GO SPORT ▲ Ft. ARTUS

Go sport...

feat Artus.

Une pluie fine s'abat sur le terrain de sport et t'as la sensation dégueulasse que tous tes vêtements te collent à la peau. Les élèves présents ici se comptent sur les doigts d'une main en cette fin d'après midi.

Pensive, assise seule dans les gradins, la capuche de ton sweat gris sur la tête, t'as le regard dans le vide. Ailleurs. Tu laisses tes cheveux mal attachés se plaquer contre tes joues, ton maquillage noir dégouline autour de tes yeux. Mais tu t'en fiches pas mal. Voilà plus d'un mois où t'as perdu toute ta hargne. Où t'as pas agressé quelqu'un pour t'avoir frôlé d'un peu trop près. Où Artus n'a pas eu besoin de te freiner avant que tu fasses une connerie. Tu sais plus que grogner et lancer des regards noirs. Dur de garder l'image de quelqu'un de peu fréquentable ainsi. Y'a plus que ton accoutrement qui fait vraiment peur. Et tes menaces, lancées en l'air.

Tu vois bien que tu es en train de changer et tu captes toujours pas. Comment une personne peut te changez autant ? Tu es tombée amoureuse, d'un A. Voilà ton ''problème''. Et ça dur, malgré les disputes, malgré que t'y crois pas une fois loin de lui.

Fuck it. Tu arrêtes de penser. Ça ne te ressembles pas. Te te lèves, dégringoles les marches du gradin où tu te trouvais et tu cherches ton salut sur le terrain. Rapidement une balle de basket laissée à l'abandon attire ton regard. En quelques enjambées, te voilà muni d'une balle humide. Tu l'as fait glisser dans tes mains et dribble. L'écho que t'offre les rebonds sont rassurants pour toi. Et puis le temps file, vite, trop vite dès que tu commences à faire du sport. Tu t'épuises, tu te vides la tête. Tu prends ton pied, tout simplement. Même si le basket n'est pas l'un de tes sports préférés, parce que c'est un sport collectif et que tu as laissé ça tomber depuis longtemps. Tu t’entraînes toujours seule ou avec des amis proches. Comme Artus, un pote, un amoureux de sport comme toi.

La balle cogne contre l'anneau du panier et tombe misérablement à coté. Sans marquer. Tu n'as pas vu que quelqu'un s'approchait de toi. Un regard sur le coté.

Quand on parle du loup.
- Ha t'es là, Art'.

Pause, sourire en coin. Oui, ça te fais plaisir de le voir.

- Ça faisait longtemps qu'on s'est pas retrouvés sur un terrain tous les deux. Amènes toi, j'ai besoin de me changer les idées.

*fuck it, fuck them

Posté sur le balcon des E, bras croisés sur la rambarde, ton regard balaye la cour tandis que ton menton vient se poser sur tes avant-bras. Il pleut. Pas vraiment étonnant, ici, c'est pas l'afrique. Tu souffles. A ce temps merdique s'ajoute tes cernes dues à une nuit blanche – la faute à wendie et ton idée grotesque de débuter une partie d'angry birds à une heure du matin – ainsi que l'absence d'orwenn qui est parti tu-ne-sais-où y a pas trois minutes. Franchement, quelle belle journée. Tes iris glissent sur les élèves passant en bas, dans un haussement de sourcil. Ils sont rares. Normal, le temps n'est pas forcément adéquat. Toute personne sensée resterait à l'intérieur.

Tu n'es pas une personne sensée.
Tu dévales bientôt les quelques escaliers te séparant du rez-de-chaussée, poussant la porte. T'as le réflexe de chercher une capuche dans ton dos. Sauf que t'as juste une veste simple. C'est con - et t'as dû avoir l'air encore plus con si quelqu'un t'a apperçu faire ça. Mais c'est tout un quotidien. C'est donc à grandes enjambées, tête baissée, que tu te diriges vers le complexe sportif. Tant qu'à se faire chier, autant se faire chier en faisant de l'exercice. Tes pieds finissent par se frotter contre le goudron trempé du terrain de basket.

