Cela faisait plusieurs mois que t'étais parti, sans prévenir personne. A peine ta mère t'avais prévenu de la mort de ton père que tu t'étais précipité à la gare pour rentrer chez toi. Ça continuait de carburer dans ton cerveau et même si elle t'avait dit qu'elle allait mieux, que les voisins et la famille serait là pour elle, tu ne pouvais pas t'empêcher de penser au fait que t'aurais pu rester un peu plus longtemps avec elle, pour être sûr qu'elle aille réellement mieux. Mais tu devais aussi revenir ici, pour finir ta scolarité. D'ailleurs, en arrivant, tu eus la surprise d'aller en D. Tu ne pensais pas t'être amélioré niveau scolaire, mais c'est toujours agréable. Tu venais à peine de toucher le sol de l'île que ton soleil te manquais déjà. A dieu soleil, bronzette et lézardage au soleil et bonjour neige, vent et blizzard. L'une des choses qui t'avais le moins manqué de cette petite île. Mis à part ça, t'as retrouvé Buck, ton lézard aussi fainéant que toi, et tu te retrouves même dans la même chambre qu'avant. Si c'est pas magnifique ça. Enfin. Si on veut. Parce que ça fait au moins 20 minutes que t'es planté comme un con devant la porte sans oser rentrer. Tu te balances d'avant en arrière, hésitant. Ta main se pose sur la poignée, puis s'enlève. En plus, il y a eu deux personnes en plus. Que tu ne connais pas. Tu hausses les épaules, ça fera deux personnes en plus à connaître. Bon. Tu inspires un grand coup, attrape ton sac par la main et rentre. Un mince sourire se peint sur tes lèvres, rien n'a vraiment changé. C'est comme avant. Mais pas vraiment, parce qu'en seulement quelques mois, tant de choses ont changés. Pas seulement chez toi, mais aussi ici... D'après le peu de choses que tu as entendu, ça a été assez dur. Il va falloir que tu te remettes au courant de tout, ce qui risque d'être assez long. Tu fais un tour en vitesse, oreilles grandes ouvertes, sans entendre aucun bruit. T'es seul ? Tant mieux. T'en profites pour débrancher ton casque de ton téléphone et met la musique aussi fort que tu le peux puis, bagages en main, tu rentres dans la dernière chambre de libre. Elle est sacrément vide, sans aucune décorations, aucune affaires qui traînent en vrac, comme t'en avais l'habitude. Tu balances tout sur le lit, pas encore fait, en plus t'es pas doué pour ça, puis retourne en dansant et chantant à tue-tête dans la partie commune. Tu te diriges vers la cuisine, ouvre les placards en quête de nourriture. Bon, en même temps, t'as pas mangé un vrai repas depuis que t'as quitté ta mère parce qu'on est d'accord, les repas dans l'avion, c'est tout bonnement dégueulasse. Une tablette de chocolat non-entamée traîne sur une étagère. Avec un énorme sourire tu l'attrapes et déchire l'emballage que tu jettes dans la poubelle, puis t'affales sur le canapé. Regard sur l'horloge. 15 heures. Combien de temps à encore attendre qu'ils rentrent des cours ? Aucune idée. Mais tu n'as aucune intention de bouger de cette place tant qu'Anarchy ou Chan ne rentre. Et si c'est un des deux inconnus qui arrivent avant elles, ce sera l'occasion de faire connaissance.
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Sujet: Re: i am back... Jeu 6 Nov 2014 - 14:58
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T’allumes la clope glissée dans ta bouche, fatiguée. Epuisée, en vérité. Encore une nuit passée à fixer la porte d’entrée, suivie d’une journée sans saveur ; tu sais plus trop quoi faire, où donner de la tête. T’as beau sourire, t’as beau délirer avec tes amis, t’es crevée, tu t’effrites doucement mais sûrement. Tu passes une main dans tes cheveux et observes l’heure, peu motivée. Hors de question de passer une minute de plus dans une salle de cours, t’as eu ta dose pour le moment. Tu choppes ton sac et tires une latte en sortant, ignorant les élèves qui, à l’inverse, rentraient dans la pièce. Et tu déambules comme une âme en peine, tu n’arrives même pas à te détendre – perturbée, perdue. Non seulement la peur déchires tes entrailles, mais en plus, tu ne peux pas t’empêcher de penser à Devonn. Il t’intrigue, il est si.. Bizarre. Ta gueule Nana, sois une femme forte bordel.
