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 Déraillement

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MessageSujet: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockMer 20 Aoû 2014 - 14:13

Déraillement Be6e0010

Je l’admets. Si je n’avais pas été kidnappée croisé Victoria la semaine dernière, je crois bien que je serais encore à la Nouvelle-Orléans au lieu de faire la queue pour monter à bord de ce train, direction Prismver. L’aventure new-yorkaise a été riche en expériences totalement nouvelles et Queen Bee… a été égale à elle-même. Un bon coup dans le derrière comme on dit ? Mais c’est bon j’suis blindée. Quand ta propre mère te dit « C’est pas que je veux pas de toi ici, mais tu vas me rendre dingue à tourner en rond. Ça nous arrange bien que tu bosses pour trois, mais moi j’sais c’qui te passe dans ta p’tit tête. Alors si ils te manquent tant que ça, vas-y. Retourne là-bas. » … Ça fait son p’tit effet.

Mais je l’admets encore. Je ne suis pas rassurée de la laisser toute seule. Elle est si… fatiguée par tout ça, si… triste depuis l’enterrement d’Abby. Ok. C’est réciproque, je minimise peut-être même tout ça. Elle a beaucoup pleuré, pas moi. Elle se goinfre pour nous deux, quitte à se rendre malade avec l’excuse de vouloir « gagner quelques couches de protection contre le monde ». Au moins, elle est honnête sur son mécanisme. Mais en fait, c’est comme si il lui manquait une part d’elle-même. Que l’équilibre était rompu. Je me retrouve dans sa peine, alors n’est-ce pas suffisant ? Est-ce que ça va aller ? Un soupir profond s’échappe. J’suis destinée à toujours m’inquiéter pour quelqu’un c’est ça ? Éternellement tiraillée entre ma famille de sang et ma famille de cœur (aveu que je ne ferais jamais soit dit en passant) ? Je m’en suis bien rendue compte ces dernières semaines, ou ces derniers mois devrais-je dire. Alors j’ai décidé que pour elle, ma seule vraie famille, c’était normal. J’ai le droit de m’en faire. Pour les autres : faisons de la place, laissons de l’espace entre eux et moi, prenons notre temps, une inquiétude à la fois, vous bousculez pas au portillon, ‘y en aura pour tout le monde si besoin, mais si c’est pas nécessaire, JE LAISSERAIS ÇA À D’AUTRES. My concern is not essential. They can do without me. Et moi, j’ferais mon bonhomme de ch’min. I’ll just watch out for them. … Time to time. … Eventually.

Le contrôleur qui vérifie mon billet de train avant de m’autoriser à m’y engouffrer me lance un regard lourd de sous-entendu, en mode « si j’vous fais chier, dites-le tout de suite. » J’ai eu la légère envie de lui rétorquer qu’on a le droit d’avoir l’esprit ailleurs, mais au final, il a droit à un sourire poli. J’aimerais pas faire son job. Petite pensée pour mon âme de photographe qui en a pris plein les mirettes dernièrement. Thanks Vic. De retour à NO, j’suis même repartie dans mes « escapades all-alone » et j’ai croisé de vieilles connaissances, de nouvelles têtes. Bref, la bouffée d’air qu’il me fallait pour être inspirée, mettre de côté le fardeau/boulet que je suis. Aplomb retrouvé, tout va bien se passer. Je ne suis pas le moins du monde stressée à l’idée de croiser… Pytha, Heath et toute la clique. Nop. Pas du tout. #autruchespotted. Même si j’avoue que si je pouvais ne pas tomber sur eux dès mon arrivée, ça serait top. J’ai besoin d’encore quelques longues minutes pour m’assurer que toutes mes petites forces patiemment dénichées dans les tréfonds de mon âme soient bien agglutinées ensemble et qu’elles ne vont pas se disloquer aux moindres impacts.

Bim. Le train démarre, je chavire avec mon paquetage contre la porte du compartiment et m’y cogne le coude et le front. Parce que je ne regardais pas où j’allais, d’accord ? C’tout. Je ne m’appelle pas Tutus ! Entrée fracassante dans ledit compartiment, puisque nouveau coup de frein -nouveau hoquet du train- je bascule à moitié sur les jambes de ma voisine de bord et lui évite de justesse d’être assommée par mon sac. Sérieux c’est quoi ce conducteur de train ?

__ Ah désolée. Rien de cassée, ça va … ?

Je me redresse aussi vivement que possible, dévisageant la jeune fille. J’aurais dû reconnaître ces gambettes maigrichonnes.

__ Sarah…

La douceur dans la voix en prononçant son prénom me trahit. J’suis contente de la voir. Mais ce sentiment laisse bien vite la place à la tension. Est-ce qu’elle va m’en vouloir de pas avoir donné de nouvelles ? Punaise, j’y peux rien. J’suis pas douée pour ce genre de choses.

