And even now can you tell what's real? •• Androenne

Elle avait eut les paroles flou, Nova. C’était presque toujours flou avec elle. Il la voyait se noyer, et au fond, est ce qu’il essayait vraiment de l’aider ? Peut être que c’était juste un incapable, peut être qu’il avait juste pas la formules magique. Personne ne l’aurait jamais de toute façon, c’est évident non. On peut pas la sauver Nova. Alors c’est pas de sa faute a Andromède, il y peut rien si elle s’enlise. Pas vrai ? Qu’est ce qu’il devrait faire hein ? Andromède n’est pas de ceux qui cherche des solutions, Andromède n’est pas de ceux qui se battes, Andromède est celui qui regarde le destin faire son œuvre et qui ne bouge pas d’un millimètre. Bien sur qu’il la console Andro, bien sur qu’il la prend dans ses bras, qu’il la défend. Mais il ne la sauve pas. Au fond est ce qu’il ne la préfère pas comme ça, Nova…

Et puis elle avait parlé de chose incompréhensible, totalement illogique. Il avait essayé de la calmer. Mais on ne calme pas Nova. Et il sent qu’elle déclenche une nouvelle fois son pouvoir. Et c’est les bras qu’il serrent plus fort le corps de gamine. Calme-toi Nova, putain calme toi. Tu lui fais peur.
Et toi Andromède, tu lui fais mal…

C’est Etienne. Il est la. Il devrait pas.

T’as rigolé, t’as dit que c’était pas possible, t’as eut ce regard angoissé qui refuse la réalité. Qui refuse son imaginaire dévoilé. T’as les mains qui tremblent Andro lorsque tu comprends réellement. Elle dit qu’elle l’a vu, qu’elle lui a parlé. Et toi, tu sens que l’univers se dérobe sous tes pieds. Elle a pas droit de toucher à ça. Pas ça non plus.

Pourquoi Nova, pourquoi tu lui prends toujours tout.

Il a beau vouloir la consoler, il y arrive pas. Ses mains se crispent sur les cheveux alors que l’esprit et déjà parti ailleurs. A sa recherche. Le corps ne tarde pas à faire de même. Il veut savoir, il veut le voir. Il veut penser que tout cela n’est qu’une putain de connerie. Il a cherché toute la soirée. On lui a dit qu’on connaissait pas d’Etienne. Sur le moment, ça l’a rassuré. Pourtant, ça reste bloqué en lui. Un « et si » qui s’saccage tout sur son passage. Il a remit ça le lendemain Andromède. Et la on lui a dit. Et la il a eut mal. Parce qu’à peine lui avait-on confirmé ta présence, c’est ton regard qu’il capte.

Il lui faut pas longtemps pour comprendre que c’est toi, que c’est vraiment toi. Ton visage est presque imprimé dans sa mémoire. Il a trop relu ces mots pour ne pas te reconnaître. Alors il s’avance Andromède, rage au ventre. Contre toi, contre George, contre le monde entier. T’as rien à foutre la, au milieu des autres. T’as rien à foutre la. Bordel. Etienne.

« C’est quoi ce délire. Putain…. Moi c’est Andromède. Dobson. J’pense que ça doit te dire quelque chose. Oh te fatigue pas avec les présentations, j’sais très bien qui t’es. J’te connais par cœur. Alors c’est bien, voila, maintenant on va laisser les salutations de coté et maintenant tu vas m’expliquer le délire. Ok ? »

Il sait même pas vraiment ce qu’il cherche en étant venu te trouver.

T’avais rien demandé Etienne. Lui non plus. Lui il a pas voulu que tu sortes de ton bouquin, il a pas voulu que t’existe, jamais. Il a pas voulu te partager. Tu comprends pas toi  Etienne, que ce livre la, c’est tout ce qu’il a eut. Alors tu vois, t’as peut être rien demandé, mais c’est bien toi qui fou le bordel dans sa vie. T’as même pas conscience de ce que tu répresentes. Et surement que lui non plus, il ne sait pas exactement, ce que tu symbolise. Ca a plus de sens. Pas quand t’es la, pas quand tu lui fais face, pas quand tes yeux se poses enfin sur sa personne alors qu’il commence a te cracher sa haine qui augmente à chaque seconde.

Tu l’énerves Etienne, tu l’énerves déjà tellement.

