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 Civil War

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Anonymous
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MessageSujet: Civil War   Civil War 1400359500-clockMer 6 Aoû 2014 - 18:04


Combien de fois Ruthel avait-il entendu “vous êtes fou !” au cours de sa vie ? Il ne les comptait plus et il ne reprendrait probablement jamais le compte de ces petites piques, parfois gentillettes, parfois méprisante. Mais cela lui passait bien au-dessus. Il s’était toujours donné un air benêt, toujours heureux de tout ce qui arrivait et aimant au possible, sauf que ce temps avait assez duré. Sa vie avait à peine commencé, si on la plaçait à l’échelle de l’éternité, et déjà on voulait troubler son long parcours. Cette armure d’indifférence et de joie qu’il s’était forgé avait volé en éclat lorsqu’on avait osé toucher à son pensionnat.

Evidemment, bienveillant comme il était, le directeur aurait donné des punitions moindres aux membres de RED et autres casseurs mais on, sous-entendez Kerstin Schneider, lui avait donné quelque chose de plus restrictif, beaucoup plus cinglant. Il n’avait pas osé rejeter la faute sur elle, quand tout le monde le pointait du doigt en affirmant que c’était tout simplement “dégueulasse” ou encore “injuste envers les autres habitants du bungalow” mais ce n’était pas lui le responsable. Parce qu’avant ce réveil brutal, Ruthel était une larve. Il l’avait été beaucoup trop longtemps, dans ce cocon de bonheur falsifié.

Et puis il y avait eu ces deux lettres ouvertes. L’une de Reckoning Tea Party, un simulacre de Boston Tea Party mais plus mondain, plus posé et surtout plus enjôleur de vérité, l’autre de Heath Ackland seul, qui affichait simplement ses volontés pour qu’enfin s’arrête le carnage. Il savait bien où viser, ce petit, c’était un fait. Même si Ruthel penchait déjà pour l’une des solutions données, il s’était donné pour objectif d’écouter les deux partis puisque même les adultes se mettaient à soutenir l’un ou l’autre des camps.

Avec un long râle désespéré, Ruthel se massa les tempes en regardant le plafond, vautré dans son fauteuil. Il était presque quinze heures, son horloge ancienne se balançant dans un rythme autant hypnotisant qu’irritant tant la tension était palpable le lui rappelait bien. Pour une fois, il avait revêtu un pantalon à pince et une simple chemise blanche. La crédibilité était de mise, surtout devant Heath. Devant Gabriel, Ruthel s’attendait déjà à ce qui allait se passer, étant donné qu’il connaissait le pouvoir de chacun ici. Registres et évaluation oblige. Ces fameuses évaluations, objet de la discorde qui le poussait à devenir un homme sérieux et responsable. Ah comme il détestait ça ! Mais il était directeur, alors il devrait agir en directeur. Pour une fois...

Dong. Dong. Dong. L’horloge sonna bientôt les 3 p.m. et les deux invités se présentèrent devant lui. Avant que chacun ait pu dire quoique ce soit ou se sauter à la gorge, Ruthel intervint en maître de cérémonie, les deux lettres ouvertes en main.

Heath. Gabriel. Bonjour à vous deux tout d’abord. Avant que l’on ne commence, je tiens à m’expliquer puisque, comme vous avez pu le voir, j’ai réuni deux chefs de “clan”. Je voulais que l’on discute tous les trois des récents évènements et surtout du sens à donner à tout ça pour l’avenir. Je veux qu’on parle simplement, sans ambage ni détour, ajouta l’homme avec un regard coulant vers le A à la verve savante.
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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockMer 6 Aoû 2014 - 21:12
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Civil War.
{Fe Ruthel & Heath}.

 
 
 


Contrarié. Le moins que l’on puisse dire, c’est que j’étais contrarié par l’idée de rencontrer le Directeur. Non pas que ce soit quelque chose d’insupportable en soi, mais je savais d’avance que je ne pourrais pas le manipuler. Le Directeur devait sans doute être la seule et unique personne de ce pensionnat, en-dehors des professeurs, à connaître mon don ; je me sentais nu et désarmé. Mes grands discours que je savais plein de démagogie ne fonctionneraient pas cette fois, bien au contraire. Non seulement c’était un adulte qui me connaissait, mais il était également le chef de cet établissement, la personne la plus à même d’être la plus puissante de tout le pensionnat. Je ne pouvais pas prendre de risques, je ne devrais pas me muer dans ma langue de bois. Pas cette fois. Les enjeux demeuraient beaucoup trop importants. J’avais opté, dès le départ, par une toute autre tactique ; elle devrait faire ses preuves, mais si j’avais bien compris le psyché de M. Prismver, alors peut-être avais-je une sens de le convaincre.

Ce matin-là, je préparais particulièrement mes arguments. Je rassemblais dans un dossier polycopié la plupart des commentaires et des réactions suite à ma lettre ouverte, notamment les menaces de mort de Nathaniel. [b]Je venais d’achever la constitution d’un dossier en béton pour pointer les dérives anarchistes et violentes du groupe RED[/i], qui tenait sur plusieurs pages et qui reprenait les débuts d’Entropie, la confrontation avec Prudence de Boissieux, et, bien évidemment, le saccage du Grand Hall. J’avais pris soin de monter les enregistrements de tel sorte qu’aucun élève de la classe A ne soit compromis par des vocaux douteux. Dans le plus grand secret, sans même en parler à mon groupe, ses enregistrements devaient me servir de preuves irréfutables. Des plaidoyers écrits simplement, dans un langage courant, sans emphase ni lyrisme arrondissait les angles et me donnait une sincère empathie dans mes textes. Je ne devais pas lésiner sur les moyens, j’avais travaillé d’arrache-pieds pour obtenir ce rendez-vous et il n’était pas question que je me loupe à quelconque moment que ce fusse.

C’était en plein après-midi de cours que le Directeur m’invitai à le rejoindre dans son bureau. Je dus m’éclipser de la classe sous le regard des autres, pro-RTP ou anti-RTP, quelle importance, ils étaient tous fascinés à l’idée que je rencontre M. Prismver au cinquième étage d’habitude interdit par les pensionnaires. Moi-même, je restai sur le cul. Je ne m’attendais pas à ce qu’il accepte de me rencontrer.  
Tout se jouerait à l’éthos. Même si je ne saisissais pas bien tous ses traits de caractère, je le savais sensible à quelques flatteries bien placées. Je ne voulais pas, et je ne devais pas user de mon pouvoir en sa présence. Ce serait m’autodétruire, mais il se trouvait que je ne le maitrisais pas encore à la perfection. L’énergie que je dégageais pouvait étouffer mes fréquentations si je ne canalisais pas mes émotions, ce que je savais faire très bien au demeurant. Je gardais un sang-froid en toutes circonstances, absolument toutes.

Si bien que quand j’entrai dans le bureau et que je me trouvai nez-à-nez avec Heath D. Ackland, je masquai ma surprise par un sourire des plus radieux. Je ne baissai pas le regard, je ne me montrai pas surpris même si, intérieurement, je bouillonnais. Je ne m’étais pas attendu à ce coup de pute, qui bouleversait mes plans. Dans mon porte-document, je craignais que le dossier amené ne soit démenti en direct par le leader de RED – bien qu’il n’y avait pas grand chose à démentir, puisque je m’étais contenté de collecter uniquement la vérité.
Je parvins à garder bonne figure, je ne devais pas me laisser démonter même si c’était la deuxième fois que je le rencontrais en qualité du Président des RTP. J’avais tout de suite compris le petit complot fomenté par Ruthel. Peut-être voulait-il organiser des réconciliations ou des négociations devant déboucher sur un consensus… Peut-être se montrerait-il intéressé par une de nos deux solutions. Dans tous les cas, on m’offrait une opportunité que je ne raterai pas et je ne manquai pas de remarquer le regard que m’adressait le Directeur.

« Heath, bonjour ! » Fis-je avec emphase à son attention. Je tendis la main pour la lui serrer, en toute cordialité, en toute politesse. Sans m’en rendre compte, ma nervosité me fit perdre quelque peu la maîtrise de mes émotions, je laissai transparaître l’énergie écrasante que je pouvais avoir comme charisme avant de me reprendre.
Si j’étais face à quelqu’un non-engagé politiquement, cette énergie serait bien perçue, elle apparaîtrait dominatrice et pousserait mon interlocuteur à réfléchir. Dans le cas présent, cela pouvait tout au mieux le rendre méfiant, voire carrément défensif.

Je me permis de me retourner vers Ruthel pour lui serrer la main à mon tour avec toute la classe britannique possible. « Je ne m’attendais pas à ce que M. Ackland soit présent, mais je dois dire que c’est une excellente idée. Je crois que tout le monde a beaucoup à se dire dans cette pièce. » Avec beaucoup d’aplomb, je soutenais le regard de Heath jusqu’à pouvoir le rendre mal-à-l’aise. Je n’avais aucun mal à le regarder, je ne baissais pas les yeux, je ne me montrais pas courbé. J’étais droit dans mes bottes, et je voulais qu’il le sache.
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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockMer 6 Aoû 2014 - 22:38


10h. Fatigue. Parce-que je passe mes journées à bosser en colle, levé à 07h30, tandis que je me couche toujours aussi tard, aux alentours de 4-5h du mat’. Habitudes. Deux heures que je suis là, ce matin. 10h sonne, et la plupart des collés se lèvent, s’en vont, leur peine désormais établie. Pas moi. J’ai la furieuse envie d’une clope, d’un café, mais je n’aurai rien, pas même une pause. Ce serait bien trop demander. Alors j’accepte, encaisse. Ma feuille d’exercice est ouverte, et mâchouillant mon crayon, je tente d’y comprendre quelque chose. Et tandis que de nouveaux collés entrent, c’est également un nouveau professeur qui remplace l’actuel, afin de nous surveiller pour les deux heures suivantes. En passant, il me glisse quelques copies sur mon bureau: les cours de sciences des B, ceux qu’ils viennent d’avoir de 8 à 10 avec le professeur Terry Clayton. Parce-que maintenant que je suis B, j’ai le droit de recevoir les cours que je loupe en étant en colle. Joach et Gautier auront également cette chance. Quand à Pytha, Jack et Elise... On les ignorera. Encore. Ma langue glisse sur ma lèvre, une pointe d’agacement à cette pensée. Mais je leur ferai cours, moi. J’vais les bosser, toutes ces matières, j’ai largement les capacités. Et je ferais de mon mieux pour les aider. Tous. Je saisi les cours déposés sur ma table et commence à jeter un oeil, tranquille, sage, n’embêtant personne - ce qui doit surprendre les collés qui m’entourent et qui, peut-être, font partis de ceux qui m’appellent “terroriste”.