Yeux plissés, tu redresses la tête, et ton regard tombe sur une fille, qui vient de rater son tir, visiblement. Et tu ne tardes pas à reconnaître kathleen. Il ne t'en faut pas plus pour qu'un sourire étire tes lèvres, et que tes pas te mènent jusqu'à elle. Sauf que manque de discrétion oblige, elle finit par te jeter un regard, que tu captes aussitôt.

« Ha t'es là, Art'.
- Comme tu peux le constater.
- Ça faisait longtemps qu'on s'est pas retrouvés sur un terrain tous les deux. Amènes toi, j'ai besoin de me changer les idées. »

Ton sourire s'élargit. Elle perd pas de temps. Néanmoins tu t'exécutes, venant t'emparer du ballon laissé à l'abandon sur le sol. Et alors que tu effectues quelques dribbles, ta tête se balance tandis que tu hausses les épaules. « Sinon, bonjoouur, comment ça vaaa, tu connais pas ça. » Tu lui adresses un rapide regard amusé. Et à peine ceci fait, tu stoppes la balle entre tes mains. Surpris. « ..C'est quoi cette gueule, t'as pleuré? » C'est dit avec un tel tact. Mais le maquillage qui, on peut le dire, ne ressemble plus à rien, en général, c'est pas bon signe. Du tout.

« C'est pour ça que t'as besoin de te changer les idées, ou? » Et puis vient l'évidence lorsqu'une goutte longeant l'une de tes mèches de cheveux vient s'écraser sur ton nez. « ...Ah nan, ok, oublie. J'ai compris, c'est bon. » Tu te détournes rapidement, l'air de rien. Il ne s'est absolument rien passé. Mais il faut que tu t'enfonces quand même, en essayant tant bien que mal de te rattraper. « Non mais, ça fait un style, c'est. ..C'est bien? 'Fin, y a du maquillage waterproof aussi, mais chacun fait ce qu'il veut. » Monsieur est connaisseur. Non en faite c'est juste qu'avec deux filles dans la cabane – on peut en compter trois avec sony –, malgré toi, t'as fini par le savoir. Et si kath', elle, l'ignore, c'est qu'y a un souci.

Dans un râclement de gorge qui sous-entend « bref », tu finis par tenter un panier. Et le ballon tourne sur l'anneau. Tourne. Pour finalement ne pas rentrer. Silence. GDHBGHDG. « Ptain ça m'énerve quand ça fait ça. » Un murmure de rageur. Tu tournes la tête vers la brune après un soupire, lui lances le ballon. « Sur vingt tirs, celui qui en fait le moins paie un big mac à l'autre, ok? J'ai faim. » Ceci voulant dire tout est prévu pour que je gagne et que je mange sans dépenser, et j'ai absolument pas honte de le faire vu le nombre de fois que j'ai dû te payer un truc avec ça. Quel gentleman, c'est fou.

Tu recules de quelques pas, tes bras allant machinalement se croiser derrière ton crâne. « Sinon, ça va, ces derniers-temps? Ça fait un moment que t'as cassé la gueule de personne. » Subtilité, subtilitééé. « Qu'est-ce qui t'arrive, tu deviendrais pas tolérante, quand même? » Petit sourire en sa direction. Bien sûr que non elle devient pas tolérante. C'est de kathleen dont on parle – en plus elle s'est pas arrêtée de menacer les pauvres petits A pour autant. Bref, kathleen, quoi.

Go sport...

feat Artus.

 
Toujours le sourire aux lèvres celui là, en voilà un au moins qui ne changeait pas. Il récupère la balle et revient sur ses pas.

- Sinon, bonjoouur, comment ça vaaa, tu connais pas ça.

Non, pas vraiment. Tu sautes souvent les formules de politesse : pas besoin de lui demander si ça va, ça se voit. Tu t’inquiéteras pour lui le jour où il n'aura plus ce sourire idiot au visage. Tu restes droite, arquant un sourcil et lui rends fièrement son regard amusé.

