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 Délices | PV

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MessageSujet: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockVen 14 Nov 2014 - 15:24
Emma & John, Novembre, Dimgrey.
Senteurs chocolatées à travers toute la villa.

La réception était sublime. Des dorures au plafond aux oeuvres artistiques en chocolat, en passant par les goûts sucrés des vins et les oeuvres d’artistes exposées aux murs.  Une musique douce en fond sonore, recouverte en partie par les discussions de riches collectionneurs, artistes, invités de prestige ou amateurs de gourmandises. L’hôte était un homme mûr, passionné d’art et grand gourmand - d’où le thème “Chocolat” de cette réception. Il y avait des maîtres chocolatiers tout autour de la pièce, exposant des stands sublimes aux milles saveurs. Des cavistes proposaient également leurs meilleurs vins pour accompagner la dégustation.

Appareil photo autour du cou, costume impeccablement porté, John s’entretenait avec divers invités, parlant musique avec l’un, littérature avec l’autre, commentant une toile avec un troisième. John avait le don de se faire de bonnes relations, il parvenait à se faire inviter à ce genre de réceptions très privées parce-qu’il était cultivé, artiste dans l’âme, intéressant - mais surtout culotté. Si la plupart le prenaient pour un photographe-reporter, l’hôte lui-même le présentait parfois à telle ou telle personne comme étant “un jeune ami brillant”. John savait utiliser sa tête, les mots, et son don ne faisait que l’aider davantage à parfaitement cerner les personnes qu’il fallait pour aller dans leur sens. Pour aller dans leurs récéptions. Et parfois pour aller dans leur lit. C’était le cas de cette jeune femme de 26 ans  qu’il salua d’un signe de tête, de loin. Sublime blonde - mariée - richissime. C’était il y a à peu près un mois. Une jolie soirée.

Le jeune homme balaya la salle du regard après que deux convives aient décidé d’aller dans une pièce voisine. Il était temps de l’approcher. Cela faisait une bonne demi-heure qu’il l’avait repérée, restant loin. Ainsi, il se glissa près d’elle, effleurant son dos d’une sage main amicale qu’il retira aussitôt, glissant ses lèvres près de son oreille, chuchotant de sa voix suave.

- Bonsoir Mademoiselle Lind.

Une oeillade, un sourire poli, et John reporta son attention face à lui, où au delà du stand, un artisan lui tendait déja un chocolat et un verre de vin rouge. John écouta avec attention et intérêt les saveurs décrites par le professionnel et goûta chocolat et vin, prenant le soin de déguster. Il posa une question à l’artisan, y glissant une référence, et ce dernier sembla impressionné que le jeune homme puisse savoir cette petite anecdote sur le sujet de ce vin la. Sourire aimable aux lèvres, l’hispanique tourna son regard noir profond sur sa professeur avant de l’inviter à prendre l’air avec lui dans les jardins.

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockVen 14 Nov 2014 - 21:43



L’air s’est charmé de veloutes sucrées à souhait, embaume le satin de ces dames grâce à une voix sublime. Le jazz aux oreilles. Le vin aux lèvres. Et le chocolat au coeur. Emma Lind semble avoir toute sa place ici… Surtout avec un nom de famille si marqué. Mais les mondanités la mettent toujours mal à l’aise. Alors comme une invité parmi d’autres, elle se fond dans la masse et fond surtout pour croquer les oeuvres-star des artisans chocolatiers présents. Elle se régale, et le doigt qui traîne sur sa lèvre l’atteste. Elle s’abreuve des histoires des mets et vins disponibles. Une soirée délicieuse pour les langues.

Autour de la jeune femme justement, les conversations vont bon train et l’hôte de la soirée prend le temps de saluer chaque convive. Il se souvient de la brune, de son concert d’il y a deux ans dans l’une des salles les plus intimistes de Londres. C’est là qu’ils se sont rencontrés et qu’il a pris soin de la garder en contact précieux, aimant son univers et l’évolution qu’il a connu. Car oui, il a fait quelques recherches, intéressé et intéressant maître des lieux. Il est ravie de voir qu’elle connaît cette île, lui glisse à l’oreille qu’ils auront donc l’occasion de s’y recroiser, suggérant que pour sa prochaine soirée, il aimerait la voir au micro. Et aujourd’hui, la timide adolescente qui traînait un peu des pieds lorsqu’il s’agissait de dévoiler ses forces, s’est muée dans le corps d’une femme. Elle sait à peu près comment enrober et dérober l’attention en assurant ce qui n’arrivera jamais avant de participer au gonflement substantiel d’un égo.

Enfin libérée, elle glisse de tables en tables plus ou moins facilement, regrettant de ne pas pouvoir goûter un peu de tout. Le bout de ses doigts effleurent de temps à autre les tissus chics qui sont sur son chemin, jusqu’à un arrêt obligatoire près d’une fontaine de chocolat. Les mots de son propriétaire finissent par suggérer un accord supplémentaire. Inutile de cacher que ce type de subtilité la touche. C’est à ce moment-là qu’une note -plus appuyée- entre en scène.

- Bonsoir Mademoiselle Lind.
- Ho, bonsoir...

Le même souffle qui étire son sourire malgré la surprise. Elle ne se serait jamais attendue à croiser un élève à une soirée de ce style. Dans un des bars ou café en ville, c’était déjà arrivé à de nombreuses reprises en revanche. Ses yeux fleur de sel s’étonne de l’élégance de John. Mais il fallait avouer que l’uniforme réglementaire de Prismver lui sied déjà bien, un costume ne devrait pas l’étonner. Tout comme la facilité avec laquelle le A se glisse dans la conversation avec charme et finesse. Divine naïve. L’échange la happe quelques instants ailleurs, dans les contrées originelles d’un cacao qui vient d’ailleurs, puis l’invitation à l’éclipse bourdonne à ses oreilles comme une nouvelle chanson.

- C’est étrange de tomber sur un élève ici. Est-ce… la casquette “photographe” qui t’as ouvert ces portes ?

Le grand verre de vin rouge dans une main, les pans de sa robe longue dans l’autre pour ne pas louper une de ces marches en granit blanc, elle s’en est tout de suite doutée. Dès les premiers cours et les premières interrogations de John en classe. Qu’il était un passionné d’art. De tous les arts semble-t-il. Un auto-didacte avait-elle remarqué après quelques échanges avec lui.

- Tu sembles à l’aise comme un oiseau dans l’air ici. Bien plus à ta place que moi si je devais jouer les humbles femmes.

Un regard, un sourire. Toujours aussi calme, douce et sincère. Transparente.
Il est curieux, elle est curieuse. Et surtout un tantinet ravie de pouvoir faire autre chose que des courbettes à tour de langues. Si il n’y avait pas l’appétit dans la mélodie, Emma aurait quitté la soirée il y a longtemps déjà. Mais elle n’aurait pas découvert les sculptures installées soigneusement dans le jardin dont ils foulent enfin l’herbe.

- Quelque chose me dit que tu peux être un caméléon si besoin. Alors… Une gorgée de ce nectar écarlate, un pincement de lèvres gourmandes. Est-ce que tu commençais à t’ennuyer pour en être réduit à aborder ta prof de musique ?


#e0230f | novembre | gourmande

thanks melissa

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockSam 15 Nov 2014 - 1:11
Emma & John, Début Novembre, Dimgrey.
L’air frais. L’odeur du chocolat laissa place à celle de la nuit, alors que les jardins étaient éclairés de jolies lumières ça et là et qu’on entendait le clapotis de l’eau venant de la grande fontaine au coeur du grand espace extérieur.

- C’est étrange de tomber sur un élève ici. Est-ce… la casquette “photographe” qui t’as ouvert ces portes ?
- Entre autres., sourit-il avec modestie, son regard circulant sur l’espace qui s’offrait à eux alors qu’ils descendaient les dernières marches.
- Tu sembles à l’aise comme un oiseau dans l’air ici.
- Merci, ça me touche.

