Sujet: finish him ∆ sternéo Dim 30 Nov 2014 - 14:48
sternéohnive
quit the bullshit already
Ça avait presque été trop facile de faire sortir Stan de ses gonds, pour qu’il montre à tout le reste du groupe qu’il n’y a rien de bon chez lui. Si Léo’ devait le résumer en un mot, ce serait “instable”. Parce que ce mec est solide en apparence, imperturbable, mais si on sait où frapper il suffit d’une légère secousse pour le voir s’écrouler et c’est ça le plus drôle. Alors lorsqu’il s’en prend une, Léo’ se dit que ça valait le coup. Il voit la haine dans les yeux de Klaus et là tout de suite Léo’ il a envie de rire, il a envie de le pousser à bout, il a envie de le voir chialer, le voir flancher enfin comme il a pu flancher lui.
— Saute.
Et puis plus rien. Si, la barrière qu’il commence à enjamber, quelqu’un qui le retient, le regard d’Olive, ses mains encadrant son visage et puis ses mots. Il veut pas l’écouter, il s’en fout de ce qu’elle a à lui dire il a pas que ça à faire il a mieux à faire, enjamber cette barrière et se laisser tomber dans le vide, sauf que nan putain pourquoi il ferait ça ? il a de moins en moins envie de faire ça, et il doute, et il se sent malade, il a la nausée tout à coup, contre coup du sort qu’on lui a lancé, tout son corps rejette la pensée, comme un organe greffé qu’on ne reconnaît plus. Vertige. Il entend les voix qui se haussent, les cris, la bouteille qui se brise mais il y comprend rien, adossé à la barrière, recroquevillé à même le sol et serrant des mèches de cheveux ébène entre ses doigts il supplie le sol d’arrêter de tanguer. Il reprend son souffle et ses esprits, et les voix lui semblent moins lointaines, de plus en plus proches.
— MAIS PUTAIN DE BORDEL DE MERDE FERMEZ-LA ! ET AIDE MOI TOI !
On le lève de force, l’entrave, l’oblige à suivre. Léo’ manque de trébucher en descendant les première marche et c’est lorqu’il croise le regard de Stan qu’il pige. À quelques secondes près ce mec l’aurait tué. Et il se souvient de la facilité déconcertante du mécanisme, de ses yeux remplis de haine, de détermination, de satisfaction presque. Et il se dit qu’il allait le buter. Il allait attendre qu’ils arrivent en bas des marches et qu’Ern’ leur enlève leurs liens pour se jeter sur lui et enserrer sa putain de gorge de ses mains de plus en plus fort jusqu’à ce que son air satisfait fasse place à une expression désespérée, jusqu’à ce que cette lueur folle dans ses yeux s’éteigne et qu’il ferme bien sagement sa jolie petite gueule de salope pour toujours. Plus tard. Pas maintenant. Pas tant qu’Ern est dans les parages. Ouais, dès que tout ça sera fini et qu’il pensera qu’il peut les laisser Stan et lui seuls dans une pièce sans que l’un n’étripe l’autre. Alors lorsqu’ils s’arrête en arrivant sur la Grande Place et qu’Ernest les libère de sa toile Léo’ reste docile, laisse faire, retirant un peu brusquement ses mains pour qu’on ne le touche plus, les poignets un peu douloureux.
— ...Vous m’les briser… Tu l’sais qu’il est désolé. Qu’il regrette. — Pour ça qu’il a voulu m’buter.
La rage qui bat au niveau de ses tempes, coule dans ses veines, et il fusille Stan du regard alors qu’Ernest se tient entre eux deux. Il peut pas agir, il peut rien faire, et ça le rend fou de pas pouvoir rendre le coup que ce connard lui a mit.
— Les mecs... arrêtez juste de vous faire du mal... s’vouplait... j’suis crevé…
La peine qu’il devine dans la voix d’Ernest résonne comme une once de lucidité dans son esprit et il lève finalement les yeux vers lui. Parce qu’Ernest il l’a pas regardé depuis le début, il était bien trop focalisé sur Stan, et désormais il voit à quel point ils ont pu le blesser et à quel point ils le blessent encore là tout de suite.
— J’vous aime les gars... tous les deux…
Mais Léo’ il est borné, bien trop déboussolé pour être autre chose qu’un mec qui réagit sous le coup de l’impulsivité. Il est blessé aussi et il a jamais eu l’occas’ de le dire parce qu’il avait pas le droit, c’était jamais le bon moment. Enivré par la douleur qui part de cette plaie béante qu’il parvient pas à refermer, qu’on l’aide pas à soigner, qu’il veut pas voir guérir de toute façon parce qu’il sait pas ce qu’il pourrait être sans. C’est le seul truc qui l’a toujours aidé à se relever, à tenir debout pour avancer et se battre. Et aujourd’hui encore il s’en sert. Il dévisage Ernest, avec ce sourire méprisant aux lèvres qu’il esquisse sans difficulté comme à chaque fois qu’il se retrouve acculé.
— Bah quoi Ern’ c’est pas toi qui disait que j’les méritais, tous ces coups ? J’suis un déchet t’as oublié ? Alors t’attends quoi pour frapper aussi ? J’le voyais dans tes yeux que t’en avais envie aussi tout à l’heure, dommage que Stan ait été plus rapide.
Et il doit vraiment être horrible Léo’ pour que ses deux meilleurs amis aient cette envie animale de le frapper. Insupportable. Il remarque qu’on finit toujours par lui en mettre une à la fin de l’histoire, alors c’est sûrement pas possible de vivre avec un mec comme lui. Et il sait très bien pourquoi Stan a déconné, même si il contourne Ern pour s’approcher et le dévisager avec ce regard qui questionne. Il a déclenché la crise et il s’étonne, il cherche encore à comprendre, il aimerait bien qu’on lui dise ce qui cloche chez lui pour que ça finisse toujours comme ça.
