Sujet: How we met • Etxie °1 Dim 31 Aoû 2014 - 19:47
THIS IS HOW I MET DIX'
Deux jours. Deux jours qu’Etienne avait été réparti en classe C, obtenu sa cravate verte, et était officiellement “le nouveau vert qui se régénère”.
Et ma foi, il y était plutôt bien, dans cette classe. La moyenne, la normalité absolu, la classe passe-partout. Ni intellos, ni trop sages, ni gros fêtards, ni cassos. La classe C ne souffrait d’aucune réputation si ce n’était celle d’être “normale”. Ou bien, celle qui “ne sert à rien”.
Et Etienne, ça lui allait bien, cette étiquette de mec inutile et passe-partout.
Il n’avait jamais fait de gros efforts pour qu’on le remarque, Etienne était un habitué de la masse, de la vie de mouton conforme. Mais dans son livre, il était pourtant le plus exceptionnel de tous. Il était celui dont le charisme lui suffisait à attirer les regards, celui qui captait l’attention sans rien faire. Bref, le héro de l’histoire.
Mais ici, il y avait autant d’héros que d’élèves, et encore troublé et paumé au milieu de ce nouveau monde, ça ne lui faisait pas de mal d’être dans la situation la plus normale possible, au milieu des gens normaux. Ou presque. Il finirait bien par tirer son épingle du jeu, par capter l’attention, on finirait bien par lui trouver “ce petit quelque chose”.
Il l’espérait. Parce-qu’au fond, Etienne n’était pas fait pour être un figurant.
Cours de sciences, et sans trop d’étonnement, Etienne se laissait distraire. Il était plutôt fait pour les lettres, et cela n’avait rien d’étonnant - Georges n’avait fait que lui glisser certains de ses hobbies. Alors, malgré la passion évidente dont faisait preuve le professeur Edgard Terry Clayton, Etienne décrochait facilement lors de la correction de son exercice - il gribouillait ça et là sur une feuille vierge, mâchant son chewing-gum. Et puis, ses gribouillis devenaient dessins. Et ses dessins devenaient portraits bien intéressants. Il dessinait ses nouveaux camarades, discret, silencieux, et à moins de vraiment l’observer, on ne devinait pas vraiment l’objet de ses traits.
- Portraits particulièrement réussis, mais nous sommes en cours de sciences, Mr Dobson.
Etienne redressa la tête brusquement, lèvres entrouvertes, sortant de sa bulle.
- Heh... merci... Désolé.
Se pinçant les lèvres, il glissa sa feuille dans la chemise en papier sur sa table et reporta son attention sur sa feuille d’exercices. A cet instant, on toqua à la porte, et le pion à l’air sévère - dont il ignorait le nom - annonça qu’il devait distribuer une feuille à certains élèves. Des changements de bungalow, comme il y en avait souvent à cause des départs, des arrivées, et des gens qui passaient à la tranche du dessus. Etienne quand à lui n’avait pas encore été réparti et dormait depuis deux jours sur le canapé du bungalow 3, chez Morgan et Sarah. Alors sans trop de surprise, le pion lui donna une feuille. Il y vit quelques noms des élèves de cette classe (du moins d’après le “classe C” qu’il y avait en gras à côté) ainsi qu’un numéro de bungalow à côté de chaque. Il était le premier de la liste, et on lui avait attribué le bungalow 12. Ses yeux glissèrent sur les suivants, plus par curiosité qu’autre chose, et il fut surpris de voir qu’une seconde personne était assignée au même bungalow. Dixie Ackland. Il leva la tête, n’ayant aucune idée de qui il s’agissait. En revanche son regard tomba sur la brune juste devant lui, qui venait de se retourner, feuille en main, le regardant. C’était une fille qu’il avait entendu quelques fois, pas du genre discrète. Il la trouvait “rock’n’roll” avec ses cheveux et son uniforme négligés, ses bijoux, sa façon de se comporter. Elle avait pas l’air méchante quoi que diablement... présente. Elle avait le don de capter l’attention, que ce soit en parlant fort ou par son comportement. Alors c’était elle, Dixie. C’est elle qui allait être - entre autres - sa future colloc.
Le professeur Clayton interrompit Etienne dans le cours de ses pensées, reprenant le cours. Il informa alors qu’ils allaient devoir travailler en binôme pour un exposé, et qu’il avait formé ces derniers grâce à la disposition des élèves dans la classe. Etienne se vit alors - de nouveau - assigné avec Dixie dans un hasard qui le fit presque sourire. Décidément, il allait être mené à la fréquenter celle-ci, par la force des choses. Etienne ne releva pas, se contenta d’écrire les consignes données au sujet de l’exposé à faire. Alors, Clayton annonça soudainement que Dixie et Etienne seraient les premiers à passer, qu’il en était désolé mais qu’ils n’auraient du coup qu’une semaine pour préparer le leur. Il précisa que la note serait vu à la hausse en conséquence, pourtant cela ne sembla pas plaire à la brunette, dont les amis commençaient déja à se moquer lourdement. Etienne, lui, se demandait simplement comment il allait réussir à monter un exposé en une semaine avec une parfaite inconnu sur un sujet qui ne lui inspirait absolument rien.
- Et bah, on va s’amuser., lâcha t-il avec sarcasme en reposant son stylo dans un soupir.
Ca commençait fort.
*
Couleur Etienne: Teal ▬ Début septembre ▬ n°3.
