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 -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ]

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MessageSujet: -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ]   -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ] 1400359500-clockMer 28 Mai 2014 - 20:57


Moa ossi je veu un cupcake !



Aujourd'hui, Kéane a l'air encore plus pitoyable que d'habitude... Mais impossible de savoir pourquoi. Pourtant, cela faisait déjà bien une bonne demi-heure que Gretel observait ses allers-retours au loin sans arriver à mettre le doigt sur ce qui le rendait particulièrement minable en ce matin ensoleillé de printemps.

Et aujourd'hui, Tchaïkovski avait décidé de faire un petit effort et de profiter du soleil pour finir un bête devoir de physique, mais depuis que Kéane était arrivé avec ses cheveux roux, elle n'arrivait plus à se concentrer correctement. Toutes les deux secondes, il disparaissait et réapparaissait derrière le buisson. C'était vraiment perturbant. S'était-il perdu ? Dans la cours ? Pffhfhfh, ça ne l'étonnait même pas. Ce mec est tellement un paumé... Normal en même temps, il est roux.

Dès la seconde où leurs prunelles étaient rentrées en contact, Gretel a eu comme l'illumination de sa vie : " Lui, c'est un crétin ". Sans même s'être parlé, hormis par intermittence (ce qui l'accablait car elle devait subir à chaque fois la vue de son lézard obèse), elle déduisit qu'ils n'étaient pas faits pour s'entendre. La liste des raisons pas du tout justifiées pour lesquelles elle lui voue une telle méprise est longue et surtout, pas très fondée. Premièrement, il était roux, il parlait fort, il fait des blagues nulles et incompréhensibles et le pire de la pire des raisons, c'est qu'il se trouve en D ! Enfin, le côté positif, c'est que ça lui évite de devoir passer des cours en sa compagnie.

Bwef, jusqu'ici, ils ne se connaissent, et c'était très bien comme ça.

Décidée à se concentrer une bonne fois pour toute sur son graphique, Gretel plante ses écouteurs dans les oreilles afin de s'isoler un peu du monde et éviter la tentation de relever les yeux. Mais bon voilà... Ce n'est pas super efficace comme méthode... Voir carrément pire. La seconde qui suivit, elle avait déjà les yeux à nouveau rivés sur le rouquin là-bas. Qu'est-ce qu'il magouillait dans son coin nom d'un p'tit bonhomme ? Gretel n'est normalement pas de nature à se mêler de ce qui ne la regarde pas, mais là, vraiment, c'était bien trop suspect.

Elle se lève de son banc et range grossièrement ses feuilles volantes au fond de son sac avant de se diriger vers M'sieur Austen. Le mystère se délie lorsqu'elle découvre  enfin le plateau de muffins, gisant entre ses mains, décorés de toutes sortes de couleur plus radioactives les unes que les autres, accompagnées d'un petit panneau : " 8€ le délissieut muffin ". Mais pliz ? C'est Kéane qui s'est chargé de l'écriteau c'est ça ? Elle en parierait sa main à couper.

Maintenant que l'enquête avait été résolue, elle pouvait dorénavant se concentrer pleinement sur ses devoirs, seulement, l'occasion était trop belle. Elle ne se représentera certainement pas deux fois. Ce serait vraiment trop con de rater ça quoi.

Les mains dans les poches, la jeune fille s'avance lentement vers le ginger. Son visage reste de marbre, mais intérieurement, qu'est-ce qu'elle jubile.

- Salut Austen. Lança-t-elle sans intonation.

Elle se posta devant le garçon et examina les muffins un par un avant de relever son visage vers celui de Kéane.

- Ça a l'air vraiment trop drôle de vendre des muffins de toutes les couleurs. J'aurais trop aimé être à ta place.

C'est dans ce genre de moment-là qu'elle aurait aimé pouvoir rire, mais cela faisait longtemps que son cerveau avait déjà complètement oublié comment ça fonctionnait, m'enfin, ça ne l'empêchait pas de ricaner derrière sous son air de robot-sans-âme.

Elle était bien consciente que ce qu'elle venait de sortir était le genre de vanne un peu nulle qui offrait le champ à toutes les perches possibles du monde. Genre "Vazi j'ten pri ! Pren ma plasse pétasse". Mais elle savait aussi pertinemment  qu'elle était dans son droit à 100% et que ce n'était pas elle qui s'était engagée dans ce club de cuisine, et donc par conséquent, il ne pouvait pas l'atteindre de là où il se trouvait, c'est-à-dire, derrière son plateau de pâtisseries. Pwihihi pauvre petit bout de Kéké, il est tellement fucked up maintenant. A la merci de la majestueuse  grandeur A.

Et pour bien enfoncer le clou, elle resta plantée là, devant lui, jor : " Je regarde tes muffins, mais je ne vais en acheter aucun parce que c'est toi qui les vends " huehuehuehue.