— J’te faisais confiance, Stan. J’te faisais confiance j’voulais remonter la pente pour qu’on oublie et toi t’as préféré me pousser pour que j’y retourne, t’as fait ton caprice de petite pute parce que c’est tout c’que tu sais faire t’façon, tu sais pas affronter la difficulté parce que t’as toujours été une sale catin qu’on entretient.
Mais il veut pas savoir Léo’, au fond il est mort de peur qu’on l’autopsie et qu’on lui montre à la lumière du jour l’engrenage défaillant chez lui. Parce qu’il est pas sûr de pouvoir le remplacer et pour le moment il tient le coup, pour le moment ça marche encore, peut-être qu’il pourra vivre toute une vie avec ce dysfonctionnement alors pourquoi prendre le risque. Alors il se ment. C’est pas lui le problème c’est les autres. Le problème c’est Stan qui le trahit, Stan qui le dévisage là tout de suite. Stan qu’il frappe qu’il cogne une fois, une deuxième fois après qu’il se soit redressé, qu’il pousse alors qu’il le voit flancher. À terre, à mort. Il veut le tuer, rien à foutre qu’on regarde, rien à foutre de ses glapissements de douleur alors qu’il shoote dans ses côtes, qu’il entend le bruit sourd des os et des organes qui encaissent. Il voit rouge, Léo’, il sent même pas qu’on lui tient désormais les bras, puis le buste parce qu’il se débat trop, il crache sa haine c’est tout ce qu’il est capable de faire.
— Tu m’dégoûtes putain !! Tu comprends pas que quand j’te vois j’ai la gerbe ?! J’veux plus t’voir j’veux plus qu’tu m’regardes j’veux plus que tu m’parles !!Alors arrête de m’toiser bordel de merde !!
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Sujet: Re: finish him ∆ sternéo Dim 30 Nov 2014 - 16:09
sternéohnive
- J’te faisais confiance, Stan. J’te faisais confiance j’voulais remonter la pente pour qu’on oublie et toi t’as préféré me pousser pour que j’y retourne, t’as fait ton caprice de petite pute parce que c’est tout c’que tu sais faire t’façon, tu sais pas affronter la difficulté parce que t’as toujours été une sale catin qu’on entretient.
Stan voudrait s’énerver, riposter, se défendre, parce que ça le blesse. Sauf que Léocade a raison sur toute la ligne. Stan c’est un mec qui a jamais apprit à faire face aux emmerdes alors qu’il a le chic pour s’en attirer tout un tas. Il fait de son mieux pour esquiver, pour prendre le problème sous un autre angle et surprendre tout le monde histoire d’avoir le temps de s’éclipser. Sauf que de toute manière Stan n’aura pas le temps de s’énerver, riposter, encore moins de se défendre.
Le front contre le sol glacial, Stan tente d’avaler de grande bouffée d’air, le souffle erratique. Il a le goût métallique du sang dans sa bouche sauf qu’il parvient pas à situer où sont les contusions, il sent juste la douleur qui pulse au niveau de sa pommette, de son arcade, quelque part dans cette zone là, et puis le coin de ses lèvres que les phalanges de Léo ont balafré. Rien en comparaison de ses côtes. Il sait pas combien de fois il a frappé, il a arrêté de compter au bout du troisième coup, sur le flanc et recroquevillé sur lui même Stan tient ses bras autour de ses côtes. Il a l’impression que Léo les a brisées, comme si il avait cogné tellement fort qu’elles s’étaient toutes enserrées autour de son cœur, de ses poumons, de tous ses organes dans lesquels cette douleur aiguë pulse. Et les mots de Léo’ résonnent, se cognent contre les parois de son crâne, lui semblent aussi ridicules et désespérés que les coups.
- Tu m’dégoûtes putain !! Tu comprends pas que quand j’te vois j’ai la gerbe ?! J’veux plus t’voir j’veux plus qu’tu m’regardes j’veux plus que tu m’parles !! Alors arrête de m’toiser bordel de merde !!
Ça faisait longtemps qu’il n’avait pas tremblé comme ça. C’est normal, rien de grave, juste le corps qui est plus habitué. Ça le désempare même pas, Stan, c’est pas la première fois qu’on le tabasse après tout, et Léo’ a beau avoir pas mal de force il fait beaucoup moins mal que d’autres avant lui. Il faut juste respirer, doper le système pour que l’info circule plus vite. La douleur c’est dans la tête, c’est un message que le cerveaux reçoit et décode, faut juste patienter le temps que les éléments endommagés arrêtent de spammer comme des dingues qu’effectivement ça va pas quelque part.
Finalement il parvient à rouvrir les yeux, Stan, même si il voit bien trop trouble pour distinguer quoi que ce soit. Il aimerait bien avoir une vision un peu nette, histoire de pouvoir lancer un regard désolé à Ern. Parce qu’il sait que ce dernier voulait pas que ça se passe comme ça, et ils ont tout gâché en se comportant comme des connards qui savent pas se tenir. Parce que Stan s’en veut d’avoir évité son regard bien trop perçant lorsqu’Ernest s’était tourné vers lui. “Et toi…” Et lui quoi ? T’y piges quelque chose à ce qu’il se passe, toi, Ern ? Tu devrais lâcher Léo qu’on en parle plus. Léo il demande que ça. Stan il sait pourquoi.
Alors il se redresse tant bien que mal, le corps tout entier endolori. Pour s’adosser difficilement au muret adjacent aux escaliers menant à la haute place, histoire de ramener ses jambes contre lui et garder ses bras croisés sur ses côtes. Ses commissures abîmées se relèvent à peine pour esquisser un sourire un peu bancal.
