∆ Noir. Alors qu’il penche la tête en arrière histoire de faire dégringoler les cachets dans sa gorge, les yeux clos, la paume plaquée contre sa bouche pour ne rien recracher. On avait dit rien qu’un seul, Léo’, c’est ce que l’infirmière t’as prescrit à cause des migraines que te filent ton pouvoir. Pouvoir que tu ne contrôles plus au passage. Tu vas être bien, en D voire en E. Si tu survis au premier jour.
Blanc, comme son reflet dans le miroir. Il cille, s’accroche au lavabo pour rester debout et fait couler de l’eau pour poser une main froide sur son front. Il peut plus. Il peut plus sortir et se battre. Se battre pour quoi ? C’est bien ça le problème. Si seulement il avait une raison de se battre. Johanna c’est même plus la peine. Alors RED, Heath, la vengeance, la première place ? Pour sa sœur peut-être, ou pour les quelques personnes qui gravitent encore autour de ce satellite qui dérive ? Tu parles. Tous ces motifs lui semblent outdated, ridiculement insuffisants pour le convaincre que la meilleure chose à faire c’est de rester debout et aller dehors. Même les liens de sang ça ne vaut plus rien de nos jours, suffit de voir comment Céleste lâche prise petit à petit. On déprime Léo’ ? C’est pas aujourd’hui la première réunion de la Reckoning Tea Party ? On lui rappelle pourquoi il s’est embarqué dans ce délire déjà ? Une autre dose de cachets. Faut qu’il s’assoit.
Noir. On n’entend plus le bruit de l’eau. Blanc. Ah, si, ça y est. La lumière l’éblouit. Adossé à la baignoire, les genoux légèrement ramenés contre son buste, il expire lentement. Les saphirs ternes s’abaissent pour fixer les quelques cachets qu’il n’a pas réussi à se carrer au fond du gosier. Pathétique. Ça y est, c’est fait. Soupir. Au fond, sous cette couche de rancœur et de jalousie, il espère que la candidature de Céleste soit acceptée. Elle va être bien en S. Tout en haut, intouchable. Hors d’atteinte. Puis Ackland peut aller se faire foutre, lui pourrir la vie à lui et à l’autre chicano ça l’amuse même plus. Pas dans cet état, pas alors que tout lui échappe. Et Ern’ alors ? et Stan ? Le premier se sortira Léo’ de la tête et il aura le deuxième. Parfait, on est bon. Noir. Les ombres ont fini par te dévorer.
Mais qu’est-ce que tu fous, Léo’ ?
Le cœur qui s’accélère, le rush de la substance dans le sang qui semble accélérer la cadence. Il a le goût âcre des médoc’ dans la bouche. Combien ? Hypertension, angoisse. Un éclair de lucidité. Volte face, Léo’ s’accroche à la paroi couleur ivoire, se redresse pour allumer l’eau. La panique. Deux doigts le plus loin possible dans la gorge, spasme, le corps qui réagit aussitôt et se débarrasse de la substance nocive qui menaçait d’être digérée. Rien que de la bile qui lui incendie la trachée vu qu’il est même plus capable de s’alimenter correctement. Les violentes quintes de toux qui le prennent aident à en recracher un peu plus. Dégueulasse. Nouveau spasme. Mais quel con, putain, quel con. Encore. Il se maudit, prend un peu d’eau au creux de sa main pour se rincer la bouche. Il prie pour s’être assez purgé. Il a peur Léo’, au final. C’était stupide, fait sur un coup de tête comme la plupart de ses décisions. Il voulait pas, alors il prie pour que ça suffise.
Blanc. Comme la porcelaine immaculée de la baignoire que l’humidité fait briller un peu plus, alors qu’il est courbée au dessus d’elle. Tenant le jet glacial au dessus de sa tête, il se rafraîchit les idées quelques secondes encore, espère presque voir tout ce qui le tourmente couler avec cette eau limpide, il s’attend à la voir noircir, sale, pour disparaître. Appuyé sur le rebord, il lâche finalement le pommeau de douche qui heurte le fond dans un tintement sourd, éclaboussant les parois. Le dos de sa main chasse les perles qui gouttent le long de sa mâchoire. Plic. Ploc. Elles se mêlent au torrent en contrebas, l’hypnotisent rien qu’un instant. Il cligne à nouveau des yeux, manque de les garder fermés pour les rouvrir difficilement. Ça tourne. Il finit à genoux à moitié affalé et trempé, le front appuyé contre le rebord de la baignoire, claquant des dents. Et si ça suffisait pas.
~ fin août
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS Dim 17 Aoû 2014 - 5:36
spill your guts
La lanière lui scie littéralement l’épaule lorsqu’il soulève son sac pour le porter, trop lourd, Stan repose ce dernier histoire de le vider de ses livres alors qu’il balaie la salle du regard. Sourire lorsqu’il aperçoit son voisin de table qui se dépêche de sortir de la salle. Petite victime. Il s’approche, l’air charmant comme tout. Le mec s’apprête à baisser la tête pour y échapper, parce qu’à force tout le monde connaît ses combines, à Stan. Trop tard. Il l’a déjà accroché et il s’arrête en face de son larbin attitré. Et il lui met tous ses livres dans les bras. Air entendu.
- Tu ramènes tout ça à mon cabanon ? T’es gentil.
Éclair bleu dans un coin de son champs de vision, avec ces conneries de bouquin il a failli la manquer. Il s’éclipse aussitôt, suit ce qui avait attiré son attention, bouscule deux trois élèves pour qu’on ne le sème pas. La jeune fille marche à quelques mètres devant lui, en direction des escaliers, sûrement pour quitter le bâtiment et rentrer à sa chambre. Il attend quelques secondes encore, jubile en songeant à la face qu’elle va faire lorsqu’il va l’interpeller et qu’elle reconnaîtra sa voix faussement enjouée.