- C'est quoi cette gueule, t'as pleuré ? Toi, pleurer. JOKE. Tu captes pas pourquoi il dit ça. T'as toujours une sale gueule, alors pourquoi s'en préoccuper maintenant ? Tu lui lances un regard interloqué, surpris. -C'est bien, vous avez l'air tous les deux cons comme ça-. C'est pour ça que t'as besoin de te changer les idées, ou?  ...Ah nan, ok, oublie. J'ai compris, c'est bon. Non mais, ça fait un style, c'est. ..C'est bien? 'Fin, y a du maquillage waterproof aussi, mais chacun fait ce qu'il veut.

Artus qui essaie de se rattraper ... et qui fait pire que mieux. C'est beau, cette façon avec laquelle il s'enfonce. Heureusement que t'es pas l'une de ses filles qui ne jurent que par leur apparence. Tu serais vexée. Passant le bout de tes doigts autour de tes yeux, tu remarques enfin que ton maquillage est parti dans tous les sens.

- Ha. Tu me fais peur parfois Artus... C'est juste la pluie.

Pause. Tu prends quelques secondes pour enlever le maquillage en trop, mais sans miroir, t'arranges pas vraiment la situation. Et le rebord de tes manches est sale désormais, super.

- Et arrête de traîner avec ton travelo de coloc'. J'hallucine, tu vas pouvoir me donner des conseils en maquillage bientôt.

Moqueuse. Artus tente un tir et il échoue, de peu. Comme toi il y'a à peine quelques secondes. Tu l'entends rager dans ses moustaches et tu pouffes.

- La poisse.
- Sur vingt tirs, celui qui en fait le moins paie un big mac à l'autre, ok? J'ai faim.
- Ok. Mais si tu perds, je mangerais le Big mac len-te-ment devant toi. Sourire, regard provocateur. T'es prévenu.

Tu t'en moques pas mal de la bouffe, mais c'est toujours marrant de narguer le blond. Et ça a le mérite de motiver un adversaire intéressant pour toi : c'est toujours serré entre vous. Pour une fois que tu pouvais avoir un peu de compétition dans ce bahut.

Te voilà de nouveau en possession de la balle. Tu recommences à dribbler, mollement. Tu fais quelques pas en direction du panier. La pluie poisseuse perturbe ton jeu, les événements récents également. Ton regard switch entre la balle et le panier, mais la détermination habituelle n'est pas là.

- Sinon, ça va, ces derniers-temps? Ça fait un moment que t'as cassé la gueule de personne. Oh, gosh. Artus, le mec qui ne faisait pas attention aux détails avait remarqué ton changement attitude. Qu'est-ce qui t'arrive, tu deviendrais pas tolérante, quand même?

Tolérante, elle ? Nan.
C'est tellement pire que ça, Artus.

Il te dit ça comme ci de rien n'était, alors qu'il vient de lâcher une bombe pour toi. Ton changement d'attitude est perceptible aux yeux des autres. Et ça te fais flipper, sans trop savoir pourquoi. Tu cilles, fais style que t'as rien entendu et continue de dribbler, sur place. Tu continues d'avancer et lui tourne délibérément le dos.

- T'es pas bien toi. T'as surement pas vu, c'est tout. Tu peux pas toujours m'arrêter tu sais.

Argument trop lent à arriver, pas convaincant non plus. Tu tires et loupes grossièrement. La balle ricoche sur la panneau, t'as même pas touché l'anneau et elle retombe pas trop loin de toi.

- Merde.

Tes dents passent sur ta lèvre inférieur et tu rages intérieurement, contre toi même. T'as la sensation de plus savoir jouer.
Une catastrophe pour toi.

Tu récupères la balle au rebond et la balance à ton pote.

- A toi : 0 à 0. C'est ton premier tire.