- … J’te dégoûte parce qu’au final on est pareil. Et ça te file la gerbe de t’en rappeler quand tu m’vois.
Il se tait, attend quelques secondes histoire de voir si c’est ce qu’il fallait dire, si Léo ne va pas redémarrer au quart de tour pour lui remettre une droite et l’obliger à fermer sa gueule. Sauf que non, visiblement ça déclenche juste leurs regards qui se font plus insistants.
- Quoi qu’on fasse on est inutiles et remplaçables. On a beau essayer de se jouer des autres histoire de tout leur dérober on remplit rien. On s’sent toujours aussi vides.. On est faux.… Le sourire s’éclipse alors qui détourne le regard, observe plutôt la ville de nuit. On nous aime pas pour c’qu’on est mais pour c’qu’on a. Et si demain on v’nait à disparaître on manquerait à personne.
Silence. Il ose reporter son attention sur ses deux amis, les toise avec sa face toute amochée comme si de rien n’était, l’air presque sévère. Il fixe surtout Léocade après avoir dévisagé Ernest un instant.
- Ah si, une, peut-être.. le mec qui nous a fait venir ici ce soir parce qu’il est pas foutu d’en choisir un. Parce qu’il pourra pas remplacer l’autre.
Ça le fait chier de dire ça, c’est pas avec bonté de cœur qu’il le fait, Stan. Parce que déjà que se l’avouer à soi c’est compliqué, alors l’avouer à d’autres c’est carrément chiant. Sauf qu’il peut pas se voiler la face. Ern veut en perdre aucun des deux, et si ça arrive celui qui reste sera jamais capable de prendre la place de l’autre ni de compenser le déficit.
- Alors ferme un peu ta gueule et fous pas tout en l’air, Léo’.
• début novembre •
code ∆ mi' et sam
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Sujet: Re: finish him ∆ sternéo Dim 7 Déc 2014 - 5:56
sternéohnive
quit the bullshit already
- … J’te dégoûte parce qu’au final on est pareil. Et ça te file la gerbe de t’en rappeler quand tu m’vois.
Sa mâchoire se serre alors qu’il se débat à nouveau, Léo’, invitant Stan à se la fermer définitivement avant qu’il ne s’en charge pour lui. Mais qu’il se taise bordel de merde. Ce mec en sait trop, beaucoup trop, à propos de tellement de choses et de tellement de gens. Stan il a le chic pour se souvenir de ces petites phrases que vous avez prononcées sans réfléchir, il les garde dans un coin de sa tête, stock, parce que les mots se payent et prennent vite de la valeur quand on sait à quelle moment il vaut mieux les exposer à la vue de tous. Et Léo’ il l’a compris trop tard, Léo’ il a parlé, de longs moments à de nombreuses reprises, et comme si l’avoir lancé en pature à Shu suffisait pas fallait que Stan continue à se foutre de lui.
- Quoi qu’on fasse on est inutiles et remplaçables. On a beau essayer de se jouer des autres histoire de tout leur dérober on remplit rien. La ferme.. On s’sent toujours aussi vides.. On est faux… Léo’ détourne son regard noir ailleurs, fixe rageusement les alentours, quelque chose n’importe quoi du moment que ça lui évite d’avoir à dévisager Klaus et ses œillades beaucoup trop perçantes. Il veut rien entendre, il s’en fout de la suite, ça sufft il en a eu assez. Y a déjà ces mots qui font écho et qui résonnent douloureusement dans son esprit fatigué. Inutile et remplaçable et vide et faux. On nous aime pas pour c’qu’on est mais pour c’qu’on a. Et si demain on v’nait à disparaître on manquerait à personne. Même pas envie d’établir un listing dans sa tête pour prouver l’affirmation de Klaus. Il a les épaules affaissés, l’échine à peine courbée il voudrait que fermer les yeux suffise à ne plus rien percevoir. Il voudrait qu’on le lâche et qu’on le laisse partir pour que tout ça s’arrête.
- Ah si, une, peut-être.. le mec qui nous a fait venir ici ce soir parce qu’il est pas foutu d’en choisir un. Parce qu’il pourra pas remplacer l’autre.
Parce que ça le fout en rogne d’avoir tord. Il baisse la tête, fixe le sol pour ne pas avoir à croiser le regard du concerné. Ernest, celui qui a rien demandé et qui a pourtant tout reçu.
- Alors ferme un peu ta gueule et fous pas tout en l’air, Léo’. - J’suis pas celui qui fout tout en l’air.
Ça s’évacue doucement comme n’importe quelle substance dans le sang, il a l’impression d’évacuer de la colère par tous les pores, il sent la haine qui lui colle à la peau et ça l’exaspère plus qu’autre chose. Il tente ensuite de se dégager de l’emprise d’Ernest, un peu brutalement sur le coup, la faute à son agacement qui grimpait en flèche. C’est bon Ern’ j’ai pas l’intention d’en remettre une à Stan dans l’immédiat. Tourné comme il peut, il lance un regard entendu à celui qui le tenait toujours avant de s’écarter, il s’éloigne d’un pas, Léo’, pose une distance de sécurité alors qu’il se tient entre ses deux amis. Si on peut les appeler comme ça.
Il sait qu’il se plante, qu’il s’obstine, qu’il doit faire des concessions pour une fois, ‘serait peut-être même temps d’en faire plus souvent à partir de maintenant. Mais on parle bien de Léocade Remington, le mec possédant l’une des fiertés les plus imposantes de ce bahut, le mec qui cherche toujours une raison de se débattre parce que c’est la seule manière d’avancer qu’on lui ait apprise, blesser c’est tout ce qu’il a trouvé pour marquer les gens au fer histoire qu’on ne l’oublie pas. Alors ok il arrête de jouer des poings. Il se tourne plutôt vers Ernest pour lui adresser un regard dédaigneux.