Et c’est le nom que tu prononces, le nom de trop. Le nom que tu n’as pas le droit de connaitre. Pas elle, pas Nova. Pas encore.  Et c’est les muscles qui se contractent alors que son cœur s’accélère. Le geste part, reflex. Il saisit ton bras pour t’empêcher de filer, mais il sert trop fort Andro. C’est pas seulement pour te retenir. Tu le sens, pas vrai ? Il y a un truc qui cloche chez lui. Un truc qui gronde en secret. Ca dort et il a toujours tout fait pour se contenir mais face a toi c’est soudain compliqué.

«  Il y a pas de délire ? Tu te fou d’ma gueule ? T’existes pas mec, t’as rien à foutre la.  C’est pas ton histoire. C’est pas ton monde, c’est pas ta vie. »

Ta vie elle est pas là Etienne, certainement pas.

«  Alors si tu m’expliques. C’est pas à Nova que je demande les choses, t’es grand t’as une bouche, tu sais parler non ? J’lai récupérée hier, elle savait plus ou elle en été. J’sais pas ce que tu lui a fais. J’ai pas envie qu’elle m’explique. »

Il a pas eut le temps de lui demander a Nova, il lui a pas laissé le temps. Il a pas voulu se rendre compte qu’elle avait encore une longueur d’avance sur lui.

«  Et j’doute que Nova soit capable de le faire de toute façon. »

T’aurais préféré qu’on te dise pas qu’il été la, t’aurais préféré ignorer cette information ci. T’aurais préféré faire comme Nova. Vivre en ignorant les choses. Lire et relire dans ton coin les mêmes pages, corner une existence à laquelle t’as fini par te calquer un peu. Beaucoup trop. Tu le connais Etienne. Il est un peu comme toi. Trop comme toi. Pire que ça. Il est à toi. Et sans t’en rendre compte t’avais construit une forteresse autour d’une œuvre que tu avais su condamner au silence. T’avais joué le gamin possessif qui ne veut pas prêter. T’avais joué le gamin qui veut encore rêver. A travers lui. C’était un peu ton dernier rêve, Etienne. Tout ce que l’on t’avait laissé. Tout ce qu’elle ne t’avait pas prit. Et ça allait s’envoler.

Il est pas de ce monde Etienne. Ca tourne en boucle dans ta tête. Ca tambourine dans ton cœur. Fait quelque chose Andromède, le laisse pas filer. Le perd pas. Pas lui.

T’aurais put continuer de construire ton petit monde autour de rien, t’aurais put continuer à être calme comme tu te force à l’être. Parce que sérieux Andromède, tu joues a quoi ? Ca te ressemble pas. C’est le souffle qui se fait presque court sous les paroles qui brulent ta langue. Reprend toi.

Inspire. Expire. Ca passera. Ca passe toujours.


Et pourtant t’as encore les doigts crispés comme si tu serrais encore son bras. Comme si le contact n’avait pas fini d’envahir ton corps. Tu comprends pas pourquoi tu réagis au quart de tour, tu ne comprends pas pourquoi tout tremble alors que tu es de ceux qui ne change jamais de décor. Il est peut être-là, ton point faible. Lui tu l’as trop prévu, lui tu l’as trop vécu. Mais pas de la bonne manière. C’est un plans que l’on ne suit pas, une donné qui t’échappe. Et ça fou tout en l’air. Regarde Andromède, la façon dont ton précieuse équilibre s’envole. Juste parce qu’Etienne est la.


« - Elle est folle
-Tu la connais pas…. »


Ose dire qu’il a tord Andromède, ose lui dire le contraire. Expose le fait que tu n’as aucun argument pour le contredire. Mais ça a claqué sans que tu réfléchisses. C’est le grande frère qui parle. T’essaye de tout remettre en ordre, t’essaye de tout contrôler de nouveau tandis que la colère gagne du terrain. Tu sais pas si c’est les mots qu’il emploi ou simplement ton impuissance qui te fou dans cette êtas. T’attrape ton paquet de clope. Ca te saoule putain.


Du feu, une bouffé. Et le monde semble déjà un peu moins agité.

« Moi avec mes grands airs ?Ahah. C’est pas moi qui sorts d’un bouquin de merde et qui pense pouvoir mener une vie comme si de rien n’était. C’est ça que tu veux alors ? Faire semblant ? Tromper les gens ? T’avais pas l’air si con, enfin, ça doit etre moi, j’sais pas vraiment lire entre les lignes. J’aurais du lui dire a mon oncle de foutre en gras le mot connard. »

Expire.