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MessageSujet: Re: -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ]   -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ] 1400359500-clockSam 31 Mai 2014 - 15:54
Mai – Cycle 1
-50% sur les space-muffins

La cuisine c’est la vie. Depuis que je me suis découvert cette passion, il est impossible que passe ne serait-ce qu’un jour sans que je cuisine quelque chose. N’importe quoi. Tant que j’agite des spatules, que je coupe quelque chose, mélange avec un fouet… Pour le petit déjeuner généralement. Genre la pâte des gaufres ou des pancakes. Oh putain, des pancakes. Il m’en faut, vite, demain matin. Mais voilà, le fait est qu’on m’a foutu comme coloc’ le mec le plus serviable et altruiste de la terre, j’ai nommé Jim Reed. Il s’est posé une toque invisible au sommet du crâne et a décidé de nous nourrir, Hercule et moi, quotidiennement. Du coup, j’ai rien à faire et je m’sens creux. Pour combler ce manque besoin, je suis inscris au club de cuisine. Là-bas, toute ma créativité s’envole dans un mélange de saveur. Je me laisse aller et je travail mes plats pendant des heures. …Puis je me casse. ‘Faut pas déconner, comme si j’avais le courage de manger mes propres chefs d’œuvre. Je préfère quand ce sont les autres qui consomment. Ça me repait même davantage. Je cuisine pour cuisiner, pas pour me nourrir. Et voir que mes repas sont appréciés, c’est presque aussi jouissif qu’une explosion de goût sur mes papilles.

Sauf qu’aujourd’hui, cuisiner, ça m’a bien cassé les couilles. Le club de cuisine je l’aime, mais sans les contraintes et devoirs agaçants. J’m’explique. Il a fallut que Soñera soit une C exemplaire et organise une récolte de fonds pour sauver les loutres d’Angleterre. En temps normal, j’aurais lâché un « Idée de merde, I’m out » avec un sourire très hypocrite. Mais Soñera c’est la présidente du club. Et on ne conteste pas la présidente du club. Quand bien même celle-ci est une naine sur laquelle on pourrait s’asseoir afin d’étouffer toute forme de manifestation de projets un peu trop excentriques. Je me suis abstenu ; j’ai fait le sourire hypocrite, mais j’ai fermé ma gueule. J’ai juste soupiré. Très fort. Ou grogné, j’sais plus. Réaction totalement vaine, puisque la semaine d’après, me voilà enrôlé de force à cette initiative avec laquelle je n’ai strictement rien en commun. Rien à foutre des loutres. D’Angleterre en plus, quelle connerie.

A mes protestations s’opposa l’enthousiasme quasi-total du reste du club. Ils braillaient gaiment que l’idée était excellente et surtout ludique. Et moi j’étais genre le rabat-joie de service, le vieux croûton grincheux qui pète les châteaux de sable trop moches des gamins sur la plage. Ben tiens, rester planter dans le pensionnat en secouant ta marchandise sous le nez des élèves, c’est tellement déliiiire’en. Putain les gars. Je vous préviens je porte pas de tablier stupide avec ‘sauvons les phoques’ ou je sais pas quel nom de fuckin’ créature aquatique brodé dessus. J’ai au moins évité ça…

Enfin, toujours est-il que la récolte contribue donc à vendre une pâtisserie de notre choix aux élèves et membres du personnel, à un prix abordable. En comptant les ingrédients –pris de toutes manières au club, pour la majorité–, le temps investi dans la cuisine –4£ au moins, j’ai mieux à foutre sérieux– et enfin de quoi payer ma détermination inégalable –qui vaut bien 4£ supplémentaires–, j’en suis arrivé au prix fort raisonnable de 8£. En effet, Soñera n’est pas informée du coût de mes délicieux muffins, mais l’est-elle de ce qu’ils contiennent ? Ca aussi, c’est une valeur non négligeable.

‘Fallait bien trouver un moyen de rendre les choses plus intéressante, ma journée aurait été à chier sinon. Plus tôt dans la matinée, je suis allé voir Tonton, qui ronflait harmonieusement dans son plumard, pour qu’il me fournisse 50g de sa meilleure cam’ (j’ai pas trouvé Erny). J’ai ajouté cet ingrédient insolite dans ma préparation. Et mes pâtisseries pour ce projet des plus bisounours sont donc ma spécialité : les space-muffins. Mais vu le prix de ces bijoux, je pense que je me les enfilerais avec Hercule anyway. C’est tout bénèf’, sauf que j’suis quand même obligé de feindre le mignon petit vendeur qui veut sauver chéplukoi. Histoire de pas me faire virer du club en gros.

En dépliant une petite table de camping dans la cours, je sens les regards se visser sur moi. C’est franchement gênant. J’aime qu’on me regarde quand je fais quelque chose de triomphant, mais vendre des pâtisseries arc-en-ciel, ça fait davantage penser à un soutient de la gay-pride et à Primsver, y’a plus besoin de ce genre d’intervention depuis longtemps… Je dépose un premier plateau sur la surface en plastique et retourne au club chercher la seconde fournée ainsi qu’un petit écriteau où je dois écrire le montant d’un muffin. Quelques allés-retours après, je m’assois sur une chaise dépliante, contre mon stand, qui n’ressemble à rien, ce dit en passant. Soupir. J’en ai déjà ma claque. En plus il fait beau et on m’a interdit de fumer pour ne pas repousser les plus jeunes. D’un geste nonchalant, j’attrape le piquet du prix. Quelqu’un a déjà écrit dessus et j’y lis difficilement « …. £ les délissieut …. ». …C’est une blague ? C’est quoi cette merde. C’est qui le consanguin qu’y’a écrit ça ? S’il les a fait à la chaîne le club va largement perde en crédibilité. Venai cuiziné, on es tous dé ilétrés. Je remplis les pointillés et renonce à corriger l’abomination, par pure flemme, avant de m’installer le plus confortablement possible sur mon siège. Que personne ne prenne de photo ou je lui matraque sa gueule de blaireau.