John sourit pour lui-même, fier mais pas arrogant. Lorsqu’il ne faisait pas semblant d’être un exécrable prétentieux pour le bien de la guerre des classes - rien de plus qu’un passe-temps - John était une personne d’une grande modestie, humble malgré le fait qu’il ait en effet diverses casquettes et de grands talents. « On a toujours à apprendre. » Ne cessait-il de se répéter. Qu’import e le niveau atteint, qu’importe le domaine; il fallait toujours garder en tête qu’il y avait meilleur. Qu’il y avait toujours des savoirs à acquérir. « Il y aura toujours meilleur que toi. Alors sois humble, et apprends de lui, pour pouvoir te tourner par la suite vers meilleur encore. C’est ça,  progresser.»

- Bien plus à ta place que moi si je devais jouer les humbles femmes.
- Vous sublimez le somptueux, ici. Un diamant d’humilité bien plus brillant que chaque éclat de richesse de ces lieux. Et votre âme d’artiste a beaucoup plus de valeur que les porte-monnaie des collectionneurs présents ce soir. - Aussi louable soit la passion de la collection.

Tranquille, le jeune homme but une gorgée alors qu’ils s’engageaient dans l’herbe, marchant sans but là où leurs pas les menaient. John sublimait un tantinet sa langue, mais ce n’était absolument pas présomptueux, il ne  cherchait pas à passer pour ce qu’il n’était pas, ne faisait pas d’effort particulier; il aimait les mots, et cela se voyait. Il savait adapter son langage à une situation, usant de sa langue différemment selon qui lui faisait face, selon le contexte. Emma était une femme sublime, une artiste, cultivée, intelligente. Ils étaient là dans un décor merveilleux - autant de raisons qui poussaient John à faire preuve de poésie, de culture. Il aimait ça. L’intelligence. La culture. Les choses travaillées, poussées, réfléchies, embellies. Sa voix suave se dessinait dans la nuit, courbée par un accent américain qui ne disparaissait pas. Chaude, grave, mélodieuse, enivrante. Et en présence de femmes, il avait toujours les mots, John. Terrible séducteur, c’était de notoriété, et il ne s’en cachait pas. La séduction était pour lui comme la culture, l’intelligence ou l’art - elle se travaillait. S’apprenait. Se sublimait.
Et ouvrait bien des portes.


- Quelque chose me dit que tu peux être un caméléon si besoin. Nouveau sourire, toujours sans la regarder. Alors… Est-ce que tu commençais à t’ennuyer pour en être réduit à aborder ta prof de musique ?
- Est-ce que je devrais trouver réducteur de discuter avec un professeur ?, demanda t-il en vrillant sur elle une oeillade étonnée avant d’hocher la tête. Je laisse l’aversion des  profs à mes camarades qui n’ont pas compris que vous êtes là pour nous rendre Meilleurs. Par quelques moyens que ce soit. Il but une nouvelle douce et légère gorgée, sa langue glissant sur ses lèvres à peines rougies par le nectar. J’ai une admiration infinie pour le savoir, une passion pour l’apprentissage. Dans tous les domaines. Donc, par extension, une admiration et une passion pour vous. Vous tous. Il trouva de nouveau son regard, délicieusement séducteur, respectueusement subtil, faisant tournoyer son vin dans son verre avec délicatesse. Et en ce qui vous concerne, vous êtes bien plus qu’une simple prof de musique. J’espère que vous en avez conscience, parce-que c’est important pour moi. Vous êtes importante. Notre relation, en tout cas à mes yeux, ne se limite pas à l’apprentissage du piano. Elle m’apporte bien plus. Alors, non, je ne viens pas à vous par ennui, mais bien par plaisir. Un grand plaisir.

Il s’arrêta alors  pour déposer un instant son verre sur un muret et ôta sa veste de costume qu’il glissa sur les épaules d’Emma.

- Tenez, ça m’embêterai d’être privé de mon prochain cours de musique parce-que j’ai été trop distrait. Ou trop bavard., confia-til dans une œillade taquine, sourire charmeur, avant de reprendre son verre pour reprendre leur marche.

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockDim 16 Nov 2014 - 19:24



Elle voit. Elle lit. Elle ressent. La maturité de John posée dans ses mots à lui. C’est vrai qu’il a 21 ans. Une certaine assurance de vie s’échappe de son aura. Elle la voit la différence par rapport à d’autres élèves. Et il est vrai qu’il s’agit d’une de ses plus riches relations qu’elle peut partager avec un des pensionnaires. Alors elle sourit lorsqu’il dit le fond de sa pensée à voix haute et claire.

- Merci. Ça me touche.

Simplement sincère.
Ses doigts viennent réajuster la veste abandonnée sur ses épaules avec prévenance. Mais la jeune femme se rapproche un instant pour lui tendre son verre et prendre naturellement appui sur son bras pour se faire de ses chaussures.

- Pardon. Je m’enfonçais un peu dans l’herbe...

Tout bêtement.
Elle récupère alors son verre d’une main et ses escarpins de l’autre. Ils reprennent leur déambulation dans les jardins, silencieuse pour quelques flot de secondes. Le regard clair se perdant sur les buissons de roses soigneusement entretenus, lui rappelant aisément la passion de Lehna. Et d’une relation à une autre, Emma en vient à penser à celui qu’elle connaît depuis l’enfance, sa boussole à Prismver. Celui qui gomme ses craintes de jeune professeure alors qu’il devrait en avoir tout autant de part la particularité de son parcours. Son visage se tourne vers John.

- Penses-tu cela aussi de Sö… euh de Monsieur Nygârd ? Il n’est pas des plus… accessibles pour ceux de ta classe.

Une nouvelle gorgée, un nouveau pincement de lèvres. Et un nouveau geste apparaît, celui de lisser les pointes de ses longs cheveux. C’est bref mais trahit les sujets qui lui tiennent souvent à coeur.

- Il ne faut pas trop lui en vouloir. Son expérience personnelle pèse dans la balance. Et souvent, on a tous du mal à s’en détacher. Que l’on soit adulte ou pas.

La sagesse n’est pas liée à l’âge. Elle sait qu’il en conviendra. Et le sourire commun qui se dépeint sur leurs visages abonde dans ce sens. Le regard trop tendre doit la rendre faible, Sören le lui répète bien assez. Mais elle est comme elle est. Se fera piéger si c’est ce qu’il doit advenir.

L’attention de l’artiste est vite attirée par le clapotis de l’eau et la superbe fontaine. D’un signe de main, elle suggère de s’y poser un instant. Assis sur le rebord de granit blanc presque aveuglant lorsque la lumière de l’astre lunaire veut bien y rebondir, Emma abandonne ses chaussures à ses pieds et ne peut pas s’empêcher d’aller tremper le bout de ses doigts dans l’eau. Son verre de vin encore à moitié plein tenu délicatement contre elle.

- Est-ce que tu as avancé dans l’exercice que je vous ai donné ? Choisir une chanson, en remanier les mots pour lui donner un autre sens, celui que l’on veut. Seul défi : cela doit tout de même convenir à l’univers musical originel. J’ai hâte de voir ce que ça va donner., avoue-t-elle en baissant légèrement la tête sur le tissu de sa robe quelques floppés de secondes avant de relever le nez vers John.

- Tu as du talent avec les mots. D’où est-ce que cela te vient ? ...Ho et tu as pensé à rejoindre le club d’écriture ? Je le “supervise” mais c’est Étienne Dobson qui en est à la tête. Il est en C, il a ton âge. Peut-être que tu le connais.


