Les cours de sport en classes groupées, c’est nul. Surtout quand c’est du volley contre les C. Lukas et Zephyr viennent de se faire éclater sur le terrain, en même temps c’est normal c’est pas du tout équilibré, en face y’a Dobson, Miller et Steiner, et eux ils avaient... Ackland. Heath ça le faisait chier de jouer alors il foutait rien, et Luke et Zephy avaient beau faire de leur mieux bah ils se faisaient exploser. Et puis la prof, cette sadique, plutôt que de mieux équilibrer les équipes, elle les engueulaient. Su-per. Matinée de merde. Résultat Lukas est là, il râle - original - en se changeant avec Zeph dans un coin des vestiaires, entendant les trois volleyeurs de C refaire le match à l’oral plus loin, tous contents d’eux.
« Pff c’est facile ils sont en club... »
Ils verront le jour ou ils feront... autre chose. Ok, y’a aucun sport concrètement où Lukas est bon. Il est sportif, y’a pas de problème, il est agile, endurant, tout ça, mais il maîtrise aucune balle, n’est vraiment bon dans aucun sport en particulier. Il devrait peut-être s’y mettre.
« Marre de cette pluie. » Grommelle t-il en lassant ses baskets.
Ca fait des jours qu’il pleut sur l’île, et Lukas le fait remarquer toutes les dix minutes, comme si on s’en rendait pas déja compte. Zephy, ça a pas l’air de le déranger lui, mais en même temps Zeph y’a jamais rien qui le dérange. Lukas, lui, il suffit qu’il pleuve pour que ça le mette en rogne.
En plus, à la sortie du gymnase, ils croisent Jim, et Zephy se fait emmener par son frère on ne sais où. Bougon, Lukas rabat la capuche de son gros sweet sur sa tête, mains dans les poches, tête baissée, il traverse le parc pour rejoindre le hall tout seul. Et paf, il trébuche, sa jambe s’enfonce dans une flaque jusqu’au genoux - putain de trou de merde ! Une main au sol dans la boue, il extirpe sa jambe de là, et voila, il est tout crade, trempé, avec de la boue sur la main et plein sur son jean tout neuf.
« Putain de pluie de merde ! »
Il s’essuie la boue sur son jean, il est plus à ça près, et trace vers le hall en faisant un peu plus attention où il marche. Il traverse celui-ci sous les regards amusés des élèves qui sont là - hein hein SUPER DRÔLE - et file vers les toilettes. Là-bas, il se change ENCORE, remet son jogging, parce-qu’il va pas se traîner avec cette boue toute la journée... Direction les casiers où il va foutre son pantalon sale et la serviette qu’il a utilisé après la douche dans les vestiaires du gymnase. ... Encore faut-il se souvenir du code de son cadenas. ...Merde, gros trou de mémoire. Il ferme les yeux, pose son front contre le casier, se mord la lèvre en se concentrant - petits crocs dehors, sa queue démoniaque qui s’agite derrière lui en signe de nervosité. ... Manquait plus que ça, putain, c’est quoi déja ce foutu code ?!
Le poing s’écrase contre le casier avec force, l’attaque inattendu force le réflexe du B qui s’est écarté juste attendu. Il observe Orest, jauge pendant quelques instants celui auquel il fait face. Il regarde Lukas avec ces yeux à l’expression opaque, regrets cachés derrière ce voile insensible qu’il a l’habitude d’aborder. Il ne compte plus les fois où il a dû se retourner contre les siens, user de ses mains pour frapper ceux qu’elles devaient protéger à la base. Il reste silencieux en l’observant, sa maigre expérience dans ce genre de missions ingrates l’aidant juste assez pour qu’il se retient de formuler le moindre mot à l’égard du B qu’il connaissait pourtant si bien. Qu’il connait d’ailleurs, toujours bien, et probablement mieux que la plupart des gens.
Leur amitié était pourtant réelle. Le polonais le niera peut-être, mais il ressent cette culpabilité, ces regrets, aggravés à chaque fois qu’il fait face à l’expression dépitée de Lukas. Il ôte son poing du casier, la main rougie par le geste irraisonnable, ouvre la porte à moitié explosée. Son regard se plante dans celui de son ancien ami et il enfonce son bras dans le casier, flanque toutes les affaires par terre d’un geste, ne prend même pas la peine d’observer ses dégâts. Il sait, il pleure, il culpabilise, pourrit, s’en veut - mais il ne peut pas se permettre de ciller. Il ne peut pas se permettre de faillir à cette mission, au risque de tout perdre.
Une pensée pour Nova le motive à continuer et il envoie valser le sac d’un coup de pied, se moquant bien des possessions matérielles qui s’y trouvent. Lukas a l’habitude. Leur quotidien d’amitié s’est transformé en ce quotidien cruel de trahison, goût amer que même lui n’arrive pas à s’ôter de la bouche. Peut-être qu’il s’en serait voulu davantage, quelques jours plus tôt, mais ça n’était pas le cas aujourd’hui. Il avait démoli la salle des E avec Narcisse, trahissant tout ce qui relevait de son ancienne identité, et avait apprit de ce dernier - se déconsidérer était loin d’être la solution à son problème de conscience. Il fallait qu’il assume ce qu’il était, il fallait qu’il cesse de regarder en arrière pour se comparer à ce qu’il avait bien plus être.
Parce que, s’il tardait trop, cette culpabilité le détruirait. Sa main empoigne la porte du casier et son pied s’y écrase puissamment, la jetant hors de ses gonds. Orest observe l’objet qui tient dans sa main, le laisse bêtement tomber aux pieds de Lukas, comme un simple dégât collatéral qui n’aura cesse de croître à mesure que le temps passera. On avait été clair avec lui, il ne fallait pas punir Lukas, simplement lui rendre sa vie misérable au point qu’il en vienne à revenir de son propre chef. Son don était bien trop précieux et unique pour que le Ranker crache sur un allié comme ça - c’est de cette façon que lui, avait compris les choses. Au fond, ça lui était bien égal, c’était pour lui une manière de sauter le pas et de faire fi de ses anciens liens.
Le voilà ton putain de code Lukas : RANKER.
C’est une manière de se persuader qu’il fait ça autrement que pour lui-même. C’était certainement plus facile avec Nathaniel, se défouler un coup et ne plus regarder en arrière. Cette fois-ci, c’était autrement plus cruel, laisser son ancien ami le haïr toujours plus. Feindre l’insensibilité, l’amusement, non seulement tourner le dos à mais aussi piétiner ce lien qu’il avait eu tant de mal à tisser. Ce lien dont il espérait tant, dès lors que la cravate dorée lui en avait effacé la plupart.
Alors grimpe. Grimpe Orest. T'attends quoi ? Monte le plus haut que tu peux pour leur prouver ce que tu vaut, que t'es pas qu'un déchet comme on pourrait le penser.
Les mots de Narcisse lui reviennent en tête et il marque une pause, lève un instant les yeux au plafond avant de les reposer sur le cadet Peters. C’est un sourire qui fend son visage, désormais. Pas un mot. Rien. Comme si au fond, Lukas ne le méritait pas.
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Sujet: Re: Bully || PV Sam 11 Oct 2014 - 21:20
Mi-octobre+ • #2b9894
Un poing qui s’abat. Il a tout juste eu le temps de sentir une présence derrière lui, trop proche, beaucoup trop proche; il a essquivé pile à temps. C’est qu’il est devenu bon à ça Lukas. Entre le Fight Club et les S qui le font chier, il a appris à survivre. Et écarté de son casier, il se tient immobile, tête baissée mais regard brûlant fixant Orest. Ce dernier le regard avec un oeil narquois, foutant à terre toutes ses affaires. Lukas a les poings serrés, mais il dit rien, il sert les dents; et c’est son sang qui bouillonne, c’est ses nerfs qui se tendent.
Parce-que c’est pas la première fois. Et parce-que c’est Orest.
Ca se révolte en lui, ça brûle, et pourtant il dit rien. Il encaisse, il accumule; mais on sait tous que ça, il sait pas le faire longtemps. Le super mug avec une photo de Zeph et lui explose par terre dans un fracas. Et Orest s’attaque à la portière du casier, il veut la décrocher. Elle est déja enfoncée par son coup, mais si c’était que ça. Nan, le casier de Peters, il est reconnaissable au milieu de tous les autres: y’a déja des insultes gravées et écrites à l’indélébile. Des petits mots des S qui passent par là. Des « tapette », « faible » et « soumis » à tout va. En grosses lettres dorées ou gravées au cutter, ça change rien, ça se voit hyper bien, et les S s’en assurent.
Et parce-que ça suffit pas que toutes ses affaires soient par terre, Orest shoot dans son sac, et arrache la porte du casier qui tombe également par terre. Voila, son casier est niqué, et ça va encore prendre un temps fou pour que Lukas en ait de nouveau un. Ca prend toujours des semaines, y’a pas assez de casiers pour tout le monde, surtout depuis que les A ont deux casiers chacun et que les S s’en approprient de nouveaux régulièrement.
C’est pareil. C’est toujours pareil. Toujours les mêmes qui dominent, et toujours les mêmes qui s’écrasent.
Et toujours le même qui encaisse, presque tous les jours, qui se fait emmerder. Mais qui refuse pourtant de totalement se soumettre.