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Dim 31 Aoû 2014 - 21:56
this is how i met etienne
La matinée était morne, grise. Comme si le peintre avait perdu l’usage de ses couleurs, comme si le musicien avait entamé une mélodie funèbre, que le poète venait de perdre l’usage des mots. Des élèves qui finissaient de ressasser les doux souvenirs de l’été ; des professeurs déjà aigris par le quotidien tranquille qui reprenait son cours. Même à Prismver, les rentrées n’étaient joyeuses que le premier jour avant de se tourner vers une longue année rythmée de cours aussi ennuyeux les uns que les autres. Tout ça manque terriblement de couleurs et de peps, de joie et de bonne humeur. Alors que le couloir se faisait silencieux, que les derniers élèves rentraient en cours, une porte battante claqua puis un bruit significatif retentit sur les murs de l’établissement.
Des bracelets qui s’entrechoquent, des semelles de bottines qui frappent le carrelage de l’école. Et une figure rougie par l’effort qui apparait dans l’entrebâillement de la porte alors que Terry Clayton allait la fermer. Dixie lâcha un bref mot d’excuse alors qu’elle pénétra dans la salle, s’affalant sur sa chaise, réajustant ses cheveux et sa veste style army. Une furie, une tornade rock’n’roll que les gens reconnaissent plutôt bien.
-Hey, Ackland, c’est quoi l’excuse cette fois ? Me dis pas que c’est de famille et que t’as aussi oublié qu’il fallait être en cours à huit heures.
Un mec aux cheveux ébouriffés et à la cravate mal nouée qui rit tout seul de sa blague. Pas marrant. Pas marrant du tout. Il offrit à la demoiselle un clin d’œil amusé pour se donner un air… il a rien compris celui-là. Et il a sûrement oublié qu’il s’adressait à Miss Ackland.
- POUR L’AMOUR DE DIEU, O’GALLAN, FERME-LA.
Subtile et douce Dixie. Et le professeur de biologie qui les regarde d’un air fatigué, probablement usé par les familiarités dont faisaient preuve ses élèves. Cependant il ne releva pas, et reprit ses explications. Elle ne put s’empêcher de soupirer alors qu’elle traçait des cercles dans la marge de sa copie. Décidemment, elle haïssait l’école, et malgré la passion dont faisait preuve Edgar pour les poissons rouges, Dixie laissa échapper un énième soupire d’entre ses lèvres. Manifestement, le programme de biologie était loin d’être alléchant cette année encore ; imaginez le poids qui se retira de sa poitrine lorsque Nemesis O’Connor, un pion parmi d’autre, rentra dans la pièce un paquet de feuilles à la main – les changements de bungalows probablement. Tout en se mordillant la lèvre elle regarda le surveillant déposer les feuilles sur les bureaux, priant intérieurement pour que cette fois-ci, elle ne bouge pas une nouvelle fois de bungalow ; elle en avait plus qu’assez de se trimbaler à travers tous les dortoirs comme si elle faisait une visite guidée.
Peine perdue, Nemesis déposa une feuille sur ses notes, afin qu’elle découvre le verdict : bungalow douze. Puis elle commença à lire le nom de ses futurs colocataires – elle les connaissait tous, de nom ou de visage si ce n’est que de simples connaissances. Et puis il y a ce « Etienne Georges Dobson. » Ce nom possédait une consonance que Dixie appréciait déjà, sans doute est-ce pourquoi elle le chuchota deux ou trois fois avant de se rappeler que le petit nouveau était derrière elle. Malgré la taille de l’établissement, lorsqu’un nouvel élève pointait le bout de son nez, tout le monde était au courant. Souvent, bon nombre de rumeurs couraient au sujet de ce-dernier, et celle qu’elle avait entendue avait particulièrement retenu son attention. Non pas qu’elle y attache une quelconque importance, bien au contraire, c’est juste que l’histoire ‘présumée’ d’Etienne était plutôt particulière. Dixie avait presque envie de le connaitre. Elle pivota sur son tabouret et observa avec une discrétion infinie l’inconnu. Un visage anguleux, taillé comme de la pierre ; un nez un peu busqué et des lèvres pleines, des yeux verts qui pétillent. Il était beau. On ne va pas se mentir, c’est vrai quoi, il était plutôt bien fait. Pas comme Joach, c’est vrai. Mais cette dernière conclusion n’était pas totalement objective. Et prenant conscience que la situation était terriblement gênante, elle se retourna pour de nouveau suivre le cours captivant du professeur Clayton.
Vous croyez au destin ? Dixie, pas tellement, mais elle aime bien ce mot ‘destin’. Et puis toutes les significations ou lubies qu’il transporte affectent la brune plus qu’il n’y parait. Elle n’est pas superstitieuse, mais les religions et tout ce qui concerne la voyance la font délirer. Elle aime ça sans pour autant y croire. Lorsque le professeur annonça qu’il allait constituer des binômes pour le premier exposé de l’année afin de préparer le prochain thème, et lorsqu’elle se retrouva avec Etienne, elle ne put empêcher ses lèvres de s’étirer d’un sourire amusé. Finalement, ces deux-là étaient amenés à se rencontrer. Mais il ne tarda pas à s’effacer lorsque Terry ajouta qu’ils étaient les premiers à passer, et ce dans une seule semaine. Pire encore, il leur confia le pire sujet qu’on puisse imaginer sur Terre : ‘la reproduction animale’. C’est une blague, littéralement. Les élèves pouffèrent, les moqueries fusèrent. Dixie ferma les poings, essayant de se contrôler.
- Je compte sur vous pour faire preuve d’un immense sérieux pour ce sujet, me suis-je bien fait comprendre ?
-Dixie, tu voudras bien nous faire une démo ? Je suis sûr que t’es carrément une tigresse au lit grrr.
-PUTAIN MAIS C’EST QUOI VOTRE PROBLEME ? VOUS AVEZ BESOIN DE CONSEILS POUR VOUS ACCOUPLER BANDE DE NAZES ?
-Mademoiselle, veuillez-vous calmer s’il vous plait. Et vous autres, vous rigolerez moins lorsque j’annoncerai votre sujet.
