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 Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA

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MessageSujet: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockSam 5 Juil 2014 - 14:03

Coquelicot et bombe à eau

Elle a ramené ses cheveux en une longue tresse d’or qui lui tombe sur l’épaule. Elle est allée cueillir des fleurs pour l’occasion et les a glissé à l’intérieur. Une jupe droite et un chemisier aux couleurs chatoyantes qui laisse deviner par transparence la dentelle qui couvre sa poitrine. Un trait de crayon pour souligner son regard aux nuances méditerranéennes. Son rire, léger, s’envole alors qu’elle fait un tour sur elle-même sous les cris joyeux de Jim. Ils sont tous deux les rayons d’un même soleil. Un soleil qui avait touché Selwyn sans pour autant parvenir à faire fondre la glace dont son cœur était prisonnier. Un voile nuageux se glisse devant l’Astre brûlant, quelques secondes avant de disparaitre, soufflé par le vent de magie, d’excitation et de trac qui règne dans le palais du Roi Blanc.

Les mains crispées sur son plateau, elle rentre sa tête dans ses épaules – comme les tortues – en sentant ses joues déjà devenir de la même teinte que les coquelicots. Mais Jim fait le pitre, comme à son habitude. Et June apporte les derniers détails en dansant. Un ultime coup de chiffon sur le comptoir où on peut presque voir son reflet. Les lumières s’allument et le rideau s’ouvre. Malgré sa boule au ventre et ses mains tremblantes, June ne peut refreiner son sourire. L’œil vif, pétillant et ses dents un peu trop écartées dévoilées au grand jour, elle rayonne.

Les premiers clients entrent dans des cris émerveillés et déjà les félicitations fusent. Les fleurs dans ses cheveux blonds se mettent alors à scintiller. Parce que ce lieu est imprégné de magie, de bonheur et d’amour. L’irlandaise est heureuse de faire partie intégrante de cette aventure. Honorée que Jim l’ait choisi parmi tant d’autres pour avoir entre ses mains le destin de son bijou, de son trésor, de son royaume. Elle ne le décevra pas.

Ainsi, oubliant ses joues cramoisies et sa voix chevrotante, elle commence à prendre des commandes, inaugurant son carnet et son stylo, armes qu’elle dégainera, un jour, plus vite que son ombre. Elle écrit donc le nom des cocktails – assez farfelus, faut l’avouer – et les distribue au barman en chef. C’est génial. Génialissime. Ce sera notre havre. la convivialité et l’enthousiasme gonflent son cœur de joie. Elle le sent cogner comme un fou dans sa poitrine, porté par la musique qui pulse contre ses tympans. Les rires s’échangent et les discussions commencent gaiement. La blonde se sent pleinement actrice de ce bonheur, distribuant les verres avec d’immenses sourires bien que ses jambes commencent à être douloureuses. Mais qu’importe, assister à ce spectacle lumineux, ça n’a pas de prix. Oubliés les classes, les différences, les embrouilles. Tous rassemblés dans le but de passer un agréable moment. C’est ça, l’esprit du Wonderland. Et June sillonne entre les tables, laissant derrière elle cette odeur suave de rose, de mandarine et de vanille.

La tension commence à retomber, comme une pluie de paillettes d’or. Tandis que les autres discutent et s’occupent des nouveaux arrivants, June s’attèle à faire la vaisselle qui commence à s’entasser. Derrière le bar, elle ne peut s’empêcher d’esquisser quelques pas de danse, un sourire lumineux pendu à ses lèvres. La clochette retentit à nouveau, dévoilant une chevelure rousse ébouriffée. Le nez de June se retrousse alors qu’il s’assoit au comptoir. Kéane, le farceur. Elle se souvient de leur légère altercation dans le jardin alors qu’il venait piller ses plantes. C’est lui qui joue au plus malin en cours de sport. C’est celui aussi qui a fait une entrée remarquée au pensionnat. Ces pauvres nains de jardins… Sa grimace se transforme bien vite en un sourire rieur. Il est peut-être con, mais il a le mérite d’être créatif. Peut-être qu’un jour, elle pourra tester ses talents de cuisinier ; il lui avait promis en pardon pour le ravage qu’il faisait dans ses cultures. Rah, sale tête à claque. Elle lève la tête, à la recherche de quiconque pouvant la remplacer mais il semble tous occupés. Cruel dessein. Reposant le verre sur lequel elle s’est acharnée depuis quelques minutes, elle plante son regard d’azur dans le sien. Puis dégageant une mèche qui lui chatouillait la joue, elle lui demande d’une voix mielleuse :

« - Que puis-je te servir ? » accompagné d’un sourire lumineux.

Petit rayon de printemps.

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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockVen 8 Aoû 2014 - 23:58
Juillet – Cycle 1
Coquelicot et bombe à eau.

Enterré. Il s’était enterré sous sa couverture, blottie contre un coussin et serré à son matelas. Une chaleur monstre avait prit naissance dans ce terrier improvisé, mais n’en dérangeait pas le principal locataire. Proche du réveil pourtant, les éléments extérieurs trouvaient encore quelques difficultés à atteindre sa conscience. La lumière d’un soleil tiède de 16h ? Ses paupières étaient trop lourdes pour pouvoir en filtrer les rayons. Les ronronnements de Tequila, comparables au moteur d’une locomotive ? Il n’entendait que le vide et le silence hurlant de son demi-sommeil, embrumé.

- Mmhn…

Un instant, un râle de douleur le tire un peu plus vers le chemin du réveil ; sa propre voie, cassée par les cris et éclats de rires de la veille, parvient tout de même à émettre quelques grognements plaintifs et las, suivit par un long soupire. Une migraine le surprend. Ou bien est-ce parce que sortir de l’état comateux dans lequel il sommeillait lui rend ses sens endormies trop brutalement ? Inhalant une nouvelle bouffée d’air, Kéane réalise combien il fait chaud sous sa couette et s’en débarrasse aussitôt, découvrant son corps humide de sueur. Peut-être n’aurait-il pas dû se redresser si vite. Une sensation étrange lui prend la gorge et le fait voir trouble. Une légère nausée, malvenue au levé du lit. Il grimace faiblement puis s’allonge à nouveau. Ca tourne. Il sent même son cœur battre violement contre sa poitrine et remuer son estomac, d’une manière qui ne l’encourage guère à se lever, même pour attraper une aspirine. Aaah, les gueules de bois.

