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 L’envers du décor.

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MessageSujet: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockLun 1 Sep 2014 - 0:24
IL EST CON MAIS C'EST PAS (TROP) DE SA FAUTE.

Il sentait bon le propre, son débardeur à l’effigie du drapeau américain. Son préféré, à croire que c’était fait exprès qu’il l’ait mis ce jour là. Il avait également récupéré son fut’ de la machine à laver de Morgan; un jean gris délavé ajusté en bas, rentrant dans ses grosses pompes montantes style basketball u.s bien usées. Bref, si on remarquait pas qu’il était ricain à son accent (impossible de ne pas le remarquer), on le devinait à son allure rouge-bleu-blanc étoilé. Et, promis, c’est pas qu’il a mis ses plus belles fringues, c’est juste qu’il a mis ses seules fringues. Il était d’ailleurs certainement le seul mec qui avait hâte de recevoir son uniforme, étant donné qu’il avait pas un rond à mettre dans des vêtements. Mais ce soir, il jouait le richos. Ca faisait plus d’un mois qu’il avait pas bouffé à l’O’Connell (comprenez le McDonald’s version Georges), et pour lui qui y passait son temps depuis quelques années en tant qu’employé-gros-consommateur, la cure de désintox forcée commençait à vraiment le travailler.

Deux tickets repas durement acquis pendant ce mois à faire la manche dans les rues de Londres. C’est tout ce qu’il avait pour sortir ce soir, et ce serait suffisant pour se nourrir. Tant pis pour la bière d’après fast-food, Etienne en avait juste pas les moyens.

Et dire que toutes ces heures fatiguantes passées à faire des hamburgers avaient été pour recevoir une monnaie fictive. C’est avec ce genre de réflexions qu’Etienne se demandait sincèrement pourquoi Georges avait inventé des détails dans un univers réaliste. La monnaie. La marque de ses clopes. Nan, en vérité, toutes les marques. Ses baskets avaient l’air d’être des Air Jordan ? C’en était pas. Son jean n’était pas un Levi’s, et ses clopes n’étaient pas des Lucky Strike - même si elles avaient le même packaging. Bref, Etienne avait une panoplie unique, de quoi faire bander tout les accros de la sacro-sainte Mode.

Mais pour lui, toutes ces marques fictives, c’était plus le bordel qu’autre chose. On ne disait pas O’Connell, on disait McDo. On ne disait pas e-dep mais iPod.
On ne disait pas Brandon Pete mais Brad Pitt.
Bref c’était la merde. Et ce n’était que le début.

La brune elle-même avait louché sur ses clopes à midi, et elle lui en avait taxé une pour goûter. Elle avait simplement dit qu’elle ne connaissait pas cette marque, mais n’avait pas posé de question. Etienne quand à lui ne se vantait pas de son histoire, il préferait la jouer discret tant qu’on ne lui posait pas de questions, alors il n’avait rien dit. En revanche, sur son lms, elle l’avait appelé Paper Boy, et il avait compris. Compris qu’elle en savait déja bien plus sur lui que ce qu’il ne lui avait dit.

Les rumeurs tournaient déja, apparemment c’était normal, tout se savait très vite ici d’après Morgan. Mais il se demandait tout de même comment elle avait su. Si Mo’ lui avait dit, si elle avait entendu des rumeurs. Ce serait l’une des questions à lui poser ce soir.

Il s’était rendu en ville sur son bmx. ... Pas vraiment le sien, du moins il l’était depuis qu’il l’avait volé dans un skatepark londonnien pendant son mois d’errance. Il estimait que la vie lui devait bien ça. Voler, c’était mal, d’accord. Mais dans tout son joli bordel, Georges avait plus ou moins oublié de lui donner une religion et de véritables principes, alors il faisait sans. De toute façon son Créateur à lui s’était buté à coup de pilules et de javel, alors à priori y’avait plus grand monde pour le Juger.

19H45, il arriva devant l’O’Conn... Mcdo, il avait dû passer au bar pour demander à Morgan où c’était. #padami #lostboy

Et elle était encore là, à l’attendre, grillant probablement sa seconde clope.

- Désolé, j’savais pas où c’était et comme un con j'ai pas osé te demander., il haussa les épaules. Et t’façon j’suis jamais à l’heure nulle part.

On ne se refait pas, surtout quand on ne s'est même pas véritablement fait soi-même.