« Ackland. »

Je lève les yeux sur le professeur chargé de nous surveiller, plongeant sur lui un regard qui ne tient pas vraiment du respect; il fait parti des profs qui ont déserté la classe E depuis longtemps.

« Tu es en classe B désormais. Tu dois porter la cravate bleue. »

Je lève alors mon poignet,ne cessant de le fixer; il peut y voir que la cravate bleue est nouée à mon poignet, tandis que la rouge est toujours fièrement autour de mon cou.

« Tu te fiche de moi ? » Oui. Je me redresse, soupire, me laissant tomber au fond de ma chaise.

- Le règlement dit qu’on doit porter la cravate de notre classe. Il ne précise pas qu’il faut la porter autour du cou, ni qu’il est interdit d’en porter d’autres.
- Enlève cette cravate rouge.
- Sinon quoi ?

J’hausse les sourcils, provoquant, un petit sourire goguenard aux lèvres. Je suis collé 10h d’affilée, tout les jours pendant trois semaines. Je suis privé de basket et de toutes autres loisirs, et on ne paye même plus les factures de mon bungalow. Ce parce-que j’ai démoli le rez-de-chaussée du pensionnat.... Et on va me faire chier pour une cravate ?

- Tu resteras deux heures de plus ce soir.
- Parfait, j’économiserai l'électricité d’mon bungalow.

Et je me remet au travail, ignorant son regard flamboyant à mon égard et les quelques réactions des élèves collés autour de moi. Je me plonge dans les cours de sciences, essai de comprendre un maximum de choses, me mettant rapidement aux exercices. Je suis surpris d’avoir le niveau, même si c’est le niveau des moins bons de la B, j’arrive à suivre, et ce même sans aller en cours pour le moment. J’ai les capacités, je les ai toujours eues. Surdoué, j’ai sauté une classe avant Prismver, je n’ai jamais eu de difficultés. ... Elles sont apparues avec mon don. Mais aujoud’hui, ça va bien mieux de ce côté là aussi. Nouveau don, une maîtrise qui fait de plus en plus ses preuves. Je m’autorise d’ailleurs un petit passage dans les pensées de ce cher professeur, mais en ressort bien vite, sourire goguenard aux lèvres - il pense à moi, et c’est pas bien joli. Je ne vais cependant pas trop m’amuser à la magie pour le moment, je ne voudrai pas me créer un mal de tête avant d’aller chez Ruthel.

Oeillade sur l’horloge. 14h50. Le temps passe vite, quand on travaille. Des sciences je suis passé aux maths, et plus péniblement à la géographie. Je préfère de loin les matières scientifiques. Je lève les yeux sur le surveillant, c’est désormais Nemesis. Rien que ça. Je le fixe quelques secondes, levant la main, m'efforçant d’être respectueux avec l’adulte que je considère comme mon pire ennemi. Plus encore que Ruthel. Je sais que ce dernier n’est qu’une victime. La vraie responsable, c’est Kerstin, mais celle-ci reste planquée dans son bureau. Nemesis, quand à lui, me chasse. Depuis Entropy, il me chasse. L’image de ce jour là, quand il ma violemment plaqué contre un casier pour utiliser son don sur mon coeur, me faire peur, me revient en mémoire. Ca a marché. J’ai peur de lui, comme nous tous ici (sauf Indiana et Betsabe, visiblement.) Mais ça ne m’empêche pas de le provoquer, et ce même publiquement.

- Hem.
- Quoi ?
- C’est l’heure de mon rendez-vous galant chez Ruthel.

Et j’ai même le droit à un bodyguard. Si c’est pas le top. Il a demandé à ce qu’on le remplace en salle de colle, tandis qu’il m’accompagne en personne chez Ruthel, ne manquant pas de me pousser gentillement quand je traîne un peu le pas. Oh, c’est juste pour l’emmerder, pas par peur d’aller chez le dirlo. Et me lâchant devant la porte de celui-ci, Nemesis frappe et me gratifie d’une main sur l’épaule - ce n’est pas affectif, ni un geste de soutien. C’est simplement pour, encore une fois, m’infliger son don: une légère décharge au coeur qui me fait grincer les dents, accélérer mon rythme cardiaque - me déstabiliser. J’en sens mon souffle se dérégler, la chaleur me monter au visage, comme si je venais de piquer un sprint. Et ce par son simple contact. Je le gratifie d’un regard mauvais avant de disparaître derrière la porte de Ruthel.

... Pour tomber nez à nez avec Monsieur Suceur. J’hausse un sourcil, glissant sur lui un regard de haut en bas (#judgingyou) avant de reporter mon attention sur Ruthel. Je me demande bien lequel m’insupporte le plus.

- Heath, bonjour !
- Lu’.

Je me serai contenté de ne pas le regarder, si je n’avais pas vu du coin de l’oeil sa main se tendre vers moi. Mon regard glisse sur lui, et mon sourire hypocrite à cet instant n’a d’égal que le dégoût qui se lit dans mes pupilles. Je serre sa main, lui broyant les doigts au passage. Ce mec a beau être le roi des cons, il a tout de même un sacré charisme. Bizarre, il a pourtant l’air d’un sacré trou-du-cul. ... C’est quoi son truc ?

« Je ne m’attendais pas à ce que M. Ackland soit présent, mais je dois dire que c’est une excellente idée. Je crois que tout le monde a beaucoup à se dire dans cette pièce. »

... A parce-qu’il a l’intention de rester ? J’étais persuadé qu’il était là depuis une heure, à faire de la lèche à Mister Cookie, mais visiblement il a eu le droit au même rendez-vous que moi. Papiers dans une main, Gabriel tend l’autre à Ruthel pour le saluer. Et lorsque le directeur tourne les yeux sur moi, s’attendant probablement au même geste de politesse de ma part, je le regarde avec pour seule réponse celle d’enfoncer mes mains dans les poches de mon uniforme. « Bonjour. » On a pas élevé les cochons ensemble. Ah non, pardon, selon le type à mes côtés, c’est moi le cochon, celui qui passe sa vie à se rouler dans la boue. Je vrille de nouveau mon regard sur lui, et il le soutient fièrement. Il m’a l’air plus jeune. Plus fragile. Comme tout ces merdeux de A arrogants, il doit avoir un don lui donnant les moyens d’une telle assurance. C’est moi qui détourne les yeux le premier, les posant sur Ruthel lorsqu’il s’adresse à nous - j’suis pas venu là pour jouer au jeu des regards avec Monsieur J’pète-mille-fois-plus-haut-que-mon-cul. Mal à l’aise ? Certainement pas. Disons plutôt désintéressé, malgré la prestance évidente du merdeux. Ce con là ne m'impressionne pas. Je sais que j’en possède également une belle couche, de charisme. Ca a toujours été, malgré ma discrétion et ma capacité à rester en retrait - chose que je fais de moins en moins depuis RED, je l’accorde.

« Heath. Gabriel. Bonjour à vous deux tout d’abord. Avant que l’on ne commence, je tiens à m’expliquer puisque, comme vous avez pu le voir, j’ai réuni deux chefs de “clan”. Je voulais que l’on discute tous les trois des récents évènements et surtout du sens à donner à tout ça pour l’avenir. Je veux qu’on parle simplement, sans ambage ni détour. »

On ne m’y a pas invité, pourtant, moi, je me suis déja assis - une jambe en équerre sur la seconde, manches de chemise retroussée, coudes sur les accoudoirs, j’affiche une mine sereine, un demi-sourire - parce-que cette situation me fait rire. Détendu, j’écoute, croisant mes mains, haussant les sourcils à la fin de son discours, yeux tournés sur Gabriel. Je suppose que cette petite mascarade est mon procès, et j’ai écrit noir sur blanc mes demandes sur la lettre ouverte, alors je vais laisser l’honneur à l’un des deux d’ouvrir les hostilités. Pour une fois.





#d03d29 × Fin août

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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockJeu 7 Aoû 2014 - 20:28


Apocalypse ? Miracle ? Qu’allait-il se produire dans le bureau à la rencontre des deux contraires ? Même Ruthel l’ignorait, il avait simplement pensé que cela pourrait donner quelque chose de constructif - pour lui-même, pas pour les deux jeunes - s’ils se rencontrait ici. C’est donc avec un simple sourire et dans un habit décent qu’il les avait accueillis tous les deux. Il les laissa aux politesses habituelles, étonné qu’Heath accepte de serrer la main de Gabriel et fut lui-même gratifié d’une poignée de main, puis attaqua directement. Le directeur se fichait bien qu’on le salue d’un simple “yo” ou d’une poignée de main, quoiqu’il préférât la solution simple et directe, aussi n’en tint-il pas rigueur à l’ancien rouge.

