I'll keep you by my side • Nova Etienne

Nova est haute dans le ciel. Trop haut surement. On l’atteint pas. Rien. Jamais. C’est un problème. Pour Nova, c’est devenu une solution.

Elle ne va pas mal Nova, jamais. Elle craint rien ni personne. Elle craint même pas la mort Nova. Pourtant, ça fait un mois que ça traine dans un coin de son cœur. Là, enfermé. Double tour, précieusement isolé. Nova ignore, mais Nova sait. Nova ne veut pas avoir mal, alors Nova oublie. Bien sur qu’elle a eut l’information. Chez les Dobson on prend soin des siens. Toujours. Et puis, ils savaient, tous. Ce lien précieux. Lorsqu’ils lui ont annoncé, ils ont prit des gangs, mit les formes. Ils ont eut peur. Peur pour elle. Peur que le monde tremble. Peur que Nova s’écroule. On l’a toujours ménagé Nova. Sur ce point la, on a pas voulu la surestimé. Tu sais Nova, ton oncle…. Tu sais Nova…il t’aimait beaucoup. Tu sais… Non, tu ne sais pas. Nova n’a pas comprit les mots, pourquoi le passé employé dans leurs phrases. Nova est devenue sourde. Nova a fermé les yeux. Verrouillé son cœur. Nova est une gamine que l’on ne doit pas ramener à la réalité. Se serait la brisé. Seulement elle a sourit Nova, peut être qu’il y avait un éclat triste dans son regard ce jour là. Tout au fond, gravé sur ses pupilles. On l’a pensé froide, on l’a pensé perdu. On l’a laissé murmuré des mots, des histoires. Une fin qui n’arrivera jamais.

C’est comme un livre que l’on aurait fini, mais que l’on reprendrait au début pour ne pas s'avouer qu’il n’y a plus rien une fois la dernière page tourné. Elle reste bloquée, elle avance pas. Elle s’enlise. Elle veut pas. Jamais, jamais. La mort ne doit pas la toucher. Elle a pas pleuré. Pourquoi pleurer. Personne n’est mort, pas vrai ? Personne. Et certainement pas ton oncle Nova. Certainement pas cette histoire qu’il voulait t’inventer. Certainement pas vos moments de complicité. Personne n’est mort. Et personne n’a mal. Andromède a questionné, elle a détourné la conversation. Prodige de la fuite, experte en imagination. Alors on elle a poursuivit sa vie, Nova. C’était pas vraiment un mensonge de sa part. C’était juste une fatalité étouffé. Elle est pas prête pour ça. Dans le monde de Nova, il n’y a pas de place pour la douleur. Dans le monde de Nova, son oncle n’est pas mort suicidé. Dans son monde à elle, les histoires continue. Dans son monde à elle, tout est encore beau, édulcoré. Falsifié. Et puis il y a avait eut cette demande.

C’était pas vraiment son genre de se plier au demande. Mais elle avait été intriguée. De la famille ? Autre qu’Andromède ? Vous devez vous tromper. Elle avait remit son grand sweet a capuche en place, avait joué avec ses bracelets tout le long de la route. Et elle avait passé la porte. Innocente. Elle s’attendait pas à ça Nova. Vraiment pas à ça. Elle a pas saisit la nuance, au début. Elle est restée perché à des kilomètres. Comme toujours. Et puis ils ont formulé un nom. Etienne. George. Dobson. Choc brutale. Elle a presque demandé à ce que cela soit répété. C’était trop de coïncidence pour elle. Ca pouvait pas être autrement hein ? Elle a ses les yeux qui ne se détache plus du garçon à ses cotés. Et c’est son visage qui laisse le sourire s’estomper. Alors Nova, ou est la réalité ? Etienne. Etienne… Elle est si heureuse de te rencontrer.

Elle a tant de choses qu’elle voudrait savoir. C’est son oncle qui t’envoi, pas vrai ? Il avait une histoire à lui donner. Tu lui raconteras tout Etienne, pas vrai ? Montre lui ce que c’est la vie. Elle a presque peur d’oublier.

Elle s’est levée sans un mot. On ne lui avait jamais vraiment connu cette expression avant. Perdu, et pourtant si arrêté. Nova n’a jamais été aussi présente qu’a cet instant là. Et les mains se lèvent, les mains effleurent le visage du bout des doigts. Puis se posent, doucement, sur les joues. Elle a eut un léger rire Nova, celui de ceux qui ne réalises pas. Ceux de ces moments heureux qui vous font louper un battement de cœur. Ils ne savent pas eut. Il demande. De la famille ? Il a personne, tu le connais ? Explique leur Nova, allez. Dit-leur qui il est.

