Sujet: oh, what a mess we made #randomlyrics Lun 28 Juil 2014 - 2:18
Léocade & Ernest
Quel branleur ce mec. J’ai lâché le stylo et quitté mon bungalow direct, emportant juste mon paquet. Clope fumante au bout des doigts, j’remonte d’une main l’arrière de mon skinny qui m’rentre dans l’cul, capte que j’suis en chaussons - m’en bat la race. J’fais un signe de main à des potes qui détournent le regard en m’voyant, j’hausse les épaules, trace ma route. L’habitude.
J’ai peu d’amis ici. J’en ai peu tout court, même en dehors. J’me traîne dans les soirées VIP et prend des selfies avec les plus grandes stars du moment, mais concrètement, ma vie est vide. Y’a que ces deux mecs là pour la remplir, pour le peu que j’rentre à Prismver - mon tournage me prend du temps. J’ai pas l’temps de m’intêresser à leur guerre des classes, à quoi qu’ce soit d’autre: hier encore j’étais à L.A, on peut pas dire que j’ai vraiment le temps de capter c’qui s’passe ici ou d’me trouver des potes.
Mes ces deux là le sont, et y’en a un des deux qui va mal. Johanna partie ? Wtf, même pas au courant C’dommage, j’l’aimais bien. Les gars aussi. C’était kinda obvious qu’Léo avait des sentiments pour elle, mais ce con est trop fier pour avouer c’genre de trucs. J’renifle, me d’mande quel est mon motif a moi pour me voiler la face, aussi. J’ai pas d’raison valable. M’enfin ‘servirait à rien toute façon. Il aime pas les mecs il aime pas les mecs, c’comme ça. L’en faut plus pour me pourrir la vie.
J’toque à sa porte, m’attend autant à le voir lui que la voir elle, sa soeur totalement tarée. Soeur à laquelle j’me suis quand même foutrement attaché; et j’lui emprunte en scred. J’joue au grand frère des fois, même si j’suis con et qu’elle passe son temps à me hurler dessus et me frapper, au fond j’la fais rire. C’est qu’ils sont attachants ces deux cons là.
Clope jetée dehors, j’entre devant Léocade qui m’a ouvert, lâchant un simple « t’a une sale gueule » avant d’me vautrer de tout mon long dans le canapé dans un gros soupir. A plat ventre, bras et jambes dans l’vide, j’mate le tapis dix bonnes secondes, le cerveau totalement déconnecté. J’me redresse finalement, m'appuie sur un coude, lève les yeux sur lui pour le détailler.
Léo est fuckin attirant. L’mater c’est juste de l’orgasme à l’état pur. Sa gueule amochée fait que renforcer son allure de badboy. Ce mec me fait de l’effet, et c’est faux, en plus de sa queue j’voudrai bien d’ses emmerdes; et c’est bien l’seul. Mais c’pas réciproque et ça l’sera jamais, alors ça sert à rien d’en parler. J’fronce le nez, le quitte des yeux pour choper la télécommande et allumer la télé que j’laisse assez basse pour pouvoir discuter. C’est finalement un random sourire amusé qui pop sur mes lèvres, parce-qu’il a toujours rien dit et que j’connais pas trop l’mode d’emploi du pote parfait pour réconforter; j’ouvre grand mes bras, hausse les sourcils. « T’veux un calîn ? » Question réthorique, j’ai l’habitude de m’prendre des vents, ça compose 90% de mes journées.
Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Mar 29 Juil 2014 - 4:37
oh, what a mess we made
love is a losing game
Son énergie, son esprit, son regard. Vidés. Il est rentré depuis une bonne heure désormais et mis à part les quelques efforts pour répondre aux messages d’Ernest, il n’avait pas bougé. Allongé dans le canapé, face au dossier, coussin dans ses bras, légèrement recroquevillé sur lui-même. En position de faiblesse. Il est salement amoché, Léo, mais il n’a touché à rien. Il ne sait pas comment s’y prendre. La vue des hématomes qui fleurissent sur sa peau et du sang coagulé, tout ça le dérange, il n’a pas l’habitude d’être marqué à ce point. Il n’a pas l’habitude d’être dans cet état tout court. D’être blessé. Surtout devant autant de monde. Et ça avait été la panique, un sentiment de détresse. Fuir la foule, le plus vite possible, car ils en avaient trop vu. Il avait beau s’être rattrapé après les coups et les insultes, il avait beau avoir joué au mec à la fierté inébranlable, il avait inévitablement flanché, rien qu’un instant. Ridicule. Juste pathétique. Alors peut-être que le rôle de l’amoureux au cœur en miette et lourd de regret aura son charme dans les jours qui viennent, mais l’idée de l’interpréter l’avait angoissé.
Il fallait qu’il fonce à son cabanon, sans adresser un mot ni un regard aux amis, aux proches, aux connaissances, à qui que ce soit. Aucune distinction, il ne voulait voir personne. Un besoin de s’isoler quasi instinctif, essentiel à sa survie. On le bouscule alors qu’il s’extirpe de la foule. Puis plus rien. Que dalle. Nada. C’est comme si on lui avait arraché quelque chose. Et il n’arrive plus à réfléchir depuis qu’il est rentré. Il se sent juste à plat.
Sa vue se brouille, à force de regarder droit devant lui. Vraiment ? Ça serait pas une pointe de tristesse qui surgit tout à coup par hasard ? Johanna, Heath, Joach, les coups, les mots, n’importe quoi ? Il tente de se convaincre que non. Il sonde ses pensées et n’y discerne aucune émotion. Ses paupières s’abaissent malgré lui, lourdes tout à coup. Corps qui ne demande qu’à recharger les batteries. Il ressert l’étreinte de ses bras autour du coussin, y cache le bas de son visage. Il n’y a pas un bruit ici. Personne.
Coups à la porte. Il rouvre les yeux. Quelqu’un. Ernest. Pourquoi est-ce qu’il lui avait dit de venir ? Il veut pas, il a pas envie de le faire rentrer alors qu’il est brisé comme ça. Il a peur des plaisanteries qui vont le faire démarrer au quart de tour ou du réconfort qui va lui faire perdre tous ses moyens et l’obliger à se braquer. Il peut pas. Ses doigts serrent la taie du coussin. T’aurais dû y songer avant, Léo’, va lui ouvrir.
« T’as une sale gueule » Il soutient son regard quelques secondes à peine avant de baisser les yeux et le laisser entrer. Honte. Honte d’être aussi peu présentable, de l’accueillir de manière aussi froide, de s’être comporté comme un connard égoïste, encore. Et pourtant Ernest trouve le moyen de lui sortir ce genre de punchline. Aucune objection lorsqu’il lui pique sa place dans le canapé. Il peut, il a le droit de faire comme chez lui, ici, vu le temps qu’il y a passé. Léo’ qui tolère qu’on empiète sur son territoire, on aura tout vu. Faut pas oublier qu’il laisse Ernest s’approcher de Céleste. C’est quand même un putain de signe d’amitié.
« T’veux un câlin ? » Oui. Il lui semble. Mais non. Parce que c’est awkward, et bizarre, et que ce n’est pas ce qu’on lui a apprit, c’est stupide, pour quoi faire ? Touché en tout cas. Ça le déstabilise assez pour le faire buguer un instant, planté là, à dévisager Ernest sans le comprendre. Sourcil qui se hausse, moue légèrement dédaigneuse.
« C’est ça, fous toi d’ma gueule. »
Il se détourne, le laisse planter là pour passer derrière le comptoir de la cuisine et fouiller dans le frigo. Face dans le congélo, la tête au frais. Il fallait que tu le voies. Soupir lorsqu’il se l’admet. Ça le rassure qu’Ern’ soit là. Supporter l’atmosphère pesante du cabanon vide après tout ce qui s’était passé, ça aurait été le truc en trop. Il avait besoin d’arrêter de se la jouer solo pour une fois. Malgré son caractère et son comportement infernaux, on le supporte, y a des gens qui l’acceptent. Ça fait… bizarre.
En attendant faudrait qu’il commence à s’occuper un peu de lui. Il garde quelques glaçons dans un torchon et pose sa compresse improvisée sur sa pommette tuméfiée, après avoir refermé le freezer et regagné le salon. Regard en direction du D, qui avait dû lâcher l’affaire concernant le free hug. Il se sent toujours aussi mal, Léo’, comme fébrile, presque malade. Et ce connard qui lui avait piqué sa place. Quelques pas pour parcourir la distance entre lui et le canapé. Démarche pas très assurée. Il attend une seconde qu’Ern’ se pousse au fond du sofa pour venir s’allonger à son tour, sur le coté, tourné vers lui. Il cale sa tête sur un coussin et tient distraitement les glaçons contre la moitié de son visage qui avait encaissé le plus de coups. Faut pas oublier qu’il est droitier, Ackland. Silence légèrement awkward. Il regarde droit devant lui, surtout pas dans les yeux d’Ern’.
« J’suis désolé pour le lms un peu mad, j’étais en rogne, j… j’sais pas. »
Excuses en suspension. En vrac. Il s’est perdu, Léo’.