__ Qu’est-ce que tu fais là ? C’est quoi ces… béquilles ?

Et voilà. Plan n°1 pour ne pas s’inquiéter : fail. Même si j’ai dit ça le plus calmement du monde, un demi-sourire imprimé sur les lèvres, alors que je glissais mon sac sous le siège en face du sien avant de m’y installer. Mon regard finit dans le sien quelques secondes, mais je ne m’y accroche pas plus. Plusieurs questions ont pourtant fusé dans mon esprit. Qu’est-ce qui t’es arrivé ? Quoi de neuf sur Prism ? Les autres vont bien ? Parce que je sais qu’elle est comme moi. À aimer avec déraison. Sauf que jusque-là, elle et moi, on s’est juste contentées de se comprendre sans dire un mot. Et maintenant ?

I’m back. Et je ne sais pas ce qui m’attend. Mais j’ai bien l’intention de m’en tenir à ma stratégie. Laisser couler, épargner les autres, faire confiance aux autres -même si ça résonne légèrement en moi d’une autre façon (bien trop bonne excuse pour s’en laver les mains… ?). Bref. Keep going.

Et sinon Jim… La probabilité pour que Sarah et moi tombions l’une sur l’autre, le même jour, dans le même train, dans le même compartiment… Elle était de combien ?


#ff6633 début septembre
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MessageSujet: Re: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockJeu 21 Aoû 2014 - 13:09

Rail trip

Les gares.
Quoi de plus bordélique que les gares - y'a-t-il plus bordélique que les gares ?
Ah oui. La gare de Londres évidemment.

Assise sur le banc, je jette un coup d’oeil agacé à la grande horloge qui affiche 10 minutes de retard. Béni soit le jour où les trains arriveront à l’heure. Une dame d’âge assez conséquent me regarde d’un oeil mauvais, lorgnant ma place. Je lui lance un grand sourire, venant chercher d’une main les béquilles que je mets bien en évidence. Prend ça mamie, je bougerai pas mes fesses pour toi.

Non mais les gares quoi, elles me rendent exécrable - encore plus que d’habitude, c’est moche.

5 minutes plus tard, le train arrive, sifflant et clinquant comme le diable. Je me lève, manquant de perdre l’équilibre sur le coup, me raccrochant vite à ces stupides béquilles - il semble que je puisse pas encore faire sans. Un cheminot me regarde de loin traîner la patte, et j’arrive à voir dans son regard la plus grande flemme du monde qui parle du style : je dois vraiment aller l’aider ? Je hais me sentir handicapée.

Je hais les gens qui me regardent quand je suis handicapée.
Je hais les gens tout court.
Joie et bonne humeur.

Arrivée à la porte, le contrôleur regarde mon ticket et m’indique mon wagon, et je crapahute jusqu’à mon compartiment sans un mot. Lèvres serrées. J’ai encore l’odeur si propre de l’hôpital dans ma bouche - ce goût de mort, et le mal de crâne bien placé. J’ai encore la chaleur de l’étreinte molle que mon père m’a donné avant de partir pour son travail. Résultat ; j’ai tous les éléments pour bien déprimer pendant mon voyage. Ca va être génial. Assise dans la première classe du Prismver Express, j’observe mon tibia plâtré. Je pense aux problèmes qui secouent le pensionnat - à la rentrée. Et je frappe de mon poing ma jambe. Rageuse. Enervée. « PUT -» Ok. Ca fait très mal. Je vais éviter de recommencer ça. Je mords mes lèvres pour contenir la douleur et ferme les yeux pour éviter de faire couler ne serait-ce qu’une seule larme.
C’est alors qu’un objet roux non identifié vient me percuter de plein fouet. Ma voix décoche une flèche de colère avant même que je puisse comprendre ce qu’il se passe.

« PUTAIIIIIINNNNN. » Deux grands yeux bruns, des cheveux roux, et une voix douce. Ma colère redescend aussi vite qu’elle était monté, et mes yeux s’agrandissent, surpris. « Charlie ? » Echo à mon propre nom, comme si on avait pas compris la situation. Je suis heureuse de la voir en forme, heureuse de la voir tout court - et un sourire vient orner mes lèvres -
« Qu’est-ce que tu fais là ? C’est quoi ces… béquilles ? »  Pour disparaître aussitôt. Ma main vient par réflexe cacher les traitresses béquilles du mieux qu’elle peut, sans grand succès. Un soupir franchit mes lèvres. Bon.

« Un accident, rien de bien grave. » Oui oui, juste la mission WIP qui se révèle être un fail suprême et qui me bousille la jambe. Juste la guerre qui dégénère. Juste Heath qui … Mes lèvres se serrent, alors qu’une sorte de panique froide s’empare de mes pupilles. Bon sang Charlie, depuis combien de temps t’es partie ? Calcul rapide dans ma tête, j’avale ma salive. Mon regard croise le sien.
Et là, je me sens mal.
Très mal.

