Sujet: Les remous de l'Atlantique. Sam 9 Aoû 2014 - 2:13
'Cause you get lighter the more it gets dark.
L’aube a percé depuis des heures, pourtant la lumière dorée ne parvient à se frayer un chemin à travers l’épais manteau de nuages. La brise matinale s’engouffre dans les feuillages et il fait presque froid. La journée s’annonce triste et morne, inappropriée pour la saison. La brume ne s’est d’ailleurs pas encore dissipée, enveloppant encore le chemin du bâtiment principal dans son voile lilial. Seth regarde ses volutes de fumée s’élever dans cet air lugubre, adossé contre le tronc d’un arbre. Il approche à nouveau la cigarette à ses lèvres, tire une latte et savoure la chaleur de la fumée se diffuser dans sa bouche et noyer sa langue de cet arrière-goût étrange. Arrière-goût amer qui lui rappelle sa jeunesse et ses conneries. La cigarette, c’était une façon de se rendre plus, plus rebelle. Paraitre plus vieux avant l’âge. Et surtout, un nouveau moyen de faire enrager ses parents. Ce fut une nouvelle cause de disputes, pendant plusieurs semaines. Puis la tension finit par s’estomper et cette lubie s’arrêta dans la foulée. Bien heureux qu’il soit, Seth ne s’était jamais laissé piéger dans cet engrenage infernal de l’addiction. Une chance, dira-t-on. Ou plutôt une volonté de fer.
Cependant, il lui arrivait de replonger. De ressortir ce briquet et de laisser la flamme consumer les brindilles de tabac. C’était son échappatoire. Une sensation familière : la gorge qui s’assèche et l’incandescence discrète, au bout du bâton, lors de l’inspiration. L’odeur âcre de la fumée mêlée à celle du sang alors qu’il pansait ses blessures, assis sur le toit d’un cabanon au milieu d’un terrain vague. La musique et les rires qui résonnent, sous un pont. La sensation de faire partie d’un clan, d’une patrie, d’une fratrie. Les souvenirs d’une époque où il ne connaissait pas encore la solitude comme elle le cingle aujourd’hui. Une époque où le cœur était déjà écrasé par la perte d’une sœur, non, d’une âme sœur mais où rien ne semblait pouvoir l’atteindre. Invincible et insouciant. Un gamin dont les yeux n’avaient pas encore vu la douleur, bien cachée dans l’obscurité.
En cette fraiche matinée, c’est ce que Seth cherche. Ses repères, un point d’attache dans le chaos infernal qu’est devenue sa vie depuis quelques années. Le goût du mal de crâne de ces bâtonnets de poison. Le brouillard des matinées d’automne. Mais surtout, ce pourquoi il attendait contre ce tronc, le regard brun, fier et arrogant de cette brune croisée dans les rues américaines. Cet intermède, bref mais intense, dans leur quotidien où chacun a sauvé la peau de l’autre. Ces quelques mots balancés à travers les battements de cœur affolés par l’adrénaline. Ce visage qui se perd dans le flot nébuleux de ses pensées comme les silhouettes dans la brume. C’est Olive, que Seth attend. En cette morne matinée, ce sera elle qui sera le port auquel le bateau, perdu dans la tempête, pourra s’amarrer. Et s’abandonner. Quelques minutes, ou quelques secondes.
Une dernière bouffée avant qu’il ne jette sa cigarette et l’écrase sous la semelle de sa chaussure. Lentement, il laisse la fumée se faufiler entre ses lèvres ouvertes, scrutant du regard la direction des bungalows. Et enfin, elle apparait, la grande brune. Étouffant un bâillement, il avance de quelques pas, de façon à s’imposer entre elle et le bâtiment. Il arbore un léger sourire en coin bien que son regard soit lourd et fatigué. « Quel plaisir de croiser à nouveau ta route, Olive. À croire que notre première rencontre n’était pas seulement due au hasard. » Un sourire, discret. Il croise ses mains derrière sa tête, faisant craquer au passage ses phalanges avant de se tourner en direction du bâtiment principal et d’ajouter d’un signe de tête : « Allez, tu viens ? Je t’escorte. » Il se sent déjà plus léger.
Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Sam 9 Aoû 2014 - 23:20
- C’qu’on s’les pèle dans ce pays.
Un pas hors du bungalow et cette phrase deviendrait presque rituel. C’est l’été, mais non, faut enfiler une veste dès l’aurore. Et en réalité, j’ai bien plus de mal que ce que je pensais à porter cet uniforme trop lisse. Il est à peine 8h et l’odeur, la lourdeur de ma veste en cuir me manque déjà.
Les talons dans le gravier, la démarche assurée. Direction le bâtiment principal pour retrouver une vieille connaissance. Pourtant pas si proche que cela. Au contraire même. Notre histoire commune a duré quoi… ? Une heure à tout casser ? Il avait ses emmerdes, j’avais les miennes. Tout s’est entremêlé avec une intensité dingue. Et une dangerosité non-négligeable. Ce bon vieux shot d’adrénaline en partage qui nous fait courir toujours plus vite, toujours plus loin là où il ne faut pas. Je crois qu’il avait posé les bonnes questions aux bonnes mais mauvaises personnes et moi… Je m’étais emparé de la meilleure chose à prendre à la pire des personnes en place à ce moment-là dans le district. Souvenirs-souvenirs. C’est que je pourrais être nostalgique. Mais je repère bien vite sa silhouette tendue, adossée contre un mur. Il n’a pas l’air d’avoir beaucoup changé.
- Quel plaisir de croiser à nouveau ta route, Olive. À croire que notre première rencontre n’était pas seulement due au hasard. - Il n’y a pas de hasard et encore moins de destin. Il n’y a que de bonnes ou de mauvaises raisons pour que les choses arrivent. Mais moi aussi ça me fait plaisir de te recroiser, Seth. Ça me surprend, mais c’est probablement une bonne surprise, non ? Lueur franchement taquine dans la voix. La tête s’incline pour observer une seconde les traits de son visage avant de retomber dans ses yeux azurs. Ce regard dans lequel je reconnais l’horreur des rues malgré tous les apparats qu’il lui donnes. Je me détourne. Well. C’est certainement réciproque. Je tique légèrement, mais au final, ça importe peu. Puisqu’on s’est connus dans cet enfer, ça ne me dérange pas de le partager de temps en temps avec un habitué. Et qui sait, on se sentira peut-être moins seuls. - Allez, tu viens ? Je t’escorte. - Ha-ha. Non. Tu m’accompagnes. Je lui passe devant en lâchant qu’il faudrait peut-être lui rafraîchir la mémoire. Comme si j’avais besoin d’une escorte. Œillade sur sa carrure. Quoique. C’est pas désagréable. - J’ai besoin d’un de ces cafés imbuvables. Distributeurs ? Sans attendre de réponse, l’allure se presse. Nos deux silhouettes atteignent rapidement les machines. Des prism dans la fente et la mécanique se met en route. Appuyée contre l’engin, j’accueille le vrombissement qui me fait bâiller. Courte nuit. Trop courte. Comme toujours. Mais je commence enfin à prendre des habitudes sur cette île. Je suppose que c’est un bon signe d’acclimatation. Comme si j’avais déjà eu du mal à m’adapter à un environnement ? Un sourire ourle mes lèvres.
- Ça fait longtemps que t’es arrivé sur l’île ?
Mes yeux émeraude naviguent sur son uniforme, remarque le rouge de sa cravate, alors que ma laisse violette est cantonnée à décorer mon poignet. Ohw. Alors nous sommes censés être ennemis ou quelque chose dans le genre… Le bip résonne. La boisson est prête. Enfin. La patience n’a jamais été une de mes qualités et le léger balancement d’un pied à l’autre avait bien dû me trahir.
- Mais au fait. T’as trouvé ce que tu cherchais ? Tu cherches encore ? Tu fais une pause ? Ou t’as abandonné ?
Pas de détails demandés, c’est juste pour savoir si il va être toujours aussi accaparé ailleurs. Comme il semblait l’être à ce moment-là, dans ce vieil entrepôt désaffecté. Le regard de biais sur le blond, j’attends tout de même une réponse un minimum sincère.
