Premières déhambulations d'un perdu éclairé [Pv Maya]

C'était le grand jour. Quelle façon minable de commencer un récit oui, je sais bien, forcément que c'était le grand jour. Enfin chaque jour peut être le grand de quelque chose hein, faut pas se leurrer. Bon alors faisons plus simple, reprenons.

Aujourd'hui débutait la période de ma vie consacrée à mes nouvelles études à Primsver. Ce temps privilégié qui me permettrait d'en découvrir plus sur un autre pan de moi-même, à savoir tout ce qui touchait à mon pouvoir. Enfin je vais te passer les détails quoi, nous en avons déjà parlé de ce qui m'a amené ici.

Je me tenais face à cette immense bâtisse, le cœur serré s'accélérant un peu. Je sentais une certaine excitation monter en moi. D'une part parce qu'il s'agissait bien pour moi de débarquer dans l'inconnu le plus total. Certes c'était le cas probablement de plein de nouveaux arrivant ici, mais là, le nouvel arrivant, c'était moi ! D'autre part, la grandeur de ce complexe me laissait un peu perplexe quant à la capacité que j'aurais de m'y orienter, à coup sûr, je me perdrais.

Que faire ? J'avais mes bagages avec moi, une valise et un sac à dos de voyage, ainsi que mon sac à dos « d'école » on dira ça comme ça. Autant dire que j'étais plutôt bien chargé. De toute façon il n'y avait probablement qu'une chose à faire, aller au secrétariat et me présenter, avec l'invitation que j'avais reçue. Et donc tout ce qu'il me restait à faire était engager la marche, un pas devant l'autre comme ça, et hop j'y serais hein ? C'est aussi simple que ça non ? Je crois qu'une certaine émotion naissait en moi, avec un penchant d'excitation et de goût d'aventure, c'était nouveau, mes jambes en tremblaient un peu.  

J'engageai le pas.

Une fois au secrétariat tout s'est passé comme je l'avais imaginé, on m'a indiqué ma chambre et on m'a donné une montagne de prospectus et de brochures pour expliquer le fonctionnement de l'école. Comme si je n'étais déjà pas assez chargé comme ça.
Tu parles d'une organisation. Et ce plan qu'ils m'ont donné, je n'y comprend rien. C'est déjà bourré d'étages ce machin. Groumpf. Et dire que j'allais devoir y faire des cours et retrouver mes salles de classe. J'avais intérêt à vite comprendre le fonctionnement architectural de l'école.
C'est mes pouvoirs que je cherche à développer en venant ici, pas mon sens de l'orientation et mon instinct de survie. Je soufflai du nez. Mais immédiatement après je me mis à rire et secouai la tête en même temps.
Ahlala, quel guignol tu fais Lantern.

J'observai le plan un peu plus attentivement et je compris au moins l'emplacement des ascenseurs. C'est donc là bas que je choisi de me diriger - c'était ça ou les cuisines, par pur intérêt scientifique bien entendu, pour qui me prends-tu ? Mais dans mon empressement, je n'ai pas pris le temps de constater que les chambres n'étaient pas dans ce bâtiment là. Enfin nous y reviendrons. En tout cas j'étais lancé. Je m'emparai de mes multiples bagages (d'ailleurs à ce propos fallait voir la tête des gens au secrétariat haha, j'crois qu'ils ont cru que je partais explorer l'antarctique) et puis je me lançai dans les couloirs, d'un pas lent, prenant le temps d'observer le dessin des lieux, les décorations, la grandeur, les gens... Et d'en appréhender chaque détail. En tout cas le lieu ne donnait pas envie de faire le malin, pas plus qu'il n'était oppressant, à vrai dire je conclus assez rapidement que je me sentirais pas trop mal entre ces murs.

Mais alors que j'étais en pleine cogitation et discussion avec moi-même, me congratulant pour mon choix d'être venu ici, j'arrivai face à l'ascenseur. Je déposai ma valise et pressa sur le bouton, comme tout le monde lorsqu'il souhaite appeler un ascenseur hein, je ne crois pas qu'il y ait beaucoup de variantes possible, quoiqu'on puisse en discuter.
« Méthodologie de l'ascension, vous avez deux heures ! »
Bref, après ces boutades qui ne feraient probablement rire que moi (des fois je suis rassuré pour toi que tu ne sois pas dans ma tête crois moi, ça vaut mieux), l'objet de mon attente arriva. Je m'empressai alors de prendre ma valise et d'y entrer. Et une fois dedans je me buttai sur  cette ultime question existentielle qui nous taraude tous à un moment ou un autre de notre vie, me plongeant dans l'immobilisme le plus complet.