Et voila. Il fallait que ça sorte. Mais Orest est un connard, Orest est arrogant et moqueur; et il provoque par un haussement d’épaule, ricane. Et la provocation marche. Parce-que Lukas ne sait pas retenir sa colère, faut que ça sorte. Lukas le pousse violemment, et en retour se fait pousser avec plus de force encore, son dos et son crâne heurtant les casiers derrière lui dans un gros fracas métallique qui attire l’attention des élèves aux alentours.
Et il a le feu dans les yeux, Lukas, mais pas n’importe lequel. Ses pupilles tournent au turquoise, un turquoise brillant, enflammé, qui n’a rien de naturel; ce sont les yeux du démon. Et il sait, il sait qu’il doit se calmer, ne pas se transformer complètement. Ca fourmille en lui, cette force caractéristique, comme si ses muscles lui hurlaient de se laisser aller, parce-que si il le laisse venir, sa force se décuple et il peut faire face. Il le sait tout ça, mais il fait rien. Rien, ou presque, parce-que rien ne l’énèrve plus en ce moment que le nouveau regard de celui qui était son ami.
Et son ancien ami, il lui crache dessus. Lukas crache sur les pieds d’Orest, brûlant de provocation, insoumis malgré sa peur. Le retour de flamme est brutal, comme attendu par le B beaucoup trop téméraire; Orest, bien plus grand et plus fort que lui, le saisit d’une main puissante au col et le plaque violemment contre les casiers, le soulevant par la suite, comme pour lui prouver ce qui est déja évident: Orest domine cette confrontation.
Lukas a mal, mal au crâne parce-qu’il retient le démon, mal au dos parce-qu’un cadenas y fait violemment pression, mal au cou parce-que cette emprise d’Orest l’étouffe. Il tousse, il rugit des insultes, il griffe ses mains et bat des pieds pour retrouver le sol.
« ... Je te déteste... », souffle t-il presque avec plus de pitié que de rage.
Parce-que, dans tout ça, c’est surtout son coeur qui lui fait mal. Et autour d’eux, personne ne bouge. Personne ne regarde.
Parce-qu’un S est en train de dominer, et que lorsque ça arrive, il n’y a rien à faire. Rien d’autre que de baisser les yeux, et passer son chemin en silence.
Journée de merde. Temps de merde. Vie de merde. Pour une fois que rien ne t'arrive, tu t'emmerdes. Traînant les pieds vers un lieu qui ne t'inspire plus confiance, tu sors de l'établissement en affrontant la pluie. Elle agresse aussitôt tes cheveux bientôt trempés, puis à tes vêtements. Collants, foncés par le liquide. Soupir de lassitude, soupir d'ennui. Pourtant, t'aurais dû être contente : un jour à rien foutre de plus qu'aller en cours, un jour où aucun grand malade t'attend dans ta chambre, prêt à lacérer le peu d'amour-propre qu'il te reste. Les cicatrices sur ton dos partent peu à peu mais la peur, elle, reste tenace, vive. Tu te méfies de chaque personne, tu évites les inconnus et repasses dans un état apocalyptique, prête à sauter à la gorge de quiconque aura une attitude menaçante envers ta personne.
Un message inutile à Warren, un baiser plaqué contre ton collier Triforce et tu t'apprêtes à passer quelques heures tranquille, dérivant comme une âme en peine dans le pensionnat. Tu réfléchis à tous les événements, tu souris en pensant au Punisher. Putain de catin sm. Et tu parles seule, comme d'habitude. T'ignores les regards qu'on te lance, tu te pavanes dans ton vieux sweat violet et dans ton jean trempé, persuadée d'être parfaitement à la hauteur de ce rang de Deuxième Dauphine. Ahaha. Quelle belle merde. Troisième au classement, avec ta tronche ravagée et tes tifs en bataille. Tu grattes ta gorge d'un air pensif, et vas récupérer quelques cahiers dans l'intention de les ramener dans ta chambre.
Et c'est là que tu la sens. Cette alarme interne qui se déclenche quand tu te sens menacée. Ce hurlement silencieux qui fait vibrer tes os, qui couvre ta peau de chair de poule. Tu lèves la tête en raffermissant la prise de tes doigts sur ton butin, comme une naufragée cherche à s'accrocher à sa bouée. T'es plus que ça, de toute façon. Une naufragée, en train de se noyer dans son océan personnel.
Tu te détruis toute seule ma poule, et ça personne le remarque. Parce qu'ils sont tous obnubilés par ce qu'il se passe, par cette sensation de danger permanent. Te crois pas aussi importante, te pense pas indispensable à leur survie. Ils ont vécu un mois sans toi, et dans tout ça t'es la seule à avoir morflé. Ta gueule. Un juron marmonné entre tes crocs serrés, qu'une jolie demoiselle prend aussitôt pour elle, te lançant un regard offusqué. Pas toi poupée, j'parle à la nana morte devant toi. Elle flotte, c'est marrant. Mais fais gaffe j'crois qu'elle essaye de te peloter. Sourire diabolique, et la gamine – probablement d'à peine 15 ans – se casse en marchant bien vite. Ca marche toujours, c'est pitoyable.
L'avantage de Prismver, c'est que tu peux dire n'importe quoi ils te croiront ; c'est l'effet don chelou, probablement. Clope en bouche, briquet actionné, t'en grilles une sereinement, de nouveau devant l'entrée. Et c'est là que ton instinct revient, que tes doigts se crispent autour de la cigarette. Un gosse sort en courant presque, tu l'arrêtes en lui faisant le plus beau croche-patte de l'année. Doucement gamin. Qu'est-ce qui t'arrives ? On dit que t'es pas cool avec les enfants. Tu comprends pas pourquoi. Il bafouille, il pointe les casiers. Oh, great, un muet. Tu devrais sérieusement envisager un apprentissage intensif du langage des signes, parce que ses gesticulations, elles veulent rien dire.
Mégot jeté, et tu files avec tes cahiers sous le bras vers la direction indiquée par le joli muet – t'aurais peut-être pu le remercier, m'enfin bon. Tu fends la foule, ignorant les protestations vulgaires qui résulte de ta marche rapide. Parce que t'entends du bruit, parce que t'as un mauvais pressentiment. Et tu t'arrêtes en voyant la scène.
Tu les regardes de loin, au bout du couloir. Sourcils froncés, mine renfrognée ; incapable de les reconnaître vu la distance. D'ordinaire, tu n'en aurais rien eu à foutre. T'aurais tracé, persuadée d'avoir simple affaire à un bizutage comme un autre. T'avances sans rien dire, jusqu'à ce que la victime hurle, jusqu'à ce qu'elle suffoque. Ton regard se durcit, ton sourire léger disparaît. Tu serres les cahiers entre tes mains, et t'accélères, droit vers eux, la mine glaciale et les yeux brillants de rage.
Animée par un instinct protecteur que tu bouscules les élèves effrayés, que tu leur aboies dessus pour qu'ils te laissent passer. Petite créature se frayant un chemin parmi la foule effrayée – effrayée par ce S, effrayée par cette guerre. Et c'est d'un air faussement détaché que tu lèves la main, que tu la plaques sur l'épaule d'Orest et que tu lâches d'un ton froid des paroles douloureusement éjectées. Lâche-le de suite. Tu jettes un œil vers Lukas, t'autorises un sourire affectueux. Tu cherches à le rassurer du regard quelques instants, avant de reporter ton attention vers l'agresseur.
Je le répéterais pas deux fois. Affection mise de côté, tu mobilises toute ta rancune envers cette pseudo-classe pour essayer de lui en vouloir, pour essayer de cacher la sympathie que tu éprouves à son égard. Et tu resserres ta prise sur l'os, pour accentuer la menace. Comme s'il n'était pas capable de t'envoyer valser d'un coup d'épaule. Comme si t'avais une chance de le forcer à t'obéir.
Masochiste.
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Sujet: Re: Bully || PV Dim 12 Oct 2014 - 22:38
BULLY
Est-ce que ça lui importait ? Bien sûr que oui. Il n’était pas insensible Orest, lui aussi souffrait de cette chair arrachée, de ce sang qui coulait. Lui aussi pleurait de cette pluie de douleur, lui aussi hurlait avec ces coups qui filaient. Il regrettait Orest. Il regrettait tellement de n’avoir pu être plus fort. Il regrettait tellement de ne pouvoir faire davantage face à ce qu’il était, mais les choses étaient ainsi. Mais était-ce vraiment plus mal que ce qu’il faisait auparavant ? Il s’était toujours battu. Pas seulement le Fight Club, dans les couloirs, avec des inconnus, au nom d’une dispute idiote, d’une altercation parfois presque voulu. Il frappait sur des gens qu’il ne connaissait pas, étanche à tout regret, les poings exemptes du moindre souffle de conscience.
Il frappait. Encore et encore. Mais ces fois-là, il ne s’attardait pas, ne baissait pas les yeux vers ses propres mains pour quantifier tout le seul qui les recouvrait. Pour se dire, au fond, combien il se détestait pour ce qu’il venait de faire. Non, ces fois-là, il se fondait d’un sourire satisfait, tournait le dos et appréciait le gout de ce pourquoi il vivait. Le chaos, les conflits, le sang. C’était juste un problème de liens, une incapacité à tourner le dos à ses liens comme il avait bien pu le faire auparavant. Pour lui, ça n’avait rien de différent, pour lui, il avait juste continué à emprunter la même route, se contentant d’enfiler une cravate dorée pour la rendre plus agréable.