Est-ce que tu fuis cours toujours Seth ? Parce que moi, je dirais que je n’ai toujours pas arrêté, j'ai juste ralenti le rythme le temps de faire le tour de l'île. Je n'ai d'ailleurs toujours pas décidé si le quotidien y était un tantinet ennuyant ou assez distrayant pour combler mes caprices.
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Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Lun 11 Aoû 2014 - 0:51
'Cause you get lighter the more it gets dark.
… moi aussi ça me fait plaisir de te recroiser, Seth. Ça me surprend, mais c’est probablement une bonne surprise, non ? Sourire. C’est bien vrai que la situation dans laquelle ils s’étaient croisés n’appelait pas véritablement à une suite, si ce n’est dans la moiteur alcoolisé de la cellule d’un commissariat. Mais certainement dans un pensionnat pour des jeunes surnaturels. Un léger rire et elle le dépasse avec un regard qui le fait frémir.
Si elle ne croit pas ni au hasard, ni au destin, Seth est, en revanche, convaincu qu’il existe une force qui les pousse tous, toutes ces créatures extraordinaires, à se rassembler en un même et unique endroit. Au-delà de la surveillance de l’administration. Quelque chose qui dépasse la raison. Quelque chose de viscéral. Comme si une partie de leur cerveau était programmée afin que ces êtres se croisent. Se lient et certainement, se reproduisent et aient des descendants. Ensemble. Dans le but de perpétrer la colonisation de ces gènes qui offrent des pouvoirs surhumains. Le but même de la vie.
Outch. Le manque de sommeil et l’élaboration de toutes ces hypothèses farfelues l’usent, autant psychologiquement que physiquement. Fatigué. Éreinté de toujours courir après des spectres de plus en plus nombreux. - J’ai besoin d’un de ces cafés imbuvables. Distributeurs ? Il lève les yeux sur elle et acquiesce vivement. Rien de tel que l’âpreté d’un tel jus pour se remettre les idées en place. Tandis qu’elle prend place contre la machine, Seth prend le temps de la détailler puisqu’aucune troupe armée d’objets contendants ou explosifs n’est à leurs trousses. Pour sûr, c’est une jolie fille. Avec un tempérament de feu, qui plus est, enveloppée dans un halo de sauvagerie et d’arrogance. Quelques lueurs lubriques se mettent à scintiller dans ses prunelles alors que son esprit s’éveille à sa sensualité.
Ça fait longtemps que t’es arrivé sur l’île ? Raclement de gorge. Enfouissant ses visions érotiques dans un recoin, il tente de se remémorer la date exacte de son arrivée. – Quelques mois. Trois, ou quatre. Pas plus. Les places s’inversent et c’est maintenant au tour de Seth d’insérer ses prism dans la gueule béante de la machine. Un café, bien fort, qui lui brûle la gorge et l’estomac pour tenter de réveiller son cerveau plus qu’assommer par les nuits blanches et… Et la tristesse. Le voit-elle ? La haine. La peur. Puis le chagrin. Lui, c’est ce qu’il retrouve quand son azur vient se perdre dans l’émeraude des siens. Cette vie des rues où on ne sait pas de quoi sera fait le lendemain. Les cicatrices de l’adrénaline. La dureté des pavés mille fois arpentés, la faim tiraillant le ventre et la solitude aussi. Néanmoins, dans la verdure abyssale de ses prunelles, il distingue aussi la ruse. L’orgueil. Des éclats de joie qui perdure. La volonté de vaincre. Soupir. Peut-être qu’il s’emporte un peu vite ; la fatigue, certainement.