« En fait si, il y a des choses plutôt graves qui se sont passées  - je t’en supplie pas de panique tout va bien se passer keep calm. » Mains en avant, paumes vers elle, j’anticipe le fameux “effet Charlie” qui consiste à criser intérieurement d’inquiétude. Putain, pourquoi c’est moi qui doit m’occuper de ça ? Je suis pas douée pour annoncer les nouvelles de la bonne manière merde. J’ai pas envie de la blesser plus que nécessaire, pas elle. Son regard n’a pas quitté le mien, et je sens comme une pression qui monte, bercée par le grincement brinquebalant du vieux train qui semble buter sur chaque rail.

« Ca sert à rien de te le cacher alors je vais tout te dire, mais bon sang Charlie c’est quoi ces manières de pas donner de nouvelles - »  Il était vrai que je m’étais tout de suite inquiétée pour elle moi aussi, sans savoir quoi faire. Comme d’habitude. « - bref, la guerre des classes s’est envenimée et …… - » Allez Sarah accouche « - quelqu’un lui a volé sa mémoire. A Heath. »

Qu’est ce que je peux dire de plus ? M’excuser ? Ce serait stupide. Une seconde passe dans le vide, une seconde de souffrance pure où je me demande ce que je peux faire. Ce que je dois faire. Alors, doucement, mes bras viennent l’attirer dans une étreinte un peu gauche, un peu amère. Je lui demanderai pas de se laisser aller. Je lui demanderai pas de pleurer. Je lui demanderai pas de se mettre en spectacle. Et même si cette étreinte est celle d’une personne en consolant une autre …. Je resterai silencieuse - c'est comme ça qu'on s'est toujours le mieux compris elle et moi. Ma respiration contre la sienne.

Con de Heath.
LOVE ON U. #Septembre
robb stark

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MessageSujet: Re: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockJeu 21 Aoû 2014 - 17:07

Déraillement Be6e0010

__ Un accident, rien de bien grave.
Léger acquiescement de tête et cette même moitié de sourire collée au visage. Le regard est lui resté perdu sur le paysage qui défile à l’extérieur. Et dans ma tête, j’ai juste pensé « D’accord. » … Je déglutis. Je respecte. Elle ne veut pas en parler. Ça ne me regarde pas. J’étais aux abonnés absents de toute façon. Donc oui, d’accord, je respecte ton silence Sarah. Je comprends. Pas de soucis. Mais je ne peux contrôler cette attention, ses iris qui dérivent sur elle. Elle est en un seul morceau malgré tout, c’est passé et le « putain » de tout à l’heure confirme que son esprit affûté est toujours actif et réactif. Peut-être bien que c’est vraiment pas si grave que ça.

Souffle.

En fait si, il y a des choses plutôt graves qui se sont passées  - je t’en supplie pas de panique tout va bien se passer keep calm. Battements de cils. Je déglutis, ma nuque se tend, je me redresse instinctivement –l’oxygène se fait la malle.
__ Ok. J’vais essayer… et je souris malgré moi avec la volonté de la rassurer. Parce que tout à coup, c’est toi qui semble paniquée ma Sarah. Et au fond, c’est peut-être ça le plus flippant.

__ Ça sert à rien de te le cacher alors je vais tout te dire, mais bon sang Charlie c’est quoi ces manières de pas donner de nouvelles...
Je baisse légèrement la tête, comme prise en flag’ après avoir commis un méfait. Mon cœur s’est tordu. Un « sorry » effleure mes lèvres doucement, mais je ne dis rien de plus. À quoi bon ? Et surtout quoi dire ? J’suis comme ça. Peut-être que ça changera un jour, mais d’ici-là… Pardon.

__ ... bref, la guerre des classes s’est envenimée et …… - Violente crispations de chacun de mes muscles, mon sang a fait un looping, bat follement dans mes veines. Pitié non, me dis pas qu’ils sont tous à l’hosto, tous virés ou que sais-je encore…. -quelqu’un lui a volé sa mémoire. A Heath.

. . .

Y a comme un dysfonctionnement…

. . .

… Un bug dans le système pourtant déjà erroné.

. . .

Je fronce les sourcils. Une lueur interrogatrice file dans mon regard. Doute. J’ai peut-être mal entendu, j’ai pas compris. C’est bien connu, les British et leur accent à la noix…

. . .

Ou alors…

__ T’as toujours eu un humour douteux et j’sais bien que c’est pas l’amour fou avec Heath, mais quand mêm…

L’étreinte de Sarah aspire la fin de ma phrase. Confirmant la véracité de ses dires par un silence bétabloquant qui résonne parfaitement en moi.
L’information transite encore un peu dans le flux nerveux, mais y prend dangereusement place. J’assimile. Enfin je crois. … Ok, elle rigolait pas.

