PARTHEATH aka partouze de la morkitue aka réunion de trolls aka Amour.

L'Amour, le vrai.

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Qu’une chose soit claire : je ne fais absolument pas ça parce que je me sens coupable de l’avoir envoyé chier ou quoique ce soit. Absolument pas.
Bon d’accord juste un peu.
Aujourd’hui, c’est l’anniversaire de mon frère - si je peux l’appeler ainsi - ce même frère qui en ce moment coule à pic, petite nature qu’il est. Aujourd’hui c’est l’anniversaire d’Heath.
Je vais à l’anniversaire d’Heath.
Mais où va le monde.

Je reste un instant plantée devant la porte du bar, mes ongles s’agrippant au bout des manches de mon manteau. Je peux encore faire demi tour. Je peux encore partir et dire que j’ai eu un empêchement de dernière minute. Mais Charlie, me connaissant trop bien, m’avait laissé le soin d’apporter le cadeau - notre cadeau. Aucun moyen de fuir pour cette fois-ci.
Je passe le pas de la porte dans un tintement de clochette et une grande respiration - me faisant accueillir par du rockabilly à fond la caisse et un sourire de la part du barman. Moustachu le barman. Ca sent la putain de soirée.
Il m’indique la salle privée, et j’hésite encore un peu avant de m’élancer. Allez au pire je viens pour voir sa tête - surtout celle qu’il va faire en me voyant - et pour mater Charlie en jupe. Et en cuir. La coquine. Oh et puis fuck, depuis quand j’ai besoin d’excuses pour aller fêter l’anniv’ des gens qui me sont importants ? Oui Heath est important, c’est bien le seul jour où je peux l’avouer.

Je pousse la porte du salon privé pour arriver dans une ambiance plus tamisée, plus calme - non sans rappeler celle de ces vieux films mafieux qu’ont beaucoup de gueule. Ou peut être est-ce les trois énormes tables de billard qui me font cet effet. Ça claque en tout cas.
J’arrive en pleine partie, juste ce qu’il me fallait pour ne pas me faire remarquer. Rapide, je me glisse à côté de Charlie sur le canapé en cuir capitonné - et je crois que je vais pas la lâcher ce soir. Et j’avais raison pour la jupe en cuir.

Coup d’oeil vers la table où Heath et Joach se disputent une bille, trop captivés l’un par l’autre pour se soucier de mon arrivée. Mes pupilles s’accrochent à Charlie. Je m’accroche à Charlie. “J’aurais pas du venir, c’était pas une bonne idée je te déteste.” Non je suis pas du tout stressée merde. “Fais pas ta princesse. Je sais que tu m’aimes justement pour ça....” Mes mains viennent serrer les plis de ma robe rouge et celles de l’ancienne D s’y échouent aussi comme pour essayer d’absorber la nervosité -alors que le regard railleur de la rouquine trahit tout bonne l’inverse. “Dans tous les cas j’ai le cadeau. Je me suis pas défilée.” Bah, moi non plus, je me suis pas défilée, je suis là aussi.

“Oh mon dieu oh mon dieu c’est trop génial c’est trop classe j’arrive pas à y croire c’est trop cool je peux mourir en paiiiiiiiiiiix” Oh non. Pas cette voix.
“On le met où le gâteau… ?” Un léger coup de hanche pour dégager la grande perche qui s’extasie dans le vide. Un soupire faussement exaspéré -parce qu’on est à une soirée comme les grands qwa jhsfkjdhgjh-, Chloé finit par montrer à Étienne, la table de billard où Joach et Heath se tiennent. “Bouge Mack, t’es dans le passage.” Le Power Ranger Jaune dépasserait presque le Titi… qui finit par déposer l’oeuvre pâtissière de Chloé au milieu des billes.

On s’étale, on s’impose, on s’installe. Enfin Étienne le fait comme à son habitude. Coupant le jeu du célèbre Heach pour un temps. Le sourire éclatant. Le booty rayonnant.

“Bon au moins, je serais pas la plus chiante. Heureusement que les gamins sont là.” Sourire sur mes lèvres, je me détends, attrapant le verre le plus proche de moi. Étienne, en bon pote à l’écoute, a trouvé le moyen de me faire passer pour une invitée d’honneur à côté de ces furies qui déjà s’activent autour de Joach et Heath  - la grande rousse tout particulièrement collante avec son parrain.
Bon, va falloir changer l’ambiance je crois, avant que sa seigneurerie Ackland ne se mette à nous faire sa diva. Monsieur qu’est déjà grincheux à cause de ses règles et qui voit rouge, faut pas pousser. “Allez Charlie, c’est le moment d’y aller où il va y avoir de la casse.”

Une inspiration, un hochement de tête. “Ook.” Profitons que tous les invités ne soient pas encore là. Et que la marmaille envahisse si bien l’espace vital. Le renard va chercher le repli et nous… on pourra mieux le coincer. Il va pas se défiler comme ça, il croit quoi ?

Fourbe la Bennett.
Prête à surenchérir la Blackmore.

Deux complices que nous sommes, nous nous avançons avec l’assurance dont nous seules savons faire preuve. Show time - chaud time.

Ça rappellerait presque une certaine audition, tu trouves pas ?
Sauf que cette fois, c’est moi qui suis en cuir.
Et moi qui suis parée de rouge.

Une simple oeillade pour s’exprimer. Et des sourires narquois en prime. On se comprend - bien, trop bien. Et en cet instant, on ne doit pas sembler si différentes des deux moutardes surexcitées qui trainent autour de Titi.
On ne doit pas sembler si différentes de ce couple inséparable qu’est le Heach.
La smexytude et les seins en plus, obviously.

Fières, c’est d’un geste commun et vif que nous lui refourguons dans les mains l’objet de tous les fantasmes… En même temps que nos voix qui s’unissent une nouvelle fois : “Félicitations pour tes deux mois de souvenirs cumulés - dans 1 mois tu pourras relever la tête !” Oui on s’est renseignées sur l’évolution des nouveaux-nés, filles attentionnées que nous sommes. Dans ses mains se trouve maintenant un cadeau au papier criard, qu’on s’empresse de lui demander d’ouvrir. De toute façon, il est pas du genre à aimer les surprises je crois.

Bah oui. Deux mois de mémoire sans accrocs et… une bonne semaine depuis son changement de don... ? Ça en fait des choses à célébrer. C’est comme un renouveau. Alors on commence avec la base de la base pour ce bébé encore juste capable de ramper à nos pieds ….
La très fameuse, ergonomique, confortable, douce et hypoallergénique grenouillère.
Customisée en plus, on l’a pas arnaqué, monsieur le Truand.

Alors, c’est qui les meilleures du monde, hein, heiiiinnnn ?
Il est pas beau notre cadeau ? T’aaaiiiimes ?