Le temps de descendre du bmx et de l’attacher - avec un anti-vol également emprunté - il ôta sa casquette u.s pour s'ébouriffer ses cheveux d’ange bouclés #bolossquimetunecasquettelanuit et pénétra dans le bar à la suite de la fille dont il ne savait même pas le nom.

Il découvrit alors les bornes de commande par carte bancaire, s’extasia tout en discrétion devant celles qui n’existent pas dans son monde, mais fit la queue pour trouver sagement le comptoir et utiliser ses deux malheureux tickets. Il avait bugué pendant quelques secondes devant le panneau des menus - si chez lui il les connaissait par coeur et savait tous les préparer comme un chef, ici, c’était différent, et parfois bizarre. Il opta pour un truc plein de fromage et de bacon et prit enfin place à la table avec la fille, déposant son sac en bandoulière défoncé sur la banquette.

- Alors, j’ai l’droit de savoir ton nom ou toujours pas ?

Mais avant même d’avoir la réponse, Etienne freeza totalement sur sa paille.
Un objet qui n’existait pas dans son O’Connell où l’on buvait à même le gobelet. Un objet qui n’était jamais passé en pub sur sa télé, ou sur son écran d’ordinateur.
Bref, un objet qui n’existait pas dans son monde très réduit. Image d’un monde où tout ce qui n’est pas cité ou induit n’existe pas.

Il ouvrit la paille, vit son gobelet de Clake'o Coca-Cola et l’inséra dedans - à l’envers d’abord - avant de la retourner dans le bon sens.

...Ingénieux.

...

Oui, il se sentait très con.

*

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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockLun 1 Sep 2014 - 1:35

Coeur d'encre

Septembre, rentrée, nouvelle année, nouvelles têtes, nouvelles rencontres. On a beau trouver de tout à Prismver, cette année, ça a fait fort.

Je tire sur ma clope pour recracher la fumée en l’air - là où le ciel commence à tirer sur le violet. Adossée à la vitre du McDo, j’ai ressorti le manteau et l’écharpe, que je resserre un peu plus contre mon cou froid. Un quart d’heure de retard, papier ou pas, il y a des choses qui ne se font pas. Je croise, je décroise mes chevilles, repensant à la journée d’aujourd’hui et au repas de ce midi. Il y avait beaucoup de bruit. Du bruit qui courait, voletait, se collait autour de ce nouveau venu. Et qui tonnait dans ma tête. Rumeurs, mythes - et la phrase, claire, bruyante dans ma tête. Ce type n’est pas humain. Plutôt maigre comme information, mais j’avais du faire avec pendant tout le repas, donnant la réplique sans avoir l’air de trop questionner Mo’ à propos de ce type pas humain - encore moins humain que nous, mutants que nous sommes. Bon, j’avoue, je m’attendais à un vampire ou un loup-garou sorti d’on ne sait où, d’un cookie raté de notre cher Directeur ou je ne sais quoi …. mais un personnage.

Ce nouveau était un putain de personnage.
Un personnage qui m’invite le soir-même au McDo.
Quand je vous dis que ma vie est complètement dingue et qu’elle aussi mériterait son adaptation en roman.

Un grincement me tire de mes pensées - un son de freins usés, mal huilés. J’ai devant moi un type déguisé en Oncle Sam - no joke - je réprime un sourire, écrasant ma clope au sol. J’aurais bien envie de le vanner sur ses fringues, mais quelque chose me dit que ça serait mal. Sûrement à cause de cette pointe de perdition dans sa voix - ce sentiment d’être décalé. Je souris doucement.

« T’inquiète. J’aime le froid de toute façon. » Et rentrant mes mains dans les poches, je rentre dans le fast-food. Je sens que la soirée va être intéressante. Ou amusante, tout du moins.

Arrivée face au guichet, je reste un instant concentrée sur le menu. P’tain, ça fait une éternité que je suis pas venue faire ma grosse chez Ronald, j’me sens dépassée. Commande effectuée je m’installe sur la table près de la fenêtre, déroulant mon écharpe pour la poser à côté de moi. Et puis, je le regarde - mais pas comme une fille pourrait regarder un garçon qui l’invite au restau’ sans payer, non, non. Je le regarde avec cette pointe infime, mais si intense - avec cette curiosité. La curiosité d’un lecteur pour un nouveau bouquin à la couverture appétissante.
Et puis, Pouvoir de régénération, Classe C, ça me fait penser à quelqu’un, quelqu’un qui avait un sang noir sans qu’il soit fait d’encre.
Je secoue la tête.