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Mer 6 Aoû 2014 - 18:34
Léocade & Ernest
« J’suis désolé pour le lms un peu mad, j’étais en rogne, j… j’sais pas. » « T’excuse paaaas c’normal. »
Une pichenette dans la mèche qui tombe devant son visage abîmé. Un sourire goguenard, que je ravale parce-que de toute façon il me regarde pas. Il fuit mon regard, il fait sa tapette. C’marrant de le voir comme ça. ‘Fin. J’me fouterai volontiers d’sa gueule si il était pas réellement triste. Et si j’étais pas aussi protecteur, au fond. J’suis comme ça... j’m’en branle qu’on s’en prenne à moi, mais faut pas toucher ceux qu’j’aime. Et ce connard, j’ai beau à peine le connaître, j’ai beau être nouveau dans c’bahut, j’m’attache à lui. Jour après jour. On passe notre vie ensemble, et tout les jours, je m’attache un peu plus. C’est mon pote. J’en ai pas d’autres, pas autant. Si, Stan. Ce con là aussi j’y tiens. Et j’ai qu’eux. Les autres sont cools, Kéane, Ewan, mais c’pas pareil. Léo et Stan, c’est naturel, c’est fort, ça s’fait tout seul. C’est évident.
Puis, avec Léo, y’a c’truc en plus. J’ai pas juste envie d’lui. Je l’admire. J’le kiffe. J’aime sa dégaine, j’aime son visage, j’aime son allure, j’aime ses sourires. J’cherche ses rires. J’cherche plus. Plus que ça. Même si j’sais que j’l’aurai pas. C’plus fort que moi.
Ce mec me plaît, c’tout. Et j’ai beau m’dire qu’ce sera jamais réciproque, ça m’dépasse. J’sais que j’peux pas lutter, alors je lutte pas. Mais je m’y fait, et j’accepte. J’encaisse, et attend qu’ça passe. Avec un peu d’chance j’irai pas jusqu’à tomber amoureux, s’rait con quand même. Drôle, mais con.
« Au fait, j’t’ai niqué. » Il lève les yeux vers moi, et le fixant, j’étend un sourire moqueur. « Bien-sûr que j’ai lms Ackland. Des fois t’es un peu naïf, pour un cerveau. » Mon index fait pression sur son nez, juste une seconde, juste pour le plaisir de le toucher. J’ai pas l’droit d’le prendre dans mes bras, j’ai pas l’droit d’le serrer contre moi. Alors j’le taquine, ça j’ai l’droit. J’m’en contenterai.
« J’m’en branle de ta fierté. Si il te r’touche, jlui fout un procès au cul. » J’me laisse tomber sur le dos, basculant, matant l’plafond en calant ma main sous ma nuque, une jambe repliée l’autre grimpant sur le dossier du canap’, à l’arrache. « Mon avocat est chaud. C’est un as. Il trouve toujours des combines de bâtard, il est énorme. » On en a fait des trucs foireux lui et moi. Ca part souvent d’moi, les embrouilles, mais lui il est là, derrière mon cul, rattrape et couvre mes conneries. Et parce-que c’est l’un des meilleurs, il arrive à retourner des situations de malade et au final, on remporte des victoires là où j’suis clairement fautif. Ce mec est un génie. J’aime pas trop prendre de la thune aux gens, moi même j’en ai trop, mais bon, les gens ont qu’à arrêter de chercher la merde. Qu’ce soit ici ou ailleurs.
Ce mec, Ackland, j’ai rien contre lui. C’est plutôt valeureux, c’qu’il défend. Perso j’m’en branle, j’passe plus de temps sur les plateaux de tournages qu’ici, alors peu m’importe. Et c’est vrai que Léo joue souvent au con sur les commentaires, pour c’que je capte, il cherche la merde. Il l’a trouvée. Bien fait pour lui.
... Mais voila. Quand j’le r’garde, j’ai ces pulsions, cette envie irrésistible de l’protéger. Léo fait croire qu’il est solide, que c’est un dur à cuir, mais voila, une nana se barre et un mec lui met des beignes, et il est au fond du trou. Et même si il a tort, même si il est en faute, j’ai envie d’être de son côté. Envie d’me prendre les coups à sa place, ça m’gène pas. Et j’m’en branle que ça l’gène lui, en fait, j’lui laisse pas trop l’choix.
« Ca va passer, pour Johanna. Tu peux toutes les avoir. Et y’en a d’autres, des filles aussi cools et spéciales qu’elle. Elle était super, mais c’pas la seule. Y’en a d’autres qui sauront te mettre des claques, à la gueule et au coeur haha. »
Comme celle que toi tu me met à moi. Sans même t'en rendre compte. Quoi que.
Mi-août, juste après le cassage de gueule Ackland/Léocade #f0b622
Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Jeu 7 Aoû 2014 - 19:59
oh, what a mess we made
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« Au fait, j’t’ai niqué. Bien-sûr que j’ai lms Ackland. Des fois t’es un peu naïf, pour un cerveau. »
Léo’ cligne plusieurs fois des yeux après qu’Ern’ lui mette une pichenette sur le nez, surpris. Surpris qu’on le défende, qu’on ne le laisse pas n’en faire qu’à sa tête. Ses sourcils se froncent, faussement blessé dans son égo, Léo’ fait la tronche pour la forme. Il file un coup de pied pas franchement sincère à Ern’.
« Déjà que j’me suis pris une raclée devant tout le monde, faut que tu me fasses passer pour une tapette qui se cache derrière ses amis. »
Soupir. Ça lui fait bizarre, à Léo’, ce genre de comportement. Il a toujours eu l’habitude qu’on le lâche, qu’on le laisse se démerder tout seul et régler ses problèmes sans personne. C’est comme ça qu’on l’a éduqué après tout. “Ce sont les faibles qui s’appuient sur leur entourage”. C’est pas ça que son vieux lui répétait ? Il commence à y croire de moins en moins, à cette philosophie. Appuyant un peu plus les glaçon contre son visage abîmé, Léo’ laisse tomber son air irrité pour afficher une expression lasse et blasée.
« T’avais pas besoin de t’en mêler, j’sais me défendre... »
La plupart du temps. Sauf aujourd’hui. Il avait été incapable de se relever, de rendre les coups, il sait qu’il méritait, il méritait plus encore. Il se tait, dévisage Ern’ quelques secondes avant de détourner le regard. Il sent veut de réagir comme ça alors qu’on est là pour lui. Il faut qu’il arrête de déconner avec les gens qui lui veulent du bien. Déjà qu’ils sont pas beaucoup, si en plus il se met à montrer les crocs et sortir les griffes dès qu’ils s’approchent d’un peu trop près. Il a besoin de ces gens là, il en est tellement dépendant que ça lui fait peur. Il clame qu’Ern’ et Stan sont les plus gros chieurs du monde et pourtant il a du mal à se passer de leur présence. Et aujourd’hui il fallait qu’Ernest vienne, qu’il chasse les idées noires et les pensées négatives, même si ça ne dure que le temps de sa visite. Il aimerait savoir comment le remercier mais il pas vraiment doué pour ce genre de discours, Léo’, il a joué trop de rôle pour savoir comment on s’y prend.
« Ça va passer, pour Johanna. »
Il tressaille rien qu’en entendant son nom, et son regard se reporte aussitôt sur Ern’.
« Tu peux toutes les avoir. Et y’en a d’autres, des filles aussi cools et spéciales qu’elle. Elle était super, mais c’pas la seule. Y’en a d’autres qui sauront te mettre des claques, à la gueule et au coeur haha. »
Et même après son départ, elle continue de lui en filer, des claques au cœur. Ce dernier se serre tout à coup d’ailleurs. Elle est partie pour de vrai. C’est plus une menace en l’air qu’ils avaient l’habitude de se lancer pour mieux se retrouver après. C’est fini, ils ne se retrouveront plus. Sel marin des larmes dévalant les ailes du nez pour se mêler au saignement de sa lèvre éclatée, il sent la plaie picoter légèrement et comprend vite. Honte qui lui brûle les joues, il se dépêche de passer le dos de sa main sur ses yeux qu’il baisse ensuite. Pitoyable. Ça l’énerve de sentir sa gorge se serrer, d’être incapable de se tenir.
« Tss, en espérant que je foute pas tout en l’air avec les autres aussi, j’vais finir par épuiser le quota de filles cool et spéciales. »
Tu l’as déjà épuisé. Le semblant de sourire qu’il tente d’esquisser se transforme en grimace contrariée et sa vue se brouille à nouveau. La ferme la ferme la ferme. Il lâche le torchon rempli de glaçons pour sécher rageusement ses yeux, tempête sur les lagons, la manche de son sweat irrite sa peau, finit par rouvrir les contusions au niveau de sa pommette. Souffle exaspéré. Il se redresse, à bout de nerfs.
« Putaaain… »
Assis en tailleur, il appuie sa paume pour tenter d'arranger sa connerie. Sans succès. Comme d'hab'. Il mordille sa lèvre pour se faire violence, pour se forcer à se retenir, pour éviter de craquer un peu plus.
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Jeu 7 Aoû 2014 - 22:21
Léocade & Ernest
- Tss, en espérant que je foute pas tout en l’air avec les autres aussi, j’vais finir par épuiser le quota de filles cool et spéciales. - T’aura qu’à passer aux mecs.