Grognement lâché à toi-même, tu passes l’entrée et écrases le mégot par terre du bout du pied. Direction les dortoirs, malgré les hurlements de ton cerveau. A vrai dire, la dernière fois que tu t’étais dirigée là-bas seule, ton dos en avait subi les conséquences, et tu le regretterais probablement toute ta vie. Mordillant nerveusement ton pouce, tu t’aventures près des cabanes, et sors ta clé pour déverrouiller la porte. Surprise, elle est déjà ouverte ; méfiante, tu plisses les yeux et la pousses pour entrer dans la pièce. Tu renifles, ton rythme cardiaque s’affolant quelque peu. Tu as vu Chan en haut, elle n’est manifestement pas dans la cabane – quant aux deux autres, à vrai dire, tu ne les as jamais croisés.
Tu repenses à Shane, la chair de poule couvrant brusquement tes bras. Tu ne veux pas revivre ça, tu refuses d’être de nouveau manipulée. Posant le sac à l’entrée, tu retires tes chaussures et en emportes une, prête à fracasser un crâne à coups de Vans. Pas de « qui est là ? » stupide, juste ta respiration qui s’affaiblit, pour être discrète.
Mais tu la lâches, ton arme, en voyant l’individu. En voyant sa touffe de cheveux, en sentant son odeur familière. Tes bras retombent le long de ton corps, tu ouvres légèrement la bouche, purement et simplement choquée. Ryan. Tes doigts se serrent, tes griffes se plantent dans tes paumes. Bordel de merde, c’est vraiment lui. Et, en plus de ça, il a entamé ta tablette de chocolat. Tu ne pleures pas, non. Tu gardes les crocs et les serres bien rangées, même si tu meures d’envie de lui arracher la jugulaire en lui hurlant qu’il t’avait abandonné.
Finalement, tu fais quelques pas, tu le fixes, un peu paumée. Et tu te jettes sur lui comme une naufragée s’accrocherait à une bouée, tu le serres contre toi – quitte à lui briser les os, rien à foutre. Merde Ryan, où t’étais passé ? Putain quand Chan va venir hahaha… Tu te redresses, t’installes à côté de lui en le transperçant du regard. Et tu lui souris légèrement. Désolée, mais ça tu l’as mérité.
Et tu lui en colles une. Pas très forte, pas très méchante. Mais c’est ta façon de lui dire qu’il t’a manqué, qu’il aurait pu laisser ne serait-ce qu’un mot pour vous prévenir. Tu connais pas ses raisons, tu sais pas ce qu’il a mais tu t’en fous, ce qui compte c’est qu’il est là et qu’il va rester maintenant. J’te préviens mon loulou, s’il faut je t’attache à ce canapé pour que tu restes. C’quoi cette cravate, tu désertes ma classe maintenant ? C’est sympa dis donc ! Tu glisses tes doigts entre les siens et les serres, rassurée.
T’as plus intérêt à déserter ton groupe, vu ?
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Sujet: Re: i am back... Sam 8 Nov 2014 - 16:20
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T'entends la porte s'ouvrir, puis se refermer, tout doucement. Pourtant, tu ne bouges pas, ne fait que te redresser, tout en continuant de manger. Un objet qui s'écrase sur le sol. Tu tournes la tête. Une fille aux cheveux verts se tient devant toi. Tu fronces les sourcils. Elle te dit quelque chose, mais tu ne sais pas exactement qui elle est. Puis elle prononce ton prénom. Un léger sourire apparaît sur tes lèvres en reconnaissant la voix. Anarchy. Tu enfournes le reste du chocolat, puis te rend compte de son attitude. Elle a l'air énervée. Ce qui se comprend, t'as pas donné le moindre signe de vie depuis des mois et tu reviens, tout sourire. C'est seulement maintenant que tu te rends compte que t'aurais du réagir avant, te demander comment elle aurait pu réagir. Mais c'est trop tard. Tu lui adresses un petit sourire lorsqu'elle se met à avancer, un sourire qui lui dit à quel point tu es désolé, à quel point elle t'as manqué, mais quel idiot tu as été de ne pas lui envoyer la moindre carte. Puis elle se jette sur toi, te serrant à t'en étouffer, mais tu t'en fiches, tu souris et la serre aussi fort que tu peux jusqu'à ce qu'elle se détache.
« Urgence familiale. Je... J'ai du rentrer en quatrième vitesse...»