#e0230f | novembre | gourmandiserie intellectuelle

thanks melissa

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockDim 16 Nov 2014 - 20:37
Emma & John, Novembre, Black
Emma et John continuèrent leur promenade - pieds nus pour la belle - et la conversation s’orienta sur Sören, et par extension, sa relation avec la classe A. John haussa les épaules, mains désormais nichées dans les poches de son pantalon noir.

- En fait, j’ai une très bonne relation avec lui. Je dois faire partie des trop rares A qui ont le privilège d’avoir sa sympathie. Il ne le montre pas en classe, mais il me laisse tranquille, et en dehors des cours, on passe volontiers du temps ensemble. Je pense qu’il a compris ma... “position” dans les conflits entre classes, il sait qui je suis réellement. Quand à moi, j’ai quelques... affinités avec certaines périodes de son passé.

John resta vague, tournant la tête, faisant mine d’observer les jardins. Il faisait évidemment référence à l’univers sombre et dangereux des trafics, des mafias. Un univers qui l’effrayait probablement moins que d’autres, et qui malgré lui, l’avait attiré par le passé. Même si il n’en avait pas pleinement conscience à l’époque.

Ils arrivèrent près de la grande fontaine et elle y prit place. Il l’imita, préférant lever les yeux au ciel, appuyé en arrière, tandis qu’elle jouait avec l’eau.

- Est-ce que tu as avancé dans l’exercice que je vous ai donné ?
- J’ai fais trois chansons. J’aime l’idée.
- J’ai hâte de voir ce que ça va donner.


John se contenta de sourire, songeant à certains esprits de la classe qui, à son sens, n’étaient pas du tout faits pour ce genre d’exercice - elle risquait d’avoir quelques drôles de surprise.

- Tu as du talent avec les mots. Il pivota à peine la tête vers elle, glissant dans ses pupilles les siennes, reconnaissantes, le sourire modeste. D’où est-ce que cela te vient ?
- De la lecture, j’imagine. Je n’arrête pas.
- Et tu as pensé à rejoindre le club d’écriture ?
- Mmh.
- Je le “supervise” mais c’est Étienne Dobson qui en est à la tête. Il est en C, il a ton âge. Peut-être que tu le connais.


John étira un sourire, et lui qui avait reporté son regard sur les étoiles l’abaissa de nouveau sur Emma, se redressant pour sortir de ses poches de quoi se rouler une cigarette.

- En fait Etienne est mon coloc. C’est récent. On ne traîne pas ensemble en dehors des cours, mais on se fréquente bien au bungalow. Il est agréable à vivre, et très intéressant. Il hocha la tête, les commissures de ses lèvres abaissées en signe d’approbation. Très très intéressant.

Sa langue roula le long de la feuille de sa cigarette qu’il roula par la suite.

- Et puis, il est littéralement extraordinaire. Il n’est pas vraiment humain, rien que ça, c’est fascinant. Alors le fait qu’il vienne d’un livre ne peut que me rendre... admiratif.

Il glissa sa cigarette entre ses lèvres et l’alluma, la protégeant de sa main, avant de tirer dessus et de souffler en l’air. Il songeait à Etienne, mais également à ce qu’il voyait dans les yeux du C. Rose. Emma. Il tourna alors son regard sur elle, chercha à plonger dans ses iris en se concentrant sur son don, avec la volonté de chercher ce qu’il désirait soudainement savoir: tous ses souvenirs d’Etienne.

On y voyait que du feu, et cela ne dura que quelques secondes. Alors il la quitta du regard, retenant un sourire, et prit une nouvelle bouffée de fumée qu'il souffla vers les cieux, yeux sombres levés sur eux.

- Vous avez un ressenti particulier pour Etienne, n’est-ce pas ? Il tourna la tête vers elle un instant. Je ne répète jamais à d'autres ce que l'on me confie, vous pouvez compter sur ma discrétion.

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockLun 17 Nov 2014 - 12:38



- Et puis, il est littéralement extraordinaire. Il n’est pas vraiment humain, rien que ça, c’est fascinant. Alors le fait qu’il vienne d’un livre ne peut que me rendre... admiratif.

Littéralement abasourdie. Figée. Le jeune professeur se perdait dans le doute. Avait-elle bien entendu, bien compris les mots de son élève à propos d'un autre élève ? Si confuse que le regard pénétrant de John ne fut même pas perçu comme une intrusion. Alors qu’elle connaît la capacité dont il est doté. Mais l’idée qu’il s’en serve souvent ne lui a même pas traversée l’esprit.

- Vous avez un ressenti particulier pour Etienne, n’est-ce pas ? Je ne répète jamais à d'autres ce que l'on me confie, vous pouvez compter sur ma discrétion.

Le prénom d’Étienne à ses oreilles la fit réagir.

- Quoi ? … Attends. Sa main vint se poser sur l’avant-bras de John. Il sort d’un livre ? Non… Il fait partie de la famille des Dobson, je les connais… Enfin… Elle se râcle la gorge, soudainement mal à l’aise. En partie. Et, il n’en a jamais parlé. Au contraire, il a dit qu'il en faisait partie. Tu dois faire erreur. Tu dois confondre avec quelqu’un d’autre John.

Oui, parce que cela se saurait. Il y aurait eu une note aux professeurs pour ce type de particularité. Il y en a eu une, mais tu ne l’as pas vue. Ou du moins pas lue en entier. Un élève était passé à ce moment-là en courant dans le couloir, le thé que tu tenais dans la main a fini par noyer l’encre de la note. Puis cela t’es sorti de la tête, parce que ta mémoire est sélective et surtout mauvaise.
Sa main vient effleurer ses cheveux sombres, puis ses lèvres accueillent la transparence d’un verre qui se rougit aussi vite.

- Oui, tu dois te tromper.

Parce que sinon, cela voudrait dire qu’Étienne est… Non. Sorti du livre de Georges ? Cet Étienne là ? Son Étienne ? Cet être fictif, de papier et de mots... qu’elle connaît pourtant plus que de raison et depuis longtemps maintenant ?

La cacophonie débute en elle, bruyante à en faire vaciller -crescendo- le métronome sanguin. Elle souffle, reprend une gorgée. Sa main a quitté l’eau apaisante il y a quelques secondes déja et maintenant ses deux mains entourent le pied du verre, s’y accrochent dans un tapotement compulsif. J’ai besoin d’une cigarette. Et c’est ce tumulte qu’elle tente de contenir à cet instant, malgré la déglutition difficile et l’oeillade envieuse sur la roulée de John.

C’est impossible que ce soit lui.


#e0230f | novembre

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockLun 17 Nov 2014 - 21:26
Emma & John, Novembre, Black
- Quoi ? … Attends.

John tourna la tête vers elle, curieux. Il haussa un sourcil face à son incompréhension et décida de plonger dans son regard pour véritablement voir ce qu’elle savait d’Etienne, car lorsqu’il l’avait fait quelques secondes plus tôt, il n’avait vu que la surface, ne désirant pas voler de souvenirs à cette femme qu’il respectait. Mais il aimait - et maniait beaucoup trop bien - son don; il s’était habitué à se servir de lui-même lorsqu’il désirait des réponses.  Ainsi, alors qu’elle émettait ses doutes, troublée, il vit dans sa mémoire le jour ou effectivement Etienne lui avait dit être le neveu de Georges. Il lui avait menti. Et John savait pourquoi.

- Oui, tu dois te tromper.
- Je lis la mémoire des gens, Emma. Quand bien même on me mentait, je saurai. Je ne peux pas me tromper., acheva t-il d’un ton sans appel, comme presque vexé à l’idée qu’elle remette sa parole en cause.

John abhorrait l’ignorance. Et plus que tout il détestait en être victime; alors qu’on ne l’abaisse pas à ça quand ce n’était pas le cas. Il avait vu le regard d’Emma sur sa cigarette, aussi il la saisit par le bout du pouce pour lui tendre le poison.