- Ben je vais où moi maintenant ? 

Nous en sommes donc à ce fameux jour qui devait voir mon entrée dans le pensionnat et comme je te le racontais, j'étais un peu perdu. J'avais pu trouver l'ascenceur, c'était déjà ça me diras-tu mais j'étais encore bien loin de ma chambre. Et bien loin également d’imaginer la rencontre inattendue que j'allais faire.

Mais revenons en au moment fatidique. J'étais dans l’ascenseur avec mon plan sous les yeux, en train de regarder tout ce que je pourrais trouver aux différents étages, espérant y voir figurer les dortoirs ou quelque chose qui s'y apparente. Les yeux rivés sur le plan, que j'observais attentivement, je ne voyais pas la silhouette qui s'approchait de moi. J'ai juste sentis une présence arriver, ce qui était légitime ici, donc sans y faire trop attention, je continuais mes recherches. Au mieux cette personne pourrait me renseigner peut-être.

Luciole. Luciole, ce simple mot me figea sur place. Je n'osais pas sortir mes yeux au dessus de mon bout de papier que je tenais fermement entre mes doigts. D'un seul coup, des images revinrent à mon esprit. Je ne connaissais pas cette voix, mais je connaissais ce nom. Une seule personne connaissait ce nom. L'effet madeleine de Proust fut immédiat.
Cet effet je vais te l'expliquer vite fait : Marcel Proust a écrit un texte sur une madeleine qu'il est allé manger chez je-ne-sais-plus-qui et qui, une fois croqué dedans, lui ont fait remonter toute son enfance dans la tête. En fait il s'agit de sensation qui reviennent au cerveau très intensément lorsque le stimulus adéquat a été donné. Je clos la page culturelle ici.

Cet effet a été immédiat. Je revois l'eau, la glace, des rires, je les entends ces rires, je vois des yeux, bleus, je sens une paix douce et silencieuse ponctuée de rires d'enfants se réveiller en moi, alors même que mon cœur s'emballe. Je ne te raconte pas une histoire à l'eau de rose non, il ne s'agit pas de cela. C'est juste de cette façon que l'enfance remonte à la surface. Un frisson parcours mon dos.

Lentement je redresse mon visage.

Des yeux, bleus.

Je ne rêve pas ? C'est bel et bien Maya qui se tient là devant, aussi fou que cela puisse paraître. Je savais qu'elle connaissait cette école, je pensais bien qu'elle devait y être mais... si vite ? A l'époque j'étais allé la trouver et aujourd'hui c'est elle qui me trouve. La boucle est bouclée.

Je reste un instant sans rien dire, posant mes yeux sur cette personne à cause de qui mon enfance a fait état de changements radicaux. Elle était là, si grande, si différente, j'ai eu du mal à me dire qu'elle était elle. Mais après quelques instants, me rendant compte que je devais être ridicule à ne pas parler, je sorti de ma torpeur, comme surpris de mon comportement sur le moment, sans savoir ce que je pouvais bien faire, je devais même avoir les joues légèrement rouges.

- Maya c'est... c'est toi ?

J'avançai une main pour aller toucher sa joue du bout du doigt et je finis par rire silencieusement, un sourire amusé et rayonnant s'affichant sur mon visage.

- Si on dirait bien que c'est toi ou alors on m'a équipé d'hallucinations 2.0. Haha.

Tu penses bien qu'en réalité cette phrase complètement stupide ne servait qu'à masquer un peu mon embarras. Comment est-ce qu'on réagit après tout ce temps ? Je dois lui faire la bise ? Non ce serait ridicule. La prendre dans mes bras ? Je ne sais pas si j'ose. Lui tendre la main ? Non mais t'es bête ou quoi ? Et notre premier contact ce sera ça ? Mon pouce sur sa joue ? Lantern, tu es ridicule.
J'avais envie de fondre sur place et de passer inaperçu sur le coup. Ou alors m'équiper d'une télécommande, presser le bouton « pause » et prendre le temps de réfléchir à ce que je pourrais faire.