Mais comme si j’étais pas suffisamment achevé par cette corvée, le destin me fit cadeau d’un nouveau fardeau. Bras croisés et loin d’être avenant, j’aperçois malgré tout une suicidaire qui approche lentement, mains dans les poches. Ou est-ce moi qui vais me suicider et elle, le coup de feu fatale ? Car lorsque je plisse des yeux pour identifier la créature aux cheveux bleus, je reconnais immédiatement Gretel. « Oh putain… » Ca sort tout seul. Je me redresse sur mon siège en m’étirant gracieusement alors que mes sourcils se fronce déjà d’exaspération.

Cette pétasse n’avait d’autre but dans la vie que de m’emmerder. Dès la seconde où nos regards se sont croisés, elle m’a détesté. D’un coup, pouf. J’étais comme un pet foireux dans son trin-trin quotidien ; si inattendu et frustrant, en plus d’être carrément gênant. Elle s’est trouvé des excuses ridicules pour m’accabler de mille et un tords. Et sa favorite était ma couleur de cheveux. Tchaïkovski fait partie de ses personnes complètement allumées qui entretiennent une haine viscérale et infondée pour les roux. La couleur automnale de mes cheveux justifie, à ses yeux, que je suis un abruti, un mec paumé et un attardé moteur en plus d’être insupportable ; mais ce dernier point, c’est surtout parce que toute son animosité, je la lui rends bien. Si je la révulse, elle, me tape sur le système. Mais parfois son manque de répartit et sa face de « scuz g zéro umour g pa kompri ke cété pr rir » me font bien marrer. Il n’empêche que la plupart du temps, je n’ai qu’une envie, c’est de me servir de sa tignasse passée sous Tchernobyl pour l’étrangler.

- Salut Austen.

Elle est là, toujours avec ce cruel manque d’expression sur son visage, une sorte de flegme que je ne m’explique pas. La radioactivité de ses cheveux a finalement atteint son cortex cérébral, la rendant insensible et dépourvue d’émotion. Ca doit être ça. Toute sa personne dégage un sentiment d’impassibilité qui rendrait presque mal à l’aise un bodyguard.  

- Yo. …Grognasse. Je retiens le dernier mot. Ma voix est posée, mais une tinte de méfiance résonne sur le fond de la note.

Elle observe mes préparations avec un intérêt troublant et qui empeste la fausseté à des kilomètres. Elle se fait violence pour cracher dessus et pourrir complètement ma vente avec son venin, c’est obligé. Lorsque Gretel relève sa tête vers moi, qui fronce légèrement des sourcils, je serais presque capable de voir sur son visage se dessiner un sourire imaginaire.

- Ça a l'air vraiment trop drôle de vendre des muffins de toutes les couleurs. J'aurais trop aimé être à ta place. Elle maîtrise l’ironie, maintenant ? Sale schtroumpf.

- Mh, j’préfère que tu sois devant le stand plutôt que derrière. Large sourire, de ceux en tranche de papaye. Actuellement, je te prends pour une attardée, voilà le message. Bah oui parce que si elle cuisine comme elle se teint les cheveux, v’là le mélange chimique qu’elle pourrait servir, cette aliénée. De-là, j’suis sûr que t’occasionneras pas d’empoisonnement. Bitch.

Pourquoi elle reste plantée là. Est-ce qu’elle réfléchit vraiment à un choix de muffins ? Non. Tchaïkovski veut juste me faire chier, parce qu’elle sait que sa présence me gonfle. J’hausse les sourcils, attestant de mon irritation. Damn, casse-toi vieille peau. Je peux même pas la foutre ailleurs ou être vraiment mauvais avec elle ; Gretel est une potentielle cliente. Sauf qu’elle n’achètera rien. … Quoique. J’eus subitement un éclair de génie –enfin ça y ressemble pour mon niveau– ; le muffin à dominante azur était le plus dosé de toutes mes pâtisseries. Trois bouchée de ce bijou et c’est un ticket pour une heure de très gros délire. C’est du lourd. Que seul un drogué vaillant et expérimenté supporterait dans ses meilleurs aspects. Sans des années de consommation au cul, ce muffin se révèlerait être une bombe de bad trip. J’ai l’impression de réfléchir tout fort quand un sourire mutin illumine soudain mon visage. C’est Gretel que je vais envoyer aux poubelles avec un monstre pareil. Elle s’en remettra jamais la pauvre chérie. Krkrkr. Je la vois déjà se balancer comme une autiste apeurée par terre, en couinant. Elle va redescendre un peu. Elle sera bas, très bas, loin de son trône d’arrogance. J’en profiterais pour prendre une vidéo, histoire de l’avoir a ma merci. Jubilant déjà de mon plan machiavélique et infaillible, je pris une serviette en papier et saisi le muffin du Mal.