Lorsqu'elle parle de Chan tu te retiens de sourire encore plus. Oui. Elle aussi t'avais manqué. Vos parties de jeux vidéos t'avais manqué. Tout, en fait. Puis elle te fixe dans les yeux, te transperce. Tu le sens mal. Et elle te met une claque. Une légère. Pas trop forte. Mais tu sens que c'est parce que tu n'as rien fait pour la prévenir. Un soupir t'échappes. Pendant combien de temps encore tu vas te sentir coupable ? Probablement un bon moment encore.
« M’attacher au canapé ? Sérieusement ? »
Tu laisses un rire t'échapper avant de baisser le regard sur la main qu'elle a glissée dans la sienne, un petit sourire aux lèvres en acquiesçant à sa question. Bien sûr que ut ne le déserteras plus. Il compte trop pour toi. De ta main libre tu attrapes une mèche de cheveux avec un sourire moqueur.
« Depuis quand tes cheveux sont devenus des algues ? Parce que j'ai bien faillit pas te reconnaître. »
Tu lui lances un coup d'oeil en vitesse, sans lâcher sa main. C'est elle qui te l'a prise. C'est elle qui te la lâchera. Tu ne veux pas qu'elle ait l'impression que tu veuilles te dégager d'elle, immédiatement. C'est un peu bizarre comme logique, mais c'est comme ça.
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Sujet: Re: i am back... Mer 26 Nov 2014 - 15:37
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« Quatrième vitesse... T'as d'ces expressions, putain. » Le rire suit les paroles, exprimant la profonde joie qu'elle ressent à ce moment-là. Tu sais Ryan, ça lui fait du bien de te voir, même si elle a du mal à le dire. Ca la démange, de te prendre dans ses bras ; mais qui peut lui assurer qu'un piège ne se cache pas derrière tout ça ? Elle est devenue parano, Anarchy – encore plus qu'avant. Faible, trahie, perdue. Confiance en soi ? Connaît pas. T'es un peu comme la goutte d'eau qui fait déborder le vase, de façon positive. Elle voudrait craquer, elle voudrait fondre et se liquéfier de désespoir, là de suite. Elle voudrait hurler, broyer tes os dans sa main sans vraiment faire exprès.
Et, plus que tout, elle voudrait laisser son don prendre le contrôle, prendre les rênes et la diriger. Être un animal ; puissant, indomptable, incapable de ressentir la moindre tristesse. C'est ça son plus gros soucis : cette putain d'humanité, cette faiblesse – cette conscience. Et ça la bouffe petit à petit, tant et si bien que, sans ses amis, elle serait devenue folle. Mais ne l'est-elle pas déjà ? Après tout, elle a passé une semaine à tourner en rond comme une bête en cage, à vérifier si les verrous étaient mis, si les fenêtres étaient fermées – comme un junkie paranoïaque. Pas plus de quelques heures de sommeil en une semaine, ça lui a mis une claque dans la tronche. Elle aurait du sortir, elle aurait du faire quelque chose mais la peur était omniprésente. Un psychopathe se cachait peut-être derrière sa porte, attendant de voir si elle allait sortir pour découper sa chair avec la confiance et la précision d'un chirurgien.
Elle est pas remise, Ryan. Elle a mal, au plus profond de son être. Oh physiquement tout va bien, elle a des joues colorées, un dos presque tout lavé de ses marques. Mais tout se passe dans sa tête. Elle est faible, plus faible que jamais ; une proie, une proie incapable de mordre une mouche. Peut-être qu'elle a besoin qu'on la protège, mais elle refuse que quiconque s'approche d'elle. T'es le premier Ryan, le premier depuis son accident, depuis que Chan a nettoyé ses plaies.
« Depuis quand tes cheveux sont devenues des algues ? Parce que j'ai bien faillit pas te reconnaître. - C'est un hommage au plus grand enfoiré que la Terre ait porté. Il avait les tifs verts. »
Elle lâche ça comme ça, absolument pas sûre que ça soit la raison exacte. Elle sait plus, Anarchy. Elle a peut-être choisi le vert pour Ewan – mais peut-être pas. Après tout, pour lui ça représentait pas grand-chose ; un sauvetage, en quelque sorte. Mais pour Nana, c'était important. Sans lui, elle se serait pas contrôlée. Sans lui, elle se serait jetée sur Gabriel – ou pire, sur Nathan. Elle ne s'aimerait plus, elle se haïrait. Sans lui, elle serait p'tête même pas là.