Alors, j’ai l’droit de savoir ton nom ou toujours pas ?
« Deux secondes. » Je souris encore, attrapant mon café d’une main pour le porter à mes lèvres. La chaleur se diffuse dans ma poitrine, et je pousse un soupir de soulagement - je chasse les souvenirs indésirables de ma tête. «C’est bo-»
Il plante sa paille à l’envers. Il retourne sa paille.
Et j’ai l’impression qu’il vient d’assister à la chose la plus incroyable du monde.

« Et maintenant, tu aspires avec ton nez. » Main sous le menton, air très sérieux. Une seconde. Deux. Non il ne va pas - « C’est une blague. Le fait pas surtout, j’ai pas envie de te tuer. » Je retourne à mon café, le sirotant doucement. Bon. Il faut que je me présente c’est ça. J’attrape ma boîte de nuggets que j’ouvre du bout de mes ongles vernis, comme un coffret à bijoux. Plongeon dans la sauce, première bouchée.

« En fait moi c’est Sarah. J’ai 19 ans, je suis en D. Et mon pouvoir c’est … » J’essuie le bord de mes lèvres avec mon pouce, me penchant un peu plus sur la table. « ... de connaître les secrets des gens avant tout le monde. Parce qu’on se le dise, les secrets à Prismver ne durent jamais longtemps.» Enfin ça c’est la théorie. En pratique, je suis plutôt celle qui sait tout avec un train de retard - mais on va faire cure de ce petit détail.

Je plonge mes yeux dans les siens - ses orbes d’un vert-bleu qui reflètent beaucoup d’humanité. Beaucoup plus que ce que je le croyais. J’en reste presque un instant le souffle coupé. Puis ma tête se penche sur le côté,puis mes sourcils se froncent. Sourire toujours posé sur mes lèvres, accroché, rêveur.

« Et toi, qui tu es ? » Qu’est ce que t’es ? « Désolée, t'es pas obligé de me répondre. J’ai juste pas encore chopé tous les détails.» Toutes les lignes, les idées, toutes les lettres. J’ai pas encore tourné la première page.

Non, moi je suis juste restée sur la couverture, la couverture de cette histoire bien prometteuse.
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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockLun 1 Sep 2014 - 2:40
L’envers du décor.

- Alors, j’ai l’droit de savoir ton nom ou toujours pas ?
- Deux secondes.
- ... t’es sérieuse là avec ton café en même temps que tes nuggets ?

C’était dit de but en blanc, du Etienne pur. Il avait haussé le sourcil, visiblement perturbé par ce comportement. Sérieux, qui fait ça ? Et au coup de la paille, elle se ficha - gentillement - de sa gueule. Au moins, elle ne s’était pas esclaffée à voix-haute, ne lui avait pas foutu la honte ou regardé comme un extra-terrestre. C’était déja beau.

- Et maintenant, tu aspires avec ton nez. ...C’est une blague. Le fait pas surtout, j’ai pas envie de te tuer.

... Ok il avait douté. C’est qu’il en perdait tout ses repaires, chaque fois qu’il faisait face à ce genre de situations - et c’était arrivé quelques fois depuis sa “sortie”.

- ... On peut vraiment mourir comme ça ?

C’était balancé avec un sourire genre, je fais une blague, mais la seconde d’hésitation dans son regard sembla prouver qu’il était d’une certaine naïveté, et que mine de rien, la réponse l'intéressai bien. ... Il était mignon, Etienne. C’était ce genre de choses qui le rendaient attachant et qui faisaient qu’il pourrait devenir le newbie d’une pédale de quelqu’un comme Morgan, aka mister j’ai-besoin-d’être-drivé en puissance.

Elle finit alors par se présenter. Son âge (deux ans de moins que lui, étonnant), sa classe (celle de Morgan) et son pouvoir. ... Surprenant. Amusant.

- J’adore les ragots. J’aime bien foutre la merde., lâcha t-il le nez dans ses frites, mâchant.

Il venait de dire cela comme on avouerait aimer le chocolat - d’une banalité et d’une simplicité légèrement déroutante au vue des propos en eux-même. Par là, Etienne dévoilait cet aspect de son caractère qui avait tendance à éloigner les moins curieux: l’Etienne vicieux, celui qui aimait mettre en avant ce qui ne devait pas l’être. C’était le côté politiquement incorrect du personnage, finement travaillé par l’auteur afin de contre-balancer sa timidité, sa naïveté, et toutes ces petites choses qui faisaient qu’au fond, c’était le gentil de l’histoire, Etienne.