- Tant que t’es là Tchaïkovski, tu veux pas te rendre utile et participer à la collecte ? Avec un de ces muffins tu sauverais le dixième des bêtes qui ont péri dans la production de tes teintures, ou qui ont dû les tester. Je lui tends lentement le muffin, comme si je marchandais avec un animal farouche. C’est fait maison, rien de plus saint et naturel. Au contraire de tes cheveux… Sans compter que vu la qualité, c’est presque au rabais.

Prends-le prends-le prends-le prends-le prends-le. Il faut que je trouve de meilleurs arguments. Gretel me déteste, elle ne voudra rien qui vienne de moi et encore moins si elle doit donner quelque chose en échange.

- …Mais tu sais quoi ? Comme t’es la première à te présenter, je te fais un prix. Tu en veux pour combien ? Je suis roux, je suis un renard, je suis rusé. ROUZÉ. Hrm. Sachant que « gratuit » n’est pas un prix. Je lui fais un sourire en accord total avec l’animal qui me défini le mieux : doucement en coin, dévoilant mes canines de prédateur. Tu le regretteras pas, juré.
code by bat'phanie
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MessageSujet: Re: -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ]   -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ] 1400359500-clockMar 3 Juin 2014 - 18:45


Ca c'était dla baune



- Mh, j’préfère que tu sois devant le stand plutôt que derrière.

Hmh ? Gretel le fixe sans rien dire, sans même réagir. Au fond, elle  pas comprit, et si elle a l'air bugguée, c'est parce qu'elle cherche la logique de la vanne. Elle est pourtant bien devant le stand, et non pas derrière, de quoi est-ce qu'il ose se plaindre encore le roux là ?

- De-là, j’suis sûr que t’occasionneras pas d’empoisonnement.

Ah d'accooord... C'est simplement que la phrase n'était pas finie. Tu te trouves drôle, Austang l'étang  ? Elle a beau chercher, elle ne trouve à rien à rétorquer, comme d'hab on va dire, mais Gretel met ça sur le compte de "Han nan mè jvé pa mrabaicer à son nivau koi".

Si elle était s'était plantée devant son stand, c'était dans l'unique but de pouvoir l'oppresser, et pas pour acheter ses conneries. En plus, il est capable d'en tirer plus de 50% de bénéfice en cachette... Mais Kéane choppe le muffin bleu entre une serviette et ses doigts de roux pour le flanquer sous le nez de Gretel. Erk ! Éloigne ça c'est contaminé. Il OSE lui demander, à Tchaïkovski plz, de participer à la collecte ?! Et pire, c'est le ROUX qui OSE critiquer sa teinture ? Pour simple réponse, la Russe jette un regard plein de jugements sur la crinière orange du garçon. Elle n'a pas le temps de trouver un truc à dire qu'il commence à l'agresser comme quoi c'est saint et naturel. Encore une fois, Gretel plante un regard plein de jugements sur le muffin bleu qu'il est entrain de lui tendre.

Saint et naturel ?

Mon cul oui.

C'est encore plus suspect que les vidéos fakes de Youtube dont le titre est caps locké NO FAKE.

Plus le muffin s'approche, plus elle recule, elle se sent grave menacée. Déjà la tronche du muffin en soi est trop suspecte.

- …Mais tu sais quoi ? Comme t’es la première à te présenter, je te fais un prix. Tu en veux pour combien ?

Ah ? Ça, c'est intéressant.

Elle refait un pas en avant, son regard passe du muffin à Kéane. Il peut avoir autant de raisons valables pour proposer un rabais que d'arrières pensées malsaines derrière la tête... Soit ses muffins sont dégueux et il est tellement désespéré qu'il veut s'en débarrasser à n'importe qui et à n'importe quel prix, soit....

- Sachant que « gratuit » n’est pas un prix.

Putin.

T'es nul en argument commercial Kéan.

- Tu le regretteras pas, juré.

Gretel hausse un sourcil. S'il n'avait pas été roux, elle se serait sûrement laissée prendre, mes ses gênes font qu'elle remet en doute chaque parole de roux. Ça doit être un espèce de trauma qui a dû se produire chez ses ancêtres.

- Hmm.. Chépa trop...

Elle se tâte, vraiment, d'autant plus qu'elle n'a pas spécialement faim pour le moment la p'tite...

- Juste une réduction c'est un peu léger non ?

La thune, c'est pas ce qui lui manque, avec toutes les bourses que Prismver lui a accordé, on pourrait presque dire qu'elle roule sur l'or. Claquer 8€ pour "le délissieut muffin" c'était encore le plus facile.

- Mais bon, tu as dû y mettre du cœur alors je veux bien te faire cette faveur. Je veux bien te le prendre à 3,60£.