Je lui sourit alors tendrement et murmurait, un peu gêné, quelque chose qui m'apparaissait comme une banalité mais une banalité bel et bien réelle, qui lui montrerai aussi toute la difficulté d'engager une communication dans un moment pareil tant la stupeur prend une place considérable dans mes capacités cognitives à l'instant.

- Je... je suis heureux de te voir.

Juste après avoir prononcé ce mot avec hésitation et douceur, la personne ne leva pas tout de suite les yeux de ce qu'elle regardait, à ce très court moment, Maya se dit qu'elle c'était peut être trompée, qu'en fait c'était pas lui, c'était un faux espoir ... Une grosse déception ... Son regard devint un peu plus inquiet à ce moment la. Mais ça dura que un très court instant !

Car il fini par redressé la tête ... Et oui c'était bien lui ! C'était Lantern ! Elle ne respira presque plus en voyant son visage en entier. Un visage qu'elle n'avait pas vu depuis ... Quatre ans peut être ? Depuis cet fameuse année ... Elle en croyait pas ses yeux ! Ses yeux grand ouvert qui scruta son visage dans les moindre recoin. Elle reconnaissait bien son visage, un visage depuis devenu plus mature, mais c'était lui : les mêmes yeux, le même regard, les même traits ... Et cet même sensation. Oui cette sensation si particulière qu'elle n'avait pas ressenti depuis des années. Ce lien qui les unit depuis leur première rencontre, la elle pouvait le sentir coulé en elle, comme un ruisseau.
Lantern fini par ouvrir la bouche en voulant confirmé aussi que Maya était bien Maya, ce qui confirma encore plus l'évidence que Lantern lui était bien Lantern. Maya remarqua à peine le silence qui avait planer entre temps, tellement elle était absorbé par ce moment auquel elle s'attendait pas du tout. Elle remarqua qu'au toucher, le moment ou les doigts de Lantern s'approcha et toucha la joue de Maya. Elle eut un frisson léger qui parcourra tout son corps à ce moment la, ressentant encore plus cet sensation nostalgique qu'elle ressentait maintenant. Ce sourire qu'il commença a arboré, un autre souvenir nostalgique. Ce sourire qui l'avait réconforté autrefois, et qui lui rappela de belles choses et de bons sentiments.

Puis Lantern fit un petit trait d'humour dont Maya ne réagit pas sur le coup. Elle le reconnaissait bien la le petit Luciole. Si elle avait pas ses grands yeux étonné et qu'elle était pas figé sur place, elle aurait surement pouffé de rire en disant qu'il racontait n'importe quoi.
Son sourire tendre ponctua une phase qui lui fit encore un bond au cœur ... Et qui fit remarqué à Maya qu'elle n'avait encore rien dit et qu'elle n'avait pas bougé d'un pouce. A ce moment la, si c'était humainement possible, elle aurait pu même ne plus avoir du tout d'air dans les poumons. Que dire ? Que faire ? ... Mais il fallait dire, il fallait faire quelque choses, c'est pas n'importe qui qui resurgi de son passé comme ça ! Elle éleva un peu ses mains pour les placé juste devant sa bouche en signe toujours de grande étonnement et avec les yeux qui se mirent à pétillé. Mais son expression fut plus consciente ... Et plus radieuse on peut dire. Sa voix aussi s'éleva un peu.

J'arrive pas à le croire ... Lantern ...

Elle se posa aussi la question de comment le salué convenablement. On peut le dire : C'est un ami d'enfance. Surement l'ami d'enfance le plus précieux qu'elle est jamais eu. Quelqu'un de très particulier pour elle, et le fait de le revoir créa un sentiment tout aussi particulier. Elle se contenta de retiré ses mains de près de sa bouche et laissa découvrir un grand sourire, signe qu'elle était plus qu'heureuse de le voir en face d'elle.

Je ... C'est incroyable ... J'aurai jamais pensé te voir ici. Tu viens d'arrivé ?