Même si au premier abord il pouvait passer pour le gros con.

- Et toi, qui tu es ?, il haussa les épaules, un réflex beaucoup trop présent chez lui. Désolée, t'es pas obligé de me répondre. J’ai juste pas encore chopé tous les détails.
- Les détails... ?

Il trempa quelques frites dans la sauce, les glissant entre ses lèvres. Il ne semblait pas très familier avec le concept du “on ne parle pas la bouche pleine”.

- J’bossais dans un fast-food, j’faisais des études de lettres, il leva son regard dans le sien, sarcastique, légèrement amer., en étudiant des auteurs qui n’existent pas. J’étais américain. J’étais amoureux d’une fille de ma classe., son regard se perdit quelques secondes sur l’épaule de Sarah, et il replongea son nez dans ses frites. J’faisais du volley, du bmx, je parlais français, j’étais fils unique et j’vivais qu’avec mon père.

Il déglutit difficilement sa bouchée de frites.

- Il était comme mon meilleur pote.

Il avait cité tout ça avec un certain détachement, comme si il racontait une histoire. Une histoire qui n’était pas la sienne. Et pourtant.

- Mais tout ça, c’était dans un livre. Ca a jamais existé en vrai.

Nouveau haussement d’épaule entre deux frites.

- ‘Toi ? Les détails ?, lâcha t-il sans plus relever les yeux de son plateau.

*

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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockMar 2 Sep 2014 - 0:01

Coeur d'encre

« J’aime bien foutre la merde. »
« Alors reste loin de moi, j’en ai déjà assez comme ça. » Je dis sur un ton de plaisanterie, prenant deux frites pour en faire une croix - qui disparaît bien vite dans ma bouche. Pour le coup, je me fous d’avoir l’air gamine. C’est ce que je suis, c’est comment je me sens - comme une gamine qui vient de recevoir le cadeau de Noël de ses rêves. Excitée à l’idée d’en arracher le papier et d’en voir le contenu. Dégoulinante de bonne humeur. C’est pas ce qui me va, ce qui me colle au teint. J’espère qu’il va pas s’enfuir parce que je souris trop, et que c’est carrément flippant.

Il me résume sa vie en quelques phrases - comme ça, à l’inconnue que je suis. Et je reste muette face à la facilité avec laquelle il arrive à raconter, synthétiser sa personne. Est-ce qu’il se rend compte que c’est complètement délirant ? La ferveur avec laquelle il appuie sur ses mots me souffle le contraire. J’appuie mon menton sur mes mains croisées, coudes sur la table. J’essaie de le construire à chaque nouvelle phrase, j’essaie de comprendre son essence ; les yeux brillants. Des études, un job, une fille à aimer ? « Les filles du monde réel sont beaucoup mieux je suis sûre. »
Et il continue, et je tends l’oreille, chevilles croisées sous la table. C’est peut être impoli de dévorer quelqu’un des yeux, mais je suis prête à faire quelques exceptions.

Et puis c’est pas un mec qui parle avec une frite coincée entre les dents qui va me donner la sensation de manquer de manières.

« Mais tout ça, c’était dans un livre. Ca a jamais existé en vrai. »

J’vois son air désinvolte, mais j’y crois pas un seul instant. J’essaie d’imaginer, ce que ça pourrait faire d’ouvrir les yeux ailleurs, et de se rendre compte que sa réalité n’est qu’en fait un rêve monté de toute pièce. A sa place, je serais sûrement paniquée - et surtout en colère. Pourtant dans ses yeux ne se trouvent aucune trace de rage ou de haine. Juste un détachement étrange qui me met bizarrement mal à l’aise. Et un profond et douloureux mal du pays.

« Ca existait peut être pas avant, mais maintenant que t’es sorti de ton bouquin, tout ça existe en toi.» Je suppose. Je rebaisse les yeux sur mon café - consciente d’être la fille qui ramène sa fraise comme si de rien était. Verre, je le fais tourner distraitement, le regard perdu, ailleurs. C’est vraiment singulier quand même cette histoire, je me sens comme ... mystifiée.

C’est la gamine qui écoute l’histoire d’une fée.
C’est la lectrice effrénée qui boit les déboires d’un personnage désemparé.