Et pour bien saouler jusqu'au bout, elle lui flanque un billet de 5£ sur la table 5£, juste trop pour rendre 0,50 et pas assez pour en filer 0,30. Quelle tristesse que les pièces de 40 n'existent pas... Sans lui laisser le temps d'en placer une, elle embarque le muffin azur qu'il lui tendait si gentiment. De toute façon, c'est elle la cliente, et c'est elle qui est en A. Il n'a pas droit à donner son avis, c'too.

Elle aurait pu manger le muffin bien devant Kéane en restant impassible et lui foutre la raj parce qu'il n'aurait aucun moyen de savoir ce qu'elle en pense, mais Dieu sait ce qu'il a pu y foutre comme cochonnerie ou autre merde jor laxatif dedans... Et puis, elle savait bien que si elle rentrait dans le pensionnat pour le manger, ça ficherait encore plus la raj à Kéan de ne pas avoir d'aperçu direct sur sa réaction vu qu'il ne peut pas lâcher son stand hihi.  C'est donc le muffin au bout d'une main et la monnaie dans l'autre qu'elle se dirige vers l'établissement pour y dévorer la pâtisserie en paix. Pâtisserie qui fut engloutie plus rapidement qu'elle ne l'aurait imaginé. A croire qu'il n'était pas si mauvais que ça en cuisine le rouquin... Mais bon, rien que parce que c'est Kéane qui l'a fait, Gretel s'auto-convint que c'est trop sucré par-ci par-là, jusqu'à ce que ce goût étrange n'envahisse sa glotte et traverse son œsophage comme si la lumière s'était matérialisée en coton. En fait, le monde lui-même semblait s'être transformé en coton, si bien que la petite aurait pu se laisser tomber en arrière en pensant atterrir dans de la mousse. Elle  s'essuie la bouche du bout de son majeur et comprend rapidement qu'elle était entrain de faire un trip au LSD. Non, ce n'était pas du LSD, ça avait l'air plus naturel que ça. D'un coup, elle a l'impression d'avoir un avenir et qu'importe l'endroit où se posent ses yeux, elle y voit un signe. Une flèche vers le haut ? C'est sa vie qui s'améliore. Une bouteille d'eau ? Sa vie qui se remplit. Un sac à dos ? Sa vie qui s'annonce être un beau voyage. Bref, Gretel partait en live, mais pas suffisamment, car elle était consciente qu'elle était encore sur Terre et complètement droguée.
Ce @pâmùep$ù^ de Kéan, pourquoi c'était si prévisible ?

Les effets ne durent pas longtemps, après cinq minutes, elle retombe déjà, et ça, c'est vraiment pas cool.


- Salut Austen.

Mains en poches, Gretel revient à la charge, lentement et toujours sans expression, elle s'avance vers Kéane. Tourne autour de son stand, observe un muffin, puis un autre. Est-ce qu'ils sont tous dosés comme celui qu'il lui a refilé ? Est-ce qu'il l'avait fait exprès seulement ? Non parce que s'il voulait qu'elle bade, c'était foireux comme plan.

- C'était un peu léger comme dosage...

Elle lève les yeux et plante son regard dans celui de Kéan pour bien faire durer le suspens.

- Le sucre.

Elle insiste lourdement le regard pour bien faire la p'tite chieuse qui se la joue genre "Ah parce que t'y avais mit de la drogue honk honk honk ? Ben dis donc Austang... C'était léger" mais bon, soit, elle n'est pas revenue pour causer proportion pâtissière, mais bien de ce qui ne devait normalement pas être compris dans la recette à la base...

Sans pour autant lâcher le regard d'Austen des yeux, Gretel continue de rôder. Par fierté, elle ne veut pas lancer le sujet elle-même (mais bon sang ce que ça lui bouffe les lèvres quand même), elle cherche plutôt à faire craquer Kéane. Il va bien finir par lâcher le morceau quand même ?


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MessageSujet: Re: -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ]   -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ] 1400359500-clockMar 8 Juil 2014 - 21:09
Mai – Cycle 1
-50% sur les space-muffins

Avec ce sourire aux lèvres, il n’avait rien de rassurant. Pire, ça puait le coup fourré. Les mensonges de toute façon, ça n’a jamais été son fort. Spontané et vif, Kéane est simplement incapable de tenir un faux discours plus de cinq minutes. Si Gretel ne réagissait pas et résistait trop longtemps, le jeune homme allait finir par se trahir avec une phrase incohérente, sinon un argument vaseux et exagéré.

- Hum.. Chépa trop…

Un éclair d’espoir illumina le regard céladon du vendeur à deux balles. Elle avait l’air de réellement hésiter. ‘Fallait qu’il soit plus crédible. Il haussa légèrement les sourcils, essayant d’opter pour un sourire plus innocent et candide. « Viv lé sukreri, menge avék mwa ♥ »

- L’offre est quand même intéressante, pour des bijoux pareils. Bah un peu, ouais.

- Juste une réduction c’est un peu léger, non ?