« Il a moi …C’est mon héro…. »

C’est la voix d’une gamine qui rencontre les plus grands de ce monde. C’est l’histoire d’une gamine un peu paumé. C’est l’histoire de Nova qui pense s’être trouvé. C’est l’histoire d’Etienne qu’on a délivré. C’est l’histoire qui commence, enfin. Elle perd un peu ses moyens Nova. Elle sait pas par où commencer. Elle a tant de question. Elle a tant d’espoir. Elle a collé sa tête contre toi, une seconde. Plus elle aurait pas osé. Juste un contact pour s’assurer que t’es bien la. Juste un contact, une preuve pour continuer de s’engouffrer dans l’irréel, se convaincre de ne pas se retourner. C’est presque une délivrance de te voir exister

« …. Je suis, si heureuse de te voir ! » Je suis si heureuse si tu savais, de te rencontrer.

L’enthousiasme, le soulagement. La joie. La peine camouflée.
Elle aurait presque pleuré Nova. De te savoir vivant.

CAUTION : HIGH LEVEL OF SCHIZOPHRENIA THERE

« Mais c’est quoi c’t’école... », pensait-il.

Un main dans la poche, la seconde tenant sa lettre d’admission à Prismver, Etienne traversait le grand hall. Il dépassait d’une bonne tête la plupart des élèves et quelques uns levaient leurs regards vers lui, mais sans s’y attarder: il y avait souvent de nouvelles têtes à Prismver, il n’en était qu’une parmi d’autres. Et dans ce hall, au milieu de cette foule, il passait presque inaperçu. Un parmi tant d’autres.
Figurant.

Ses yeux bleu-gris s’attardèrent un instant sur les dégâts du hall. Il y avait des travaux en cours par endroit, mais on pouvait toujours voir des tags à l’éffigie d’un certain « RED », des trous dans les murs, et des traces d’eau, comme une inondation. Et lorsqu’il voulu passer aux toilettes, ces derniers étaient purement et simplement condamnés le temps de lourds travaux. Il dû alors arrêter un gosse en lui choppant le tee-shirt au niveau de l’épaule, baissant son regard sur lui. Il était minuscule.

- Hey. Y’a d’autres chiottes dans l’coin ?

Le petit lui dit qu’il fallait monter au premier étage, et Etienne lâcha un lourd soupir de feignant, libérant le gosse. Tant pis, ça attendrait.

- C’est où l’secretariat ?, lança t-il à haute voix à l’adresse du même gosse qui s’était déja éloigné de quelques pas.

On lui indiqua la porte vitrée menant au bâtiment adjacent, et il se mit en route, enfonçant de nouveau sa main dans sa poche.

Il portait un tee-shirt rouge légèrement trop ajusté pour lui et un jogging gris - Morgan lui avait filé des fringues appartenant à son boyfriend. C’était moche, ça lui allait pas, mais c’était mieux que la tenue crasseuse qu’il se traînait depuis un mois d’errance dans les rues. Il portait également son sac en bandoulière noir défoncé avec les seuls effets personnels qui s’étaient échappés du livre avec lui, ce fameux jour: un porte-feuille aux papiers non conformes, quelques pièces rouges acquises dans la rue, un paquet de clopes d’une marque qui n’existait pas dans ce monde, et un briquet à l’effigie du drapeau des USA.

C’est tout ce qu’il avait. Ca, et ses fringues crasseuses laissées dans le bungalow de Morgan pour un coup de machine à laver inespéré.

Il traversa le couloir du bâtiment administratif, observant les écriteaux sur les portes: « CPE », « Bureau des Surveillants » et enfin, « Secrétariats ». On avait une vue directe dans ces bureaux grâce à une grande baie vitrée; néanmoins celle-ci était grandement fissurée au niveau du bureau central, le seul étant occupé à cette heure là. Etienne pu repérer la secrétaire à l’intérieur, assise à son bureau, ainsi qu’une personne debout de dos. Il allait devoir attendre. Tournant la tête derrière lui à la recherche de sièges, il en vit deux dans un petit renfoncement. L’un des deux était occupé, il prit alors place sur le second en soupirant.

Le mec à sa droite avait une jambe croisée sur l’autre, agitait son pied. Des lunettes noires sur le nez, ce dernier baissé sur son téléphone, il avait purement et simplement ignoré Etienne. Ce dernier se laissa tomber dos contre le dossier, appuya l’arrière de son crâne contre le mur, lettre toujours en main. Un bras saisissant l’autre au niveau du coude, une jambe pliée la seconde tendue, Etienne se mit à fixer le plafond, patient, sa langue roulant sur ses dents.

Et après une minute, l’attention des deux garçons fut capturée par une troisième personne passant dans le couloir. Il portait l’uniforme de façon totalement débraillée, une cravate jaune autour du cou. Il était grand, brun, et Etienne lui trouva une franchement sale gueule. Le nouveau venu ne faisait visiblement que passer, pourtant il s’arrêta un instant pour lever son tee-shirt et coller son torse contre la vitre de la secrétaire. De là où il était, Etienne pouvait le voir lécher la vitre et glisser ses mains de sorte à se caresser les têtons. Bref, il faisait des gestes obscènes à la secrétaire qui lui répondit par un doigt d’honneur, tandis que le jeune homme présent dans le bureau tapa contre la vitre avec un sourire pour faire partir le gêneur.