La brunette ramassa hargneusement toutes ses affaires, les fourrant dans son sac. Elle se leva avec fierté et se pencha à l’oreille d’Etienne.
-Aide moi à montrer à ces tarés qu’on est les meilleurs toi et moi, plus que tout Prismver réuni. glissa-t-elle tandis que la sonnerie retentit.
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Lun 1 Sep 2014 - 4:55
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-Dixie, tu voudras bien nous faire une démo ? Je suis sûr que t’es carrément une tigresse au lit grrr.
Facile. La blague vaseuse échelon 0, c’était pas du top niveau, mais à voir la gueule du mec, Etienne ne se serait pas attendu à beaucoup plus. Et les moqueries s’intensifièrent, la pauvre fille se prenait grosso modo les trois quart de la classe sur la gueule, et comme toutes les filles, devait en rougir de honte et en perdre sa répartie.
- PUTAIN MAIS C’EST QUOI VOTRE PROBLEME ? VOUS AVEZ BESOIN DE CONSEILS POUR VOUS ACCOUPLER BANDE DE NAZES ?
... Ou pas.
Le large sourire d’Etienne s’étira tandis que, un sourcil haussé, il jugea la réaction de l’assemblée d’un balayage du regard. Ca fermait sa gueule ou ça raîllait doucement, quoi qu’il en soit elle avait surpris Etienne, et fait baissé d’un sacré niveau les railleries.
Alors Clayton annonça les autres groupes et Dixie, elle, n’écoutait déja plus. Elle rangeait ses affaires, se fichant pas mal des consignes, du respect envers le prof - elle n’en faisait qu’à sa tête, et Etienne compris qu’elle avait un sacré caractère. Il ne savait pas si tout deux allaient faire bon ménage, mais en tout cas, il aimait déja le mordant qu’elle avait montré face aux autres, sans se laisser démonter.
La sonnerie retentit, et Etienne glissait trousse et chemise dans son sac usé lorsque Dixie passa à côté de son bureau, y déposant une main et se penchant légèrement sur lui en passant.
- Aide moi à montrer à ces tarés qu’on est les meilleurs toi et moi, plus que tout Prismver réuni. - ... Waw, t’a d’l’ambition.
Tout Prismver réuni, peut-être pas, mais oui Etienne allait bosser correctement et essayer d’atteindre la meilleure note, parce-qu’il était comme ça. Studieux, assidu, même si il était clair que ça ne roulait pas aussi bien en sciences qu’en lettres pour lui. C’est que, dans son roman, il était en études littéraires, aussi ça faisait déja un bon moment qu’il n’avait pas eu à faire aux chiffres et aux formulations scientifiques.
Etienne s’était levé à son tour et avait emboîté le pas à la jeune fille, sac au bout de la main avant de placer la bandoulière sur son épaule une fois dans le couloir. Il était dix-sept heures et, presque naturellement, ils s’étaient retrouvés tout les deux à se “consulter” l’un l’autre pour savoir la suite des opérations concernant l’exposé et la colloc’. Voyant qu’elle s’était retournée vers lui, Etienne entrouvrit les lèvres, hésitant un instant.
- Doonc, pour les bungalows on est censés s’en occuper maintenant ? Moi j’ai pas d’autres affaires que ça, il leva son sac, donc si tu veux un coup d’main...
Etienne avait débarqué de son roman les mains dans les poches, avec pour seules affaires son sac, ses clopes, son briquet et son porte-monnaie. Tout était sur lui. Vagabond sans domicile depuis un mois, il voyageait léger.
- Ah j’ai juste deux fringues à récupérer au bungalow 3 mais y’a pas urgence.
Ses fringues sortis avec lui du roman, ceux qu’il se traînait depuis un mois et que Morgan avait récupéré pour les laver. En attendant, il portait l’uniforme, et ça l’arrangeait bien Etienne, parce-qu’il avait absolument rien d’autre à se mettre sur le dos.
Ils partirent alors tout deux en direction de l’ancienne cabane de la jeune fille. Elle lui expliqua qu’elle avait l’âge de passer à la “tranche supérieure”, soit des cabanes aux bungalows, que ça fonctionnait comme ça ici. Alors, elle s’y attendait à ce changement à la rentrée; elle avait préparé ses valises, gardé l’essentiel du quotidien en dehors. Ca ne lui prit pas longtemps du coup, et à part pour porter la valise le long de grands escaliers extérieurs, Etienne n’avait pas servi à grand chose durant ce petit trajet. Elle lui avait néanmoins parlé de son frère, évoqué vaguement l’amnésie (Etienne se rendit compte qu’il s’agissait du mec à lunettes rencontré au bâtiment administratif, et lorsqu’il le décrit à Dixie comme un “geekou qui titre la gueule et pas bavard”, elle sembla le reconnaître instantanément). Elle lui raconta aussi qu’elle était là depuis six mois, et enchaîna sur divers sujets, toujours de façon très énergique, un peu brutale dans sa façon de parler. Etienne la comparait un peu à une dynamite: elle crépitait, lumineuse et menaçante, et finissait par exploser.
Elle était amusante. Drôle. Pleine de vie. Bourrine aussi. Elle était très différente de Rose. Mais ça lui faisait du bien, à Etienne, de fréquenter une nouvelle tête. Et puis, l’avantage, c’est qu’il n’avait pas trop le temps de penser.