J'étais en train de rassembler toutes mes images du passé, en ce moment il était en train de défiler devant mes yeux, je revoyais l’hôtel, l'étang, la découverte de nos pouvoirs, et tout ce qui s'en suivait, mes vacances chez Maya, je m'amusais même d'imaginer encore la tête de son père qui me dévisageait toujours avec son regard significatif, me rappelant que je n'étais pas le bienvenu chez lui, auprès de sa fille. Et d'un coup resurgit du passé le visage de cette femme qui avait été si bonne avec moi, sur le coup mon cœur se serra, mais je fis mine de rien.

Forcément au bout de quatre ans, on finit aussi par s'habituer à ne plus voir quelqu'un, on y repense toujours de temps à autres avec nostalgie, et tu sais à quel point je suis un grand pratiquant des souvenirs et de leur retournement dans tous les sens. Mais malgré tout, on s'habitue, c'est terrible de s'habituer, des fois je me dis que ce serait plus agréable au contraire de continuer à regretter et souffrir de l'absence des gens qu'on aime, parce que s'habituer ça revient à dire qu'on oublie un peu. Enfin... ça veut juste dire qu'on souffre moins et c'est dur à encaisser. Pour ta fierté aussi, comment tu vas aller expliquer aux gens qu'au bout d'un moment ils ne te manquent plus comme au départ ? Enfin c'est stupide de penser comme ça parce que la réalité est que malgré tout, ces gens ont toujours une place dans ton cœur et dans ta tête, ils font partie de ta vie forcément, ils l'ont construite en partie.

Mais revenons en à nos moutons. Maya faisait preuve du même étonnement que moi et visiblement de la même joie. Une fois que la surprise fut passé, nous redevenions capable d'exprimer des émotions sur nos visages, et elle sourit. Et quel sourire ! J'aime à me le rappeler. C'est le genre de photos mentales que tu gardes précieusement dans un coin. Enfin toi je sais pas, moi oui.
C'est aussi en la voyant sourire que je pu me détendre d'avantage, calmer un peu les émotions et retrouver ce visage paisible qu'est le mien. Je lui souriait en retour, du coin des lèvres et réajustai mon sac à dos qui commençait à se faire un peu lourd à force.

Je laissai un petit temps de latence avant de répondre à sa question. Tu sais des fois je ne sais pas pourquoi mais des questions simples me demandent réflexion. Bien sûr que je venais d'arriver, mes bagages en témoignaient, mais va savoir, la surprise de revoir une amie très chère me déconcentrait probablement un peu et plus aucune réflexion n'était réellement simple car la tête était prise par trop d'idées et d'images à la fois.

-Euh... Oui... Oui c'est ça, je viens d'arriver.

Non je ne suis pas très doué pour faire la conversation. Surtout en ce moment.

Du coup, je restai sur un silence un peu gênant, surtout pour moi en fait parce que j'avais tant à dire, tant de questions à poser. Qu'était-elle devenue ? Combien de temps avait-elle fait à Prismver ? Comment va-t-elle ?
Je n'avais plus à faire à une enfant non plus mais presque à une adulte comme moi, c'était déstabilisant, car en ce moment même je me sentais terriblement enfant.

Je secouai un peu la tête pour reprendre mes esprits. On ne se prépare pas à ce genre de rencontres si soudaines.

- Excuse moi, c'est que je ne m'y attendais pas du tout... J'aurais tant à te raconter et de questions à te poser aussi ! Mais je dois t'avouer que je viens d'arriver et je suis complètement perdu, je pensais aller poser mes affaires dans ma chambre si possible parce que ça fait lourd à force... Mais je veux bien me perdre tous les jours si c'est pour te croiser au bout !

Je parlais trop bien entendu, après la gêne muette, c'était au tours de la gêne loquace de prendre la place. Je baissai un peu la tête, confus et murmurai avec un sourire à la fois amusé et en même temps démonstratif de mon embarras.

- Tu serais d'accord de d'aider à orienter la Luciole que je suis ?