- Mais au fait. T’as trouvé ce que tu cherchais ? Tu cherches encore ? Tu fais une pause ? Ou t’as abandonné ? Trop de questions. Saisissant le gobelet brûlant, il en laisse le contenu inonder sa bouche, prenant le temps de réfléchir à sa réponse. Son regard se fait plus dur alors qu’il s’appuie à son tour contre la machine. – Premièrement, je n’abandonnerai jamais. Certitude. Trop de sacrifices, de désillusions pour qu’il puisse un jour s’arrêter et se lancer dans ce qu’on pourrait appeler une vie normale. Trop de trucs qu’il a bousillés et qui lui resteraient sur la conscience. – J’avance, doucement. Mais plus j’avance et plus l’horizon des possibles s’agrandit. Autant dire qu’en ce moment, c’est plutôt le bordel. Un sourire crispé étire ses lèvres avant qu’il ne boive une nouvelle gorgée. Répertorier tous les membres du pensionnat avec leur pouvoir et toutes leurs coordonnées est un véritable chantier. Sans compter ceux réticents à lui divulguer la moindre information, ceux qui veulent sa peau et le mauvais œil de la direction sur ses agissements qu’ils qualifient de « suspects ». Bâillement. Un boulot de titan auquel il doit ajouter les cours et les heures de retenue. Pas étonnant qu’il arbore cette cravate rouge. – Et toi, toujours à mener ton petit trafic ? C’est compatible ça, avec une place dans la classe des A ? Assez étonnant. Haussement de sourcils accompagné d’un sourire taquin qu’il dissimule bien vite en portant son gobelet à ses lèvres. Les classes, il n’y croit pas vraiment mais ça l’amuse de jouer sur ces préjugés. Bien que – il faut l’avouer – certains soient fondés.
Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Dim 17 Aoû 2014 - 19:40
Premièrement, je n’abandonnerai jamais. Haussement de sourcils. Je l’observe un instant du coin de l’œil. Le gobelet reste à l’entrée de ma bouche avant que je décide de ne pas m’attarder sur cette affirmation qui se graverait presque dans le marbre. Ça ne m’étonne pas vraiment de lui. Et ça a quelque chose de rassurant cette détermination. … Autant dire qu’en ce moment, c’est plutôt le bordel. Sourire goguenard aux lèvres et l’envie d’ajouter que la vie est un joyeux bazar. Mais rien ne filtre. Je me contente de mordiller le rebord de l’objet en plastique après avoir bu une quatrième gorgée. Et toi, toujours à mener ton petit trafic ? C’est compatible ça, avec une place dans la classe des A ? Assez étonnant.
Je fais semblant de m’offusquer une seconde avant de laisser un rire se déployer.
- J’aurais plutôt tendance à dire que c’est en A qu’il se passe le plus de trucs douteux. Tu peux pas imaginer.
À quelques exceptions faites, c’est magouilles et compagnies du côté des A. Teintées d’un vieux jeu de pouvoir digne de Dynastie ou Dallas. Remarque, c’est divertissant d’assister aux joutes verbales entre Osswald et de Boissieu, surtout quand Stan, Léo ou Aless y mettent du leur. Épique !
- Mais ouais… Disons que les vieilles habitudes ont la vie dure et que j’essaye de me… diversifier.
Soupire. Je croise les bras. Le regard se pose sur le sol, les pensées dérivant à des kilomètres de l’île. Puis je finis d’une traite le café pourtant encore bouillant, pour calmer la tension qui vient de pointer le bout de son nez dans mes veines.
- En fait, faut juste que je fasse quelque chose. Faut que j’m’occupe et c’est la seule chose que j’sais bien faire. Alors pourquoi pas. Et puis ici, il y a quelques… défis logistiques à relever.
Sourire narquois. Je dodeline de la tête avec une pensée pour Hercule. C’est lui qui l’a entraîné, l’a incité à ne pas lâcher cette partie d’elle-même. Ensuite, quand c’est un don naturel, il ne faut pas tortiller du cul longtemps, ça se fait tout seul.
- Je ne vais pas arrêter d’être moi. Ça, ça risque pas d’arriver de sitôt.
Les lèvres se pincent dans une moue faussement candide. Les iris se concentrent sur lui.
- Au fait… En parlant d’être soi…
Mon pied s’appuie contre le distributeur pour me donner une impulsion. Je me rapproche à sa hauteur, comme si j’allais lui confier un secret au creux de l’oreille.
- J’connais un terrain de jeu qui pourrait peut-être te plaire… T’as entendu parler du Fight Club ?
Mon regard a suivi la courbe de son torse que je devine toujours aussi musclé, pour remonter jusqu’à sa mâchoire, ses lèvres et enfin ses yeux dans lesquels je plonge volontiers.