J’hausse les sourcils deux fois, bouche semi-ouverte, grand sourire étiré sous son regard noir. Et j’le regarde, lui et ses larmes qu’il tente de cacher, il essai d’faire le fier, s’essuie, se redresse, jure. Gamin.
« Chiale si t’a envie d’chialer man, c’quoi l’problème, on pleure tous, on chie tous, arrête de faire ta princesse. »
La dentelle c’est pas mon truc. J’le dis comme jle pense, il joue à quoi là à faire le duir à cuir ? C’est plus ridicule qu’autre chose.
« Sors toi les doigts du cul mec. »
J’le pousse, me redresse dans un râle parce-que la vie est dure (se lever d’un canapé, franchement hard) et fais quelques pas vers la chaine hi-fi. Quand j’lui dis d’se sortir les doigts du cul, j’me comprend, et lui aussi probablement, mais au cas ou, j’ajoute quand même, filtre glissé entre les lèvres le temps d’sortir mon tabac:
« Arrête de jouer tout l’temps, arrête de faire semblant, t’es fatiguant. Si tu veux jouer des rôles fais du cinéma, tu sers à rien là à essayer d’tromper ton monde, au final c’est toi qu’en prend plein la gueule. »
Un doigt sur la chaine hi-fi, dos à lui, j’me roule une clope, remuant un peu en musique. Léo et moi, on est assez opposés comme mecs. Moi j’suis 100% moi, pur et dur, j’me met masse de gens à dos mais j’assume, c’est moi j’suis comme ça, qu’ça plaise ou non. Mais lui il est là, fake puissance 10k dès qu’on traîne avec quelqu’un d’autre que Stan. Il est comme ça, c’est sa nature à lui, mais franchement à quoi ça sert ? Il ment à la fille, il la perd. Il ouvre trop sa gueule juste pour provoquer, il s’prend des beignes.
« Tu passes ta vie à sucer des queues pour faire plaisir - sauf à celle qu'il faut - et au final, regarde qui t’a. Stan, moi, Mike, et ta soeur. »
Je souffle mon poison, tranquillement, contourne le comptoir pour aller m’faire un café. J’suis pas là pour l’enfoncer un peu plus, même si j’suis sûr qu’il va chouiner pour ça. J’le pointe de l’index, cig entre les doigts.
« Et joue pas ta victime, tu m’demande de v’nir quand tu vas mal, tu sais à quoi t’attendre. »
J’glisse ma clope entre mes lèvres, plissant un oeil, vide le réservoir à capsules dans la poubelle. Qu’il s’indigne, qu’il m’envoi chier, qu’il rigole, n’importe - j’suis là pour le distraire, j’le fais à ma manière. Et j’sui trop franc pour retenir c’que je pense, trop naturel pour prendre des pincettes. J’dis c’qui est, qu’il veule l’entendre ou non, je m’en branle totalement.
« Fais toi Dixie va. Faut t’vider les couilles pour arrêter d’déprimer. Elle en peux plus d’te vouloir, et son frère s’ra en rogne. Une paire deux couilles. »
Oui, je sais, on dit une pierre deux coups, mais ma version est plus drôle. Café en route.
Mi-août, juste après le cassage de gueule Ackland/Léocade #f0b622
Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Mer 13 Aoû 2014 - 2:16
oh, what a mess we made
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« Arrête de jouer tout l’temps, arrête de faire semblant, t’es fatiguant. Si tu veux jouer des rôles fais du cinéma, tu sers à rien là à essayer d’tromper ton monde, au final c’est toi qu’en prend plein la gueule. »
Bousculé. Arrête arrête arrête. Le speech cash typique d’Ern’, le genre de discours qui énerve Léo’. Il déteste qu’on lui fasse la leçon, surtout quand la leçon est justifiée et qu’il ne lui reste plus qu’à fermer sa gueule car il n’a absolument rien à y répondre. Il fait la tronche comme un gamin qu’on engueule, tout en s’occupant de garder ses yeux secs et sa vue nette du revers de sa manche, regardant vaguement Ern’ rouler sa clope. Un Remington ne pleure pas, point. C’est la base.
« Tu passes ta vie à sucer des queues pour faire plaisir - sauf à celle qu'il faut - et au final, regarde qui t’a. Stan, moi, Mike, et ta soeur. »
Bam. Vrai. Léo’ cille, baisse la tête. Parce qu’au fond il a peur, il est terrifié à l’idée de finir seul. Et il sait que son réseau d’amis plutôt étendu ne vaudra rien le jour J, le jour où il ne sera plus capable de leur dire ce qu’ils veulent tous entendre, le jour où il ne pourra plus donner mais aura besoin de recevoir. La preuve, combien de personnes pour lui dans la pièce ? Une seule, qui s’est bougé le cul malgré la manière dont Léo’ l’a refoulé un peu plus tôt. Regard de chien battu en direction d’Ernest. Sois gentil avec moi, putain..
« Et joue pas ta victime, tu m’demandes de v’nir quand tu vas mal, tu sais à quoi t’attendre. »
Il lève les yeux au ciel, avant de tourner la tête pour regarder ailleurs, les sourcils légèrement froncés. Il sait, il en a marre de savoir qu’il a tord, il est en rogne Léo’.
« J’joue pas la victime... » « Fais toi Dixie va. Faut t’vider les couilles pour arrêter d’déprimer. Elle en peux plus d’te vouloir, et son frère s’ra en rogne. Une paire deux couilles. »
Souris, Léo’, tu sais très bien que t’en as envie. Même un sourire faiblard et bancal, c’est ce qu’il lui faut, dérouiller les zygomatiques y a rien de mieux après une crise. Mais non. Regard noir, dédaigneux, presque méprisant. Instinct de survie malgré le fait que tout soit terminé. Et elle est mignonne Dixie, et ça emmerderait Heath, et Ern’ et ses expressions maison c’est toujours quelque chose. Alors pourquoi tu sors les griffes Léo’ ? Il se trouve tout pleins de raison. Comment est-ce qu’il pouvait parler d’une autre fille alors que Johanna venait de partir, il était pas en train de le traiter de nympho’ là tout de suite ?
« Pour comater dans le caniveau après m’être fait tabasser à mort par Ackland ? Géniale ton idée, Ern’. »
Il se laisse basculer, plaque rageusement ses omoplates contre le canapé en poussant un soupir, avant de s’allonger sur le coté, face au dossier, dos au reste, un coussin dans les bras et les jambes à peine ramenées contre lui. Il fulmine à force tout contenir, il y arrive plus, se décharge sur ce qui passe. C’est ça de passer des années à fermer les yeux, à se passer la bombe au lieu de la désamorcer, ça peut vous exploser à la figure n'importe quand.
« Toi et tes conseils de merde.. J’aurai mieux fait de rester tranquille dans mon coin au lieu de répondre à tes putains d’lms. »
Silence. Il déglutit et serre les dents pour se faire violence et se la fermer un peu.
InvitéInvité
Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Mer 13 Aoû 2014 - 3:33
- Pour comater dans le caniveau après m’être fait tabasser à mort par Ackland ? Géniale ton idée, Ern’. - Ouais t’a raison comater dans l’canapé c’est bien mieux.
A cet instant, l’acteur ne pu s’empêcher de se demander pourquoi il était si sarcastique envers Léocade. Son ami avait besoin de soutien, de réconfort, et depuis son arrivée, Ernest n’avait fait que le rabaisser. Il tentait de le secouer, certes, mais il savait aussi qu’il faudrait lui laisser du temps. Pourtant, il avait l’impression de ne pas réussir à lui en accorder. Impitoyable.
- Toi et tes conseils de merde.. J’aurai mieux fait de rester tranquille dans mon coin au lieu de répondre à tes putains d’lms. - Gna gna gnaaaa...
Exécutant une grimace grotesque, Ernest avait levé les yeux au ciel, répliquant comme un enfant étrangement dôté d’une des voix les plus graves que l’on puisse rencontrer dans ce pensionnat. Il eut sur le moment l’envie de surenchérir mais jugea préférable de ne pas non plus pousser le bouchon trop loin - Léocade n’était pas n’importe qui, et pour lui, il était prêt à quelques rares retenues.
Une première tasse de café fut écartée de la machine, et après y avoir inséré une seconde capsule, une nouvelle tasse prit place sur le petit socle. Le second café fut lancé, et pendant que le liquide s’écoulait dans la tasse, le D observait le A, silencieux. Ce dernier était dos à lui, recroquevillé sur lui-même. En silence.
Ernest glissa dans sa propre tasse un sucre entier, ainsi qu’une cuillère. Il apporta au salon les deux cafés, posant sur la table celui de Léocade. Lui-même prit place dans un fauteuil, à l’écart. En chaussettes, une jambe pliée sur le tissu, la seconde y ayant déposé le pied, il entreprit de touiller sa boisson, le coude confortablement posé sur l’accoudoir. La musique tournait toujours sur la chaine hi-fi, ainsi que la télé allumée un peu plus tôt. L’addition des deux ne donnait pas grand chose de cohérent, mais au moins, il n’y avait pas un silence de mort dans la pièce.