Heureusement, le carrelage est froid. Les pieds nus, il était finalement parvenu à quitter ses draps pour prendre de quoi faire taire ou amoindrir seulement ce mal de crâne qui s’amplifiait à chacun de ses pas, tel un écho douloureux. Cul sec, il avait avalé le contenu de son verre aussi vif que les shot de la veille. A la Jim’s. Avec Wendie et d’autres potos rencontrés sur place. Mais plus il cherchait à se souvenir, moins les images étaient claires dans sa tête. La fin de soirée avait prit l’eau, enfin, l’alcool et disparue sous les verres.

***

Pendant qu’il se lavait pour retrouver les idées claires, il avait senti sur son épaule les pattes griffus de Zircon, son lézard. Pas découragé par la douche froide de son maître, le reptile s’était invité sous l’eau en tenant dans sa gueule une invitation plastifiée pour le bar de Jim. Kéane en avait longuement entendu parler lorsque ce premier en avait eu l’idée et aujourd’hui, le projet était abouti et le bar ouvert. Pour l’inaugurer, le patron avait invité ses amis à venir boire un verre. A cette idée, le roux en eut un haut le cœur, encore mal remis de sa soirée la veille ; le goût de l’alcool était encore trop imprégné dans sa trachée comme dans son cerveau, laissant un goût amer dont il préférait oublier la saveur. Cependant, l’amitié était une valeur qu’Austen n’aimait pas bafouer en manquant des évènements importants comme celui auquel il avait été convié. Par affection pour Jimmy, il irait. Dès qu’il termina sa douche, il partit enfiler un jean troué et un t-shirt propre avant de sauter sur sa trottinette en direction de la rue Nord.

***

Tout lentement, dans une nonchalance un peu gauche, Kéane traverse les rues sur son véhicule de fortune, pas bien adapté aux pavés rencontrés ni à la circulation sur les trottoirs. Arrivé devant le bar, il prit le temps d’admirer la façade toute rénovée et fraiche de modernité ; on sentait bien qu’ici s’était installé un soleil, une source d’éclat et de brillance. Au travers des murs déjà, se dégageaient les effluves d’une chaleur doucereuse qui embaume les cœurs d’un voile de joie et de confort. Difficilement, sa contemplation réussi à lui arracher un sourire bancal, fatigué mais content. Il plia sa trottinette et sortit mollement sa carte étudiant, qu’il glissa dans la fente prête à recevoir la puce électronique. Son sourire s’étira lorsqu’il entendit le petit « bip » signifiant le déverrouillage de la porte ; il se sentait comme un agent secret entrant dans son sanctuaire secret, dans le but d’enfiler sa super-tenue secrète super-stylée super-spéciale d’agent secret et… Ce bar était super spécial et secret, il faut dire. Réservé aux élèves et membres du personnel de Prismver, la magie y était autorisée et ce fait était indiscutable une fois l’intérieur révélé. Des plantes poussaient à des endroits improbables, un diablotin trottait sur les tables, il y avait des tasses qui volaient et des bruits propres à ceux qu’on entendait uniquement une fois les portes du Pensionnat franchies. C’était un peu…

…Comme à la maison.

Une ambiance familiale et agréable, tiède et bienveillante. On s’y sentait bien et lui s’y sentait mieux qu’à son départ du bungalow. En voyant un tabouret libre au bord du comptoir, Kéane s’imagina prendre place dessus ; cette pensé illustrée sensée le conduire à la téléportation. Il chancela et son corps fondu dans la transparence, pour réapparaitre quelques mètres plus loin… Sur la table d’un colosse, pas très désireux de partager son cocktail apparemment. Dans un sourire faussement contrit il s’extirpa de cette place et entreprit de conquérir le siège qu’il convoitait, mais à la façon d’un moldu. Il semblerait que sa nausée et le fond d’alcool qui s’éprend de son équilibre ne lui permettent pas d’user de son don.

Alors qu’il s’installe avec indolence sur le tabouret, il aperçoit derrière le bar une longue chevelure blonde, dansante et fleurie. Le visage de la demoiselle se découvre alors qu’elle reposait un verre tout juste séché par ses soins, ce qui permit à Kéane de l’identifier ; des traits doux, un regard lumineux et une allure légère. C’était la fille des jardins. June… Elle s’appelait June. Comme le mois annonciateur de la venue de l’Été. Il ne la connaissait que de loin, mais suffisamment pour savoir que sous ses airs angéliques qu’il lui trouvait, elle avait du mordant et un tempérament vif qui nuançait son halo de simplicité, chaud et rayonnant. Elle était belle comme une fleur, sans faux jeu de mot. Il avait compris au cours de leur première entrevue qu’elle contrôlait les plantes. C’est d’ailleurs son amour pour celles-ci qui l’avait poussé à  s’opposer à lui lorsqu’il avait voulu s’emparer de quelque plantes aromatiques. C’est avec la promesse de lui faire goûter un de ses plats qu’il put repartir avec quelques échantillons, non s’en s’être reçu un ou deux avertissement s’il exagérait sur les portions. Ceci n’avait pas manqué de le faire rire. C’était un tel engouement, un engagement si futile à ses yeux mais qu’elle défendait avec verve… Ça l’avait plus attendrit qu’effrayé. D’autant plus qu’une guerrière au visage de poupée en voyait sa crédibilité amoindrie. Mais soit, il s’était montré docile, chose rare venant de sa part. Il n’avait pas été convaincu par ses valeurs jardinières, mais amusé. Et le faire rire, le toucher, était encore le meilleur moyen d’avoir Kéane dans sa poche. De l’aplomb inattendu.

- Que puis-je te servir ?

Il la regardait avec un sourire trop malicieux pour n’être que polit, dans une contemplation intéressée. Baaaah… Cette fille était vraiment un p’tit bout d’femme, c’était évident. Rien d’plus divertissant, en somme. Alors que l’esquisse espiègle sur ses lèvres s’intensifie, il réfléchit silencieusement à l’état dans lequel il se trouve. De toute évidence, encore barbouillé. Son regard fatigué n’en était qu’un indice, sa pâleur encore indiscernable sous les spots du plafond.

- Euuurrhhmmmm…. Sa voix descend dans les graves, dans une hésitation gutturale. Un soupir, puis un sourire presque gêné de s’attarder autant sur la réponse à fournir. … J’sais pas, est-ce qu’y’aurait du thé, par hasard ?

Il saisit rapidement une carte sur le coin du bar, pour vérifier si rien d’autre ne séduirait son mal, dans l’optique de l’annihiler à l’aide d’une boisson bienfaitrice. Après un bref coup d’œil qui balaye les mots et différents noms sans vraiment les lire, il se résolut à penser qu’un thé était assez inoffensif pour ne pas empirer ses maux. Une moue résignée ternit ses tâches de rousseurs, détail d’ordinaire joyeux qui piquait ses pommettes, lorsqu’il reposa le menu à sa place initiale.