- En plus Etienne ne s’en cache pas. ...Sauf à vous visiblement. Il assume son passé et répond aux questions quand on lui pose. On a déja parlé de son livre, mais je sais combien cette histoire lui fait mal, alors je n’ai pas creusé le sujet. De toute façon je n’ai pas besoin qu’il m’en parle pour savoir quoi que ce soit.

Il s’appuya de nouveau sur le rebord de marbre, observant les lèvres d’Emma épouser le bâtonnet sur lequel il avait posé les siennes quelques secondes avant. Il détourna le regard devant lui. Un instant.

- C’est vous qui avez inspiré Rose, la fille qu’Etienne aimait, à Georges. C’est pour ça qu’Etienne vous... voit différemment. Il était amoureux d’un personnage qui n’est qu’une description de vous.

Il glissa son regard sur elle.

- Je le sais parce-que je l’ai vu. Dans sa tête. Il releva le nez vers les festivités, plus loin, en face d’eux. Son histoire est triste, il a vécu quelque chose d’horrible. Mais il est fort, et il se bat pour vivre normalement malgré tout ça. C’est quelqu’un qui avance.

Il tourna la tête vers elle, tendit la main vers la sienne pour saisir la cigarette entre ses doigts, observant son visage troublé.

- ... Est-ce que vous allez le fuir maintenant que vous savez ?


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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockMar 18 Nov 2014 - 1:48



L’aplomb de John a toujours le don de la surprendre. Incisif. Autant avec ses mots qu’avec son regard. Elle ne dit rien, mais ses propres prunelles s’excusent.

- En plus Etienne ne s’en cache pas. ...Sauf à vous visiblement. Il assume son passé et répond aux questions quand on lui pose. On a déja parlé de son livre, mais je sais combien cette histoire lui fait mal, alors je n’ai pas creusé le sujet. De toute façon je n’ai pas besoin qu’il m’en parle pour savoir quoi que ce soit.
- Ho… je vois.

La nervosité enserre sa gorge, l’empêchant d’en dire plus. Emma est pause. L’égo subitement froissé.

- C’est vous qui avez inspiré Rose, la fille qu’Etienne aimait, à Georges. C’est pour ça qu’Etienne vous... voit différemment. Il était amoureux d’un personnage qui n’est qu’une description de vous.
- Rose…

Un murmure. Tout s’éclaire et son visage se détend lentement. Rose… Georges devait à peine commencer à la créer quand nous nous sommes séparés. Enfin il lui semble. Deux de ses doigts viennent masser sa tempe tandis qu’elle termine rapidement le vin rouge restant dans son verre. Le reste des mots de John filent douloureusement à travers ses oreilles. Emma ne peut qu’effleurer de l’esprit ce qu’Étienne a enduré. Et pourtant il est vrai qu’il lui était toujours -jusqu’à dernièrement- apparu d’une étrange robustesse, de part sa simplicité mais aussi sa sensibilité. Une personne à part.

- ... Est-ce que vous allez le fuir maintenant que vous savez ?
- Quoi ? Non, bien sûr que non. Elle marque un temps. ...Euh. ...Est-ce que je devrais ? Si je lui rappelle celle qu’il a aimé et qui n’a jamais vraiment… existé.

Elle soupire une seconde, tête abaissée. Définitivement troublée. Et finit par abandonner son verre vidée à côté de ses chaussures. Puis ses mains vinrent s’accrocher aux rebords de granit blanc quelques instants de perdition. Non. Là n’est pas la question. Elle le sait. Sa main glisse gracilement vers celle de John pour lui reprendre la cigarette, sentant que la barrière est tombée. A-t-elle jamais existé ? Une aspiration, un crépitement furtif dans l’obscurité, un souffle, une volute vaporeuse. Elle décompresse.

- Je voudrais lui parler, mais je suppose qu’il n’y tiendra pas...

Une deuxième bouffée d’air avant de rendre l’objet toxique à son possesseur. Puis un faible sourire ourle ses lèvres gourmandes encore ébranlées par ces révélations. Mais étrangement, la présence de John et la simplicité avec laquelle il a partagée tout ceci, réussit un peu à tempérer le tumulte émotionnel.

Étienne doit se sentir si irréel en ma présence. Je ne dois être qu’un incessant rappel de sa condition. Et c’est terriblement poignant à appréhender, alors à vivre...

- Je présume que tu ne peux pas me montrer ce que tu as vu... , murmure-t-elle, comme si elle savait que cette pensée était de toute façon stupide. Et injuste vis-à-vis du C. Mais elle ne peut s’empêcher de vouloir s’en rapprocher… Aussi ridicule et insensé que cela puisse paraître maintenant qu’elle sait ce qui les lie.


#e0230f | novembre

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockMar 18 Nov 2014 - 17:02
Emma & John, Novembre, Black
- Je présume que tu ne peux pas me montrer ce que tu as vu...

John l’observa un instant. Alors, dans la nuit, son épaule roula et il s’orienta légèrement vers elle, ses doigts venant s’agriper au marbre, du côté de l’eau, alors qu’assis il lui faisait désormais presque face.

- Tout dépend de votre capacité à imaginer..., dit-il en glissant son regard d’une prunelle à l’autre, et reprit. Mais je crois savoir que cette dernière est bonne, chez vous.

Il cilla et sourit. Alors, il inspira, fixant son regard abyssal droit dans ses yeux si clairs, et démarra:

- Etienne a pour vous une admiration et un respect sans égal. Il vous voit comme une oeuvre d’art qu’on n’oserait toucher de peur de la souiller. Vous êtes celle qui a inspiré celle qu’il aime. Comme Dieu crée l’homme a son image, Rose a été crée à la votre; il y a quelque chose d’inaccessible, presque spirituel dans ce qu’il ressent pour vous.

Sa voix était grave, calme. Il prenait le temps de choisir minutieusement ses mots. Un soucis de dire les choses avec justesse, comme dans les copies qu’il lui rendait. Minutieux et perfectionniste.

- Il est aussi troublé que fasciné. Il n’arrive pas à définir si il doit se sentir coupable vis à vis d’elle. Peut-on avoir ce genre de sentiments vis-à-vis de quelqu’un qui n’a jamais existé ? Vous lui procurez le manque d’elle tout en lui apportant sa présence. Il idéalisait Rose parce-qu’Etienne a été écrit comme ça: il attend tout des femmes, fera sa vie par et pour elles. C’est un romantique au grand coeur qui croit dur comme fer que l’accomplissement de sa vie se fera en étant un époux parfait, c’est au delà de toutes ses espérances amicales et professionnelles. Sa perception de la femme est celle de Georges; idéalisée, Romantique. Si Rose était la Perfection, à votre avis, qu’est-ce que vous êtes à ses yeux, vous qui êtes la Muse qui lui a donné vie ?

Il laissa ses mots en suspend un instant, ne cessant de captiver son attention par le plus profond de son regard. Envoûtant.

- Etienne attend beaucoup de vous. Beaucoup trop. Vous êtes l’intouchable, l’inaccessible, l’iréel. Au dessus de Rose, au dessus de son monde, même actuel. Le décevoir serait prouver que vous et Rose n’êtes pas parfaites. Or il a été conçu pour penser que Rose est parfaite. Ce serait faire s’éffondrer son monde que de le décevoir, ou ne serait-ce que de ne pas correspondre à l’ image qu’il se fait de vous. Il vous voit comme Georges a souhaité qu’il voit Rose. Artiste, sensible, douce, curieuse, rêveuse, calme. Vous l’êtes. Mais vous êtes plus que ça. Et Etienne est trop jeune dans notre monde, encore trop encré pour être un homme et non plus un personnage obéissant aux lignes directrices de Georges. Il a été conçu pour voir Rose d’une façon et vous vous devez d’être encore mieux pour lui. Mais...