Maya allait pouvoir m'orienter, bien entendu. Je ne savais pas depuis combien de temps elle était là mais probablement qu'elle aurait eu le temps de découvrir d'avantage les coins et recoins du pensionnat.
C'est ce qu'elle confirma aussitôt ma question formulée. En s'amusant comme elle savait si gentiment le faire par le passé. Elle n'avait pas changé, du moins pas dans les premières apparences, autre que physique bien entendu. « Lantern, le garçon qu'on éclaire ». Il est certain que je ne ferai pas le buzz. Comprenne qui pourra haha.
Maya se proposa donc naturellement de m'emmener à ma chambre, ensuite probablement que nous aurons le temps de discuter, de faire un tour des lieux histoire que je me trouve un peu moins pris au piège par mon sens de l'orientation défectueux, encore que... Avec moi sait-on jamais, un de ces jours où je pourrais me trouver. Qui sait ? Peut-être en me perdant je découvrirai des ruines cachées sous l'école et on me décernera un prix d'archéologie ?

Assez plaisanté.

Je serais désormais moins perdu. Enfin, dans le concret parce qu'en ce qui concerne ma tête, tu peux imaginer que beaucoup de choses se passaient en ce moment. Mais inutile de les détailler tu t'en es déjà fait une idée, nous en avons assez parlé. Passons aux actes, Maya se proposait également de m'aider, elle devait bien rire à me regarder chargé comme un mulet.
D'ailleurs je ne t'ai pas dis mais juste avant, elle a rit... Ah quel rire, il est doux, timide, elle le cache si souvent, et c'est si tendre, je te met au défis de trouver au monde pareille personne attachante... Maya avait une lueur dans les yeux que je n'ai que rarement eu l'occasion de voir dans mon enfance parmi les yeux d'autres personnes. Non pas qu'elle soit inhumaine, mais comme j'ai tendance à le penser, ce sont les relations qui forgent nos caractères, ainsi nous avons un comportement sensiblement différent avec chacun, c'est aussi ce qui forme notre caractère unique je présume.

Assez philosophé. Il faut en venir aux faits.

C'est vrai je m'égare, je m'égare et toi tu n'en sais pas plus. Ah cette curiosité t’honore, je vais la satisfaire.
Je donnai alors mon sac à dos à Maya, il n'était pas trop lourd, c'était mon sac qui contenait ce que je prend toujours quand je vais me promener, un livre, mon carnet pour mes notes diverses et deux ou trois bricoles. En tout cas ce serait toujours ça de moins à porter. Je lui sourit légèrement pour la remercier, lui faisant un signe de la tête amical. En même temps je cherchai dans ma mémoire mon numéro de chambre... qui ne venait pas. Je sorti donc de ma poche mon petit papier avec les informations relatives à ma venue et puis je redressai la tête fièrement pour regarder Maya avec un sourire satisfait.

- Alors selon ce que l'on m'a dit, je suis dans la cabane... La cabane... La cabane, ça donne l'impression d'être dans une cabane à outils de jardin haha. Mais bref, je suis dans la cabane numéro cinq ! Tu vois où c'est ?

Je penchai un peu la tête sur le côté tout en la dévisageant, attendant d'en savoir plus sur ce qui serait désormais mon lieu de vie. Ce n'est qu'à ce moment que je remarquai que l'ascenseur avait bougé. Quel idiot je pouvais faire, pourquoi aller dans un ascenseur s'il faut chercher des cabanes ? J'aurais du prendre la sortie. Mais enfin, on va dire que j'avais des circonstances atténuantes, voilà. En tout cas il faudrait redescendre.

Sans même avoir le temps de m'en apercevoir, mon papier n'était plus dans mes mains. Maya s'en était emparée, sans que je ne comprenne exactement pourquoi. Il n'allait pas prendre feu ce papier, non ? Sur le coup tu sais j'étais un peu désemparé, je pensais bien que tôt ou tard l'explication me viendrait, j'étais loin de me douter de ce qui allait suivre d'ailleurs ! Que pouvait bien avoir cette chambre de si particulier qui puisse étonner la jeune Maya comme ceci ? Au point qu'elle m'avait tourné le dos d'ailleurs, non pas que ce soit choquant mais curieux, voilà c'est ce qu'il convient de dire, tout ceci était bien curieux. J'attendais là, sans bouger et sans rien dire, que Maya reprenne ses esprits ou je ne sais quoi d'ailleurs, vu que je ne pouvais même pas la voir. Naturellement ça ne devait pas être bien grave. Décidément j'allais de surprises en surprises, cette rentrée s'annonçait des plus palpitantes.