- Céleste~ !
Gagné. Elle se tourne à peine et affiche une mine exaspérée, accélérant le pas. Aah mais il déconne, il l’aime bien Céleste, elle le fait rire. Stan la cherche souvent, la trouve systématiquement, et en général il se marre bien. C’est si facile de la faire chier, pas besoin de chercher compliqué. Suffit d’évoquer le frangin pour la faire démarrer au quart de tour, et son frère, Stan ne le connaît que trop bien.
- Tu retournes au dortoir ? On fait le chemin ensemble ça t’dérange pas ? J’ai promis à Léo’ que j’passerai le voir après les cours.
Mensonge. Léo’ était absent toute la journée et ils n’ont rien de prévu. Mais il a l’habitude de voir Stan s’inviter sans prévenir alors pas de problème. Il se hâte pour marcher à la hauteur de Miss Remington et enchaîne. Léger coup de coude, œillade assortie.
- 24 heures sans me voir tu comprends il en peut plus tu vois. Des LMS désespérés à longueur de journée, j’arrivais pas à me concentrer en cours à cause de lui. Il a quoi, il est malade non ? Ouaais je vois le genre, il veut que je vienne jouer l’infirmière haha. T’inquiète Céleste, j’vais bien m’en occuper, d’ton frère.
Ta gueule Klaus. J’m’en fous Klaus. Mais tu vas la fermer oui, sans déconner ? Cette fille là kiffe bien trop son frangin, c’est pas normal. Et ça le fait rire. Deux gamins qui se chamaillent. Il la fait chier tout le long, continue de la provoquer sans jamais dépasser la limite ; il voudrait pas que Léo’ le laisse à la porte pour avoir embêté sa sœur, ça ferait trop plaisir à celle-ci. On verra bien si elle cafte.
Il manque de s’en prendre une alors qu’ils arrivent finalement au cabanon, il joue à l’habitué et entre avant elle. Entrée bruyante, comme toujours. Il balance d’abord son sac et sa veste sur le canapé, criant le nom de son ami ensuite, debout au milieu du salon. Pas de réponse. Putain c’est qu’il est vraiment malade alors. Oeillade en direction de Céleste, avec un regard qui questionne. Pas de réponse du coté de la jeune fille, qui a l’air tout aussi désemparée que lui. Stan traverse la pièce pour pousser la porte entrebâillée de la chambre. Vide. Pas normal. Il déglutit, regrette de ne pas avoir envoyé de message à Léo’ pour s’assurer que ça allait. Il l’appelle encore une fois, laisse le silence s’installer, finit par discerner le bruit de l’eau qui s’écoule dans la salle de bain. C’est reparti. Dans sa tête c’est la fête. Léo’ doit se doucher, il va débarquer et ouvrir sans prévenir pour le faire chier. C’est un connard dans l’âme, Stan.
Sauf que ce n’est pas comme ça que ça se passe. Et le pire c’est qu’il s’en doutait, avant même de tourner la poignée pour jeter un coup d’œil dans la salle de bain. Parce que Léo’ ne va pas bien ces derniers temps. Ça se voit, ça se sent. Il y a comme quelque chose qui s’est éteint dans ses yeux, dans sa voix. Il ne joue plus aussi bien qu’avant, sourit de moins en moins. Ça sonne faux et ça le met mal à l’aise. Alors Stan fait mine de ne rien voir, trop borné pour se dire qu’il n’a peut-être pas si tord que ça et qu’il y a effectivement quelque chose qui cloche. Mais Stan il est comme ça, il se met des œillères pour ne pas se laisser déstabiliser par la détresse des autres. C’est aussi un égoïste né.
- Léo’ ?
Et comment est-ce qu’il devrait réagir alors qu’il est là, sur le pas de la porte, alors que son pote est recroquevillé à coté de la baignoire, une boîte de cachets vide à quelques mètres de lui ? Déjà il oublie Céleste, les vannes, tout le reste. Il s’approche, s’agenouille auprès de Léo’ pour le redresser en l’adossant à la baignoire et passe une main sur son front. Glacé. Il le sent trembler et il a l’air encore plus pâle que d’habitude. Il n’ose pas en faire plus, prendre son pouls par exemple, redoutant de sentir son cœur ralentir. Et il s’énerve, contre Léo’, contre lui-même, parce que bordel il aurait pu prévoir. - Putain mais à quoi tu joues ?! T’en as pris combien de ces saloperies ?!
code ∆ mi' et sam
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS Dim 17 Aoû 2014 - 10:51
Elle voulait sortir le plus vite possible. En avait marre de toutes ces personnes qui rigolent comme des hyènes. Passant entre tous, insultant certains, les rabaissant. C'était bien l'une des choses qu'elle faisait le mieux avec la gym et le contrôle de son pouvoir. Volant en passage quelques trucs grâce à ce sang tel un serpent attaché au poignet de sa maîtresse. Tandis qu'elle s'arrête pour ranger son butin, une personne qu'elle déteste arrive. Stanislas. Ce mec, pour Céleste c'est un connard. Et c'est bien ce que c'est à ce qui paraît. Dès qu'elle l'avait vu et entendu, elle avança d'un pas accéléré histoire que le troubleur s'en aille. aille. Quand elle entendit ce qu'avait dit Stanislas, elle balança direct un "mais oui bien sûr". Car croire quelqu'un comme lui c'est croire le diable. Bien qu'au fond d'elle, Céleste savait que son frère et ce mec étaient proche. Bien trop pour elle. Même si la Remington s'était écarté de son frère, voulant essayer de ne pas toujours être accroché à lui telle une sansgue. La grande bleue lâcha un "tss" quand le garçon lui donna un coup de coude avec un regard en prime. Encore des mensonges, Céleste lui envoit des "ta gueule" et autres insultes pour essayer de le faire taire. Il est sérieux à dire ça ce con ? Stanislas évite le coup avant d'entrer dans le cabanon des Remington (et d'autres personnes bien évidemment). Bruyant, Céleste s'en doutait qu'il était comme ça. Alors que elle, dépose ses affaires lentement au sol, voulant éviter de casser on ne sait quoi. Elle pensait voir son frère surgir. Mais non, elle hausse un sourcil, perplexe. Elle n'aurait jamais cru que Stanislas et elle allaient un jour sentir la même chose au même moment. Elle le voit disparaître dans une pièce puis finalement entrer dans la salle de bain où le bruit de l'eau se faisait entendre. Elle démarre au quart de tour dans sa tête "d'où il va voir mon frère se doucher !?". Mais tout change quand elle entend une tonalité de voix peut commune. Alors elle s'approche, les jambes un peu fébriles, ayant peur de voir ce qu'elle pense. Son frère dans un état lamentable. Une boîte à côté de lui et Stanislas qui le maintient. Elle aurait pu fondre en larme, se lamenter. Mais elle pose juste une main sur le lavabo, lui donnant l'air de s'en foutre mais ses jambes la trahissait. Céleste ne voulait pas sembler tellement faible.