Les secondes s’effilochent de ma bobine. Je reste ainsi sans bouger, sans voix. Je ne sais pas quoi dire. Je ne sais pas si mon esprit comprend ce que cela signifie vraiment. Ça semble irréel, mais étrangement la nouvelle se marque au charbon noir sur mon coeur transpercé. L’esprit de Heath a été touché et c’est là sa plus grande force. Est-ce qu’il va bien ? Et Joach a été dépossédé de sa mémoire aussi ? Et Pytha ? Et Gautier ? Les angoisses s’affolent au même rythme que mes pensées en plein combat interne. Puis je me coupe le fil net, les yeux s’étaient accrochés aux béquilles de Sarah. Elle n’a parlé que de Heath et n’a rien dit de plus. Donc ça ne concerne que lui. Il y a comme une accumulation de poids lourds.

Frustration. Injustice. Colère. Peine.

Je n’ai toujours pas bougé, mais le caramel brun de mes yeux s’échoue dans ses tristes abysses. Et enfin. D’instinct. Mes bras viennent l’enlacer. Parce qu’au-delà des interrogations telles que savoir si c’est un lavage de mémoire complet et si il est à l’hôpital à Londres, il y a aussi comme une morne lassitude.

Tout va mal. Tout empire sur cette île. Ils sont tous mal. Tous perdus sur cette île.

Il nous oublie et nous on perd notre repère.
Ce train nous entraîne dans cet enfer nommé Prismver.


Zone douloureuse de notre être où pourtant, nous y avons tous trouvé un petit bout de famille à qui s’accrocher dans les tourmentes.

C’était une moitié de frère pour toi. Est-ce que ça va Sarah ? Est-ce que ça va Joach ? Est-ce que ça va Ashley ? Et Gautier ? Et Skygge ? Et Hannah ? Et Ève ? Et Pytha ? …

Effet domino. J’ai le tournis. Alors je ne trouve pas d’autre solution que d’inverser maladroitement les rôles. Forçant mon emprise sur le corps toujours aussi fin de Sarah. Je l’enlace. Mon menton se pose sur son épaule. Une main dans ses cheveux.

__ Ça… …………………….. Ça va aller. You have me and Orwenn.

Non je n'intègre pas. J’ai juste le sentiment qu’il faut… resserrer les liens, soutenir, veiller, rattraper les uns et les autres plus que jamais. La toile derrière Heath ne peut pas s’étioler comme ça. Sa famille, sa bande. Ils doivent être forts pour que lui puisse se reconstruire. Se construire tout court ?

__ Il est à l’hôpital ? Joach et Ashley sont avec lui ou juste… vos parents ?

Je ne réalise vraiment pas.
Et je ne sais vraiment pas quoi faire d’autre que te donner le peu de chaleur qu’il me reste.


#ff6633 début septembre. ♥
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MessageSujet: Re: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockSam 23 Aoû 2014 - 19:05

Rail trip

J’ai cassé Charlie.
J’en ai trop dit, et j’lai cassée.

Je mords ma lèvre inférieure alors que je sens son corps et sa respiration se bloquer. C’est son réflexe de défense – j'le connais bien. Contraction. Comme si tout d’un coup, les mots, les idées, les conséquences pouvaient cesser de tourner dans sa tête. Une de mes mains vient prendre place dans son dos, rassurante. J’arrive à comprendre sans pour autant bien saisir sa douleur - c’est normal, je suis une personne égoïste. J’ai du mal à être là pour les autres.

Nos regards se croisent, et j’ai cet instant de flottement, cet instant où je me mets à sa place. Heath, elle perd Heath - qui a effacé tous les moments qu’ils ont pu passer ensemble. Elle se fait oublier - y’a-t-il quelque chose de pire ? Et la réalisation me touche, me prend les tripes, et j’entr’ouvre mes lèvres pour prendre un peu d’air.
Ses bras sont déjà autour de moi - et ça me fout comme un électrochoc.
Arrête Charlie, j’ai pas besoin qu’on inverse les rôles.

« Il est à l’hôpital ? Joach et Ashley sont avec lui ou juste… vos parents ? »

Vos parents. Arrête arrête je t'en supplie. J’ai pas besoin qu’on souligne la peine qu’Heath a soulevé, je l’ai si bien cachée après tout. J’ai même résisté à l’envie d’aller le voir, d’aller demander des nouvelles - j’ai fait comme si tout me glissait sur la peau. Il faut que tout me glisse sur la peau. Parce que si je pense à ce qu’il représente - représentait ? - pour moi, je vais encore perdre l’équilibre, celui que j’avais retrouvé en prenant la main tendue d’Orwenn.
J’ai pas envie d’avouer que depuis que mon père va se remarier, je me sens sans maison. J’ai pas envie d’avouer qu’Heath est ma seule famille restante à Prismver - qui est tout ce qui se rapproche d’un toît pour moi. J’ai pas envie d’avouer qu’il est mon seul point d’accroche dans la folie de ce pensionnat. J’ai pas envie de me sentir perdue - pas comme ça, pas avant de pouvoir contre-attaquer.