Tu veux peut-être un paquet cadeau avec ton blaze imprimé dessus, mmmh ? Cette simple réplique avait suffit à lui ôter l’envie de marchander gentiment. La situation était déjà assez délicate et compliqué ; c’était comme essayer de refiler du tabasco à un chat. Au début il renifle, curieux, avant de se casser vite fait bien fait quand finalement il sent que c’est un mauvais bail. Sans se cacher, Kéane lève les yeux aux ciels, prêt à argumenter de nouveau en commençant par le toupet de la A, mais elle reprit soudainement la parole.

- Mais bon, tu as dû y mettre du cœur alors je veux bien te faire cette faveur. Je veux bien te le prendre à 3,60£.

…Seriously. Le roux poussa un lourd soupire en se rasseyant avec lassitude au fond de sa chaise dépliante. Une nouvelle fois, Gretel tournait les choses à son avantage, usant encore et encore de techniques plus chiantes que les précédentes. Un si long doute pour donner une réponse encore loin de la simplicité. En fouillant dans sa poche il trouva de quoi lui faire la monnaie, en la laissant gagnante puisqu’il ne pouvait pas lui rendre moins et seulement plus.

- Bonne dégustation, surtout…, marmonna-t-il entre deux grincements de dents rageurs.

Elle s’en alla ainsi, sans plus de manières et lui la suivit du regard jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans l’enceinte de l’école. Fuuuck. Elle avait joué ça finement, cette peste. Bien cachée, à l’abri du rire moqueur de Kéane qui ne pourrait donc pas admirait le spectacle. Il grogna en croquant hargneusement dans un de ses muffins –un sur cinquante, il s’en foutait royalement qu’on le lui ait interdit. Incapable d’assister à l’ingestion de son œuvre, Kéane s’imaginait la scène sous tous les angles envisageables. Peut-être l’avait-elle jeté, finalement, ayant trop de doute sur les talents culinaires du garçon. Non impossible, elle y aurait laissé aussi son argent à la poubelle.

Parmi tout les scénarios qu’il s’inventait, son favoris était celui où Gretel subissait méchamment les effets du cannabis. L’air béat, un rire niais la suivant dans sa déambulation inutile et perdue. Peut-être qu’avec un peu de chance, Nemesis tomberait sur elle et le muffin suspect dans ses mains, pour la coffrer en retenue… A cette perspective, le rouquin se tortilla sur sa chaise pour jeter un œil aux alentours ; il faut dire qu’elle n’était pas encore assez abrutie pour oublier QUI lui avait vendu un space-muffin, justement. Il se serait retrouvé mêlé à sa punition et il avait déjà trop d’heures de colles de prévues pour avoir un seul samedi de libre jusqu’à la fin du mois. Mais fort heureusement, il n’aperçu pas l’ombre grizzliesque du redoutable surveillant. Un sourire rassuré sur les lèvres, il finit sa pâtisserie en espérant voir Gretel ramper jusqu’à lui en agonisant, dans un état ridicule.

Hahaha. C’aurait été trop simple. Savait-il seulement que la A était une droguée invétérée comme on en fait plus ? Du genre shootée naturellement et presque insensible aux fortes doses ? Non, bien sûr. Dans ce cas, il aurait concentré la totalité de sa came dans un seul muffin, pour pouvoir espérer un minimum de réussite.

C’était affligeant. L’expression sur son visage était de celles qu’on ne voit qu’une fois par siècle, témoignant d’un réellement sentiment de surprise et de stupéfaction, en signe d’une incompréhension plus que totale. Kéane était sur le cul, purement et simplement. Lorsque le schtroumpf revint au bout d’un quart d’heure avec, toujours, cette démarche nonchalante et son absence de vie sur ses traits pâles, il remit en cause toutes les théories de l’effet de la drogue sur les cellules, qu’on essayait de lui inculquer depuis le collège. Se tenait devant son stand la preuve indiscutable qu’en réalité, les mecs ; LA DROGUE CA FAIT QUE DALLE. Bah. Elle avait l’air aussi normal que d’habitude, du moins.

- Salut Austen.

Il ne répondit rien, trop prit dans sa contemplation de cet être machiavélique et ressuscité de la défonce.

La petite tournait autour du stand à la façon d’un prédateur qui guette sa proie. Elle observait minutieusement tout ce qui attendait d’être acheté et mangé, dans un silence douteux et gênant. L’effet araignée : elle est là, on la voit mais on ne bouge pas parce que jusqu’ici, elle est assez éloignée et encore inoffensive. Alors on observe, attentif à la moindre approche offensive. Gretel, cette araignée. Surtout qu’elle en a une, d’araignée justement. Eh. Tel maître, tel bête. Kéane a bien ramené son chat, Tequila ; espiègle et rousse. Enfin, c’est une autre histoire.

- … Si tu reviens, je suppose que ça t’as plût ?, lâcha-t-il enfin.

Il essayait d’adopter un air détendu, de feindre le désintérêt et surtout de cacher sa surprise. Vu le dosage, elle n’avait pas pu ne rien sentir, sauf si, comme il l’avait supposé, elle ait jeté le cupcake. Mais alors, pourquoi reviendrait-elle ? Forcément, Gretel l’avait consommé. Et visiblement, si effet il y avait eu, ceci s’était bien vite dissipés sur son métabolisme. Le roux en était tellement choqué qu’il se demanda s’il ne s’était pas trompé de muffin, du coup…

- C'était un peu léger comme dosage...