Pour la première fois, alors qu’il laissa de nouveau ses mots flotter dans l’air, son regard quitta le sien pour glisser sur les lèvres d’Emma. Et son pouce vint l’y rejoindre, d’une délicatesse sans égal.

- Etienne est trop subjugué par la beauté des pétales pour accepter que la rose est également faîte de piques.

Son pouce glissa tout doucement sur les lèvres d’Emma, alors qu’il les dévorait du regard, sans néanmoins perdre le fil de sa pensée. Talentueux.

- Là où il ne voit que la sublime, la Muse, la Perfection inaccessible... Il en oublie, il en refuse la femme. L’humaine.

Son regard retrouva le sien. Et il y plongea.

- Il ne veut pas de vos piques. Il ne veut pas de ces nuits passées à encrasser vos poumons. Il ne veut pas de vos dessins maladroits. Des plats surgelés que vous mangez, de vos insomnies, vos anxiétés, votre naïveté face aux hommes, le whisky que vous buvez, les lectures d’adolescentes que vous dévorez, votre incapacité à calculer de tête ou à faire rire vos collègues.

Il regardait son pouce glisser sur ses lèvres avec fascination. Et tout doucement, il le glissa entre elles. Alors il porta de nouveau ses iris dans les siennes. Hypnotique.

- Il n’accepte pas l’idée que vous puissiez avoir des défauts. Il fixe la douceur des pétales là où je caresse les piques, acceptant de pouvoir y saigner. Parce-que vous n’êtes qu’une humaine. Une femme, comme les autres. Et vous y tenez, à vos défauts, vos singularités, ce qui vous rend vulnérable. Vous et moi savons qu’il ne faut pas vous idéaliser. Qu’il ne faudrait idéaliser personne.

Il extrait alors son pouce d’entre ses lèvres pour le glisser dans sa propre bouche, suçant une seconde avant de reposer sa main sur le marbre, sans la quitter des yeux.

- Lui comme moi sommes subjugués par vous. Mais là où il voit une chimère qui doit être Perfection pour maintenir l’équilibre de son petit monde, je vois une femme, splendide dans toute son humanité. Une Rose dont il observe les pétales avec trop d’espérance afin qu’elles restent intactes même en hiver; quand moi je pourrais la glisser entre mes dents pour danser et nous rendre plus vivants.

Sourire.

Alors, il extrait son regard du sien, se redressant un peu plus droit face à lui, saisit son verre entre ses doigts et en termina le nectar.

Succulent.

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockMer 19 Nov 2014 - 18:39



- Tout dépend de votre capacité à imaginer… Mais je crois savoir que cette dernière est bonne, chez vous.

Et elle sourit, en écho à sa flatterie doucereuse dont elle ignore encore toute la majesté. Et surtout avant de se douter qu’elle plongerait tête la première dans les lymbes envoûtantes de l’Espagnol.

“Oeuvre d’art. Inspiré. Presque spirituel. Ce qu’il ressent. Aussi troublé que fasciné. Le manque d’elle. Sa perception de la femme.”

-... Si Rose était la Perfection, à votre avis, qu’est-ce que vous êtes à ses yeux, vous qui êtes la Muse qui lui a donné vie ?

Les mots dansent en fumée, épousent sa peau, noient son coeur et se gravent au charbon au fond de ses iris. Et elle qui ne connaît que trop bien la puissance et la valeur des lettres… Elle, elle se laisse bercer.

- Etienne attend beaucoup de vous. Beaucoup trop. Vous êtes l’intouchable, l’inaccessible, l’irréel. Au dessus de Rose, au dessus de son monde, même actuel. ...

Lacération verbale. Douceur tactile. Elle cille et vacille. Pourquoi ? Pourquoi cette sensation ? L’immersion, la noyade. Au coeur d’un abîme infini. Entre la dureté évoquée et la caresse prodiguée. Qu’elle laisse faire, poupée immobile. Faible humaine trop sensible aux mots et aux gestes. Sa respiration profonde marque simplement le vertige.

- Il ne veut pas de vos piques. ...

Alors que lui la transperce de son velouté. Il lui semble que son coeur se stoppe à cet instant. Le moment de supplice où il glisse son pouce entre ses lèvres et où elle le sent se frayer un chemin désireux et plus profond d’un simple son regard.
L’enseignante veut reculer, mettre fin à l’intrusion, l’invasion totalement déplacée. Mais la femme se fait capturer. Et cette femme est plus forte. Même si elle vient d’être dépossédée de ses défenses. Comme trop souvent dès qu’il s’agit d’homme. Surtout quand, dans ce moment intime, ce n’est pas le statut d’élève de John qui transparaît. Non. Il vient de l’effacer du tableau blanc. C’est tout ce qu’il est d’autre qui a surgi. Pourfendeur.

Tout comme sa verve incessante. Son sortilège, son incantation parallèle relevant la crue réalité de l’existence d’Étienne. Infâme destin à ses oreilles ; délice cruel à ses lèvres.

“Qu’une humaine. Une femme, comme les autres. Défauts. Singularités. Ce qui vous rend vulnérable.”

Le contact magnétisant se rompt soudainement. Dans un sursaut de réalité. Elle bat à peine des cils, réalisant l’apnée dans laquelle son corps s’était plongé. Mais lui continue. Susurre toujours.

“Chimère. Perfection. Équilibre. Humanité. Espérances.”
“Plus vivants.”

Et lorsque son regard la quitte, ses lèvres se serrent. Et encore juste un temps, juste une note, elle devient envieuse de ce nectar rougeoyant qu’elle n’a plus.

L’air chaud abreuve ses poumons pendant de longues secondes. Emma détourne le visage en déglutissant, cherchant à présent ses propres mots. Le silence les enveloppe pour un nouveau temps. Quoi dire ? Quoi faire ? Que ressentir exactement ? Et ce sont d’abord ses pensées pour Étienne qui se font claires et sérieuses. Si concernée, si attachée. Comment est-ce possible ?

-Tu ne peux pas savoir. Tu l’as dit toi-même John, Étienne est trop “nouveau” dans notre monde. Il serait dur de dire qu’il ne se détachera jamais de ce que Georges lui a insufflé. Qu’il ne résistera pas ou n’arriverait pas à accepter qui je suis. Je peux comprendre qu’il ne puisse ou ne veuille pas voir ça pour l’instant. Mais peut-être que ça viendra. Parce que je ne suis pas la seule à composer son monde. Je ne suis pas le centre de son univers. Il n’est pas seul. Il côtoie d’autres personnes, s’est lié à des gens certainement différents de ceux du livre et, il va évoluer à leur contact. S’étoffer. S’enrichir d’autres expériences. De nouvelles pages pour un nouveau livre. Et un jour, cette vie prendra le pas sur celle du livre. C’est la suite logique. Ou du moins c’est ce qu’il faut espérer.

Une main vient courir dans ses longs cheveux, elle se redresse à peine... Lisse à présent le tissu de sa robe sur ses cuisses avant de relever les yeux vers la bâtisse principale. Elle n’ose pas encore s’attarder à nouveau sur sa silhouette.

- Le livre équivaut à son ADN. Mais son environnement actuel fera son éducation à partir d’aujourd’hui, c’est ce qui va le forger plus que tout le reste. Il va vite le remarquer que la perfection n’existe pas. Son monde a déjà perdu son équilibre à partir du moment où il en est sorti. Mais justement parce que Georges a tracé des lignes directrices pour lui, Étienne saura très certainement trouver un autre équilibre. Peut-être qu’il faut lui faire confiance et lui laisser du temps.

La confiance dans un sourire.
Même si elle grandit… Éclot encore. La douceur restera certainement toujours dans sa voix et dans sa façon de ressentir les choses. Alors elle sourit. Puis tourne enfin le visage sur John. A beautiful thing is never perfect.