Regard vers Ryan, sourire malicieux. Elle récupère sa propre main et attrape une manette, elle lui en jette une autre et allume la télé – penchée comme une conne, à cheval sur la table. Regard vers l'heure. Tu sais pas quand est-ce que Chan rentrera, mais t'espères qu'elle va bouger ses jolies miches d'asiat' pour découvrir la belle surprise qui l'attend.
« Ca fait longtemps que j't'ai pas défoncé sur Tekken. Prépares-toi à prendre la branlée d'ta vie mon chou. »
Clin d'oeil. Elle cache sa souffrance. Sa peur. Ses battements de cœur.
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Sujet: Re: i am back... Ven 5 Déc 2014 - 21:28
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Ouais. Les expressions de vieux, tu les as toute récupérées. En même temps, plusieurs mois à ne côtoyer que sa mère, c'est pas bon du tout pour un jeune. Faut que tu te réhabitues à tout ça. Tu ne sais pas quoi faire. Pas quoi dire. Tu voudrais t'excuser, encore et encore. Lui dire combien elle t'avait manqué. Combien de fois tu avais pensé à lui envoyer des lettres. Mais non. Parce que tu as été un lâche en la quittant du jour au lendemain. Tu l'es toujours, c'est un défaut qui ne te quitteras jamais, malheureusement. C'est ce truc qui t'as empêché de lui envoyer la moindre lettre, de venir la voir, elle et tous les autres. Parce que t'étais pas capable de tous les revoir. Parce que ça aurait été tout aussi dur que maintenant. Et là encore, t'aimerais bien t'enfuir. Pour ne pas à subir ça. Sauf que tu peux pas toujours tout reculer. Non. C'est dommage, hein Ryan ? Mais bon. C'est comme ça. Le plus grand enfoiré de la Terre hein ? Un sourire se peint sur tes lèvres et tu peux pas t'empêcher de rire. Un petit rire, ouais, parce que la situation se porte pas trop à rire, mais faut bien que t'essayes de redevenir celui qu'elle a toujours connu. Tu veux pas qu'elle voit que t'es plus aussi joyeux qu'avant. Tu veux qu'elle pense que t'es toujours pareil, même si c'est totalement faux.
« Ah ouais ? Et est-ce que j'aurais la chance de rencontrer celui à qui tu as rendu un si grand hommage ? »
Puis elle se penche. Pour attraper une manette. Tu souris, à moitié soulagé. Vos anciennes habitudes sont toujours présentes. Tu attrapes à la volée la manette qu'elle te lance et lui rend son clin d'oeil.
« Fais gaffe, pendant cette longue absence, j'ai eu le temps de m'améliorer hein. »
Tu lances le jeu et prend ton perso habituel. Coup d'oeil vers l'ex-brune. Elle te dit peut-être rien, mais c'est normal. T'as été tellement con de l'avoir plantée là. Sauf que t'es pas aveugle, Ryan. Tu peux voir dans ses yeux la souffrance qu'elle te cache. Le fait qu'elle essaie de rester aussi dure que possible. Et ça te fais mal, parce que tu sais par expérience que c'est jamais bon de faire ça. Ta mère a tenue une semaine comme ça, avant de s'effondrer dans tes bras, sans que tu t'y attendes. Et tu sais pertinemment que ça lui arrivera aussi, un jour ou l'autre, à cette Anarchy qui essaie de rester forte. Et ce jour-là, tu ne la laisseras pas tomber, tu seras là. Tu feras pas deux fois la même erreur.
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Sujet: Re: i am back... Mar 30 Déc 2014 - 23:12
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« Ah ouais ? Et est-ce que j'aurais la chance de rencontrer celui à qui tu as rendu un si grand hommage? - Nope, il est parti. J'pense pas qu'il reviendra un jour. »
Dis Ryan, tu la sens sa douleur, derrière son sourire narquois ? Tu vois la trahison, au fond de ses yeux ? Elle est déjà complètement foutue, Anarchy. Elle aurait voulu se relever et se battre de nouveau, mais y a plus rien à faire. Y a rien à relever. C'est qu'un amas de chair à vif, de souffrance et de désespoir masqués. Toutes ces émotions exagérées – sa vie est une hyperbole. Là où vous voyez un petit désagrément, elle voit un malheur. Elle voit un mort. Elle a jamais vu la vie comme tout le monde, Anarchy. Elle se contentait juste de taire sa propre vision des choses, de profiter discrètement de l'opportunité qu'offrait une double-vue.