- J’ai une méchante gueule de bois, alors si tu connais une infusion ou un thé dans l’genre apaisant, j’prends volontiers, dit-il en posant dans le creux de sa paume sa tête lourde et embrumée. En plus c’est plutôt ton rayon les plantes, si j’me souviens bien ?

Un nouveau sourire, légèrement moqueur en souvenir de leur première rencontre, s’empara de ses lèvres et dévoila une de ses fossettes plutôt marquée. Alors que la miss estivale lui répondait, un nouvelle vague de douleur le surprit. Il grimaça discrètement et tenta de faire outre en écoutant la blondinette, refusant de croire que sa nausée s’amplifiait et que sa migraine resurgissait…
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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockSam 9 Aoû 2014 - 22:17

Coquelicot et bombe à eau

Alors qu’elle a ses prunelles plantées dans les siennes, elle sent le sang tourbillonner sous ses joues. Ainsi, elle recule d’un pas, s’adossant contre la desserte, perturbée par ce sourire d’imbécile heureux qu’il arbore mais plus particulièrement par des lueurs presque lubriques qui s’agitent dans le fond de ses prunelles.  J’sais pas, est-ce qu’y’aurait du thé, par hasard ? Elle cille, tirée de ses réflexions, avant d’acquiescer silencieusement. Il y a en a, de toutes les couleurs, de tous les coins du monde. Elle fronce les sourcils ; il n’a vraiment pas l’air dans son assiette et l’explication arrive aussitôt :  J’ai une méchante gueule de bois, alors si tu connais une infusion ou un thé dans l’genre apaisant, j’prends volontiers. En plus c’est plutôt ton rayon les plantes, si j’me souviens bien ?

Un immense sourire illumine presque immédiatement son visage lilial. Elle baisse le regard quelques secondes, triturant ses mains sous le coup de la gêne avant de capter à nouveau son regard et de lui adresser un signe entendu. Et alors qu’elle allait filer dans la réserve pour lui concocter sa boisson, elle surprit cette grimace qu’il tenta de refréner. Pincement au cœur. Il avait beau l’avoir cherché, ça la rend mal à l’aise d’assister au retour à la réalité des débris de soirée. Soupir. Elle attrape une bassine sous l’évier et la pose juste à côté de lui, ajoutant d’une voix amusée : « Évite de crépir le comptoir pour la soirée d’inauguration, tu serais mal vu du patron. Je vais aller chercher ce dont tu as besoin. »

June fait volte-face dans un tourbillon d’éclat irisé pour se diriger dans la réserve. Elle ne tarde pas à trouver la boîte en fer étiquetée « nausée, gueule de bois » posée sagement sur une étagère. Elle remplit avec assiduité la boule à thé du mélange qu’elle avait élaboré ; des plantes qu’elle avait cultivées dans le jardin et qu’elle avait ensuite fait sécher au soleil pour les utiliser, plus tard, dans des situations telles que celle-ci. Pendant qu’elle range son précieux écrin de métal, elle ne peut s’empêcher d’éprouver un bonheur vif et vibrant. Celui d’être enfin utile. Que toutes ces connaissances sur la botanique, accumulées depuis des années puissent enfin lui être utile. Herboriste, voilà le métier dont elle rêve. Pouvoir soulager les maux grâce aux plus beaux cadeaux de la Nature. Peut-être que les gens finiront par le comprendre. Que Kéane le comprendra et qu’il lui adressera autre chose que des sourires moqueurs et des regards insistants.

De retour derrière le comptoir, elle remplit une énorme tasse d’eau brûlante avant d’y plonger sa concoction. L’essence des plantes commence déjà à se dégager, libérant doucement un nuage verdâtre. Fierté. La main sur la hanche, elle apporte sa commande au rouquin. « Attend. Elle réapparait avec un pot dans la main. Elle s’approche, se met sur la pointe des pieds pour atteindre la tasse. Je vais te mettre un peu de miel. Le goût n’est pas génial mais ça calmera au moins tes nausées. » Et la cuillère, pleine de ce nectar doré, est immergé. « Fais moi confiance. » mumure-t-elle en croisant son regard. Sourire. Il a des yeux magnifiques. Elle se redresse, surprise par sa réflexion. Le chiffon qu’elle vient d’attraper se tord dans tous les sens alors qu’elle tente de se calmer et de faire disparaitre la teinte pivoine de ses joues. Elle range la bassine dans des gestes précipités et entreprend de se replonger dans sa vaisselle, pestant contre elle-même de se laisser attendrir par le trublion du pensionnat. Elle espère que son thé le remettra d’aplomb.
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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockVen 22 Aoû 2014 - 18:28
Juillet – Cycle 1
Coquelicot et bombe à eau.
Sourire. A l’évocation de sa spécialité en botanique, June eut son visage illumine d’une nouvelle intensité et dévoila le haut de ses dents dans un sourire touché. Kéane aperçu le léger écart de ses deux dents de devant. Le sien de sourire, s’étira davantage, oubliant la douleur, le temps d’une réflexion ; il aimait son sourire. Et cette lueur dans son regard. Ces détails étaient véridiques, il ne s’était pas trompé. C’est aussi la gêne de la demoiselle qui confirma la justesse de sa remarque. Tout en jouant nerveusement avec son chiffon, elle acquiesça sans rien ajouter. Son corps parlait pour elle.

Un tour sur elle-même fit danser sa chevelure ensoleillée et elle prit la direction de l’arrière boutique, sûrement l’endroit où étaient conservées ses herbes à thé. A peine avait-elle fait un pas dans la réserve qu’elle s’arrêta net et rembobina sa marche jusqu’à revenir à sa place initiale. Le rouquin l’observait, perplexe, toujours son visage comateux dans une main. Oublié un truc ? De sous le comptoir, elle sorti une bassine en plastique et l’imposa au trublion, lui conseillant de retenir sa galette ou du moins, de ne pas déballer le mélange de bile et d’alcool qui remuait dans son estomac sur le bar. Le temps qu’elle calme ses douleurs avec un thé.