"Pauvre con."
Retenant une rage et une tristesse intérieur. Elle a toujours sû comment était son frère. Une fois elle a bien essayé de lui en parler mais à quoi bon.
"Sérieux Leocade ? Sérieux !?"
Elle inspire profondément pour essayer de se calmer. Passant une main sur ses yeux, son visage puis la remet sur sa hanche. Détournant le regard, évitant un jumeau actuellement minable.
"Il faut aller le coucher, le réchauffer." s'adressant d'un tons neutre à Stan.
fucking dead
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS Sam 23 Aoû 2014 - 4:18
with two peasants
∆ Ça brise la torpeur qui l’enlace. Il se sentait si bien pourtant. Bercé par le bruit de l’eau qui s’écoule, qui goutte le long de sa mâchoire ou à la pointe de ses cheveux, heurte alors le carrelage sur lequel il est presque en position foetale, l’épaule appuyée contre la baignoire, ses jambes à peine ramenées contre lui. Il a l’impression qu’on l’entoure lentement d’une couverture bien douillette, que tout ça n’est qu’un rêve et qu’il ne va pas tarder à rouvrir les yeux pour se réveiller dans son lit. Un de ces songes inexplicables. Voilà, c’est ça, il a voulu jouer au jackass, il a toujours su que c’était son imagination, pour ça qu’il a tenté le tout pour le tout et qu’il a avalé ces foutus cachets. Pas besoin de tous les ressortir, Léo’, tu vas bientôt te réveiller.
- Léo’ ?
Réveille toi. Il émerge difficilement, les paupières lourdes, presque soudées. La voix de Stan. Qu’est-ce qu’il fout ici ? Le rêve qui tourne mal. On lui arrache ce sentiment paisible qui avait commencé à l’envahir au fil des minutes et désormais il la sent, la paroi glaciale de la baignoire contre ses omoplates, l’eau qui s’infiltre dans son sweat et qui semble geler ses os. Une main chaude sur son front le fait frissonner brusquement, comme si son corps réagissait aussitôt à une présence bien vivante et tentait de s’y raccrocher. Les saphirs accrochent les turquoises en face d’eux. Stan Stan Stan. Léo’ est si content de le voir, tout à coup. Rassuré d’être là, de voir, d’entendre. Et il les entend bien, les mots.
- Putain mais à quoi tu joues ?! T’en as pris combien de ces saloperies ?!
Pétrifié, comme un gamin qu’on aurait surpris en train de faire une énorme connerie. Ces saloperies. Cette question encore. Combien. Il sait pas, il sait plus, il balaie le sol de la salle de bain du regard et voit qu’il n’en reste pratiquement pas, il a eu la boîte de saloperies avant-hier, et elle était pleine. Alors il fait rapidement le calcul dans sa tête. Beaucoup, beaucoup trop.
- J’ai.. - Sérieux Léocade ? Sérieux !?
Douche froide, la honte l’électrice alors qu’il bloque en reconnaissant la voix de sa sœur. Stan ça ne le dérangeait pas, mais il préférerait crever sur place plutôt que de rester dans cet état en face d’elle. Il a trimé, bossé, enduré des années pour garder l’image du grand frère, intouchable, s’interposant entre elle et le monde. Aujourd’hui il est bien frêle ce mur qu’il a tenté de dresser, sur le point de s’effondrer même. Il ose pourtant, cherche son regard longtemps, mais elle l’ignore, préfère lui faire dos. Pieu dans le cœur.
- Il faut aller le coucher, le réchauffer.
Seconde de latence, le silence s’installe. Cassez vous, plutôt, moi je reste ici, plus jamais je bouge. Dégoûté. Il a encore la nausée, il voudrait vomir le peu de vitalité qu’il lui reste.
- J’ai tout recraché. Je crois.
Sauf que rien de tout ça ne l’a aidé à se sortir de toute cette merde. Il cille.
Gamin perdu dès qu’il n’est plus capable de se débrouiller tout seul. Il a grandit trop vite, Léo’, il s’est précipité, s’est contenté de cacher la poussière et les débris sous le tapis, trop tard, il trébuche dessus maintenant. Incapable de se tenir, d’articuler, de rester calme. Tous les sanglots qu’il a retenu au fil des ans s'amoncellent dans sa bouche, courent pour atteindre l’air libre le plus vite possible. Il les ravale, réflexe, puis tire nerveusement sur l'extrémité des manches de son sweat, finit même par les mordiller de toutes ses forces. Sauf que les iris se brouillent, tempête sur les lagons, et les perles ne tardent pas à dégringoler sur ses joues pâles, roulent jusqu’à sa mâchoire qu’elle suivent pour tomber une fois arrivées au menton. Ses épaules se haussent, ses genoux se rapprochent de son buste, il protège les organes vitaux, comme si se mettre à pleurer lui enlevait tout moyen de se défendre et d’encaisser. Tout ce qu’il se force à taire tente de voir le jour, enfin. Il sert les dents, baisse la tête, passe le revers de ses manches sur ses yeux aveuglés par le chagrin.