- Il te manquait dans ton pieu à c’point pour que tu lui pardonnes ses conneries ?
C’est ça le problème avec Léo’, il peut faire les pires coups de putes sans jamais venir s’excuser une seule fois, et puis il suffit qu’on l’atteigne un peu et il se montre rancunier et mauvais comme jamais. Trop compliqué pour lui d’exprimer clairement ce qui le heurte.
Fatigué de jouer l'intermédiaire, Ern est impuissant, inutile. Il fini lui aussi par leur dire ses quatre vérités, qu'elles plaisent ou non, et peu importe les conséquences. C'est tout ce qu'il peut faire à ses yeux: être honnête. Il veut rentrer au pensionnat et se met en route pour, abandonnant la partie.
Il se disait qu’il devrait tout noter et envoyer leur putain d’histoire de merde à un scénariste. Ou mieux tiens, faire son propre film et prendre ces deux connards en acteurs. C’est qu’ils étaient bons à ça, ces deux idiots. Brillants.
Mais c’était terminé, cette fois. Y’avait plus de script, plus de personnages, plus de jeu. Juste deux mecs à bout de leur vie qui se crachaient dessus. Juste deux mecs au bord de la falaise en train de se dire mutuellement combien ils ont besoin de sauter après s’être poussés mutuellement jusque là.
Et toi Ern’, t’es quoi là dedans ? Tu sers à quoi dans tout ça ?
Il aurait voulu croire qu’il était la colle. Celui qui les unissait, celui qui leur apportait un peu de bonheur. Celui qui les aidait à passer cette période merdique qu’était Prismver.
Mais il a dû s’planter de scénario, Ern’. Son seul rôle était celui du pauvre mec qui subit, celui qui regarde ses meilleurs amis se déchirer sans savoir quoi foutre pour arranger ça.
▬ Il te manquait dans ton pieu à c’point pour que tu lui pardonnes ses conneries ?
Il avait essayé, Ernest. De tout envoyer chier, de se barrer. Il avait espéré que ça arrange les choses. Que comme dans les films qui finissent bien, les deux héros se retrouvent et se rallient en se rendant compte qu’ils ont perdu le troisième. Que dalle. Ca avait empiré. Et pendant un moment, Ern’ avait cru que c’était un signe que ces deux mecs en avaient rien à foutre de lui.
Mais il avait eu beau essayer de s’en convaincre pour se protéger lui-même, ça avait pas marché. Ca pouvait pas marcher, pas quand il pouvait lire autant de choses dans leurs regards. Faut croire qu’Ernest fréquente trop les acteurs pour savoir quand quelqu’un joue un rôle. Même si il le joue bien.
Il savait plus quoi faire, Ern. Il s’était barré, il était revenu, il les avait réuni, il avait tenté de les étreindre. Et on l’avait repoussé. Et une nouvelle fois, Léo lui crachait dessus.
▬ Pourquoi tu fais ça... ?
Ca avait été lâché sur un vrai ton interrogatif. Sans tristesse, sans colère. Blasé, oui, il l’était.
▬ Pourquoi tu t’attaque à moi, tu m’explique ? Que tu veuilles pas sortir avec moi c’est une chose, mais ça te donne pas le droit de me rabaisser. Encore moins sachant que tu m’a fais du mal.
Y’en avait marre de ces conneries. Et il en avait marre, Ernest, d’hurler, de s’énerver. Il en avait même marre d’insulter.
▬ Et ouais, Stan me manquait dans mon pieu. Entre autre. Parce-que si j’étais avec lui juste pour ça j’serai pas là à me battre comme un connard pour que tu te réconcilie avec. J’tiendrai pas à ce point à ce que vous vous entendiez, et qu’on reforme la bande.
Il se trouvait étrangement calme. Probablement à bout de forces, en fait. Son regard s’était mis à circuler de l’un à l’autre.
▬ Vous avez des vies de merde, et savez quoi ? C’est pas mon cas. J’peux même pas dire que je comprend c’que vous vivez. Mais putain les mecs, grandissez quoi. ... Ouais, c’est ça. Vous êtes tellement matures sur certains points que j’en oublie que j’ai quatre ans de plus que vous. Mais c’est le cas, et quatre ans c’est pas rien. Moi je la vois la différence. John est mille fois plus mature que vous et putain, ça fait du bien de l’avoir.
Il ne prenait plus le tant de réfléchir, d’évaluer ce qui allait vexer ces princesses ou pas. Il en avait marre de les épargner. De toute façon, quelle que soit la méthode, ça partait en couille. Et oui, ces mots, il les disait en étant défaitiste, presque résolu. Il avait fini par regarder Stan.
▬ C’est ptet vrai que vous manqueriez à personne. A part moi, John, et Céleste malgré tout ... Mais ça tient qu’à vous d’changer ça. Vous avez des choses à apporter aux gens, j’en suis la preuve. Suffirait d’vous sortir les doigts du cul et de vous rendre compte que vous êtes pas le centre de l’univers, et qu’il a pas pour but de vous rendre malheureux. Putain les mecs la vie c’est précieux et ça peut s’arrêter demain, et regardez c’que vous en faîtes...
Il était fatigué, Ernest. Il avait hoché la tête en soupirant. Sorti ses clopes pour en glisser une entre ses lèvres.
▬ J’suis pas psy. J’peux rien faire pour vous malheureusement. Ca s’ra pas faute d’avoir essayé. Bref... J’rentre. Qui m’aime me suive.