Après son petit speech d’introduction où Ruthel exigeait presque que les deux parlent dans un langage simple et surtout sans joli phrasé rendant confus, il attaqua donc le vif du sujet. Ah le fameux vif du sujet… Que n’aurait-il donné pour que Nemesis soit là et calme les battements de son coeur ou bien que quelqu’un détende ses muscles tendus. Réflexion, précision et tact étaient de mise pour ne pas tout de suite faire monter Heath au poteau ni se laisser embobiner par les beaux mots de Gabriel. Je n’ai peut-être pas choisi la meilleure solution, finalement…

Je vais être franc, je ne veux pas que ce soit un ring de boxe qui déterminerait qui est le plus fort. J’ai conscience qu’on ne trouvera pas forcément une solution dès aujourd’hui mais j’aimerais que l’on en parle. Je ferais également remonter ça aux délégués des différentes classes puisqu’ils sont eux aussi concernés par le maintien et le bon fonctionnement de celles-ci.

Avec les derniers évènements, Heath devait se sentir comme un lion en cage, surtout qu’il sortait de colle, aussi Ruthel souhaitait-il le rassurer au mieux. Surtout que Gabriel avait un dossier entre les mains. Que contenait-il au juste ? Des lettres de membres de RTP ? Des clichés ? L’homme prenait soudain conscience que le Jugement Dernier aurait peut-être lieu ici même, ce jour-là et se retint à grand peine de se masser les tempes ou se terrer sous son bureau pour échapper à tout ça. Ses responsabilités le rattrapaient, un peu trop vite à son goût.

Et puis… Il s’était préparé mentalement mais qu’allait-il dire ? Ruthel savait où il voulait en venir mais comment amener tout cela ? Tant de questions qui faisaient rage dans sa tête, auxquelles il devrait trouver la réponse seul comme le grand garçon qu’il était. Parce qu’il ne voulait plus compter sur Kerstin pour l’aider. Il inspira légèrement et ouvrit grand les bras, geste théâtral qui se voulait accueillant.

Eh bien, si vous commenciez par m’exposer vos points de vue ! Je vous parlerai aussi de mon propre ressenti, maintenant que je suis calmé.

Cette insistance sur le mot était une pique envers Heath. Bien que le directeur soit un homme bon et gentil de nature, malgré son ouverture d’esprit, la destruction de plusieurs parties de son pensionnat était encore fraîche dans sa mémoire. RED avait voulu le faire réagir, c’était gagné. Ruthel réagissait à sa manière, par la discussion et non avec les manières de la “haute administration”, brutale, cinglante et même radicale.
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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockVen 8 Aoû 2014 - 2:48
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{Fe Ruthel & Heath}.






Malgré toute l’énergie intellectuelle dont pouvait disposer Gabriel, sa force physique se résumait à une addition de pigeons et de plumes. Ainsi, lorsque Heath Ackland lui broya la main au cours de leur salut, il la secoua quelque peu comme pour évacuer la douleur qui lui traversait les doigts. Se retournant face au Directeur, il eut un petit rire sournois au moment où son “rival“ décida de se corrompre au-delà de toute rédemption dans sa propre impolitesse. Il posa sur lui un regard inquisiteur qui exprimait une forme de dégoût à peine distillé par le sourire faux-cul qu’Oswald affichait en toutes circonstances. Il tenait fermement dans sa main le dossier qu’il avait monté contre RED et il lui tardait de commencer sa diatribe en exposant point par point les raisons pour lesquelles ce projet devait disparaître.

Pour une fois, il trouvait Ruthel Prismver beaucoup plus professionnel que d’habitude, avec une sorte d’impartialité à laquelle il ne s’attendait pas. L’adolescent avait pensé qu’après la publication de sa très offensive lettre ouverte, le chef d’établissement aurait tranché directement en sa faveur, mais il se rendait compte pour la première fois qu’il allait devoir fournir un travail d’argumentation encore plus étoffé. C’était là une de ses seules occasions de porter à bout de bras les engagements pris par sa propre faction politique. Il se montra très attentif au « prologue » de cette confrontation qui n’avait, somme toute, rien d’original. Pas de ring de boxe, pas de propos alambiqués, ce qu’on attendait d’une conversation courtoise entre deux opposants.
Ce n’était pas vraiment un problème pour Gabriel Oswald. Il savait manier les mots comme des épées, il s’en servait pour détruire, pour charmer, pour flatter, pour menacer ou pour convaincre. Dans tous les cas, jamais il ne perdrait son sang-froid. En tant que sociopathe, aucune émotion ne venait l’engourdir, aucun remords ne venait le faire culpabiliser. Il était comme un avion de chasse s’apprêtant à balancer ses missiles.

« M. le Directeur, je vous remercie pour votre sollicitude. » Commença-t-il par dire à l’adresse de cet adulte. Il posa immédiatement ses yeux vers Heath, il voulait connaître ses moues, ses micro-expressions au moment où il lancerait ses premières bombes en-dehors des tranchées.

Le Président des RTP commença par ouvrir le dossier qu’il tenait dans les mains. Il attendait que le Chef de RED prenne la parole, il lui laissait place tel un gentleman mais celui-ci ne sembla pas intéressé. Bonne technique, pensa-t-il presque à haute voix. Mais cela ne suffirait pas. Tellement sûr de son propre talent, le jeune homme monopolisa l’espace avec son charisme comme s’il était sur une scène de théâtre. Tant pis, il allait commencer.
« J’aimerais tout d’abord rappeler les raisons pour lesquelles nous sommes ici. Je ne vois pas pourquoi on me parle de « points de vue » comme s’il y avait des opinions respectables dans chaque “camp“, parce que non, ce n’est pas le cas. Je regrette, quand on entend imposer par la violence ses propres idéaux, il n’y a plus d’opinions. Il n’y a que la haine. Et c’est pas avec la haine qu’on avance. Au départ, Entropy, c’est une belle idée. Utopique à mon goût, mais une bonne idée. À ce moment-là, ils étaient respectables et si je suis le premier à comprendre Prudence de Boissieu dans ses réactions, je crois qu’on aurait pu engager un dialogue à l’époque. Mais maintenant, il n’en est juste pas question, M. Prismver. Ce serait donner raison à la violence. Si notre groupe se met à détruire des salles entières pour vous faire plier parce que ça marche, je crois que plus personne ne s’en empêchera. Donner raison à RED, c’est donner raison à leur chantage. Et je crois que c’est une question de principes, et on ne transige pas sur les principes. »

Sur cette introduction, je me saisis d’une page Web imprimée sur laquelle figurait les commentaires en réaction à ma lettre ouverte, ainsi que plusieurs CD-ROM datant du soir du saccage du Grand Hall. J’avais, bien évidemment, un historique sur la conception du projet RED mais je ne pensais pas cela utile en l’état. Je posai tout cela sur le bureau du Directeur avec un doigt accusateur, similaire à l’illustration de l’article « J’accuse » d’Émile Zola.

« Si vous ne me croyez pas, consultez ces documents. Des insultes, des menaces de mort. Nathaniel qui entend m’étendre comme une peinture sur un des murs en ruine de Prismver… Est-ce normal comme attitude ? Est-ce normal comme propos ? Non, non, non ! » La voix de Gabriel se fit un peu plus forte. Il parlait avec une passion dévorante comme si sa vie dépendait de chacun des mots qu’il prononçait. « Je veux bien discuter avec M. Ackland. Mais je ne peux pas tolérer qu’on détruise, qu’on menace, qu’on s’en prenne physiquement à autrui. Je vous ai joint les photos, les enregistrements de ce qui s’est passé le quinze août dernier… Vous pourrez voir l’immaturité, la puérilité, la bêtise et la violence de ces gens. C’est pitoyable. Alors vous savez quoi, moi je veux bien discuter. Mais je veux d’aborder des excuses immédiates sur ce qui s’est passé dans le Grand Hall, et bien entendu, la promesse que si nous prenons en compte leurs avis, ils ne feront pas passer la violence comme seul argument. Si j’ai ces gages, je veux bien discuter. Sinon, je ne vois pas l’intérêt. On va se balancer des bonnes manières pleine d’hypocrisie et on retournera chacun dans notre coin au statu quo ante bellum. Ça ne m’intéresse pas. » Gabriel Oswald conclut son monologue, fier de sa propre prestation. Il sentit son cœur battre dans sa poitrine, il affichait un sourire confiant et déterminé, plein de défiance à l’égard de Heath. Pour une fois, il avait parlé sans ambages et sans langue de bois, dans un discours plutôt simple à comprendre.

Il allait mettre RED et son simulacre de dirigeant en face de ses réalités.
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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockVen 8 Aoû 2014 - 5:25


« Je vais être franc, je ne veux pas que ce soit un ring de boxe qui déterminerait qui est le plus fort. » ... Le plus fort ? Comme si la question se posait. Je croise les bras, avachi, soupirant. « J’ai conscience qu’on ne trouvera pas forcément une solution dès aujourd’hui » Ca relèverait du miracle. « ... mais j’aimerais que l’on en parle. » Fin sourire. Une petite victoire pour RED. Jusqu’ici, c’est moi qui ait toujours débarqué dans ce bureau, à l’improviste, pour râler. Cette fois, j’y suis invité. On avance. Doucement, mais on avance. « Je ferais également remonter ça aux délégués des différentes classes puisqu’ils sont eux aussi concernés par le maintien et le bon fonctionnement de celles-ci. » Pensée pour Prudence qui ne l’est plus, et un certain malaise à cette idée qui, mine de rien, ne me plaît pas. Ca sent pas bon ce départ inattendu de la part de la « Reine ». Et oui, il y a des rumeurs comme quoi elle n’en reviendrait que plus puissante. Bah, qu’elle revienne. On est plus à ça près. Et puis, quelque part, son retour pourrait me donner quelques clés supplémentaires pour enflammer la guerre des classes - ce qui est bien mon but. Et ce qui est en très bonne voie, autrement, on ne s’inquièterait pas au point de me convier ici.