« Fais gaffe, pendant cette longue absence, j'ai eu le temps de m'améliorer hein. - Même avec une vie entière d'entraînement tu me battras jamais mon chou, fais-toi une raison. »
Mais ses doigts tremblent. Elle tient pas vraiment bien la manette. Elle est pas concentrée, parce qu'elle a peur. Comprends-la, elle a peur de tout maintenant. Que ça soit toi, le vent dehors qui pousse les branches à s'entrechoquer, les odeurs agressives qui viennent de sa chambre – douleur, pourriture, sang. Shane. Son odeur qui agresse ses narines, qui lui donnent des frissons. Qui l'empêche de dormir. C'est à cause de lui qu'elle a ces cernes.
Et aussi à cause de ce qui lui arrive, quand elle ferme les yeux. Ses poumons qui se vident de l'air, la noyade qui lui revient en pleine gueule. La différence entre Anarchy et les autres victimes des S, c'est qu'elle a fermé sa gueule. Qu'elle a enduré toute seule, qu'elle a simplement demandé à Chan de l'aider, de l'accompagner dans son calvaire. Une supplication égoïste – elle n'avait pas à subir les crises d'Anarchy. Elle n'avait pas à la voir dans un état aussi pitoyable. Respirant doucement, elle ferme les yeux un instant, rassemble les bribes de courage qu'il lui reste et appuie sur START, reformant ce masque moqueur pour prouver à Ryan qu'elle va bien.
« Tu comptes me dire ce qu'il s'est passé pour que tu désertes comme ça ? »
Tout en exécutant ce qu'elle appelle vulgairement un « brise-couilles » - aka le mouvement où sa chère Asuka enfonce son genou dans les testicules de son adversaire – elle lance un regard entendu au D, par ailleurs un peu déçue qu'il se soit suffisamment amélioré pour changer de classe. Il va lui manquer – il lui a déjà manqué, et il continue. Pourtant il est là, en face d'elle. Et elle pourrait le serrer dans ses bras, si l'idée d'un contact physique prolongé ne lui donnait pas des frissonnements de répulsion ; répulsion justifiée, à en juger les derniers dont elle a bénéficié. Des contacts assez déplaisants, en somme.
Mais c'est pas le moment de ressasser des traumatismes, c'est le moment de battre ce petit arrogant. Les mouvements de ses doigts sur la manette se font plus fluides, plus rapides. Elle enchaîne les combos qu'elle a mis plusieurs heures à retenir, les prises qu'elle juge efficaces – toute une stratégie, contrairement à ce qu'un joueur normal ferait. Anarchy a cette manie de toujours réfléchir à ce qu'elle va faire, quand ça concerne une compétition, un jeu vidéo.
Tout ça parce qu'elle supporte pas la défaite. Défaite qui, pourtant, s'impose à elle brutalement. Elle a perdu le premier round, mais pas le deuxième. Elle a manqué de se faire rétamer au dernier, donnant involontairement l'espoir à son adversaire.
« T'as vraiment cru que t'allais gagner ? Le premier, c'était de l'échauffement, tsuh. »
Mensonge éhonté. Comme d'habitude, elle ment sur tout.
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Sujet: Re: i am back... Sam 3 Jan 2015 - 20:11
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Une moue faussement triste apparaît sur ton visage lorsqu'elle te dit qu'il est parti. Jouer le jeu. Ne pas fissurer sa carapace. Jamais. Et puis, juste avant que le jeu se lance, elle revient sur la raison qui t'as poussé à partir. Tu lui lances un regard en coin, essayant de contrôler tes émotions. Calme-toi Ryan. C'est bon. C'est pas la fin du monde, après tout, des gens meurent tous les jours, pas vrai ? Tout en attaquant avec les combos que tu avais réussi à retenir pendant ces deux longs mois. Tu hésites. Est-ce que tu lui dis maintenant ou tu attends la fait de cette partie ?Le temps que tu te fasses cette réflexion,tu ne fais plus vraiment attention au jeu et te prends un coup fatal. Grimace. Tu t'acharnes encore et, tu ne sais pas si c'est ça ou juste le fait qu'elle ne soit pas dans la meilleure des formes — t'optes plutôt pour la seconde possibilité, beaucoup plus probable — mais t'as presque réussi à gagner, cette fois. Ça te fait afficher un grand sourire et tu tournes la tête vers elle, en profite pour lui donner une pichenette sur le front.
« Vraiment madame ? J'aurais pensé le contraire.»