Tête penchée, Ernest laissa son regard se vider sur la télévision. Un jeu télé dans lequel trois questions de niveau “simple” s'enchaînèrent. Tout les candidats répondirent juste. En revanche, Ernest ignorait les trois réponses.
L’une des forces de la star était d’assumer en tout point ce qu’elle était. Et cela comprenait son manque cruel de culture générale (mise à part le 7ème art), ainsi que son Q.I inférieur à la moyenne. « Pas d’quoi s’tirer une balle. », songeait-il dans ce genre de moments.
- Ta soeur va être mad, va falloir la calmer qu’elle fasse pas de conneries. ‘Pas qu’elle ait d’problèmes.
Ernest bu une gorgée sans quitter des yeux l’écran de télévision.
- M. Night Shyamalan., lâcha t-il à l’adresse du présentateur, après quoi celui-ci répéta le même nom en guise de bonne réponse à la dernière question. Bois ton café il va refroidir.
L’acteur vrilla alors sur Léocade une brève oeillade.
- ... T’a rien d’autre à me dire, mmh ?
#f0b622 Mi-août, juste après le cassage de gueule Ackland/Léocade.
Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Jeu 14 Aoû 2014 - 3:33
oh, what a mess we made
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« - Gna gna gnaaaa... »
On se fout de sa gueule. C’est pas plus mal. Désamorcée, la crise de nerfs. Léo’ se contente de laisser ses paupières devenues bien trop lourdes s’abaisser. Tous ses muscles se détendent enfin, il baisse finalement sa garde, cesse de voir le danger partout. On n’entend plus que la télé et la chaîne hi-fi. Et puis en arrière plan, le bruit des tasses qui tintent et qu’on remplit de café brûlant, puis qu’on pose sur la table basse derrière lui. Une présence, rien qu’un peu de vie, ça suffit à le rassurer. Il rouvre les yeux au bout de quelques dizaines de secondes, lorsqu’Ernest brise finalement le silence.
« - Ta soeur va être mad, va falloir la calmer qu’elle fasse pas de conneries. ‘Pas qu’elle ait d’problèmes. »
Soupir de deux kilomètres de long. Un autre problème à gérer qui s’ajoute à la pile d’emmerdes dont il a de plus en plus de mal à distinguer le sommet. Il cache son visage contre le coussin comme pour étouffer toutes ces choses auxquelles il devra bien penser à un moment ou un autre. Sa sœur, dans le lot. Il aurait préféré ne pas faire le rapprochement. Sauf qu’Ern’ a raison. Céleste est du genre à démarrer au quart de tour, et ce qu’il s’est passé, Léo’ aura du mal à le lui cacher. Si il arrive à l’éviter le temps que les marques sur son visage s’effacent, la rumeur quant à elle va se répandre comme une traînée de poudre. C’est le genre d’événement qu’on évoque au détour d’une conversation, pour se vanter et clamer “j’y étais, j’ai tout vu”. Putain...
« Ackland c’est mon problème, je ferai en sorte qu’elle s’en mêle pas, t’en fais pas pour elle. »
Il s’apprête à refermer les yeux pour comater à nouveau, essayer d'oublier toute cette merde. Il en peut plus de se repasser en boucle la scène, les mots qui le troublent encore. Et lorsqu’il a fini de visionner l’ultime discours d’Heath, son cerveau s’amuse à appuyer sur la touche rembobiner pour lui montrer une fois de plus comment il s’était fait cogner devant tout le monde.
« Bois ton café il va refroidir. »
Léo’ se redresse à contrecœur pour se rasseoir en tailleur, tourné vers Ernest cette fois ci. Il cille, son corps endoloris se remémore les coups et il retient difficilement les violents frissons qui se mettent à courir le long de son échine.
« ... T’as rien d’autre à me dire, mmh ? » « Pas vraiment. »
C’est dit trop vite. Léo’ évite les iris bien trop pesantes d’Ern’ et se contente de se réfugier dans sa tasse qu’il vient de saisir. Il voit vaguement son reflet dans le liquide ambré et constate une fois de plus l’étendue des dégâts. C’est pas beau à voir. Il sent le regard du D sur lui et déglutit difficilement, serrant le récipient brûlant entre ses doigts. Et ça continue de le peser, ça appuie de toutes ses forces sur ses épaules et il va finir par se briser, Léo’. Alors si il pouvait se décharger, même à peine, ça serait pas mal. Il hésite, ne sait pas par où commencer. Il doit avoir l’air complètement paumé là tout de suite et ça le fait presque marrer, il secoue légèrement la tête de droite à gauche, dépassé, un sourire fatigué et désabusé aux lèvres.
« Je... Tss, Ackland m’a perturbé mec, si tu savais tout ce qu’il m’a sorti comme connerie pour me descendre. Alors qu’est-ce que j’pourrais te dire à part le fait que je suis officiellement Léocade le connard narcissique égoïste et nymphomane briseur de cœur ? Haha. »
Les coudes posés sur ses genoux, tenant sa tasse d’une main, Léo’ passe l’autre dans ses cheveux pour les dégager de son visage et les serre quelques secondes avant de les lâcher. La fossette s’estompe, fini de sourire. Il fixe un point sous le fauteuil d’Ern’, se donne quelques secondes de répit, avant de finalement reporter son regard sur son ami en face de lui, sans aucune expression.
« Paraît que je brise le tien aussi. »
Un éclat de tristesse et d’appréhension, le seul qui illumine ces deux saphirs ternes rien qu’un instant. Avec les gens dont il est proche il sait difficilement faire preuve de tact, Léo’.
« Toi, t’as pas quelque chose à me dire ? »
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Dim 17 Aoû 2014 - 1:25
Ernest ne pouvait s’empêcher de l’observer. Non pas seulement parce-qu’il s’inquiétait de son état, mais également parce-que Léocade était le jeune le plus charismatique qu’il ait jamais rencontré.
Et autant dire qu’un tel jugement venant d’une star hollywoodienne, c’était quelque chose.
- Je... Tss, Ackland m’a perturbé mec, si tu savais tout ce qu’il m’a sorti comme connerie pour me descendre. - Baaah. - Alors qu’est-ce que j’pourrais te dire à part le fait que je suis officiellement Léocade le connard narcissique égoïste et nymphomane briseur de cœur ? Haha. - On s’en branle.
Ernest avait lâché du ton le plus las qui soit. Il n’était pas rare de le voir à la une des magazines à scandales. On racontait tout et n’importe quoi sur lui. Il y avait du vrai, du faux, qu’importe; depuis ses quatorze ans, Ernest avait appris à laisser tout ça passer bien au dessus de lui. Et ici, à Prismver, il en était de même. On osait pas vraiment l’insulter de face, à cause de sa notoriété et du certain respect qu’il imposait, mais il savait qu’on murmurait dans son dos. Il savait combien il était impopulaire ici.
Et il s’en fichait éperdument.
- Paraît que je brise le tien aussi.
Ernest venait de s’asseoir en tailleur sur son fauteuil. Les paroles de Léocade ne dérivèrent pas son regard de la télé. Il ne cilla même pas. Pendant quelques secondes, le A aurait pu réellement croire que son ami ne l’avait pas entendu.
- Toi, t’as pas quelque chose à me dire ?
Trois secondes passèrent, après quoi Ernest réagit enfin. Il haussa les épaules.
- Pas vraiment.
Nouvelle gorgée. Le café lui paru plus amer. Il détourna enfin son regard sur Léocade, affrontant son regard directement.
- Servirait à rien d’en parler, pas vrai ?
Il était tellement rare qu’il parle avec un tel sérieux que sa voix en paraissait plus grave encore. Il haussa les sourcils un instant, et jugeant qu’il avait raison, inclina la tête vers le bas une seconde en signe d’approbation. Il reporta son regard sur la télé, l’air encore plus fatigué que d’habitude.
- Voila. Donc j’en parle pas.
Il bu une nouvelle gorgée, fixant le présentateur aux cheveux pleins de gel et au noeud papillon rose.
- Et si ça peut te rassurer, non, tu me brise pas le coeur. J’suis pas en sucre.
Il ressenti alors une violente amertume à ses propres mots, et celle-ci n’avait rien à voir avec le café. Tout comme ses pensées n’avaient soudainement plus rien à voir avec Léocade. A cet instant, il eut le visage de l’ex de sa mère en tête, et il eut l’impression qu’on lui nouait la gorge avec une énorme corde. Secret. Son regard posé sur la télé s’assombrit, devint aussi noir que le café qu’il termina d’un trait avant de le poser sur la table, trop brusquement.
- J’vais pisser.
Et il s’éclipsa aux toilettes. Il profita de ce refuge pour fermer les yeux, inspirer calmement. Les bribes d’images de cet homme le frappant avec ses poings, le projetant contre les murs faisait crépiter quelque chose dans sa nuque. Il laissa tomber sa tête en arrière, se soulageant de son envie, laissant l’agréable sensation du besoin qu’on comble s’emparer de lui. Il referma sa braguette, laissa couler l’eau un certain moment, les mains dessous, les coudes sur le bord du lavabo. Et lorsqu’il sortit en s’essuyant les mains sur son jean, il avait le sourire aux lèvres.