« Eh bien, si vous commenciez par m’exposer vos points de vue ! » J’hausse un sourcil. ... Parce-que le mien n’est pas assez clair peut-être ? « Je vous parlerai aussi de mon propre ressenti, maintenant que je suis calmé. » Oh, une oeillade pour moi. J’agite ma jambe, bras toujours croisés, retient à peine un petit sourire de défi, ne détournant le regard qu’après lui. Et c’est sur l’autre que je le pose, alors qu’on attend de nous qu’on prenne la parole. Galanterie oblige, je laisse ma place. De toute façon mes revendications à moi me paraissent assez claires, et au cas ou, elles sont écrites noires sut blanc sous les yeux du Directeur. Et le fait que ce guignol de A soit là m’ennuie, on irait bien plus vite à discuter seul à seul avec Prismver, j’suis franchement pas venu pour voir un violet passer sous l’bureau en direct. « M. le Directeur, je vous remercie pour votre sollicitude. » Je lève les yeux au ciel. Enfin, ça aura au moins le mérite d’être divertissant - et pour répondre à son regard hautain, je décroise mes bras, pose mon coude sur l’accoudoir et mon menton au creux de ma main - tourné vers lui. Et je le fixe en souriant, tout ouïe.

« J’aimerais tout d’abord rappeler les raisons pour lesquelles nous sommes ici. » Au cas ou on ait environ cinq secondes de mémoire. « Je ne vois pas pourquoi on me parle de « points de vue » comme s’il y avait des opinions respectables dans chaque “camp“, parce que non, ce n’est pas le cas. » Les commissures de mes lèvres s’abaissent, tandis que je retiens mon sourire de s’élargir d’avantage. « Je regrette, quand on entend imposer par la violence ses propres idéaux, il n’y a plus d’opinions. Il n’y a que la haine. » Vrai. « Et c’est pas avec la haine qu’on avance. » Faux. «  Au départ, Entropy, c’est une belle idée. Utopique à mon goût, mais une bonne idée. » Des classes où tout les élèves sont traités de la même manière, c’est une utopie ? Sors de ton île, mec. « À ce moment-là, ils étaient respectables et si je suis le premier à comprendre Prudence de Boissieu dans ses réactions » Bah tiens. « je crois qu’on aurait pu engager un dialogue à l’époque. Mais maintenant, il n’en est juste pas question, M. Prismver. » Je lève de nouveau les yeux au ciel, soupirant discrètement. T’es qui, merdeux, pour décider de quoi que ce soit ? « Ce serait donner raison à la violence. Si notre groupe se met à détruire des salles entières pour vous faire plier parce que ça marche, je crois que plus personne ne s’en empêchera. Donner raison à RED, c’est donner raison à leur chantage. Et je crois que c’est une question de principes, et on ne transige pas sur les principes. »

Mon sourire s’étire cette fois. Tu sais où je te les met, tes principes ? Et il nous déballe son dossier. Un vrai tribunal. Y‘a même des CD. ... Sérieux, qui utilise encore des CD... ?

« Si vous ne me croyez pas, consultez ces documents. Des insultes, des menaces de mort. Nathaniel qui entend m’étendre comme une peinture sur un des murs en ruine de Prismver… Est-ce normal comme attitude ? Est-ce normal comme propos ? Non, non, non ! » Mon regard quitte son petit matos pour vriller sur lui. Nez froncé, je plisse un oeil, toujours ce sourire moqueur aux lèvres. ... C’est la première fois que fils à papa reçoit des menaces ? J’suis tenté de lâcher un “ouais et on dévorera tes tripes après avoir dessiné un pentacle autour de toi” mais je me retiens - uniquement parce-que je suis dans le bureau du Directeur.

- Je veux bien discuter avec M. Ackland. Mais je ne peux pas tolérer qu’on détruise, qu’on menace, qu’on s’en prenne physiquement à autrui.
- On ne...
- Je vous ai joint les photos, les enregistrements de ce qui s’est passé le quinze août dernier… Vous pourrez voir l’immaturité, la puérilité, la bêtise et la violence de ces gens. C’est pitoyable.

Mon regard fait un nouveau tour, mes yeux se ferment, sourcils haussés. Sérieux, c’est quoi ce mec, sortez-moi de là. « Alors vous savez quoi, moi je veux bien discuter. Mais je veux d’abord des excuses immédiates sur ce qui s’est passé dans le Grand Hall » Mon ventre se serre alors violemment tandis qu’une forte envie de rire me prend - je dois me redresser, pincer les lèvres, bloquer ma respiration; je fais mon possible pour étouffer ce rire, faire disparaître mon sourire, mais sérieusement, ce mec est fabuleux. « et bien entendu, la promesse que si nous prenons en compte leurs avis, ils ne feront pas passer la violence comme seul argument. » mais qui, “on” ? J’suis pas là pour te parler à toi, lèche-cul, je m’en tape de tes opinions, de c’que t’a à dire, t’es personne mon gars. RED veut avoir à faire à l’administration, on a pas besoin de merdeux pour venir piailler au milieu des débats. « Si j’ai ces gages, je veux bien discuter. » Moi non. « Sinon, je ne vois pas l’intérêt. On va se balancer des bonnes manières pleine d’hypocrisie et on retournera chacun dans notre coin au statu quo ante bellum. Ça ne m’intéresse pas. » Ouais, ok, ton latin tu t’le met où j’pense. J’me redresse, soupire en hochant la tête, m’appuyant des coudes sur le bureau du directeur pour m’adresser à celui-ci. L’autre guignol - aussi charismatique soit-il - ne m'intéresse pas.

Et me reviens en tête sa demande, si théâtrale, d’avoir des excuses immédiates. Je ne peux m’empêcher un rire, baissant la tête pour l’étouffer, franchement détendu. J’écarte les mains, haussant les sourcils en hochant la tête à l’attention du Directeur.

« ... J’ai pas l’intention de m’excuser. »

Et je m’humecte les lèvres, me redressant, vrillant sur le A un regard blasé avant de reporter mon attention sur Ruthel. Ma voix est basse, calme, loin du jeu que nous a fait Oswald. Parce-que je suis quelqu’un de posé, serein - je n’ai jamais fais dans l’extravagant ou dans la mise en scène. C’est pas mon délire.

« Y’a pas besoin de vidéos. De témoignages. Les dégâts parlent d’eux-même, et je les assume. Autrement je n’aurai pas passer vingt-sept heures en colle depuis votre discours. » Mes mains viennent saisir ma cravate rouge, la lissent, parce-que j’ai pour habitude de les occuper, mais bien vite elles viennent animer mes propos, parce-que j’ai ce reflex d'énormement parler avec mes mains - sans pour ôtant me la jouer grand acteur devant une foule en délire.

« Je reprendrai bien un a un les arguments de... Mister » Je jette mon pouce par dessus mon épaule pour désigner Oswald sans pour autant le regarder, et reprend. « Mais j’ai aucune envie d’perdre mon temps à parler avec lui. C’est un A, il a tout, et il vendrait sa mère plutôt que d’accepter un système égalitaire dans cette école. Il lâchera pas ses privilèges, autant parler à un mur. » Je lance un regard à Gabriel par dessus mon épaule, reviens à Ruthel. « C’est pas lui qui décide de quoi que ce soit. C’est pas lui que j’ai à convaincre. C’est qu’un élève parmi tant d’autres, j’en ai rien à faire de ce qu’il pense. » C’est dit. « J’ai d’autres arguments que la violence. Et vous les connaissez, depuis le temps, je vous en ai parlé, bien avant que ce genre de “club” » je désigne de nouveau l’autre d’un signe de tête « ne voit le jour. » Mon bras se lève, coude sur la table, ma tempe se pose au bout de mes doigts, et je plonge mon regard dans celui de Ruthel, sincère. « Et c’est parce-que vous, et je parle de toute l’administration » sous entendu Kerstin « avez ignoré notre détresse qu’on en est là. » Je m’humecte les lèvres, baisse les yeux un instant sur le bois du bureau, cherchant les mots, tandis que l’autre répète probablement son discours depuis trois jours. Je relève mon regard dans celui de l’adulte, parlant toujours aussi calmement, mes mains accompagnant avec douceur mes mots. « Pourquoi ne pas nous virer... ? Vous nous gardez ici, alors qu’on a défoncé votre établissement, pour ne pas avoir de dangereux mages qui courent dehors. ... Mais dans un, deux, trois ans, on y sera, dehors. Tout les D, tout les E. Pythagore provoquera des tremblements de terre là où il passera, et Jacklyn restera en état de fumée, elle ne pourra même pas aller faire des courses ou passer un entretien d’embauche... » Mon ventre se serre légèrement alors que je parle directement de mes frères, des membres de RED. « Les gens comme moi, qui arrivent à s’extraire de la classe E sont extrêmement rares. Vous le savez, vous avez des chiffres, nous sommes une minuscule poignée. Ceux qui entrent en E restent en E. Preuve que le système ne les aide pas. A 21 ans, ils sortent. Et pour les plus dangereux, les plus spéciaux d’entre eux, qu’est-ce qu’il y a derrière ? Rien. Le travail à domicile, au mieux, à condition qu’un don psy ne vous explose pas le crâne toutes les heures. On ne peut pas avoir de travail hors de cette île quand on s’appelle Anarchy et qu’on peut se transformer en félin à la moindre émotion. On ne peut pas fonder une famille quand on menace de se transformer en berserk au moindre énervement. »

Un instant, et je recroise les bras, au fond de mon siège. « La lettre de Prismver explique à nos parents qu’on va recevoir un enseignement, que l’on va maîtriser notre don. Hors, c’est faux, pour la moitié de cette école. Rien n’est mis en oeuvre pour les aider, les professeurs ne viennent pas, et tout dans l’environnement, dans notre quotidien, fait que l’on se sent rabaissés, comme des moins que rien. Être ignorés par l’administration n’est visiblement pas une peine suffisante à notre manque de capacités, il faut en plus de ça qu’on subisse l’arrogance et les moqueries de ceux qui s’en sortent et, au lieu de nous aider, nous crachent à la gueule. » Je me redresse alors, empoignant mon accoudoir pour me pencher vers Gabriel, plongeant mon regard droit dans le sien.