- J’suis désolé. J’suis vraiment désolé..
~ fin août
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS Mer 27 Aoû 2014 - 2:31
spill your guts
Pas besoin d’attendre la réponse de Léo’, il est observateur, Stan, et il a bien vu que la boîte de cachet n’en contenait plus aucun désormais. Alors où sont-ils ? Déjà assimilés par son organisme, en train de courir dans ses veines, en train d’envahir son corps pour le plonger dans une torpeur mortelle ? Son ami le dévisage, l’air complètement désemparé. Il a perdu le compte aussi. Et Stan s’en veut de lui avoir hurlé dessus, c’était franchement pas la première chose à faire.
- J’ai.. - Sérieux Léocade ? Sérieux !?
Il lève les yeux vers Céleste, surpris de la voir perdre son calme tout à coup, avant de reporter son attention sur Léo’. Tristesse communicative, il sait tout ce qui se trame entre eux deux, il sait que tout n’est pas rose chez les Remingtons, et ça lui fait mal de voir tout ce chagrin dans le regard du jeune homme lorsque sa propre sœur se met dos à lui, refusant de le dévisager.
- Il faut aller le coucher, le réchauffer.
Stan met du temps à corréler les informations, n’ose rien faire encore, il sait pourtant qu’elle a raison, que pour commencer il faut le sortir de cette pièce et le garder sous surveillance avant d’aller chercher quelqu’un. Qui ? Il ne fait confiance à aucun adulte ici. Et si ça se sait. Léo’ va littéralement péter un câble..
- J’ai tout recraché. Je crois.
Sa cage thoracique se desserre à peine et il déglutit difficilement. Et il assiste à ce moment que Léo’ n’a cessé de repousser, cet instant où le masque tombe, où l’on découvre tout ce qui a été brisé à force d’avoir encaissé. Il a toujours cru que ce mec ne flancherait jamais, qu’il avait la carrure pour rester debout quelque soit la situation dans laquelle il était, et désormais Stan réfléchit à toute vitesse pour amortir la chute.
- J’suis désolé. J’suis vraiment désolé..
Silence alors qu’il remarque les larmes qui brouillent le regard pour déborder et inonder son visage. Il adresse un regard noir à Céleste qui n’a fait qu’enfoncer le clou, bien que sa réaction soit tout à fait compréhensible, sauf qu’il est bien trop dépassé pour se montrer compréhensif, Stan. Il revient à Léo’, lui montre qu’il est là, lui, passe ses bras autour de lui pour qu’il arrête enfin de trembler, avant de l’aider à sécher du bout des doigts ces joues qu’il n’aurait jamais cru voir trempée.
- C’est fini Léo’, c’est fini t’es pas tout seul tu vois bien.
Son étreinte se resserre et il pose sa tête contre la sienne, poussant un long soupir. Il a pas l’habitude que quelque chose ou quelqu’un lui échappe, et il se sent con. Il aurait dû essayer d’avoir plus d’emprise, de se montrer plus présent pour que Léo’ ait un point d’attache. Toujours à se charrier, à se chercher, à déconner, et il a fait mine de ne rien remarquer d’anormal. Mais il voit bien que depuis le départ de Jo’, depuis les coups de la part de Heath y a quelque chose qui a changé. Ça fait des semaines que le trio qu’ils formaient avec Ern’ est bancal. Ça sonne faux, y a un engrenage défaillant dans la machine qui fait tout déconner. Et il aurait dû se renseigner, Stan, au lieu de fermer les yeux et d’en arriver là.
- Suffisait qu’on rentre au cabanon plus tard et… Putain heureusement que t’as réagi, mec...
Léo’ a cessé de trembler et c’est à son tour de sentir un frisson courir le long de son échine. Il tente de calmer son angoisse et de l’évacuer dans un souffle avant de finalement se redresser, lâchant le brun pour quelques secondes. Oeillade entendue.
- Viens on bouge de là, t’es trempé tu peux pas rester comme ça.
Il se lève et l’aide à faire de même, passant un bras autour de lui pour le soutenir lorsqu’il le sent ciller, sûrement pris de vertige. Et sans adresser un regard à Céleste, il entraîne Léo’ hors de la salle de bain pour avancer vers la chambre.
Elle voyait bien que ça ne faisait pas du bien à son frère de lui parler comme ça. Mais elle voulait lui faire comprendre et qu'importe dans la situation où il est. Au bord du coma ou aux chutes du bonheur. Lui faire comprendre que la stupidité est un gêne dans la famille qui a prit sa source en lui. Que tout ça n'aurait pas dû se faire si il avait été plus fort que ça. Plus fort qu'une boîte. Bien que comme il le dit, il a tout recraché. Alors comme ça il y aurait quelque chose encore en lui qui le rend un peu intelligent ? Céleste ne peut que le regarder de haut, le mépriser. Du moins, ici, maintenant, dans ces circonstances. Extérieurement. Et maintenant ce qu'il cache depuis trop longtemps sort enfin, des larmes. Même si cela fait bien longtemps que Céleste ne pleure pu, elle sait que pleurer évacue. Comme si ont mettait de l'eau dans une boîte, ça gonfle, ça sert, ça fait mal. Pour au final éclater... Car Léocade n'est qu'une boîte en carton et le carton finit par se déchirer avec l'eau. On dirait que Stanislas n'aime pas le fait que son pote pleure. Céleste remarque ce regard noir, elle lui répond d'un air hautain, sans ciller, sans émettre un seul son ou autre chose. Elle était maintenant adosser contre l'encadrement de la porte, les bras croisés. Stan' verrait peut-être Léo' comme un gros ballon mais Céleste n'est que l'aiguille prête à l'éclate. Et c'était inévitable que cela se produise.