- J’y veillerai, assura-t-il mollement en lâchant un rire discret. Merci…

Un éclat terne dans sa voix. Le rire franc et fou dont tous avait coutume d’entendre l’éclat était loin, étouffé sous le flegme, comme toute sa vivacité  habituelle. Bouffés par la gueule de bois. Alors June s’éclipsa de nouveau sous des airs de maîtresse des potions… Vue par les yeux de Kéane, ceux d’un môme couverts de sucre, même achevé par ses conneries de la veille. Dès qu’elle disparu, les maux du roux reprirent le dessus. Il sentit comme un fil de fer barbelé lui lacérer les tripes, se mêlant en une boule acide et piquante qui gonfle et empoisonne ses intestins, son foie ; tout son ventre était en surchauffe et enflammait sa chaire. Bouffée de chaleur. Soupire de peine. Il fronça les sourcils. Prit sa tête entre ses mains, lutte contre son propre corps, lui ordonnant mentalement de calmer ses vagues de brûlure. La douleur se déchainait sur son cœur. Nausée. Hoquet. Il se sentit comme à son réveil, bouillant.

Il puisa dans ses dernières réserves de forces, se redressa lentement, au risque de bousculer son estomac endommagé pour retirer sa veste, restant en t-shirt. Il déglutit, pas bien fier et aéra le tissu en tirant dessus doucement. L’air caresse sa peau, humide. Couverture de son mal, qu’il rafraichit du mieux qu’il peut. Ses baskets en toile se plièrent : dressé en équilibre sur les barreaux du tabouret en cuir, Kéane se penchait sur le comptoir, grimaçant. Tenta de débusquer la jeune fille en espérant sincèrement qu’elle parvienne à faire un mélange salvateur. Se pencha encore. Manqua de se ramasser en passant par-dessus bord.

Puis elle réapparu comme par magie, sortit de son antre secrète. Toujours silencieuse, furtive et légère, elle versa le liquide brûlant dans une tasse neuve en y ajoutant les herbes séchées. L’eau se teinta en vert sous la fumée qui se dégageait du récipient. Kéane, comme un enfant, reprit vite sa place, se laissant tomber sur le coussin du siège. Il se plia un peu pour mettre son regard céladon au niveau de celui de la tasse et observa avec curiosité la cuillère de miel verser son contenu dans le mélange, l’adoucir. June expliqua avec une voix calme que le goût ne serait pas le meilleur mais que la boisson calmerait sa nausée.

- Fais-moi confiance, ajouta-telle dans un murmure tendre.

Austen releva la tête pour la regarder droit dans les yeux. Oui, il lui faisait confiance. Elle avait l’air de savoir de quoi elle parlait. June prenait beaucoup trop soin de la préparation ce thé pour qu’il soit comme n’importe lequel que Kéane avait déjà pu boire ou se préparer lui-même. Celui-ci était spécial. C’était comme une potion magique, en fait ? Il lui offrit un sourire sincère en hochant un peu la tête. La blondinette lui donnait envie de la croire. Elle avait l’air. … Enfin… Vous savez. Ce petit quelque chose de. … Doux. Cotonneux. Tendre. Son sourire s’était effacé depuis quelques secondes, mais les yeux de Kéane n’avaient pas quitté ceux de June pour autant. C’est elle la première qui se détourna, soudainement. Ah bon. Il cilla et renifla le thé, pendant que la jeune fille déroba la bassine et la rangea.

- … J’avoue que l’odeur me dit pas trop.

Mais son ventre gargouilla, comme pour le pousser à boire. Allez fais pas l’fragile. Il geint imperceptiblement lorsque son mal de cœur l’assena de nouveau. Il prit une profonde inspiration et se saisi du thé, dont il avala une grande gorgée. …

- EUUUUH, le goût non plus me met pas la confiance ! … Uuha…

Yeux plissés et moue farouche sur le visage, il remua sa langue dans sa bouche comme pour mieux goûté le reste de l’arôme accroché à ses papilles.

- C’est genre, ‘faut souffrir pour guérir ?

La chaleur du thé se mêla à celle provoquée par sa nausée. Sursaut, haut le cœur. Merde. Il s’écarta du comptoir presque brutalement, un pied sur le parquet.

- Eh j’te jure j’me sens pas bien là… Il s’agite dans l’angoisse. Putain ‘faut qu’je sorte… Il tire sur son t-shirt, l’épaisseur encore trop importante pour se sentir à l’aise. J’ai chauuud… Grimace, soupire de douleur. T’peux venir avec moi s’te plaît ? Imagine j’fais un malaise, allez, please

En réalité, il ne lui laissa pas vraiment le choix, choppant son bras de l’autre côté du comptoir, comme un appel au secours. « Viens, s’te plaît, viens. » disait son geste. « J’ai mal. » disaient ses yeux.

Le poignet de June dans une main, la tasse fumante dans l’autre, il poussa la porte avec son épaule pour s’échapper dans la rue. Battements forts. Bouffées de chaleur. Haut le cœur. L’air dehors se jette sur son visage. Sans plus de manières, il se laissa glisser contre le mur adjacent à la porte, jusqu’au sol. Par terre. En tenant le bout des doigts de June, qui avaient fini par glisser presque hors des siens. Haletant, il fixait le vide, la voix de son infirmière de fortune était vague, la route floue. Ça remuait, ça remuait, ça frappait sur ses tempes et son cœur.

- J’suis désolé hein…, lâcha-t-il piteusement en passant une main dans ses cheveux.

Mais j’voulais pas être tout seul, là. Il respirait profondément essayant d’emmagasiner le maximum d’oxygène possible, nettoyant ses poumons, son corps brûlant. L’odeur du thé volait dans le vent calme. Les notes de miel sucre l’air. Le miel c’est bon. C’est blond.
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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockSam 23 Aoû 2014 - 0:25

Coquelicot et bombe à eau

Ce regard. Il a le goût du miel. Alors qu’elle relève des yeux timides, elle aperçoit ses lèvres se fendre en un rictus sincère. Puis une moue, pas très enjouée. La mâchoire de la jeune fille se contracte malgré un soupçon d’amusement au fond de son cœur. Il boit une gorgée. Sa respiration reste en suspens alors qu’elle suit le mouvement de sa pomme d’Adam sur sa gorge claire. - EUUUUH, le goût non plus me met pas la confiance ! … Uuha… Elle sursaute et se mord aussitôt la lèvre inférieure. Un rire gêné s’échappe de ses lèvres. Elle passe une main dans ses cheveux, avec un regard désolé. Parce qu’elle ne peut pas faire mieux. Son premier client. Elle aurait du faire mieux. Pincement au cœur, son sourire s’efface.