« Malheureusement pour ces égoïstes, il y a des E qui ne se laissent pas rabaisser, et qui ont la force de porter tout les autres. »

Le message est passé, après une seconde à le transpercer de mes pupilles, je reporte mon attention sur le Directeur, reprenant ma place au fond de mon siège.

« L’égalité des chances n’existe pas ici parce-que dès le départ les inégalités se creusent de sorte à ce que plus rien ne bouge. Le jour où elle sera effective, je n’aurai plus aucune raison de taper du poing sur la table. Mon combat est le même depuis le premier jour d’Entropy. Si vous voulez que les Classes arrêtent de se faire la guerre, vous n’avez qu’une chose à faire: les unifier. »





#d03d29 × Fin août

∆ RadioEuphoria for Prism
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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockVen 8 Aoû 2014 - 23:37


Chaque regard, chaque geste, chaque parole, Ruthel les guettait et tentait tant bien que mal de les analyser. Il était rester trop longtemps en état de stase mais il avait toujours plutôt bien réussi à capter la personnalité des gens, même en étant un chamallow. Surtout de cette manière là en fait. Il ne prétendait pas tout saisir loin de là, surtout avec les deux personnes en face de lui. Pour le directeur, Heath était spontané dans ses paroles, direct et posé quant à Gabriel, il était froid, calculateur et tout aussi calme.

Le dernier prit alors la parole, gentiment laissée par l’ex-rouge. Si Ruthel avait demandé “sans ambage”, Gabriel respectait à la lettre cette requête et ne prenait pas de gant pour exposer son point de vue qui ne laissait aucune ouverture à la discussion. Tout en écoutant attentivement, l’homme réagissait intérieurement, réfléchissait à ces paroles. Il était très étonné de la prise de partie du A, lui qui avait pourtant fondé un club appelant à la discussion autour d’une tasse de thé. Cela ne se faisait qu’avec les arguments de chaque parti en présence et non en monologue, aux yeux du grand blond.

...je crois qu’on aurait pu engager un dialogue à l’époque. Mais maintenant, il n’en est juste pas question, M. Prismver. Ce serait donner raison à la violence.  Ah bon ? Et que suis-je en train de faire sinon engager le dialogue ? Alors Ruthel donnait raison à la violence dans ces cas-là, car il tenait à écouter - ou plutôt ré-écouter - Heath et le nouveau groupe engagé pour l’égalité. Donner raison à RED, c’est donner raison à leur chantage. Et je crois que c’est une question de principes, et on ne transige pas sur les principes.

Sourire léger sur les lèvres fines de l’homme blond. Il avait envie de répliquer mais souhaitait entendre les deux jeunes gens d’abord. Ensuite seulement il réagirait en tentant d’être impartial. Et de toute façon, Gabriel ne lui en laissa même pas le temps et continua d’asséner son discours avec preuve à l’appui. Il déposa sur son bureau une feuille, les réactions des élèves et professeurs sur le panneau d’affichage. Puisque maintenant, même les adultes se mettaient à réagir et prendre position. C’était aussi cela qui avait décidé Ruthel à agir.

Si vous ne me croyez pas, consultez ces documents. Des insultes, des menaces de mort. Nathaniel qui entend m’étendre comme une peinture sur un des murs en ruine de Prismver… Est-ce normal comme attitude ? Est-ce normal comme propos ? Non, non, non !
Même pour les problèmes de couple, chacun s’insulte et se menace sur le panneau des réactions, mon petit Gabriel, tu sais. Moi-même en ayant réagi plusieurs fois, j’ai eu le droit à des propos joliment fleuris. Je ne vois ici qu’une menace en l’air car cet élève n’a jamais eu d’acte violent déclaré envers un autre élève.

Ruthel n’avait pas pu s’empêcher de parler franchement. Les arguments du A étaient tout à fait recevables, or ils auraient pu s’appliquer tout aussi bien aux rumeurs de Shu qu’à une blague du jeune Kéane Austen sur le panneau des annonces. Le jeune homme enchaîna, ne laissant même pas le temps à Heath de protester sur quoique ce soit. Déjà que lui-même avait eu du mal à en placer une dans le discours emphatique de Gabriel… Les photos qu’ils avaient en main, le directeur n’avait pas besoin de les voir. Ses yeux seuls en avaient déjà été les témoins, une semaine plus tôt. Ils avaient vu le carnage causé par les membres de RED et de leurs aides et ils avaient vrillés de douceur à colère. Le petit parlait déjà comme un homme politique, à exiger des choses qu’il ne pourrait avoir, à bâtir des plans sur la comète. Comme c’était beau d’avoir des rêves, quand on était jeune…

Le soupir long et las qui naissait dans la poitrine de Ruthel eut quelque peu de mal à sortir, prisonnier dans sa cage d’oxygène par la volonté de l’homme. Non, il ne laisserait rien paraître devant eux, ce serait leur donner des raisons d’attaquer. Il devait rester droit et impartial. Le rire moqueur de Heath fit vaciller sa volonté un instant car le directeur comprenait son hilarité. Du moins, il en devinait la source puisque le nouveau bleu avait l’habitude de parler sincèrement et sans demander la lune.

... J’ai pas l’intention de m’excuser.
Je me doutais bien de ça, Heath, répondit simplement Ruthel.

Et à nouveau, il se posa en spectateur et juge impartial. Ce n’était peut-être pas le procès de l’ex-chef d’Entropy mais cela n’en restait pas moins un affrontement entre les deux jeunes gens. Ce qu’il dit en premier était exactement la pensée de Ruthel. Tout allait de soi quand on avait des yeux en capacité de fonctionnement. RED n’avait pas besoin d’un détracteur de plus avec des preuves rhétoriques. Et à nouveau dans ses paroles transpiraient la haine envers les A. Envers cette classe nommée “élite” par certains ou “ramassis de merdeux” par d’autres. L’expérience qu’il avait souhaité mener dans ce bureau, avec ces deux personnes, se poursuivait tranquillement, exactement dans le sens où il voulait qu’elle aille.

J’ai d’autres arguments que la violence. Et vous les connaissez, depuis le temps, je vous en ai parlé, bien avant que ce genre de “club” ne voit le jour.

Ruthel se contenta d’acquiescer en se dirigeant vers l’avant de son bureau pour s’y asseoir du bout des fesses, croisant ses longues jambes devant lui. Il ne supportait même plus de rester dans cette chaise à laquelle il était resté collé trop longtemps… Ce que dit Heath ensuite, le directeur y avait déjà réfléchi de nombreuses fois. Avant eux, des élèves étaient sortis du pensionnat sans maîtriser totalement leur don et des catastrophes avaient du être effacées pour le maintien de leur secret à tous. Et à chaque fois qu’il avait pensé à ça, il s’était senti impuissant. Entravé et incapable de se dépêtrer de la main de fer de l’administration qui l’entourait.

S’il agissait, Ruthel serait pris dans l’étau des éternels mécontents et s’il n’agissait pas, son pensionnat finirait réduit en cendre et plus personne ne pourrait étudier. Là, tout le monde serait égal, mais pas dans le bon sens… Il retint un nouveau soupir de désarroi et resta de marbre aux accusations de Heath.

L’égalité des chances n’existe pas ici parce-que dès le départ les inégalités se creusent de sorte à ce que plus rien ne bouge. Le jour où elle sera effective, je n’aurai plus aucune raison de taper du poing sur la table. Mon combat est le même depuis le premier jour d’Entropy. Si vous voulez que les Classes arrêtent de se faire la guerre, vous n’avez qu’une chose à faire: les unifier.

Et enfin monsieur le directeur s’accorda son très long soupir, sans une once de remord. Les deux l'interpréteraient de la manière qu’ils le souhaitaient, ce n’était ni plus ni moins qu’un soupir qui voulait sortir depuis trop longtemps.

Bien, maintenant c’est à moi de parler ! Tout d’abord Gabriel, j’aimerais revenir sur un point. Nous sommes en train de discuter au moment présent, non ? Et même si j’ai été pendant trop longtemps une larve trop peureuse pour prendre ses responsabilités en main, je reste le directeur. C’est moi qui décide si RED doit s’excuser et ils payent déjà le prix fort en guise d’excuse. Aucun rouge adhérant à l’idée du groupe n’a porté la main sur qui que ce soit, ne parlons pas de violence physique donc. Seul le matériel a été très endommagé.

Ruthel savait déjà que ça ne plairait pas à Gabriel mais il ne pouvait pas contenter chaque esprit ici présent ou il n’avait pas fini. Il souhaitait lui aussi exposer ce qu’il pensait et c’était en rebondissant sur les dires des deux jeunes hommes qu’il pourrait y arriver. Chacun d’eux lui avait donné les armes pour leur répondre et avancer dans ce qu’il voulait prouver. Il ne dirait bien sûr pas au A qu’il le trouvait vraiment gonflé et au nouveau B qu’il le trouvait trop… Sincère ? C’est ce qu’il avait malheureusement demandé, il ne pouvait rien leur dire.

Ensuite, Heath, dis-toi bien que j’y ai pensé de nombreuses fois, à un moyen de vous procurer une égalité toute relative. Surtout depuis quelques temps en fait… Et la mascarade que vous jouez devant moi, Gabriel et toi, ne prouve qu’une chose. Si nous vous mettions tous sur un même pied d’égalité, vous finiriez inévitablement par vous sauter à la gorge comme vous commencez à le faire là. Les E jugent les A trop bouffis d’importance, les A jugent les E trop nuls pour avancer dans la vie. Et entre les deux, il y a les B, les C et les D. C’est une excellente idée sur le papier mais dans la pratique… Tout reste à voir. Je pourrais y réfléchir.