MAIS NOOOOOOOOOOON ? A cet instant précis, Kéane ne faiblit pas d’apparence ; mais son cœur fit un bond. Il savait pertinemment qu’elle savait et il hésitait à croire qu’elle savait que lui savait qu’elle savait. Eh oui. Elle l’avait donc bien mangé, elle en était toujours vivante et bien portante, mais surtout, elle l’avait complètement grillé. La défaite était douloureuse, et tandis que Gretel laissait en suspend sa phrase, Kéane, qui la croyait finie, eut un sourire sincère et amusé en lui répondant :

- T’es sérieuse. Comment ça s’fait que t’ais pas… Elle le coupa.
- Le sucre.

Mais. Quel. TEUBÉ. Trop pressé c’t’enfant, putain. Il s’est vendu, rien qu’avec cette phrase il avouait, il avouait tout ! Son sourire descendit progressivement alors qu’un combat de regard se joua avec la A. La bouche entre-ouverte, il avait cet air d’enfant qui comprend très lentement qu’il s’est fait avoir. Quand se fut finalement imprimé dans son cerveau, Kéane pinça ses lèvres de regret d’avoir parlé trop vite. Il se racla la gorge et se pencha en avant sur sa chaise, adoptant une attitude d’homme d’affaire. C’était un peu tard pour se rattraper, d’autant plus que son virement de comportement n’ont pas dû échapper à la slave.

- … Oui. Et. Justement !, reprit-il. Comment ça s’fait que t’es pas au régime, mmmh ? Nul. Non parce, que l’été arrive, et j’pensais t’aider en te filant le muffin le moins calorique, tu vois. Pour que ton gros cul trouve une place dans un bikini. Putain, l’échec.

Le sarcasme et l’ironie faisaient parti intégrante de Kéane. Rare étaient les fois où il ne sortait pas une phrase sans qu’elle ne soit tintée d’un brin de dérision ou d’une légère moquerie. Pour le coup, c’était plutôt joli. L’art de la raillerie c’est qu’elle est plus belle lorsqu’elle est faite à l’improviste. Et, à ce moment-là, c’était une superbe performance. Mais pas assez sans doute pour rattraper son erreur d’il y a quelques minutes. Il était évident que tout les deux s’étaient compris, quand bien même le rouquin aurait préféré ne pas l’avouer. Cependant, il aurait parut plus ridicule de continuer sur l’ignorance. Kéane poussa alors un soupire vaincu, mais retrouva très vite son sourire malicieux.

- Plus sérieusement. Comment une faible dans ton genre supporte ce type d’ingrédient ? Il arqua un sourcil et fit la grimace. Regarde-toi, t’es toute keus !

Ecœuré par cette contradiction, il retomba contre le dossier de sa chaise, gardant un instant une main en l’air et désignant le corps de Gretel qu’il trouvait on n’peut plus chétif. D’accord, la dose de drogue ne l’aurait lui-même pas cloué au sol. Elle l’aurait bien fait délirer, quand même. Mais il était un habitué, depuis ses quatorze ans… Et admettre que Gretel soit plus résistante que lui, ça le consternait.

- Sans déconner… Tu l’as mangé en entier ou t’as capté direct’ à la première bouchée ?

Ca l’aurait bien fait chier qu’elle s’en soit débarrassée. Parce que, qu’on se le dise, c’était de la très, très, très, très bonne qualité. Presque la meilleure qu’on puisse trouver sur cette Île. Tonton était LE bon plan mais Ernest détenait sans aucun doute la meilleure came. Kéane espérait qu’elle ait sut apprécier ce détail, car lui-même reconnaissait à cette sous-catégorie du cannabis, un excellent goût et une lourdeur d’effet intéressante.
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MessageSujet: Re: -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ]   -50% sur les SpaceMuffin UESH [ Kéane O. l'Étang ] 1400359500-clockDim 31 Aoû 2014 - 16:26


Vazi parle.


Kéane était cramé. Cramé le camé. Heh !. Il l'avait compris, elle aussi. Sans un mot pour l'interrompre, Gretel admire attentivement les prouesses spectaculaires du jeune homme pour retomber sur ses pattes. Malheureusement, c'est TROP TARD deh ! Elle se penche sur la table et y pause ses coudes, signe qu'elle empiette déjà sur le terrain ennemi, et lentement, elle hoche la tête avec un regard qui dit clairement « Vas-y, continue ça a l'air trop intérêssant ».