Soufflant une gerbe de fumée, il avait simplement fait demi-tour et s’était mis en marche pour rentrer. Il se fichait de la suite. Qu’on le suive ou pas. Qu’ils se tapent dessus ou non. Il pouvait rien faire d’autre de plus que d’être sincère et de leur dire ce qu’il avait sur le coeur - c’était fait. Le reste, ça ne dépendait malheureusement plus de lui.
Et son regard se fait plus dur tout à coup, moins compréhensif. Léo’ qui nie, encore et toujours. Sûrement l’un de ses plus gros défauts. La personne à qui il ment le mieux c’est lui et pas une autre. Un de leurs nombreux points en commun d’ailleurs. Mais Stan’ il voudrait éviter de calquer ses actions sur le même motif pour une fois, parce que fermer les yeux c’est pas une option dans ce cas là. Il a merdé, ils ont merdé, on leur donne l’occasion de passer à autre chose mais pour ça faut assumer. Et Léo’ il y arrive pas encore, pas entièrement.
- Il te manquait dans ton pieu à c’point pour que tu lui pardonnes ses conneries ?
Il y arrivera sûrement jamais. C’est un cas désespéré, y a pas d’autres mots. Combien de personne se sont acharnées déjà ? Combien ont essayé de le bouger, le secouer, le forcer à avoir cette prise de conscience qui n’arrive pas ? On peut pas faire les choses à sa place, qu’il se démerde. Et Stan’ lève les yeux au ciel, hausse les épaules, plus rien à foutre, il lui accorde même plus son attention. Le corps et l’esprit ont assez encaissé comme ça, il sature.
Il fixe le sol à coté de ses pieds, resserre l’étreinte de ses bras autours de ses côtes où la douleur se fait un peu plus insistante. Long soupir que le froid fait tressaillir. Il entend Ernest répondre à la remarque acerbe de Léocade mais ne fait plus tellement attention. Il a pas envie de l’écouter, pas envie d’avoir son avis sur la question. Les épaules voûtées il se recroqueville à peine. Ça lui change pas, ça merde toujours à un moment ou un autre, il connait par cœur ce genre d’intrigue, ça le surprend même plus. Puis là Ernest va annoncer qu’il laisse officiellement tomber, que Léo’ et lui le font prodigieusement chier, qu’il a plus besoin de boulets comme eux. Et on a plus besoin de Stan’ parce qu’à part être une sexdoll et un fouteur de merde il sert pas à grand chose en vérité.
- Et ouais, Stan me manquait dans mon pieu. Entre autre. Parce-que si j’étais avec lui juste pour ça j’serai pas là à me battre comme un connard pour que tu te réconcilie avec. J’tiendrai pas à ce point à ce que vous vous entendiez, et qu’on reforme la bande.
Il est peut-être un peu plus que ce qu’il croit être, Stan’, pour ça qu’il a l’air désemparé lorsqu’il lève son regard pour le poser sur Ernest. Et même si ce dernier enchaîne pour leur faire des reproches il se sent un peu plus léger, un peu moins oppressé.
- Vous avez des vies de merde, et savez quoi ? C’est pas mon cas. J’peux même pas dire que je comprend c’que vous vivez. Mais putain les mecs, grandissez quoi. ... Ouais, c’est ça. Vous êtes tellement matures sur certains points que j’en oublie que j’ai quatre ans de plus que vous. Mais c’est le cas, et quatre ans c’est pas rien. Moi je la vois la différence. John est mille fois plus mature que vous et putain, ça fait du bien de l’avoir.
Mais il sait tout ça, Stan’, on le lui a tellement répété qu’il a l’impression qu’Ernest ne fait que réciter ce texte que tout son entourage se passe pour l’apprendre par cœur. Il l’écoute sans rien dire, sans ciller, sans vraiment assimiler. Parce que c’est un gamin coincé dans son univers et tous les discours moralisateurs au monde ne parviendront pas à l’obliger à en sortir, c’est comme ça.
- C’est ptet vrai que vous manqueriez à personne. A part moi, John, et Céleste malgré tout ... Mais ça tient qu’à vous d’changer ça. Vous avez des choses à apporter aux gens, j’en suis la preuve. T’es l’exception, Ernest, nuance. T’es cette chance sur cent, sur mille, sur un million qu’on croyait trop infime pour se produire et ça m’étonnerait que ça arrive de nouveau. Pas avant un long moment en tout cas. Alors si ça s’arrête trop tôt ça portera jamais ses fruits, ça aura servi à rien. « Suffirait d’vous sortir les doigts du cul et de vous rendre compte que vous êtes pas le centre de l’univers, et qu’il a pas pour but de vous rendre malheureux. Putain les mecs la vie c’est précieux et ça peut s’arrêter demain, et regardez c’que vous en faîtes...
Comme à chaque fois qu’on lui fait la leçon Stan’ détourne le regard en haussant les sourcils, fait mine de ne pas se sentir visé. Sauf qu’Ernest a raison. Stan’ c’est qu’un enfant qui joue à l’adulte. Pour ça que ça surprend souvent quand on réalise qu’il a ce coté immature bien présent. Ce coté immature qui en a rien à foutre des remontrances et qui préfère se passer en boucle les premiers mots. Et ouais, Stan me manquait dans mon pieu. Entre autre. Entre autre. Donc pas que. Ça le fait sourire. Il a cette espèce d’euphorie stupide et sans raison, alors qu’au fond ça veut pas dire grand chose cette phrase. Un gamin, rien que ça, un gamin dont le niveau d’attention vole pas plus haut que celui d’une prépubère in love actuellement et qui reporte un regard un peu distrait sur un Ernest qui s’avoue vaincu.