- Barre-toi, Ern’ !, l’entendit-on rire à haute voix à travers la vitre.

Le binoclard assis à côté d’Etienne secoua la tête, reportant son attention sur son téléphone.

- Blaireau., souffla t-il.

Etienne avait du mal à définir ce qui l’étonnait le plus dans ce qui se passait. L’attitude obscène de l’élève à la cravate jaune, le doigt d’honneur levé par la secrétaire, le sourire de l’adulte dans le bureau ou l’indifférence totale de celui qui patientait avec lui.

- ... C’quoi c’t’école..., souffla Etienne avec un sourire mi-amusé mi-inquiet, un sourcil haussé.
- Bonne question, lui répondit le mec à lunettes tandis que “Ern” s’éloignait.
- ... T’es nouveau aussi ?
- Nan. Amnésique.

Etienne cilla, bouche entrouverte, hésitant face au ton blasé du mec qui n’avait pas levé les yeux de son téléphone.

- ... C’est vrai ?
- Nan nan, c'mon kiffe d'm’inventer une vie., raîlla le binoclard en levant sur Etienne un regard blasé.

Etienne ne pû s’empêcher d’étirer un sourire amusé malgré le sarcasme dirigé contre lui - il aimait bien ce répondant.

- M’appelle Etienne.
- Heath.

Le blond soupira et se pencha sur les coudes, en avant, tapotant ses doigts les uns contre les autres en rivant son regard bleu sur la vitre brisée du secrétariat. L’autre rangeait son téléphone dans sa poche.

- Tu sais c’qui s’est passé ?, demanda Etienne en désignant la vitre en levant le menton vers elle.
- Aucune idée. Si c’est c’que j’pense, c’peux que ce soient mes potes qui aient pété un câble et tout cassé dans le rez-de-chaussée.
- ... Pourquoi ?

Heath haussa les épaules, bras croisés.

- Marre que les E soient traités comme de la merde. Truc comme ça.
- Ah. ... J’espère que j’serai pas dans c’te classe.
- J'y ai été, j'en suis pas mort. C’quoi ton don ?
- Régénération.
- Tu l’contrôle ?
- Pas mal.
- D’vrait aller alors. Tu connais personne ici ?
- J’ai rencontré un gars. Il est en D, blond un peu hipster, s’appelle Morgan.
- Meh. ‘k.
- Tu connais ?
- J’connaissais très bien sa cousine, elle est partie. Et là dans l’bureau, c’est son mec. Jim, l’animateur.
- Ah ouais il m'en a parlé. Paraît qu'il est génial.
- Ouais nan il est relou.
- Pourquoi ?
- Fatiguant.

La porte du bureau s’ouvrit alors, laissant sortir celui qui faisait l’objet de la conversation. Ce dernier fit un signe de tête à Heath avant de remarquer Etienne. Il pivota alors avec énergie, se dirigeant vers eux. Heath souffla discrètement en ressortant son téléphone. Etienne fut assez certain qu’il n’avait pourtant rien à y faire dessus.

- Heeeey va ?! ‘Lu Heath. T’es nouveau mec ?
- 'Lu.
- Ouais., lâcha Etienne en bougeant à peine sa lettre d’admission.
- Bienvenuuue ! Moi c’est Jim, j’suis l’anim., il lui serra la main. Si t’a b’soin d’quoi qu’ce soit tu m’fais signe, surtout t’hésite pas. J’suis au bungalow 2, sinon tu m’fais un LMS, on t’expliquera l’système.
- Okay, merci.

Jim lui offrit alors une tape sur l’épaule, un clin d’oeil et s’éloigna. Il ne semblait pas avoir remarqué qu’Etienne portait ses fringues - en même temps il s’agissait probablement des fringues les plus banales de l’armoire de l’anim. Ce dernier s’éloigna, tout sourires, et se fit assez brutalement percuter par un jeune homme plus petit mais bien plus costaud.  C’est Jim qui s’excusa sans se départir de son sourire alors que l’homme traçait sa route sans un regard. Etienne eut un frisson dans le dos en voyant que l’homme avait la moitié du visage brûlée.

La secrétaire appela alors au suivant, et Heath se leva pour y aller.

- Cya.
- Ouais.

Mais heureusement, quelques secondes après, une autre dame apparu, ouvrant un second bureau et demandant à Etienne de la rejoindre. Il s’installa sur la chaise, bras sur les accoudoirs, tendant une jambe et croisant ses mains. Il prétexta alors venir de New-York, comme le voulait son roman, donna le nom de son père fictif ainsi que son adresse - personne n’irait vérifier. Et lorsqu’on lui demanda ses papiers, il mentit, disant qu’on lui avait volé son porte-feuille et que par conséquent, il n’avait plus rien. Il raconta aussi que sa seule famille - son père - était en voyage au Japon et par conséquent injoignable.