Arrivé au bungalow n°12, ils toquèrent mais personne n’était là (ça aurait été l'occasion pour Dixie de voir Charlie, l'ex sexfriend de son frère, et avec qui il semblait avoir des tonnes d'histoires sexy et/ou dramatiques; mais ce serait visiblement pour plus tard). En revanche, la porte était ouverte (Etienne avait tenté le coup) alors ils entrèrent. Le bungalow était de la même disposition que le 3, celui de Morgan: chacun y avait sa chambre, et Dixie et lui n’eurent pas de mal à trouver les leurs: il s’agissait des deux du fond, vides. La jeune fille entreprit alors de décharger sa grosse valise, et il sembla naturel que le jeune homme lui tienne compagnie; le courant était bien passé entre eux sur le chemin depuis la salle de classe et il n’avait pas franchement grand chose d’autre à faire. Alors, pendant qu’elle défaisait sa valise, lui s’était allongé sur son lit, perpendiculairement, mains croisées sous la nuque et yeux au plafond.
- t’a quand même l’air d’être une sacrée chieuse., lâcha t-il dans un soupir amusé, sarcastique et moqueur comme il l'était souvent, en conclusion de tout ce qu’ils s’étaient dit.
Il avait l’impression qu’elle avait parlé, râlé et gesticulé pendant une heure alors que, tout au plus, ils venaient de passer quinze minutes ensemble.
Mais ça avait été quinze minutes franchement agréables.
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Lun 1 Sep 2014 - 10:44
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La sonnerie venait de retentir et tous les élèves ramassaient déjà leurs affaires sans laisser au pauvre Terry la possibilité de terminer ses explications. Dixie, elle, lui avait manqué totalement de respect, elle le savait. Elle jeta un regard conciliant au professeur, reconnaissant sa faute alors qu’Etienne répondit à sa dernière réplique.
- … waw t’as de l’ambition.
Elle regarda d’un air amusé, lui donna une légère accolade sur l’épaule de son futur binôme/colocataire. Elle s’engagea dans le couloir, le sac en bandoulière tout en songeant à ses dires. Bon ok, c’est vrai que battre tout Prismver réuni sur un exposé de biologie, c’était un peu se croire pour la vierge ; MAIS comme elle aimait se le répéter, il faut se donner les moyens d’accomplir ce que l’on veut. Et puis après tout, il faut motiver les troupes et viser haut pour ne pas retomber trop bas. Son truc à elle, c’est les maths, la musique et les cours de français. Pas le reste, alors vous pouvez toujours courir pour qu’elle se donne à fond dans ce qui l’ennui ; cependant hors de question d’entraîner Etienne dans sa chute donc elle bossera….enfin, elle essaiera, du moins.
- doonc, pour les bungalows on est censés s’en occuper maintenant ? moi j’ai pas d’autres affaires que ça, il leva son sac, donc si tu veux un coup d’main...
Dixie pivota sur ses talons et aperçu Etienne derrière elle. Elle haussa les épaules avec un sourire immense collé sur le visage, l’air de dire « as you want babe. » Du coup elle marcha en direction des dortoirs. Non, elle ne marchait pas, elle dansait. En fait, ça s’apparentait plus à des petits pas, et à chaque fois que l’un deux effleurait le sol, elle repartait en l’air comme si des ressorts s’étaient fixés sous ses plantes de pieds. Et puis elle tournait autour d’Etienne, naturelle. Bon, faut avouer que Dixie est du genre hypra sociable, « coucou toi tu m’plais vas-y je t’embarque dans mon délire ». Ils passèrent rapidement par le bungalow de Morgan, pour qu’il récupère ses fringues, et puis ils se dirigèrent vers son ancienne cabane.
Voyant l’air intrigué d’Etienne face à ses valises, elle lui expliqua qu’avec le changement d’âge, cela paraissait évident qu’elle allait encore bouger. Encore, parce que depuis six mois, elle est un peu le SDF des dortoirs prismveriens, comme si elle était recueillie à chaque fois dans une nouvelle cabane/bungalow. Et puis Dixie débitait ses paroles d’un air naturel, occupant tout l’espace de sa voix. Mais Etienne n’était pas en reste, il évitait simplement de parler de lui. Dixie le nota dans un coin de sa tête, comme pour ne pas oublier que c’était probablement un point à ne pas aborder. Puis pour combler le silence, vide et triste, elle lui raconta ce pourquoi O’Gallan, l’élève aux blagues vaseuses, avait dit, je cite « Me dit pas que c’est de famille et que tu as aussi oublié blablabla… ». Non pas que son frère et elle étaient plutôt tête en l’air, c’est juste qu’il a carrément perdu la mémoire. Sa voix était devenue un peu plus rauque, comme sur l’effet de la douleur.
-C’est juste que tu vois… Ici il se passe un tas de trucs entre les classes. T’arrives en plein milieu d’une guerre opposant les élèves, comme si Prismver était déchiré en deux.
Alors elle évoqua rapidement Entropy qu’elle n’avait que très peu connu et RED, les deux mouvements de son frère, la classe S, qui se croyait super puissante, RTP qui voulait détruire le mouvement RED et puis l’administration qui s’en fou un peu. Elle parla des couples brisés et des amitiés éclatées. Et puis son frère, qui a subi le courroux, d’après elle, des S, oubliant les cinq dernières années de sa vie. Et elle avec. C’est comme si tout était redevenu comme avant. Et sur ces derniers mots, elle déposa le rideau. Pas besoin d’en savoir plus pour Etienne, mais heureusement qu’il a été un peu débriefé sur la situation tendue de Prismver.
Etienne était l’opposé exact de Dixie. Calme, posé, discret. Ce petit côté rêveur qu’elle affectionna tout de suite. Il forçait un contraste entre les deux personnes, elle était la bombe et lui le détonateur. Il la retenait d’exploser littéralement, et c’était quelque part bon. Elle avait du mal à s’entendre avec ce type de personne, ces derniers ne la supportent pas longtemps – Heath le premier. Et puis, elle l’aimait bien, Etienne. Il était cool. Drôle. …Différent.