- Tu veux pas sortir ? Aller boire un coup, traîner... j’sais pas... Ca t’frait du bien. Ou faire quelque chose ici, j’sais pas quoi, mais quelque chose. C'est glauque, là.
« Autre que de se morfondre à deux sur le canapé parce-que ni l’un ni l’autre ne pouvons avoir la personne qu’on désire. »
#f0b622 Mi-août, juste après le cassage de gueule Ackland/Léocade.
Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Dim 24 Aoû 2014 - 4:40
oh, what a mess we made
love is a losing game
- Pas vraiment.
Une impression de déjà vu, normal, Léo’ a répondu la même chose il y a quelques secondes à peine. Sauf que ce genre de réponse amorce le reste et il tente de soutenir le regard qu’Ern’ lui lance, avalant difficilement une gorgée de café qui le fait frissonner. Ou est-ce l’œillade que lui adresse son ami qui le déstabilise tout à coup.
- Servirait à rien d’en parler, pas vrai ?
Quel genre de réponse espérait-il en posant la question de toute manière ? Alors il se contente de baisser les yeux, il se contente d’esquiver, il a l’habitude de fuir après tout. Et comme si Ern’ s’y attendait, il enchaîne, avorte la discussion awkward que le A avait amorcée.
- Voilà. Donc j’en parle pas.
Ils sont rares, les silences, entre Ern’ et Léo’. En général. Aujourd’hui il ne les compte plus, il se met même à les chérir tant ils lui donnent du répis.
- Et si ça peut te rassurer, non, tu me brise pas le coeur. J’suis pas en sucre.
Rassuré, Léo’ ? Pas sûr. Perdu, surtout, confronté à une situation qu’il n’a jamais appris à gérer. Il fait de son mieux pour faire abstraction, après tout, Ern’ a clos le débat. Il se ferme, efface toute expression sur son visage abîmé. Rien que le vide dans sa tête. Un problème de moins, même si il n’a jamais considéré cette interrogation comme un problème. Sauf que cette pensée l’assaille. Les mots, les regards, la drague qui le faisait rire, ça n’était pas qu’une blague parmi tant d’autres. Il a du mal à comprendre mais ça commence à faire sens. Mais il est trop fatigué pour en tenir compte et se demander comment est-ce qu’il devra réagir désormais.
Et c’est le bruit de la tasse qu’on pose brusquement sur la table basse qui le sort de sa torpeur. Il lève les yeux vers Ern’ et le regarde s’éclipser. Seul à nouveau. L’étreinte de ses doigts se resserre sur son café, il a la gorge sèche mais l’idée de boire le liquide âcre lui donne la nausée et il préfère se lever pour aller le vider dans le lavabo. Quelques pas pour repasser derrière le comptoir. Debout au milieu du salon, les bras croisés sur son torse où pulse les dernières traces de douleur, souvenir de l’ultime coup de pied que lui avait donné Heath. La télé attire le peu d’attention dont il peut encore faire preuve, aspire sa notion du temps, et Ern’ a beau être resté un moment dans la salle de bain, Léo’ a l’impression de le voir revenir une minute à peine après être parti.
- Tu veux pas sortir ? Aller boire un coup, traîner... j’sais pas... Ca t’frait du bien. Ou faire quelque chose ici, j’sais pas quoi, mais quelque chose. C'est glauque, là.
Il émerge, reporte son regard un peu paumé sur Ern’ qui se tient devant lui et son putain de sourire qu’il ne lâche jamais. Lueur d’admiration dans ses saphirs cernés, mêlée à un soupçon de chagrin. Il a envie de s’excuser, comme souvent ces derniers temps, sans trop savoir pour quoi. Il a envie de dire oui, de penser à autre chose, se changer les idées. Mais tu sais pas ce qui lui ferait du bien, t’en sais rien. Léo’ sait ce qu’il lui faut, trop tard malheureusement. Ça lui a échappé il y a quelques heures déjà.
Prendre l’air lui ferait du bien ? Il n’a pas envie, plus envie de poser un pied dehors pour le restant de ses jours. Rester enfermé, confiné, à l’abri. Faire quelque chose. Besoin d’être protégé. “T’veux un câlin ?” “C’est ça, fous toi d’ma gueule.” Ses bras se décroisent, restent le long de son corps alors qu’il se rapproche, se blottit tout bêtement contre son ami, geste inconscient qu’on ne lui a jamais appris, instinct de survie. Un frémissement le parcourt lorsqu’il sent un peu de chaleur l’envelopper. La tête posée contre le torse d’Ern’, il passe ses mains dans son dos et s’agrippe, serrant à peine. C’est comme ça qu’on fait ? Il se sent bête et sa gorge se noue. Le roi des imbéciles. Ses paupières s’abaissent, il enfouit son visage dans le creux de l’épaule du jeune homme, ne dit plus rien.
- J’veux pas sortir.
Ça sonne comme une prière. Il déglutit difficilement et rouvre les yeux, fixant le vide par dessus l’épaule d’Ernest. Doucement, il se redresse, ses mains quittent le dos du D pour se poser sur ses flancs. Ça pourrait être awkward, mais son esprit ne fait même pas le rapprochement. Ils sont tous les deux plantés là, à savoir ce qu’ils veulent, ce qui leur ferait du bien, en sachant très bien qu’ils ne l’auront jamais. C’est d’une tristesse. À quoi tu penses Léo’ ? Il pense à elle, il voudrait fermer les yeux pour qu’elle soit à la place d’Ern’ quand il les rouvrira. C’est dégueulasse de sa part de songer à ça. Sauf qu’il ne peut pas s’en empêcher lorsqu’il remonte ses mains jusqu’au cou de son ami avant d’encercler son visage. Comme dans ses pensées ses paupières s’abaissent lorsqu’il approche le sien. Et on sent le désespoir alors qu’il pose ses lèvres sur celles d’Ernest.
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Sam 6 Sep 2014 - 2:56
C’était la merde. Putain de merde, mec, c’était la grosse merde.
Ca c’était passé beaucoup trop vite tout ça, d’un coup il était là, collé à moi, dans mes bras. Putain, j’ai rien eu l’temps d’capter. J’avais son torse contre l’mien, j’avais ses mèches dans la gueule, j’avais son souffle dans l’cou. Son putain de fuckin souffle chaud dans mon cou man. J’étais mad. J’crois qu’sur l’coup j’savais même plus comment on respirait.
J’déglutissais, j’refermais mes bras sur lui, parce-que j’savais pas quoi en foutre de ces putains d’bras. J’les enroulais autour de lui, j’glissais mes mains sur son tee-shirt, contre lui, j’savais pas quoi faire j’savais pas où les mettre. Forcément qu’j’lai serré contre moi putain, j’ai respiré l’odeur d’ses cheveux, j’aurai violé son shampooing si j’pouvais. J’étais high mec, j’pouvais pas réfléchir, j’avais l’bas qui s’excitait et le haut qu’était juste plus là. Entre les deux y’avait mon coeur, j’espérais qu’il le sente pas autant qu’moi. Parce-que chez moi il battait comme un ouf.
Qu’est-ce que j’pouvais faire ? J’étais là pour mon pote, il avait b’soin d’un calîn, j’lui donnais, c’tout. C’moi qui l’avait proposé, mais j’m’attendais pas à ce qu’il le fasse ce con. Alors c’était moi l’con, la bouche entrouverte à buguer sur l’plafond quand j’étais pas en train d’me shooter à l’odeur qu’il dégageait. Son putain d’corps mec, je l’avais là entre les mains, si tu savais l’envie qu’j’avais de...
Puis il a foutu ses mains sur ma taille, j’savais pas c’qu’il foutait sérieux, j’le regardais comme un con, genre « ok, tu fais quoi ? Moi j’veux bien, j’veux bien tout c’que tu veux mais bordel qu’est-ce’ tu fous ? » Et il a remonté ses mains, j’les sentais r’monter sur mon torse, j’ai freezé. J’pouvais plus bouger, plus réfléchir, plus rien. J’avais la bouche sèche, j’manquais d’eau, j’manquais d’air, j’manquais d’lui. M’a regardé, j’le fixais. Il a prit mon visage, a levé l’sien, j’ai passé ma langue sur mes lèvres, déglutis avant d’choper ses lèvres qui v’naient s’poser sur les miennes.
J’ai rien capté mec.
J’l’embrassais. J’savais pas quoi faire d’autre, j’pouvais rien faire d’autre. Il aurait pu y avoir une bombe nucléaire dans l’salon qu’j’aurai fuckin pas arrêté d’l’emballer.
J’prenais ses lèvres, encore, encore, encore. Ca suffisait pas, c’est sa langue que j’ai été chercher en glissant toute la largeur de ma main sur sa nuque pour la prendre doucement. J’étais gourmand, nan, j’crevais la dalle, j’crevais d’lui mais fallait m’retenir, un pas d’travers et ça s’brisait. Et j’flippais. J’flippais qu’ça s’arrête, qu’il m’repousse, qu’il me dégage. J’ai flippé quand mon autre main a empoigné son tee-shirt sur son flanc, quand j’l’ai à peine tiré vers moi. J’en voulais plus putain, j’voulais l’bouffer. Man, c’était comme t’mettre une miette de gâteau au chocolat dans la bouche alors qu’ta pas bouffé d’puis cinq jours. J’vais pas faire un dessin, j’le voulais c’mec, ça faisait des semaines que j’voulais son corps, et depuis un temps j’le voulais juste lui, tout entier, dedans, dehors, j’voulais l’tout. Et tous les jours, j’le matais, tous les jours j’en voulais, tous les jours j’encaissais sans pouvoir rien faire, j’avais pas l’droit d’toucher, pas l’droit d’aimer.