*fuck it, fuck them

Elle semble ignorer ta question, te tournant le dos. Haussement de sourcil. Bah tiens. Tu pousses un soupire, mêlant tes doigts dans tes cheveux trempés que tu ébouriffes aussitôt, de façon à ne pas les avoir collés sur le front. « T'es pas bien toi. T'as sûrement pas vu, c'est tout. Tu peux pas toujours m'arrêter tu sais. » Tu cesses tout mouvement, lui jetant un regard intrigué. Même toi, t'y crois pas. « En un mois, j'aurais rien vu? Tu me sous-estimes, kath'. » Elle te sous-estime vraiment. De te penser assez con pour croire que oui, t'as juste été pire qu'aveugle durant plusieurs semaines – ok t'es certes limité intellectuellement parlant, mais tout de même. C'est pas comme si kathleen se faisait discrète pour tabasser un élève. « Tu me mens, maintenant? »

Elle tire. Tu as à peine le temps de voir le ballon percuter le panneau. Et t'es d'autant plus perplexe face à la situation. « Merde. » Elle peut se le permettre – t'aurais fait plus vulgaire si t'avais été à sa place, mais soit. Tu t'autorises néanmoins un petit sourire. T'es quand même là pour gagner. Si elle rate, tu ne vas pas t'en plaindre. Au  contraire. « A toi : 0 à 0. C'est ton premier tire. » Tu tournes la tête vers elle, interceptes de justesse le ballon lancé. T'aurais pu te le prendre dans la gueule, ça aurait été pareil hein. « T'es mal partie pour manger le big mac len-te-ment devant moi. Un souci, kathy? » Tu esquisses un sourire avant de prendre position devant le panier.

Le ballon heurte le coin du panneau, pour retomber dans le filet. Regard pour kathleen, et tu t'avances. Tu parviens pas à rester concentré sur le jeu. Tu te poses des questions, et comme t'as horreur de ça. Est-ce qu'elle te cache un truc, ou est-ce que tu deviens juste parano? ...Depuis quand tu l'es, au juste? Tu ramasses le ballon, te le passant d'une main à l'autre. « On change les règles, ça te dit? » De nouveau, tu dribbles, observant la sphère percuter répétitivement le gravier. « Si je gagne tu me dis ce qui se passe. Si tu gagnes... je te paie tous tes repas pendant une semaine. » Tu redresses la tête vers elle, hausses un sourcil. « Je considère que t'acceptes. »

Si elle refuse, ce serait comme admettre qu'elle te considère plus apte à gagner la partie. T'aurais de quoi te foutre de sa gueule. Dans un léger sourire, tu lui lances le ballon. Et de là, les tirs se suivent. Tu observes les ratés bien trop réguliers et bien trop importants de kathleen d'un œil sceptique, tandis que tu mènes le jeu comme tu le fais d'habitude : quelques erreurs sur lesquelles tu rages. Néanmoins, on peut dire que tu prends de l'avance peu à peu. Ce qui a le mérite de te perturber un peu plus. Ça ne lui ressemble pas de se faire distancer comme ça. D'habitude, ça se joue toujours à un ou deux points près.

Encore quatre tirs. Au tour de kath. Tu viens lui planter le ballon dans les mains, tes pupilles fixées aux siennes. « T'es dans la merde. » C'est clairement et simplement dit. Disons qu'elle n'a plus le droit à l'erreur, et qu'il faudrait que toi en revanche tu te foires soudainement sur toutes tes tentatives. Bref, une situation pas bien avantageuse pour la brune. Tu rédiges rapidement un lms – tâché de multiples gouttes d'eau soit dit en passant –, et observes le déroulement des choses, ta tête penchant machinalement sur ta droite.

Go sport...

feat Artus.

 
- En un mois, j'aurais rien vu ? Tu me sous-estimes, kath'....

T'as la flemme d'en rajouter, parce que tu sais que tu seras vraiment pas crédible. Parce que tu t'es vendue tout seule en étant aussi peu convaincante la première fois. T'assumes pas. Alors comme la nana frustrée que tu es, tu continues de lui tourner le dos.

- Tu me mens, maintenant ?
- … Laisse tombé, ok ?

Prendre tes amis pour des cons, t'aime clairement pas ça... Mais ce qui t'arrives est difficile à admettre pour toi. Et t'es là pour jouer, pour justement oublier ce qui te perturbe, pas pour raconter ta vie. Tu loupes ton tire et tu rages intérieurement. Vénère, tu lui balances la balle un peu fort, un peu n'importe comment aussi.

