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 fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry

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Anonymous
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MessageSujet: fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry   fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry 1400359500-clockMar 21 Oct 2014 - 22:09


Tout devient sombre, tout s'effrite, se désagrège. Le bleu du ciel n'est plus aussi éclatant, la bonne odeur de l'herbe n'est plus aussi agréable. Même la nourriture commence à être fade. Assis dans ton fauteuil, jambes croisées et mains jointes sous le menton, tu observes par la fenêtre, derrière ton bureau. Tu regardes la vie continuer à avancer, les élèves continuer à se chamailler comme des gosses de primaires. Face à face ou via le réseau intranet du pensionnat. Ils gâchent un temps bien précieux, ne comprennent rien. Et ne comprendront certainement qu'à la fin.

Un soupir franchit le seuil de tes lèvres tandis que, d'une légère pression, tu fais tourner ton fauteuil vers ton bureau. Tu te passes une main sur le visage, attrapant ensuite ton stylo pour reprendre là où tu t'en étais arrêté. Comptes-rendus de la réunion des délégués, rapports de conseils de disciplines, convocations pour motifs divers et variés. Ton bureau croule sous la paperasse. Et tu te surprends à ne pas être secrétaire pour le coup.

Tu termines une bonne demie-heure plus tard, jetant presque ton stylo sur le bois du bureau. Fatigué, épuisé par un combat que tu ne veux pas livrer. Condamné, résigné à ce qu'il se passera. Les quelques surveillants présents lèvent parfois les yeux vers toi, les détournant bien vite par peur de quelques paroles assassines. C'est l'une des périodes durant laquelle il ne faut pas te contrarier. Enfin, moins que d'habitude.

Un autre surveillant arrive, un bac bien rempli dans les mains. Il salue tout le monde, annonçant presque fièrement qu'il apporte le courrier. Rien de bien exceptionnel en soit. Il distribue ses lettres à tout le monde, finissant par s'arrêter devant ton bureau. Il tient une grande enveloppe brune format A4, les yeux rivés sur le tampon de l'expéditeur. Tu dévisages le surveillant de ton éternel regard noir.

« Mon courrier. »
« Euh oui pardon ! » Tu le lui arraches presque de la main lorsqu'il daigne enfin te le donner. « Vous avez un souci de santé ? »
« Le souci de santé c'est toi qui va l'avoir si tu continues à me faire perdre mon temps. »

Il déglutit et ne demande pas son reste, s'éloignant en saluant les autres. Tu émets un grognement avant d'ouvrir l'enveloppe. L'hôpital, encore. Des comptes-rendus d'analyses, une lettre du médecin. Rien de bien encourageant d'après les chiffres. Tu esquisses un sourire amer, déposant le tout par dessus l'enveloppe, au dessus de ton bureau. A quoi bon lire tout ça ? Tu sais très bien quel est le diagnostic. Il n'a pas changé depuis la première fois, ni depuis la dernière. Et il ne changera jamais.

Tu attrapes un roman tandis que les autres sortent à la sonnerie de la cloche. Tu ne travailles pas aujourd'hui, exceptionnellement. Trop de paperasses à faire, et tu ne voulais pas avoir à surveiller des gosses aussi intelligents socialement que des primaires en même temps. Et tu veux aussi prendre un peu de repos. Ne serait-ce qu'une heure ou deux.

Tu ouvres ton livre, étendant tes jambes pour les appuyer contre le meuble afin de les garder tendues et un peu surélevées. Tes yeux glissent sur les mots, les dévorant sans mal. Puis ceux-ci se brouillent, deviennent flous. Et tu t'endors sans même t'en rendre compte.

Le temps passe et tu restes là, endormi, assoupi. Perdu dans un rêve blanc, sans profondeur. Puis le rêve devient noir, obscur et étouffant. Une voix qui répète le même mot : condamné. Tu cours, mais tu n'avances visiblement pas. Le blanc revient et tu es à genoux, les pieds pris dans une sorte de mélasse noire et visqueuse. Incapable de bouger. Incapable de fuir. Bientôt, la matière visqueuse disparaît, laisse place à des chaînes autour de tes chevilles et poignets. Prisonnier. Et, devant toi, une forme reconnaissable entre toutes. Drapée d'un grand linge noir, sans visage, et une main squelettique tendue vers toi, l'autre tenant une faux. La Mort.

Tu te réveilles en sursaut, la respiration saccadée et le coeur tambourinant douloureusement dans ta poitrine. Presque désorienté, tu mets presque une minute avant de reprendre tes esprits et réaliser où tu es. Et, en face de toi, la mine visiblement inquiète de quelqu'un. Terry. Tu le toises, finissant par te masser la nuque. Depuis combien de temps est-ce que tu dors exactement ?