C’était une proposition d’armistice mais le directeur n’en avait pas fini pour l’instant.

Je vois bien ce que tu vas m’avancer comme argument Gabriel. J’ai vu de mes propres yeux ce que ces “cochons se traînant dans la boue” sont capables de faire pour atteindre leur but, sinon vous ne seriez pas ici. Je ne serais pas là en train de jauger de votre capacité à rester côte à côte pendant un certain laps de temps. La guerre des classes ne m’intéresse absolument pas. Les petits malheurs personnels de chacun ne m’intéressent pas non plus. Et je ne cherche pas non plus paix et harmonie parfaite, nous sommes dans la vraie vie et non dans un film. Je voudrais une certaine entente entre vous. Seulement il y a des sacrifices, des choix à faire.

Monsieur le Directeur s’étonnait de la facilité déconcertant avec laquelle arrivaient les mots dans sa bouche. Il se sentait presque hors de lui, missionnaire inconnu qu’on aurait engagé pour prêcher la bonne parole et cela l’effrayait et l’écoeurait un peu. Ses rêves idéalistes l’avaient trop longtemps bercé d’illusions et le réveil faisait mal… Il se massa un instant les tempes, le regard perdu dans le vide. Il l’avait dit lui-même, il ne pouvait pas contenter les deux partis en présence.

J’espère qu’un jour, vous serez tous prêts à faire des concessions. Mais ce n’est apparemment pas demain la veille d’un côté.

Son regard bienveillant se tourna vers le A et Ruthel lâcha un sourire, ignorant l’air que pouvait prendre le petit homme au bagout bien prononcé. Ceux “d’en haut”, côté adulte comme côté élève, tenaient parfois la barre si haut qu’elle était hors d’atteinte, en connaissance de cause.

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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockSam 9 Aoû 2014 - 5:00
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Civil War.
{Fe Ruthel & Heath}.

 
 
 


Tout au long du monologue d’Heath Ackland, Gabriel conserva son petit sourire imbu, qui ne cessait de mettre en relief sa confiance en lui-même. Il fit très attention à ne pas l’interrompre, à contrôler l’impulsivité qui sied à chaque être humain. Il entretint de nombreux regards à l’égard des deux autres personnes présentes dans la pièce. Il ne baissait pas les yeux, oh, non. Au contraire. Il voulait qu’ils se sentent observés, épiés, comme si chaque moue, chaque expression, chaque son qui sortait de leur bouche était analysé en profondeur par un jury de cent personnes. Oswald s’était attendu à ce que son interlocuteur oppose une fin de non-recevoir à sa demande d’excuses, et il crut que cela le mettrait dans l’embarras. Pas du tout, bien au contraire, à son grand désarroi, Ruthel Prismver approuvait à demi-mots. Il gardait en mémoire la petite interruption faite juste auparavant, dans laquelle il dédramatisait la nature des menaces reçues. Toujours dans la faiblesse. Un gros lard empoté… Plus la discussion avançait, plus le jeune homme se rendait compte que sa stratégie était en train de lamentablement échouer. Il devait trouver un moyen de rebondir sur ses pattes sans que personne ne le remarque, sans qu’il y ait de “faux raccords“. La nervosité atteignit son comble, son sourire crispé s’était figé sur son visage comme une statue de pierre. Il essayait de garder bonne figure, mais cela devenait de plus en plus difficile. Heath était un garçon doué d’un très bon talent oratoire, qui pouvait faire accepter l’inacceptable sans même qu’il doive utiliser un quelconque don. Cela forçait l’admiration. Mais ce n’en restait pas moins un ennemi, et tandis qu’il récitait sa petite litanie pro-RED, Gabriel épiait le moindre signe de faiblesse de la part du chef d’établissement.

Oui, bien évidemment, il s’était rendu compte qu’on s’était presque foutus de sa gueule il y a de cela quelques minutes, et cette idée le répugnait tellement qu’il aurait aimé balancer son acide corrosif au visage de toutes les personnes présentes autour de lui. Un flagorneur à deux sous, un délétère doucereux. Ses pensées se firent de plus en plus fortes dans sa tête. Quand le directeur récupéra la parole, Oswald se montra abasourdi par la démagogie dont il faisait preuve. Il ne savait même plus quoi dire hormis rester flegmatique. Son flegme légendaire, la seule chose qui le sauverait, la seule chose qui lui laissait encore de consistance pour ne pas se recroqueviller, pour se tenir fièrement contre ses ennemis. “Très bien Ruthel. Tu n’es pas avec moi, tu es contre moi.“ Sauf que Ruthel restait le directeur, l’adulte responsable. Il dut bien reconnaître qu’il ne pouvait pas se le mettre à dos, pas maintenant.
Son cerveau fonctionnait à cent à l’heure, il analysait les données, il les triait, les rangeait pour changer de stratégie. Admettre cette proposition revenait à donner victoire aux terroristes de RED, cette faiblesse était insupportable ! Ce sujet lui prenait les tripes.

« Aucun rouge adhérant à l’idée du groupe n’a porté la main sur qui que ce soit, ne parlons pas de violence physique donc. Seul le matériel a été très endommagé.
Pour l’instant. » Répliqua-t-il du tac-au-tac avec le sourire le plus hypocrite qu’il ait fait ces dernières semaines.

Il venait d’y avoir beaucoup d’éléments ces dernières minutes. Que ce soit le soupire du Directeur après la fin du psaume d’Heath, ou tout simplement cette étrange expression blasée sur son visage… Plein de paramètres à prendre en compte qu’il n’avait pas le temps de synthétiser et de mettre au point. Tant pis. Gabriel était un glaçon à l’intérieur, il ne ressentait absolument rien. Il ne tiqua même pas à la petite pique envoyée à l’encontre de sa lettre ouverte. Cette fois-ci, c’était certain, M. Prismver ne l’aimait pas particulièrement. La séduction ne marchait pas avec lui ? Tant pis. C’est avec les échecs qu’on apprend.
Consensus, n’est-ce pas ?

« Le consensus me semble être un procédé d’abandon d’opinions. Tout le monde accepte le consensus parce que personne n’y croit. » Fit Gabriel en étant extrêmement sérieux. « Un matin, vous vous réveillez et vous voyez des cravates grises dans le couloir. Le lendemain, des tables empêchent d’accéder au quatrième étage. Le surlendemain, un hall est saccagé. Peut-être que dans quelques mois, un élève sera agressé ? La violence monte en crescendo depuis plusieurs semaines, et vous banalisez ça sous prétexte qu’il y a de la violence autre part ? Toute forme de violence est condamnable, M. Prismver. En l’occurrence, on parle de RED, ce pourquoi je vous ai montré ces commentaires haineux. Mais oui, dans tous les cas, ce n’est pas parce que tout le monde le fait que c’est normal. » Plus de sourires, plus de manières politicardes. Il se retourna vers Heath. « Tu vois, je vais te parler de ton égalité des chances et de ton système de classe unifié. Ce n’est pas une question d’égoïsme, oh non, loin de là. Les privilèges, j’en ai rien à faire. Je suis descendu jusqu’en Classe C, pendant quatre ans, j’en ai bavé pour maîtriser un pouvoir qui avait le don de faire fuir toutes les personnes autour de moi. Et tu sais quoi, je suis revenu en Classe A. Tu nous parles sans cesse du monde extérieur, mais en quoi Prismver correspond au monde extérieur ? On parle d’un pensionnat qui apprend à maîtriser des pouvoirs. Crois-tu qu’une élève comme Prudence doit recevoir ses cours avec Anarchy Scarlet ? Ne crois-tu pas qu’il y a une différence évidente de niveau qui nécessite des cours différents et adaptés à leur niveau ? Le système ABCD n’est pas d’abord un système de privilèges, c’est un système d’adaptation au niveau de chacun. Et on ne peut pas comparer le lycée général à ce monde-ci. »

Sans qu’il s’en rende lui-même compte, son don fonctionnait plus que jamais. Non pas qu’il en perde le contrôle, mais il faisait en sorte que son interlocuteur le perçoive comme beaucoup plus franc, beaucoup moins hypocrite qu’il ne l’était réellement. Il laissait transparaître une volonté d’adhésion dans un discours de persuasion. Gabriel se retourna vers Ruthel.

« M. Prismver, vous êtes le directeur, vous faites ce que vous voulez, en théorie. Le Reckoning Tea Party ne s’est jamais opposé à ce qu’on rende ses professeurs à la classe E du moment que cela n’impacte aucune autre classe. Le Reckoning Tea Party n’a jamais dit qu’qu’on devait les laisser dormir sur du carton, bien au contraire. Mais vous, ce que vous venez de faire, c’est d’ouvrir la Boîte de Pandore. Notre club vous a toujours soutenu. Mais maintenant que vous venez de lui dire explicitement que vous allez réfléchir à l’idée, ils ne s’arrêteront pas tant qu’ils n’auront pas ce qu’ils veulent. Félicitations. Vous venez d’anéantir le peu de pouvoir qu’il restait à l’administration de cette école. » Gabriel Oswald savait frapper là où ça fait mal. En se retournant vers Heath, il le considéra avec une mine compatissante. « Ce n’est pas de ta faute. Quand quelqu’un commet un acte grave pour obtenir ce qu’il veut et qu’il peut l’obtenir, je comprends que tu ne t’arrêtes pas là. »

Le britannique s’effondra sur une chaise, feignait la fatigue. « Je vous préviens, ce n’est pas moi qui annoncerais cette pantalonnade à de Boissieu. Ça risque d'être une guerre ouverte. Vous savez, la majorité silencieuse... »

Cette stratégie était risquée. Elle visait à faire culpabiliser Ruthel après avoir assoné un argumentaire objectif et rationnel dénué de toute langue de bois.  
Lui qui s’était juré de ne pas utiliser son pouvoir.
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MessageSujet: Re: Civil War   Civil War 1400359500-clockMar 12 Aoû 2014 - 20:55

- ... J’ai pas l’intention de m’excuser.
- Je me doutais bien de ça, Heath.