« Remarque, j’peux toujours le rajouter. »

T’es bien plus agressif qu’a l’accoutumé. C’est ça, continue. Brise tes rêves, et accuses les autres une fois les morceaux étalés.

T’es là, et vous êtes surement aussi paumé l’un que l’autre. T’es là, et c’est ton cœur qu’il fou en miette. Il a besoin de rien faire. Il a seulement eut besoin de vivre pour que ta vie a toi se retrouve en suspension, posé dans l’air, étouffant en un instant. Tu fais chier Etienne, si tu savais comme tu fais chier. Si tu savais comme tu le perds. Avec tes mots tranchants, avec tes yeux sur lui, avec ton envie de t’en sortir dans un nouveau schéma.

Retourne dans tes pages, entres ses mains. Retourne sous son regard qui te dévore à la moindre page. T’expose pas Etienne. Reste-la.

Il doute Andromède, il a beau respirer le toxique, il a encore cette partie de lui qui ne peux se défaire de ta personne. Il arrive pas cette fois à formuler un tant pis. C’est pas grave. Au revoir à toi aussi. Un rêve de plus, il est plus à ça prêt. Un rêve de plus, ça va pas le briser.

Et c’est le doute qu’il a lu dans tes yeux. C’est l’accroche qu’il aperçu. L’éventuelle solution.

« J’vais aller me faire mettre et on en reparle plus tard ? »

Ca t’intéresse Etienne ? Ca t’intéresse vraiment ? Tu voulais pas vivre normalement ?….

Et il prend les paris Andromède, il prend un peu plus place. Il joue la dernière carte. Celle que t’as eut le malheur de lui suggéré. Il bluff un peu. Bien sur qu’il l’a ton bouquin, c’était même la seul chose qu’il avait pour lui. Alors vient pas lui réclamé maintenant que t’en est sorti.

Il plante son regard dans le tien, Andromède. Il bouge pas. Viens donc bousiller son assurance si tu t’en sens capable, il doute que tu puisses maintenant faire quoi que se soit. Tu l’as déjà foutue à terre de toute façon Etienne. C’est son tour.

« Ou on peut parler maintenant si tu veux. »

Dis lui Etienne, dis lui combien ça compte. Dis lui combien ça te bouffe. Balance lui qu’il peut encore te retenir. Qu’il peut jouer au con pour que tu continues de lui appartenir. Dis lui Etienne, dis lui qu’il est pas le seul a avoir ce bouquin en horreur et cette putain de fascination.

Raconte lui Etienne, qu’il n’est pas le seul a voir sa vie ternie.

- Vas-y.

Et c’est comme sonner sa petite victoire. C’est presque un sourire qui se dessine sur les lèvres d’Andromède. Alors il reste, finalement ? Alors tu le vois ? Toi aussi. Tu n’es plus le seul visible, le seul personnage. Andromède va s’installer a coté de toi. Tu vas pouvoir avancer Etienne, mais ne crois pas que c’est toi qui décidera de la direction. Tu sais Etienne, lui aussi il a un don. Le même que Georges, c’est con hein ? Il sait ce que c’est les histoires, il sait ce que c’est d’écrire. Il sait se que c’est d’insufflé la vie. De programmer la mort. Alors il va tracer les nouvelles lignes, ponctuel les nouvelles phrases. Essaye un peu pour voir, de déchirer les pages.

Compte pas le chasser comme ça.

-Est-ce que t’a lu, est-ce que t’a une copie, et qu’est-ce que tu veux.
- Peux être que j’ai lu, peut être que j’ai une copie. Peut être que j’pourrais tout brûler comme il l’a fait, aussi.

Et la cigarette se consume aux bords de ses lèvres.  T’aurais jamais du sortir Etienne, il va te le rappeler Andromède, il va te faire payer chaque brique ajouté a l’édifice de ta nouvelle vie. Il va te faire payer ton absence, ton existence entière. Tu  vas la vivre ta foutue histoire. Ici ou dans ton livre. T’as un chemin à parcourir. T’es qu’un putain de mec programmer.  Pense pas pouvoir t’échapper.  T’es rien qu’une histoire pour Nova qu’il s’est approprié.
Ouais, t’es censé être à Nova Etienne. Mais c’est lui qui t’as possédé. Croit pas qu’il va laisser ça changer.