Céleste se pince la lèvre en voyant Stanislas entourer Léocade. Se répétant dans sa tête qu'ils sont juste potes. Arrête de voir du dramagay partout. T'es pas homophobe, c'est juste ton frère. Elle a pourtant comprit que c'est la vie. Laissant maintenant sa lèvre tranquille, elle essaye de faire le moins de bruit possible en lâchant ce souffle agacé et exaspéré. Voyant maintenant son frère comme un petit lapin apeuré. Depuis quelques mois, elle s'est dégagée de son frère, ne le considérant plus vraiment comme le protecteur. Ne le voyant que par son extérieur et le peux qu'elle pouvait voir de vraie chez lui. Léocade n'est pas seul et il est là, à croire que tout le monde n'est que du sable sur quoi ont peut souffler et faire disparaître.
Ne pas comprendre, ne pas se mettre à la hauteur des autres, regarder tout sous un autre œil. Céleste n'a pas vraiment envie de regarder cette réalité en face. Celle du fait que son frère aurait plus être dans un bien pire état si elle et l'autre personne présente n'avaient pas voulues rentrer ce soir dans ce cabanon où la souffrance puait comme un cadavre en décomposition. Alors maintenant les pièces bougent, deux sur trois en tout cas. Le cavalier et le roi fou. Tandis que le troisième ne bouge que très peu histoire que les deux autres puissent passer et sortir de la scène du crime. Elle aurait pu lui dire où étaient les serviettes. Mais peut-être que sa tactique était de se faire détester. Attendant quelques bonnes minutes, elle bougea enfin avant d'aller vers là où était précédemment son frère, baissée mais pas à genoux, mais assez basse pour prendre la boîte allongée par terre. Ce qu'elle ne fit pas. Restant là, à regarder, à fixer. Finalement elle prend rageusement la boîte, se retenant de la mettre en miette. Son sang bout. Son sang bouge un peu trop vite, son sang veut sortir. Ravager la pièce. Mais elle se retient, une seule chose sort d'elle : une larme. Qu'elle sécha très vite, une grande respiration avant de sortir d'ici, la boîte à présent dans le lavabo.
Aucun regard pour son frère et Stanislas. Partir, fallait-il faire ça ? Non, elle ne voulait pas. Son corps l'aurait fait si son esprit intérieur ne s'inquiétait pas de l'autre esprit complètement différent mais éternellement lié au premier. Sans un mot, elle alla dans la cuisine, voulant faire quelque chose. Même minime. De la gentillesse serait finalement passée dans les doigts de la Remington ? C'est alors ainsi qu'elle se retrouva à préparer du chocolat chaud. Même si, sachant que son frère aime le café, elle se dit qu'il fallait quelque chose de doux et d'agréable. Mais ça ne se passa pas vraiment comme prévue. Céleste était entrain lentement de se rendre compte de tout et alors ses mains tremblaient. Son cœur serré, la gorge nouée. Ses yeux trempés. Tout tomba par terre, se brisant. Heureusement elle n'avait versé que peu de liquide et donc peut de celui-ci se trouvait par terre, c'était le bol et le verre qui aurait dû être remplie de jus de quelque chose qui se trouvaient maintenant par terre, en miette. Elle jura, se laissa tomber à genoux devant les débris. Voulant tout ramasser à la main sans aucune précaution, se coupant les doigts, se blessant. Continuant de jurer. Elle entendit du bruit derrière elle et d'un coup, tout redevint comme la Céleste qu'on connait. La haineuse. Alors elle passa sa main sur ses yeux pour les sécher. Elle se tourne vers la personne devant elle et grogne.
« Quoi !? Ça arrive les accidents, vas-y dégage ! »
Tandis qu'elle parle. Du sang coule de ses doigts mais par normalement, comme des fils rouge entrain de ramasser les débris par terre, derrière elle, dans un grand soin, sachant que couper est assez mortel pour ces pauvres fils. Tandis qu'un fil ouvrait la poubelle les autres jetaient un par un les morceaux dans le trou noir des déchets. Il faudra racheter la casse.
« Retourne avec lui et lâche moi. »
Elle voulait essayer de faire ça correctement. Au moins.
blood snake
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS Ven 29 Aoû 2014 - 20:39
Une lampe de bureau éclairait faiblement la pièce, malgré le jour qui déclinait passant tout de même à travers les stores. Il la préférait au néon agressif de la salle de bain. Enfin sorti de cette pièce et de son atmosphère pesante. Calme. Allongé sur le coté, face à Léo’ installé de la même manière mais sous la couette, Stan se contente de le dévisager sans rien dire. Il se répète que ça va mieux. Séché et réchauffé, portant un t-shirt et un bermuda propres, Léo’ avait meilleure mine malgré les énormes cernes sous ses yeux indiquant le manque de sommeil et de nourriture. Il faut qu’il dorme. Ensuite Stan irait lui chercher à manger, de quoi le remplumer. Il fera gaffe désormais. Il voudrait le faire parler, l’entendre dire ce qui le rend malade et déprimé, mais Léo’ refuse et garde le silence lorsque Stan lui pose des questions à ce sujet.
- Avaler puis recracher des cachets ça a pas fait avancer les choses, Léo’. Faut que tu m’en parles. Pour que je puisse t’aider, tu vois.. - Je sais… J'veux me débrouiller, Stan.