Elle sursaute de nouveau lorsqu’il s’écarte violemment du comptoir. Et son angoisse à lui l’enveloppe comme un manteau. Elle le regarde s’agiter, l’œil flou, le visage grimaçant et n’ose pas bouger. Elle s’imprègne, comme une éponge, de son inquiétude. De son mal. De ses maux physiques. Si seulement elle le pouvait, elle lui volerait sa souffrance. Les plantes, oui, ses plantes le feraient un jour alors pourquoi pas aujourd’hui ? Doute. T’peux venir avec moi s’te plaît ? Imagine j’fais un malaise, allez, please… Elle reste bouche bée, tétanisée, perdue, perturbée. Sa main couverte de tâche brune venant saisir son bras est comme ne décharge qui lui électrise tout le corps. Elle étrangle un hoquet de surprise tandis que son corps est emporté par le tourbillon flamboyant. Elle cherche Jim, désespérée, suppliante, incapable de résister à cette étreinte qui l’emporte loin de ses verres et de la mousse irisée remplissant l’évier. Mais la porte se referme sur les diverses silhouettes, claquement sourd les isolant de toute la magie, de toute la joie et le confort régnant dans ce cocon scintillant. Rupture brutale.

L’air de la rue lui fouette le visage. Elle se sent comme un chaton, jetée en plein terrain hostile sans possibilité de replis. Comme lorsqu’on a regardé trop longtemps le soleil et que notre vision ne ressemble plus qu’à une immense tâche immaculée. Puis l’hébétude se dissipe lentement comme le brouillard qui s’éclaircie un matin d’été, balayé par la brise estivale. Ses cils battent frénétiquement, s’habituant à l’obscurité et à l’odeur, beaucoup plus âpre, de l’extérieur. Frisson. Kéane est à terre, le regard perdu dans des territoires que lui seul semble voir. Si loin et pourtant si proche. La chaleur au bout de ses doigts. Son cœur rate un battement alors qu’elle voit la main du rouquin encore accrochée à la sienne. Un naufragé emportant dans sa dérive sa bouée de sauvetage. Vague de chaleur.

- J’suis désolé hein… C’est comme une violente gifle. Sa gorge se serre alors qu’elle se laisse tomber à ses côtés. Ses doigts se libèrent des siens. Elle se sent comme une bombe à retardement. Une bombe qui tente de contenir tout le débordement qui l’assaille. Comme une horloge déréglée, elle  s’efforce de caler le rythme de sa respiration sur la sienne, le regard fixé sur le point éblouissant d’un lampadaire. Un, mouvement du diaphragme. Deux, battement de cils. Trois, battement de cœur. Les bruits de la ville, les éclats de rire parfois perceptibles malgré les murs épais, cette vie grouillante tout autour les berce de sa langueur monotone. Pourtant, June ne parvient pas à estomper cette sensation de mal être qui l’accable. Ses lèvres tremblent alors qu’elle ramène ses genoux contre sa poitrine. Tant pis pour la jupe. Son visage se tourne lentement vers le rouquin mais elle est incapable de le regarder. De croiser encore les étincelles de ses prunelles.

- C’est moi qui suis désolée. Sa voix est chevrotante, mal assurée, à peine plus audible qu’un murmure. Inspiration.   J’ai peut-être fait une erreur en récoltant les plantes. Ou, ou,bien…  alors tu es allergique à un ingrédient. Son cœur s’accélère, cogne à en presque jaillir hors de sa poitrine. Le timbre d’habitude si doux commence à gravir les aigues.   Non, je n’y avais jamais pensé. La panique commence à la submerger.  Oh mon dieu Kéane, si ça se trouve, je t’ai empoisonné. Sa voix se brise alors qu’elle ose enfin plonger ses orbes dans les siennes. Ses yeux sont voilés d’humidité.  Kéane, Kéane…, elle répète ce prénom comme s’il allait le maintenir en vie, auprès d’elle, tant qu’elle le prononcera,  Kéane, je t’ai empoisonné. Son dernier mot se mue en sanglot alors que les reflets des lumières citadines se mettent à danser sur un fond azuré quasi inondé de larmes.

Ses doigts viennent retrouver les siens, par instinct, et leur étreinte se resserre. Le sang gronde dans ses tempes, résonne dans toute sa boite crânienne. Incapable de réfléchir convenablement, elle concentre néanmoins toutes ses forces sur ses souvenirs. Les plantes qu’elle a utilisées. La couleur. L’odeur. Le craquement des tissus séchés enfermés dans cette boîte. Oui, elle parvient à toute les visualiser et les identifier.

- Non, je suis pourtant sûre de ne pas avoir fait d’erreur. Confidence à elle-même. Délire paranoïaque d’une fille un peu obsessionnelle.   Est-ce que tu veux que j’aille te chercher quelque chose à l’infirmerie ? Oui, elle est forcément ouverte. Tu es tout pâle. Tu veux que je te ramène au cabanon ? Oh, oh, je suis vraiment désolée.

Débit de parole incontrôlé ; elle s’arrête et respire bruyamment, haletante. Le vent de l’angoisse souffle entre ses oreilles alors qu’elle s’accroupie en face de Kéane, sa main toujours serrée dans la sienne. Déconnectée. Elle ne sent plus la morsure du froid sur ses bras nus. Le tiraillement des muscles de ses jambes fatiguées. La brûlure des larmes qui sont là, juste au bord de ses yeux, comme des vagues prêtes à s’échouer sur les rivages de ses joues. Non, elle est pendue à ses lèvres, attendant un quelconque ordre. Une quelconque réprimande. Un moyen d’absoudre sa faute. Et les fleurs dans ses cheveux commencent à flétrir, abimées par l’angoisse qui est en train de ronger la jolie blonde.

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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockMer 27 Aoû 2014 - 17:00
Juillet – Cycle 1
Coquelicot et bombe à eau.
L’air frais envahit ses poumons, les griffes, s’agitait en coulant au fond des poches d’air, longuement. Il ferma les yeux et essaya d’oublier qu’il était est au bord d’extraire son mal en vomissant. Sa gorge se serre, se prépare à être parcourue par la brûlure d’acide et d’alcool. Respiration qui se bloque. Non... Non, non, j’veux pas. Expiration, soulagement. Il rouvrit les yeux et prit une bruyante bouffée d’air, comme un noyé en perdition. Soupire de nouveau. Referma sa bouche, pinça ses lèvres. Son souffle est saccadé, victoire contre la douleur difficile.

C’est moi qui suis désolée.