Et puis tu te laisse aller contre le dossier du fauteuil, retenant un soupir, toujours souriant. Ne pas montrer que cela t'affecte toujours autant, la regarder dans les yeux, paraître le plus honnête possible. Sauf que c'est pas possible, les yeux trahissent toujours notre volonté. Tu essayes juste de l'oublier pour un instant pour te montrer le plus convaincant possible, comme dis tout à l'heure, après tout, des gens meurent tout les jours, à n'importe quelle heure de la journée. Tu passes la main dans tes cheveux, toujours aussi en bataille et gratte l'un de tes pansements, puis essaye de parler d'une voix posée, détachée de tout sentiment de tristesse.
« Et j'ai dû rentrer parce que mon père est mort... Ma mère avait besoin de moi à ce moment-là, elle arrivait pas seule.»
Tu hausses les épaules et prend un instant sa manette pour lancer une autre partie, lui lance un clin d'oeil en la lui redonnant.Tes yeux accrochent les siens un instant, voyant tout ce qu'elle essaie de te cacher. Tu te sens blessé mais c'est normal. Ressaisis-toi merde ! T'as été absent ! Tu pensais pas que tout allait être de nouveau pareil en revenant, si ? C'est pas possible, non. Pendant que tu choisis bien attentivement ton personnage, coudes sur les genoux, penché légèrement en avant, tu peux pas t'empêcher de lui lancer un petit regard.
« Eh, 'Narchy, tu sais que tu peux me parler. Tu peux me dire ce qu'il va pas. Et mens pas, je vois très bien que ça va pas. »
T'as lâché ça dans un murmure, trop honteux de toi pour le dire à voix haute.
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Sujet: Re: i am back... Dim 18 Jan 2015 - 11:05
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« Vraiment madame ? J’aurais pensé le contraire. »
Elle tire la langue et se frotte le front suite à sa pichenette, comme si ça lui avait laissé une trace de saleté. Et quand il lui annonce la mort de son père, elle se sent coupable. Coupable de l’avoir poussé à dire ça, coupable d’avoir réveillé une douleur qu’il avait dû s’évertuer à enfouir. Elle passe un coup de langue nerveux sur ses lippes, mais ne tente pas de le serrer dans ses bras. Non, elle tente rien. Parce qu’elle sait que la pitié n’aidera à rien, ça ne fera qu’aggraver les choses. Pas un bruit, elle reste plus ou moins normale - comme si cette nouvelle ne l’attristait pas. Pourtant elle l’a vu, tu sais ? Elle l’a vu dans tes yeux, c’est ça qui l’a poussé à insister. C’est ça qui lui a donné envie d’être utile, de t’être utile.
« Eh, ‘Narchy, tu sais que tu peux me parler. Tu peux me dire ce qu’il va pas. Et mens pas, je vois très bien que ça va pas. »
Elle passe une main dans ses cheveux, posant la manette sur la petite table. Elle croise les jambes, se laisse partir en arrière, contre le dossier du canapé. Qu’est-ce qui va pas, Anarchy ? Pourquoi tes prunelles brillent, comme si t’allais pleurer ? Honnêtement, elle-même n’est pas sûre de vraiment le savoir. Pourtant elle crève d’envie de se blottir contre lui, de poser sa tête contre son torse et de simplement écouter ses battements de coeur, comme si c’était la plus belle mélodie de l’univers. T’imagines pas Ryan, t’imagines pas combien tu lui as manqué. Elle se l’avouait pas, qu’elle se sentait foutrement seule. Que même avec Chan, il lui manquait quelque chose - la présence du mec un peu con, qui les fait rire et qu’elle taquine presque plus que la jolie asiat’. Et maintenant que t’es là, à quelques centimètres d’elle, elle est obligée de se retenir, parce qu’elle veut pas de malentendu, parce qu’elle refuse de se montrer faible. C’est stupide et arrogant, mais c’est Anarchy.