« ‘Toi ? Les détails ? » J’explose d’un rire léger, reposant mon gobelet dans un bruit de plastique. «Tu sais, ce que tu viens de faire est pas à la portée de tout le monde. Résumer une vie avec autant … d’efficacité, c’est plutôt buffant.»

C’est vrai quoi. Je fronce les sourcils, entreprenant de former des phrases courtes et simples pour démêler les grandes lignes de ma vie. Si je devais écrire mon histoire, qu’est ce que je dirais ? Qu’est ce qui est vraiment important ? Qu’est ce qui devra rester quand je serais sur le seuil de la mort ? L’envie de tenter l’exercice me saisit comme un frisson, délicieux, sublime morceau d’inspiration. Mes lèvres s’étirent un peu plus.

« Je suis une gosse de riche qu’on a déshéritée et qu’est devenue un déchet de la société. Je cumule les emmerdes et les problèmes depuis que j’ai 12 ans. Je te parle pas de mes relations foireuses. Quoi que je fasse je finis toujours par le rater, et ça s’arrange pas depuis que je suis à Prismver. Mais maintenant, j’essaie de reprendre tout ça en main. Je suis devenue déléguée, je sors avec quelqu’un qui tient à moi, et je m’entraîne à contrôler mon pouvoir. A tous les coups, tout va partir en couille et ceci encore à cause de moi, mais j’profite du répit.» J’ai les yeux qui se sont perdus loin, très loin à côté du visage d’Etienne. Finalement, la vie c’est pas si différent d’un roman. C’est un tas de bonheur rayé et déchiré par des éléments perturbateurs. C’est juste que j’ai pas eu de chance, et que l’élément perturbateur de mon histoire : c’est moi-même.

Je cligne des yeux et éclate de rire. C’est vraiment con quand j’y pense. Laissant voler quelques éclats, je secoue la tête - je suis sûre qu’il doit me prendre pour une tarée. « Désolée, t’es pas tombée sur la meilleure pioche en m’invitant » Mes bras se croisent sous ma poitrine, et je le dévisage avec un air désolé. « Mais bon, c’est le hasard qui a fait les choses comme ça. Et c’est le hasard qui va maintenant régir ta vie, paper boy. Alors tu ferais mieux de t’accrocher.» Parce que maintenant, t’es loin de ton roman où t’avais une fin toute préparée. Tiens, d’ailleurs …

« Tu savais comment tu finissais dans ton livre ? »
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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockMar 2 Sep 2014 - 15:38
L’envers du décor.
- J’aime bien foutre la merde.
- Alors reste loin de moi, j’en ai déjà assez comme ça.
- Ouais, t'a une gueule à avoir pleins d'emmerdes., lâcha t-il en mâchant, aussi cru que Georges l'avait voulu.

Elle avait dit ça avec le sourire, mais c’était intriguant. Le regard d’Etienne s’attarda une seconde sur elle avant de se reporter sur son burger. Il poursuivit avec le reste, et lorsqu’elle lui dit que les filles du vrai monde étaient beaucoup mieux, il souffla un « j’en doute », un léger sourire fendant ses lèvres. Si il avait levé les yeux vers elle, elle aurait pu y déceler beaucoup de nostalgie, de la tristesse, et probablement quelques regrets.

- Ca existait peut être pas avant, mais maintenant que t’es sorti de ton bouquin, tout ça existe en toi.
- Ouais, malheureusement., soupira t-il en se détendant, entamant son burger avant de reprendre, la bouche pleine. J’ai rencontré un amnésique à Prism. Je l’envie. ...Bref. Et toi ? Les détails ?

Il ne vit pas sa réaction lorsqu’il évoqua sa rencontre avec Heath, le nez dans son burger qu’il avait ouvert pour en observer la composition.

- Tu sais, ce que tu viens de faire est pas à la portée de tout le monde. Résumer une vie avec autant … d’efficacité, c’est plutôt bluffant.
- Si le livre avait été publié, je serai résumé en cinq lignes sur Wikipédia., lâcha t-il cruellement réaliste. J’ai passé un mois à imaginer ces lignes.

Vint alors ses lignes à elle. Négatives. Etienne fut surpris de voir qu’elle résumait sa vie par des échecs incessants, et s’en accusait elle-même.

- A tous les coups, tout va partir en couille et ceci encore à cause de moi, mais j’profite du répit.
- Pessimiste., dit-il en louchant sur sa paille avant de boire.
- Désolée, t’es pas tombée sur la meilleure pioche en m’invitant. Mais bon, c’est le hasard qui a fait les choses comme ça. Et c’est le hasard qui va maintenant régir ta vie, paper boy.