Une situation si bancale semblait faire hésiter la secrétaire. Aussi, après quelques minutes de recherche, elle releva ses yeux bleus sur lui, fines lunettes sur le nez et cheveux blonds tirés à quatre épingles.

- Nova Dobson, c’est de la famille ?

Etienne eut la sensation qu’on venait de lui donner un violent coup sur le crâne.

- ...Ouais., souffla t-il, persuadé qu’il manquait cruellement d’assurance dans sa réponse.
- Cousine ?

Etienne acquiesça de la tête. Il faisait son possible pour paraître naturel et détendu, mais il sentait une force lui broyer le ventre et crisper ses muscles.

- On va la faire venir pour nous assurer de ton identité. C’est pas contre toi, mais bon puisque t’a aucun papier et un père injoignable...

Ok, la situation était cheloue; Etienne dodelina de la tête en regardant en l’air, langue plaquée contre ses dents: elle avait raison. ... Mais pour ce qui était de l’étrange, elle était encore loin de tout savoir. Etienne l’observa écrire un message avant de l’attacher sur un... lézard ? Sourcil haussé, il regarda la bête filer, message sur le dos. La secrétaire lui expliqua alors le fameux système des LMS, et une minute après cela, la jeune fille appelée fit son entrée dans la pièce.

Etienne la détailla avec précision le temps qu’elle ne prenne place. Elle était blonde, le visage assez fait de rondeurs, la mâchoire pourtant taillée dans un triangle profond, irrégulier, non harmonieux.
Comme lui.

- Voici... Etienne Georges Dobson, lu t-elle sur sur son papier. Il n’a aucun papiers, une famille aux états-unis injoignable. Bref, ici il n’a personne, d’après lui.
- ... Il a moi …

Etienne leva les yeux sur la jeune fille qui s’était levée, tendu.
Elle était littéralement en admiration.

Nerveux, Etienne était déchiré entre le désir d’avoir l’air normal devant la secrétaire et celui de répondre à la Nova, de la comprendre, de lui parler, de réagir - il en restait immobile, pétrifié, alors qu’elle lui caressait les joues du bout des doigts. Il eut l’impression - et la terreur - qu’elle pouvait se mettre à fondre en sanglots à tout moment.

- C’est mon héro…

Le sentiment qui le déchirait s’intensifia un peu plus, et son coeur se mit à battre crescendo.  Héro... alors elle savait ? C’était bien elle ? Lèvres entrouvertes, Etienne se sentit alors à son tour tremblant, perdre pied, fragilisé. Et les mains de Nova sur ses joues, il en oubliait presque la présence dérangeante de l’adulte. Presque. Il était troublé, perdu, mais également inquiet en sentant le malaise de la secrétaire face à cette scène.

- …. Je suis, si heureuse de te voir !

Elle s’adressait à lui. Celle pour qui il était né, celle pour qui il avait vécu ses 21 ans était là, face à lui, et venait de lui parler. Il fut incapable de répondre, sa gorge comme nouée par une quelconque sorcellerie.

- ... Je suppose que c’est donc ça., souffla la secrétaire exaspérée; elle semblait avoir bien mieux à faire que d’assister à des retrouvailles larmoyantes.

Son intervention eut pour effet de briser le charme du côté d’Etienne qui reporta son attention sur elle, probablement plus lucide que Nova.

- Je. Je lui ai sauvé la vie., balbutia t-il à l’adresse de l’adulte pour tenter de justifier le fait que Nova le regardait comme la huitième merveille du monde.
- Intéressant.

Elle lui glissa alors des papiers devant lui, se mit à lancer scanner et imprimante dans des bruits de machine qui achevèrent de ramener Etienne dans cette réalité. Mais toujours troublé, il avait du mal à se concentrer pour remplir les formulaires, répondre aux questions, écouter avec attention; Nova était là, à ses côtés. Celle à qui son roman était dédié. Il cillait, raturait, était ailleurs, faisant à de multiples reprises soupirer la secrétaire.

Et, enfin, ils furent libérés avec une heure de rendez-vous pour Etienne le lendemain matin, durant lequel il passerait son test afin de définir sa classe.

Etienne referma la porte derrière eux, encore nerveux, papiers en main, et se mordillant la lèvre, baissa son regard azuré sur la jeune fille qui lui faisait face.

- ...Bah... Salut., murmura t-il d’un ridicule grotesque, bien incapable de dire quoi que ce soit d’autre.

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• Couleur Etienne: Teal • Début septembre • n°1

Peut être qu’elle se cherche seulement des excuses Nova. Peut être qu’elle s’y plait un peu trop, dans son monde. Tu sais Etienne, elle se plait pas vraiment ici. Elle  fait peur. Elle a peur. Elle cherche à être quelqu’un. Un peu comme toi. Elle a de rêves. Des grands. Trop grands. Mais elle se bat. Elle est peut être plus forte que toi sur ce point là, mais ça, elle le sait pas. Elle a eut que des brides de vies jusqu’ici, des informations volé a son oncle. Des, tu verras Nova, il te plaira Etienne. J’espère vraiment qu’il te plaira.. Elle en a jamais douté. Alors quand t’es apparu comme ça, c’est tout son être qu’a cru s’envoler.