Lorsqu’ils rentrèrent dans le bungalow, il n’y avait personne. Dixie aurait pu voir Charlie, la sexfriend de son frère – à non, pardon, l’ex sexfriend et désormais, plus grand-chose aux yeux de son stupide frère amnésique (oui, Dixie lui en veut pas mal quand même d’avoir zappé les trois quarts de ses relations et d’être redevenu ….celui qu’il était avant). Alors que Dixie déballait pensivement ses affaires, s’installant à son aise ; elle jura de ne plus bouger cette fois. Etienne lui tint compagnie, et elle apprécia ce geste factice – en voilà un qui a du courage. Et d’un air faussement innocent, il lâcha :
-t’as quand même l’air d’être une sacré chieuse.
En toute réponse elle le regarda, lui fit sa plus belle facepalm avant d’ajouter
-Naaaan, je ne comprends pas pourquoi tout le monde à cet opinion de moi, je suis quand même assez sympa quand je veux hein.
Voyant qu’elle ne l’avait guère convaincu elle lança un « sisi j’t’assure » comme pour donner de l’ampleur à ses propos. Elle finit de déballer ses affaires – fringues, photos, bijoux et bibelots aussi inutiles les uns que les autres, avant de donner la touche finale en plaçant sa guitare sur son pied. Elle sortit de la pièce en prenant du recul et regarda la chambre d’Etienne, juste à côté de la sienne.
-Rappelle moi de te traîner dans les boutiques te trouver de la déco, des fringues et tout ce qui va avec, parce que là, ça craint.
Manque de tact, mais cette réflexion n’était pas méchante. Elle aussi n’avait rien dans sa chambre lors de sa première semaine à l’école. Mais elle y avait très vite remédié, et Etienne n’y couperait sûrement pas. Alors qu’il lui restait presque une heure à tuer, elle se demanda si elle préférait traîner dans le parc, présenter Etienne à quelques copains ou bien …. Et c’est à ce moment qu’elle se rappela du fameux exposé qu’elle devait rendre dans une semaine. Elle écrasa sa main sur sa figure, maugréant quelques jurons. Dixie regarda son nouveau coloc et lui dit
-Désolée, c’est vraiment pas cool pour notre première rencontre mais je crois qu’on ferait mieux d’aller à la bibliothèque pour, tu vois, voir si les tortues s’accouplent avec les renards.
Sans gêne elle attrapa la main d’Etienne avant de le conduire vers la bibliothèque. Etienne dégageait une odeur de menthe. Ca elle s’en rappellera, c’est sûr. C’est le genre de trucs dont on se rappelle facilement. Elle rentra donc dans le CDI, ce lieu bien trop studieux pour elle, déposa son sac sur une table avant de se tourner vers les rayons.
-Aller, raconte moi, c’est quoi ton histoire ? Et please, ne me parle pas de ce que tu supposes être ou de ce que tu devrais être. Parle-moi de ce que t’as envie d’être, de ce que tu es.
Elle lui décocha son plus grand sourire, un sourire qui se voulait rassurant. Peut-être que la rumeur était vraie, et qu’Etienne était né dans une histoire. Mais désormais, il était une personne à part entière, avec des rêves et des passions, des envies et des cauchemars. Personne, non personne ne devra décider à sa place de ce qu’il doit faire. Il est indépendant, et même s’il devait avoir du mal avec ce terme, Dixie se fera une joie de le faire goûter aux joies de la liberté.
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Mar 2 Sep 2014 - 19:06
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-t’as quand même l’air d’être une sacré chieuse. - Naaaan, je ne comprends pas pourquoi tout le monde à cet opinion de moi, je suis quand même assez sympa quand je veux hein. - L’un n’empêche pas l’autre., précisa t-il avec le sourire en se redressant sur les coudes, battant des pieds dans le vide.
Etienne avait toujours eu un faible pour les “relous”. Il estimait lui-même en être un. Faire parti de ces gens qui font un peu chier les autres, par quelque moyen que ce soit. Sarcasme, grande gueule, idioties... Il y avait des gens capables d’avoir un impact sur d’autres, et Etienne était de ceux là, et les aimait. Car même si en général ils avaient un impact négatif sur les autres, lui avait très souvent des atomes crochus avec ce genre de personnes.
- Rappelle moi de te traîner dans les boutiques te trouver de la déco, des fringues et tout ce qui va avec, parce que là, ça craint. - Ouais bah faudra attendre que j’trouve du taf’ et une première paie hein..., soupira t-il, complètement fauché.
Cependant, elle avait raison. Etienne aimait avoir son univers, qu’il soit sur ses murs ou dans son look. Et là, démuni et sans rien, il se sentait... vide. Il avait besoin de poser ses marques sur les choses, de se créer son monde. Nul doute qu’il le ferait au plus vite, et avec plaisir. Le fait que Dixie lui propose de l’accompagner dans la démarche le fit sourire intérieurement. D’abord Morgan, puis Sarah, maintenant Dixie... Peut-être n’allait-il finalement pas rester seul au monde très longtemps.
Il n’était pas vraiment du genre solitaire, dans son livre. Il avait de nombreuses relations, mais finalement peu de “vraies” relations. Mais malgré sa tendance à se montrer sarcastique et détestable au premier abord, Etienne avait tout de même le don d’être attachant, et dans son ancienne vie, il était rarement dans une véritable “solitude”. ... Peut-être était-ce aussi parce-que le monde qui l’entourait tournait pour lui.
- Désolée, c’est vraiment pas cool pour notre première rencontre mais je crois qu’on ferait mieux d’aller à la bibliothèque pour, tu vois, voir si les tortues s’accouplent avec les renards.