Etienne ne su quoi penser de cette affirmation lorsqu’il leva les yeux sur elle. En fait, avant que tout ça n’arrive, lorsqu’il était encore dans son monde à lui, il croyait au destin. L’ironie des choses voulaient que, oui, il y croyait à “cet avenir déja écrit d’avance.” Ca n’a jamais été aussi vrai pour personne que pour lui. Alors, le hasard, il n’y avait jamais vraiment cru, et il avait désormais la confirmation que dans sa vie, rien ne l’avait été. Tout avait été pensé, calculé, voulu. Même le divorce de ses parents. Même la malformation de son oreille gauche qui lui avait valu beaucoup de moqueries quand il était petit. Et même le fait que Rose le repousse sans cesse. Tout avait été prémédité et décidé. Il le savait, désormais. Alors la perspective d’un avenir chaotique qu’elle lui faisait percevoir était peu rassurant.

- Tu savais comment tu finissais dans ton livre ?
- Nan.

Il hocha la tête quelques secondes, silencieux.

- ... J’me demande... ce qu’il se serait passé à la fin du livre. J'veux dire, pas la fin en elle-même, mais après., il leva les yeux. Si il avait terminé le bouquin, même avec un belle fin, aux environs d’mes 30 ans, j’deviens quoi après ? La dernière page est écrite, j’disparais ?

Il sirota quelques gorgées. Il parlait sur le ton de la conversation, comme à peine concerné ou comme si il parlait de banalités. Mais il y avait une inquiétude au fond de ses pupilles qui ne trompait pas, malgré son calme et son détachement apparant.

- C’est vraiment chelou. Mais ce qui me fait le plus bizarre, c’est de me dire que chaque choix, c’est pas moi qui l’ai fais. Tout les coups de folie, toutes les idées qui m’ont donné une poussée d’adrénaline et m’ont fait faire des trucs un peu fous, en vrai ça a peut-être pris des heures de réflexion, pour lui.

Il termina ses frites.

- Du coup, j’sais pas..., Il se laissa tomber au fond de sa banquette, calé en étendant une jambe vers elle sans néanmoins la toucher. C’est quoi les choses les plus folles que t’ai fais dans ta vie ?

*

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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockLun 8 Sep 2014 - 0:08

Coeur d'encre

Il mentionne Heath, et je cille un instant. Je suis toujours pas allée le voir - et j’en aurais sûrement jamais la force. Ou la faiblesse ? Je sais plus, la conversation avec Charlie m’a complètement détraquée. Je secoue la tête comme pour chasser mes pensées. Mes souvenirs aussi - peut être que ça m’aiderait. Il y a des fois où j’aimerai vraiment que ma vie ne soit qu’une page blanche que je pourrais remplir selon mes désirs.

« Pessimiste. »
« Réaliste. Au moins ça me permet d’être un minimum contente quand tout se passe bien.» Moi aussi j’hausse les épaules, comme si sa nonchalance avait quelque chose de contagieux. J’ai le bout des doigts engourdis, et le cerveau un peu embrumé, mais je me sens légère. J’ai beau avoir raconté ma vie à quelqu’un que je viens de rencontrer, ça fait toujours du bien. Et puis, c’était venu naturellement. Sans contrainte.

Je le redis. C’est flippant.
Mon café est presque vide, et je le termine d’une gorgée, le reposant sur la table. Mon regard s’enfuit de nouveau alors qu’il parle. C’est marrant, on a pas réussi à croiser nos regards depuis qu’on parle - toujours partant chacun de notre côté dans nos pensées. Comme si la lectrice et le personnage n’avaient pas le droit de se rencontrer. C’est pourtant bien ce qu’on fait, dans le restau’ le plus banal de toute la planète, qui plus est.