L’ex rouge fut sur le moment étonné du calme et de la douceur dont faisait preuve le directeur envers lui, mais ne laissa rien paraître, si ce n’est une seconde de doute. Un infime trouble plâna entre eux deux, très probablement perçu par le troisième, mais Heath se contenta de ciller, reprenant.

Il lui déballa alors tout ce qu’il avait à dire, dans la plus grande honnêteté  dont il pouvait faire preuve, et avec cette simplicité qui le caractérisait; Heath n’était pas une personne compliquée, il allait bien souvent droit au but, sans détours, fuyant les mises en scènes et les illusions. Mais il était aussi un garçon fort malin, stratège, dont l’intelligence n’était plus à prouver parmi ceux qui le connaissaient bien. Heath était toujours le vainqueur des jeux de réflexions, et celui qui trouvait souvent des solutions inespérées aux différents problèmes. Un surdoué qui ne s’est jamais vanté de ses capacités (au delà d’un humour, il faut le dire, prétentieux) mais qui a toujours su se positionner de sorte à ce qu’on l’écoute, à ce qu’on le suive, à avoir un impact.

Et plus le temps passait, plus il se sentait en position de force dans cette bataille.

- Aucun rouge adhérant à l’idée du groupe n’a porté la main sur qui que ce soit, ne parlons pas de violence physique donc. Seul le matériel a été très endommagé.

Soulagement; Ruthel n’était pas dupe.

- Pour l’instant.

Heath vrilla sur Gabriel un regard froid. Désormais, il était agacé de sa présence, et comme les autres, de son acharnement contre lui. Il fallait s’y attendre: il était évident que les A n’allaient pas laisser RED instaurer un système égalitaire. Mais Heath ne cessait pourtant d’être frappé par l’égoïsme et la méchanceté de certains A. ... Et c’est lui qu’on traitait de méchant ?

- RED ne fait que se défendre, nous n’attaquons pas d’élèves tant qu’eux ne nous attaquent pas. C’est notre première règle., précisa Heath, captant par là l’attention du directeur.
- Heath, dis-toi bien que j’y ai pensé de nombreuses fois, à un moyen de vous procurer une égalité toute relative. Surtout depuis quelques temps en fait…

Le leader de RED ressenti une légère secousse dans sa poitrine. « Depuis quelques temps » ? Alors l’opération portait ses fruits. Leurs efforts n’étaient pas vains, ils avaient un impact.

Il ne devenait pas qu’un fou violent. Tout cela avait du sens. Heath inspira, sa poitrine se soulevant légèrement, ragaillardi par ces simples mots qui, pour lui, signifiaient beaucoup.

- Et la mascarade que vous jouez devant moi, Gabriel et toi, ne prouve qu’une chose. Si nous vous mettions tous sur un même pied d’égalité, vous finiriez inévitablement par vous sauter à la gorge comme vous commencez à le faire là. Les E jugent les A trop bouffis d’importance, les A jugent les E trop nuls pour avancer dans la vie. Et entre les deux, il y a les B, les C et les D. C’est une excellente idée sur le papier mais dans la pratique…

Heath eut l’impression de recevoir un coup dans l’estomac. Il avait beau fixer Ruthel avec détermination, on pu sentir dans son attitude que quelque chose venait d’être soufflé. Un battement de cil, traître, témoignant du trouble qu’engendraient en lui les paroles du Directeur. Et pour cause, Heath ne pouvait s’entêter sur ce point là: il avait raison. Cruellement raison.

Le Renard était l’un des plus calmes, l’un des E possédant de toute évidence le plus de sang-froid. Mais tous n’étaient pas capables d’autant de stoïcisme. Quand bien même le mélange des classes se faisait, il ne pouvait garantir que l’entraide serait de mise. Il était même évident que les choses seraient compliquées. Il suffirait d’une provocation d’un A pour qu’un E réplique. Les Violets auraient le pouvoir de foutre en l’air le projet en jouant avec les nerfs des Rouges. Ils prouveraient alors que les E - qui ne sont que des élèves à bout - sont de mauvaise volonté, immatures, ne souhaitant pas réellement réussir.

Et l’élève à sa droite illustrait parfaitement le genre de personnes qui s’en donneraient à coeur joie.

- Je vois bien ce que tu vas m’avancer comme argument Gabriel. J’ai vu de mes propres yeux ce que ces “cochons se traînant dans la boue” ..., Heath serra les dents malgré la citation évidente du Directeur, ... sont capables de faire pour atteindre leur but, sinon vous ne seriez pas ici. Je ne serais pas là en train de jauger de votre capacité à rester côte à côte pendant un certain laps de temps.

Alors c’était ça, le but de ce double rendez-vous ? Un échantillon test pour juger ?

- La guerre des classes ne m’intéresse absolument pas.

Heath croisa les bras au fond de son siège, jambe de nouveau en équerre par dessus l’autre, un infime sourire railleur aux lèvres. A ses yeux, Ruthel ferait mieux de s’en préoccuper plus que tout le reste, car c’est bien par la Guerre des Classes - et plus globalement pas le chaos - que RED avait l’intention de le faire plier.

- ...Je voudrais une certaine entente entre vous. Seulement il y a des sacrifices, des choix à faire. J’espère qu’un jour, vous serez tous prêts à faire des concessions. Mais ce n’est apparemment pas demain la veille d’un côté.

Le regard du Bleu suivit celui de l’adulte, se posant sur le buveur de thé, froid. Et au fond de lui, quelque chose d’écoeurant lui prenait l’estomac: le fait que des adultes n’aient pas la poigne nécessaire d’imposer des choses aux A lui donnait la nausée. On les traitait comme des Princes, des Rois. C’était aux yeux du jeune homme la plus grande absurdité de tout cela.

Heath resta d’abord silencieux, sentant quelque chose chez son camarade. L’envie évidente de parler, mais aussi, peut-être, quelque chose de nouveau. Comme un changement d'attitude; il faut dire que le Directeur ne s’était pas laissé avoir par les flatteries du Violet, et avait su correctement le remettre à sa place. En ça, il avait supris Heath, même si ce dernier savait parfaitement que le fond du problème n’était pas Ruthel, mais bien la poigne de fer le manipulant. Il était tout de même agréable de constater qu’ici, dans ce bureau, il les traitait d’égal à égal - de quoi calmer leurs ardeurs à tout les deux.

- Le consensus me semble être un procédé d’abandon d’opinions. Tout le monde accepte le consensus parce que personne n’y croit., Heath haussa les sourcils, surpris par cette affirmation qu’il jugeait fausse. Un matin, vous vous réveillez et vous voyez des cravates grises dans le couloir. Le lendemain, des tables empêchent d’accéder au quatrième étage. Le surlendemain, un hall est saccagé. Peut-être que dans quelques mois, un élève sera agressé ?
- Je te dis que, coupa Heath, se redressant assis, une main sur le bureau de Ruthel et se tournant vers Gabriel.
- La violence monte en crescendo depuis plusieurs semaines...
- C’est parce-qu’on ne nous écoute pas !

Gabriel poursuivi son monologue, déterminé, et bien plus sincère que plus tôt. Il n’était plus dans le théâtral, dans les manières grotesques. Il semblait sincère, posé, et enfin engagé dans une véritable prise de position, et pas de simples flatteries. Cela ne le rendait que plus dangereux, mais le débat en était également plus humain, plus honnête, plus réel. Heath ignorait si Gabriel se révélait enfin ou si, au contraire, lui-même était victime d’une quelconque manipulation, mais le débat lui semblait plus vrai. Il était désormais disposé à écouter et comprendre Gabriel, le considérait comme un élève à part entière, alors que quelques minutes plus tôt il ne le voyait que comme un lèche-bottes à ignorer. En quelques minutes, le A était devenu soudainement plus crédible, et se rendant compte de cela, le Rouge se permis de se retirer un instant du face à face. Se laissant tomber au fond de sa chaise, Laissant Gabriel parler au Directeur, il observa avec attention le Président de RTP. Il en avait presque oublié qu’il était Violet, et qu’il ne connaissait pas son don. Peut-être qu’à cet instant même, il usait d’une quelconque magie pour le servir. ... Serait-ce efficace sur Ruthel ? ... Et si, comme Joach, il était doué de la Persuasion ?

Il était rare qu’Heath s’en serve ainsi, et pourtant, il décida lui aussi d’user de sa magie. Après tout, tout les coups étaient permis: il était certain que Gabriel ne se priverait de rien pour en venir à ses fins. Fixant l’élève, le Renard tenta alors de pénétrer ses pensées, appliquant au mieux les conseils de Sören. En tant que nouveau B, il commençait à en avoir une maîtrise efficace, à condition qu’il restait calme. Et en silence, il força une intrusion.

- Tu vois, je vais te parler de ton égalité des chances et de ton système de classe unifié.

Le Rouge cligna des yeux, ravalant au mieux sa surprise, pris sur le fait alors qu’il s’apprêtait à essayer d’entrer dans son esprit. Mais le A était désormais tourné vers lui, le fixant, lui adressant directement ses mots.

S’était-il rendu compte de quelque chose... ?