Alors je balaie tout, je résiste aux bras de Charlie, et je viens poser mes paumes sur ses joues. J'ai le dos droit, les épaules tendues par mon envie de la soutenir. La fixant - droit dans sa peine à elle, légitime, qu’elle a le droit de ressentir, d’exposer, de libérer.

« Il va très bien. Sa mère n’est pas au courant, mon père n’est pas au courant …. Et il est actuellement à New York avec Holly. » Un peu sorti de nul part comme nouvelle, mais c’était Heath, elle s’attendait à quoi ? Mes mains glissent, trouvent les siennes, patientes - et j’ajoute, ne prenant pas la peine de cacher la contrariété dans ma voix.

« ll semble qu’il aie un trou de … 5 ans. Je peux pas t’en dire plus, je l’ai pas vu. » Et j’en ai pas l’intention - mais inutile de le préciser. Inutile de lui dire que rien que le fait de le voir fera fondre ma résolution - me rendra faible. « Mais c’est quelqu’un qui lui a fait ça. Je sais pas qui, j’ai pas réussi à l’entendre - » Toujours si inutile, incapable d’aider. A quoi me sert mon don qui se soucie des autres, si je peux pas en faire bon usage ? J’aurais dû naître avec un don bien plus personnel, plus égoïste. Annulation ou quelque chose dans ce genre. « Mais on retrouvera qui a fait ça, et on lui fera payer. »

C’était la seule chose dont j’étais sûre, la seule chose qui me donnait envie de tenir debout – la rage de pouvoir le venger, la venger, me venger. Un soupir, et je pose mon front contre le sien. Mes yeux se font plus doux, de même que mes pouces qui roulent sur ses mains. Léger sourire, j'ajoute, rieuse - pour détendre l'atmosphère qui était soudain devenue irrespirable.

«Autorisation de paniquer accordée. Garde pas ça pour toi non plus, j'ai pas envie de te voir exploser. »

Il manquerait plus que ça.
mouak ♥ #Septembre
robb stark

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MessageSujet: Re: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockDim 24 Aoû 2014 - 15:09

Déraillement Be6e0010

Ses mains sur mes joues me sortent de mon état de stase. À cela s’ajoute son regard transperçant –ses sentiments à travers ses pupilles me font frémir. Et sa voix, aussi douce que poignante.

__ Il va très bien. Sa mère n’est pas au courant, mon père n’est pas au courant …. Et il est actuellement à New York avec Holly.
Sursaut dans les épaules, je retiens difficilement un gloussement, presque rassurée. Presque. Parce que ça, ça prouve que Heath est toujours Heath.
__ ll semble qu’il aie un trou de … 5 ans. …
Le semblant de sourire qui était apparu sur mon visage se gomme instantanément. Là, ça devient cruellement réel. C’est un peu plus que la somme de ce qu’on a vécu. Okaay…
__ Je peux pas t’en dire plus, je l’ai pas vu.

Je cille. Plongeant mon regard dans le sien. T’as pas été le voir ? Pourquoi ? Comment ça se fait ? Wait. … Remarque, je sais pas si j'aurais été le voir non plus. Si il va bien, c'est tout ce qui compte non ? Si on ne fait plus partie de son histoire, à quoi bon… ? Mais moi, c’est différent. Je suis -j’étais ?- dans la catégorie « complications emmerdantes ». Alors que toi, tu es de sa famille Sarah. Tu as le droit de revendiquer ta place à ses côtés, merde ! Essayer de retrouver ce que vous aviez. Ou non. Faire mieux. Tu pourrais en profiter, non ?

__ Pourquoi tu…
__ Mais c’est quelqu’un qui lui a fait ça. Je sais pas qui, j’ai pas réussi à l’entendre. Mais on retrouvera qui a fait ça, et on lui fera payer.

Un faible « oh… » filtre à travers mes lèvres. Désolée, j’ai pas encore atteint la phase « vengeance » ou « justice à réclamer haut et fort ». Dans ce wagon, je manque atrocement de combativité, peut-être parce que je me sens aussi lourde qu’une enclume. Le cœur à nouveau plombé par cette putain de vie. Mais bon, ça viendra certainement plus tard, une fois que j’aurais digéré tout ça. Le processus est lent chez les Bennett et il fait plein de détours appelés « dénis d’assimilation ».

__ Autorisation de paniquer accordée. Garde pas ça pour toi non plus, j'ai pas envie de te voir exploser.

Moment de flottement. Mes pupilles glissent dans les siennes et naviguent de l’une à l’autre. Je me laisserais presque bercer par la sensation réconfortante de ses mains qui caressent les miennes.

Une. Deux. Trois.