Parce que même en l’espace d’une heure, ou justement, parce que nos routes se sont croisées dans ces conditions, j’ai conscience de quel bois tu es fait et de ce dont tu as besoin… Ce dont on a tous les deux besoin pour conserver nos repères.
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Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Mar 26 Aoû 2014 - 15:14
'Cause you get lighter the more it gets dark.
Son rire arrache un sourire franc au blond. Il l’écoute avec attention, sa langue s’agitant dans sa bouche pour capter les essences perdues du café. La puissance de l’arôme. Café qu’il voyait dans le reflet ébène de ses longs cheveux ondulés. Il y voyait la force. L’âpreté. Et l’exotisme des voyages. - Je ne vais pas arrêter d’être moi. Ça, ça risque pas d’arriver de sitôt. Il hoche la tête face à cette détermination. C’est tout à son honneur. Rare sont ceux qui peuvent se vanter d’être resté fidèle à leurs valeurs, même si celles-ci ne sont pas des plus justes et loyales. Seth le premier.
- Au fait… En parlant d’être soi… Un chatouillis dans le creux de son ventre alors qu’elle s’approche. Il sent son souffle caresser sa gorge. Son haleine, mélangée à l’odeur suave du café encore chaud. Il déglutit. - J’connais un terrain de jeu qui pourrait peut-être te plaire… T’as entendu parler du Fight Club ? Frisson. Sa mâchoire se contracte alors qu’il sent ses yeux d’émeraude glisser sur sa peau. Yeux qui viennent ensuite se perdre dans l’horizon d des siens. Trouble. Puis un sourire taquin vient ourler ses lèvres. Il finit le contenu de son gobelet mais il ne lâche pas son regard, mordant, acéré comme l’acier. Il pose sa main abimée par les coups sur l’épaule de la brune, la pousse délicatement contre la machine à café. Doucement, il reprend le contrôle, la dominant de toute sa hauteur et sa musculature. Il approche son visage du sien, juste assez pour s’offrir une voie d’accès vers la poubelle. Son poing se serre – plainte du plastique froissé- et d’un geste assuré, il lance son gobelet dans la corbeille. One shot ! Rictus satisfait. Il se recule d’un pas, croise ses mains derrière sa tête et s’étire. Les vertèbres craquent, il ferme les yeux et soupire d’aisance.
Il fixe le plafond, quelques secondes ; il réfléchit. Ça sonne comme un nom de film mais il n’a pas la référence cinématographique. Juste quelques brides aperçues par hasard. - C’est vrai que je me suis encroûté, ces derniers temps. Rien de tel que quelques coups de poings pour se remettre en forme. Extérioriser. Ex ulter. Se briser. Ses orbes viennent chercher les courbes de son visage. En quoi ça consiste ? Il n’arrive pas à dissimuler son sourire. C’est comme si Olive lui apportait le remède à tous ses maux sur un plateau d’argent. Le moyen de se vider la tête, quitte à se casser quelques os. Le moyen d’oublier, de s’oublier, de l’oublier, quitte à s’éclabousser de son sang ou de celui d’un autre. Et Seth’ylanhem rêve de gloire clandestine. D’acclamations bestiales dans l’humidité d’un hangar. D’admiration malsaine portée par l’odeur de sueur. De son poing rougeoyant pointé vers le ciel. La sensation grisante d’être invincible. Invulnérable. Un corps plus qu’un esprit. Il rêve d’être le champion. Le champion de toute une foule, à défaut d’être le sien.
Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Jeu 4 Sep 2014 - 20:22
Le petit jeu du rentre-dedans hein ? J’sais pas pourquoi j’me laisse faire avec toi, parce que c’est pas ma tasse de thé de me faire dominer de la sorte. Je n’aime pas me sentir prise-au-piège, soumise à quelqu’un d’autre. Mais la petite tension ne dure pas. Heureusement. Et rien n’a trahi cette sensation. Le regard s’est peut-être fait plus franc, défiant Seth d’aller plus loin, d’oser plus. Mais l’expression corporelle du E détend la mienne. Je m’assouplis autant qu’il semble satisfait par ma proposition. Il anticipe les bienfaits de ce que mes mots laissent entendre. Est-ce qu’il me ferait confiance ?