- Vous êtes bien… différents. C’est normal que vous ne me voyiez pas de la même manière. Et que la tienne soit plus… complète… ne devrait pas me surprendre. Mais c’est le cas.

Justesse et sincérité à fleur de mots. Elle ne se retiendra pas. Rien. Mais cela passe toujours, envers et contre tout, d’abord par la voix. D’abord élever ses verbes avant de faire un geste, lancer un mouvement ou même un couplet. Lentement ses yeux s’amarrent à ses jumelles si sombres.

- Pendant quelques instants, j’en ai même oublié que tu étais un élève. Be careful with your words. Once they are said, they can be only forgiven, not forgotten. Mais cela ne veut pas dire que je ne peux te dire merci de me voir comme je suis. Ça…  Elle ravale sa salive. Me touche. Malgré le fait que je me sente un peu nue maintenant. Sa tête vient confirmer ses dires. Mais“être subjugué” par moi est un peu fort, tu ne crois pas ? Soit je sous-estime la force de ce que tu peux éprouver, soit il s’agissait de flatterie. Son regard s’adoucit, on pourrait presque voir ses joues rosir. Car elle a envie d’y croire. Peu importe la réponse. Emma aime tout ceci quand cela vient d’un homme autant que ça la gêne. Et elle sait l’accepter. Ouverte et tolérante, peu importe les intentions qui se cachent. Je te sais sensible. Mais te décrypter relève de l’aventure mystérieuse, même pour moi. Je suis sûre que tu es une énigme pour beaucoup de personnes et je pense que cela te plaît de provoquer cet effet-là. Trouble-maker. Je suis admirative.


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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockJeu 27 Nov 2014 - 21:24
-Tu ne peux pas savoir. Tu l’as dit toi-même John, Étienne est trop “nouveau” dans notre monde. Il serait dur de dire qu’il ne se détachera jamais de ce que Georges lui a insufflé. Qu’il ne résistera pas ou n’arriverait pas à accepter qui je suis.

Un sourire. Bon, et bien il aura essayé. La suite, il la connaît, et il est bien d’accord avec elle. Affirmer un futur compliqué et pessimiste comme il l’a fait n’était qu’une gentille façon d’influencer le sort en défaveur d’Etienne. Quelque chose lui disait de mettre des bâtons dans les roues de l’amitié entre Emma et lui. La jalousie, peut-être. La possessivité, à l’évidence. Etienne est un mec intelligent, un grand sensible, un artiste. Il a tout pour plaire à Emma, professionnellement parlant en tout cas. Or, John a la sensation d’être un élève privilégié avec elle, son disciple, au dessus des autres. Il a l’impression d’avoir une place particulière pour elle. Or, le loup n’est pas prêteur. Pas quand il détient un tel trésor. Pas quand la menace est si sérieuse que le talentueux Dobson.

- Vous êtes bien… différents. C’est normal que vous ne me voyiez pas de la même manière. Et que la tienne soit plus… complète… ne devrait pas me surprendre. Mais c’est le cas.

Les regards s happent un instant. Il la fixe avec cet air indéchiffrable qu’il aime arborer. Entretient le mystère qui sait qui entoure sa personne. il observe ses traits. Son nez fin, ses lèvres charnues, ses petits yeux. Elle est sublime. Charmeuse sans le vouloir.

Charmée.... ?

- Pendant quelques instants, j’en ai même oublié que tu étais un élève.

Le sourire de l’homme s’étire à peine alors qu’il ne quitte plus ses prunelles. Envoûté

- Mais cela ne veut pas dire que je ne peux te dire merci de me voir comme je suis. Ça… Me touche. Malgré le fait que je me sente un peu nue maintenant. Mais“être subjugué” par moi est un peu fort, tu ne crois pas ? Soit je sous-estime la force de ce que tu peux éprouver, soit il s’agissait de flatterie.
- Peut-être un peu des deux. Mais la flatterie n’est pas nécessairement une mauvaise chose. Pas quand elle est sincère.
- Je te sais sensible.
- Énormément.
- Mais te décrypter relève de l’aventure mystérieuse, même pour moi. Je suis sûre que tu es une énigme pour beaucoup de personnes et je pense que cela te plaît de provoquer cet effet-là.

Son sourire s’étire de nouveau, l’oeil teintée d’une malice légèrement coupable. Oui. Il aime être mystérieux, il aime détenir des savoirs sur tout le monde tandis que personne ne sait rien de lui, ou que cela est très limité. Il travaille cette image, entretien le flou artistique qui l’entoure avec minutie. Ca lui plaît. Tout comme il lui plaît de parler avec sincérité de ce qu’il éprouve, de dévoiler de lui-même des vérités. Il ne cache pas tout, John. Contrairement à Léocade ou Stan, il n’est pas un coffret fermé à triple tour. Contrairement à d’autres comme Johanna, il sait être à la fois sensible, émotif mais solide. Tout est question de nuances, de jeux d’ombres et de lumières.

Sublimation du noir et du blanc pour jouer avec les nuances de gris.

- Je suis admirative..

Et pourtant. Il ne contrôle pas toujours tout, la preuve. Son coeur vient de faire un bond, de se serrer avec violence. L’émotion. La surprise. Il ne s’attendait pas à ça, lui qui voudrait toujours tout savoir, il lit le passé mais ne prédit pas l’avenir. Heurté de plein fouet, il en reste béa quelques secondes, et sur son visage d’ordinaire si indéchiffrable, on voit la surprise, le trouble. Emma peut voir qu’elle l’a touché, surpris, stupéfait.

Parce-qu’il a beau dire qu’il l’idéalise moins qu’Etienne, il la considère toujours haute, très haute. L’admiration est un mot fort mais Emma connaît les mots. Elle a utilisé celui-ci en sachant ce qu’elle était en train de dire. Il ne perd finalement pas pied; il en faudrait bien plus. Mais il s’est passé quelque chose, un instant. Il hausse finalement les sourcils, penche la tête, ne la quittant plus jamais du regard.

- C’est le mystère que vous admirez... ? ...Vous considérez-vous comme limpide... ? Il hoche la tête négativement, fronçant les sourcils avant de reprendre. Vous êtes bien aussi indéchiffrable que moi. Je dirais même plus que vous êtes une aventure mystérieuse...

Un sourire. Il cligne des yeux, et détourne enfin le regard, se redressant légèrement.

- Autrement vous ne m'intéresseriez pas à ce point, Mademoiselle Lind.

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockVen 28 Nov 2014 - 12:52



- C’est le mystère que vous admirez... ? ...Vous considérez-vous comme limpide... ? Vous êtes bien aussi indéchiffrable que moi. Je dirais même plus que vous êtes une aventure mystérieuse… Autrement vous ne m'intéresseriez pas à ce point, Mademoiselle Lind.

Elle papillonne un instant des cils, ne comprenant pas en quoi elle serait ce qu’il décrit à l’instant et encore moins pourquoi elle l’intéresserait hormis pour la richesse de leurs échanges. Mais elle sourit finement.

- Je suis vraiment surprise que tu me qualifies ainsi. Tu es certainement le seul à me voir de cette façon. Dans le miroir, je vois pourtant quelqu’un de très transparent, mais soit.

La femme croise les bras pour refermer un peu plus sur ses bras nus, la veste de John. Ils commenceraient presque à sentir la température changer, baissant lentement au plus bas pour que le matin frémissant de l’automne puisse se poser sur la flore. Tranquille.

- Mmh… Mais pour l’admiration, je dirais que c’est ta capacité à avoir une image d’ensemble, prendre du recul, pouvoir poser les justes mots quand il le faut… Ta maturité peut-être. J’étais loin d’être comme ça à ton âge. En plus, cela laisse supposer une certaine expérience de vie… Qui, confrontée à cette aura mystérieuse que tu dégages doit donner l’envie de creuser plus loin à beaucoup de gens.