Rien de plus. Léo’ se contente de se blottir sous la couette, cachant le bas de son visage sous la couverture. Bruit de verre qu’on brise dans la cuisine, il se redresse et regarde en direction de la porte restée entrouverte. Silence. Il reporte son attention sur Léo’ qui avait déjà commencé à faire de même et Stan appuie sur ses épaules pour le forcer à rester allongé.
- Toi tu bouges pas.
Il se lève, adresse une dernière œillade à Léo’, regard entendu, avant de sortir de la chambre pour aller voir ce qu’il se passe. Rien que Céleste qui a fait tomber de la vaisselle en voulant préparer quelque chose. Une boisson chaude pour Léo’ ? Stan fronce les sourcils, trouvant l’attention appréciable mais un peu à la bourre. Sans commentaire. La miss, elle, se contente de montrer les crocs comme elle sait si bien le faire.
« Quoi !? Ça arrive les accidents, vas-y dégage ! »
Stan cille mais tente de faire abstraction de l’agressivité de Céleste. C’est sa manière à elle de gérer son stress et ses angoisses, peut-être. Oui, ça doit être ça. Ça lui arrive aussi, à Stan, souvent même. Il devrait comprendre.
- Laisse moi t’aider...
Alors il essaie, il contourne le comptoir de la cuisine pour passer du coté de Céleste et s’accroupir, saisissant les bouts entre ses doigts. Il voit bien que ceux de la jeune fille sont tailladés et lui épargne d’autres coupures, sans dire un mot. Elle a intérêt à s’en occuper après. Ou Stan le fera. Il est désigné responsable des Remingtons de toute façon, alors il aidera miss Remington a panser ses doigts.
« Retourne avec lui et lâche moi. »
Boom. Et ça le blesse parce qu’il a beau prendre sur lui, il est le seul à faire des efforts. Il se redresse pour mettre les derniers bris de la tasse dans la poubelle.
- C’est c’que je ferai, après l’avoir laissé encaisser et se reposer un peu. Et toi tu seras où, Céleste ? Dos à lui dans un coin de la pièce à refuser de le regarder ?
Il sent la colère et ce sentiment d’impuissance lui monter à la gorge pour serrer, serrer de plus en plus fort. Volte-face. Il la fusille du regard, si ça se réalisait elle serait criblée de balles à l'heure qu’il est.
- T’étais où quand il avait besoin de toi, putain ?! Ça fait 17 ans qu’il est là à s’inquiéter, à s’occuper de sa conne de sœur, et t’es même pas foutue de lui rendre la pareille pendant les cinq minutes qui suivent sa tentative de SUICIDE ?! ÇA TE FAIT SI PLAISIR QUE ÇA DE TE COMPORTER COMME UNE SALOPE AVEC TA PROPRE FAMILLE ?!!
Il va lui en mettre une, il va perdre le contrôle et lui en mettre une, ou lui ordonner de se faire du mal, de choper un couteau de cuisine et de se trancher la gorge. Première chose qui lui passe sous la main, les assiettes qui sèchent à coté de l’évier, il les saisit des deux mains pour les balancer de toutes ses forces entre lui et Céleste. Elles volent en éclat. La poussée d’adrénaline est toujours en train de rusher dans son corps, il a le cœur qui tape un sprint et il le sent presque battre au niveau de ses tempes, martèlement entêtant. L’envie de frapper s’est brisée en même temps que la porcelaine. Il se détourne, passe ses mains tremblantes sur son visage vidé de ses couleurs avant de les laisser sur ses joues, elles lui semblent fraîches, ça lui refroidit l’esprit. Il sait très bien qu’il ne devrait pas s’énerver comme ça, qu’il devrait essayer de comprendre, même si c’est loin d’être son genre. Il devrait faire un effort, et lui parler, et la soutenir. Il faut se serrer les coudes en période de crise, non ? Non. Non, Stan n’aura aucune pitié pour cette fille qui regarde le monde depuis son piédestal et qui piétine son entourage, son propre frère compris. Quelques pas pour s’éloigner d’elle et passer derrière le comptoir pour retourner dans le salon.
- Tsh. J’vais chercher des affaires et des médoc’ dans mon cabanon, y a mon numéro sur son portable tu m’appelles si y a quelque chose.
Il choppe son sac en passant à coté du canapé et hisse la lanière sur son épaule, avant de sortir du cabanon en claquant la porte, sans accorder un regard à Céleste. Il fuit cette famille de tarés et s'accorde un peu de répit.
Elle n'avait pas besoin d'aide. Ne voulant pas. Lâchant sa dernière phrase en lui demandant de la lâcher. Il met les débris dans la poubelle puis s'adresse à la fille, toujours neutre. Son sang était rentré, essayant de garder son calme. Ne pas faire de connerie, ne pas blesser le chouchou de son frère.
« C’est c’que je ferai, après l’avoir laissé encaisser et se reposer un peu. Et toi tu seras où, Céleste ? Dos à lui dans un coin de la pièce à refuser de le regarder ? »
Même pas elle fronce un sourcil, ne montre pas l'énervement qui monte en elle. Les répliques ne sortent pas, ne pas perdre le contrôle de sois. Pas maintenant, pas devant ce mec. Pas devant Stanislas. Jamais.
« T’étais où quand il avait besoin de toi, putain ?! Ça fait 17 ans qu’il est là à s’inquiéter, à s’occuper de sa conne de sœur, et t’es même pas foutue de lui rendre la pareille pendant les cinq minutes qui suivent sa tentative de SUICIDE ?! ÇA TE FAIT SI PLAISIR QUE ÇA DE TE COMPORTER COMME UNE SALOPE AVEC TA PROPRE FAMILLE ?!! »
C'est le seul moment où l'ont peut voir Céleste plisser les yeux ainsi que ses sourcils, légèrement. Elle réfléchit à la question. Aux questions. Elle n'a pas non plus envie de répondre quoi que ce soit, mais son agacement se glisse autour de son poignet, son agacement la serre. Tel un fil que l'ont serre pour obliger à ne pas faire ce que l'ont veut. Crier, jurer, frapper. Rester calme, neutre.