- T'es mal partie pour manger le big mac len-te-ment devant moi. Un souci, kathy ?
- Ta gueule, c'est pas le big-mac que tu mangeras si tu me rappelle comme ça. Tch'.

Menace en l'air, comme toutes celles que tu fais à ton pote. Réponse donnée du tact au tact aussi : les surnoms et toi ça fait deux. Ça passe pas, même pour un malheureux ''y'' rajouter à la fin d'un diminutif. C'est ''Kathleen'', ''Kath'' ou gueulante quand c'est pas pire. Il se positionne et tu le sens mal. Il tire, marque et tu maudis ce fucking panier. Artus récupère le ballon et tu le sens perplexe. Tu bloques. Il va pas allez s’inquiéter ou se poser des questions pour toi, quand même ? Non, dans ton esprit ça ne te sembles pas possible.

- On change les règles, ça te dit ? Tu arques un sourcil et regarde dans sa direction alors qu'il se remet à dribbler. Si je gagne tu me dis ce qui se passe. Si tu gagnes... je te paie tous tes repas pendant une semaine. Merde, peut être que si finalement... Tu préférais largement lui payer la bouffe tous les jours. Mais genre vraiment. Je considère que t'acceptes.

Wait. Quoi ?
T'as même pas eu le temps de répliquer là.

- Je t'en pries choisi pour moi, tu sais que j'aime ça...

Tu te retiens de lâcher subtilement un ''connard'' à la fin de ta phrase, bien parce que c'est lui, hein. Il te lances le ballon, tout sourire et elle atterrit sans trop de mal dans tes paumes -comme quoi, il fait plus attention lui-. Tu refais glisser la balle dans tes mains, essayant de te calmer. Et là tu comprends qu'il ne te laisse pas le choix. Que si tu remets sur le tapis ces conditions c'est que tu admets ta prochaine défaite. Et tu t'admettra jamais perdre avant même d'avoir commencer.

Un regard dans sa direction : le fourbe, il doit être fier. Il continue de te regarder, souriant. Dommage qu'il ne soit pas plus con que ça.

- Tu m'emmerdes Art'.

Dit franchement, sans méchanceté.
De là, les tires s’enchaînent. Et c'est l'une de tes pires parties de ta vie. Des ratées trop fréquent à ton goût, parfois grotesques qui ne te ressembles pas. Il te distance sans trop de mal, sans trop de commentaire. Tu jures. Les rares mots qui sortent de tes lèvent sont des vulgarités, adressées au panier ou au vent. T'as aucune envie de perdre, surtout si c'est pour balancer ce qui te tracasses ensuite. Double loose.

Plus que quatre tirs et c'est mal barré pour toi. T'as plus le droit à l'erreur et Artus doit louper tous ses tirs si tu veux juste un ex-aequo. Autant dire que...

- T'es dans la merde.
Exactement.

Il vient se planter devant toi pour te dire ça, te filant la balle entre les mains un peu brusquement. Déstabilisant. Et tu soutiens son regard, retiens un grognement. Fais chier. Il s'éloigne un peu et tu te mords l’intérieur des joues. Tu prends un peu ton temps cette fois, te positionnes devant comme une débutante. Et tu marques, sans toucher le panneau, ni l'anneau.

- Fais chier.

Ouai, jamais contente. Faut qu'on te mette la rage pour que joues bien. Tu devrais marquer comme ça plus souvent, ça se joue à trop peu. Tu dribbles juste une fois, fais aller la balle dans l'autre main et tu rapproches de lui. Mais tu peux pas lui balancer le ballon, ce con à les mains occupées.

- C'est pas le moment d'écrire un LMS.

Même si y'a beaucoup de chance pour que tu perdes, hein. Manquerait plus qu'il se foute de ta gueule via lézard. T'attends qu'il finisse -ce qu'il fait rapidement- et le laisses récupérer la balle que tu fais dribbler dans le vide. Tu fourres tes mains dans les poches de ton sweat, une moue sceptique au visage : t'appréhendes vraiment la suite des événements.