__ Ha ! Haha… Ha…

Parce qu'il y a toujours un bug quelque part avec moi. Mon front se décolle du sien, je m’écarte. Un éclat de rire. Puis un autre. Et ça galope depuis le fond de ma gorge. Sauf que ça n’a rien de drôle. C’est juste de la nervosité en barre qui s’échappe de ma mâchoire hyper-tendue pendant quelques secondes. Je me recule, m’enfonce dans le cuir qui m’accueille froidement. Puis tout semble se ravaler dans un hoquet de tristesse qui se brise. Je déglutis fortement. Lèvres scellées, ma tête s’incline légèrement vers le bas tandis qu’une main vient frotter le dessous de mon œil gauche, comme pour essuyer cette larme qui n’a pas coulé.

Dernier soubresaut du mode automatique, dernier rire mécanique. Je relève le visage vers elle, la mine désolée et pathétique.

__ Qu’est-ce que…
Une main se dresse en l’air, puis finit par retomber mollement sur ma cuisse. Soupir.
__ Qu’est-ce que tu veux que je panique ? C’est fait. Il n’y a rien que je puisse faire ou que j’aurais pu faire de toute façon.
Le cœur bat étrangement la chamade, je n’arrive pas à le calmer, malgré le stoïcisme qui sévit à l’extérieur, l’immobilité de mes muscles qui se cramponnent les uns aux autres, prêts à s’entre-déchirer. Je l'ai compris depuis longtemps que je suis impuissante et inutile.
__ Y a plus qu’à accepter ce changement.
Nouveau soupir. Mon visage fuit vers la vitre alors qu’une main vient masser ma nuque rapidement.

__ … Tu sais, c’est peut-être mieux pour lui. ‘fin par rapport à moi. Ça lui fait un truc chiant en moins en tête. Et moi, bah… j’m’y ferais. J’hausse les épaules. On se fréquentait plus depuis un mois, alors faut juste continuer comme ça et ça ira je suppose. ...Mais je serais là pour la bande si besoin d'un coup de main.

Ma tête s’incline sur le côté, mes paupières se baissent une seconde, puis je vrille mon visage brusquement vers elle et la pointe du doigt. Autoritaire.

__ Mais toi Sarah, tu peux pas faire avec comme ça. C’est ta famille. Aussi bizarre qu’ait été votre relation, tu peux pas rester passive comme ça. Il a besoin de toi et tu as besoin de lui. Même si ça vous plaît qu’à moitié ou que vous ne vouliez pas l’admettre. Le laisse pas s’en tirer comme ça. Surtout quand t’as l’occasion de faire les choses correctement.

Ma voix s’est emportée un peu plus que prévue, mes mains se sont agitées nerveusement vers elle. Concentrée sur elle. Je glisse sur la banquette pour me rapprocher d’elle, mes mains se posent sur les siennes. Oui, oui, l’hôpital qui se fout de la charité, la tête de mule en puissance, tout ça, c’est rien que pour toi, à cause de lui et parce que c’est tout ce que je sais faire. Je ne suis pas assez mature pour proposer mieux, affronter mes propres ressentis. J'arrive même à penser à Joach et Ashley dans cette situation. Je suis vraiment... J'ai vraiment un problème.

__ Aussi con et prétentieux qu’il soit, avec ou sans ses souvenirs, Heath est ton frère. Ta famille. … Sarah, la famille, c’est peut-être une des seules choses sur laquelle on peut compter, aussi chiante soit-elle. Ne la lâche pas. Ne le lâche pas. Pas toi Sarah.

C’est presque comme une supplication alors que mes mains se resserrent sur les siennes. Mes espoirs à travers elle, peut-être que c’est ça ? Que, peut-être, quelque chose de bien réussira à sortir de ce bourbier dans lequel nous sommes empêtrés.

Je lui souris doucement.
Je la libère lentement.
Je m’éloigne sûrement.

__ Mais à toi de voir.

On gère tous différemment les crises. Même si toutes les deux, nous excellons certainement dans le même art : tout enfermer soigneusement dans notre boîte de Pandore, attendant sagement l’implosion.


#ff6633 début septembre. ♥
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MessageSujet: Re: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockVen 29 Aoû 2014 - 0:55

Rail trip

Le rire qui sort de ses lèvres me donne une drôle d’impression, loin d’être rassurante. Je le connais ce rire. Je sais que c’est quelque chose qui sort des tripes, quelque chose d’aussi douloureux que libérateur - mais l’entendre dans la bouche de Charlie me dérange. J’ai comme un malaise qui se creuse entre mes côtes. Mon regard reste fixé sur elle.

Figée.
Je crois que je me suis jamais sentie aussi inutile qu’en cet instant.

« … Tu sais, c’est peut-être mieux pour lui. ‘fin par rapport à moi. Ça lui fait un truc chiant en moins en tête. » J’ai envie de lui dire qu’elle est stupide - mais mes mots restent sagement coincés dans ma gorge. Je la connais assez pour savoir qu’elle est comme moi - bornée. Sourde au positif. Toujours à l’affût du pire. Nous voilà là, deux gamines qui ne savons que rester en apnée et résister à la douleur que nos poumons en manque d’air nous procure.