Mais elle voit bien que ce n'est pas le cas de Stanislas Klaus. Comme si ça se sentait et cette sensation se matérialise en pétage de câble, une assiette qui vole. Céleste recule d'un pas mais ne le pose pas entièrement, un morceau étant venu mourir juste à cet endroit. L'instant d'après, son pied était revenue à l'endroit précédent, à côté de l'autre qui n'avait pas bougé ou très peu. Le calme après la tempête. Il se passe les mains sur ses joues. Céleste, elle, a les bras croisés, comme si elle attendait quelque chose. Elle le regarde se calmer, passer derrière le comptoir et lâcher une phrase dont elle ne fait quasiment pas attention. Une bonne minute sans rien faire. Sans rien dire. Juste respirer.
Alors elle relâche le lien autour de son poignet et respire bruyamment. Comme si elle s'était retenu tout ce temps. Céleste caresse son poignet, histoire de faire passer la douleur et finit par se calmer. Là, elle n'utilise pas son pouvoir, elle se baisse pour ramasser les dégâts causés. Sans rien dire, sans grogner. Remington se redresse et met tout à la poubelle. Elle se maintient au comptoir histoire de ne pas chuter, sa tête tournait. Comme si ont l'avait frapper. Mais elle se resaisit vite, elle regarde ses mains, voyant les cicatrices de sang mais qui ne coule pas, contrôlé. Elle n'a pas envie de désinfecter ni quoi que ce soit. Là, elle va juste recommencer à préparer ce qu'il faut. Quelques minutes plus tard, sur un plateau il y avait un jus de fruit et un chocolat chaud. Avait-elle le droit de faire ça ? De faire sa gentille, un peu. La réponse pour elle était oui, car elle prit le plateau pour l'emmener vers son frère. Déposant le plateau sur la table de chevet, dégageant tout ce qui pouvait gêner. Assise, au bord de ce lit où sont frère jumeau était caché. Elle le regarde, le fixe, ne dit rien. Quelques instants de silence. Pour finir par cracher un mot.
« Bois. » quelques instants de silences « Ça te fera du bien. »
Elle attend, regardant par terre, passant une main sur une coupure de sa jambe. Céleste souffle, sait quoi dire mais ne le dit pas. Et puis, le courage lui monte à la gorge.
« Pourquoi t'as fais ça ? Pour une histoire de meuf ? Une histoire d'amis ? Tu me désole. »
Céleste hausse les épaules puis finit par le regarder, le regard sérieux.
« C'est les faibles qui font ça. Le suicide c'est pour les faibles, tu fuis Léocade. »
Elle lui balance ça dans la gueule, ne sachant même pas si il écoutait. Si il entendait. Elle veut lui faire comprendre.
Pendant un instant, elle voulait pleurer et s'allonger à côté de son frère, faible. Mais non, ce ne sera pas la faiblesse qui la gagnera.
bloody snake
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS Dim 31 Aoû 2014 - 2:11
with two peasants
« Avaler puis recracher des cachets ça a pas fait avancer les choses, Léo’. Faut que tu m’en parles. Pour que je puisse t’aider, tu vois.. » « Je sais… J'veux me débrouiller, Stan. »
C’est dit sans méchanceté aucune, sur un ton fatigué mais convaincu. Fin de la discussion. Léo’ sait que Stan’ lui veut du bien, il n’en doute pas, mais il n’en peut plus de sentir la honte lui bouillir le visage. Il se sent coupable, il regrette qu’on l’ait vu dans cet état. Il voudrait se cacher, s’enterrer, qu’un puit s’ouvre sous ses pieds pour l’engloutir. Difficilement, il soutient le regard de Stan’, évite de se défiler une fois de plus. Et il voudrait lui dire merci mais ce tout petit mot s’est perdu dans cette gorge qui se serre.
L’esprit en alerte, alors qu’un bruit de verre qu’on casse résonne dans le cabanon. Céleste. Une année à la voir s’éloigner n’a pas suffit à estomper toutes celles qu’il a passées à lui courir après pour la protéger. Il se redresse pour se lever, aller voir, s’assurer que tout vas bien, sauf que Stan le coupe dans son élan et le force à rester allongé.
« Toi tu bouges pas. »
Et on le laisse tout seul. Il se dit qu’il en a assez fait pour aujourd’hui et obéit pour une fois. Recroquevillé sous la couette, il attend, entend, vaguement, sans parvenir à déchiffrer. Est-ce qu’ils parlent de moi ? Le ton hausse. Est-ce qu’ils s’engueulent à cause de moi ? Ses doigts serrent la taie de son oreiller, il se fait violence pour ne pas les rejoindre. Il ne veut pas semer la zizanie, il ne-
« (...) - SUICIDE ?! ÇA TE FAIT SI PLAISIR QUE ÇA DE TE COMPORTER COMME UNE SALOPE- »
Il ne veut pas entendre la suite, ça lui suffit amplement. Sa mâchoire se crispe, il plaque doucement ses mains sur ses oreilles et ferme les yeux, s’isole dans l’ombre. Sursaut. Ça ne suffit pas à étouffer le bruit de la vaisselle qui vole en éclat. Il voudrait s’endormir, là, tout de suite. Qu’on le laisse tranquille au moins cette nuit, pour se réveiller le lendemain et faire comme si tout ce bordel n’avait été qu’un rêve. La porte qui claque. Ses paupières se rouvrent. Lequel des deux est parti ? Stan’ ou sa sœur ? Sur un plateau, les verres tintent lorsqu’on pose le tout sur sa table de chevet. Un éclair bleu dans son champs de vision. Stan’ s’est barré. Silence. Son regard se vide tout à coup, fixe le néant. Il devine celui de sa sœur posé sur lui. Va t’en. Il sent le matelas s’affaisser à peine lorsqu’elle s’y assoit.