Puis là, bah j’avais l’droit.
J’crois qu’j’lai cogné un peu fort contre l’mur. Ca a rompu l’baiser, ça a déclenché nos regards, ‘se sont croisés, j’crois qu’j’aurais pû brûler ses rétines tellement j’sentais l’mien chaud. J’lui ai pas laissé l’temps. J’voulais pas qu’ça brise le moment, qu’il m’échappe; j’ai plaqué une main sur le mur, pour l’encercler, pour m’retenir aussi. J’m’en mordais les lèvres mais elles sont pas restées seules longtemps, j’suis r’tourné à la charge. Il avait qu’à pas commencer. Fallait pas qu’il commence, fallait pas m’lancer, pas moi, pas avec lui. j’en avais plus rien à foutre de sa Johanna, d’son Heath, j’le voulais lui, point barre. Dans tous les sens du terme. Y’en avait marre d’attendre, marre de m‘retenir, j’étais pas fait pour ça. Et évacuer ma frustration avec Stan, ça aurait encore pu suffire un temps, ptet’, mais plus à ce moment là, pas après que lui ait commencé à m’embrasser. C’était d’sa faute.
J’lui ai pas trop laissé l’choix quand j’ai réattaqué contre l’mur. J’ai réussi à m’passer d’ses lèvres quelques secondes, l’temps d’glisser les miennes sur son cou, d’empoigner sa hanche; d’faire ce à quoi j’pensais d’puis des semaines. Fallait qu’j’prenne tout, et vite, vite avant qu’il me jette. Je l’ai léché son cou, j’y ai laissé mon souffle, encore un regard, il était paumé, alors j’ai récupéré ses lèvres. Je m’y suis r’jeté, j’ai collé mon corps contre l’sien, brûlant. J’ai dû empoigner encore son tee-shirt pour retenir ma main d’partir ailleurs, d’chercher plus, toujours plus.
Il m’fallait plus, et j’savais pas si j’serai capable de m’arrêter. J’savais pas si il serait capable de m’arrêter, même en essayant.
Et j’ai eu l’visage de l’autre connard en tête, de l’autre enfoiré d’fils de pute qui force ma mère. J’ai serré l’poing sur le mur, j’ai arraché mes lèvres ses siennes, juste pour tourner à peine la tête. Et j’ai fermé les yeux parce-que ça f’sait mal d’arrêter. Ca f’sait putain d’mal.
- Si tu veux qu’jme barre, dis le maintenant.
J’l’ai à peine soufflé parce-que j’avais la gorge nouée, sérieux j’étais à deux doigts d’chialer à l’idée qu’il m’dise de partir. J’voulais. J’voulais pas partir, j’voulais reprendre, j’voulais continuer.
- Dis-moi vite mec parce-que.
J’avais des images plein la tête, le coeur lourd, il m’tirait par terre tellement j’le sentais s’écrouler. Et les pulsions sous l’pantalon, j’avais la langue contre les dents, j’allais exploser.
- Fuck you man, putain tu fais chier.
J’avais l’impression qu’c’était long, en vrai j’lui laissais même pas l’temps d’répondre, j’enchainais tout seul, et là après j’me suis redressé, éloigné d’un coup d’quelques pas; parce-que j’pouvais pas, ce connard de merde hétéro, il voulait pas ça, il était juste paumé, il était dég et triste et faible, il était complètement paumé et moi j’étais là à en profiter comme un bâtard.
Et putain d’merde, deux secondes après j’avais ma jambe entre les siennes, ma main sous son tee- shirt, l’autre empoignant fermement sa ceinture. Et j’reprenais ses lèvres, j’gardais son corps chaud contre le mien, j’voulais pas, j’pouvais pas l’laisser filer. J’étais fou.
Fou de toi.
- Pourquoi tu m’jette pas ‘spèce de con...
*
Couleur Ernest: #EEAD0E ▬ Début septembre
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Sam 20 Sep 2014 - 18:10
oh, what a mess we made
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Qu'est-ce que tu fous qu'est-ce que tu fous qu'est-ce que tu fous Léo putain. Il sait pas il en a franchement aucune idée. Il est là, à se laisser faire depuis tout à l'heure, docile, pire, complice, consentant. Il est en train de se noyer dans un océan de choses qu'il ne comprend pas, qu'il ne contrôle pas. Perdu, paumé, tout ce que tu veux. Plaqué contre le mur, il s'agrippe à Ern, ses mains serrant ses épaules, sans savoir si elles cherchaient à le repousser ou bien à le rapprocher. Il sent son souffle, ses doigts sur sa peau, il ne sait pas si ça l'effraie ou si c'est ce qu'il veut. Il a déclenché un truc qui lui échappe et plus il songe à un moyen de tout arrêter, moins il a de chances d'en sortir. Parce qu'Ern l'embrasse, l'embrase, Ern le touche, le goûte, commence à y prendre goût, et Léo ça l'empêche de réfléchir convenablement. Alors tout le long il se tait, il ferme sa grande gueule pour une fois. Il s’est prit la tête trop longtemps, temps de réponse écoulé. La main d’Ern sur sa hanche qui l’oblige à se rapprocher, ses lèvres le long de sa clavicule, et son cœur accélère direct. Panique. Il rouvre les yeux et croise le regard de son pote, signaux de détresse dans ses iris. Sauf qu’on le fait taire à nouveau. Il pense qu’au fond ça l’effraie, il voudrait que ça s’arrête, il aurait voulu qu’on le remette à sa place, qu’on le force à se réveiller, sauf que non, Ern le suit dans ses conneries, il l’entraîne dans un délire plus barré encore, ils vont trop loin. Et peut-être qu’Ern a finit par piger, parce qu’il s’arrête tout à coup.
- Si tu veux qu’j’me barre, dis le maintenant… Dis-moi vite mec parce-que.
On lui laisse pas le temps. On lui laisse même pas quelques secondes pour émerger, et assimiler, pour éventuellement répondre.
- Fuck you man, putain tu fais chier.
Terminé, temps mort. Ern le lâche et il le regarde s’éloigner, sans capter, il entrouvre la bouche pour répondre, reprend d’abord son souffle, puis baisse les yeux. C’est fini, y a plus rien qui annihile tout le reste, alors il a toutes ces idées noires qui ressurgissent dans sa tête. Ça le blase et il se sent dégueulasse, dégueulasse de faire ça à Ern, de se faire ça à lui aussi. Il se joue d’un truc qui compte pour son ami, et ça lui fait absolument rien. Pas de culpabilité, pas de compassion, il parvient pas à comprendre la détresse d’Ern qui stresse et qui se fait violence pour pas tout foutre en l’air. Et lui il le regarde faire sans réagir. Quand il revient à la charge, qu’il l’effleure, qu’il passe carrément sa main sous son haut, il réagit pas.
- Pourquoi tu m’jettes pas ‘spèce de con...
Il fait abstraction. Il laisse Ern se servir et prendre ce qu’il veut, essayant de détourner la question. Il s’agrippe pour pas ciller. Lorsqu’on s’attaque à son cou il penche la tête, lorqu’on l’embrasse il répond sur le même ton. Ça lui change les idées, quelque chose comme ça. Il est triste et il se console. Avec un mec. Avec un pote. Chose qu’il ferait pas en temps normal, parce que c’est pas vraiment son genre. Alors à quoi il joue ? Ça s’arrête, c’est comme en suspens, y a son visage à deux centimètres du sien qui l'oppresse, y a son regard qui l’interroge.
- J’sais pas… C'est ce que tu veux, nan ?
Il hausse les épaules, comme si c'était pas grand chose, rien de bien grave, avant d'éviter le regard d'Ernest. Il a aucune raison, il le laisse faire parce qu'il sait pas où aller, ni quoi faire, qu'il a déconné en commençant mais que maintenant que ça continue il en a plus rien à carrer.
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Lun 22 Sep 2014 - 15:36
Ernéo rawr ♦ Début Septembre ♦ #e9af00
▬ J’sais pas… C'est ce que tu veux, nan ? ▬ Ouais, et toi, tu l’aurai fais avec Johanna ?
Un blanc. J’ai reculé de deux pas, j’le regarde froidement. Parce-qu’en moi, ça crie. Parce-que voir son regard vide, le voir de marbre alors que j’ai l’coeur qui brûle autant qu’le slibard, ça m’fout en rogne.
▬ Tu serai allé plus loin avec elle si elle était là, comme un légume, en train de penser à Joach, à te dire “bah si c’est c’que tu veux, vas-y” ? T’es con. T’es qu’un putain de con Léocade.
Et moi, j’suis en train d’tomber raide dingue de ce p’tit con.