« Si il avait terminé le bouquin, même avec un belle fin, aux environs d’mes 30 ans, j’deviens quoi après ? La dernière page est écrite, j’disparais ? »

J’essaie d’imaginer. De comprendre. De trouver une raison plausible tiens, quelque chose de concret comme dit Mr Clayton, mais je vois rien. C’est de la littérature et de la magie, c’est bien les deux seules choses au monde qui peuvent pas être soumises à des règles rigides, et froides. « Peut être. Ou peut être que le temps s’arrête, et que tu continues de vivre éternellement, âgé de 30, heureux, avec ta famille si t’en as une. Peut être pas si mal. » Juste la même page, la même phrase, le même dernier petit point qui tourne et tourne à l’infini et qui s’effacera jamais. L’encre comme ancre.
Je glisse une mèche derrière mon oreille, ne savant plus quoi faire de mes mains. Je croise furtivement ses pupilles. Et une fois de plus, je vois la peur trembler derrière le masque d’insuffisance qui couvre son visage. Masque ? C’est même pas quelque chose de voulu, c’est juste ainsi qu’on été écrit - décrit ? - les traits de son visage. Au fond, je trouve ça triste.

« En vrai ça a peut-être pris des heures de réflexion, pour lui. » Vraiment triste.
« Mais maintenant, c’est terminé. Peut être que tu penses que le fait d’être sorti de ton bouquin soit une erreur ; mais c’est fait. Donc tu vas devoir apprendre à vivre dans ce monde là. Il est peut être moche et moins cool mais au moins … Tu seras certain d’être libre. De faire des choix qui t’appartiendront. » Sourire encourageant. C’est tout ce que je peux faire pour l’aider. Lui promettre une intrigue aux airs de liberté pour cette nouvelle vie.

Même si au final, je sais plus que quiconque qu’il est difficile de faire ce qu’on veut, surtout ici.

Il me demande d’autres détails sur ma vie, et je fronce les sourcils. Mon bras se tend nonchalamment vers son verre de coca. « Je peux ? » - j’attends même pas la réponse et en bois une gorgée, serrant la paille, concentrée. Des choses folles hein. « J’ai cramé un matelas. Je me suis forcée à bouffer 3 Maxi Best Of avant un rendez vous chez le médecin. Et je suis tombée amoureuse. Plusieurs fois. Beaucoup trop de fois. » Je lâche un rire cristallin, avant de repousser sa boisson vers lui du bout de ma main. « Si tu veux, mon histoire serait plus orientée section roman « eau de rose » qu’action. Enfin, si on oublie le fait que j’ai une propension effrayante à prendre des coups et à en donner. » Je plonge dans ses yeux. Ses yeux dénués d’encre, dénués de la moindre noirceur. Et je réalise. « Je devrais vraiment arrêter les métaphores littéraires. T’es humain. J’ai pas à te traiter différemment. » C’est sorti de ma bouche tout doucement, comme un murmure, un peu éraillé à cause du froid qui même dans la salle chauffée, est resté lové autour de mon cou.
Comme une réalisation qui frappe sans faire mal, comme une amie.

« T’es humain. Et laisse personne d’autre te dire le contraire.»
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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockMar 9 Sep 2014 - 13:45
duo
Elle a pas vraiment attendu mon avis, mais j’ai fais un vague geste de la main pour lui dire qu’elle pouvait prendre mon Coca.

- J’ai cramé un matelas.
- Oh, moi aussi.
- Je me suis forcée à bouffer 3 Maxi Best Of avant un rendez vous chez le médecin.
- Rude. J’étais sûr qu’elle était anorexique.
- Et je suis tombée amoureuse.
- Haanw.
- Plusieurs fois.
- Ah.
- Beaucoup trop de fois.

Je lui souriais, compatissant sans trop savoir non plus pourquoi. Moi, je n’étais jamais tombé amoureux. J’avais Rose, oui, j’avais le coeur qui battait fort pour elle, mais on étais pas en couple. Et pour moi, on ne pouvait être réellement amoureux qu’après avoir été un certain temps en couple avec la personne. Mais je savais que beaucoup de gens ne partageaient pas ma vision de la chose. J’me faisais souvent jeter en en parlant devant des gens qui se croyaient amoureux. Ca m’empêchait pas de continuer de le penser. Ni de le dire.

Mais, quand même, c’est vrai que Rose me faisait un sacré effet.
Et elle me manquait.

- [...] mon histoire serait plus orientée section roman « eau de rose » qu’action.
- C’est moins dangereux. Quoi que., ajoutais-je en dodelinant de la tête, paille entre les dents.
- [...] j’ai une propension effrayante à prendre des coups et à en donner.
- ... J’tâcherai d’m’en souvenir.

Sourires, un instant qui glissait entre nous. C’était simple et agréable avec cette fille. Ca roulait tout seul.