« Bois. » Aucune réponse. « Ça te fera du bien. »
Sors. Elle ne t’écoute pas, Léo’, ça fait longtemps qu’elle ne t’écoute plus. Soupir morne. Il s’appuie sur son coude pour se redresser, ça tourne quelques secondes à peine et il finit par s’asseoir en tailleur, la tête basse. Ses doigts se faufilent dans ses cheveux encore un peu humides et il les chasse de devant son visage avant de tendre le bras pour saisir le chocolat chaud qu’il vient poser sur ses jambes. Le bol brûlant lui réchauffe les mains et il réalise qu’elles étaient glaciales avant ça. Une gorgée. Ça lui incendie la trachée, déjà bien irritée par les cachets qu’il a ressorti. Il peut pas. Alors il se contente de reposer le bol sur le plateau.
« Pourquoi t'as fais ça ? Pour une histoire de meuf ? Une histoire d'amis ? Tu me désoles. »
Trois petits mots qui terminent sa prise de parole et qui achèvent le moral de Léo’ déjà bien à terre. C’est de l’acharnement. Elle fait exprès. Elle veut le voir se lever pour retourner dans sa salle de bain et vider une autre boîte de médoc’. Et Léo’ ne pige plus ce qui est en train de se passer. Il tente de se souvenir le jour où sa sœur a commencé à le détester au point de lui parler comme ça.
« C'est les faibles qui font ça. Le suicide c'est pour les faibles, tu fuis Léocade. »
Et ce n’est même pas les cachets qui le tuent de l’intérieur, c’est elle. C’est elle qui piétine tout ce qu’il pouvait rester de positif en lui. Elle a fini d’illuminer ses journées, elle n’apporte que l’ombre et la négativité. C’est plus sa sœur, c’est pas elle, Céleste. Il lève les yeux vers la jeune fille en face de lui. Il ne leur trouve plus aucune ressemblance. Elle a les cheveux bleus, et cet air méprisant à son égard. Elle l’a forcé à lui lâcher la main pour l’abandonner. Aujourd’hui au lieu de la lui tendre à nouveau pour l’aider à remonter la pente elle le chope par les épaules histoire de le pousser le plus fort possible. Alors elle veut savoir pourquoi il a fait ça ? Elle veut s’assurer qu’elle n’est pas la cause ? Elle n’est pas la seule. Dans le lot y a son pouvoir, RED, Ern’, Jo’, sa famille, ses multiples rôles dont il ne supporte plus le jeu. “Pourquoi t’as fais ça ?”
« J'ai fait ça pour plus avoir à t'écouter. En grande partie. »
Regard fatigué, rempli de lassitude, qu’il détourne au bout de quelques secondes. Il se remet sous la couette, sur le coté, dos à elle. Parce qu’il ne la connait plus.
« J'ai fait ça pour plus avoir à t'écouter. En grande partie. »
Elle serre sa jupe, plisse les yeux mais essaye de faire ça dans le plus grand des secrets. Céleste avait perdu son frère mais lui l'avait perdu il y a bien plus longtemps. Juste parce qu'elle ne voulait pas faire sa faible, ne plus être si proche qu'avant. Alors qu'au fond elle ne veut pas le voir souffrir, elle ne veut pas le voir comme ça. Mais elle ne pensait pas qu'il était aussi faible que ça. Qu'il se suiciderait pour ce genre de choses futiles. De toute manière, un jour, ils ne se verront vraiment plus. Alors elle essaye de sourire, de cacher une petite tristesse naissante à ses yeux. Qu'elle n'a même pas senti d'ailleurs. Qu'elle ne sèche même pas. Mais qu'est-ce qui est faux ? Cette larme ou son sourire hautain ? Céleste n'est pas bipolaire, c'est juste soit une grosse menteuse ou une bonne actrice. Elle se redresse, regarde son frère, armée de ce sourire.
« Et bien tu t'es raté, regarde où tu en est ! Ta soeur te parle là, et ça te fais chier ! T'as raté, et tu n'y arriveras jamais. T'as vraiment aucune conviction pour rester en vie ? Tu cherches pas. »
Elle se lève d'un coup, remet bien sa jupe et s'approche de son jumeau, le regardant de toute sa hauteur. Céleste incline légèrement la tête, élargissant son sourire.
« Mais tu n'auras pu besoin d'essayer, la grande partie de tes problèmes va faire chier d'autres personnes. Et puis, sûrement que je vais partir de cette chambre. Les S doivent avoir quelque chose de miens. Tu ne crois pas ? »
Remington lâche un petit rire, essayant de paraître le plus vrai possible. Elle tourne les talons et part dans sa chambre,ne voulant plus avoir à faire avec son frère. Arrivée devant son lit elle s'y allonge et prend son oreiller contre elle. Sa chambre est juste à côté de celui de son frère mais elle ne veut pas vraiment partir. Parce qu'elle à un peu peur qu'il recommence. Alors qu'elle vient juste de l'enfoncer. Elle veut juste lui montrer que la vie, c'est dur. Il faut endurer. Mais elle ne l'aide pas du tout. D'un côté elle s'en veut, d'un autre elle veut se séparer de lui, essayer de ne plus penser à lui. Essayer de le laisser vivre. Ne plus être attaché à lui. Regarde, tu le laisses vivre et il ne veut pas, il rejette la vie. Tu es bien trop stupide Remington.
Silence... Plus personne ne dit rien, mais la tension est bien là.
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Sujet: Re: SPILL YOUR GUTS
SPILL YOUR GUTS
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