Maya se retourna finalement pour me refaire face et m'expliquer enfin la raison de son comportement étrange. Et tu m'étonnes qu'elle allait réagir suite à une nouvelle pareille ! Il se trouve que par je ne sais quel hasard, nous serions dans la même chambre ! Tu te rends compte ? Genre ma plus grande amie d'enfance là qui apparaît genre « pouf » devant moi alors que j'intègre à peine l'école et qui m'annonce encore après à peine cinq ou dix minutes de conversation – je ne sais pas, je n'ai pas trop pris le temps de voir le temps passer, ce n'est pas de circonstance – qu'elle et moi allons être dans la même cabane. Voilà qui allait d'une part faciliter le fait que nous avions beaucoup de choses à rattraper et à nous raconter, mais d'autre part aussi annoncer des nouvelles aventures qui promettaient d'être pleines de réjouissances, à l'image de notre enfance passée en commun. Accessoirement ça allait nous simplifier le voyage jusqu'à la chambre aussi, nous n'aurions pas à chercher bien longtemps, mais je crois que cette partie « pratique » n'avait pas réellement d'intérêt là présentement. Je partageais la même chambre que Maya ! Ça c'est important oui haha.

Destinée à m'accueillir, oui on dirait bien qu'elle avait bien les termes exactes. Pour le coup, le destin fait bien les choses, ou le hasard ? Je ne sais plus exactement, l'un des deux travaille bien en tout cas. A l'évocation de tout ça, mon sourire grandissait. En même temps j'étais trop surpris pour articuler quelque chose, à la fois j'avais envie de la prendre dans mes bras et la faire tourner autours de moi, tant cette nouvelle me réjouissait. Mais mon flegme ne m'aurait pas permit pareille familiarité, un peu de tenue, enfin, pour l'instant. Le moins qu'on puisse dire c'est que j'étais heureux.

- Je...

Oui c'est un peu tout ce que j'ai réussi à dire après un instant de silence. Oui ben j'aurais bien voulu t'y voir moi ! On se moque pas, nan mais. C'est pas si facile d'avoir un truc intelligent à dire après ce genre de nouvelles, un truc autre que des balbutiements qui marquent la surprise. Je secouai la tête pour reprendre mes esprits.

- Je ne sais pas quoi dire on dirait, c'est tellement inattendu. Mais je suis très content ! Je n'aurai pas besoin de venir toquer à ta fenêtre de nuit pour te voir en douce.

Je me fendis d'un léger rire. Mais il était temps d'en finir avec cette manie, on ne peut pas toujours cacher ses émotions par des traits d'humour.

- Plus sérieusement, il semble que le destin a remarqué que nous avions beaucoup de choses à rattraper et nous a offert la possibilité de le faire plus simplement, ça me fait vraiment très plaisir de te retrouver ainsi tu sais... C'est beaucoup de choses en même temps. Tu m'as manqué.

Sans réfléchir, je m'avançai pour prendre Maya dans mes bras et la serrer contre moi. Je crois que c'était peut-être une façon plus simple d'exprimer mon embarras et ma joie à cet instant présent, le fait qu'elle m'ait beaucoup manqué et le fait que tout cela était bien trop beau pour être vrai. Je pense que mes yeux ont même du s'humidifier sur le moment. Nan j'ai pas pleuré. Oui j'étais content. Oui des yeux humides, parfaitement. Non c'est pas pleurer. Bon d'accord, une larme, là t'es content ? Oui de l'émotion, ben on va pas en faire tout un plat, c'est déjà assez difficile à avouer. Oui le grand Lantern ça lui arrive, comme tout le monde, parfaitement.
Oui j'étais heureux de te retrouver Maya.

Je repris mes esprits après un moment à l'enlacer ainsi et me reculai lentement en la relâchant, avec un sourire un peu ému, tendre et manifestant une grande joie et les joues probablement un peu rouges aussi. Je m'essuyai les yeux aussi, une poussière, d'accord? Une poussière.

- Je crois que je me suis laissé emporter. L’ascenseur est arrivé d'ailleurs, alors si tu veux bien de moi comme colocataire, je te suis !

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MP un membre du staff pour le récupérer.