J’aurais presque envie de rire.

« Mais toi Sarah, tu peux pas faire avec comme ça.»
Je croise le clair de ses yeux brun, et quelque chose me frappe. Je détourne le regard, incapable de faire face. J’ai pas envie de me battre, Charlie. Lèvres serrées, j’écoute son discours, restant mutine. Mes mains se crispent sous ses doigts. J’ai comme une boule qui m’empêche de parler, qui m’empêche d’expliquer ce que mon coeur a décidé. De la fierté sûrement - la fameuse fierté qui retient la vérité. Celle qui dit que je n’apprécie pas Heath tant que ça, qu’il n’est qu’une moitié de frère, et que que je n’ai pas besoin de lui. Elle est vraiment dangereuse ma fierté. A se poser comme un voile sur mon coeur, déformant le visage de ceux que j’aime.

Je suis pas encore prête à dire haut et fort qu’il me manque.
Je suis pas encore prête à avouer que je tiens à lui - surtout depuis qu’il a glissé d’entre nos doigts.

« Ta famille. … Sarah. »

Un rire nerveux glisse d’entre mes lèvres. Je secoue la tête. Ma famille. Quelle famille ? J’ai jamais eu de vraie famille, juste mon Père et moi contre le reste du monde. Et maintenant qu’on me donne une nouvelle mère et un frère, je me sens trahie. Délaissée. Je n’appartiens pas à cette famille, je m’en suis isolée ; j’ai fuie à partir du moment où j’ai décidé que mon Père méritait d’être heureux. Qu’il méritait d’être enfin débarrassé de moi.

Les mains de Charlie me brûlent. Elles me donnent envie de griffer - comme à chaque fois que je sais que j’agis mal, à chaque fois que je me dégoûte. Heureusement pour elle - et pour moi - elle me lâche. Mes yeux, ternes, vides, reviennent épouser son visage. J’affiche un sourire désinvolte.

« Je t’assure qu’il s’en sort très bien sans moi. Et moi aussi. » Et pour couper court à la conversation, je pose ma main sur sa bouche. Mon regard s’adoucit, et je laisse plusieurs secondes s’écouler. Le temps de me calmer, et de la calmer - le temps de quatre respirations. Ma main retombe mollement, et je la glisse dans mes cheveux. Après un court moment, j’arrive à reprendre une expression normale.

On ferme le sujet à double tour, et on jette la clé quelque part où personne ne pourra la trouver.


« Arrêtons de parler de lui, j’ai pas l’intention de nourrir son égo déjà obèse. » Je souris, mauvaise, avant de m’enfoncer dans mon siège, bougeant ma jambe plâtrée avec une légère grimace. Mes yeux papillonnent sur la fenêtre, le plafond terne du wagon, et reviennent à Charlie.

« Je suppose que pour toi aussi, ces dernières semaines n’ont pas été une partie de plaisir. » Epoque pourrie.

J’aurais vraiment voulu t’accueillir avec de meilleures nouvelles.
désoléée pour le temps d'attente ♥ #Septembre
robb stark

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MessageSujet: Re: Déraillement   Déraillement 1400359500-clockJeu 4 Sep 2014 - 19:37

Déraillement Be6e0010

Je la contemple silencieusement. Mes iris, mon cerveau, les battements de mon cœur, chaque petite chose qui vie en moi détecte parfaitement cet être qui se renferme en face de moi. Un trésor aimant bien trop fier pour l’avouer. Sarah scelle ses sentiments lorsqu’elle ne dit mot. Sarah enterre ses émotions profondément sous la terre que ses ongles s’efforceront de gratter bien malgré elle. Reflet. Sarah se défend. Son rire déchirant en écho.
Ta coquille est faite de quoi Sarah ? Est-ce que tu n’étouffes pas toi aussi toutes les nuits quand tu t’y retrouves toute seule ? Tu n’as pas peur ? De quoi avons-nous peur exactement ? Même si tu ne peux pas faire autrement, même si tu ne sais pas faire autrement toi aussi ?

Reboot le programme. Crash interne. Un jour ça arrivera, c’est sûr ou est-ce déjà en cours ? Comme ces ordinateurs qui déraillent du jour au lendemain parce qu’on n’a pas pris soin d’eux dès le départ, aucun mises à jour de faites.

__ Je t’assure qu’il s’en sort très bien sans moi. Et moi aussi.

Battement de cils pour essuyer les tempêtes. Sa main sur ma bouche m’empêche de répliquer… Si seulement j’avais eu quelque chose à dire. Je rejoins si facilement et si obstinément sa pensée que ça pourrait être déroutant. Je baisse les yeux pour me fixer dans le vide. Le contact de sa main s’évapore.