Et le regard des gens autour le dégoûtait. Toutes ces personnes, effrayés ou surprises, lui donnaient la nausée dès lors qu’il daignait tourner la tête vers eux. Il en voyait tous les jours des bagarres lambdas, Orest, et il voyait les rires qui fusaient, les portables qui filmaient. C’était comme si la cravate qu’il portait autour du cou rendaient tout ça autrement plus mauvais, unissant les autres classes à l’encontre d’un ennemi commun. Ca n’allait pas. Ca n’allait pas du tout. Il ne réfléchissait pas, le polonais, agissait avec ses bras en contournant les directives de sa raison, s’en remettant à cet instinct animal - et tout lui semblait tellement plus facile.
Dès lors que sa main se refermait sur le col de son ancienne amitié, c’est son côté humain qu’il avait l’impression de mettre à genou - sa raison stupide et inutile qu’il semblait maitriser. Il regrettait mais ça ne l’arrêtait pas, et l’hésitation était de moins en moins marquée à chaque minute. Comme à chaque fois, Lukas se défendait, et comme à chaque fois, Lukas se retenait - il refusait d’activer son don, laissant son ancien ami prendre le dessus. Le S avait beau ne pas comprendre, ça lui était bien égal pour peu que ça lui permette de mener sa mission à bien - et il ne cille pas, garde son ancien ami plaquée contre les casiers avec toute la force dont il disposait, se fermant à tout sentiment.
Mordant sa langue pour s’ôter toute envie de réponse, il soulève un peu plus Lukas, s’autorise un regard sur les alentours vers toutes les personnes tétanisées. Orest s’apprête à lancer une remarque sarcastique, provocatrice, stoppée par une main posée sur son épaule - croisant les yeux d’ébène d’une fille qu’il connaissait bien. Plus que bien même. Ca n’était pas seulement le fantasme secret de Lukas, mais aussi une fille avec qui il avait couché, un soir, dans un élan de folie. De là, ce lien s’était transformé - on pouvait dire qu’il aimait la couvrir, la protéger, quelque chose dans ce genre. C’est ce que tu fais Anarchy ? Tu le protèges de lui-même, de son propre mal ? Ou bien tu te retournes contre lui sous prétexte d’une cravate nouvellement enfilée ?
« On sait l’un comme l’autre que t’es incapable de quoi que ce soit contre moi. »
Il se tourne presque totalement vers elle, en oubliant Lukas. Ce qu’il n’a pas oublié, en revanche, c’était l’habileté combative de ce dernier quand il le voulait - et, prudent, Orest le lance par dessus son épaule dans un geste brusque, comme aux lancers de poids des Jeux Olympiques. La foule d’élève aide à l’atterrissage et cet élan de solidarité hypocrite fait soupirer le polonais, sa main vient délicatement ôter celle de la E de son épaule. Son regard se plante dans le sien, mais là, il ne cache rien - il y déverse tout ce qu’il ressent à son égard, toute cette affection, cette protection, les désirs qu’il a pu avoir et la déception de la voir se retourner ainsi.
« C’est sa faute d’être faible. S’il ne se retenait pas comme il le fait, ça ne se passerait pas de cette façon. Il se tourne vers Lukas. De quoi tu t’inquiètes, Lu' ? Des regards qu’on te jette ? D’être seul contre le monde ? La blague. Tout le monde te voit déjà comme un démon, ces gens éprouvent juste un semblant de solidarité parce que je suis pire que toi. T’es juste incapable de leur tourner le dos parce que t’espères encore quelque chose d’eux. Tu arrives pas à te retourner contre ce monde qui pourra jamais t’accepter. Elle est là, ta faiblesse. »
S'accepter, s'aimer, tirer profit de cette force. La leçon que Narcisse m'avait apprit.
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Sujet: Re: Bully || PV Mer 15 Oct 2014 - 13:55
Et évidemment, faut que ce soit elle. Faut que ce soit elle qui se détache du groupe d’élève, elle qui accueille le regard honteux d’un Lukas qui rougis violemment au fur et à mesure qu’elle approche. et c’est pas seulement dû au fait qu’il est essoufflé et qu’Orest lui appuie sur la gorge, bloquant à moitié sa respiration. Bien-sûr que non, c’est juste que c’est Anarchy. Au quotidien elle le fait rougir sans même s’en rendre compte, et là, voila qu’elle se trouve face à cette situation de merde.
Honte. La honte d’être faible. Et la colère enflamme son regard, enflamme l’air au dessus de sa tignasse à la seconde ou Anarchy s’arrête devant eux pour les observer. Il a honte, tellement honte. Les flammes se sont échappées de son esprit, matérialisées en deux flammèches bleues inoffensives dansant au dessus de lui. Il ne manque pas grand chose pour que l’état démoniaque se déclenche. Les yeux turquoises, la queue, les oreilles et les flammes sont là. Ne manquent que les crocs et quelques flammes de plus; ça force en sera alors décuplée. Et sous cet état, il sait faire face à Orest, il le sait. Il l’a déja battu comme ça.
Et pourtant, il contrôle. Encore. Son regard glisse sur Anarchy, encore captivé par elle comme il l’est jour après jour.
▬ Lâche-le de suite. Je le répéterais pas deux fois. ▬ On sait l’un comme l’autre que t’es incapable de quoi que ce soit contre moi.
« Tu la touche, je t’arrache la tête avec mes crocs. » Une pensée embrasant tout son être le temps d’une seconde. Le temps d’un battement de coeur, le temps de la surprise, le temps qu’il se retrouve soudainement et brutalement jeté à terre comme un vulgaire sac. Réflex. Le démon met les mains à terre juste à temps pour ne pas s’y écraser le menton. Plus il est transformé, plus il est fort, mais aussi rapide et agile. Tellement mieux que l’humain. Il sent des mains sur ses épaules, on veut le relever, on lui demande si ça va; il écarte tout le monde en jouant des coudes, se relevant par lui-même. La rage au ventre, la braise dans le regard d’un turquoise glacé. Il a mal au dent quand il se redresse en fixant Orest plein de défi. Il a mal, parce-que les crocs sortent, le rendant de plus en plus bestial. Le coeur qui cogne, il se force à ne pas regarder Anarchy. Honteux. Honteux d’être si faible et si laid. Un monstre inutile, une bête dominée par Orest. Un animal de compagnie maltraité, en somme. Et ça le révolte. Ca le révolte déja au quotidien, mais sous les yeux d’Anarchy, c’est juste pire.
▬ C’est sa faute d’être faible. S’il ne se retenait pas comme il le fait, ça ne se passerait pas de cette façon. De quoi tu t’inquiètes, Lu' ? ▬ M’appelles plus com... ▬ Des regards qu’on te jette ? D’être seul contre le monde ? La blague. Tout le monde te voit déjà comme un démon, ces gens éprouvent juste un semblant de solidarité parce que je suis pire que toi. T’es juste incapable de leur tourner le dos parce que t’espères encore quelque chose d’eux.
Atroce vérité qui le fait frissonner.
▬ Tu arrives pas à te retourner contre ce monde qui pourra jamais t’accepter. Elle est là, ta faiblesse. ▬ Ta gueule !
Lukas n’a pas le sang-froid. Il n’a pas la maturité, la sagesse, la prudence, la retenue. Il n’a pas tout ça, il ne connaît pas. il n’est qu’un gamin, un gamin turbulent et violent, un gamin sans repère, un gamin qui haît la domination et l’autorité depuis qu’il haît son père d’une haine viscérale. Lukas n’est qu’un gosse écervelé qui fonce dans le tas, le tout habité d’un esprit démoniaque qui prend du bon temps dans cet hôte mignon, faiblard, trop gentil, mais qui a le potentiel d’être une redoutable machine de guerre. Et ça, il le sait, Lukas. Il le sait quand il s’avance à grandes enjambées et pousse Orest contre les casiers avec une force qui n’est pas la sienne. Le fracas métallique produit par le S fait retenir son souffle à l’assemblée. Regardez la bête de foire mordiller le dresseur. Écoeurants.
Et c’est lorsqu’Orest trouve le regard de Lukas que celui-ci sait qu’il a été trop loin. Parce-qu’i a été en S. Il connaît les règles. Le S doit avoir le dernier mot. Le S doit dominer. Et si la foule est là, c’est un impératif. Si Orest ne lui rend pas le coup plus fort, il sera comme Lukas, rejeté de la classe S.
▬ C’est toi le faible. C’est toi qui a besoin de taper sur les autres pour te prouver quelque chose.
Mais t’es pareil Lukas. Toi aussi t’a été en S pour te sentir puissant. Pour être respecté. Toi aussi t’a cherché tout ça et t’a obéis. T’es pareil qu’Orest, et ça se sent, dans ta voix tremblante. La seule différence, c’est qu’il a réussi là où toi tu as échoué.
Et avec Anarchy aussi, soit dit en passant.
T’a même pas idée de jusqu’où peut aller ta frustration, petit démon.
Oh, tes crocs et flammes sont déja rentrés ? T'a déja perdu, Lukas. T'a perdu à la seconde ou t'es entré en S.