« Qu'est-ce que tu veux Terry ? » Ton regard glisse sur ce qu'il tient entre les mains puis remonte s'ancrer dans le sien. « Depuis combien de temps t'es là au juste ? »

Terry est l'une des rares personnes que tu apprécies. Un peu timide et facilement influençable, mais c'est quelqu'un de bien et de droit. Ton cadet ne le sait sûrement pas, mais tu aimes sa compagnie qui est presque relaxante. Terry est aussi celui que tu engueules parfois parce qu'il est trop gentil. Mais tu l'aimes bien, c'est indéniable.
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MessageSujet: Re: fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry   fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry 1400359500-clockMar 11 Nov 2014 - 22:23

He smiles politely back at you You stare politely right on through

○ • ○ •
Les jours se suivent, et les jours se ressemblent. Et une fois de plus, une journée de cours banale avec le professeur banal s’était terminée de manière banale.
Café en main, Terry marche dans les couloirs déjà à moitié désertés par les élèves. Il ne lui reste plus qu’à rendre son carnet des absences et qu’à aller chercher ses paquets de copie dans son casier pour terminer sa journée. Pour une fois qu’il ne travaille pas à la pizzeria ce soir.

Il arrive devant le bureau des surveillants, où deux d’entre eux sont en train de discuter, prêts à partir eux aussi. Terry aurait pu parier que l’un deux venait de se faire réprimander par Nemesis. « J’ai fais que demander comment il allait, c’est pas un drame merde. »  Voilà, gagné.
Sourire aux lèvres, le professeur de biologie finit son café et entre dans le bureau, jetant le gobelet dans la première poubelle qu’il croise.

Au loin, il aperçoit le bureau de Nemesis.
Et Nemesis assoupi.

Et il a comme une sorte de soulagement qui s’empare peu à peu de son corps, alors qu’il continue son chemin à pas lents vers le bureau. Pas qu’il n’aime pas le surveillant, bien au contraire - il admire sa force d’âme et sa carrure imposante comme 99% des mâles de Prismver (le 1% restant représentant Narcisse.) En plus, celui-ci avait toujours été là pour le soutenir quand il était plus jeune, à sa manière. Admiration et respect, c’était bien ce qui rendait nerveux Terry, qui peinait à soutenir le regard d’un élève.  Il glisse sur le parquet, se faisant le plus discret possible. Il ne tient pas à le réveiller - il sait qu’il a besoin de sommeil, plus que quiconque travaillant dans ce bureau.

Il n’a qu’à poser son cahier sur la table et repartir, en bon petit fantôme qu’il est.
Il aurait dû. Putain, quelle connerie il a fait ce type, il aurait dû juste faire ça et se barrer.
Mais pourtant, son regard s’est accroché à cette lettre ouverte sur le bureau, cette lettre remplie de mots et de chiffres qu’il connait bien, même s’il n’est pas médecin. Et il est resté là, figé, à essayer de comprendre le sens de ces résultats.
Pourtant, tout était très clair, marqué noir sur blanc sur cette lettre venant de l’hôpital.
Mais il s’acharne, Terry, clignant des yeux dans la crainte d’avoir omis quelque chose, un détail qui -

« Qu'est-ce que tu veux Terry ? » Il sursaute en entendant la voix grave du surveillant qui vient de sortir de son sommeil. Ses mains deviennent moites, son coeur s’accélère. « Depuis combien de temps t'es là au juste ? » Il vient nerveusement et maladroitement poser son fichu cahier d’absence, se reculant rapidement. Il a les yeux qui papillonnent furieusement, et la panique qui commence à s’emparer de son ventre.

Pourquoi Nemesis ?
Pourquoi de tous les hommes, il avait fallu que ce soit Nemesis ?

Nemesis le fort, Nemesis le pilier protecteur, invincible, invaincu - que rien n’aurait pu, n’aurait du arrêter. Nemesis le modèle. Si seulement il n’avait pas vu ces foutus résultats, si seulement il n’avait pu les comprendre. Il avale sa salive, passe une main dans ses cheveux dans ce tic nerveux qu’il n’arrive plus à contrôler. C’était la première fois qu’il avait regretté de pouvoir comprendre.

Et maintenant, il faisait quoi, Terry ?
Il faisait comme si rien ne s’était passé ? - ce serait une bonne solution, un bon moyen de fuir cette situation qui le dépasse. Un bon moyen de revenir à cette banale journée du type banal qu'il est. Mais Terry n’est pas un menteur. Un lâche, peut être. Mais pas un menteur. Alors, il répond au regard que lui lance le surveillant - ses orbes d’un vert bleuté brillantes d’émotion, de sensibilité.