__ Arrêtons de parler de lui, j’ai pas l’intention de nourrir son égo déjà obèse.

Je lève les yeux vers elle, un sourire attendri presque rassuré s’allonge sur mes lèvres. Yeah, let’s be back to normal. Je retrouve une respiration moins chaotique ainsi que le cuir du siège contre ma peau. Quelques secondes filent dans notre silence uniquement rythmé par ce pernicieux agacement contre cette chienne de vie, contre nous-même aussi.

__ Je suppose que pour toi aussi, ces dernières semaines n’ont pas été une partie de plaisir.

Crispation. Le même mécanisme se met en branle dans mes muscles, sur mes lèvres. Je n’ai pas vraiment envie d’en parler. Ma tête roule contre le dossier, mon regard se jette sur le paysage.

__ Mouais. Mais je suppose que ça aurait pu être pire. C’est pas moi qui ai perdu ma meilleure amie -cette fois- ou celle que je considérais comme une sœur. C’est ma mère. Donc j’ai juste essayé d’être là… pour absorber ses larmes qui ont coulées pour nous deux ?

J’inspire profondément. Mes lèvres se tordent, ne sachant pas quoi vraiment dire. Je ne sais pas me confier quand c’est important. Je me retiens. Je ne veux plus admettre que je considérais Abby comme ma deuxième mère, que ma vraie famille se disloque aussi. Je m’y refuse, surtout si c’est pour que mon corps cède à nouveau au froid et à l’inconscience comme ce fut le cas lorsque Heath était venu à la NO.

__ Et puis j’ai essayer de gérer le restaurant pour les soulager un peu…

Oui, je passe au pluriel sans m’en rendre compte. Parce qu’il y a aussi Agnès qui a subi ce deuil. La troisième complice. Je ne sais même plus si j’ai déjà parlé de tout ce petit monde à Sarah. Oh si certainement. Quand à l’époque tout allait bien.

__ Avant de me faire jeter. Haha…

Nouveau rire nerveux, trahissant un tantinet que ma fierté a été blessée et que ma propre inutilité commence sérieusement à me blaser.

J’ai beau vouloir m’échiner ailleurs, dédier ma concentration à autre chose que ressasser toujours les mêmes sentiments déprimants, pathétiques, ravageurs. Non, on ne me laisse toujours pas faire. La preuve que je ne dois vraiment plus m’impliquer, n’est-ce pas ? Que je dois juste laisser couler et advienne que pourra. Alors pourquoi j'arrive si difficilement à mettre en pratique le « ok, I don’t care, do as you want » ? C’est la vie. Faut s'y faire. Ça va. No problem.

Ma tête vrille vers Sarah pour passer à autre chose. Je lui raconte rapidement l’aparté new-yorkaise avec Victoria. Les shooting photos, les paillettes, les belles robes, les rencontres avec des photographes professionnels, mon admiration pour la working girl qu’est Queen Bee. Tout ça, c’était pas pour moi certes, je n’étais pas du tout dans mon monde. C’était juste impressionnant mais sympa. Inspirant. Ça m’a fait du bien, plus que de revenir en Louisiane si j’y pense. Au moins une bonne note dans le désastre actuel. Et c’est un peu Vic’ qui m’a fait comprendre que Prismver me manquait et qui m’a poussé à envisager de revenir… Mais ça, j’omets de le préciser.

Et puis sans m’en rendre compte, avec mon petit monologue sur New-York, j’ai glissé plus près de Sarah. Doux et léger coude-à-coude. Je lui demande si il y a tout de même d’autres petites choses sympa à noter sur la vie prismverienne -sur sa vie- et je l’écoute parler. Me raconter ses premiers pas en tant que délégués avec son suppléant, je n’échappe pas à une petite pique quant à mon abandon de poste. Pauvre Mo’… Elle a switché de sujet en me racontant le départ épique du JiMo en roadtrip, puis sa rencontre avec un certain Étienne que je découvrirais plus tard en tant que nouveau colocataire. Et au final, je finis par être bercée par la voix de Sarah. Décalage horaire oblige, plus toutes ces histoires qu’elle sait si bien conter… Je m’endors à ses côtés, laissant ma chaleur s’échapper inconsciemment, avec peut-être l'envie qu’elle l’enveloppe elle au moins un peu. Qu'on partage d'autres choses que tout ça. Fière Sarah. Trop tendre Sarah. Ton coeur est trop mou. Plus que tu ne le veux je suis sûre.

À mon réveil en gare de Prismver, je ne me souviendrais pas avoir suggéré qu’il faudrait qu’on aille se souler un de ces quatre, quand elle serait complétement rétablie. On mérite de s’amuser un peu et d’arrêter de penser. Non je ne m’en souviendrais pas car mon subconscient se sera évertué à digérer douloureusement l’information suivante : nous sommes tous tombés dans les oubliettes de celui qui a le don de nous emmerder le plus au monde et qui garde malgré tout, toute sa place dans nos vies.

Fuck the life !


#ff6633 début septembre. ♥ // j'te laisse voir si tu veux faire un clap de fin ou pas (coffee or not coffee, that is the question now 8P)
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