- C’est vrai que je me suis encroûté, ces derniers temps. Mon rire éclate. Lui ? S’encroûter ? Arrête de te faire mousser. Les pommettes se retroussent, taquines. Rien de tel que quelques coups de poings pour se remettre en forme. Je dodeline de la tête pour confirmer que je pense pareil. En quoi ça consiste ?
Un sourire haussé, lueur pernicieuse dans le fond des yeux, j’hésite à le briefer pour qu’il ait la surprise et ça se voit. Lèvres entrouvertes, le souffle en suspension… Je finis par plisser des yeux. Bon ok.
- Tirage au sort pour désigner les adversaires. C’est du one-on-one. On t’impose un terrain aux options qui ne sont pas du tout en série. Les joies de la magie.
Clin d’œil. Je profite de l’impulsion dans ma voix pour faire suivre mon corps. Léger appui contre la machine à café, je m’en détache avec la ferme intention que mon gobelet rejoigne celui de Seth dans la poubelle.
- Remarque… Une main s’obstine à vouloir lisser mes cheveux, je lui passe devant… J’crois que tu peux demander à affronter quelqu’un en particulier. …Mais me stoppe à sa hauteur pour guetter sa réaction. Au cas où tu aies des comptes à régler, tu vois…
Lèvres gourmandes pincées avec provocation, les pommettes s’élèvent dans cette moue malicieuse. Quelques secondes passent, mes iris sautent et rebondissent entre les siens cherchant l’intensité, la sauvagerie, la rage qui sommeille sous la première carapace du blond, l’armure de Seth. Le souvenir du jeune homme qui frappe file dans mon esprit à cet instant. La libération explosive qui se dégageait de ce mouvement terriblement masculin… Ouais, j’ai envie de le revoir sur le ring. Sourire franc. Le bout de la langue s’échappe une seconde entre mes dents. Je choisis de le choper par le bras dans un bond pour l’entraîner avec moi vers les couloirs.
- J’sais pas pourquoi, mais ça ne m’étonnerait qu’à moitié si tu m’disais que tu as déjà quelques ennemis… Ou une petite liste d’insupportables qui mériteraient tes coups, hein ?
Deadpool. Ça te dit quelque chose ? Avoue. On en a tous une. Bien cachée dans les tréfonds de notre cœur. Faut juste essayer de transformer cette noirceur en force et tu les auras. Tous à terre. Tous à nos pieds. Tous conquérants. Parce qu’on désire tous quelque chose. C’est la base, la première règle du monde animal –espèce humaine incluse. So. Won’t you follow me into the jungle ?
[#663333] codage par Junnie sur apple-spring. Modifié par Lix. Thks ♥ Re-bidouillée par moua. // Influence TW spotted. Sinon, c'est court parce que je pense que ça correspond plus à Olive qui est plus direct. J'pense pas que je ferais des pâtés comme je fais avec Charlie. Donc ne crois surtout pas que notre rp ne m'inspire pas. c:
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Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Sam 13 Sep 2014 - 21:48
C’est un jeu. La vie est un jeu. Les deux protagonistes oscillent sur le piédestal, repoussant l’autre avec un regard de défi mais gardant les mains cramponnés à l’autre au cas où il viendrait à chuter. Comme deux animaux qui claqueraient des mâchoires, se jaugeant, se jugeant. Seth se nourrit de son rire, de ces lueurs dans son regard. Il sent grandir en lui cette flamme qui s’était laissé étouffer. La rage de vaincre. L’adrénaline du danger, la chaleur des muscles en action. Ses orbes bleus se suspendent à ses lèvres entrouvertes, le cœur serré par l’excitation que l’annonce de la brune promettait.