En voyant Lukas rougir, tu paniques intérieurement ; il étouffe, putain il va mourir. Sans même faire le rapprochement avec ton arrivée, tu t’apprêtes à lancer un regard presque suppliant vers Orest, mais il coupe court tes réflexions. On sait l’un comme l’autre que t’es incapable de quoi que ce soit contre moi. Alors frappe-moi, repousse-moi. Vas y, prouve-moi que j’fais bien de te bloquer comme ça. Tu serres les dents dans l’attente d’un coup, mais c’est la première victime qui vole vers la foule, t’arrachant un petit couinement étranglé. Put..
Les yeux qui se plantent dans les tiens bloquent ta respiration. Tu te perds dans tout ce que tu vois et le lui rends instinctivement, ta main retombant mollement le long de ton corps. T’ouvres la bouche mais n’as pas le temps de dire un mot qu’ils recommencent, faisant ressortir ton côté maternel ; putain les enfants fermez-la, j’essaye d’en placer une. Tes prunelles s’écarquillent en entendant le S parler ainsi, être aussi agressif. Tout le monde te voit déjà comme un démon, ces gens éprouvent juste un semblant de solidarité parce que je suis pire que toi. T’es juste incapable de leur tourner le dos parce que t’espères encore quelque chose d’eux. Et la réaction du B se fait plus violente encore, te faisant tout simplement sursauter.
T’es inutile, Anarchy. Tu devrais les laisser régler leurs problèmes, tu devrais pas t’incruster dans une dispute comme ça. Ca te concerne pas, alors barres-toi. Lol, nope. En voyant Lukas enragé, t’éprouves que de la fascination ; de l’admiration. Tu recules d’un pas pour éviter d’être percutée, un peu secouée par leur rapidité respective. Et tout se passe encore trop vite pour toi, t’arrives à peine à suivre. C’est toi le faible. C’est toi qui a besoin de taper sur les autres pour te prouver quelque chose.
Venant de lui, c’est assez étonnant. Mais tu dis rien, t’observes silencieusement quelques instants. T’attends de voir s’ils vont encore l’ouvrir quand tu vas vouloir t’exprimer, puis tu te lances. Tu te faufiles entre ces deux putains de géants, poses tes mains sur leurs deux torses et leur lances tour à tour un regard réprobateur – toujours dans cette attitude trop maternelle. Vous allez la fermer illico et vous écarter l’un de l’autre. C’est pas une question. Pulsion suicidaire, tu pousses même sur Lukas pour l’inciter à t’obéir, tes yeux bleus le transperçant – sans animosité, juste cet air sévère. Y en a marre, de voir les gens s’en foutre plein la gueule à cause d’un inconnu, d’un élève qui s’emmerde.
Tu te racles la gorge et commences par Orest, appuyant ton sermon avec ton regard qui tue le plus puissant ; avec du bol, il en deviendra aveugle. Un peu. Ok, je peux rien contre toi. Ok, en un mouvement du bras tu me fous par terre. Mais y en a marre, sérieusement. T’appuies un index juste sur son ventre (c’est trop haut le reste) et continues sur ta lancée, poussée par le masochisme l’envie d’en finir. Alors je m’en branle de vos histoires, mais vous vous démerdez dehors, vous vous grognez dessus comme des chiens dehors et t’arrêtes les discours de pisseux trop Dark, c’est clair ? Encore une fois pour appuyer tes dires, tu presses presque gentiment ton pied gauche sur le sien (parce qu’une baffe c’est pas trop possible sur le coup).
Et tu recules, tu t’intéresses subitement au petit démon-kokiri pour qui, à la base, tu t’es déplacée. Quant à toi… Rictus menaçant. Tu calmes tes nerfs et tu te poses tranquille. Me semble pas que t’aies quitté cette classe pour continuer de tabasser les autres, si ? En réalité, t’en sais rien. Mais c’est pas important. Manches retroussées, quelques pas dans sa direction pour que ton doigt refasse pression sur son ventre. Oui, encore. Sur ce coup t’as pas cherché la merde donc on va mettre ça sur le compte de la légitime défense. Mais j’te surveille, et si j’te surprends à provoquer qui que ce soit… J’te raconte pas c’que je te mettrais au prochain cours de maîtrise du pouvoir.
T’as probablement brisé un moment extrêmement sérieux, mais c’était plus fort que toi. Tu t’écartes une nouvelle fois, ramasses les livres que tu avais lâchés pour gentiment engueuler les deux gus. En te redressant, tu les fixes tous les deux, les défiant du regard d’oser se sauter à la gorge. Tu souris et grattes par réflexe la cicatrice dans ton cou – ainsi que le tatouage, par ricochet.
D’un ton totalement détaché, alors qu’il cache une grande anxiété, tu lâches finalement, un peu plus sérieuse quand même. Bon, maintenant, vous m’expliquez calmement pourquoi vous vous battiez. Et j'veux les détails, obviously. Bras croisés sur les bouquins, l’air parfaitement grave. Consciencieuse. Enfin, Anarchy plutôt.
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Sujet: Re: Bully || PV Mer 15 Oct 2014 - 17:56
BULLY
« C’est quoi au juste ? »
Il observe quelques instants le doigt d’Anarchy sur son torse, l’oeil maussade, ne réagit pas vraiment. Ces quelques mots marmonnés, le regard glisse vers son pied lorsqu’elle presse dessus - Orest voit bien qu’il a tapé dans le mille. Il sait qu’elle ne peut pas lui faire de mal. Il comprend, mais lui c’est l’inverse, parce que si c’était un homme il l’aurait écartée de son chemin depuis belle lurette. Même si, d’un côté, il ne l’aurait sûrement jamais connue si c’était le cas - et son manque d’agressivité le fait se sentir d’autant plus sale. C’est un goût mélangeant fierté et dégoût qui vient se glisser sur sa langue, il déglutit, faisant face à nouveau à cette vision de lui-même. Il a envie de craquer à nouveau. Il a envie de se haïr, se rejeter pour ne plus hésiter, il a envie de frapper, frapper pour ne plus avoir à douter.
« C’est quoi qui t’a donné cette assurance ? RED ? Ton nouveau pouvoir ? Ta nouvelle couleur ? »
Il glisse sa langue sur ses lèvres, laisse le silence planer quelques secondes et s’écarter des casiers. Sans un regard pour la marque qu’il a laissé, il s’avance, fait face à Lukas, plus enragé que jamais. Anarchy a contribué à le calmer, et ça n’a rien de surprenant : elle a toujours eu une place spéciale sans avoir besoin de le connaître. Un crush. Il pouvait comprendre, puisqu’elle devienne proche de lui, Victoria avait occupé une place à peu près similaire - mais jamais il n’aurait pensé donner à ce lien une dimension aussi sérieuse si elle n’avait pas daigné lui rendre l’affection qu’il lui avait offerte. C’est justement parce qu’il comprenait qu’il voulait détruire ça, ce lien, cette confiance en lui, sous les yeux de celle qu’il admirait.
« Ou notre nuit ? Son regard coule vers Lukas et retombe sur Anarchy. J’suis en S, lui en est parti, y’a rien à dire de plus. »
Alors, il en riait presque. Ce lien né en quelques instants grâce à lui - comme quoi, au final, il ne lui apportait pas que du mal. C’est grâce à lui tu sais, Lukas ? Ces amitiés qui sont nés. Cette gentillesse de Miss Prismver, ces compliments de la fille qu’il aimait. Il ne faisait rien de plus que s’attaquer à son corps, à ses affaires, l’humilier et lui montrer l’étendue de sa faiblesse, il finissait par lui apporter du bon. Et Orest ne comprenait pas. Il ne comprenait pas son besoin de cacher sa force alors qu’elle était une garantie de survie, il ne comprenait pas qu’il espère tant être catégorisé comme faible alors qu’il avait une force pareille. Une force qui l’avait battu, lui un jour. Ca l’énervait, tellement. Tellement qu’il avait envie d’utiliser le nouveau pouvoir qu’il avait récemment acquis pour l’écraser comme jamais il ne l’avait fait. Lui passer ce message, cette désillusion dont il avait besoin. Regarde Lukas. Regarde comme t’es faible. Regarde comme il t’a surpassé grâce à la cravate dorée qu’il a continué de porter. Regarde-le avancer sans hésiter, alors que toi tu continues de piétiner sur place. Mais Orest se retient parce qu’il n’a pas à dévoiler cet atout maintenant, Orest se retient de lui donner une leçon maintenant. Ses poings se serrent, son regard se durcit et il court, vint frapper à nouveau son ancien ami au visage - avec toute la rage, la colère dont il disposait. Le premier acte de sincérité à son égard depuis longtemps.
« Ouais j’ai besoin de ça, et alors ? Ca change rien, parce que moi j’hésite pas. C’est ça, ma force. »
Il jette un regard à Anarchy, l’observe un instant avant de se retourner vers Lukas. Qu’elle intervienne si elle le veut. Qu’elle intervienne si elle le peut. Il s’en moque après tout. Il mérite des coups autant que Lukas, sans doute davantage - mais cette fois, la correction lui apprendra quelque chose.