▬ J’vais pas t’baiser non, pas alors que t’es là comme un rat mort à penser à elle.
Et ça m’fait mal au coeur, il est étriqué, j’suis nerveux, j’ai envie d’le frapper. Parce-que c’est là, au bout de mes doigts, j’ai qu’à tendre la main et me servir. C’est là, sur un plateau. J’ai ses lèvres outrageuses qui m’appellent, j’ai son regard qui m’hypnotise, j’ai son corps qui me hurle, qui me brûle. J’veux r’commencer, j’veux m’approcher, j’veux l’dévorer. Même si il a pas la tête à ça, j’veux obtenir c’que j’désire, j’veux m’emparer de lui. J’veux lui montrer tout ce qui brûle en moi, c’qui brûle pour lui. J’veux l’brûler d’mes sentiments, j’veux qu’il crame, qu’il ouvre les yeux, qu’il crie, qu’il sente, et qu’il ressente. J’voudrais l’baiser si fort qu’il comprenne à quel point mon coeur est serré rien qu’quand j’le regarde. Il fait rien Léo, il a jamais rien fait, mais c’est comme ça. Y’a une attraction, c’est qu’un putain de sens unique, mais c’est violent. C’est un aimant, j’vois qu’lui, j’veux qu’lui. Et même quand j’baise Stan, c’est à Léo que j’pense.Il occupe mes journées, mes nuits, mes pensées. C’est dans mon inconscient au quotidien, j’y fais pas gaffe, pas plus que ça, mais je le sais; et là y’a tout qui ressort, maintenant, alors qu’il s”offre à moi comme un vulgaire déchet, comme une putain ramassée sur un trottoir qui m’demanderai même pas une pièce.
▬ T’es un déchet.
Désolé mec, mais là y’a mon coeur qui brûle. J’fais c’que je peux. Crois-moi, ça m’amuse pas, crois-moi, j’suis pas comme ça. Tu l’sais. Mais toi, tu m’fais mal. Tu nous fais tous mal. t’a blessé Johanna, t’a blessé Joach, tu blesse toutes ces meufs. tu blesse ta soeur. Et tu me blesse moi.
▬ ... Tu les mérite ces coups. Vient pas chialer alors que tu sais très bien à quoi tu joue, avec tout le monde. Et envisage même pas d’me dire que j’suis un mauvais pote de t’dire ça. J’te dis la vérité.
J’pointe mon doigt vers lui, crispé. J’crois qu’j’pourrais pleurer, mais ça vient même pas. J’suis trop écœuré.
▬ Tu fous n’importe quoi d’ta vie. T’entends ? T’a beau être un pourri gâté, t’a beau être dans la meilleure classe et avoir le monde a tes pieds, en vrai t’a pas grand chose, et le peu qu’t’a t’en prends pas soin. Tu joue avec. Ouais, c’est ça, tu tiens à rien en vrai, tu t’amuse tout seul, t’es égoïste. Tu joue pour toi, tu joue avec nous. Nous tous. Pour ta gueule. Y’a rien d’autre qui compte que ta petite personne. Bah ta petite personne peut aller s’faire mettre Léocade. Mais pas par moi.
J’me détourne de lui, serrant la mâchoire. Les nerfs en boule, j’comprend pas pourquoi, ou plutôt comment je fais pour être aussi calme. J’lui parle comme si de rien n’était, comme si j’lui disais n’importe quoi d’autre.Pourtant j’lui dis tout, tout c’que je pense. Et j’ai beau m’être éloigné jusqu’à devant la porte, j’me retourne encore vers lui.
▬ Tu m’obsède. Ok ? J’pense à toi, tout le temps, y’a rien qui m’illumine plus que d’savoir que j’te rejoins à la fin de la journée. J’ai annulé j’sais pas combien de plans juste pour passer une heure avec toi. Sur mon tournage, j’pense à toi. Faut qu’ce soit réaliste quand j’joue le gay qui embrasse celui qui l’passionne tu vois, faut jouer l ‘rôle. Alors j’t’imagine toi, tête de con. Plus vrai qu’nature. Et même Stan je... .
Je déglutis, parce-que ça m’fait mal. Mal de l’avouer, mal pour mon autre meilleur ami qui, lui, est là pour moi.
▬ Bref. C’est pas saint.
C’est trop. Et j’ai beau être un mec qui en fait, des conneries, j’pense être stable. Mais c’est pas son cas.
▬ J’ai pas envie d’être accro à toi. Encore plus. J’ai besoin d’équilibre, moi j’ai un métier, j’ai une carrière, j’ai une vie dehors. Alors, continue d’jouer tout seul, continue à prendre les autres pour tes jouets, mais c’est sans moi. Ouais, t’es ce que je veux. Là, maintenant, j’te veux, plus que n’importe quoi d’autre, et ça m’bouffe à un point que t’imagine même pas. Mais j’te veux pas comme ça. Pas tant que tu seras un p’tit connard égoïste.
J’ouvre la porte, sans trop savoir ce qui m’attend de l’autre côté. Comment va tourner notre amitié. Je lui jette un regard. Il est toujours là, déprimé, me fixe. Et la simple pensée que, pour lui, j’suis rien de plus que les autres alors que, pour moi, il devient presque mon monde, ça m'ulcère.
▬ ... Et au fait...
Je claque la porte et m’approche. J’ai ces pulsions qui me courent sous la peau. L’envie d’le frapper. L’envie d’le posséder. J’le pousse contre le mur et pointe mon doigt sur lui, m’y tenant tout près.
▬ Joue avec qui tu veux, p’tite merde, mais pas avec moi. Je m’approche un peu plus. Fais ton numéro, baise toutes ces p’tites salopes, prends les gens pour des cons, mais commence pas à jouer avec moi. J’approche mon visage du sien, chuchote. J’suis pas n’importe qui, j’suis pas ton jouet, alors arrê...
J’écrase mes lèvres sur les siennes avec force, avec rage. Et son odeur m’ennivre, et son corps m’attire, m’emprisonne. C’est mieux qu’une bouffée d’air à bout d’apnée, c’est plus jouissif que la meilleure partie de baise. C’est donner à mon corps ce dont il a besoin.
Léocade est égoïste. Léocade joue avec les gens. Léocade ne vit que pour sa petite gueule. ... Peut-être que j’devrais faire pareil. Me foutre de ce qu’il vient de traverser, me foutre de sa tristesse, me foutre de ses sentiments, de sa détresse. Juste jouer. Joue avec lui comme il l’a fait en m’embrassant. Comme il le fait tous les jours en draguant des meufs sous mon nez, ou en aimant Johanna alors que moi j’suis là, à côté, à l’vouloir lui.
Léo prends les autres pour des cons. Léo prends et se barre, Léo profite, Léo réfléchit pas, Léo vit pour lui, et uniquement lui.
... Mais j’suis pas Léo.
▬ Pauvre con.
J’ai rompu le baiser, me suis dégagé et écarté de lui brutalement pour rejoindre la porte, effaçant du dos de la main les deux lourdes larmes qui viennent de quitter mes yeux.
Codé par Liixi4
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Sujet: Re: oh, what a mess we made #randomlyrics Sam 27 Sep 2014 - 1:11
oh, what a mess we made
love is a losing game
▬ Ouais, et toi, tu l’aurai fais avec Johanna ?
Tout s’arrête. Un pieu dans le cœur, c’est littéralement ce que ça lui fait. Et il ramène ses bras contre lui, contre son torse, alors qu’Ern’ s’éloigne avec cet air dégoûté qu’il redoute tant. Il aurait voulu plaquer ses mains sur ses oreilles pour ne rien entendre, mais c’est son regard qui le paralyse. Johanna, Joach, et puis lui, Léo’, le pire des cons qui était sur le point de se faire baiser comme la dernière des tapins, et puis non en fait, parce que voilà faut voir la vérité en face.
▬ T’es un déchet.
Non, Ern’ peut pas dire ça, il est quand même pas en train de dire ça. Et tous les mots qu’on a pu lui balancer à la face ces trente dernières secondes émergent et blessent et il panique. Parce qu’il réalise qu’il est sans défense, en face d’Ern’ il s’est toujours montré à découvert, et aujourd’hui ça se retourne contre lui. Il en était sûr de toute façon. On appelle ces gens des “proches” parce qu’ils ont moins de distance à parcourir pour frapper les premiers. Mais Ern’ peut pas dire ça, alors qu’avec lui Léo’ essaye de plus faire semblant. Il secoue la tête, Léo’, négation absurde que les mots ne viennent même pas appuyer, car ils sont tous là à s'amonceler dans sa gorge, cette gorge qui se serre de plus en plus.
▬ ... Tu les mérite ces coups. Viens pas chialer alors que tu sais très bien à quoi tu joue, avec tout le monde. Et envisage même pas d’me dire que j’suis un mauvais pote de t’dire ça. J’te dis la vérité. ▬ J'suis pas..
On le pointe du doigt, comme un accusé à la barre, et il se sent piégé, au pied du mur.