- J’suis pas psy. J’peux rien faire pour vous malheureusement. Ca s’ra pas faute d’avoir essayé. Bref... J’rentre. Qui m’aime me suive.
Et c’est l’expression d’un gamin qui réalise qu’il a blessé qu’affiche Stan’ là tout de suite, lorsqu’Ern’ tourne les talons pour s’éloigner. Il a trop d’honneur pour se l’avouer alors il se contente de froncer les sourcils, joue l’innocent, la victime dans l’histoire. C’est vrai après tout, il s’est fait cogner comme il faut et on s’occupe même pas de lui. Nan tout ce qui importe Ern’ c’est de les voir s’excuser et oublier, mais ce qu’il veut Stan’ c’est qu’on prenne un peu soin de sa personne, ça fait longtemps et il en a marre d’attendre, tant pis si Léo’ facilite pas les choses.
- Mais j’ai rien fait moi pour une fois !
Il voudrait qu’Ern’ s’arrête, l’air de dire ‘ah oui c’est vrai’. Sauf qu’il arrive pas à attirer son attention, son petit numéro ne prend plus et il arbore une moue un peu déçue, reposant sa tête contre le muret derrière lui. Alors il prend une longue inspiration, laisse l’air glacial emplir ses poumons comprimés, et ses paupières tombent quelques secondes. Sa mâchoire se serre lorsqu’il rouvre ses yeux pour les poser sur Léo’, lui demandant du regard si il était satisfait du résultat. Stan’ se contente de lui lancer quelques mots sur un ton dédaigneux, mais aussi résigné.
- … Tu peux finir le boulot si tu veux. C’est l’occasion.
Et parce que la situation est ridicule au possible, il se met à ricaner, l’air moqueur.
« … Tu peux finir le boulot si tu veux. C’est l’occasion. » Ca lui prend deux secondes, peut-être trois. Y’a Ern qui lève les yeux au ciel, serre la mâchoire et le poing et se retourne pour débouler sur Stan comme une furie. C’est ses deux poings qui empoignent son pull au niveau de son torse, c’est les épaules de Stan qui heurtent le muret derrière lui sous l’impulsion colérique d’Ernest. « Mais putain, ta gueule ! Ferme ta gueule ! »
C’est crié, parce-que si c’est deux idiots sont blasés et fatigués de la vie, Ernest a les nerfs à vif, parce-que lui l’aime beaucoup trop, cette vie. Et il les aime beaucoup trop, ces deux cons.
Et il l’a dit à Léo, déja, il lui a fait comprendre, il lui a couru après, il l’a embrassé, il a même failli faire ce qu’il sait faire de mieux pour exprimer son affection; il a failli le baiser, parce-qu’Ernest c’est un con, c’est un mec qui a pas grand chose dans le crâne, il sait pas faire de beaux discours, il sait pas exprimer ses sentiments. Alors il baise, il baise, Ernest. Comme un rageux frappe pour exprimer sa colère, lui baise pour exprimer son affection.
Et tu le comprends pas, ça, Stan ? Tu comprends pas que c’est toi qu’il touche le plus, qu’il câline le plus, qu’il embrasse le plus, qu’il baise le plus ? Il peut pas donner tout ça à Léo et ça le frustre, oui, mais toi il peut te le donner et il te le donne, il te le donne plus qu’à n’importe qui.
Mais tu piges pas, Stan, tu piges pas c’que ça veut dire et ça l’rend dingue, Ern’, que tu comprenne pas que c’est pas juste des coups de reins, c’est pas juste pour se vider les couilles. Ern est vulgaire parce-qu’il a aucun vocabulaire, aucune connaissance sur rien si ce n’est son jeu d’acteur, il sait pas s’exprimer en dehors d’un plateau de tournage, d’un script déja rédigé. Il sait pas faire alors il fait comme il peut, et tu captes pas.
« Tu captes pas combien j’tiens à toi... »
C’est soufflé, tout bas, pour faire suite à ses pensées qui s’emmêlent dans tous les sens. Ernest, c’est un coeur, un coeur gigantesque, et Stan a tellement aucune estime de lui qu’il voit pas que ce coeur, il en a au moins 50%. ... Si ce n’est plus.
Parce-que les choses changent. Parce-que Léo faut faire une croix dessus, Léo lui a fait du mal, Léo lui en fera toujours, c’est comme ça.
Mais Stan lui a jamais fait de mal. Stan a toujours été là, Stan a toujours donné. Et ça, il a fallu qu’Ern détourne son regard de Léo pour vraiment s’en rendre compte.
« Ca m’tue... Ca m’tue qu’tu sois pas heureux putain... »
Il a toujours pas lâché son pull, et quand il le fait, juste d’une main, c’est pour tourner le regard sur Léo, derrière eux.
« C’est valable pour toi aussi... »
Mais y’a plus de rancoeur de ce côté là, c’est plus amère, moins facile. Léo l’a plus charmé, mais Stan l’a plus aimé.
Stan l’a plus aimé...
Son poing sur son pull se desserre alors que son regard retombe sur lui, yeux dans les yeux. Il lâche le tissu pour porter sa main à son visage, gorge serrée. Le contact de sa peau sur la joue de Stan est doux malgré la tension, malgré la hargne qui semble figer toujours les traits de l’acteur. Ca dure une seconde, une simple seconde pendant laquelle il regarde Stan comme il l’a probablement jamais regardé, chérissant sa joue, chérissant son amitié, chérissant tout ce que ce mec lui apporte.