« J’suis humain Lu’, toi t’es un démon. J’peux essayer autant que je veux, je saurai jamais faire autant de mal que t’es capable d’en faire. Il marque une pause, serre les dents. Et ça me fait chier de voir ça. »
Il a peut-être l’air de tout avoir mais les choses ne vont pas en ce sens. Il a couché avec Anarchy mais il n’y voit aucun intérêt, il a un physique mort mais il s’accable chaque jour par les regrets. T’as peut-être perdu en entrant chez les S Lukas, lui a perdu dès le moment où il est né. Un humain n’est pas fait comme un démon. Peut-être que vous auriez dû échanger vos vies, là, chacun aurait été satisfait. C’est ça, ce qui rend cette amitié cruelle - cette jalousie réciproque, cette envie que chacun de vous n’aura cesse d’éprouver à l’égard de l’autre.
« Pourquoi tu te retiens hein ? A quoi bon rester humain ? Regarde-les, hypocrites. Si c’était Anarchy qui t’avait agressé comme ça, tu crois qu’ils t’auraient soutenu comme c’est le cas maintenant ? Ta place est chez les dorés, c’est ça que tu comprends pas. Cette cravate te va mille fois plus qu’elle pourra jamais m’aller. T’es un démon. Et alors ? C’est comme ça. Et c’est tant mieux. »
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Sujet: Re: Bully || PV Mer 15 Oct 2014 - 19:09
you guys are fighting like cats and whores
featuring Orest & Lukas
C’est quoi qui t’a donné cette assurance ? RED ? Ton nouveau pouvoir ? Ta nouvelle couleur ? Ton cœur bat la chamade dans ta poitrine, à deux doigts de la faire éclater. Non. T’as aucune assurance, t’es morte de trouille parce que tu sais que tu nefais pas le poids contre l’un ou l’autre. Parce que tu veux pas perdre encore quelqu’un, même si t’as conscience que tu fais du mal. Tu ne lâches pas Orest des yeux, tu sens sa rage comme si ton don n’avait pas changé.
Ou notre nuit ? J’suis en S, lui en est parti, y’a rien à dire de plus. Tu grognes et serres les dents, marmonnant entre ces dernières. Sous prétexte qu’il en avait marre d’être dans votre groupe t’as décidé de lui pourrir la vie ? Alors c’est ça que t’es devenu ? Bordel de merde, Orest. La déception brille dans tes yeux, s’entend dans ta voix. Et pourtant tu ne bouges pas. Tu ne fais pas un seul mouvement jusqu’à ce qu’il frappe Lukas, jusqu’à ce qu’il enfonce son poing dans son visage.
Une poussée d’adrénaline t’électrise, tu avances sans réfléchir et attrapes le bras du B pour le faire reculer. Tes pupilles rétrécissent, se plantent dans celles du brun dans un regard plein de haine. Une haine uniquement dirigée vers les S, vers ces foutues brutes qui t’ont pourri la vie plus d’une fois. Tu pourras jamais détester Orest, mais t’es persuadée qu’il n’aurait aucun scrupule à te jeter, qu’il arrêterait de te sourire et qu’il te tournerait le dos. Ouais j’ai besoin de ça, et alors ? Ca change rien, parce que moi j’hésite pas. C’est ça, ma force. Même si la phrase ne t’est pas destinée, tu peux pas t’empêcher de répliquer, de lâcher un Foutaises. des plus agressifs. J’suis humain Lu’, toi t’es un démon. J’peux essayer autant que je veux, je saurai jamais faire autant de mal que t’es capable d’en faire. Et ça me fait chier de voir ça.
Mais c’est quoi le projet ? C’est quoi ton but ? Être un enfoiré qui tabasse tout ce qui bouge ? Faire le mal, t’es sérieux là ? T’as conscience de parler dans le vide, mais c’est plus fort que toi. Tu serres le poing libre, plantes tes griffes dans ta paume en retenant le rage qui veut s’emparer de toi. Pourquoi tu te retiens hein ? A quoi bon rester humain ? Regardes-les, hypocrites. Si c’était Anarchy qui t’avait agressé comme ça, tu crois qu’ils t’auraient soutenu comme c’est le cas maintenant ? Ta place est chez les dorés, c’est ça que tu comprends pas. Cette cravate ta va mille fois plus qu’elle pourra jamais m’aller. T’es un démon. Et alors ? C’est comme ça. Et c’est tant mieux.
Tu fais un pas en avant, sans lâcher le bras que tu serres peut-être un peu trop fort. T’affrontes le S du regard, arrogante, fière de toi. T’exhiberais presque la cravate rouge autour de ton cou, si t’étais totalement imbue de toi-même. T’as conscience de l’égoïsme de ton discours ? Tu te rends compte de ce que tu dis ? Il a pas choisi d’être comme ça, pas plus que toi. Pas plus que tous ces faux-cul qui le soutiennent – tu parles, ils auraient pas bougé d’un millimètre même si t’étais à deux doigts de le buter. C’est quoi ton problème ? Tu parles d’accepter ce qu’il est mais toi-même t’es pas un bon exemple. Légère pause, le temps de reprendre ta respiration. J’en suis pas un non plus pour dire ça, mais dis pas aux autres de faire ce que toi t’es pas foutu d’faire. J’espère que t’es content, t’as réussi. Bravo Orest, t’es un super S. Et sur ces paroles tu te désintéresses de lui, meurtrie jusqu’à la moelle. Tu jettes un regard plus consciencieux à Lukas – tu plonges tes yeux dans les siens, tu le lâches pas pendant quelques secondes. T’écoutes ses murmures, examine silencieusement son visage. J’suis pas un démon, j’te jure j’suis pas un démon. Un petit sourire fend ton visage. Je sais. T’es loin d’en être un. Toi, t’es un kokiri. Clin d’œil, et t’attrapes délicatement son menton pour vérifier les dégâts causés par le coup de poing.
Hmpf. Viens, j’ai pas envie de rester là. Et hors de question de te laisser tout seul. Soupir, parce que la répulsion envers toi-même s’est accentuée. Tu le tires par la manche vers la sortie, tu déposes tes bouquins dans ton casier vite fait et l’entraînes avec toi sans vraiment lui demander son avis.
Faut juste que tu prennes l’air. Tu sors un paquet de mouchoir et le lui tends. Au cas où ça saigne trop.
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Sujet: Re: Bully || PV Mer 15 Oct 2014 - 21:31
▬ C’est quoi qui t’a donné cette assurance ? RED ? Ton nouveau pouvoir ? Ta nouvelle couleur ?
Lukas s’est reculé de quelques pas. Il fixe le sol, crispé, tendu. Il contrôle, s’efforce de garder son sang froid. Difficile, alors qu’Orest s’approche.
▬ ...Ou notre nuit ?
Lukas lève les yeux sur Orest, ressentant soudainement un profond gouffre en lui. Un vide qui se crée, qui grandit, alors qu’il croise le regard du S, de son ancien ami qui est l’un des rares à savoir que Lukas n’est pas insensible à Anarchy. Celui à qui il s’est confié, celui à qui il a dit qu’elle lui faisait de l’effet, qu’il n’arrivait pas à sortir cette fille de sa tête.
Et alors, inévitablement, l’incompréhension, les questions. Quand ? Mais surtout, la trahison. Et la déception, pour ce qui est de l’idée qu’Anarchy se soit... donnée à lui. Il ne la regarde pas. Lukas a fait passer tout ça dans son regard pour Orest, et pris de sa sensation de vide, il baisse de nouveau les yeux au sol, silencieux comme une tombe. Il n’en est que plus déçu, plus énervé, plus triste aussi. Nouvelle pression au coeur. Accumulation.
▬ J’suis en S, lui en est parti, y’a rien à dire de plus. ▬ Il m’a viré., précise Lukas.
Même si, évidemment, il a été viré parce-qu’il a décidé de ne pas obéir.
▬ Sous prétexte qu’il en avait marre d’être dans votre groupe t’as décidé de lui pourrir la vie ? Alors c’est ça que t’es devenu ? Bordel de merde, Orest.
Un salaud, c’est ce qu’il est devenu, oui. Comme tous les S. Tous, sauf Lukas. Et on voit le résultat.
▬ Bouffon.
BAM.
Pourquoi tu cherche, Lukas ? Pourquoi t’ouvre ta gueule ?(Pk tout le monde joue au con chez Lix ?) Il a à peine eu le temps de voir Orest faire deux pas et son poing venir s’écraser sur lui. Bam, la mâchoire. Son corps qui heurte le mur de casiers opposé. Et la douleur, flamboyante. Il a les larmes qui lui sont montées aux yeux. C’est pas qu’il a envie de pleurer, mais c’est la réaction du corps quand on subit une douleur trop intense. Il reste appuyé contre les casiers, sonné, et quand sa main tremblante vient essuyer sa lèvre ensanglantée, le regard qu’il jette à Orest est dément. Crocs, griffes, flammes; tout est de sortie, tout est revenu. Le contrôle, il l’a, le problème c’est que, Démon ou pas, il a envie de lui rendre le coup. Il a envie de lui démonter la gueule, purement et simplement.
Mais une main l’en empêche. Anarchy lui attrape le bras, le tire en arrière. Docile, le démon se laisse faire, mais ne cesse pas d’assassiner du regard son agresseur.
▬ J’suis humain Lu’, toi t’es un démon. ▬ J’suis pas un démon ! ▬ J’peux essayer autant que je veux, je saurai jamais faire autant de mal que t’es capable d’en faire. ▬ Ta gueule ! Je fais pas de ma... ▬ Et ça me fait chier de voir ça. ▬ Tu comprends rien !