Etienne laissa échapper un gémissement plaintif, se laissant retomber à plat sur le lit pour marquer son manque de motivation, mais il sentit la jeune fille lui attraper la main pour le forcer à se relever. Lâchant un rire moqueur en se faisant bien lourd de sorte à ce qu’elle n’y arrive pas, il finit néanmoins par se laisser faire, capitulant (avant qu’elle ne parte dans une crise).
Ils traversèrent alors l’allée des bungalows, marchant du douzième vers le premier, puis en direction de la tour. Ils croisèrent quelques élèves, une seule qu’Etienne reconnu comme étant une fille de leur classe. Mais celle-ci ne leur accorda pas son attention. Il se demanda si Dixie était globalement appréciée, ou non, ici.
La jeune fille passa la porte de la bibliothèque, et il lui emboîta le pas à l’intérieur. La première chose qu’il fit fut de lever la tête.
La bibliothèque semblait s’élever sans fin. Il y avait un escalier en colimaçon et des plateformes circulaires, tout autour de la pièce, collées aux murs et qui constituaient des étages (Etienne pu en compter 5). Au centre, le vide total: en levant les yeux on voyait le plafond, si haut qu’il en donnait le vertige. Le jeune homme resta un instant bouche-bée, juste ébahi par l’endroit. Des plantes couraient sur les murs. A tout les étages, de grandes étagères de bois semblaient abriter des centaines de livres. Il y avait des tables partout, un grand nombre au rez-de-chausée, et également à tout les étages. Quelques panneaux indiquaient quels livres on pouvait trouver à quel étage. Et confirmant ce qu’il voyait, Dixie lui indiqua qu’il leur fallait monter au troisième.
Les portes de l’ascenseur se refermèrent au moment ou Etienne remarqua ce dernier, abritant déja quatre ou cinq personnes. Dixie, toujours pleine d’énergie, s’élança sans problème vers les escaliers, Etienne sur les talons. Ce dernier ne pouvait s’empêcher de regarder tout autour de lui, toujours ébahi devant l’immensité de cette salle. Il adorait le style ancien, même si ça donnait l’impression que tout pouvait s’écrouler à tout moment. Il grimpa les marches à la suite de Dixie, et non je le jure, il ne posa pas son regard sur son cul.
En fait si, carrément. Et même la bouche entrouverte. (J’ai dis qu’il était timide en séduction, j’ai pas dis qu’il était pas pervers. Ils le sont tous, chez Lix.)
- Allez, raconte moi, c’est quoi ton histoire ?
Etienne posa son sac sur la table, comme elle l’avait fait, suivant toujours sagement (ou presque) la jeune fille jusque dans un rayon dédié aux bouquins susceptibles de les intêresser.
- Et please, ne me parle pas de ce que tu supposes être ou de ce que tu devrais être. - ... Ca ça complique les choses, dit-il en portant son regard sur une étagère un peu plus haute que lui. - Parle-moi de ce que t’as envie d’être, de ce que tu es.
Le jeune homme inspira, réfléchissant sans cesser d’observer les bouquins, à la recherche d’un titre assez évocateur pour retenir son attention.
- J’aimerai bien dessiner. J’veux dire, gagner ma vie grâce à mes dessins. Ou dans les affaires. Genre, porter un costume tout les jours, des lunettes de soleil et rouler dans une caisse de rêve., il sourit, baissant les yeux sur elle. Enfin ces deux branches sont pas vraiment compatibles... Autrement, j’sais pas. Bosser dans l’milieu du sport, j’aime bien l’volley. J’irai vivre aux Etats-Unis. A New-York, sûrement. Dans mon appart, j’aurai un mur entier peint aux couleurs du drapeau des U.S.A. J’aurai deux gros chiens, n’importe quelle race, mais le genre gros et complètement fou qui te saute dessus et qui bave partout. J’aurai un atelier de dessin immense. J’aimerai bien être dans l’journalisme aussi - tiens ce bouquin il peut-être pas mal - et sinon... Voila. Etre avec une fille qui aime la musique. Une jolie brune. j’embaucherai un type pour promener mes chiens parce-que j’serai plein de thunes. J’irai dans des soirées cocktails, des vernissages d’artistes. Je vivrai à deux mille à l’heure. J’ferai du parachute, du snowboard, du karting.
Il imaginait, Etienne. Il avait passé sa vie à imaginer.
- Ca d’vrait suffire., dit-il en baissant les yeux sur la pile de cinq livres qu’il avait entre les mains.
Un sourire, et il revint à la table juste à côté, et sachant qu’elle le suivait, lâcha:
- Et toi ? Qu’est-ce que tu es et a envie d’être ?
*
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Mer 3 Sep 2014 - 19:46
this is how i met etienne
Bien que la bibliothèque ne fût jamais le lieu de prédilection de Dixie, il n’en était pas moins magnifique. Elle n’était pas passionnée par la littérature, ni par la lecture, elle n’avait pas soif d’histoires en tout genre, mais elle se sentait bien là-bas. C’est grand, spacieux, et puis c’est toujours bien d’aller bosser sur l’une des tables cachées derrière les étagères. Elle planait entre les différents rayons avant de tomber sur celui qui contenait les bouquins qui les aideraient à remplir leur sujet. Et comme à Prismver leurs recherches étaient souvent limitées sur internet, une multitude de livres en tous genres étaient à leur disposition. Cependant chercher des infos pour leur exposé en silence, ce n’était pas tellement son truc, et c’est pour cela qu’elle engagea la conversation.
Etienne l’intriguait comme personne ne l’avait jamais fait auparavant. Peut-être lui-même se posait un tas de questions sur sa personnalité, mais Dixie voulait savoir ce qu’il souhaiterait être dans un futur proche. Et pas ce que lui dit d’être un maudit roman à l’eau de rose (sans mauvais jeu de mots). Tout le monde était libre de ses choix, personne n’avait à lui dicter. Il était bel et bien vivant dans ce monde, réel, et non pas dans un rêve imaginaire. C’était ça, on sentait qu’Etienne avait besoin de vivre quelque chose de vrai, qu’il aurait construit lui-même.