Même elle. Parce qu’elle aime les histoires. Un tout et un rien l’inspire, la nourrisse d’une richesse insoupçonnée et insoupçonnable. Mais il semblerait qu’elle ne voit pour l’instant qu’une des facettes de Johnny. Celle qu’il veut bien lui montrer. Loin du garçon excessivement passionné. Qui joue les funambule sur le fil d’un rasoir avec plaisir. Avec cet appétit pour l’interdit. Pourtant les tatouages qu’elle a déjà décelés pourraient lui mettre la puce à l’oreille. Mais il n’en est rien. Les bons élèves savent très bien tromper leur monde, surtout quand le professeur est naïf.

La Suédoise se lève et avance de quelques pas avant de se retourner vers lui.

- Je suis frileuse, ça ne t’embête pas si on rentre à l’intérieur ?, dit-elle en pointant du doigt la bâtisse devant eux. Il doit y avoir un accès par-là...

En chemin, la discussion reprend doucement. Le physique de grand ténébreux doit l’aider à nourrir son image. Elle avoue que cela doit forcément en faire frémir des filles. Il l’a vu dans sa mémoire, sa propre attirance pour ce type de personnalités lorsqu’elle était adolescente. Elle se moque un peu d’elle-même, c’est cliché. L’aventure d’un coeur commence par ses rêves les plus fous. Elle lui demande ensuite de lui parler un peu plus de lui. Après tout, c’es un peu injuste qu’il ait autant de connaissances sur elle. Il vient de Miami, il lui semble. Sa famille ne lui manque pas ?

- Et est-ce qu’il y a des rencontres qui t’ont marqué ? Mais tu sais au point d’avoir cette irrésistible envie d’en parler au monde entier, même si c’est de façon détournée. Ses textes et ses musiques à elle ne sont presque que ça.

Mais lorsqu’ils arrivent vers le bâtiment annexe, leur attrait commun pour la petite pièce à peine éclairée par un vieux lustre est retenu. Tous deux ont remarqué le piano à queue d’un blanc éclatant. Je les préfère noir personnellement, mais c’est à l’image du propriétaire des lieux... Un sourire complice est échangé. La porte vitrée est la seule chose qui les sépare de l’instrument.

Serait-ce la première infraction de la soirée ?


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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockVen 28 Nov 2014 - 15:44
- ...Dans le miroir, je vois pourtant quelqu’un de très transparent, mais soit.
- Oh mais moi aussi je vois quelqu’un de transparent dans le miroir., affirme t-il avec amusement, comme pour signifier qu’il n’est pas si mystérieux que cela - ou du moins qu’il n’est pas  un mystère pour lui-même.

Lorsqu’elle pousse un peu plus loin sa pensée à propos de cette certaine admiration, elle le dit mature, et intriguant. Il se demande à cet instant si elle a également cette envie de “creuser”. Elle se lève, frissonne, et il se dresse à son tour pour rentrer à l’intérieur, heureux d’y être invité. Si elle n’était pas à son aise avec lui, ou si elle voulait écourter leur entrevue, ça aurait été l’occasion de le faire. Mais elle l’a invité à poursuivre, ailleurs. Honoré, flatté. Et évidemment, intéressé.

D’après Emma, alors les filles devraient “frémir” devant lui, après avoir eu “envie de creuser”. Les compliments pointent subtilement le bout de leur nez, un à un, tout en finesse, tout en retenue. Ils creusent les fossettes de l’élève qui n’en relève rien, se contente d’un sourire entre amusement et modestie.

- Ca fait presque trois ans que j’ai quitté ma famille à Miami. J’ai vécu loin d’eux, en Espagne, jusqu’à la rentrée ou je suis venu ici. J’ai toujours été autonome, que ce soit celle de Miami ou d’Espagne, ma famille ne me manque pas. J’ai de bonnes relations avec eux, je sais qu’ils vont bien, ça me suffit. Il baisse les yeux, mains dans les poches. Inspire, hésitant légèrement. Mon grand frère me manque. C’est tout., avoue t-il avec le coeur plus serré qu’il ne le voudrait.

Le sent-elle, grâce à son don ?

- Et est-ce qu’il y a des rencontres qui t’ont marqué ? Mais tu sais au point d’avoir cette irrésistible envie d’en parler au monde entier, même si c’est de façon détournée.

Il sourit, chassant son aîné de son esprit. Ou du moins partiellement.

- Il y a une fille, oui. J’ai beaucoup écrit sur elle. ...Énormément.

Interruption alors que son regard, comme celui d’Emma, capte le piano derrière la vitre.

- Je les préfère noir personnellement
- Idem.
- ...mais c’est à l’image du propriétaire des lieux...

Regards. Les quelques personnes présentes dans les jardins sont occupées à discuter entre elles ou tournent autour d’une grande sculpture. John, lui, est déja en train de faire coulisser la porte-fenêtre. Il y entre, sourit à Emma, et lorsque celle-ci le rejoint il referme, et rabat devant la vitre les grands rideaux de velours.

La lumière est légèrement tamisée. Il n’y a qu’un piano et une table où sont empilés quelques livres de musique. Tandis qu’Emma tourne autour de l’instrument, John feuillette avec curiosité les ouvrages, respectueux dans ses gestes, délicat. Étant donné l’allure de la pièce et sa fonction première, il devine qu’elle est insonorisée. Il replace les livres comme ils l’étaient et rejoint Emma près du piano. Elle ne s’y est pas assise. Elle se sent probablement coupable d’enfreindre là quelques règles devant son élève. Ce dernier sourit et s’assied devant l’instrument. Ses yeux courent sur les touches, s’envolent sur Emma.

Alors, ses mains trouvent les touches du piano. Son sourire s’efface doucement pour laisser place à la concentration, alors que ses yeux de jais se sont baissés sur l’instrument.

Et il joue pour elle. Si seulement elle connaissait ce groupe, et le titre de la musique qu'il lui joue.

C'est un bout de son âme, qu'il lui offre là. Le coeur au bout des doigts.



Mais peut-être que sans en connaitre le titre, les notes parlent d'elle-même.

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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockMar 2 Déc 2014 - 15:57



Quand la musique lui vole sa voix…

Emma vient s'asseoir à côté de John après avoir vainement hésité : à le stopper en lui disant qu’ils ne sont pas chez eux, à résister elle-même à l’appel de ce tapis en noir et blanc.

Et dès les premières notes, elle reconnaît le morceau qui n’a pourtant jamais été joué en live. Leaving Hope, but Still. Le nom de l’album. Est-ce qu’il sait qu’il y a moins de quelques jours, après un cours où le piano était à l’honneur, Charlie est venue avec ce titre dans ses écouteurs pour demander à la professeur si elle connaissait le groupe ? Peut-être. La réponse fut positive et l’élève de C révéla avoir été touchée, dès les premières notes elle aussi. Mais le contexte était différent… cette musique ayant servi à promouvoir une ligne téléphonique de soutien pour les sinistrés de l’Ouragan Katrina qui a dévasté la Nouvelle-Orléans il y a neuf ans. Elle avait onze ans à l’époque. Il y a des sentiments qui ressurgissent du passé sans crier gare. Qu’est-ce qui avait bien pu pousser la rousse à se rappeler de ce morceau et de cet événement ?