Et plus elle en dit, plus les frissons sur la peau du blond se font violents. Ses sens commencent déjà à se réveiller. À capter chaque détail. Dans le vent, dans les motifs du béton environnant. L’odeur métallique du sang, son éclat pourpre. Le reflet d’ivoire du métal sous la lumière citadine. Des grognements de rage, le craquement sourd des os qui se brisent. La sensation de n’être plus humain, mais un être simplement animé de pulsions primaires. La marionnette des désirs. Des cris de colère, le courage. La peur qui se dissipe alors que la cible se rapproche. Le choc, comme une boule de démolition contre les parois d’un gratte-ciel. L’explosion, les débris, le chaos. Le battement d’un cœur désespéré qui résonne comme le rythme du tambour les menant tous au combat. Le sentiment d’être des milliers alors qu’il est le seul soldat de cette immense armée illusoire. Un kaléidoscope de couleurs, de sensations. Une conscience enfermée, oubliée, enterrée par le fracas assourdissant des muscles qui se froissent et se détendent. La douleur, les larmes. La défaite ou la victoire. La colère et le chagrin. La fierté et la honte. Un cocktail auquel il était devenu accro. Les cicatrices et les fractures. Le sang séché sur le revers des manches. Les bandes écarlates, enserrant des poings meurtris et les ecchymoses. Puis le sentiment de n’être qu’un moins que rien. De tous les décevoir. Et recommencer, pour essayer d’effacer cette sensation. Se dire que, la prochaine fois, ce sera différent. Que le combat aura une autre issue.
Elle saisit son bras. Décharge électrique. Retour à la réalité. L’esprit embrumé par ses souvenirs, il a du mal à capter ce qu’elle dit. Ce sont comme des étincelles qui s’échappent du bout de ses doigts enserrant son biceps. Il se laisse emporter par cette tempête, comme un bateau ivre essayant de retrouver la lumière du phare perçant le brouillard. Il se laisse bercer, épuisé par ce combat mental, apaisé de ne pas être seul. - J’sais pas pourquoi, mais ça ne m’étonnerait qu’à moitié si tu m’disais que tu as déjà quelques ennemis… Ou une petite liste d’insupportables qui mériteraient tes coups, hein ? Il fronce les sourcils mais ne pipe pas un mot. Bien sûr qu’il y a des gens qui l’exècrent. Des gens peu fréquentables qui veulent sa peau pour arborer sa crinière blonde comme un trophée. Car c’est bien là la caractéristique du Shadow des quartiers sinistres de Londres. Une chevelure digne du plus pur des anges, scintillante comme les blés au mois de juin. Un ange déchu, aux ailes brûlées, incapable de s’envoler et qui se putréfie au contact du sang et de la violence. Naturellement, il s’était fait des ennemis en quelques mois. Pas la peine de les citer, il voyait déjà les visages s’afficher alors qu’il bat des paupières. Porteur de la gangrène, il la sème autour de lui. Épidémique. Il regarde Olive ; pendant quelques secondes, il est complètement nu, débarrassé du poids harassant de son armure.
Mais le cycle perpétuel dans lequel il s’est enfermé reprend. Le tir du pistolet de départ retentit, sa fuite effrénée reprend. Son cercueil de fer se resserre, l’engloutit dans son obscurité. Les iris perdus au loin dans le défilement des portes du couloir, Seth lui répond d’un ton ferme : « - Surtout pas de traitement de faveur. Je veux mériter pleinement cette victoire, sans contestations possibles. » Parce qu’il sait qu’il a toutes les cartes en main. Il se voit déjà pointant fièrement son poing en direction du ciel, en hommage à sa sœur, à tous ceux qu’il a déçu.
Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique. Jeu 18 Sep 2014 - 12:08
- Surtout pas de traitement de faveur. Je veux mériter pleinement cette victoire, sans contestations possibles.
Du coin de l’œil, j’ai décelé la fêlure courir sur son corps. Prêt à me laisser voir plus. De chair et de sang. De feu et de cendres. Mais comme l’os qui se reconstruit, la plaie se referme aussi vite qu’elle est apparue. Mes iris se détournent lentement vers les parois vitrées qui défilent à ma droite à mesure qu’on avance.
- T’inquiètes. Personne ne bénéficie de traitement de faveur là-bas. Ma voix s'abaisse pour respecter ce secret. Certains... combattants pourraient te surprendre. On ne s'attend pas forcément à les voir là. C'est c'qui fait tout l'intérêt de ce club.