▬ Tu fous n’importe quoi d’ta vie. T’entends ? T’as beau être un pourri gâté, t’as beau être dans la meilleure classe et avoir le monde à tes pieds, en vrai t’as pas grand chose, et le peu qu’t’as t’en prends pas soin. Tu joues avec. Ouais, c’est ça, tu tiens à rien en vrai, tu t’amuses tout seul, t’es égoïste. Tu joues pour toi, tu joues avec nous. Nous tous. Pour ta gueule. Y’a rien d’autre qui compte que ta petite personne. Bah ta petite personne peut aller s’faire mettre Léocade. Mais pas par moi. ▬ Non c'est pas vrai j..
Il sait que c’est pas vrai, que c’est que de la gueule tout ça, qu’avec lui il joue pas, avec Stan non plus, encore moins avec sa propre sœur. Et ces gens il y tient, il les aime même, alors putain qu’est-ce que tu racontes, Ern’...
▬ Tu m’obsède. Ok ? J’pense à toi, tout le temps, y’a rien qui m’illumine plus que d’savoir que j’te rejoins à la fin de la journée. J’ai annulé j’sais pas combien de plans juste pour passer une heure avec toi. Sur mon tournage, j’pense à toi. Faut qu’ce soit réaliste quand j’joue le gay qui embrasse celui qui l’passionne tu vois, faut jouer l ‘rôle. Alors j’t’imagine toi, tête de con. Plus vrai qu’nature. Et même Stan je...
On lui a jamais dit tout ça, pas de manière aussi sincère et spontanée, et il a du mal à comprendre, ou alors si, il comprend très bien et ça lui tombe dessus, ça le réveille comme une douche froide. Il pense d’abord à Stan, Stan qui lui confie des trucs, qui tentait de comprendre pourquoi Ern’ l’embrassait comme ça pourquoi Ern’ le baisait comme ça et il se sent nauséeux parce que Stan bouffe du mensonge depuis un bail, et c’est de sa faute. Il pense aux regards d’Ernest, ses sourires qu’il trouvait vachement doux et puis ses rires qui sonnaient faux quand Léo’ racontait sa dernière soirée avec la bombasse que tout le monde s’arrache, et c’était de sa faute. Et puis toutes les autres fois, avec tous ces autres gens, où c’était sa faute. Et il a envie de vomir tout à coup. Parce qu’on vient de le convaincre qu’il est un cas désespéré.
▬ Bref. C’est pas saint. J’ai pas envie d’être accro à toi. Encore plus. J’ai besoin d’équilibre, moi j’ai un méti- Il zappe il tente de se fermer de se mettre des œillères il veut pas savoir il veut qu’on le laisse ou qu’on lui tende la main il en a aucune idée il a aucune putain d’idée de ce qu’on est en train de lui raconter et- Alors, continue d’jouer tout seul, continue à prendre les autres pour tes jouets, mais c’est sans moi. Tout seul. Ou deux petits mots qui l’effraient plus que tout au monde. ▬ Ouais, t’es ce que je veux. Là, maintenant, j’te veux, plus que n’importe quoi d’autre, et ça m’bouffe à un point que t’imagine même pas. Mais j’te veux pas comme ça. Pas tant que tu seras un p’tit connard égoïste.
Il sera un petit connard égoïste tout seul. C’est la conclusion qu’a tiré Ern’. Point à la ligne, j’ouvre la porte et je me casse. C’est comme ça que c’est en train de se passer. Ça y est Léo’. Il le voit dos à lui, il voit son pote partir alors il s’en fout il retient plus rien. Il se tient là, plus minable que jamais, les joues trempées, les larmes qui brûlent les contusions au niveau de sa joue pour brûler ensuite sa lèvre inférieure salement amochée elle aussi. Il peut plus se cacher. Même quand il distingue la silhouette floue de son pote faire demi-tour il croit halluciner et laisse tout en l’état, il sèche rien pour une fois.
▬ ... Et au fait…
Ses omoplates cognent brusquement contre le mur après qu’on l’y ait poussé et il lève les yeux vers le jeune homme qui le regarde de haut, fébrile. On y est. Ernest va le cogner. Parce qu’il mérite, il l’a même dit tout à l’heure. Les coups lui font peur, il redoute encore un peu la douleur, mais il ne réagit pas, il se dit qu’on s’y fait. ▬ Joue avec qui tu veux, p’tite merde, mais pas avec moi. Fais ton numéro, baise toutes ces p’tites salopes, prends les gens pour des cons, mais commence pas à jouer avec moi. Il jouait pas, il le promet, il oserait pas, il a un peu déconné c'est tout, Ern, Ern putain tu vois bien qu'il voulait pas te blesser, pas toi... ▬ J’suis pas n’importe qui, j’suis pas ton jouet, alors arrê..
Et lorsqu'Ern flanche et se sert une énième dose, Léo croit avoir gagné. Il va pas finir tout seul, Ern va rester avec lui encore un peu. Sauf que ça a comme un goût d'ultime dérive, comme quand on prend une dernière fois un produit qui nous a longtemps rendu addict, avant d'arrêter définitivement. Léo le sent, panique, s'agrippe à Ern, griffe ses épaules presque. Il s'en fout qu'on le baise ou qu'on l'insulte ou même qu'on le frappe, il s'en fout de la manière dont on le traite, du moment qu'on le laisse pas seul. C'est ça qui l'effraie, plus que son pote qui se jette sur lui, plus que son pote qui lui sort ses quatre vérités. Savoir qu'il va le lâcher, et passer cette porte, et plus lui adresser un seul regard une seule parole, ça le terrorise. Terminé. Ern abandonne ses lèvres. Léo lève les yeux vers lui, le supplie du regard, pas maintenant, tout ce que tu veux plus tard mais pas maintenant Ern, pas après le départ de Jo', pas après les coups.
▬ Rest- ▬ Pauvre con.
Planté là. Juste un demi-tour, suffit de faire les quelques pas pour sortir, c’est aussi simple que ça de finir tout seul. Il pensait pas que ça arriverait aussi vite, il redoutait ce moment quand Céleste a commencé à le lâcher avant de repousser l’échéance, de se donner un délais lorsqu’il a rencontré Ernest et Stan. Il s’était dit que ça irait, que ça pouvait pas merder. Et puis y avec Jo’ qui passait, et puis y avait Olive le reste du temps. C’était bien. Mais c’est fini. Un frisson lui parcourt l’échine comme si il recevait une décharge tout à coup et il sort de sa torpeur pour se redresser, quitter ce mur contre lequel on l’a excessivement plaqué ces dernières minutes. Il sait qu’Ern prendra pas le temps de le regarder pour voir la sincérité ou encore cet air paumé dans ses yeux mais ça sort, avec la voix qui flanche et le ton désespéré mais ça sort quand même.
▬ J'sais pas comment m'y prendre Ern’ ! J'te jure j'essaye mais on m'a jamais appris, j'sais pas comment faire !
Aucune réaction. Il déglutit, comme pour ravaler toutes ces paroles qui font sens pour lui mais qu’Ern comprendra sûrement pas. C’est impulsif, c’est irréfléchi, c’est du naturel à l’état pur mais ça a pas suffit pour le forcer à s’arrêter. Alors il s’avance, vite, alors qu’Ern’ est à mi-chemin vers la sortie, il se dépêche de le rattraper, de l’attraper par le bras pour qu’il se tourne ne serait-ce qu’un tout petit peu vers lui, qu’il le regarde, qu’il ouvre les yeux. Parce qu’il peut pas penser tout ça, Léo’ en est sûr et se répète en boucle l’affirmation. Ça sonne faux. Ern’ le connait. Et Ern’ vient de déballer des horreurs. Ça commence à lui paraître vrai. Il craque. Il griffe son bras. On dirait un gamin en pleine crise de larmes après s’être fait engueuler. Et c’est un peu ça. Sauf qu’on a jamais vu un gamin aussi perdu et acharné.
▬ J'suis désolé, t'as raison, t'as raison sur toute la ligne tout ce que t'as dis c'est vrai, mais j't'assure que j'fais de mon mieux..
Mais personne le voit, Léo’, personne peut en témoigner alors arrête de délirer. Il arrive pas à se faire entendre et encore une fois on le plante là où il est. Cette fois ci il se sent pas d’aller chercher à nouveau. Il se contente de regarder Ernest le repousser histoire d’achever son estime de soi et toutes ces émotions se transforment en rage et en rancœur. Regard noir. Toute la haine qu’il a pu avoir envers lui même cherche une cible pour se déverser quelque part, y en a beaucoup trop. C’est sur le coup de la panique, il perd son calme après avoir perdu son dernier point d’ancrage.
▬ Tu peux pas t’barrer comme ça... vous avez pas l’droit de me laisser derrière alors que j'fais d'mon mieux !!
Ça surgit tout à coup de son ombre comme un essaim de ronces ou de barbelés couleur ébène pour enserrer l’avant-bras d’Ernest en une seconde à peine, de plus en plus fort pour blesser. Et puis la flamme s’éteint. Quelques secondes encore, ça relâche son étreinte tout à coup et tout revient à la normale, on voit toujours l’ombre de Léo’ projetée devant lui par la lampe du salon. Il fixe son ami le regard plus vide que jamais avant de tourner les talons. Et il claque la porte de sa chambre derrière lui pour ne pas voir Ern’ partir.
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