«  J’veux que tu t’excuses auprès de Nova. J’veux que tu joues le jeu avec elle. Plus de secousse. T’es Etienne, tu vis. Les autres aussi. »

T’es rien que des mots alignés, t’es rien d’autre. Tu comprends Etienne ? Tu le comprendras. Andromède sait comment te le rappeler.

«  Tu peux broder, démerde toi. Toujours faut qu’elle y croit. Nova, faut pas qu’elle sorte de son monde. »

Il se rapproche, Andromède. Il s’impose. Et le fumée de cigarette vient mourir sur le cou. On va laisser Nova sombrer. On va laisser Nova croire. Cette fois, se sera pas lui le brisé. Cette fois, on ne lui prendra rien. Qu’elle prenne Nova, et qu’elle entraine dans sa chute.
Il passerait presque pour un frère attentionné, Andromède, mais a cette instant précis, c’est la machine qui se met en route, les plans qui s’installent. Qu’elle rêve fort, très fort. Elle saura te rappeler qui tu es. Qui tu dois être. A qui tu es.

T’es qu’un bouquin Etienne. Tu seras toujours qu’un bouquin. Et ce livre là,c’est lui qui l’a.

« Dans ce cas la, j’aurais peut être des choses à te raconter. »

Reste là, Etienne. Reste à lui.

T’as jamais été un calculateur Andromède. T’as jamais cherché à contrôler le monde, a avoir un pouvoir bien plus grand que toi. Toi t’as seulement regardé. Toujours, de loin. T’as été ses yeux rivés sur l’espace,  qui répond ce qu’il faut, quand il faut. T’avais jamais été ce gars qui s’emporte réellement, qui engueule. Qui désire. Pourtant lorsqu’Etienne te fais face, c’est le monde qui se stop un instant. T’as l’impression que personne ne pourrait comprendre. Ni même te croire. Ce type la tu connais toute sa vie, comment tu pourrais leur dire hein ? Qu’il est rien qu’a toi, qu’ils n’ont pas a poser leur regard sur lui. Qu’il est tien.

Il est tout pour toi. T’es rien pour lui. Alors argumentes Andromède. Balance tout ce que t’as. Joue les salauds s’il le faut. Mais garde-le prés de toi. Tu pourras plus soigneusement le ranger dans un tiroir. Il est révolu ce temps la. Trouve autres choses. Balance, allez, balance. Peut importe la manière, Etienne tu ne le perdras pas.

Seulement Etienne s’expose, Etienne est visible, et c’est le cœur qui s’emporte trop pour rattraper ses fils invisibles qui vous lit. Le dénouement tragique, c’est vraiment ça la fin ? Il se casse et tu joues les gars bien ? Voyons Andromède, t’es pas un chic type. Avoue-le. T’es pas de ces gens qu’on félicite, t’as même pas d’avenir. Elle t’a tout prit. Et c’est peut être la raison pour laquelle tu te force à croire que sa folie est sans issue. Peut être qu’à elle aussi tu ne lui souhaites aucun demain radieux. T’as toujours souhaité les sourires de Nova. T’as toujours consolé les pleures. Etouffer les malheurs dans tes bras. Depuis quand t’es cette ombre menaçante a chacun de ses pas. Ca te bouffe Andromède. Ca te bouffe de ne pas savoir ce que tu souhaites pour elle, de ne pas réussir à définir ta position dans ton histoire a toi. Les gentils ou les connards. Faudrait peut être faire un choix. Les incapables, ca a jamais été une catégorie acceptable. Tu devrais le savoir n’est ce pas ?

Est-ce que c’est un mal de laissant la souffrance la gagné sans la ternir ? Est-ce que tu es coupable du voile sur son regard. Le jour ou le contrôle sera perdu, est ce qu’elle s’en prendra à toi ?

Tu vois, j’suis un bon grand frère, j’arrange les choses comme il se doit. Tu vois Nova, bien sur que j’fais pas ça pour toi. Bien sur, bien sur. Qu’est ce que tu crois.
J’suis désolé Nova, mais Etienne je peux pas.

-          Demain soir dans ma chambre. Cabane 9. J’te montrerais quel incapable tu es condamné a etre.

T’es comme lui Etienne, t’as pas de destin. T’es comme lui, cherche pas a jouer les héro dans un nouveau roman. Dans ce monde la il n’a jamais vraiment eut sa place Andromède, alors ne cherche pas a y trouver la tienne.

Il tourne les talons Andromède, il laisse un signe de la main et un regard plein de mépris. A demain Etienne. Tu viendras hein ?