« Pendant ton absence, j’ai eu.. quelques problèmes, avec les S. Ankhs- mon et Jackson, plus particulièrement. Pour te la faire courte, le premier m’a déchiré la gorge et m’a fracassé le crâne contre le bord d’un plongeoir de la piscine. Et le deuxième.. il m’a balancée dans l’eau, et j’ai failli me noyer. Elle illustre ses propos en montrant ses cicatrices, celle à son cou entourée d’un tatouage anarchique. Laisse-lui le temps de décharger Ryan. Ensuite, Nate les a rejoint. Il est parti en S, il a dû foutre ma chambre dans un bordel monstre, marquer des obsénités sur mes mangas. J’ai pas pu en supporter plus et j’suis partie à New York, pour revoir mes parents et m’écarter de toute cette merde. J’me suis fait le tatouage à ce moment-là avec mon père. »
Elle fait une pause. Pas besoin de raconter ce qu’elle a fait là-bas - c’est pas comme si Heath était sa première fois. Elle croise les bras, la partie la plus douloureuse entrant en scène. Regard presque suppliant à l’égard du D ; ne dis rien, laisse-moi finir.
« Quand j’suis rentrée dans ma chambre, à mon retour, y avait un mec inconnu qui m’attendait. Il avait l’air sympa, il savait tout sur moi. Ca m’a même pas fait flipper, j’crois.. J’crois que j’avais juste besoin de soutien, et lui il est venu me donner ce que je voulais. Sauf qu’après, c’est parti en couilles. J’lui ai montré mes tatouages quand il me l’a demandé.. Et il a commencé à utiliser son don. J’sentais mes bras bouger, mais j’pouvais rien y faire. Il m’a fait sortir les griffes, et m’a obligée à me lacérer le dos. A côté du lit, juste là. Y a encore les tâches de sang, j’suis pas sûre mais j’l’ai pas nettoyé en tout cas. Après ça j’ai envoyé un LMS à Chan pour qu’elle m’aide, elle a lavé mes blessures et depuis j’sors plus beaucoup. »
Derrière ce récit, la douleur est quasiment palpable. Sa voix s’éteint sur les derniers mots, elle baisse la tête et ferme les yeux. T’effondre pas Anarchy, t’as pas le droit. T’as pas le droit devant quelqu’un en deuil, surtout pas un de tes amis. Merde, arrête d’être aussi égoïste, arrête de penser qu’à ta pomme. T’es pas là pour qu’on t’aide, t’es là pour aider.
Le crâne martelé par des insultes, elle reprend sa respiration mais pas sa manette. Elle a plus envie de jouer Anarchy, elle a plus envie de grand-chose.
« Avant que tu dises quoi que ce soit… Me prend pas en pitié, c’est tout c’que j’te demande. »
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Sujet: Re: i am back... Dim 8 Fév 2015 - 15:32
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Tu regardes les manettes sans aucune envie de jouer. Tu vois du coin de l'oeil Anarchy qui se pose contre le dossier du canapé et te lance des petits coups d'oeil. Est-ce qu'elle a peur que tu partes de nouveau ? Sûrement. Maintenant que tu l'as fait une fois, elle doit avoir peur que tu repartes de nouveau. Sauf que tu t'es juré de ne pas repartir. Tu resteras là pour elle. Parce que tu vois bien qu'elle a besoin de toi. Tu te mords nerveusement la lèvre, attendant sa réponse, si elle te réponds. Parce que c'est jamais sûr, peut-être qu'elle te fait plus confiance, t'en sais rien. Et puis quand elle ouvre les lèvres et commence à parler tu la regardes, ne pouvant pas t'empêcher de l'observer. Pourquoi est-ce qu'elle joue toujours à la plus forte ? Peut-être qu'elle n'aime pas se montrer faible, mais ça t'énerves. Parce que t'as été pareil, non t'es pareil. Et tu sais que tu peux rien faire. Idiot. T'attends la fin de son discours. Ne l'interrompant pas une seule fois, attendant qu'elle ait fini. A mesure que le récit avançant, ton expression s'assombris et tes poings se serrent. Ses cicatrices. Ses tatouages. Tout ça, te montre que c'est plus la E que tu connaissais, en surface du moins. Elle est sûrement là, cachée tout au fond. Et même si elle ne veut pas se montrer aux autres, tu la forceras, d'une manière ou d'une autre, à se montrer à toi. Même si elle déteste être faible, ça t'en as rien à faire. Cette fille, c'est ce qui se rapproche le plus pour toi d'une meilleure amie, tu la laisseras pas souffrir encore plus alors que tu peux être là pour elle. A la fin de son récit tu la regardes. Ne pas la prendre en pitié ? Alors là, c'est pas du tout ton style. Les types qui prennent les autres en pitié parce que ce qu'il leur arrive est triste, voire horrible, t'as subit ça pendant plusieurs semaines entières et c'est pire qu'autre chose, parce que la seule chose qu'ils arrivent à faire c'est te rendre encore plus triste. Elle se retient de pleurer. Les symptômes sont là. Yeux qui se ferment. Paupières qui sursautent. Mâchoires qui se contractent. Tu pousses un petit soupire et desserre tes mains, franchissant les derniers centimètres qui vous séparaient et la prend dans tes bras, la serre de toute tes forces en évitant de lui faire mal à ses cicatrices.