Pourquoi, Orest ?! Putain, pourquoi tu veux faire du mal ? Pourquo ides gens veulent faire le mal, pourquoi le père de Lukas l’a fait, le mal, sous ses yeux, traumatisant son fils à vie ? Pourquoi ?
« On répète souvent les mêmes erreurs que nos parents. »
Et cette putain de phrase qui ne veut pas sortir de sa tête, celle qui scèle son avenir, celle qui a convaincu Lukas au plus profond de lui qu’il a des gènes de violeur, qu’il est le mal, qu’il est... un démon...
▬ C’est quoi ton but ? Être un enfoiré qui tabasse tout ce qui bouge ? Faire le mal, t’es sérieux là ? ▬ Pourquoi tu te retiens hein ? A quoi bon rester humain ? Ta place est chez les dorés, c’est ça que tu comprends pas. Cette cravate te va mille fois plus qu’elle pourra jamais m’aller. ▬ Ouais génial, le trophée du roi des cons ! ▬ T’es un démon. Et alors ? C’est comme ça. Et c’est tant mieux. ▬ Je...
Il a serré les poings, ses yeux oscillant entre le turquoise et le brun, toujours dans cet éternel entre-deux qui définira si oui ou non il va sauter à la gorge d’Orest. Mais Anarchy se positionne entre eux, imposante, forte, défiant Orest, protégeant sa victime. Et ce dernier serre les poings, déglutit, serre les dents. Tout ça le révolte, ça le rend dingue. Et si Anarchy n’avait pas été là, il est certain que ça aurait très mal tourné.
Mais ça n’aurait pas été la première fois.
▬ Je suis pas un démon...
C’est ce que murmure Lukas à Anarchy quand celle-ci se retourne vers lui. C’est elle, qui le calme. C’est elle qui l’empêche de bondir sur Orest pour lui arracher la peau à coups de crocs. Elle, mais aussi sa nature gentille à lui, celle qui fait qu’il n’est pas fait pour être S, contrairement à ce que voudrait lui faire croire Orest. Le démon est toujours là, sous contrôle d’un Lukas ayant retrouvé sa forme habituelle, semi-transformé. Parce-qu’il n’a pas envie de se battre, pas là, pas devant elle, pas contre son ancien ami. il n’a pas envie de provoquer encore plus les S, il n’a pas envie de continuer cette mascarade sous les yeux de tous les élèves. Il en a assez. Plus qu’assez. Et tandis qu’Anarchy tente de le calmer, Lukas fixe Orest, dans le dos de la jeune fille, sans ciller, arborant toujours ce regard de défi. Finalement, il perd le contact visuel brutalement, quand Anarchy saisi son visage pour regarder les dégâts. C’est une petite course inattendue de son coeur alors qu’elle est là, tout près, lui touchant le visage. Et ces idioties d’effets qui reviennent alors que ce n’est pas le moment: le ventre qui se serre, le souffle qui se fait court, la chaleur qui lui monte au visage.
Comme si il n’était pas déja dans tous ses états.
▬ Hmpf. Viens, j’ai pas envie de rester là. Et hors de question de te laisser tout seul.
Lukas déglutit, acquiesce à peine de la tête en jetant un oeil à Orest. Il voulait récupérer son sac, Lukas, mais c’est mort. Il est déja entre les mains d’Orest qui a rien trouvé de mieux à faire pour s’occuper que de répandre son contenu sur le sol, déchirant le jean qui s’y trouvait, brisant son mp3 du pied, éclatant ses écouteurs... Détruisant en somme tout ce qu’il y a à détruire.
Et Lukas reste là, dépité, fatigué. Et il a pitié. Pitié d’Orest qui le hait pour de mauvaises raisons. Pitié de ce garçon génial qui rêve de devenir un monstre, et se frustre, se fait du mal tout seul parce-qu’il n’est... qu’un humain. Et Lukas ne comprend pas. Il ne comprend plus ce qui se passe dans la tête d’Orest.
Leur amitié est morte. ...Juste morte.
Il abandonne alors Orest et son sac entre ses mains. Tant pis. Son mp3 brisé jonchera le sol, ses stylos, ses cours seront piétinés, son sac probablement déchiré. ... C’est toujours mieux que de céder à ce que souhaite Orest. Toujours mieux que de se comporter lui-même comme un S. Lukas suit Anarchy jusqu’à l’extérieur, non sans grincer des dents en entendant Orest les suivre et jeter sur Lukas des bribes de ses objets brisés. Provoquant encore et toujours plus. Il finira pas m’avoir. Mais c’est la main d’Anarchy l’entraînant qui lui permet de se contrôler lui-même, de se passer l’envie de se retourner et de régler son compte au S. Il sait que de toute manière, ça ne changerait rien; Orest ne ferait que provoquer plus encore.
Et finalement, quand le S se lasse de ses cibles - ou peut-être pour épargner Anarchy - il leur fiche la paix, ne les suivant pas dehors. Allant probablement emmerder quelqu’un d’autre. Il n’a que l’embarras du choix après tout.
Dehors, il pleut toujours des cordes. Anarchy et Lukas restent sous le perron, et ce n’est que quand elle lui tend des mouchoirs qu’il se rappelle qu’il saignait. Il les prend en grommelant un remerciement mais, nerveux, s’essuie le menton d’un revers de main, découvrant le sang qui s’écoule de sa lèvre. Il grogne, sort un mouchoir et s'essuie silencieusement, regardant ailleurs. Honteux, timide, en colère, frustré. Il se plonge dans un silence, le regard froid rivé au loin autant que possible. Et puis, paquet de mouchoirs rendu et l’autre enfoncé dans sa poche, il croise les bras, baisse la tête, rive ses yeux sur le sol où il frotte nerveusement son pied dans de petits geste. Nerveux. il sait pas pourquoi Anarchy l’a aidé, si elle aurait fait ça pour n’importe qui ou si c’est parce-que c’était lui. ... Pff, qu’est-ce qu’il s’imagine ? En plus elle doit le prendre pour un naze maintenant, si par miracle c’était pas déja le cas avant. Elle se fiche de lui. Elle est juste gentille et protectrice. ... Elle protège les faibles. Pointe amère dans l’estomac. Et au contraire, elle doit aimer les forts, il a juste aucune chance, pourquoi il se prend la tête avec elle ? Ce qu’elle veut, c’est des types comme...
▬ T’a couché avec Orest ?, demande t-il alors soudainement, de façon plus brutale qu’il ne l’aurai voulu.
Et sans le vouloir, il lui lance un regard mêlé de déception et d’accusation. Mais croisant le sien, il s’adoucit immédiatement en simple tristesse, tandis qu’il baisse les yeux et se détourne légèrement d’elle, bras toujours croisés.
▬ ... Scuz. Ca me regarde pas.
Et encore plus gêné, triste, mais également dévoré de jalousie, il rive son regard au loin, serrant les dents. Et l’inévitable arrive: le calme soudain permet à son esprit de se laisser aller, et ce dernier ne trouve rien d’autre à faire que d’imaginer Orest et Anarchy ensemble. Nouveau gouffre intérieur. Il resserre ses bras autour de son propre corps, baisse de nouveau les yeux et fais un pas vers les marches du perron, vers le parc.
Quand tu vois Lukas comme ça, t'arrives même pas à détacher ton regard de lui. T'as pas peur de lui, t'es pas effrayée à l'idée d'être blessée. Au fond, tu te dis qu'il pourrait pas te faire de mal, t'en es persuadée sans raison. Un frisson parcourt ta colonne vertébrale quand tu observes ses flemmes, ses crocs, ses griffes. C'est ça qu'ils trouvent monstrueux ? C'est ça qui rend Lukas triste ?
Je suis pas un démon... Moi, j'trouve ça magnifique. Tu souris honnêtement en accentuant la pression sur son bras, tu pouvais pas t'empêcher de lui dire. Et tu caresses très brièvement une de ses oreilles, fascinée. Sérieux, on dirait vraiment un Kokiri. C'est décidé, tu le lâcheras plus jamais avec cette histoire. Revenant à la réalité, tu l'entraînes avec toi, sans lui demander son avis, sans même penser à ce qu'il voudrait faire. Parce que les démons c'est beau mais un peu dangereux. C'est peut-être ça qui te plaît : le danger.
Ton cœur bat la chamade quand tu passes à côté d'Orest. Tu te retiens de lui hurler dessus, de lui jeter un regard assassin – ou, à l'inverse, d'être faible et de le fixer d'un air suppliant, faible, misérable. Tu voulais pas le perdre, mais tu sentais qu'à l'instant où il est entré en S, il a commencé à s'éloigner, même si vous n'étiez pas des plus proches. Alors tu te concentres sur Lukas, tu veux éviter qu'il pète un plombs et finisse par te blesser. T'espères être assez douce pour le calmer, pour le détendre.
Mais tu sais pas comment faire. T'es pas douée pour ça, toi tu préfères provoquer, insulter, exciter. Du coup t'es un peu paumée quand il s'agit d'être... Une fille lambda. Soupir. Une fois dehors, tu te permets une profonde inspiration, tu surveilles du coin de l'oeil le petit démon à tes côtés. Ses grognements t'attendrissent, on dirait un chaton prêt à lacérer n'importe quoi – ouais bon se moquer de lui n'est pas une bonne manière d'apaiser sa colère. Ton pouce se retrouve rapidement prisonnier de tes dents, néanmoins il a l'air de se calmer un peu. T'a couché avec Orest ?