Le son de sa voix est fragile, chuchoté. Kéane fit lentement rouler sa tête sur le mur pour regarder June, assise près de lui, recroquevillée sur elle-même. Il l’observait avec cette attention naïve, malgré sa fatigue et sa propre faiblesse. Elle lui sembla petite. Si petite. Tout à coup, il s’en voulu de l’avoir traîné dehors, de l’avoir chassé de derrière son bar, de l’avoir enlevé avec lui dans sa sphère de malaise. On aurait dit un chaton mouillé par la pluie battante, réclamant de la chaleur. Son visage de poupée fut emprunt de tristesse et d’angoisse et le roux remarqua l’émotion submerger peu à peu sa compagne d’infortune à l’évocation de sa culpabilité.

Oh mon dieu Kéane, si ça se trouve, je t’ai empoisonné.
… De quoi… ? Mais.

Incrédulité dans la voix. Ses iris se plantèrent dans celle de June. Des larmes menaçaient de tomber sur les pommettes de la jeune fille pendant qu’elle répétait le prénom du malade comme une prière salvatrice. Est-ce qu’elle songeait vraiment à ce qu’elle disait ? Fronçant les sourcils, Austen tenta de mieux comprendre ce qui lui semblait complètement absurde. Empoisonné ? Par un thé ? Il regarda dans l’eau parfumée que contenait la tasse, encore dans sa main. L’odeur était toujours aussi douteuse, c’est vrai. Cependant, sa nausée était toujours la même. Celle qu’il connaissait par cœur après une cuite. Celle qui ballotte l’estomac, celle qui donne des sueurs froide et des bouffées de chaleur en même temps. Décidément non, il ne se sentait pas plus mal qu’au départ. Au contraire, il lui sembla qu’un léger progrès caressait sa douleur, la rendant plus supportable.

Kéane, je t’ai empoisonné.
June !...

C’est impossible. C’est des conneries. Alors arrête, s’il te plaît. J’peux pas te regarder si tu craques.

Voir la blondinette dans un état pareil ne le mettait absolument pas à l’aise et c’est pour elle qu’il fini par réellement s’inquiéter. La vue des yeux rougis par la tristesse, le bruit des sanglots, la mélancolie et la peur sont ces choses que Kéane ne sait pas gérer. Il se retrouverait désemparé devant un gosse qui pleure après s’être fait mal en jouant. Ca le rend dingue et maladroit, il balbutie des idioties et finalement, c’est sa spontanéité qui parfois le sauve, faisant naître un sourire attendrit ou amusé sur la personne qu’il aurait aimé consoler. En cet instant, Kéane souhaitait vraiment trouver des mots rassurants et savoir calmer June. Eviter les pleurs, les repousser c’est tout ce qu’il voulait.

Pourquoi est-ce que ça casse quand lui n’a pas les bons outils pour réparer. Pourquoi est-ce que les fuites lui éclaboussent le visage alors qu’il n’est capable que de placer une bassine sous l’écoulement pour recueillir l’eau.

Mais non. Mais non, June, arrête. Il déglutit, sa voix est basse, cassée mais il essaie d’être ferme. Tu n’m’as pas empoisonné. J’suis sûr que ça n’a rien à voir… Lorsque les doigts de la blonde se glissèrent autour des siens, Kéane sentit l’anxiété qui pulsait jusque dans la paume de June. Frisson. Machinalement, il serra aussi sa main, espéra y apporter un peu de chaleur. Comme elle venait de lui en procurer. C’était bizarre. Calme-toi. … J’peux pas croire que tu te sois trompée, t’as sa dans, euh.. en toi, tu vois. Les, les plantes c’est ton truc, c’est. Ta magie. Léger sourire, dur à afficher, qui se veut calme et apaisant. Néanmoins, elle n’avait pas l’air de prêter grande attention à ce qu’il disait.

Non, je suis pourtant sûre de ne pas avoir fait d’erreur.
Ben bien sûr que non. Fais-toi confiance, tu m’as pas empoisonné, j'te jure.


Il essaya de respirer calmement. De rester dans cet état stable. De ne pas bouger pour remuer son ventre. De profiter de ce répit. Il se sentait légèrement mieux. Il n’avait plus l’envie de vomir au bout des lèvres. Préserver cette trêve, c’était tout ce qui importait. Peut-être alors s’étendrait-elle. Jusqu’à la guérison.

Est-ce que tu veux que j’aille te chercher quelque chose à l’infirmerie ? Oui, elle est forcément ouverte. Tu es tout pâle. Tu veux que je te ramène au cabanon ? Oh, oh, je suis vraiment désolée.
… Ok, ça suffit maintenant.

Le souffle bref, le flot de mots trop rapide emportaient June dans un courant de stress. Elle était là, penchée devant lui. Perdue dans une détresse qui la coulait. Ses pleurs allaient la couler. Il fallait la calmer elle aussi, lui expliquer que rien de mieux ne pouvait être fait, que de rester assit et prendre l’air. Et alors que Kéane soupirait et prenait des forces dans une nouvelle inhalation, une des larmes de June quitta le balcon de ses yeux. Dérapa sur ses cils et roula jusqu’au milieu de sa joue. Elle brillait sous la lumière du réverbère et attira l’œil du roux qui, à sa vue, fronça des sourcils et pinça ses lèvres. Gêne. C’était de sa faute, quelque part.

Non non non non non non ! Murmure.

Avec sa main libre, il écrasa la perle d’eau sous son pouce et la fit disparaître du visage de June.

Ne pleure pas. S’te plaît. J’aime pas ça... D’accord ? Tu ne pleu- Elle cligna des yeux. Et deux autres larmes tombèrent. … Bouge pas.

Il soupire, crispé. Enleva à nouveau ses minuscules billes transparentes, le regard concentré à quelques centimètres de celui de June. Il faisait ça avec lenteur, langueur, douceur. Application. Son doigt glissa sur la pommette de la blonde, effaça les dernières marques de pleurs.

Ok, dit-il pour lui-même comme l’accomplissement de sa mission. Il s’adossa de nouveau au mur, duquel il s’était détaché pour approcher du visage de la jeune fille. Nouveau soupire, détendu. Je préfère rester ici pour le moment. Je me sens un peu mieux et j’ai peur qu’en me levant, ça reprenne d’un coup, tu vois ? Il s’humecta les lèvres. Tenait toujours sa main dans la sienne, mais maintenant c’était lui qui la serrait le plus fort. Ton thé, c’est la première chose que j’ai mise dans mon ventre après les litres d’alcool d’hier soir. Son pouce libre donna un petit coup dans l’anneau qui perçait sa narine gauche. Courte gêne. C’est tellement pas classe un mec bourré. Ou une gueule de bois. J’veux dire, c’est normal que ça m’est pas réussi du premier coup, ok ? J’ai pas évacué mes verres de la veille alors… Silence. Il n’allait pas s’étaler sur le fait que lâcher une galette était encore la meilleure solution, quand même.