Et qu’est-ce qui faisait qu’Emma se sentait à cet instant aussi touchée par l’interprétation de John ? Parce que des souvenirs surannés s’en échappent. Comme une odeur, un parfum a le don de ramener des années en arrière, la musique peut aussi entraîner un phénomène similaire. Et la sortie de ce titre il y a douze ans ramène la jeune femme au moment où sa mère s’éteignait. Sa mère qui lui avait appris le piano avant même de savoir marcher. C’est ce morceau qu’elle s’efforça de connaître par coeur, comme pour transmettre à son père tout ce qu’elle pouvait ressentir. L’émotion au bout des doigts. Quelque chose qui vous enveloppe doucement. Une sensibilité d’âme presque triste et chaude. Mais une finesse aussi. Délicate envolée du coeur, une promesse à venir. C’est tout cela qu’elle reconnaît, qui la touche à nouveau de plein fouet, créant un lien, une connexion avec cet élève aux milles regards et aux millions de visages.

John est surprenant.

La Suédoise détaille alors, -au fil des notes et d’une inclination de la tête faisant chuter ses longs cheveux ébène, se rapprochant même plus près de son épaule-, le profil concentré du pianiste jusqu’à cet imperceptible balancement qui part du dos, fait rouler ses bras, puis courir ses mains et ses doigts sur les touches. Sublime au milieu de cette mélodie en volutes. Vaporeux dans ses nuances. Presque dansant entre elles dans toute sa… vulnérabilité. Il s’est ouvert. Et elle le sent.

Et lorsque le morceau se termine, elle déglutit, ne cachant pas pour autant que sa prestation l’a ébranlée. Un sourire timide. Ses yeux d’eau s’accrochent une seconde à la pénombre des siens avant de reporter son attention sur le clavier et ses mains encore proches. Elle aurait même été tentée par un quatre mains.

- C’était… Euhm… J’en perds mes mots., dit-elle en se redressant, vrillant légèrement vers lui. Je suis soufflée par ton interprétation… Subjuguée à mon tour ? Un léger rire effleure ses lèvres. Tu as une sensibilité déconcertante...

L’élan ou plutôt l’écrin dans lequel ils s’étaient enfoncés vola en éclat lorsque la porte fut ouverte. Le propriétaire des lieux fait une entrée magistrale, ruinant le moment propice -au moins- à quelques confessions intimes. Le quadragénaire est surpris de nous trouver là, mais ne fait pas non plus d’esclandre. “La curiosité étant ce qui nous a tous réuni ici ce soir”, se plaît-il à souligner avec éloquence.

Puis à grandes enjambées, ils se rapprochent des musiciens, un autre homme plus petit à sa suite -son assistant selon les maigres souvenirs des présentations qui ont eu lieues en début de soirée. Apparemment cela tombe bien qu’Emma soit encore là, il désire lui parler d’un projet. “Composer l’univers musical d’une marque de vêtements pour hommes.” Il ne va pas sans dire que la curiosité est là alors qu’elle se retourne vers l’hôte pour mieux l'écouter, plus ouverte que précédemment quand, lors de son interruption, elle s'était presque refermée, jambes serrées. Mais c’est bien la première fois qu’on lui propose un tel travail. Au-delà des compositions pour ses propres chansons ou d’autres artistes, il y a eu aussi quelques chansons pour des séries télé, quelques comédies musicales même. Ou parfois de simples ré-arrangements. Cela pourrait donc être intéressant. Mais le côté association à une marque, le “branding” va la bloquer et elle le sait déjà lorsqu’elle repose ses yeux bleu ciel sur John. Hésitante.

Mais en détaillant son visage une seconde de trop -lèvres coquelicot suspendues dans le temps, elle préfère saisir cette opportunité d’en savoir plus. Et rester sage. Cela vaut mieux.

C’est ainsi qu’elle s’excuse auprès de son élève, lui rappelant -pour la forme- de ne pas veiller trop tard. Dans l’étincelle de leurs yeux, ils savent que les oiseaux de nuit sont bien ce qu’ils sont. L’esprit en ébullition, attirés par tout ce qui brille, tout ce qui peut les enrichir, les faire vibrer. Il lui pardonnera -elle l’espère. Puis elle s’éclipse. Tout simplement.


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MessageSujet: Re: Délices | PV   Délices | PV 1400359500-clockMar 2 Déc 2014 - 18:45

Emma & John, Novembre
- C’était… Euhm… J’en perds mes mots.

Et lui n’a pas de mots non plus lorsqu’il s laisse emporter par la rivière de ses prunelles, emporté dans le flot de ses souvenirs. Flous. Flous car anciens. Ce sont des silhouettes, des voix, des sons. Sa mère. Son père. La jeune Emma s’acharnant à apprendre ce morceau, essayant encore et encore, le coeur au bord des larmes sous ces notes.

- Je l’ignorais, Emma., lâche soudainement John alors que celle-ci s’apprête à quitter la pièce avec l’hôte. Il  replonge son regard dans le sien. Pour le morceau... je ne l’ai pas choisi exprès. Je ne savais pas., admet-il.

Des mots d’une grande rareté venant de celui “qui sait tout” d’après la plupart des élèves. Mais il tient à les dire, qu’importe que l’hôte soit là au milieu d’eux, se posant probablement des questions. Il ne veut pas qu’Emma croit qu’il a fait ça pour l’atteindre - ce qui, on est d’accord, serait absolument son genre. Mais ce n’était pas le cas, cette fois. Car pour une fois, sa démarche était sincère et innocente; sans stratégie, sans manipulation pour atteindre son but. Il a choisi cette chanson parce-qu’elle a du sens pour lui. Et visiblement, pour elle aussi. Ainsi que pour Charlie, vu ce qu’il vient de voir dans les prunelles de sa professeur. Celle-ci acquiesçe et John détourne son regard vers l’hôte.

- Vous permettez que je... ?
- Vous n’avez visiblement pas besoin de ma permission de toutes manières..., s’amuse l’hôte avant de reprendre avec un un air sympathique. Allez-y mon ami, pour rien au monde je ne voudrai faire barrage à l’inspiration d’un artiste. Faîtes vous plaisir.

John lui sourit, et dans un dernier regard pour Emma, les laisse quitter la pièce.

Alors, il se retrouve seul.
Seul avec cette chose flottant toujours à ses côtés, autour de lui, en lui.
Le regard d’Emma. Et cette seconde de trop qui a fait manquer un battement à son coeur.

Ses yeux s’abaissent sur les touches du piano.

« Tu as une sensibilité déconcertante... »

Les notes résonnent encore dans son esprit. Son parfum. Sa présence. Ses lèvres coquelicot. Ses yeux bleus.
Ses longs cheveux bruns.

« ...te décrypter relève de l’aventure mystérieuse, même pour moi »

Ses longs cheveux bruns.

« Et est-ce qu’il y a des rencontres qui t’ont marqué ? Mais tu sais au point d’avoir cette irrésistible envie d’en parler au monde entier »

Ses yeux émeraude.

Ses mains retrouvent les touches de ce somptueux instrument. Il se redresse, inspire.

Et joue de nouveau.


Et dans son esprit, l’odeur de cigarette envahi la chambre. Le soleil se lève, filtre à travers les rideaux. La musique - la version originale de ce qu’il est en train de jouer - résonne tout doucement dans la pièce. Toujours dans son esprit, il est assis à table, lisant un ouvrage. Du moins, il l’a en main, ouvert. Mais ses yeux ne s’y posent plus depuis de longues minutes.

Ils ne peuvent quitter la jeune femme qui dort dans le lit.

Subjugué.

Sa peau mate est sublimée par le blanc éclatant des draps absorbant la luminosité d’un soleil qui épouse avec délice les courbes nues de la sublime endormie. Ses longs cheveux bruns cascadent sur le coussin. Sa respiration est lente, profonde. Elle dort.

Elle dort, et c’est tout le sens de la vie de John en cet instant qui ne se résume plus qu’à une seule chose.
La regarder dormir.

« Tu as une sensibilité déconcertante... »


No, I don't want to fall in love (This world is only gonna break your heart)
With you (This world is only gonna break your heart)

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