C’est rien, juste une gamine. Juste une paumé. Elle dévore les histoires. Elle fuit. Pour toi c’est encore vague. T’auras du mal a la cerner, faut te préparer. Tu sais pas encore toi, tu la connais pas.  Sur quel cas tu viens de tomber…Ca aurait peut être été mieux pour toi de pas la connaitre. Parce qu’elle a trop d’espoir a posé sur tes épaules. C’est une attente qu’elle déverse dans tes pupilles. Tu ferras le poids Etienne tu crois ? Elle en est sur elle, seulement c’est surement loin d’être ton cas. Dans le monde de Nova, on ne parle pas d’échec, dans le monde de Nova, on devient qui l’on veut être. Dans le monde de Nova tout est un peu trop beau. Et c’est bien ça qui donne cette teinte irréel au décor. Il y a des taches, encore et toujours. La première d’entre elle ? Ta création. Ca vient pas de nulle part. Ca vient pas du bonheur. Ca vient de la haine jeté dans une pièce. Ca vient d’une passion gigantesque. Le même genre de passion qui lui bouffe le ventre. Le genre de passion que toi, tu nourriras surement jamais assez, parce que c’est écrit, pas vrai ? Mais Etienne,  elle te le souhaite pourtant.

A l’ instant où ses yeux se sont posés sur toi, c’était comme retenir son souffle. Attendre la suite. Un suspense presque insoutenable. Pour elle, ça a démarré fort. C’est pourtant pas le genre de scène formidable que l’on peut imaginer. Mais tu sais Etienne, t’as désormais le pouvoir de tout transformé. Pour Nova ce que tu touches changera de couleur. Dans son esprit, t’es le plus fort. T’es le plus grand. Faut juste que tu prennes le temps de lui montré, d’accord ? Tu sais pas ce que tu représente. Tu sais pas que lorsque le mot héro a passé sa bouche, c’est presque une délivrance qui s’est opéré. T’es un héro. Un vrai. Tu vas la sorti d’ici. Tu vas l’empêcher de voir le sale. Elle n’attend que tes mains sur ses yeux pour lui faire oublier le monde.

T’en fais pas Etienne, ça va bien se passer. Maintenant t’es la.

Elle va pas pleurer. T’inquiète pas. Jamais elle ne pleure pour la réalité. Mais toi Etienne, qu’est ce que t’es ? T’es son monde. En entier. T’es un univers qu’elle n’a pas encore put explorer. C’est une fenêtre qu’elle a entre ouverte sur ta personne. Elle te connait. Pas assez. Pourtant c’est presque déjà du par cœur. Si tu savais, comme elle a réclamé d’en savoir plus. Si tu savais l’impatience dans son corps de gamine. Si tu savais Etienne, comme elle t’a attendu. Et t’es la, et tu te tiens devant elle. T’es si réel Etienne… Si réel.

On l’a perdu Nova. C’est la folie qui la gagne chaque jour un peu plus. Tu sais Etienne, ça vient pas de toi. C’est rien. Elle est comme ça. Elle s’est égarée sur des chemins ou elle est seule à s’aventurer. Elle croit, elle croit trop fort, mais tout ça, c’est pas vrai. Nova rêve, nova crève. Et t’es de ce décor ou elle évolue. T’es de ces mots qu’elle a lu. T’es vrai pour elle Etienne, tellement vrai. Tu te rend pas compte de se que signifie ta présence Etienne. Tu es la pierre manquant a son édificie. Tu es la pierre accroché a sa cheville. Celle qui la laissera lentement couler. Océan de mot. Ocean de faux.  Comment lui expliquer hein ? Ca existe pas Nova, c’est rien que des pensés, des fragments d’idée. Etienne, tu es la preuve que tous, il ont tord. Sa petite victoire sur ceux qui cherche a la raisonner. Etienne est vrai je vous assure. Regardez.

Elle est un peu malade Nova. Tu le sais pas encore. T’as beaucoup à apprendre. Mais c’est pas d’elle qu’elle veut parler. C’est de toi. Il y a que toi qui compte. Nova elle fait que lire les lignes que tu vas définir sous ses yeux. Elle est pas vraiment quelqu’un face à toi. Tu penses peut être joué les figurants Etienne. Mais pas sous le regard de Nova.

Essaye pas de t’en aller comme ça. Lui fait pas ça.

«  Je … euh. Du coup moi c’est Nova. J’sais pas encore tout.  Désolé. Mais on va réparer ça hein ? J’veux tellement que tu me racontes ! J’veux savoir vraiment qui t’es. »

Elle va t’aider peut importe le chemin que tu décides d’emprunter. Mais la laisse pas. Sinon tout va finir par s’effondrer. Lui prend pas ce que tu viens à peine de lui donner. Lui prend pas ce qu’il lui avait promis. S’il te plait Etienne, parle-lui.