Plus que la phrase, c'est son regard accusateur et calculateur qui te coupe le souffle. Ca te fait le même effet qu'un coup de poing dans le ventre, qu'une claque dans la tronche. Wait, what ? Tu le fixes, t'essayes de comprendre. De voir où est le vrai problème. Et du coup, tu réponds même pas, ta carcasse tremblant légèrement – ces souvenirs ne quitteront jamais ton esprit, tu pourras jamais oublier cette nuit. ... Scuz. Ca me regarde pas. Tu cherches à capter son regard en le lâchant pas, en lui brûlant la peau de tes prunelles bleues. Mais il évite tes yeux, il refuse de te regarder.
Le silence s'installe, pendant que tu réfléchis sans relâche. Tu captes pas, t'y arrives pas – l'idée qu'il puisse être jaloux t'effleures même pas l'esprit. Parce que t'es pas habituée à être aimée, t'y penserais pas et t'écarterais cette éventualité instinctivement. Pourtant il se redresse, et il commence à s'éloigner. ... J'vais rentrer... merci... Tu réagis enfin, clignant des yeux. Tu vas nulle part sans moi.
Sourcils froncés, plus de sourire mais un éclat affectueux dans les yeux. Tu t'avances vers lui, tu le rattrapes et lui choppes le bras pour le faire pivoter vers toi. Tu te tords le cou pour le regarder, saisis son visage entre tes mains et plantes impitoyablement ton regard dans le sien, cherchant à y déceler quelque chose. Ne bouge pas, regarde-moi. Encore une fois, c'est pas une question. Cette autorité éternelle dans tes paroles, alors que t'as conscience de tes faiblesses. Tu vois rien, tu comprends rien.
Alors tu laisses ton instinct te guider, tu lâches ses joues pour glisser tes bras dans son dos. Tu le serres contre toi – enfin tu te blottis contre lui et tu baisses le ton. Ecoute j'suis désolée, je sais pas exactement ce qui est mal mais... Si ça peut te rassurer, c'était qu'une fois et il était encore en E. Donc peut-être que vous vous connaissiez pas, et moi... Bah j'te connaissais pas vraiment non plus. Tu poses la tête sur son crâne et tu fermes finalement ta gueule, histoire de sentir sa réaction. Les secondes s'écoulent lentement, t'écoutes ses battements de cœur sans bouger d'un millimètre.
Dis-moi ce qui va pas, putain.. Tu sais pas la fermer, en fait.
InvitéInvité
Sujet: Re: Bully || PV Jeu 16 Oct 2014 - 11:25
BULLY
Alors il est resté planté là. Il est resté planté là comme un idiot à les regarder partir.
Et c’est frustrant. Frustrant de savoir qu’on a raison, mais qu’on ne peut rien faire pour changer les choses - parce que le destin n’est pas de votre côté. C’est frustrant. Et Orest ne peut que rester planter là, alors que la fille qu’il aimait protéger vient s’interposer entre lui et celui qu’il avait pour mission de cogner. Paradoxe. Mais plus qu’un échec, c’est à l’intérieur que les choses se bousculent, maintenant que les deux mondes qu’il s’efforçait de garder éloignés se sont rencontrés. Anarchy parmi les rares qu’il n’avait pas perdu tant il l’évitait - et maintenant qu’il voyait l’une des rares vestiges de son ancien monde lui échappait, ça lui faisait un choc.
Sûrement parce qu’il s’était surpris à, l’espace de quelques instants, la détester. C’était quoi ça ? Des regrets ? De la tristesse ? Pas vraiment. Il avait beau avoir ce presque « instinct » qui lui hurlait de la protéger, ça n’était pas ça. C’était de la frustration, du dégoût de voir que, même sans lui, ils arrivaient à se reconstruire. De voir qu’ils pouvaient continuer d’avancer même malgré son départ - se relever, le détester, lui tourner le dos et construire leur vie comme s’il n’avait jamais existé. La frustration de ne plus être indispensable, le dégoût de se voir effacé de la vie des autres. Il savait pourtant, que ça arriverait, mais ça lui faisait mal quand même. Ca lui faisait mal, égoïstement.
Il n’a plus rien Orest, et il s’en rend compte maintenant qu’il a frappé sans plaisir et sensations. Il s’en rend compte maintenant qu’il est las de frapper Lukas, qu’il est las de ce sentiment auquel il n’avait cesse de s’accrocher auparavant. Pas de plaisir, sinon le dégoût de lui-même à présent qu’il voyait tout ce qu’il avait s’échapper - instant où il se sentait plus inutile et transparent que jamais. C’est vrai, lui non plus n’était pas foutu de s’accepter comme il était - repousser sa nature et se convaincre lui-même, c’est ce qu’il n’avait cesse de faire depuis ce jour-là. Se prétendre mauvais, feindre d’avoir besoin de tout ça, de se complaire dans le mal qu’il créait.
Cette culpabilité était la preuve-même que son être rejetait ce rôle qu’il s’était créé.
Il se sent tellement inutile en cet instant. Tellement inutile et ridicule. Parce qu’au fond de lui, Orest pensait s’être habitué à cette sensation, s’être habitué à ce sentiment d’abandon. Frustré, agacé, il efface la larme qui brillait d’un clignement d’oeil, se détourne du regard de Lukas pour s’attaquer à ses affaires. Frappe, frappe, frappe. Détruis tout ce qu’il a, détruis tout ce qu’il t’a prit. Détruis cette vie normale que tu rêves d’avoir. Mais ça n’y change rien au fond, il le sait, d’autant qu’il les voit partir, dénués d’attention à son égard, comprenant l’étendue de sa transparence. Tu croyais faire le poids Orest ? Vraiment ? Tu vaux rien, ton mal vaut rien - l’affection qu’elle lui offre balaiera le moindre de ses doutes en un clignement d’oeil.
« ‘chier. »
Il se sent inutile. Bête. Comme si quelques minutes sans apprendre à se connaître avait hissé Anarchy dans la vie de Lukas plus haut qu’il n’avait su le faire dans toute une amitié. Il se sent minable, tellement minable - et il n’a même plus la foi de terminer le travail, laisse tout en plan. Il prend la direction de son dortoir, traînant des pieds, la main sur le visage. Il est fatigué de se détruire sans cesse - le coup d’aujourd’hui était trop dur pour qu’il ne puisse le supporter. Désolé Narcisse, je ne peux pas m’aimer comme tu le fais. Il marche, se traîne presque jusqu’au dortoir des S - un lit, une chambre volé à un autre. Il n’a rien. Il n’est rien - et cette vérité a toujours du mal à passer.
Son regard éteint croise celui de Nova et ils n’ont pas besoin de mots pour qu’elle comprenne - il s’écroule sur son lit, se retourne pour observer fixement le plafond. Plus d’envie, plus de motivation, plus d’estime. Il se sent vide. Il sent les petits bras de son amie s’enrouler autour de lui et ferme les yeux, se laisse aller un instant. Dégoût envers lui-même. Regret regret regret. Aujourd’hui c’est pire que jamais - et il n’a même plus assez de larmes pour pleurer.
Vide.
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Sujet: Re: Bully || PV Lun 27 Oct 2014 - 18:51
Anarchy & Lukas • Octobre • #447E9F
C’est quoi l’délire ? J’pige pas. J’capte pas comment les choses fonctionnent dans la vie.
Quand j’vais bien, que j’suis en pleine forme, bien coiffé, plein d’assurance et motivé, elle me voit pas. Ou elle me zappe, occupée à dix mille autres choses.C’pas qu’elle m’ignore, elle me parle, elle est gentille, y’a pas de problème... mais c’est tout. Y’a... rien de plus. En fait y’a même rien, au delà des films que j’me fais dans ma tête.
Par contre, quand j’vais pas bien, que j’me fais cogner, que j’ai la rage et suis au bord des larmes et couvert de honte, allez, bam ! C’est à ce moment qu’on me l’envoi ! Ah là pas de problème, elle me regarde, elle a même tout le temps de voir que j’ai les yeux rougis, gonflés, les cernes creuses, les pupilles humides. Là pas de problème, elle est attentive alors que moi j’voudrais juste être au fond d’un trou et qu’on me foute la paix.
Mais j’arrive pas à la repousser. Anarchy a ses mains sur son visage, et moi je la fuis du regard parce-que ça m’bouffe le ventre, ça m’donne chaud, ça m’met mal à l’aise. J’ai l’impression d’étouffer. Juste parce-que c’est elle, et que damn, elle est plus proche qu’elle ne l’a jamais été, et pile au moment ou j’ai honte de moi.
Foutue vie.
« Ne bouge pas, regarde-moi. Encore une fois, c'est pas une question. » J’inspire parce-que je manque d’air, j’voudrais lui fire que j’arrive pas à la regarder parce-que si j’le fais j’me noie dans ses yeux sublimes, j’voudrais lui dire que j’ai du mal à respirer parce-que j’suis mort de trouille, pétrifié. Quel branleur putain, j’me fais pitié. J’trouve le courage de dévier mes pupilles sur elle, et là j’ai la sensation que ses mains deviennent bouillantes; j’sais, c’est dans ma tête: je rougis à mort, j’ai chaud. Cette proximité me fait perdre tous mes moyens, me met dans tous mes états.
... Est-ce qu’elle le voit... ?