C’était nul. C’était complètement pourri comme façon de la rassurer. Mais y’avait quoi de mieux à faire ? La serrer dans ses bras ? Please, il va passer pour quoi ? Surtout que la probabilité qu’elle le repousse doit être assez élevée. Non, parler comme un crétin c’était plus safe. Et puis, il avait pas dit que rester immobile c’était bien ? Alors il ne devait pas songer à l’enlacer. Après un court silence, il se souvint de cette chaleur, dans chacune de ses mains. L’une liée à celle de June, qui chauffait doucement de ce contact. L’autre qui tenait la tasse de thé encore tiède, maintenant sa paume et ses doigts à une température agréable. En regardant le récipient, Kéane le souleva.

J’crois même que c’est ton thé qui m’fait du bien. Petit sourire provocateur. Tu veux qu’on vérifie si c’est du poison ? L’écho de sa voix était malicieux, plus vibrant que la demi-heure d’avant.  Il rit faiblement, sentant les quelques doutes de June qui subsistaient. Si j’m’évanouis profite pas d’mon corps ; j’le saurais.


Il retrouvait même son sens de l’humour décalé. Portant le bord à ses lèvres, il laissa le liquide couler dans son gosier et en but trois gorgées, les yeux clos. Nez bouché, bien entendu. Il perçu quand même le filet de sucre naquit du miel fondu dans le liquide. Lorsqu’il abaissa la tasse, il soupira de contentement et un sourire en coin s’étira sur ses lèvres alors qu’il contempla le visage de June.

… Même pas mort.
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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockVen 29 Aoû 2014 - 15:07

Coquelicot et bombe à eau

… Ok, ça suffit maintenant. Mouvement de recul. Elle s’attendait à une telle réaction. Elle s’attend à recevoir la tempête de sa colère ou de son angoisse. Mais seul un soupir s’échappe d’entre ses lèvres. Sa gorge est prise dans un étau. Son regard glisse, s’écorche sur les lèvres du rouquin tandis qu’une larme coule sur sa joue. Elle tremble lorsque la chaleur de son pouce vient se mêler à l’humidité sur sa peau. Ne pleure pas. S’te plaît. J’aime pas ça... D’accord ? Tu ne pleu- Battement de cils. D’autres perles sont arrachées à ses prunelles, contre sa volonté. Parce qu’elle ne veut pas rendre Kéane plus mal qu’il ne semble déjà l’être. … Bouge pas.

Elle reste immobile tandis qu’il efface les marques de sa tristesse. Les yeux toujours accrochés à sa bouche, elle se concentre sur la sensation apaisante de la caresse du bout de ses doigts. Sa respiration ralentie pourtant son cœur ne cesse de cogner dans sa poitrine. Elle libère son souffle, doucement. Je préfère rester ici pour le moment. Je me sens un peu mieux et j’ai peur qu’en me levant, ça reprenne d’un coup, tu vois ? June relève la tête avec ses grands yeux humides alors que la pression autour de sa main augmente. Elle sent cette chaleur se diffuser dans tout son organisme, coulant à travers ses veines. Elle l’écoute avec attention, se pinçant les lèvres.

Il est si gentil. De vouloir la rassurer, comme ça. Alors que rien ne l’y oblige. C’est vrai, elle n’a jamais été très tendre avec lui, toujours à lui crier dessus à cause de ses plantes. Mais le jardin ne lui appartient pas et c’est même plaisant, que ses cultures soient utiles à quelqu’un d’autre qu’elle-même. Des futilités, au final.

J’crois même que c’est ton thé qui m’fait du bien. Ses sourcils se froncent. Tu veux qu’on vérifie si c’est du poison ? Si j’m’évanouis profite pas d’mon corps ; j’le saurais. Son visage s’illumine d’un sourire amusé. Même malade, il trouvait le moyen de lui remonter le moral. Kéane est un baume, un baume qu’il applique avec douceur sur son cœur ankylosé. Un être créatif, rayonnant et avec un humour piquant. Et arrogant. Elle le regarde porter la tasse à ses lèvres. Son cœur suspend ses battements dans sa cage thoracique. Elle hausse un sourcil pendant qu’il pince son nez. Puis ses lèvres se fendent ; pas un rictus de dégoût, plutôt de contentement. … Même pas mort.

Elle rit, elle rit sincèrement et ses deux petits morceaux d’ivoire s’illuminent sous la lumière de la ville. Elle glisse d’ailleurs sa langue dans l’espace entre ses dents. Elle plante son regard azuré dans le sien et le remercie, intérieurement. D’avoir été son premier cobaye. De ne pas l’avoir laissée se noyer dans son angoisse. Elle a envie de glisser sa main dans ses cheveux. Dans cette crinière flamboyante. Sanguine comme les capucines qui grimpent sur le mur de pierre. Comme les coquelicots qui fleurissent dans un coin, exposés plein Sud.

«  - Je vais rester avec toi, si ça te dérange pas. On sait jamais, au cas où tu fasses un choc toxique à retardement… » Elle se traine à côté de lui, colle son dos contre le mur, brise l’étreinte de leurs mains liées. Ses doigts, libres, viennent chercher le contact froid des pavés. Repère immuable, minéral dans le tumulte des sentiments. De la tristesse à la joie, les montagnes russes. June est secouée, balancée, perturbée. Fatiguée par cette journée, les nerfs agacés par cette mésaventure. La tête contre les briques, elle fixe ce ciel que l’on perçoit comme une grande étendue sombre. Immense mer d’encre dont les étoiles se dérobent au regard à cause de la pollution lumineuse de la ville.

«  Ma mère disait que les âmes perdues deviennent des étoiles filantes. Son regard ne quitte pas  la voûte céleste ; elle semble absorbée par ses pensées, happées par les souvenirs dont elle cherche à retrouver la consonance exacte. Les âmes aimantes, celles qui veillent sur nous, seront étoiles aimantes et aimantées et elles formeront ainsi des constellations. Seules, elles brillent mais ensemble, elles rayonnent et dans les ténèbres, elles seront toujours là pour nous guider. » Sa voix, douce,  s’est peu à peu muée en un murmure, mélodieux comme le roulis des vagues sur le sable.