« Te retiens pas. Pleure. Ça te fera du bien. »
C'est tout ce que tu peux dire. Pas de "oh ma pauvre, je suis désolé, ça a du être horrible" pas de "t'en fais pas, ça va aller mieux" parce que non, ça ira pas mieux. C'est sûr. Ta main remonte dans ses cheveux pour les caresser. La tâche de sang qui est dans sa chambre, t'iras la nettoyer une autre fois, quand elle sera pas là. Pour le moment t'es entièrement à elle. Tu recules légèrement ta tête et lui fait un grand sourire, un de tes anciens sourires, un qui, tu l'espères, lui rendra un peu de baume au cœur, même si c'est compliqué vu la situation.
« Je serais toujours là pour toi hein, t'en fais pas. Si t'as besoin de moi dans n'importe quel moment. »
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Sujet: Re: i am back... Jeu 26 Fév 2015 - 19:23
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ft. ryan#
Elle a pas envie de pleurer. Elle a pas envie de se laisser encore abattre, de tomber dans ses bras comme une merde et de chialer à s'en vider les réservoirs lacrymo. Elle pousse un soupirs à la fin de ton récit, comme si elle crachait la première goulée d'air depuis des lustres. Et quand il l'enlace, qu'il la serre, elle a même pas la force de le repousser, ou le courage de lui dire que tout va bien. Il est doux, beaucoup trop doux pour qu'elle en supporte autant. Si c'est pas de la pitié, ça ressemble franchement à de la compassion.
« J'ai pas envie de pleurer, dude. »
Elle s'autorise un sourire – un moyen d'auto-conviction, en un sens. Et elle repousse une mèche rebelle, elle se redresse machinalement ; sans pour autant le lâcher, non. Ses bras, ils ont pas l'air capables de desserrer leur étreinte, et sa caresse dans ses cheveux achève toute forme de résistance. Putain Ryan, c'était cruel d'utiliser son point faible, consciemment ou pas. Elle laisse filtrer un minuscule ronronnement – les retenir, c'est plus douloureux qu'une constipation. Son sourire, il lui arrache tout simplement le cœur.
« Je serais toujours là pour toi hein, t'en fais pas. Si t'as besoin de moi dans n'importe quel moment. »
Elle pourrait être rancunière, et lui cracher son venin – t'étais pas là quand elle en avait besoin, Ryan. Peut-être que si elle en connaissait pas la cause, elle l'aurait fait. Elle se serait attaqué à toi pour étouffer ce besoin de contact, de sentir tes bras autour de sa taille. Mais même ça, elle est pas foutue de le faire. Pas après tout ça, pas après avoir vu un Ryan désemparé. Alors elle se contente de lever le bras, et de coller une nouvelle pichenette en plein milieu de son front. Elle glisse hors de son étreinte et s'écrase mollement sur le canapé, choppant la télécommande pour allumer la télé – une des rares bonnes choses dont elle profitera toute sa vie.
« Ryan, Ryan, Ryan... J'suis plus la petite fille qui s'est pointée à Prismver avec ses couettes et sa timidité. Cette Anarchy-là, faut l'enterrer. Une gorgée de coca, ponctuée d'un toussotement proche du rot. Sexy. Bref, j'ai pas besoin qu'on soit là pour moi. Moi j'suis là, j'suis vivante, et ça m'suffit amplement pour l'instant. J'dis pas que j'veux pas de toi, de Chan et tout, hein. Juste que j'ai besoin d'me convaincre que j'ai rien de cassé. C'est à ça que vous servez. A me convaincre qu'il s'est rien passé de grave. Que les habitudes ont pas besoin d'être changées. Alors fais comme avant, fantasme sur mon corps de déesse et porte tes couilles pour dire à Chan que t'es amoureux d'elle. »
Elle éclate de rire et lui fait un clin d'oeil, comme si elle-même était persuadée qu'il l'était. Et elle roule sur le côté, elle lui grimpe dessus sans lui demander son avis et se blottit contre lui dans l'intention de pioncer un coup. « Bouge pas, jveux dormir. Si t'oses un truc, j'te broie les couilles mon chou. »