... Et qu’il n’est visiblement pas capable de lui donner en retour. C’est qu’avec leurs conneries, Ernest croit qu’il est un mauvais pote, qu’il est pas foutu de les rendre heureux, et c’est le cas. Il aura beau tout faire, ça suffira pas. Parce-qu’ils ont pas besoin d’un ami, d’un amant ou d’un copain. Ils ont besoin d’aide, ils ont besoin de quelqu’un qui les aide à retrouver le sens de la vie, parce-qu’ils l’ont paumé. Ils se sont paumés. Et ça lui fait du mal, à Ern’, de pas réussir à les guider.
Quand il s’est rué sur Stan’, il a failli menacer Léo, lui cracher que si il “finit le travail”, ça va mal se passer, très mal. Parce-qu’Ernest est protecteur, loyal, aimant. Et Stan arrive pas à en avoir conscience, mais tout ça, il l’est plus avec lui qu’avec quiconque. Mais maintenant qu’il regarde Léo, il a aucune envie de le menacer, de l’insulter, il a surtout pas envie de le rejeter parce-que lui aussi il souffre, lui aussi il crève - il a failli, putain, il a failli crever. Pourtant, c’est clair, en cet instant, vu les positions, vu les actes: Ern voulait pas choisir. Il voulait pas se positionner.
Mais il est là, tout près de Stan, sa main désormais dans sa nuque à regarder Léo, séparé de lui par quelques mètres glacés. Il voulait pas, Ern. Mais il l’a fait, son choix.
Alors il essai de lui faire comprendre, à Léo. Il essai de lui dire par le regard qu’il sera toujours là pour eux deux, qu’il demande que ça de pouvoir les aider, de pouvoir les rendre heureux. Ern veut pas lâcher Léo et c’est ce que son regard signifie, mais aucun mot ne sort plus de ses lèvres. Parce-que positionné comme il est, ça voudrait rien dire. Ca a beau vouloir dire quelque chose pour lui, Léo peut pas comprendre. Léo va pas vouloir comprendre.
« On rentre. » Finit-il par dire à Stan sans le regarder, la voix basse. Il s’écarte légèrement de lui pour le laisser se redresser, enfonce ses mains dans ses poches et regarde Léocade. « ... Viens, Léo. On rentre. Vous... fermez vos gueules, vous dîtes pas un mot, vous rentrez vous coucher et on verra plus tard. » La nuit porte conseil, demain est un autre jour, toutes ces conneries. Il veut bien y croire, Ern. Si on le dit, c’est que ça doit être vrai.
Son regard retrouve la silhouette de Stan. Et sans un mot, une main dans la poche, la seconde attrape le pull de son ami, entre ses omoplates, et l’attire vers lui. Quand le corps de Stan se trouve à portée, Ern chope sa nuque et pose ses lèvres sur les siennes.
Juste quelques secondes. Juste en surface. Mais c’est la première fois qu’ils s’embrassent hors acte ou préliminaires. Et c’est surtout la première fois qu’ils s’embrassent devant Léo depuis qu’Ernest crush sur lui.
Le D ôte ses lèvres de celles de Stan, bouffé d’angoisse à l’idée que Léo le prenne mal, qu’il prenne ça pour une trahison, un abandon - pourtant Ern est pas à lui. Puisqu’il n’a pas voulu de lui. ... Et Stan qui se mettrait à penser qu’il est un lot de consolation, manquerait plus que ça, mais ça lui traverse l’esprit.
... Sont épuisants. Ern pousse légèrement Stan en avant pour lui indiquer de prendre la tête de la marche. Et la main toujours dans la poche, lance un regard à Léo en lui faisant un signe de la tête pour lui dire de suivre.
Faut croire qu’Ern aussi est têtu quand il veut. Cette soirée avait un but, et si ils arrivent à rentrer tous les trois entiers, ensemble, même en silence, ce sera déja énorme.
« S’vous plaît les mecs. J’vous demande pas grand chose. Mais si vous m’appréciez un minimum au milieu de vos égos monstrueux, juste, fermez vos gueules et rentrez putain de merde. »
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Sujet: Re: finish him ∆ sternéo Dim 18 Jan 2015 - 16:16
sternéohnive
quit the bullshit already
Ils sont que des gamins encore, des enfants qui jouent à faire comme les grands, qui jouent tellement bien qu'on y croirait parfois. Et Ern' il y a cru, il est tombé dans le panneau, et c'est toujours étrange de sortir de cette comédie pour retrouver un minimum de lucidité. Heureusement qu'il est là, Ern'. Stan' et Léo' ils sont en roue libre, y a plus d'adultes pour régir un minimum leur existence. Paumés, ils ont plus l'age qu'on leur tienne la main et pourtant, ils ont tellement besoin qu'on leur indique l'itinéraire un minimum. Parce que c'est pas normal qu'ils se comportent comme ça, c'est pas normal que Léo' arbore une moue agacée digne d'un sale gosse de quatre ans qu'on engueule alors que tout ce qui se passe c'est grave. Il enchaine les conneries, il a juste abusé sur tous les points et il s'en rend même pas compte, c'est ça le pire.
Logique qu'Ernest en puisse plus qu'il sature qu'il leur pose un ultimatum. Il ferait mieux de laisser tomber ces deux pauvres connards, ça vaudrait mieux pour sa santé mentale. Faudrait qu'il lâche Léo une bonne fois pour toute parce que ce mec lui fait pas du bien. Suffit de voir dans quel état il a pu le mettre. Imbécile de Léo' qui blesse parce qu'il sait pas faire autrement, ça lui permet d'esquiver les problèmes, il a toujours fait comme ça.
Enfin faut croire que les mots le touchent un minimum. Il fait la gueule lorsqu'Ern' commence à faire demi-tour, il joue le mec impassible alors qu'au fond ça le heurte. Y a la colère qui retombe et cette chaleur désagréable qui lui monte au visage, brûle ses joues. C'est pas souvent qu'il ressent la honte que la hargne étouffe les trois quarts du temps.