Elle ferme l’écrin de ses paupières, assistant au film agréable de quelques réminiscences de bonheur. Un léger sourire, serein, ourle son visage. La pulsation dans mon crâne s’apaise et la douleur dans ses muscles se dissipent. Tout est moins intense, moins violent. Il n’y a que la chaleur qui se dégage du corps de Kéane, qui adoucie la morsure du froid sur ses épaules. Son odeur, musquée, à fois celle de la pluie et du feu, mêlées. Sa tête roule sur le mur et ses yeux, découverts, viennent capter le reflet du visage du rouquin. Et son sourire s’agrandit avant de se muer en bâillement qu’elle cache de sa main. Puis retirant une des fleurs parsemant sa tresse, elle la glisse derrière l’oreille percée du D. En signe de sa gratitude. Les mèches flamboyantes caressent le bout de ses doigts, y jouent, s’y enroule. June libère ses cheveux et se mord la lèvre inférieure tandis que le rouge empourpre déjà ses joues. Raclement de gorge, gêné. Elle reporte son attention sur les étoiles, se disant que le ciel était particulièrement beau ce soir.  

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MessageSujet: Re: Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA    Coquelicot et bombe à eau •• JUKEA  1400359500-clockDim 7 Sep 2014 - 2:21
what a surprise
Je l’avais reconnu direct, Kéane. Un des rares types avec qui j’trainais quand j’étais pas avec ces deux connards de A. Kéké était dans ma classe, je squattais à côté d’lui, ou d’vant, ou derrière; peu importe - on était jamais bien loin l’un d’l’autre, à faire criser les profs. On s’marait bien avec Kéane, ouais, j’étais assez persuadé qu’il deviendrait vite un sacré bon pote. Moi, j’étais encore nouveau à Prismver. A peine un mois que j’étais là. Mais ça m’avait pas empêché d’aller à la fête, la veille. La « Jim’s Party » au complexe sportif. C’était un nom de merde, mais putain, Jim, qu’est-ce qu’il était bon.

J’avais pas passé la nuit seul nan, j’étais resté vachement tard avec Léocade et Stan, et puis je m’étais retrouvé seul. Scott Newton m’avait rejoins et... on s’était amusé tout les deux. Comme des grands garçons.
Une sacré bonne nuit.

- Wooooow qui voila maaaan !

C’te gueule de roux, il passait pas inaperçu. J’le fixais en m’approchant, grand sourire aux lèvres, sans trop m’soucier de la personne avec qui il était assis. J’avais juste grillé qu’il était avec une fille, et de loin j’avais l’impression qu’ils se lançaient des petits regards, qu’ils avaient des attitudes toutes mignonnes. Bref, ça flirtait, et moi j’passais par là pour aller au Wonderland, fallait bien que j’emmerde mon roux préféré sur la route.

- T’étais dans un sacré état toi hier soir, coquin !

Ouais, j’étais mal placé pour parlé, j’étais high toute la soirée. Faut dire que j’en avais régalé plus d’un avec mes petites saveurs, et Kéane faisait parti de ceux à qui j’avais offert quelques doses. J’étais pas resté longtemps avec lui, mais on s’était croisé quelques fois, c’était cool.

- T’a une sale gueule mon gars haha., avais-je lâché en arrivant près de lui, donnant un petit coup de pied dans le sien, sourire attendri aux lèvres.

Et c’est qu’à ce moment là que j’ai levé les yeux sur la fille qui était là. Il m’avais fallu quelques secondes pour tilter. Reconnaître ses traits qui s’étaient affinés. Mais ouais, c’était elle, sans aucun doute possible. Son visage était plus adulte, ses cheveux plus longs, plus foncés, mais son regard était toujours le même. Et ses pupilles dans les miennes, j’avais l’impression d’me revoir à douze ans, face à elle, quand elle me souriait et que je l’embrassais.

Mais là, elle me souriait pas. Elle avait l’air aussi surprise que moi, et totalement troublée. Et moi j’étais là, comme un con, bouche ouverte, à pas savoir quoi dire. Je m’étais vraiment pas attendu à ce que ce soit elle, j’étais à des milliards de kilomètres d’y penser, je savais même pas qu’elle était là.

Moi aussi, j’étais troublé. J’avais débarqué comme un connard, insouciant, et là y’avait juste un gros silence bien awkward qui m’donnait l’vertige. Et des images, dans ma tête. La voiture avec cet enfoiré d’fils de pute de Bobby. On s’y disputait lui et moi, comme toujours, j’le provoquais, il menaçait de m’frapper, encore. Puis il avait amorcé un geste vers moi, et tourné l’volant comme un connard. On avait percuté la voiture d’en face, c’était violent.

Et lui et moi, on avait rien, ou presque. Et la conductrice en face était morte.
La mère de June. Ma petite-amie de l’époque.
La fille face à moi à ce moment la.

- ... Hey June...

il me semblais qu’c’était la première fois d’ma vie que j’me retrouvais sans voix face à quelqu’un d’autre que Bobby. J’crois qu’j’ai un peu paniqué. Parce-que j’étais sur le cul, parce-que j’p’ensais pas la revoir, surtout pas là, comme ça, n’importe comment. Et quand j’voulais m’amuser à charier Kéane devant la fille qu’il draguait, j’pensais pas à elle. J’aurai pensé à n’importe qui, mais pas elle.

- Je..., j’avais réussi à dériver mon regard sur Kéane, essayant de retrouver un semblant de contenance. J’allais voir Jim. ... On s’voit plus tard...

Deux pas, je m’éclipsais, sortais ma carte étudiant pour la passer devant le capteur pour pouvoir entrer dans l’bar.

- Un d’ces quatre’ aussi June... Si... si ça t’dis...

A ce moment, je me suis engouffré dans le bar sans leur accorder un mot ou un regard de plus, filant au plus vite trouver n’importe quelle compagnie. J’avais des remous dans l’bide d’avoir revu June, de l’appréhension, de la culpabilité d’avoir débarqué au milieu d’eux. J’étais vraiment à des kilomètres d’être timide normalement, mais là c’était juste trop chelou, le moment, la situation, eux...

Awkward. Pour le coup, moi qui était bon en impro, j’venais vraiment d’foirer mon coup. Et je m’en voulais. j’voulais pas que June me revoit comme ça, au hasard, et j’avais pas voulu casser l’ambiance avec Kéane. Pas si j’avais su qu’il était avec elle. J’voulais pas gâcher le moment de June. J’voulais plus rien gâcher dans sa vie.
J’en avais déja fait assez.

- Heeey Jim, j’fais qu’passer en fait. T’a une sortie d’secours s’teuplai ? J’t’expliquerai plus tard, là j’vais rentrer.


*

Couleur Ernest: #EEAD0E ▬ 30 juillet
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