« J’savais pas que tu devais venir à Prism. Il m’en avait pas parlé. Mais c’est cool. Fin. J’comprend pas encore tout, mais faudra que tu m’expliques d’accord ? »

Et c’est son esprit à elle qui comble les trous. C’est son imagination qui assemble les infos que ta présence comporte.  On la perd, toujours, on la perd. Et elle t’entraine sur ses chemins amochés. C’est les mots en cascade, qui défile si vite. Elle panique peut être un peu, ca se voit dans la façon qu’elle a de jouer avec les trois montre attaché a son bras, dans la manière de bouger nerveusement ses pieds. Elle  a peur que tu partes. Sans elle.

«  J’peux te faire visiter si tu veux ? Fin t’as déjà visité ? C’est plutôt cool ici tu sais, on a même une arène de combat et tout, mais c’est secret, j’peux pas trop en parler. Et puis le directeur a un dragon. Fin… j’espère que tu te plairas. » Dans mon monde a moi.

Installe toi mais pas trop, juste ce qu’il faut. Juste pour sourire convenablement de nouveau.

HRP: ON ESSAI DE PASSER SUR UN FORMAT PLUS COURT VIA DRIVE MAIS ON S'ÉTALE ALLEZ SLT

- Je … euh. Du coup moi c’est Nova.

Etienne avait baissé les yeux sur l’une de ses feuilles où il était écrit que, pour les premières nuits, il pouvait dormir dans un bungalow “neutre” où dormaient les nouveaux en attendant d’être répartis. Il sû aussitôt qu’il préférerait dormir dans le bungalow de Morgan, comme ce dernier le lui avait proposé.

- J’sais pas encore tout.  Désolé. Mais on va réparer ça hein ?

Le jeune homme leva les yeux sur elle, toujours dans cet espèce d’état second, comme déconnecté.

- J’veux tellement que tu me racontes ! J’veux savoir vraiment qui t’es.

Il n’aimait pas ça, Etienne. Il avait toujours été assez introvertit lorsqu’il s’agissait de parler de lui, il préférait de loin que l’attention soit portée ailleurs - tant qu’il ne décidait pas de la capter par lui-même.

- J’savais pas que tu devais venir à Prism., le jeune homme haussa un sourcil, perplexe.  Il m’en avait pas parlé. Mais c’est cool. Fin. J’comprend pas encore tout, mais faudra que tu m’expliques d’accord ?

Etienne ne comprenait pas tout, Etienne était paumé. Elle était déroutante, et vu la situation dans laquelle il se trouvait déja lui-même, il n’avait franchement pas besoin de tomber sur une fille qui l’embrouillait un peu plus.

Mais c’était Nova. Et comme elle venait de le glisser, elle connaissait Georges. Elle lui avait parlé. Elle connaissait la personne qui lui avait donné vie. Même si Georges ne s’attendait évidemment pas à ce que son personnage prenne réellement vie. Nova continuait, Nova balbutiait, lui parlant d’arène secrète et de dragon - et Etienne ne suivait plus.

- ... Ouais, ok. ... Faisons un un tour..., marmonna t-il en la contournant pour marcher vers la sortie de ce couloir soudainement beaucoup trop étroit.

Il avait besoin d’air. Besoin de souffler, de respirer. En vérité il ne savait pas quoi penser de tout cela. Il n’avait pas été pensé pour affronter cette situation. Comme une calculatrice à qui l’on demanderait d’écrire des lettres, comme quelque chose sensé tourné rond à qui l’on demanderait de partir en vrille.

C’est exactement ce qu’il se passait. En rencontrant une personne directement liée au livre et à l’auteur, c’est le scénario d’Etienne qui partait totalement en vrille.
Et il en avait presque le vertige.

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• Couleur Etienne: Teal • Début septembre • n°1

Respire. C’est ce qu’elle aurait du te dire. Ca va bien se passer. Mais c’est elle qui s’est plus comment faire, c’est elle qui s’emporte. Elle se retient. Comme elle peut. Mais ca se voit pas. Elle pense un peu trop vite Nova, elle pense à trop de chose. Chez elle aussi ça s’embrouille. Dans un sens, c’est presque une chance que tu l’intimides, c’est peut être ça qui empêches le don de s’enclencher. C’est peut être ça la retenue qu’il lui faut pour ne pas t’emporter toi aussi dans sa chute certaine. Elle s’en voudrait Etienne, tellement. Elle veut pas te faire louper ton histoire. Ta fin heureuse. Parce qu’elle doute pas que t’en auras une. Que se soit a Prismver ou dans les pages de ton bouquins. Pour elle de toute façon, a change rien.

