Humm ... Bonjour [PV Liloo]

. . . . . . Liloo adorait la bibliothèque. De toutes façons elle aimait Prismver tout entier sauf les classes E. Mais ce que je veux dire c'est que la bibliothèque était "intéressante" par son contenu. Les livres. Ah ! Une autre passion de l'étudiante. Les romans particulièrement, les fantastiques et science fiction. La semaine dernière elle avait dévoré "Hunger Games" de Suzanne Collins. C'était le premier tome et il lui avait tellement plus qu'aujourd'hui, elle n'attendais qu'une chose : entamer le second.
. . . . . . Elle e rendit donc à la bibliothèque. En entrant dans la salle, elle sembla l'accueillir chaleureusement : une fenêtre était entrouverte et en ouvrant la porte elle créa un courant d'air agréable. La jeune demoiselle oublia de fermer la porte. Son regard passait de rayon en rayon cherchant celui où se trouvait son fameux livre. Ses pas traversèrent la section "romans" et avança devant des panneaux "réaliste", "horreur", ... "Science-Fiction" ! Elle passa en revue toutes les côtes des ouvrages et arriva à la lettre "C". Comme le nom de l'auteur était "Collins", il fallait chercher les lettres "COL". Elle se pencha tout en bas d'une étagère et lu la côte du denier roman de celle-ci, "COK". Son regard se porta alors tout en haut de la suivante. Elle reconnut la tranche rouge foncé du second tome de "Hunger Games". Son pied tapa rageusement au sol. "Argh ! Foutues étagères de 2 mètres !", pensa-t-elle. Elle se calma et se mit sur la pointe des pieds en tendant le bras. Le livre se trouvait à 10 centimètres !
. . . . . . C'est à ce moment, à quelques secondes près, que Liloo entendu des pas. Elle se retourna vivement. L'inconnu, enfin pas si inconnu car elle avait une impression de déjà-vu, était un A, un grand, un châtain très blond, un mignon garçon aux yeux saphirs. Peut-être 17-18 ans ? Son expression paraissait étrange. Il souriait... étrangement et son regard avait une lueur d'hostilité. Mais cela semblait si naturel ! Tout à fait renversante cette histoire. Bref, reprenons. Il n'eut qu'à tendre le bras pour prendre le bouquin pourpre que voulait la minette. Le jeune homme le lui tendit. Liloo se sentait un peu embarassée, elle n'était pas petite, d'habitude les livres qu'elle convoite sont à sa portée et elle n'a pas besoin d'aide. Aussi elle rougit légèrement et adressa un sourire timide.

"C'est bien ça que tu voulais non ?"

. . . . . . Waw. Sa voix aussi était surprenante. Grave mais... appuyée ? Pas vraiment de mot pour la décrire en fait. Donc bon, contentez vous d'appuyée, comme Liloo. Il arborait toujours son expression louche et il la regardait dans les yeux. Avec les rayons du soleil qui filtrait à travers la fenêtre, elle en déduit qu'il devait voir ses yeux violets, et non de la couleur sombre indéfinissable habituelle. Elle rougissait toujours, son embarras ne s'étant pas volatilisé. Elle s'empara délicatement du livre qu'il lui tendait et elle lui répondit :

"Oui, euh... Merci c'est gentil."

. . . . . . Elle serra le roman contre elle et se sentit soudain intimidée par le regard la détaillant que l'étudiant portait sur elle. Il était près et aucune expression de son visage n'aurait pu lui échapper. C'est pourquoi elle se força à ne pas le fixer dans les yeux pour essayer de ne pas voir les siens qui ne cessaient de l'analyser.

"Dis moi, on a bien déjà eu des cours ensemble non ? Tu m'excuseras d'ailleurs, j'ai un blanc pour ton nom."

. . . . . . La A fut contrainte de reposer son regard dans le sien. Oui, elle l'avait déjà vu. Mais c'était évident que Liloo était plus jeune que lui. Alors pas en cours à son avis. Et d'ailleurs elle n'avait pas dit son prénom à beaucoup de personne. Donc peut-être que... En permanence ? Il aurait entendu son nom pendant l'appel ? Ou bien dans un atelier extra-scolaire proposé par le pensionnat. Il y en avait, des possibilités. Cependant la conversation avait débutée et elle se devait d'y répondre, surtout si son interlocuteur lui avait rendu un service. Et puis, de toutes façons, elle avait envie de lui répondre et de discuter.

"Des cours ensemble ? Oh je ne pense pas, tu as l'air plus âgé." Encore un sourire timide et un rougissement. Le fait de dire cette phrase était bizarre. Oui, super bizarre. La demoiselle continua. "Je m'appelle Liloo. Moi aussi j'ai comme un air de déjà-vu avec toi. Mais je ne me rappelle que vaguement. Et seul ton visage m'est familier. Don ton prénom et le reste... Rien."