- j’aimerai bien dessiner. j’veux dire, gagner ma vie grâce à mes dessins. ou dans les affaires. genre, porter un costume tout les jours, des lunettes de soleil et rouler dans une caisse de rêve., il sourit, baissant les yeux sur elle. enfin ces deux branches sont pas vraiment compatibles... autrement, j’sais pas. bosser dans l’milieu du sport, j’aime bien l’volley. j’irai vivre aux etats-unis. a new-york, sûrement. dans mon appart, j’aurai un mur entier peint aux couleurs du drapeau des u.s.a. j’aurai deux gros chiens, n’importe quelle race, mais le genre gros et complètement fou qui te saute dessus et qui bave partout. j’aurai un atelier de dessin immense. j’aimerai bien être dans l’journalisme aussi - tiens ce bouquin il peut-être pas mal - et sinon... voila. etre avec une fille qui aime la musique. une jolie brune. -…Je ne t’ai pas dit de me décrire.
Son sourire se fit plus grand, plus sincère. Humour. Mais elle le laissa terminer.
- j’embaucherai un type pour promener mes chiens parce-que j’serai plein de thunes. j’irai dans des soirées cocktails, des vernissages d’artistes. je vivrai à deux mille à l’heure. j’ferai du parachute, du snowboard, du karting.
Etienne voulait être riche, c’était plutôt clair. A chacun de ses paroles elle souriait, riait, le regardait avec amusement. Il représentait l’idéal américain, celui qui avait une immensité de pelouses vertes arrosées tous les jours, avec un terrain de golf et de tennis, avec des costards à la Sören et des œuvres d’art dans toutes les pièces. Une vie de rêve, des liasses de billets dans les poches. Un truc qu’elle n’aura probablement jamais.
Dixie déposa une pile de livres à côté de celle d’Etienne. Elle s’assit en face de lui, commença à feuilleter le premier d’un air pensif. Il lui demanda ce que elle, elle voulait devenir. Dixie leva les yeux vers le vieux plafond peint où trônait un lustre de cristal en tapotant son stylo contre sa lèvre. -hmm, bonne question. Je ne sais pas, je voudrais vivre de la musique, libre. Prendre ma guitare et parcourir le monde, profiter de la vie. J’voudrais remplir des scènes, que les jeunes de douze ans pleurent si je leur donne un autographe. Et si j’ai assez de thune je ferais tous les trucs qui donnent des sensations fortes, comme le saut à l’élastique. Sinon j’ai pas grand-chose qui m’intéresse. La musique c’est ma vie. J’veux dire, je ne me vois pas en secrétaire, dans la médecine ou je ne sais pas quoi. J’ai l’impression que je suis bonne à rien si j’ai pas ma grat entre les mains en fait. Sinon je voudrais vivre en Angleterre ou en France. J’aime la France. On l’appelle le pays de la liberté. Parce qu’il est le premier à avoir gueulé pour être indépendant.
Elle eut un rire bref en secouant la tête.
-mais j’crois que j’ai pas le talent pour faire de ça toute ma vie. Une guitariste qui chante un peu ça ne va pas loin sans contact hein. Donc je suis un peu pommée niveau projection dans le futur.
Elle disait ça d’un air insouciant, avec sa tête de je m’en-foutiste ; mais au fond, elle s’inquiétait pour son avenir. Elle ne savait pas quoi faire à l’âge de dix-neuf ans, alors qu’Etienne avait encore toutes les cartes en main.
Et puis elle se souvint de ses paroles. Elle se souvint qu’il voulait vivre du dessin. Du dessin ? Monsieur est issu d’un monde de littérature et souhaite tendre vers le dessin. Un artiste dans l’âme qui rêve d’une femme musicienne. C’est beau et c’est poétique.
-alors, si tu veux faire dans le dessin, c’est que tu dois avoir un bon coup de crayon. T’as une esquisse sous le bras ?
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Dim 7 Sep 2014 - 18:17
THIS IS HOW I MET DIX'
Elle aimait la musique, était musicienne. Depuis que je l’avais vue, l’adjectif que je lui attribuait comme lui correspondant le mieux était “rock’n’roll”, et à en juger par ses rêves, j’avais eu raison. Guitariste, pleine d’énergie, gueularde et sachant imposer sa présence; je la voyais très bien dans le rôle dans lequel elle s’imaginait. Elle aimait également les sensations fortes. Moi, sans dire que j’aimais ça, je savais au moins que j’en avais envie. Je n’avais jamais réellement osé m’en donner, je n’avais rien fais pour. Mais je le souhaitais, fantasmant sur toutes ces activités complètement dingues qui me feraient me sentir plus vivant que jamais. ... Sans trop savoir si une fois sur place, j’en serais capable ou non.
Et puis, c’est la France qui vint se poser sur ses lèvres, sans que je ne lance moi-même le sujet. Elle voulait y vivre, elle aimait ce pays - et moi je souriais, l’observant.
- Je suis bilingue français. Ma mère vient de là-bas, j’ai appris à parler les deux langues simultanément.
Je le disais pour la forme, plus que pour me vanter. C’était un fait, et je le devais à Georges; je n’avais pas vraiment de mérite, j’avais grandis comme ça. En tout cas, notre amour de ce pays nous faisait un point commun.
- J’t’apprendrai un peu la langue, si tu veux.
Retour sur la musique. La voila qui déchantait, me disant que sans contact, elle n’irait pas loin. Elle avait raison, en un sens, mais j’étais quelqu’un d’optimiste, je considérais que tout était réalisable, lorsqu’on s’en donnait les moyens. Ce que je ne faisais pas.