J’ai pas l’temps de dire un mot, toute façon j’sais pas quoi dire. Ses mains sont parties dans mon dos, et j’sais pas ce qui est le pire entre les sentir sur mon visage ou sur mon corps. J’crois qu’mon coeur est plus là, j’ai l’impression qu’il bat plus J’me laisse porter par son étreinte, et elle se blottit contre moi.
BAM. BAM. BAM.
Ah bah si, mon coeur est là. Damn, bordel, il est plus que là ! Il bat comme un bourrin, il me défonce le torse, bordel elle va le sentir, elle pourrait même l’entendre putain, la honte ; je rougis, et vas-y que mes mains en ont rien à faire de ce que je pense ou veux faire: elles sont déja sur elle, dans son dos à elle.
... Wait, j’suis vraiment en train de la serrer contre moi là ?
« Ecoute j'suis désolée, je sais pas exactement ce qui est mal mais... Si ça peut te rassurer, c'était qu'une fois et il était encore en E. Donc peut-être que vous vous connaissiez pas » mais il ne m’a jamais rien dit alors que je lui parlais d’elle comme un con. « ... et moi... Bah j'te connaissais pas vraiment non plus. » J’hausse les épaules, grommelle, jetant mon regard sombre au loin « T’a pas à te justifier, c’est bon... » Dans tous les cas c’est fait, et ça fait mal, alors en parler ça peut que me faire plus de mal, quoi qu’on dise. Damn, j’crève de jalousie, mon esprit concentré la dessus au lieu de profiter de l’instant présent avec Anarchy. « Dis-moi ce qui va pas, putain... » Je déglutis, baisse les yeux, sens mon ventre se nouer. « Ca va, t’inquiète pas pour moi. J’suis grand. » Idiot. T’avais vachement l’air de te débrouiller face à Orest toute à l’heure. Je secoue la tête et, emporté par cette proximité qui me fait perdre les pédales, engaillardi par ce moment qu’elle n’offre qu’à moi, je me détache d’elle dans une grande inspiration et trouve enfin le courage de saisir ma chance, le souffle très court et mon nez plongeant au sol.
« Je... Ca va, t’inquiète pas pour moi. Mais j’voulais te demander si... » je me gratte la nuque, nerveux comme un diable. « t’accepterai d’venir à la Jim’s avec moi... ? » Oeillade risquée dans ses grands yeux. Le rouge me monte aux joues. Panique. Merde. Je l’ai dit. « JE... fin j’me doute que t’a des gars mille fois mieux avec qui y aller, moi j’suis rien, j”suis personne mais... fin j’me disais... Ca aurait pu... Mais si tu veux pas j’comprend ‘fin j’suis con j’sais pas pourquoi j’me suis dis que... mais... ‘fin... »
MAIS FERME TA GUEULE.
Codé par Liixi4
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Sujet: Re: Bully || PV Ven 31 Oct 2014 - 17:50
you guys are fighting like cats and whores
featuring Orest & Lukas
Putain, tu t’en veux. Tu t’en veux à mort. T’es gentille avec un mec qui n’est même pas à proprement parler ton ami, et t’envoies chier quelqu’un de foutrement cher à tes yeux. J’suis désolée Orest, j’savais pas quoi faire, comment réagir. J’suis désolée. Et quand tu sers Lukas, c’est la culpabilité qui te bouffe les tripes, c’est l’impression d’être plus bas que terre, plus misérable.. Qu’un S, bordel. Et pour toi, c’est une insulte ignoble.
T’es tellement rongée que tu remarques pas ce qui arrive à Taz, tu vois rien. Peut-être que c’est ton esprit qui repousse cette éventualité, mais t’es à des lieues de te douter de quoi que ce soit. Même quand il rougit, même quand tu sens son cœur s’emballer. Tu penses qu’à tes conneries, qu’à ta pomme. T’es égoïste Anarchy, c’est pas nouveau. Au fond, tu le consoles pas lui, t’essayes de te donner bonne conscience, de te rassurer toute seule. T’es une pourrie, une sale fille. t’accepterai d’venir à la Jim’s avec moi… ?
Le voilà, le fameux coup de poing métaphorique dans le bide. La Jim’s, putain. Cette fête à laquelle tu crèves d’envie d’aller uniquement parce qu’elle va te permettre de retrouver… Nathan. Que tu as déjà invité, et qui a déjà accepté. Tu te mords vivement la lèvre inférieure. Allez, brise encore les espoirs de quelqu’un, fais encore du mal. Mais c’est qu’une invitation, c’est pas comme s’il t’avais demandé en mariage – sympa l’auto-conviction, au final tu t’effraies encore plus, et tu te sens encore plus mal. Je… fin j’me doute que t’a des gars mille fois mieux avec qui y aller, moi j’suis rien, j’suis personne mais… fin j’me disais… Ca aurait pu… Mais si tu veux pas j’comprend ‘fin j’suis con j’sais pas pourquoi j’me suis dis que… mais… ‘fin… Tu clignes des yeux, pas sûre d’avoir compris grand-chose à part ses « fin ».
Au final, t’es pas une bonne personne. C’est peut-être pour ça que ta mine devient plus dure, plus distante. C’est peut-être pour ça que tu souris plus, mais que t’as pas l’air plus dérangée. Pas méprisante, mais pas respectueuse. Lukas tu l’as jamais vu comme un mec, plutôt comme.. Un gamin, alors qu’il est plus grand que toi niveau taille. Mais surtout Lukas, tu le trouves mignon, de la même manière qu’on kyatte sur un petit chaton. Alors tu le touches pas, tu le regardes même pas. Non. T’aurais voulu le dire plus doucement, mais t’es pas habituée à refuser, ou à être gentille. Alors combiner les deux, faut pas y penser. J’ai déjà invité quelqu’un d’autre.
Le mieux dans l’histoire ? C’est que t’as invité, pas que tu l’as été, non. T’as fais le premier pas, tu pensais qu’à un refus, et à oublier cette fête. Tu jettes finalement un coup d’œil au kokiri, tu te grattes l’arrière du crâne d’un air gêné. Pardon Lukas, j’voulais pas avoir l’air aussi méchante. Faut croire que tu l’es. Et tu t’excuses même pas vraiment. Pas un « désolée », pas un air coupable. Ahem. Tu vas bien trouver quelqu’un ! Une fille plus.. Plus quoi, Anarchy ? Tu sais pas, alors tu la fermes subitement, et tu baisses les yeux vers tes pieds. T’es cruelle Nana, même pas foutu de dire non de façon sympathique.
S’ry. J’suis pas quelqu’un d’doux. Tu marmonnes et tu sais plus trop quoi faire ou quoi dire. Tu peux pas lui proposer de faire quelque chose après avoir refusé son invitation. Alors tu soupires, tu sors ton paquet de clopes pour en griller une, et lâches une dernière phrase d’un ton absolument neutre – voire glacial. Tu peux partir s’tu veux. J’comprendrais.
Et puis merde, hein.
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Sujet: Re: Bully || PV Mer 12 Nov 2014 - 16:19
Anarchy & Lukas, Octobre, Couleur: Teal.
- ...
Rouge de honte, le feu aux joues, Lukas resta con. Planté là comme un idiot, à la regarder alors qu’elle avait le nez baissé. Comme un bug mental, Taz restait purement et simplement con, et sans un mot venant pour rattrapper le moment, pour garder un minimum d’allure face à ce refus violent. Rien. Nada.
Rien d’autre que de l’accusation dans son regard pour Anarchy. Parce-que c’est bien connu, les personnes aussi fragiles que Lukas retournent volontiers et facilement la faute sur les autres. Anarchy aurait pu faire un effort. Elle aurait pu être gentille, s’excuser, se montrer un minimum gênée. Mais non. Là, Lukas se sentait juste comme le mec le plus con de l’univers, le pauvre gars qui croyait avoir une chance alors que c’était même pas envisageable.
Ca t’apprendra à aller vers les gens, Lukas.
Rejettant en bloc tous ses maux sur elle, Taz se renferma sur lui-même, la mine dure. Ce serait plus facile à encaisser en se mettant à détester Anarchy. Tout ça était inconscient, mais il prenait pourtant cette décision: détester cette fille méchante et sans coeur serait le seul moyen d’arrêter d’avoir le coeur qui bat comme un dingue pour elle. Il était temps d’arrêter.
Toute façon, elle avait couché avec Orest, et même avec Heath. C’était probablement qu’une pute.
- ... Ouais, j’vais rentrer. Merci pour t’alleur.
Glacial. Lukas tenta de garder la tête haute, se mordant les joues avec rage, dégageant son regard brûlant sur l’horizon tandis qu’il la contournait pour se casser. Il était temps de faire l’autruche, de se mentir à lui-même: de se convaincre qu’Anarchy était une sale fille qui le méritait pas, ou quoi que ce soit d’autre - il allait bien s’en trouver, des excuses, pour éviter de juste se rouler en boule dans son lit et pleurer parce-qu’il était naze.
Il allait bien réussir à se convaincre qu’elle n’en valait pas la peine, même si tout au fond de lui tout lui criait le contraire.
Lukas enfonça ses mains dans ses poches, dos à elle, et entreprit de retourner à sa cabane tête baissée, traînant des pieds et shootant rageusement dans quelconque objet traînerait sur son passage.
La vie, c’était d’la merde. Et chaque nouvelle journée le lui prouvait.
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Bully || PV
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