« C-C’est votre c-coeur, c’est ça ?» Une des phrases les plus difficiles qu’il ait eu à prononcer. « Je suis désolé, j’ai aperçu vos résultats et … » Et quoi ? Il ne sait pas trop Terry. Il est pas médecin, je l’ai déjà dit. Il a pas le courage et la froideur d’annoncer la vérité entre deux yeux, sans sentiment, sans émotion.

Il a pas les moyens d’avouer que Nemesis est condamné.
« Je suis désolé.»
Il a pas les moyens de le sauver.
Il n’est que Terry après tout.
Un pauvre Terry, tellement, tellement désolé.
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MessageSujet: Re: fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry   fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry 1400359500-clockMer 12 Nov 2014 - 21:45


Terry est là, en face de toi, avec sa timidité légendaire. En temps normal, ce genre d'attitude t'énerve. Mais Terry est différent. Terry tu le connais depuis longtemps. Terry c'est celui que tu avais pris sous ton aile quand vous étiez plus jeunes. Et Terry c'est sans doute l'adulte que tu respectes le plus, avec Sören. Les deux hommes, malgré vos caractères différents, sont ceux que tu apprécies le plus dans ce corps enseignant aussi inefficace et honteux qu'un groupe de gosses. Exceptée Betsabe, naturellement qui est dans une toute autre catégorie.

Mais, aujourd'hui, ce n'est pas la timidité de Terry qui te frappe. C'est son regard brillant d'inquiétude. Tu hausses un sourcil, surpris par son attitude.

« C-C’est votre c-coeur, c’est ça ? »

Tu fronces les sourcils, dirigeant machinalement ton regard vers l'enveloppe trônant sur ton bureau en même temps que lui. Tu relèves les yeux vers lui. S'il avait s'agit de quelqu'un d'autre, tu l'aurais probablement balancé par la fenêtre. Ou juste dans le couloir parce que ce serait con de finir ta vie derrière des barreaux.

« Je suis désolé, j’ai aperçu vos résultats et … »

Tu hausses les épaules, attrapant l'enveloppe avant de te lever. Tu contournes ton bureau, allant te planter en face de lui. Tu le dépasses d'une bonne tête mais c'est pas hyper flagrant non plus. Tu lui colles l'enveloppe entre les mains avant d'aller te chercher une tasse de café sur le meuble d'à côté, lui indiquant d'un mouvement de menton qu'il peut se servir.

« Je suis désolé. »
« Ne le sois pas. »

Tu poses tes fesses contre le rebord de ton bureau, restant prêt de lui. Ton regard planté sur lui, tu finis par détourner la tête pour boire une gorgée de café. Tu n'en buvais pas avant, ou très peu. Mais avec toute cette foutue guerre de classe, tu ne dors plus énormément. Pas autant que tu le devrais du moins. Tu poses tes iris sur l'enveloppe entre ses mains, puis les relèvent vers lui.

« Ouvre-la. Et dis-moi ce que tu y comprends. »

Un sourire presque amusé déforme tes lèvres. Tu sais parfaitement de quoi il en retourne. Mais tu veux l'entendre de sa bouche. De la bouche d'un ami. Tu vas mourir, ce n'est pas une nouvelle pour toi. Ça fait des années maintenant que tu le sais. Et tu ne t'attends pas à une quelconque amélioration. Condamné. Coup d'oeil à Terry, tu tends la main, tapant amicalement son bras.

« Tire pas cette tronche d'enterrement. On crève tous un jour. »

Tu joues au fort. Comme toujours depuis ces quelques années. Tu fais mine de t'en ficher, d'accepter parfaitement la chose. Mais ce n'est pas vraiment le cas. Plus maintenant en tout cas. Il y a eu Betsabe entre temps. Et, avant, elle, il y a toujours eu ce désir d'être père et de voir grandir le sang de ton sang, la chair de ta chair. Car il n'y a pas plus beau cadeau que celui d'être parent. Quelque chose que tu ne connaîtras donc jamais.

« Qu'est-ce qui t'amenais sinon ? »



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MessageSujet: Re: fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry   fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry 1400359500-clockVen 20 Mar 2015 - 16:08
Pas de réponse depuis + de trois mois, le rp est archivé.

MP un membre du staff pour le récupérer.
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MessageSujet: Re: fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry   fallin' in the black, slipping through the cracks △ terry 1400359500-clock
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