“ Je sais pas ce que tu aimes, mais moi j’aime bien aller sur le toit. On a pas le droit, je crois. Mais moi j’ai le droit. Chez les S on a un peu droit à tout. On est des rebelles. J’t’expliquerais ça aussi. “

Ouais elle t’expliquera que les S, c’est loin d’être les gentils de cette histoire la, mais que c’est le seul endroit ou elle arrive à être. Les seules personnes qu’elles pensent capables de l’accepter. Parce qu’elle fait parti, elle aussi, des méchants. Nova engloutis les gens, les ternis, les rend fou. Elle essaye comme elle peut de se contenir, mais c’est pas sa façon de vivre, elle est pas faite pour ça. Et toi Etienne, t’es fait pour quoi ?

“ Bon le hall j’peux pas te faire visiter, il y a des gens qui ont foutu le bordel. Mais promis ça c’est pas nous.”

Est ce qu’elle a peur d’être une mauvaise personne à tes yeux ? Surement. Elle sait pas pourquoi elle flippe Nova, c’est pas son genre. Nova elle fonce, et elle fait attention à rien. Surtout pas à elle. C’est bien la raison première des cicatrices qu’elle accumule Des peines qu’elle enterre.

Elle t’entraine à la suivre, et c’est les coups d’œil nerveux qu’elle t’adresse. Tu comptes t’en allais Etienne, si elle ose fermer les yeux deux secondes? Est ce que tu vas disparaitre comme tu es apparu… T’es pas le seul à te poser des questions.

“ Mais du coup comment ça se fait que t’es a Prism ? “

Ca claque dans l’air, sans prévenir. C’est peut être sa dernière part de logique qui prend le dessus. Ou simplement son coté gamine qui questionne encore. Tu pourrais lui inventer n’importe quoi Etienne. Elle serait pas étonnée. Elle veut simplement te voir avancer. C’est à toi de choisir le décor. La façon de tout agencer.

I'll keep you by my side • Nova Etienne

- Je sais pas ce que tu aimes, mais moi j’aime bien aller sur le toit.

« Et moi j’ai vite le vertige. », pensa t-il sans pouvoir s’expliquer pourquoi il ne répondait toujours pas. il était comme muet avec elle, impressionné, pétrifié. Il y avait quelque chose qui le bloquait, le rapport à Georges, le rapport au livre. Mais il la savait, la vérité, la cruelle vérité qui ferait qu’il mettrait probablement longtemps avant d’être réellement à l’aise avec elle:

Avec Nova, il avait pleinement conscience d’être un personnage.

Sa simple présence le lui rappelait, et sa façon de lui parler, de le regarder, de le traîter en héro - c’était pas volontaire, mais c’était lui rappeler seconde après seconde son état, sa situation. Sa détresse.

Il voulait juste être normal, Etienne. Que ce soit dans cette vie là ou dans l’autre. S’intégrer, faire partie du monde, tourner rond.  Il avait toujours eu l’habitude que son monde tourne pour lui, sans en avoir conscience c’était un fait. Mais là, ce n’était plus le cas, là, il était l’étranger, le type pas humain. ... Et c’était difficile à encaisser, encore plus à assumer.

- Chez les S on a un peu droit à tout. On est des rebelles.
- ... Les S ?

Enfin, un son. Focaliser l’attention sur autre chose que sur lui. Et parce-que Morgan ne lui a pas parlé de ça.

-  J’t’expliquerais ça aussi.

L’emploi du futur, et ce “aussi” qui promet de nouveaux échanges, de nouveaux moments à passer ensemble. Est-ce qu’il s’en sentait capable, Etienne ? Est-ce qu’il allait pouvoir assumer ce regard rempli d’étoiles, cette fascination, et affronter sans cesse ce rappel comme quoi il n’était pas des leurs ?

-  Mais du coup comment ça se fait que t’es a Prism ?

Bonne question, Etienne, qu’est-ce que tu fiche ici ?

- ... J’avais nul part où aller... ?

Mais quelle question... Elle ne comprenait pas ? Il tourna la tête vers elle, baissa son regard, chercha le sien pour essayer de comprendre ce qui pouvait se passer dans sa tête.

- J’suis resté à la rue pendant près d’un mois. J’avais rien, j’dormais dans la rue. Sur la lettre ils parlaient d’hébergement, et puis de mon pouvoir. ... Alors je suis venu.

Il détourna le regard face à lui, au sol,  et sentit sa gorge se serrer légèrement.

- Personne m’attend nulle part, alors., lâcha t-il à voix basse en se mordant les joues, relevant son regard à l’opposé de Nova, au loin.

C’était pas le moment de trop y penser.
Pas le moment de pleurer.
Pas encore, il l’avait déja bien assez fait.