- … Tu peux finir le boulot si tu veux. C’est l’occasion.
Regard un peu las, comme si ça avait fini de l'amuser. Il a plus envie de lui faire la guerre, à Stan'. Il voit les traces qu'on laissé la haine sur son visage et ça le fout encore plus mal. Il sait qu'il est loin d'être le premier à faire fleurir ce genre de marque sur ce mec mais il avait pas envie d'être sur la liste. Et il sait pas ce qui l'attriste le plus. Les hématomes ou cet expression désinvolte. Comme si ça ne faisait rien, comme si on en avait l'habitude. Il voudrait juste laisser passer, faire la paix pour ce soir au moins, comme Ern' a dit, et puis tendre sa main à Stan' pour l'aider à se relever après l'avoir violemment mis à terre. Il l'aurait fait si Ern' avait pas été plus rapide à le mettre debout.
Il reste immobile, planté là, les mains dans les poches de son blouson. Regard impassible. On s’attendrait à ce qu’il pousse un soupir exaspéré, blasé par la scène à laquelle il assiste, qu’il fasse une remarque un peu acérée pour abréger. Pourtant il se tait, silence complet de son coté. Il dévisage Stan et Ern tour à tour alors qu’ils sont tout à coup dans leur petit monde, alors que Léo’ il existe plus. Y a de l’amertume dans ses yeux lagons, y a ce goût amère des mots blessants qui envahit sa bouche et sa mâchoire se serre. Tu tiens tellement à lui qu’il te sert de sex doll depuis des mois, ça te tue tellement qu’il soit pas heureux que tu continues, et tu fais ça parce que ce qui compte le plus dans l’histoire c’est moi, c’est moi ça sera toujours moi, Ernest. Horrible égoïste qu’il est, Léo’, à se persuader qu’il est le centre du monde, de leur monde. C’est sûrement pas le cas pourtant. Pour ça qu’il est aussi acerbe et qu’il a les yeux revolver lorsqu’il croise ceux d’Ern’.
- C’est valable pour toi aussi...
Il se contente de hausser les épaules avec une expression dédaigneuse pour seule réponse et son regard se fait fuyant, parce qu’Ernest le fixe, tente de lui faire comprendre quelque chose qu’il a pas envie de capter. Il a déconné. Il a brisé un truc et même si il réussi à rassembler les morceaux ça aura jamais l’air clean comme avant, y aura toutes ces petites imperfections qui lui rappelleront que c’est de sa faute.
- ... Viens, Léo. On rentre. Vous... fermez vos gueules, vous dîtes pas un mot, vous rentrez vous coucher et on verra plus tard.
Ses sourcils se froncent rien qu’une seconde parce qu’il voit Ern’ embrasser Stan’ et ça provoque en lui quelque chose qu’il arrive pas à piger. Il voudrait prend ce geste pour de la pure provocation et riposter, en profiter pour décharger sa rancœur à nouveau mais y a ce sentiment de lassitude qui écrase tout, comme un poids sur ses épaules qui le force à ployer l’échine pour une fois. Et il refuse de croiser à nouveau le regard de ses amis, toise le sol à la place, joue le mec désabusé qui s’en fout, faites comme vous voulez j’en ai rien à battre. Qu’ils se cassent tous les deux ça l’intéresse plus, il veut plus faire partie de la bande si c’est comme ça.
- S’vous plaît les mecs. J’vous demande pas grand chose. Mais si vous m’appréciez un minimum au milieu de vos égos monstrueux, juste, fermez vos gueules et rentrez putain de merde.
On lui laisse pas le choix. Chieur de service, il fait mine de ne pas voir Ernest quelques secondes, daigne enfin lever la tête vers lui, air hautain à l’appui. Il déteste ces moments là, c’est le genre de situation qui l’énerve, encore plus que le problème en lui même. Parce que les choses se font pas toutes seules, faut faire des efforts pour que ça avance, admettre que quelque chose cloche plutôt que de continuer à fonctionner avec ce défaut. Et ça Léo’ ça le débecte.
Mais y a Stan’ qui fait cet effort, et Ern’ qui est visiblement décidé à ne pas lâcher son regard jusqu’à ce qu’il le voit bouger son cul et marcher à leurs côtés. Ils auraient pu se barrer dès qu’il avait commencé à blesser avec les mots et les poings. Il comprend pas, Léo’, il comprendra sûrement jamais. Derrière le masque de la méchanceté là tout de suite y un mec paumé, complètement désemparé par ce qu’il se passe. Après tout c’est la première fois qu’on ne le lâche pas après toutes les conneries qu’il a pu faire.
Et plus tard Léo’ les remerciera sûrement de ne pas s’être découragé. Mais pas ce soir. Ce soir il se contente de jouer le bon prince et d’accepter de se résoudre à les suivre. Il lève les yeux au ciel, soupire sans discrétion. Il se met enfin en marche, s’avance, passe entre Stan’ et Ern’ en les bousculant à peine pour être devant.
- Ouais c’est bon on bouge, j’sais qu’vous avez hâte de vous retrouver seuls dans la même piaule.
Vanne un peu acide comme il avait l’habitude d’en lancer avant que tout ne déconne. C’est dit sur un ton mi moqueur mi méprisant. Parce qu’il faudra être patient, le temps que toute la tension accumulée retombe. Ern’ l’a dit après tout, cet égo monstrueux il existe bel et bien, et il est encore loin le moment où Léo’ s’en sortira sans.
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Sujet: Re: finish him ∆ sternéo
finish him ∆ sternéo
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