« Comment ça s’fait que t’es pas au régime, mmmh ? J'pensais t’aider en te filant le muffin le moins calorique, tu vois. Pour que ton gros cul trouve une place dans un bikini. »

Elle hausse un sourcil. Trop incrédule.
C'aurait été n'importe quelle fille du bahut, la remarque visant son gros cul en question aurait pu être sacrément efficace. Si les mecs n'aiment pas qu'on critique leur lézard, pour les filles, c'est bien leur ligne. Seulement Gretel, c'est un sac d'os, et elle en est bien consciente, tous les matins lorsque sa chemise d'uniforme recouvre ses côtes à peine enrobées de peau. L'argument est donc invalide, efficacité 0. Kéane, tu sers à rien. Ses yeux saphirs le fixent et le lui répètent mentalement « Purée mais comment t'es trop nul. Et comment t'es trop roux en plus quoi. »

Lorsqu'il pousse enfin son soupire de défaite, Gretel se retient de sourire. Il va enfin lâcher le morceau. Elle se redresse au même moment où lui s'enfonce dans son dossier.

« Plus sérieusement. Comment une faible dans ton genre supporte ce type d’ingrédient ? Regarde-toi, t’es toute keus ! »

« Chépa trop... J't'avais dis que c'était un peu léger comme dosage. »

Maintenant qu'il s'était cramé tout seul comme un con, elle pouvait y aller franco. C'était évident que ce n'était pas du sucre ce dont elle parlait une minute plus tôt, mais bien de THE ingrédient-magique-et-malheureusement-non-identifié.

« Sans déconner… Tu l’as mangé en entier ou t’as capté direct’ à la première bouchée ? »

Heh elle s'en souvient plus tellement elle a plané. Mais pour lui faire plaisir, on va lui filer une réponse. Gretel fait semblant de réfléchir une seconde et finalement hausse les épaules avant de se repencher sur la table, les coudes à plat, les bras croisés.

« Si j'avais pas capté direct, je l'aurais pas mangé en entier. » Gretel fait mine de sourire et tente le rictus qui dévoile sa dentition de macro. Deux rangées de dents minuscules, correctement alignées mais pas de quoi s'en vanter. Qu'on se le dise, les sourires de Gretel sont affreux, et celui-là en particulier. Clairement, il dit "Je suis entrain de me foutre de ta gueule".

Bon, l'heure est venue de passer aux choses sérieuses. Sincerement, il y avait quoi de magique dans ce muffin ? C'est quoi son nom ? Son fournisseur ? Mais Kéane est aussi vicieux et roux que son stupide chat, il fallait y aller mollo sinon c'est clair qu'il allait trouver un moyen quelconque de lui filer entre les doigts, l'ingrédian mégik avek oh mon Dieu !

La russe fait le tour du stand, ramasse une grosse dalle éjectée du chemin de pierre par l'averse et s'en sert comme siège pour s'installer à côté de Kéan l'étang. Elle sert les genoux, y cale ses coudes et planque son menton entre ses doigts croisés. La seule façon inratable pour que ce type crache le morceau, c'était de faire en sorte qu'il se vende lui-même. A partir de maintenant, c'est clair, elle va plus jamais le lâcher avant qu'il ne se trahisse.

« C'était généreux de m'en avoir filé à 3,60£ en tout cas. » Pronnonce-t-elle lentement, sans laisser échapper une seule syllabe de travers.

Si c'était un truc de merde (ce qui l'étonnerait tout de même), avec 3,60£, il perdrait plus de bénéfice avec le muffin en lui-même qu'avec l'herbe intégrée dedans. Si Kéane laissait comprendre qu'il n'y avait rien à regretter sur le prix, alors on part sur de l'herbe de qualité moindre, sinon, c'est autre chose. Quelque chose de carrément plus cher, ce qui serait évidemment bien plus probable... Mais genre... Quoi ? La coca ? Mais ça se sniffe ça normalement. Le LSD ? C'est mort, ça lui fait plus rien même avec une dose pour cheval. Du cannabis ? Pour sa tisane à la limite... Et encore...  Sérieusement, c'était quoi ?  De la met ? Il ferait pas ça quand même. Tout le monde sait que c'est juste bon pour les ouvriers de l'orient, histoire qu'ils puissent tenir sans s'effondrer leurs 13h de travail intensif dans des conditions abominables. Dans le doute, Gretel fixe le rouquin. Il en serait capable ? Hésitante, elle conserve tout de même l'hypothèse et la met de côté. Jusqu'ici, c'est ce qu'il reste de plus probable, et avec lui, on sait jamais.

Et si c'était un mélange de tout ? Hmpf. Elle aurait dû garder une bouchée pour essayer de le planter dans un pot. On sait jamais si ça pousse deh.

« Non mais sans blague, ça a dû te coûter cher. Tu comptes en refaire ? Faut bien que je te revauds ça. Tu fais quoi cet aprèm ? »

Technique n°1 :
Innonder la cible d'informations inutiles pour qu'elle s'y noie et en soit déstabilisée.

Technique n°2 :
Connaître son emploi du temps pour mieux le suivre.

D'un mouvement précis, elle sort son cellulaire d'entre ses poches et le flanque entre les mains de Kéane sans même lui avoir laissé le temps de répondre aux questions précédentes dont elle se doute déjà des réponses.

« Tiens, file-moi ton numéro. »

Wai, et on évite de préciser qu'il doit le faire lui-même parce qu'elle ne sait a-bso-lu-ment pas se servir d'un portable téhéhéhé.



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