- Alors à toi d’t’en faire, des contacts. Tout est question d’culot, et à mon avis t’es à l’aise avec ça. Met ton travail sur le net, va aux festivals, aux concerts, trouve les gens bien placés et parle leur de ton travail. Faut avoir des balls et aller chercher c’que tu veux. Si t’en as réellement envie, y’a rien qui pourra t’arrêter. La seule barrière entre toi et tes rêves, c’est toi-même.
C’était l’histoire de ma vie. Et de celle de Georges. Lui et moi étions nos propres barrières, et nous n’arrivions pas à les surmonter. Georges en était mort. Quand à moi, je me voyais très bien stagner, et passer une vie très banale, standard. Très sage. Très... peu vécue. Et pourtant, la théorie, je la connaissais. Je venais de la lui dire. Mais je me sentais moi-même incapable de l’appliquer. Finalement, je n’étais pas vraiment optimiste. J’étais hypocrite, et lâche. Mais peut-être surtout victime de mon manque de confiance en moi.
La discussion s’orienta sur le dessin, alors qu’elle me demandais si j’avais des croquis sous la main. Je secouais la tête négativement mais ouvrait ma pochette et sortait ma trousse pleine d’outils divers.
- Nan, mais ça peut s’faire.
Je ne manquais jamais une occasion de dessiner. Je sortais une feuille et répandais mes crayons, feutres, gommes et stylos sur la table.
- Sois pas gênée.
Je le précisais pour la forme; en général les gens se sentaient mal à l’aise quand je voulais les mettre sur papier (quelle ironie, pour moi qui en sortais - je saisissais l’ampleur de ce comble désormais). Mais je doutais que Dixie puisse être mal à l’aise à cause de ça. Elle ne m’avait pas l’air timide, et semblait de bonne volonté, ouverte.
- T’inquiète j'essaie d’faire vite, après je t’aide pour le boulot.
Je la regardais, l’observais beaucoup tandis que ma main glissait sur le papier presque sans que je ne pose les yeux sur mon dessin. C’était une fille plutôt jolie. Elle me faisait penser à quelqu’un, sans que je n’arrive à identifier qui (je ne savais pas encore qu’elle était la soeur d’Heath, rencontré peu avant elle).
La discussion se poursuivi. Elle bossait, prenant des notes ça et là, et moi je la dessinais. Je suis bien incapable de dire combien de temps ça m’avait pris, mais j’avais estimé le tout assez rapide - c’était histoire de lui montrer vaguement, j’avais pas l’intention de réaliser un chef d’oeuvre. Une fois terminé, je notais au dessus du portrait les paroles d’une chanson rock française, elle me passait en tête, me faisait penser à elle. Je l’écrivais avec un petit sourire en doutant qu’elle sache la traduire, du moins entièrement, et lui faisait voleter la feuille vers elle.
- Voila.
Et sans trop attendre de réaction, j’attirais à moi deux bouquins et en ouvrais un, pour me mettre à bosser.
- Maitenant ça va être ton tour de me montrer tes talents. Tu m’fras écouter ta guitare. ... Puis si t’a d’autres talents...
Et légèrement naïf, je ne m’étais rendu compte que trop tard de l’ambiguïté que pouvait avoir cette phrase. Je baissais les yeux, pouffant de rire.
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Sujet: Re: How we met • Etxie °1 Dim 14 Sep 2014 - 12:07
this is how i met etienne
Dixie n’a jamais eu aucun talent pour le dessin. Elle aurait bien aimé posséder quelques facilités dans plusieurs domaines, mais vraisemblablement, son unique don se situait dans la musique, et dans aucun autre domaine artistique. Elle composait des mélodies et des chansons, sans pouvoir tenir une rédaction d’invention comme le ferait un écrivain, ou encore en dessinant comme Picasso le faisait bien avant de créer le cubisme.
Etienne, apparemment, avait beaucoup de talent. Elle se souvint que lors du cours précédent, Terry l’avait félicité pour ses portraits. Et lorsqu’il commença à entreprendre de dessiner son visage, ses lèvres s’étendirent dans un immense sourire. Etienne était vraiment sympa au possible. Ce dernier se reporta donc sur son œuvre tandis que Dixie commença à prendre pensivement des notes, sans grand intérêt, guettant d’un air attentif l’avancée de son travail.
Un trait léger, puis plus appuyé, les fibres du stylo qui s’encrent entre les mailles du papier, blanc. Le son de la mine qui gratte, lentement, l’intense concentration d’Etienne tandis que Dixie, elle, souriait d’un air amusé, jetant de temps à autre un regard curieux sur la feuille griffonnée. Un œil, puis deux, les premières ombres dans la chevelure sauvage de la jeune fille, un éclat dans le regard. Elle observait, étonnée, son portrait. Personne ne l’avait jamais représentée comme ça, ce dessin semblait si réel et pourtant si personnel. Etienne avait des yeux d’artiste.
Alors qu’il lui tendit son dessin, terminé, elle le fixa durant deux longues minutes avant de pousser un long sifflement. Etienne l’avait impressionnée, une fois de plus. Et sur le côté était inscrit trois phrases qu’elle ne parvint pas à déchiffrer. Seulement quelques mots, mais seuls, ils n’avaient aucun sens. Elle lança un regard interrogateur à Etienne, mais elle comprit bien vite qu’elle devrait trouver la signification de ces vers seule. Alors elle murmura un « impressionnant » avant de lui décocher un grand sourire. Elle fourra sa feuille dans sa chemise.
- Maitenant ça va être ton tour de me montrer tes talents. Tu m’fras écouter ta guitare. ... Puis si t’a d’autres talents...
Alors d’un ton enjoué elle ajouta :
- Direction la salle de musique !
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