- Ce n’est pas une question d’égoïsme, oh non, loin de là. Les privilèges, j’en ai rien à faire.
- Bah voyons, tant d’acharnement pour si peu, finalement., railla Heath, prenant du recul, bien décidé à ne pas se laisser déstabiliser par sa tentative ratée.
- Je suis descendu jusqu’en Classe C, pendant quatre ans, j’en ai bavé pour maîtriser un pouvoir qui avait le don de faire fuir toutes les personnes autour de moi.

Le Renard rangea cette information dans un coin de sa tête, se méfiant tout de même de sa véracité.

- Et tu sais quoi, je suis revenu en Classe A.
- Tout est encore possible en C. Et tout le monde n’est pas aussi doué que toi., lâcha t-il  dans une grimace mauvaise.
- Tu nous parles sans cesse du monde extérieur, mais en quoi Prismver correspond au monde extérieur ?
- C’est une école.
- On parle d’un pensionnat qui apprend à maîtriser des pouvoirs.
- Peu importe, c’est un système scolaire.
- Crois-tu qu’une élève comme Prudence..., le regard du Rouge flamboya à l’entente de ce nom. ...Doit recevoir ses cours avec Anarchy Scarlet ?

Anarchy. La salle commune des E. La haine, des cris, des brownies, de la détresse, Nathan, des pilules qui tombent à terre.
Des pensées. Heath fixa les pupilles de Gabriel, un brin secoué: il était persuadé qu’il s’agissait de ses pensées à lui.

... Que faisait-il dans la salle des E ? Ces pensées étaient trop floues, trop rapides, tout s’était passé trop vite pour qu’Heath y comprenne quoi que ce soit. Etait-ce un piège ? Peut-être que, comme Ulysse, il pouvait lui mettre en tête ce qu’il voulait ? Dans ce cas, quel intérêt de montrer une dispute avec Anarchy ? Heath s’inquiéta un instant pour ce soutien important de RED et se promis de lui écrire après ce rendez-vous.

- ... Le système ABCD n’est pas d’abord un système de privilèges, c’est un système d’adaptation au niveau de chacun.
- Mais il a dérivé. Et on peut s'adapter en conservant une unicité.
- Et on ne peut pas comparer le lycée général à ce monde-ci.
- Et moi je crois qu’on le peut.

Gabriel se tourna vers Ruthel, s’adressant de nouveau à lui. Et sitôt qu’il n’eut plus le regard de Gabriel sur lui, Heath ferma les yeux, trois petites secondes. Le temps de se reconcentrer. De sortir Anarchy de sa tête. Si réellement il avait capturé ces pensées, alors il était capable de s’introduire dans l’esprit de Gabriel.

Une arme de taille. ... Encore fallait-il y parvenir.

- M. Prismver, vous êtes le directeur, vous faites ce que vous voulez, en théorie., « ou pas » songea Heath.
- Le Reckoning Tea Party ne s’est jamais opposé à ce qu’on rende ses professeurs à la classe E du moment que cela n’impacte aucune autre classe. Le Reckoning Tea Party n’a jamais dit qu’on devait les laisser dormir sur du carton, bien au contraire.

« Alors le Reckoning Tea Party devrait fermer sa gueule et aller voir ailleurs si on y est. » s’impatienta mentalement Heath.

- Mais maintenant que vous venez de lui dire explicitement que vous allez réfléchir à l’idée, ils ne s’arrêteront pas tant qu’ils n’auront pas ce qu’ils veulent. Félicitations. Vous venez d’anéantir le peu de pouvoir qu’il restait à l’administration de cette école.

Heath ne su pas quoi en penser. En un sens, Gabriel avait raison: les résultats étaient encourageants, preuve que RED dans sa formule actuelle avait un réel impact. D’un autre côté, suivre cette pensée serait donner raison à Gabriel, et cette idée, au fond, dérangeait le leader de RED. ... Par pur principe, il en venait à avoir envie de le contredire, et pendant un instant, il failli avoir la stupidité de proposer une trève juste pour prouver à Gabriel qu’il pouvait avoir tort.
... Mais ce serait encore une fois servir les intérêts du Violet.

Heath observa encore un instant son adversaire - qu’il jugeait désormais de taille - et reporta son attention sur Ruthel. Un instant, il eut l’envie de tester son don sur lui. Il eut alors la sensation que son esprit était dans un libre accès total (il se sentit même physiquement plus léger, comme si il plongeait littéralement dans la tête de Ruthel) mais tout ce qui apparu alors dans son esprit fut une pluie de cookies. Heath rompit aussitôt la conection, comprenant en un instant cette évidence: Ruthel devait se nourrir de cookies ayant pour effet de bloquer toute magie cherchant à l’atteindre. Heath avait senti le coup venir, aussi, il n’en fut pas étonné et sa réaction ne fut à priori pas remarquée par ses deux interlocuteurs.

- Je vous préviens, ce n’est pas moi qui annoncerais cette pantalonnade à de Boissieu. Ça risque d'être une guerre ouverte. Vous savez, la majorité silencieuse...
- Oh noooon, surtout ne froissons pas De Boissieu !

Heath venait de reprendre de sa vigueur à l’entente du nom de la seule A qui l’ait réellement blessé jusqu’alors. Elle avait joué avec son sang, ce soir là, le faisant s’écrouler, et passer près d’une semaine à l’infirmerie. Aujourd’hui encore sa circulation sanguine n’était pas totalement fonctionnelle, il lui arrivait d’avoir des douleurs de temps à autres, et savait qu’il s’agissait de séquelles des blessures de la Reine.

- La majorité silencieuse n’est pas de votre côté, Gabriel., soupira le leader en s’appuyant de nouveau sur le bureau de Ruthel pour plonger son regard dans le sien. La majorité, elle est chez les B, C, D. Chez certains A réalistes et certains E qui ne sont pas encore totalement... à bout.

Il déglutit, songeant que la plupart des RED et de la Vague Rouge, eux, l’étaient.

- Vous avez raison. Si on mélangeait les classes, aujourd’hui, ce serait le chaos. ... Probablement pas pire que la situation actuelle, mais je suis conscient que ma vision est utopiste pour les élèves d'aujourd'hui. Les A feront tout pour faire échouer le projet et les E ne se faisant plus d’illusions leur sauteront à la gorge, parce-qu’ils sont à bout.

Le jeune homme déglutit, baissant les yeux. Il était difficile d’avouer un échec comme celui-ci, mais il n’était pas là pour jouer au combat de coqs avec Gabriel - au fond, il se fichait de son opinion, il se fichait de sa propre fierté de leader. La seule chose qui comptait était réellement l’objectif de masse. L’égalité pour tous.

- Mais les élèves à venir ne connaissent pas tout ça. Arrêtez de renforcer les clans en répartissant les élèves, vous alimentez cette guerre en créant vous même de nouveaux soldats. Dès leur arrivée, mélangez les. Une nouvelle classe, unie. là où ils ne seront pas pollués par la supériorité des A ou la rage des E. Ils n’auront pas à prendre partie, ils seront tous égaux, il pourra y avoir des groupes de soutien pour les plus faibles, les plus doués pourront parrainer les autres, ils pourront tous s’élever ensemble. ... Loin de nous.

L’ex Rouge eut l’impression d’avoir son coeur pris dans un étau à l’idée qu’il n’arriverait peut-être pas à aider Pytha, Jack, Anarchy et tout les autres. Tout ses amis, et ceux qui plaçaient en lui quelques espoirs. C’était réellement difficile pour lui de revoir sa conception des choses, de faire des concessions, de piétiner sa fierté pour des gens qu’il ne connaît pas. ... Mais le combat de RED n’avait jamais été dans un but égoïste, et aujourd’hui, Ruthel et Gabriel en avaient la preuve ultime.

- ... RED cessera quand nous aurons la preuve concrète que vous mettez des choses en place. Pour nous tous. ... Ou au moins pour les prochains.

Le Renard ressenti alors un violent noeud à la gorge, et baissa les yeux. Il eut l’impression d’être écrasé par un poids énorme:
La déception de ses pairs.

Il se leva alors doucement, une main sur le bureau, et contourna sa chaise sans regarder l’un ou l’autre. Main sur la poignée, il ouvrit la porte - il n’était plus nécessaire pour lui de faire des politesses. En revanche, avant de partir, il leva de nouveau les yeux, sur eux deux. Et c’est bien l'éventuelle déception des siens qui le fit cracher:

- En revanche, si rien n’est fait, nous détruirons tout. Peu importe vos principes. Peu importe la violence, les blessés, ou quoi que ce soit. Mr Prismver, si vous continuez de vous laisser écraser, vous et tout ces élèves qui souffrent pour les beaux yeux de Prudence et de quelques égoïstes, cet endroit n’existera bientôt plus pour personne.

Il sortit, et s’apprêtant à refermer, plongea so, regard dans celui de Ruthel.

- Et si vous nous mettez dehors... c’est auprès des “autres”, de façon anonyme, que nous irons chercher de l’aide. La magie sera révélée. Prismver sera révélé. ... Vous avez bien plus à perdre que moi, dans tout ça. Un instant. Nous, ou les prochains. Vous avez le luxe de choisir. Et des solutions, vous en trouverez. Vous êtes la personne la plus inventive et ingénieuse de cette île.

Et sur ces mots, il ferma la porte.

Il lâcha alors un profond soupir, et doucement, se mit en marche dans le couloir, mains dans les poches. Il avait chaud, se sentait presque fiévreux après un tel coup de poker. C’était plus ou moins tapis. Il croisa la route d’un S à qui il ne fit même pas attention, plongé dans ses pensées. Et traînant à pas lents dans le couloir, anxieux, il fit le choix de ne pas retourner en colle cette après-midi.



Passé mi-août.
HRP: Désolée d'écourter, j'ai besoin de passer à la suite, grosse évolution à venir pour Heath et RED. ~ Gab, hésite pas à le faire rejoindre Heath dans le couloir pour ce que tu avais dis. ;)

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