- Je devrais vraiment arrêter les métaphores littéraires. T’es humain. J’ai pas à te traiter différemment.
- ... Boah...
- T’es humain. Et laisse personne d’autre te dire le contraire.
- Et toi te prend pas la tête avec ça. Tu peux faire des références à la littérature, j’aime ça. ... Même si je t’avoue que je suis incapable de lire depuis... ça. J’pense que j’pourrais plus voir les personnages de la même façon avant un bon moment.

Je reposais mon Coca vide et levait les yeux vers elle, énergique, sourcils haussés.

- Mais c’est comme ça. C’est la vie, j’ai pas l’intention d’me morfondre là dessus. J’suis humain, et j’ai toujours pensé l’être. Alors... J’ai juste à me reconstruire une vie ici, comme si j’avais juste... déménagé.

Je baissais les yeux, me pinçant les lèvres. Déménagé pour me retrouver seul au monde. Je tapais doucement sur la table avec un petit sourire, yeux relevés sur elle.

- On bouge ? J’t’emmène sur mon cheval blanc à deux roues. Mais tombe pas amoureuse de moi, j’ai pas vraiment envie d’me prendre des coups...

Je lui souriais, remettant ma veste en cuir et me levant, prenant nos deux plateaux en main pour aller les jeter.

- J’te carry et tu me montre les coins que t’aime bien en ville ? Ou la plage, elle est pas loin non ? Comme tu veux. Sinon j’te ramène si tu préfère hein. Y’a pas d’problème.

*

Couleur Etienne: Teal ▬ Début septembre
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MessageSujet: Re: L’envers du décor.   L’envers du décor. 1400359500-clockJeu 11 Sep 2014 - 22:53

Coeur d'encre


« Te prend pas la tête avec ça. »
Si seulement il suffisait de dire ça pour que ça marche. J’hoche légèrement la tête, un peu attristée. C’est encore mon empathie, mon don à ressentir trop fort les autres qui me submerge. Rien que de m’imaginer être à sa place en ce moment me donne des frissons. Mais aux dernières nouvelles, je ne suis pas un personnage, et ma vie n’est pas qu’une fantaisie écrite par je ne sais quelle adolescente complètement folle - c’est déjà ça. Il sourit, avance, passe les obstacles. Il a un certain courage, ce personnage. Je lui rends son regard, son sourire. Oui. Il est peut être super étrange, un peu ringard, et la langue pas dans sa poche - mais il est cool. Je l’aime bien.

« J’ai juste à me reconstruire une vie ici, comme si j’avais juste... déménagé. »
«T'as pas choisi le meilleur bled. Mais bienvenue qand même.» Bienvenue chez les fous. J’accentue mon sourire, le rendant un peu lugubre, menaçant, inquiétant, avant de rigoler doucement. Au final, il a quelques points communs avec tous les nouveaux qui arrivent sur l’île. Lui aussi va changer complètement de vie. Lui aussi ne sait pas à quoi s’attendre - et ce encore moins que les autres. Va falloir faire attention à lui.

« Mais tombe pas amoureuse de moi, j’ai pas vraiment envie d’me prendre des coups…
« C’est ma réplique, tu t’es trompé de ligne, paper boy. » Clin d’oeil. Je remets mon écharpe et me lève, avec ce sentiment de joie collé à mon coeur. Celui d’avoir crée une complicité - une de celle qui vous annonce un avenir sympa. Dans la mesure du possible. « Allez, j’t’emmène en virée. Un petit tour de l’île avant de te ramener chez Mo’ au Jimmy’s. Et si t’es sage, t’auras peut être le droit à une bière offerte. » Allez, je veux bien concéder à monter avec toi sur ton bmx moisi et m’afficher alors que t’es fringué comme un plouc. Je suis vraiment trop gentille.

Je m’installe à l’arrière de son vélo, et glisse mes mains autour de sa taille, avant de faire semblant d’éperonner la bête. « Allez, pédale esclave. » Mon rire se perd dans la brise qui se lève, et nous partons. Etrangement heureux, dégueulassement enthousiastes, déterminés à en vomir. Tu sais Etienne, c’est peut être la dernière page de ton roman n’a peut être pas été écrite - mais au final, qui s’en préoccupe ? Maintenant, seules comptent les nouveaux écrits qui vont animer ta vie.

Tout commence avec des il était une fois ; et ce soir, je suis heureuse d’annoncer -
il était une fois, moi et un bonhomme de papier.
Ca commence toujours avec des "il était une fois"
robb stark

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