Quand l'imprévisible devient shot d'adrénaline, il n'y a rien de plus exaltant. Je relâche son bras pour le devancer de quelques pas et me retourner dans un mouvement vague de bassin et d’épaules dansants.
- Pas de rang social, pas d'étiquette. On est tous égaux. ... Du moins jusqu’à la fin du combat.
Mes lèvres s’étirent dans un rictus narquois, étourdissant de confiance. Pas forcément en la victoire, mais plutôt en une certaine capacité à rester sur mes deux pieds, peu importe le résultat.
- Et j’espère bien que tu n’auras pas qu’une seule victoire à ton actif. Sinon ce n’est pas intéressant de te faire entrer comme nouveau challenger. J’veux pouvoir ouvrir les paris. Et… Ma langue filtre d’entre mes dents sur le coin de mes lèvres. Accessoirement me faire un peu d’argent sur ton dos.
Cash. Je crois que je le suis assez avec n’importe qui. Mais pas (trop) de petits jeux entre nous. Ça crèverait dans l’œuf cette aisance, ce naturel dont on profite. Equals. Quelques pas à reculons, d’autres élèves commencent à arriver dans les couloirs et chahutent déjà non loin de nous. Mes yeux dérivent vers eux, mollement curieuse de ce qui se passe autour le temps de quelques poignées de secondes. Puis je reviens vivement vers lui qui avançait vers moi, alors que j’étais censée continuer en marche-arrière. Menton levé, doucement hautaine, avec cette pointe de piquant dans mes émeraudes.
- J’verrais bien si ça vaut la peine que j’te donne une petite commission. ...Rétribution sur la sueur. Récompense sur la beauté du spectacle. Avantage pécuniaire ou autre. Un léger rire s'évade de ma gorge. Railleuse. Insouciante. Bon enfant. C'est facile. Mon souffle se balade sur la peau de sa mâchoire. Et puis un regain d’intérêt file en lueur sur mon visage. Et si… Juste après le reveal du nom de ton adversaire et du terrain sur lequel vous serez, je te lançais un p’tit défi supplémentaire ? Comme… Mes doigts viennent glisser le long d’un pan de ma veste le temps de la réflexion, mais mon regard reste dans le sien. « Obligation de lui briser l’arcade sourcilière avec ton coude » ou… « Démerde-toi pout le faire tomber en le chopant par les chevilles. » Ma langue vient humidifier mes lèvres une seconde. Tu vois l’genre ? Sourire éclatant, haussement de sourcils, puis d’épaules. C'est juste histoire de pimenter un peu l’truc.
Je le libère enfin de mon assaut physique pour reprendre la marche, interrompue par le vibreur de mon téléphone. Quelques tweets en alerte attirent brièvement mon attention, puis je relocke l’objet. Et comme si il s’agissait d’une baguette, mon portable vient frapper en rythme le dos de ma main.
- Hm… Bien sûr. Tu peux faire la même chose quand vient mon tour. Sinon, c’est pas drôle. Oh et on réussit : on demande ce qu’on veut à l’autre. On perd : l’autre nous fait faire ce qu’il veut.
So simple. Ook, je m’ennuie un peu parfois sur cette île. Le Fight Club est une aubaine. Et tous les moyens sont bons pour m’occuper, bouger, rester en mouvement. S’enliser, stagner, se complaire dans une routine quotidienne… Très peu pour moi. Même si c’est parfois utile ou nécessaire de savoir se poser et prendre le temps, j’en conviens… Je pense. J’ai juste encore un peu de mal avec cette notion. C’est pas dans mon ADN. ‘fin ça dépend pour quoi. Il y a certaines choses que je prendrais toujours le temps de savourer. Œillade gourmande mais furtive sur le blond alors que mes pensées dérivent dans le même temps sur les soirées passées en compagnie de Léo et Ernest. Je note seulement maintenant que se sont des moments et des personnes avec qui je me stoppe volontiers dans ma course à la vie.
- Alors, partant ?
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Sujet: Re: Les remous de l'Atlantique.
Les remous de l'Atlantique.
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