Sa main droite laissa porter seule la main gauche l'ouvrage et elle passa une mèche de cheveux derrière son oreille. Ces dernières années, elle n'avait quasiment adressé la parole à personne. Et voilà que depuis quelques jours, elle rencontrait des gens régulièrement. Parfois, il y a de quoi se poser des questions sur des personnes susceptibles de "veiller" sur chaque humain.

. . . . . . Elle, ne savait rien de lui. Et elle ne pensait sans doute jamais s'habituer à lui. Il souriait peut-être mais cela semblait si faux. Son regard la harcelait. Il voyait très bien que cela la gênait. Mais on aurait dit qu'il prenait un malin plaisir à la mettre mal à l'aise. Cependant elle n'avait pas la force d'éprouver une once de haine envers ce visage aux yeux si bleus, aux cheveux si blonds, au teint si pâle... comme un ange. Mais un ange froid, et sournois. Un ange qui dérangeait mentalement la princesse capricieuse qu'était Liloo. Mais qui mettait des chaînes à sa colère.
. . . . . . Chacun de ses gestes, ses moindre mouvements, tout, il observait tout. Elle le laissait faire... Car après tout, quel était le mieux, entre être détaillée et être ignorée ? Sans doute détaillée, de la part de Liloo. Alors de la rotation de pied à au décalage de mèche, la jeune fille le laissait tout analyser, un peu intriguée et gênée, mais elle ne se sentait pas jugée.

" Je suis Jake, Jake Davis. Et, en fait, ton nom à toi non plus ne me dit rien. On a simplement du se croiser un jour au détour d'un couloir. "

. . . . . . Jake... Un nom sec. Sans résonance. Froid. Mais profond... Un nom qui collait parfaitement à la peau de son porteur. Mais pourquoi diable, ce type de garçon, était-il venu l'aider, et pire encore, continuait-il la conversation ? Lui rappelait-elle quelqu'un ? Semblait-elle différente ? Et elle, pourquoi ne se contentait-elle pas de le remercier encore une fois et de prendre congé pour aller s'assoir sur un fauteuil afin de commencer sa lecture alléchante, comme elle l'aurait sans aucun doute fait en temps normal ? Non. Clouée au sol. Inutile d'essayer de lever un pied. Plantée. Peut-être que si lui bougeait, elle le pourrait ? Qui sait. Mais là, négatif. Elle réfléchissait et le jeune homme, Jake, reprit la parole.

" En tout cas, désolé pour la confusion. C'est pas que je connaisse grand monde ici à part Wyatt et, pour mon malheur, Hiroki. Wyatt est en A lui aussi et Hiroki en E. Ce sont mes colocataires. "

. . . . . . Wyatt. Un frisson de rage la parcourut. Le fameux Seigneur grand loup hypocrite qu'elle avait rencontré dans cette fameuse salle de musique. Alors qu'il sanglotait. Elle avait sangloté, elle aussi par la suite. Enfin, elle avait quinze ans et était une fille, lui en avait dix-huit et apparemment, c'était bien un homme. De plus, après avoir était aimable il s'était montré assez rude alors que Liloo lui faisait des compliments. Cela lui restait encore en travers de la gorge. Comme un humiliation privée. Et en pensant à cela, la jeune fille fronça les sourcils, les yeux dans le vague. Sans broncher, elle répondit :

" Tu n'as pas été gâté, à la répartition des chambres. Moi je suis avec notre déléguée, Prudence. "

. . . . . . Elle marqua une pause. L'étudiante embrassa la salle du regard et vit deux fauteuils qui encadraient une petite table basse en acajou. Jake voudrait-il s'y assoir pour mieux converser ou préférait-il ne pas poursuivre ? Liloo ne refuserait pas d'en apprendre plus sur ce mystérieux personnage mais elle ne voudrait pas qu'il se passe ce qu'il s'était passé avec Wyatt. Alors autant lui demander franchement. Il n'y avait rien à perdre de toutes manières.

" Écoutes, veux-tu que nous poursuivions notre discussion confortablement dans les fauteuils là-bas ou as-tu d'autres priorités ? Personnellement, cela ne me dérange pas, je préfère juste que tu sois clair tout de suite. "

. . . . . . En réalité elle était très attirée mais surtout intriguée par cette "créature". Et elle craignait de faire des cauchemars ou d'en rêver la nuit jusqu'à ce qu'elle ait cerné sa personnalité. Aussi elle prévoyait de lui poser quelques questions banales de façon étalée pour ne pas paraître embêtante. Enfin, s'il acceptait de continuer. Sinon tant pis, elle n'aurait qu'à essayer de le revoir. Mais... Le goût d'être vue sans pouvoir voir serait toujours présent...