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• Couleur Etienne: Teal • Début septembre • n°1

Nova elle aimerait bien dire que c’est pas de sa faute, qu’elle y peut rien si elle est aussi aveugle, autant dans le faux. Elle voudrait te parler comme a tout le monde. Mais tu peux pas être ça pour elle. Parce que t’es ce qu’elle attend. Parce que tu es un moyen de se rassurer. Elle prend bien trop de place sa folie, elle gagne du terrain, et Nova ne s’en remet pas. Elle voit même pas que ça te touche. Comme toujours, elle voit rien. Elle reste la gamine innocente qui comprend qu’à moitié, qui questionne dans le vide mais qui attends jamais vraiment les réponses. Pourtant elle fait gaffe au tiennes. Ouais Etienne, t’es pas de son monde. T’es plus que ça. Et Nova elle peut pas vraiment se défaire de cette idée. Elle veut pas te blesser, mais c’est à ça qu’elle est la plus douée. Chez les S aussi, c’est comme ça que ça marche, elle va dans le tas et elle fait du mal, et elle blesse. C’est sa simple présence le problème. Enchanté Etienne, elle est la bombe qui va tout ravager. Alors t’approche pas de trop prés, soit pas dans l’explosion. C’est tout ce qu’elle souhaite. A toi comme aux rares personnes à qui elle tient. Et toi, t’es presque de la famille, tu crois pas ?

- J’suis resté à la rue pendant près d’un mois. J’avais rien, j’dormais dans la rue. Sur la lettre ils parlaient d’hébergement, et puis de mon pouvoir. ... Alors je suis venu.

Et puis c’est la notion du temps que tu abordes. Ca résonne, comme ça, d’un coup. Une date presque trop précise. Cette fois, c’est elle qui se fait silencieuse. Elle sait ce qui s’est passé il y a un mois. Mais tu vois, c’est déjà enfouie. Ca l’empêche pas d’avoir mal, le mensonge, ça a jamais soigné les plaies.

Reprend toi Nova, perd toi encore. Résiste un peu plus fort.

- Personne m’attend nulle part, alors. lâcha t-il à voix basse en se mordant les joues, relevant son regard à l’opposé de Nova, au loin.
- Quoi ? Mais , c’est méga pas possible ça ! Mais. C’est la loose a ce point ? Fin. Ca va plus avec Rose ?

Bordel, les scénarios catastrophes elle aime pas ça Nova. Elle chiale à chaque fois.

- Moi j’suis sur qu’on t’attend. On peut pas être tout seul vraiment...Moi j’serais là en attendant d’accord ?

C’est presque elle qu’elle rassure, c’est presque elle qu’elle sauvegarde. Ca fait deux ans qu’elle se contient de la sorte. Ca fait deux ans d’auto-persuasion. La solitude, si tu savais comme elle en a peur. Alors pense pas ça Etienne, pas avec elle. C’est pas ce qu’il te faut. T’es fort, t’es grand, t’as des rêves à accomplir. Doute pas, faut pas, toi t’as quelque chose à la fin, toi t’as des projets de prévu. Toi t’as un avenir. Toi tu seras jamais seul. C’est ça les histoires, c’est tout ce qu’on a pas.

I'll keep you by my side • Nova Etienne

Mais parler de Rose fut la goutte de trop.

- Ca va plus avec Rose ?  Moi j’suis sur qu’on t’attend.  On peut pas être tout seul vraiment...Moi j’serais là en attendant d’accord ?
- MAIS PUTAIN C’EST QUOI TON PROBLÈME ?

Cette fois, il s’était arrêté. Cette fois, il avait réellement haussé la voix. Parce-que cette fille était pas au courant de tout, ou alors elle était folle, ou alors vraiment conne. Il savait pas, il en savait rien, il la connaissait pas. Mais quoi, quoi Rose ? Ca n’a jamais été avec Rose, elle l’a toujours repoussé, elle l’a toujours gardé à cette frontière d’ami, elle l’a toujours traité d’idiot avec gentillesse, elle a toujours trouvé mieux que lui.

Et, surtout, Rose, elle a jamais existé.

Et elle semble pétrifiée à son tour, la blonde. Elle aussi s’est arrêté en même temps qu’Etienne, probablement surprise, choquée, perturbée par cet éclat soudain. Mais elle avait dit le mot de trop, elle ne voulait pas comprendre,  elle disait n’importe quoi, ça n’avait aucun sens et à l’heure actuelle, il avait juste envie de se cogner la tête contre le mur le plus proche.

- Ils existent pas ! J’en suis sorti ! T’a compris l’histoire ou pas ? La matérialisation, le suicide de Georges, le., il eut du mal à le dire, sentant son ventre soudainement broyé. Le roman brûlé !, « Ma vie est partie en fumée. » T’es... C’est quoi que tu capte pas ?! J’suis sorti de cette histoire, point barre, ici c’est pas mon monde, j’ai rien à foutre là, y’a pas mes potes, y’a pas mon père...

Il sentit la chaleur lui dévorer les yeux et il les ferma brusquement pour couper court au processus.

- Si c’est pour me dire n’importe quoi comme ça, si tu veux pas comprendre ou qu’tu fais exprès ou j’sais pas quoi, laisse-moi., lâcha t-il d’un ton ferme après  s’être élancé pour continuer sa marche d’un pas vif.

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• Couleur Etienne: Teal • Début septembre • n°1