entropy si jamais les choses tournaient mal. Ce serait la moindre des choses.
« J’suis désolé. »
Y’a pas de place pour la fierté, parce que les choses sont différentes. Heath n’était que le leader, c’est pour ça que je n’imaginais pas que le décevoir pouvait faire si mal. Je regrette, bien sûr, je regrette à chaque fois - et cette fois c’est pire. Joach n’est pas là parce que Heath a dû courir pour venir et c’est peut-être une grande désillusion. Lui qui nous avait laissé Entropy le temps de régler ses affaires personnelles ne refera sûrement plus cette erreur - et cette culpabilité me hantera. Je soupire, observant moi aussi mes vieilles baskets presque trop petites. Sérieusement, comment on en est arrivés là ? À se battre entre membres ? Sûrement qu’il nous est indispensables, qu’il est le seul à avoir la carrure du leader et que s’absenter trop longtemps a fini par réveiller les quelques tensions. Mais putain Heath, si tu entends ça, prends quand même ton temps… même si ça va être dur après avoir vu un truc pareil.
« Tu sais, en fait... ça vient de mon don. Je voulais vraiment pas créer d’emmerdes, j’avais même commencé à m’entraîner pour que ça aille mieux mais... cette fille, j'peux pas l’encadrer. »
Et pourtant va bien falloir parce qu’elle a l’air décidée à pourrir ma soirée. Mais je n’ai pas l’intention de lui accorder l’attention dont elle a besoin - troller les trolls est ce que j’ai toujours fait avant de jouer les héros pour venger Jim. Tu parles oui, ça avait finit par me mener là où j’en étais. Cette arrogance qui m’avait poussé à avoir Anshu et qui m’avait ensuite poussé à venir à la fête alors que je venais à peine de prendre conscience de mon don. Sérieusement, il va falloir commencer à bosser la maîtrise du pouvoir.
Vite, avant de tout perdre.
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Fuck it all.
Fuck it all.
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum