Sujet: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Sam 20 Déc 2014 - 14:50
Ewald peinait à ouvrir les yeux. Comme depuis bientôt quelques jours, il était sans cesse fatigué. Bien qu'aujourd'hui il avait cours, il avait eut l'autorisation de rater la journée afin de prendre un rendez-vous avec le médecin. Regardant son horloge, il soupira, déjà presque midi. Accompagné de sa forte fatigue, il ne ressentait aucune faim, et quelques maux de têtes venaient l'embêter quand il y avait un peu trop de bruit. Sauf que dans cet établissement, il y avait tous les jours un peu trop de bruit.
L'allemand mit plusieurs minutes à se réveiller totalement, assit sur son lit, grattant son torse, en fixant le mur. Il espérait que sa maladie n'ait pas avancé, s'il tenait de sa mère, ça irait bien trop vite.
Il avait un pouvoir utile aux autres, il ne devait pas mourir maintenant. Il finit par se lever, et le malade alla prendre une douche froide, qui fut rapide. Revenant en serviette dans sa chambre, il la laissa tomber, et se regarda dans le miroir. C'était un peu son petit rituel après la douche. Se mettre nu, et regarder son reflet dans la glace. Le jeune homme regardait absolument tout, il avait l'air en bonne santé, sans aucun problème, tranquille. Ewald faisait même du jogging, deux fois par semaines ( les jours où il n'avait pas cours ), quand il pouvait se le permettre. Il aimait bien que les gens normaux le voit comme une personne normale.
Ses yeux descendirent jusque son sexe. S'il 'rentrait'.. Il condamnerait quelqu'un d'autre. Normalement, c'était ainsi que cela se passait, la plupart du temps. Où alors s'enfoncer une aiguille contaminé. Il devait être unique, d'avoir eut cette maladie en voulant sauver sa mère. S'il avait su qu'il prendrait une part de sa maladie, sans l'évacuer, l'aurait-il aider ? Ce côté égoïste de son être le dégoûtait, le répugnait, car il n'avait jamais su la réponse.
Sa mère serait morte rapidement, mais juste pour lui donner un an de plus, aurait-il donner sa vie, ou l'aurait-il gardé jalousement ?
Soupirant, il gratta sa nuque, puis posa sa main sur son ventre. Il avait un peu maigrit, normal. Il avait essayé de se forcer, mais aujourd'hui ces symptômes – qui apparaissaient parfois – étaient bien plus fort ( d'où sa raison d'avoir peur d'avoir passer un stade de la maladie ).
Une fois habillé chaudement, prenant de quoi payer le médecin, il sortit rapidement, croisant quelques élèves ; soit des retardataires, soit des sécheurs à cette heure-ci. - 13h51.
[…]
L'allemand laissa la porte doucement se refermer devant lui, lisant avec difficulté l'ordonnance ( ces médecins.. ). Il devait aller à la pharmacie, le médecin lui avait conseillé de prendre une fois par jour un anti-dépresseur. Il semblerait que le manque de faim, et la fatigue étaient lié à une possible dépression, encore dû au traitement. M'enfin, il devait avoir un médicament de plus, mais heureusement, il avait un nouveau traitement qui lui faisait prendre deux ou trois médocs en moins. C'était rassurant.
16h déjà, et il devait se dépêcher, il fallait aller à la pharmacie, à pied, et revenir. Bon dieu, au moins, ça lui faisait un peu d'exercice.
[…]
Son sac en plastique à la main, qu'il faisait tournoyer avec un air blasé – alors que dans sa tête, son regard ne quittait le sachet, essayant de faire faire un tour complet de 360° au sac sans que ses médicaments tombent – il rentra dans son école, se dirigeant vers son bungalow. Il avait sérieusement envie de rien faire, et il était déjà.. 17h40. L'attente au médecin avait été siiii long. Tout le monde commençait à tombé malade ou quoi ?
Sur le chemin, il croisa deux jeunes filles d'un autre classe ; un jour, l'une d'elle s'était blessé en tombant d'une échelle en voulant récupérer un chat et il l'avait aidé, depuis elles venaient lui parler de temps en temps. Il resta quelques minutes à parler avec, avant de voir derrière un de ses amis s'approcher. Enfin, il n'était pas réellement ami, mais ils n'étaient pas non plus des connaissances, il était en plein milieu. Enfin, quoi qu'il en soit, Ewald sourit à Nathaniel, à la fois content de le voir, et agacé intérieurement. Il voulait juste se poser dans un lit et fermer les yeux en ce moment.
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Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Dim 21 Déc 2014 - 22:31
Délicatesse
▬ Oh et puis merde, vous me faites chier ! fis-je en claquant la porte derrière moi.
J’allais me prendre une heure de colle pour insulte du personnel mais je m’en foutais. Je venais de demander à une secrétaire si c’était possible d’annuler mes heures de soutien le week-end parce que j’allais bosser dans un salon de tatouage et cette vieille vache m’avait dit que c’était impossible, que dans mon cas le soutien restait nécessaire et obligatoire et insérez ici d’autres synonymes, donc qu’on ne pouvait pas l’annuler. Dans ce cas, il ne me restait qu’une solution, parce que j’avais vraiment super envie de bosser en tant que tatoueur : être un gros rebelz de la life, faire un fuck à l’administration et aller gagner ma croûte en hors-la-loi. Enfin sécher du soutien, c’est pas hors la loi mais c’était l’impression que j’aurais, sans pour autant culpabiliser.
Je traversai le couloir en furie, pensant que le bruit de la porte se serait entendu à des kilomètres à la ronde et en l’espérant même. Mais aucune tête ne sortit des autres portes. C’est normal à Prismver, ce genre d’événement. Quand j’entrai dans le hall, mon regard se porta automatiquement sur feu le lustre qu’il y avait avant l’attaque de RED, aujourd’hui remplacé par… Du vide, tout simplement. Oui, une porte qui claquait, c’était banal à Prismver, comparé au déchaînement d’élèves mécontents qui réclamaient des cours et des salles décentes ! Au bas des escaliers, je vis une silhouette connue, accompagnée de deux poules qui étaient sûrement là pour draguer.
Ewald. Le grand, le sexy (selon toutes les filles qui en parlaient), le froid Ewald. J’étais certain que toutes les filles mouillaient leur culotte en pensant à lui, parce que c’était pile le type de mec ténébreux qu’elles adulaient toutes, un type sorti d’un shojo ou d’un yaoi comme lisait ma soeur. Moi je l’aimais bien ce gars, il était cool, dans le sens où il se prenait absolument pas la tête et aussi parce que j’arrivais pas à rester énervé longtemps. Sa coolness me touchait moi aussi et je ressentais le besoin impérieux de fermer ma gueule pour le laisser au calme.
Surtout depuis que certains bruits de couloirs, à peine chuchotés, étaient venus traîner près de mes oreilles. Ca ne m’avait pas plu parce que je détestais qu’on traîne les gens que j’appréciais dans la boue. Les autres par contre, ils pouvaient crever la gueule ouverte. On disait d’Ewald qu’il était atteint du SIDA et j’ignorais qui avait répandu cette rumeur à la con, mais je comptais bien lui dire deux mots dans le blanc des yeux.
Quand il m’aperçut, derrière les deux poulettes, il me fit un petit sourire qui m’en arracha un, à moi aussi. Une bonne chose après l’engueulade avec la secrétaire. Je hâtai le pas et avala les quelques mètres entre moi et le petit groupe et m’incrustai sans honte entre les deux nanas, qui protestèrent avec véhémence. Jusqu’à ce qu’elles voient qui les avaient bousculées. Moi, Nathaniel Scarlet, boulet recalé des S, retourné en E parce qu’incapable de maîtriser son don. YAY ce pedigree de ouf !
▬ Salut Ewald ! Salut… Vous que je connais pas.
Et sans demander leur reste, les deux filles se cassèrent en adressant tout de même un petit salut amical à Ewald, ainsi qu’un regard noir à mon encontre. Je leur fis un petit signe de la main, partant de ma tempe vers elles, pour me foutre d’elles ouvertement. J’étais franchement pas le type dont on devait avoir peur mais bon, j’inspirais pas confiance non plus. Tant pis pour elles, je savais qui j’étais et ce que je valais vraiment. Pas grand chose mais ça je ne le disais pas.
▬ Merde désolé, tu parlais avec elles ? continuai-je, me doutant bien de la réponse évidente. Boh c’est pas grave, je suis sûr qu’elles sont là seulement pour ta belle gueule et pas pour toi entier.
Comme si je le connaissais vraiment bien… Mais bon, je savais que sous ses belles apparences se cachaient un mec bien et sensible. Je me dirigeai contre un mur du hall, par flemme de rester debout en plein milieu et m’y assis en espérant qu’Ewald me suivrait. Ce que j’avais entendu sur lui, ça me titillait et pris dans un élan de curiosté - et de non-lyrisme, - je crachai finalement le morceau, à mi-voix tout de même malgré le peu de gens qui traînaient par là.
▬ T’sais qu’il y a des cons qui disent que t’as le SIDA ? Sérieux ça se fait pas de dire ce genre d’intox sur les gens putain ! J’vais leur casser les dents ils vont rien… Comprendre... ?
Je m’arrêtai un instant, fixant Ewald. J’avais apparemment fait une connerie en le mettant au courant de cette rumeur, parce qu’il avait plus l’air vraiment dans son assiette...
Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Dim 21 Déc 2014 - 23:06
Ewald sourit encore plus, presque que comme une jeune fille pucelle et amoureuse, quand son ami lui rendit le sourire. Ca lui faisait toujours chaud au cœur, car il répondait à ce sourire, donc ça voulait dire qu'il l'appréciait aussi, et Ewald avait.. Besoin de ce réconfort, savoir que malgré tout, il y avait encore des gens pour l'apprécier pour ce qu'il était. La non-chalance de Nathaniel avait toujours été une sorte de.. D'admiration. Lui aussi aimerait être aussi je m'en foutiste, mais il aimait prendre soin des gens, et même si – comme aujourd'hui – il était pas bien, il ne pourrait refuser d'aider quelqu'un, il était comme ça. Et lui, lui faisait ce qu'il avait envie, sans penser au conséquence, Nate s'en foutait qu'on l'aime, qu'on le déteste, il vivait sa vie, l'allemand lui réfléchissait toujours aux conséquences de ses actes.
Il mordille sa lèvre quand les deux filles s'en allèrent, semblant vouer une haine au pauvre petit rouquin. Pourtant, Nathaniel devait être le genre de garçon que les filles aimaient, libre, rebelle, beau et à la fois très mignon..
La phrase de son ami, concernant sa belle gueule, le fit rougir légèrement. Ewald ne pensait pas vraiment être 'ce' genre de personne. Le genre de garçon dont les filles parlaient tout le temps, dont elle s rêvaient d'amour, de famille et autre truc que jamais lui ne pourrait se permettre.
Lorsque son pote bougea, naturellement Ewald le suivit, il posa son sac en plastique entre ses pieds, et s'adossa lui aussi au mur, tournant légèrement la tête.
« T’sais qu’il y a des cons qui disent que t’as le SIDA ? Sérieux ça se fait pas de dire ce genre d’intox sur les gens putain ! J’vais leur casser les dents ils vont rien… Comprendre... ? »
Des.. Cons qui disaient qu'ils avaient le SIDA.. Ce genre d'intox..
Alors qu'il ferma les yeux, un long frisson le parcouru, et il ravala sa salive. Cela ne plaisait-il donc pas à Nate qu'on dise de lui qu'il avait le SIDA ? Un.. Un genre d'intox. Comme si.. Cela était péjoratif. Et puis comment.. Enfin.. Ces rumeurs.. Comment étaient-elles..
Le jeune homme était plus pâle, que devait-il répondre à cela ? Pour le coup, son rouquin d'ami le prenait au dépourvu. Que faire ? S'il lui cachait la vérité, peut-être qu'il lui en voudrait s'il venait à l'apprendre plus tard ? Mais si ça se trouve, avoir le SIDA était à ses yeux une maladie contagieuse, comme beaucoup le pensait, et il ne voudrait plus être son ami, qui sait même, il étendrait la rumeur et plus personne n'approchera ou ne parlera au maladie par peur d'attraper le SIDA ?
Il rouvrit ses yeux, humides à rabord et lança un regard à Nathaniel. Il n'arrivait pas à bouger. S'il partait, il se douterait de quelque chose. Mais s'il ne parlait pas.. ce serait de même. Son pouls s’accélérait dangereusement. Il devait parler, dire quelque chose putain ! Mais déjà, peut-être que Nathaniel avait comprit et songer à comment mettre de l'éloignement entre eux sans qu'il ne se rende compte ?
« E..Euh...Hm.. »
Voilà, ces quelques.. Mots occuperaient un peu Nate, euh.. Hm.. Il prit son sachet, par automatisme, pour s'occuper les mains et l'esprit et lentement, il osa rencontrer le regard de son ami.
« … Je... Euh...C..Cette rumeur... Me met mal à l'aise.. Je.. Ne.. Veux pas en parler. »
Il hocha la tête en signe d'au revoir, et partit à grand pas vers son bungalow, passant sa manche de pull sous son nez, puis ses joues. Génial cette journée. Ewald était tout d'abord malade, et ensuite on lui rapportait ceci ?! En quoi était-ce mal ?! Il n'avait rien fait, il avait cru pouvoir jouer à Dieu, et il en payait le prix, comme cet idiot de la mythologie avec ses ailes de cires qui s'est trop approché du soleil.
Soudainement, il se retourna, il allait lui dire que oui, et alors, il avait le SIDA et puis quoi ?! Cela faisait-il de lui un monstre ?! Une personne mauvaise ?!
Mais croiser le regard du roux le terrifia, et il se sentait petit, inutile, et faible. Il agrippa son sac plus fortement, tandis qu'il se mettait à pleurer. Désormais, les quelques gens qui étaient par là regarder cette scène pitoyable. Un homme qui pleurait, c'était si viril bordel.
« Je crois.. Que tu as ta réponse.. »
Ce n'était pas une phrase. Un murmure qui, si ça se trouve, seul lui avait entendu, si faible ce murmure fut. Faible, comme son esprit, son mental, et son corps. Faible, comme ne l'était pas sa maladie.
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Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Lun 22 Déc 2014 - 17:27
Délicatesse
Une fois de plus, j’aurais mieux fait de me taire parce qu’Ewald ne semblait vraiment pas à l’aise. C’était mal que je veuille péter les dents des gens ? Ou alors c’était le SIDA ? J’aurais voulu ajouter quelque chose pour détendre l’atmosphère mais qu’est-ce que j’allais faire de plus sinon aggraver la situation ? J’étais vraiment trop con et j’aurais préféré être muet plutôt qu’aveugle, et qu’on ne m’ait pas guéri entre temps.
Le silence qui s’installa me parut trop lourd, le temps trop long. C’était gênant même. Je me tordis le bas du t-shirt en regardant méticuleusement ce que je faisais, comme si ça me permettrait d’échapper à ma propre connerie et ma grande gueule. Un coup d’oeil en coin sur Ewald me fit culpabiliser encore un peu plus. Il était pâle, tendu et soudain il ouvrit les yeux. Il était au bord des larmes et çe me mit un coup au coeur. Ce que j’avais dit à Anarchy, à propos du mal que j’infligeais sans le vouloir, c’était pas si faux que ça finalement.
▬ E..Euh...Hm..
Je repartis à la contemplation de mes jambes pas bien viriles qui se profilaient sous mon bermuda en cherchant toujours obstinément quoi dire. Que j’étais désolé ? Mais de quoi ? J’avais juste informé Ewald sur une rumeur qui courait à son sujet et que ça me faisait rager royalement. Et puis son hésitation… Ca voulait dire qu’il avait vraiment ça ? Si c’était le cas, je comprenais mieux sa réaction et au moment où j’allais ouvrir la bouche, il me devança.
▬ … Je... Euh...C..Cette rumeur... Me met mal à l'aise.. Je.. Ne.. Veux pas en parler.
Je l’observai se relever rapidement et partir à l’opposé d’où on se tenait, avec un simple hochement de tête en guise de salut. Je restai con l’espace d’un moment, un peu abruti par ce qui venait de se passer. En résumé, je mets au courant un pote d’une rumeur, je le mets mal à l’aise et il se barre sans demander son reste. Et moi j’étais resté là le temps qu’il mette de la distance entre nous. Sauf que non, il ne s’en sortirait pas comme ça oh ! J’étais pas un enfoiré, c’était pas parce qu’il avait le SIDA que ça changeait un truc.
Je me mis donc à lui courir après en le rattrapant de mes petites pattes et au moment où j’allais le forcer à se retourner en l'agrippant par la manche, Ewald le fit de lui-même, me dominant de sa hauteur et de sa sensibilité. Il avait les larmes aux yeux et je lisais la peur dans son regard. Mais pourquoi je ferais peur moi ? J’étais un pauvre gringalet de 21 ans, c’était tout.
▬ Je crois.. Que tu as ta réponse.. ▬ Je… Euh...
J’ignorais quoi répondre, doué comme j’étais. Si j’ouvrais encore la bouche, j’allais dire des conneries mais j’étais né pour ça, alors pourquoi pas ? Mais avant ça, j’attrapai Ewald par le poignet pour le traîner dans un coin où il n’y avait pas grand monde parce que là où on était, tout le monde nous regardait et je détestais ça. Je trouvai finalement un endroit tranquille dans les couloirs et j’obligeai le B à s’asseoir à côté de moi et à me regarder dans les yeux, tenant fermement son menton entre mon pouce et mon index.
▬ Pourquoi t’es parti comme ça ? Je t’ai pas envoyé chier que je sache ?
Niveau finesse, on avait vu mieux, c’est sûr. Mais j’étais un peu nul pour m’exprimer, surtout quand j’avais un mec qui pleurait en face de moi. Et que je m’en voulais d’avoir sorti ça comme ça. Je me grattai la joue en relâchant son menton, un brin gêné, mais je le refixai à nouveau.
▬ Ecoute… Désolé, je savais pas que c’était vrai. Raison de plus pour aller casser la gueule de ces mecs, ça se fait pas de répandre ce genre de merde. Enfin c’est grave quoi merde ! C’est pas comme si c’était… J’sais pas… Euh… Je vais fermer ma gueule en fait, terminai-je en voyant qu’Ewald ne se calmait pas.
Je sortis de ma poche un paquet de mouchoirs en papier et lui posai sur la jambe, qu’il prenne ce dont il avait besoin. Moi qui voyais Ewald comme un homme sensible, je ne m’étais vraiment pas trompé loin de là… Mais c’était presque… Adorable ? Ca me rappelait pourquoi j’adorais jouer les protecteurs avec Warren : parce que je voulais me sentir utile et fort. Je m’adossai à côté de lui et le pris presque virilement par l’épaule en le secouant un peu. J’étais pas bien doué mais je voulais qu’il sache que j’étais là.
▬ T’sais, je m’en fous que tu sois un ancien taulard ou un malade hein. J’avais un glaucome avant et j’ai passé un mois totalement aveugle, mais maintenant j’suis là, j’te vois aussi bien que quand j’étais gosse et qu’on m’avait rien détecté. Ca se trouve, avec un pouvoir ça peut se guérir. Et mec, faut pas que t’aies peur qu’on te rejette parce que t’as le SIDA. On va pas le choper juste en restant autour de toi, c'est pas la grippe non plus ! T’as fait quoi pour l’avoir d’ailleurs ?
Ok, je savais comment on pouvait l’attraper ce truc, mais voilà, j’avais considéré à ce moment-là que ça aurait pu le soulager un peu d’en parler. Je m’en fichais un peu de ses exploits sexuels, je voulais juste être présent. Parce que ce mec me touchait et j’aimais bien ce qu’il dégageait. En dehors de larmes à cet instant.
Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Lun 22 Déc 2014 - 18:22
La paume de sa main était si chaud, presque réconfortante. Au début, Ewald tira un peu. Il avait pas envie qu'on le tabasse juste pour ça ! ( Et sachant comme ce petit rouquin était.. ). Mais ca allait, il l'avait juste forcer à s'asseoir. Et maintenant, qu'allait-il faire? Le menacer ? Non, il ne l'aurait pas amené ici, dans ce coin isolé pour le faire..Il l'aurait fait devant tout le monde, pour bien lui mettre la honte. Dans ce cas.. Peut-être que.. ?
« Pourquoi t’es parti comme ça ? Je t’ai pas envoyé chier que je sache ? »
Ewald pinça doucement sa lèvre. En ce moment, regarder Nathaniel dans les yeux était chose difficile, et gênante. C'était la première fois qu'il voyait d'aussi près son visage, non que c'était désagréable mais en ce moment, il préférerait être cacher sous une couette, ou même sous un rocher, juste.. 'disparaître'
Son regard ne tient pas, et bien vite il regarda sur le côté, évitant clairement son regard.
« Ecoute… Désolé, je savais pas que c’était vrai. Raison de plus pour aller casser la gueule de ces mecs, ça se fait pas de répandre ce genre de merde. Enfin c’est grave quoi merde ! C’est pas comme si c’était… J’sais pas… Euh… Je vais fermer ma gueule en fait, »
C'était la première fois, hors médecin, qu'on lui étalait sa maladie en face. C'était à la fois.. délivrant, et blessant. Il essayait de se faire discret par rapport à.. ça, d'un côté ça lui permettait de se croire normal, sain.. Ewald ferma les yeux, respirant un bon coup, puis il tendit son cou, sa tête en arrière, passant une main dans ses cheveux. Il devrait.. Devait l'accepter, un jour, peut-être. L'allemand rouvrit les yeux en sentant quelque chose sur sa jambe ; un paquet de mouchoir. Il accepta d'en prendre deux l'un pour ressuyer ses joues, et l'autre pour se moucher, rougissant à cause de.. cet ambiance froide.
« T’sais, je m’en fous que tu sois un ancien taulard ou un malade hein. J’avais un glaucome avant et j’ai passé un mois totalement aveugle, mais maintenant j’suis là, j’te vois aussi bien que quand j’étais gosse et qu’on m’avait rien détecté. Ca se trouve, avec un pouvoir ça peut se guérir. Et mec, faut pas que t’aies peur qu’on te rejette parce que t’as le SIDA. On va pas le choper juste en restant autour de toi, c'est pas la grippe non plus ! T’as fait quoi pour l’avoir d’ailleurs ?»
Ewald ne put retenir un rire nerveux qui dura quelques secondes. « Ca se trouve, avec un pouvoir ça peut se guérir ». Il en avait payer les frais, lui. Et.. Ce n'était pas pour rien mais.. Presque. Le jeune homme grimaça, puis il se pencha en avant, la tête caché dans ses mains. On ne pouvait en guérir. Pour l'instant, c'était impossible. Il avait juste essayer d’innocemment faire gagner plus d'années à vivre pour sa mère, voir même la guérir, et il en payait les frais ?! C'était injuste. Il était enfant, il avait cru à la petite souris, toute ces conneries, ces « Maman va guérir » et il se retrouvait là. Une année de plus à sa mère à vivre. Au final, qu'avait-elle vécue ?! Une souffrance de plus, à devoir sourire quand ça allait mal, à essayer de croire en son fils. Elle avait dû le savoir, ou peut-être y croyait-elle ? Ewald avait donné à sa famille l'espoir..
Un coup de poing tomba sur le petit banc sur lequel il était assit, le visage rouge, humide. Il lui fallut plusieurs minutes pour se calmer, et il reprit ses couleurs normal. Pour calmer ses nerfs, il malaxait le pauvre paquet de mouchoir, tandis qu'un léger « Désolé »sortit de sa bouche, à l'intention de Nathaniel.
« Je..N'ai jamais.. Jamais touché sexuellement quiconque. Je n'ai jamais tenu la main d'une personne que j'aurai aimé, jamais embrassé, jamais. Je suis.. Ce qu'on appellerait un puceau. Alors comment j'aurai pu attraper cette merde hein ? »
Il était en colère, et lorsqu'il regarda le rouquin, il mordit sa lèvre, avant de détourner le regard, sévèrement. Il n'avait pas à s'en prendre à lui mais juste évoquait la chose le rendait presque fou.. La tristesse était sœur de colère, non ?
« C'est la première fois que.. J'en parle.. S'il te plait.. N'en parle à personne.. , il reprit une respiration, ravala sa salive et se lança, Comment quelqu'un de vierge pourrait avoir le SIDA ? Non, non, non, je ne me drogue pas, ou ce genre de chose. J'ai.. Tu parlais d'un pouvoir quelconque qui pourrait guérir ma maladie.. J'ai ce pouvoir, du moins une partie. J'étais à l'hopital quand j'ai apprit que j'étais spécial. Ma mère, elle, avait eut le SIDA, par son amant, mes parents étaient divorcés, bref, le topo habituel. Et donc elle était malade. J'ai voulu lui prendre la main, et.. Quelque chose c'est passé. Un échange. Quelques jours plus tard, la maladie avait régressé. On était tous persuadé qu'il s'agissait de moi. On a dans nos ancêtres quelques personnes qui arrivaient à guérir des petites maladies. Des petites. On n'a jamais pensé au conséquence. Ma mère est morte un an plus tard. J'ai essayé de lui retirer peu à peu sa maladie, mais... Mon corps ne tenait plus, je n'avais que 10 ans. Que pourrais-je faire dans mon état ? Rien. Je lui ai juste permis de.. 'vivre' quelques jours, quelques mois de plus.
Il y a juste 4 ans, j'ai commencé à avoir quelques symptômes. Je savais que mon pouvoir consistait à prendre une maladie mais.. Je m'étais douté de rien, je pensais que la vie était belle, que je pourrai aider toute les personnes que je pouvais, que j'avalais la maladie, qu'elle disparaissait. Mais non. Ce n'est pas comme ça, ce serait trop facile n'est ce pas ? Quand.. Quand tu es devenu aveugle, même si on ne se connaissait pas encore très bien, on est venu me voir, et j'ai refusé. On m'a insulté sur le coup. Mais j'aurai été aveugle à ta place. J'aurai pu.. Aller.. Te permettre de voir d'un œil, en sacrifice du tien. Avec mon pouvoir je ne peux pas juste prendre. J'ai prit un peu du SIDA de ma mère. La première seconde.. Le premier millième de seconde où j'ai touché sa peau, j'étais déjà condamné.. »
Ewald regardait ses mains. Ses mains si bienfaitrices, qui lui permettrait de prendre la douleur des autres, leur maladie.
« Je suis obligé de ressentir, d'avoir un peu ces choses quand quelqu'un devient malade, ou est blessé. Et ca me fait plaisir d'aider mais.. Je suis obligé.. Ces filles que tu as repoussé. J'ai aidé l'une d'elle. Imaginons qu'elle ai un cancer endormi, que personne ne sait. Je l'aurai. Et.. Je suis obligé de vivre avec.. Je ne sais même pas quand je vais mourir. Demain peut-être, je vais avoir un accident qui va faire que ma maladie va progresser bien plus vite que prévu. Et peut-être qu'en quelques mois, il ne restera de moi qu'un corps frêle, faible, imberbe.. »
Bien qu'hésitant, il prit la main du roux. Même s'il était triste, même s'il en voulait au monde entier, Nate était là. Ils ne se connaissaient peut-être pas comme des meilleurs amis, mais il lui avait dit. Car il savait malgré tout qu'il était quelqu'un de confiance, et juste le toucher lui redonner confiance en l'homme, à cet homme, qui ne le jugerait pas parce qu'il pleurait, parce qu'il était malade, ou se plaignait comme une gamine. Sa main tremblait, et il s'accrochait à Nate comme si ce fut la fin du monde.
« Toute ces choses.. Embrasser quelqu'un.. Faire l'amour à une personne que l'on désire, que l'on aime. Vivre comme quelqu'un de normal, devoir vivre reclu, devoir faire attention à tout, juste par crainte de contaminer les gens. Je suis une sorte de maladie ambulante, si les gens d'ici apprenaient ça.. Combien me fuiront ? Respirer le même air que moi leur deviendrait insupportable. On me traitera sûrement d'homosexuel pervers, de dépravé. Et qu'ai-je fais juste pour avoir le droit à ce supplice ? Ces médicaments qui ne m'aident qu'à devenir malade... »
Il baissa la tête, laissant sa main glisser de celle du roux. A force de pleurer, sa gorge se couper et il avait du mal à respirer.
« Nathaniel.. Peut-être que tu ne l'as jamais vu comme ça, mais les gens pensent que ce n'est qu'une question d'être malade. Non. Ce qui intervient autour est encore plus meurtrier, et douloureux que le contenu de ma maladie. »
Et il enfonça... Ses ongles dans la propre paume de sa main, passant l'autre sur ses joues. Maintenant, ses yeux lui piquaient, et il avait mal à la tête. Après avoir reprit ses esprits, il prit son sac en plastique, et se leva, regardant son ami.
« Et c'est comme ça.. »
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Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Mar 23 Déc 2014 - 2:18
Fear not this night buddy
Je l’observai se cacher la tête entre les mains, témoin d’un mal qui le dévorait autant physiologiquement que psychologiquement. Il ne disait plus rien mais ça me suffisait à voir qu’il souffrait, les restes de la clairsentience m’aidant toujours un peu à “ressentir” l’énergie des gens. J’hésitai à poser ma main sur son dos pour lui montrer que je le soutenais du mieux que je pouvais et finalement, j’y allai franco en faisant comme j’aurais fait avec Anarchy quand on était gosses ou même n’importe qui. Ma main frotta son pull un instant et je m’arrêtai, la laissant simplement là le temps qu’il se calmât, pour lui montrer que je n’étais pas parti. Il mit un sacré temps et je sursautai quand son poing s’abattit sur le banc où on était assis. Heureusement que j’étais pas cardiaque...
À cette pensée, une vision de Cassandre me sauta à l’esprit et je me rendis compte que j’étais entouré de gens malades, des gens que j’appréciais mais pour qui je ne pouvais qu’être un foutu pantin souriant et inutile. Je détestais ça. Quand Ewald me murmura un petit désolé tout contrit, je lui tapotai l’épaule en haussant les miennes. Au fond, il avait pas à s’excuser, c’est moi qui avais foncé dans le tas sans réfléchir, comme d’habitude. C’était à moi de le faire. Comme toujours.
▬ Je..N'ai jamais.. Jamais touché sexuellement quiconque. Je n'ai jamais tenu la main d'une personne que j'aurai aimé, jamais embrassé, jamais. Je suis.. Ce qu'on appellerait un puceau. Alors comment j'aurai pu attraper cette merde hein ?
Je restai abasourdi l’espace d’un instant. Ewald venait de lâcher ça comme une bombe entre nous, brisant le silence gênant pour atteindre un stade de gêne plus élevé encore chez moi. Mais je le regardai sans comprendre. Ouais, comment il aurait pu attraper ça sans rien faire ? Il s’était fait un tatouage avec une aiguille non stérilisée ? J’avais vu les mochetés que ça pouvait provoquer chez certains, une aiguille sale et c’était vraiment crade.
▬ C'est la première fois que.. J'en parle.. S'il te plait.. N'en parle à personne.. ▬ Promis je dirais rien, t’as ma parole. ▬ Comment quelqu'un de vierge pourrait avoir le SIDA ? Non, non, non, je ne me drogue pas, ou ce genre de chose. J'ai.. Tu parlais d'un pouvoir quelconque qui pourrait guérir ma maladie.. J'ai ce pouvoir, du moins une partie. J'étais à l'hopital quand j'ai apprit que j'étais spécial. Ma mère, elle, avait eut le SIDA, par son amant, mes parents étaient divorcés, bref, le topo habituel. Et donc elle était malade. J'ai voulu lui prendre la main, et.. Quelque chose c'est passé. Un échange. Quelques jours plus tard, la maladie avait régressé. On était tous persuadé qu'il s'agissait de moi. On a dans nos ancêtres quelques personnes qui arrivaient à guérir des petites maladies. Des petites. On n'a jamais pensé au conséquence. Ma mère est morte un an plus tard. J'ai essayé de lui retirer peu à peu sa maladie, mais... Mon corps ne tenait plus, je n'avais que 10 ans. Que pourrais-je faire dans mon état ? Rien. Je lui ai juste permis de.. 'vivre' quelques jours, quelques mois de plus.
J’avais eu l’envie de dire à Ewald d’arrêter ça, cette histoire qu’il me racontait. Je le croyais sur parole, parce que je connaissais à peu près son don, enfin je savais qu’il avait un type “guérisseur” mais j’étais une lavette, et ce qu’il me racontait là, c’était horrible. À côté j’avais été heureux avec mon glaucome, parce que lui il était passé de bonne santé à infecté par un truc que sa mère lui avait égoïstement refilé. Dans ma tête, ça sonnait comme ça en tout cas. Mais je le laissai continuer dans un silence presque trop respectueux venant de moi.
▬ Il y a juste 4 ans, j'ai commencé à avoir quelques symptômes. Je savais que mon pouvoir consistait à prendre une maladie mais.. Je m'étais douté de rien, je pensais que la vie était belle, que je pourrai aider toute les personnes que je pouvais, que j'avalais la maladie, qu'elle disparaissait. Mais non. Ce n'est pas comme ça, ce serait trop facile n'est ce pas ? Quand.. Quand tu es devenu aveugle, même si on ne se connaissait pas encore très bien, on est venu me voir, et j'ai refusé. On m'a insulté sur le coup. Mais j'aurai été aveugle à ta place. J'aurai pu.. Aller.. Te permettre de voir d'un œil, en sacrifice du tien. Avec mon pouvoir je ne peux pas juste prendre. J'ai prit un peu du SIDA de ma mère. La première seconde.. Le premier millième de seconde où j'ai touché sa peau, j'étais déjà condamné..
Qu’est-ce que j’aurais fait si on m’avait annoncé ça quand j’étais devenu aveugle ? Est-ce que j’aurais été aussi désespéré que sa mère, à lui refiler ma merde comme un connard ? Peut-être, peut-être pas. Même si je penchais pour le négatif, parce que vivre dans le noir H24 sans plus de repères, c’était horrible. Je n’aurais sûrement pas voulu qu’on vive ça à ma place juste pour me permettre de voir d’un oeil. Mais je n’en savais pas grand chose après tout, parce qu’on ne pouvait pas refaire le monde.
▬ Nan, t’as bien fait de refuser. J’suis content que tu l’aies fait même. ▬ Je suis obligé de ressentir, d'avoir un peu ces choses quand quelqu'un devient malade, ou est blessé. Et ca me fait plaisir d'aider mais.. Je suis obligé.. Ces filles que tu as repoussé. J'ai aidé l'une d'elle. Imaginons qu'elle ai un cancer endormi, que personne ne sait. Je l'aurai. Et.. Je suis obligé de vivre avec.. Je ne sais même pas quand je vais mourir. Demain peut-être, je vais avoir un accident qui va faire que ma maladie va progresser bien plus vite que prévu. Et peut-être qu'en quelques mois, il ne restera de moi qu'un corps frêle, faible, imberbe..
La manière dont Ewald disait ça remuait quelque chose en moi, ça me broyait les tripes et ça me collait les larmes aux yeux. Il semblait si fataliste, quand je m’étais moqué de moi, j’avais tourné mon handicap en autodérision. Mais lui, il avait une maladie qui l’usait petit à petit, jusqu’à la corde et implacablement. De quoi on pouvait rire là-dedans ? Je regardai vers l’extérieur en essuyant discrètement les larmes qui essayaient de percer sous mes paupières et me crispai lorsque je sentis quelque chose autour de ma main. La sienne, encore un peu tremblante. Après ce qu’il m’avait dit, comme quoi il pouvait prendre une partie des maladies même non déclarées, j’eus envie d’enlever la mienne parce que si mon glaucome “vivait encore” quelque part dans mes nerfs optiques, peut-être qu’Ewald le prendrait. Mais je pensai également que si j’enlevais ma main, il prendrait ça comme du dégoût, du repoussement alors je restai en place comme ça, un peu trop gêné par la situation. Je serrai tout de même un peu sa main pour lui apporter un infime soutien moral. Ca jouait toujours beaucoup, le moral.
▬ Toute ces choses.. Embrasser quelqu'un.. Faire l'amour à une personne que l'on désire, que l'on aime. Vivre comme quelqu'un de normal, devoir vivre reclu, devoir faire attention à tout, juste par crainte de contaminer les gens. Je suis une sorte de maladie ambulante, si les gens d'ici apprenaient ça.. Combien me fuiront ? Respirer le même air que moi leur deviendrait insupportable. On me traitera sûrement d'homosexuel pervers, de dépravé. Et qu'ai-je fais juste pour avoir le droit à ce supplice ? Ces médicaments qui ne m'aident qu'à devenir malade… ▬ Mais certains sauront la vérité, moi je saurais la vérité. J’suis pas le plus cool ni le plus grand des amis que tu as, j’suis pas non plus un héros chevalier qui va sauver le monde de la guerre et la famine, mais c’que tu dis, ça me touche.
Ma gorge se serra à l’idée d’avouer que j’étais ému par son cas, parce que même si je portais pas vraiment mes couilles, ma fierté d’homme en prenait un coup. Ewald était privé de certains plaisirs, au sens propre comme au figuré, tout ça parce que sa mère voulait vivre. C’était humain après tout, le profit, l’égoïsme, la peur de la mort et personne n’était parfait, surtout pas moi, mais ça me foutait quand même en rage. Illégitime parce que je comprenais sa mère, mais j’enrageais un peu après elle quand même. J’étais con, je réagissais brutalement mais je ne pouvais pas m’en empêcher.
Quand il reprit la pleine propriété de sa main, j’aurais voulu la retenir, sans vraiment savoir pourquoi. Je me souvenais que dans le noir ou même mes ombres et mes silhouettes, chaque geste comptait, chaque son et chaque sourire dans la voix aussi. Je ressentais tout un peu plus que les gens qui voyaient, parce qu’on cherchait toujours à s’accrocher à une petite lumière, la moindre petite lueur d’espoir et j’avais envie d’être celle d’Ewald. Je me sentais vraiment bête à penser comme ça, parce que j’étais pas un chevalier servant, pas un prince charmant sans peur et sans reproche, j’étais juste un mec qui cherchait à racheter les conneries qu’il avait fait par n’importe quel moyen.
Un peu d’égoïsme et de compassion…
▬ Nathaniel.. Peut-être que tu ne l'as jamais vu comme ça, mais les gens pensent que ce n'est qu'une question d'être malade. Non. Ce qui intervient autour est encore plus meurtrier, et douloureux que le contenu de ma maladie. ▬ J’avais pas le même genre de problème que toi, commençai-je en hésitant sur le mot “problème”, trop peu sûr de quel mot employer, mais je sais que tout compte autour de toi, les bonnes comme les mauvaises choses. J’avais pas quelque chose de très dangereux si on s’en tient au facteur “vie” mais tout ce qui pouvait illuminer un peu ma journée dans le noir, je le prenais farouchement et je le lâchais plus. Je vais te dire un truc qui va sûrement pas te plaire mais…
Je m’arrêtai un instant, pesant mes mots et pour une fois portant mes cojones comme il fallait. Quand j’étais attaché à une cause, à quelque chose pour lequel j’avais envie de me battre, j’étais presque pris dans des élans verbieux qui ne me ressemblaient pas du tout, et je sentais déjà que ça commençait, le Nathaniel Shakespeare.
▬ J’ai l’impression que tu vois que le noir autour de toi. T’as peur que les gens soient dégoûtés parce que t’as le SIDA mais tu vas pas leur transmettre en un regard ! Pareil, tu peux… Enfin… Euh… Tu peux mettre une capote quoi. Faut pas t’arrêter à ça. Faut que tu mettes toutes les chances de ton côté pour vivre bien et heureux jusqu’à… Bah… Tu m’as compris. Je comprends pas TOUT ce que tu vis, parce que j’ai pas eu la même expérience que toi, mais j’étais normalement inopérable parce qu’on me l’a détecté trop tard mon glaucome. Mais je veux bien essayer de comprendre une petite partie si ça peut t’aider, parce que ça m’emmerde de te voir patauger dans ta mélasse d’où t’arrives pas à te sortir ton petit cul. Enfin après j’dis ça… J’suis pas la personne la plus futée au monde hein, t’en fais ce que tu veux.
Comme pour lui prouver mes paroles, en opposition à son sac de médocs, je me positionnai de façon à lui tourner le dos et remontai mon sweat puis mon t-shirt pour lui montrer un de mes nombreux tatouages. Le Carpe Diem que mon daddy m’avait tatoué entre les omoplates.
▬ J’ai demandé à mon père de me tatouer ça ici quand ma vue a commencé à vraiment déconner parce que peu importe l’endroit où il le ferait, je m’étais dit que de toute façon, je finirais par plus pouvoir le voir. Mais je savais qu’elle était là cette phrase, alors avec ou sans ombres, ça m’aidait à avancer en me foutant de mon propre handicap.
Je me rhabillai promptement, dissimulant comme je pouvais le rouge que j’avais aux joues - eh salut, je me déshabille devant toi sans prévenir, sinon ça va ? - et me retournai vers lui en souriant du mieux que je pouvais, avec une petite tape amicale sur son épaule.
▬ Allez, reste avec moi, deviens aussi con et je m’en foutiste et tu verras, déjà ça ira mieux.
Je l’attirai contre moi pour lui donner une accolade super virile de la mort qui tue et une bonne grosse claque dans le dos pour retourner à peu près à mon “true self”. Je me sentais con d’avoir viré philosophe l’espace de cinq minutes mais peut-être qu’Ewald comprendrait. Certes il avait le SIDA mais il avait des potes aussi, des amis même, sur qui il pouvait sûrement compter. Mais j’étais assez naïf aussi, à croire ça. Peut-être que c’était pas le cas du tout et qu’il était vraiment tout seul et le cas échéant, eh bah moi je serais là. Je m'étais promis de pas chialer comme une madeleine et j'avais presque réussi mon pari. Presque, parce que cette accolade, elle me servait de cache-misère, parce que j'étais qu'une putain de femmelette qui pleurait pour rien.
Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Mar 23 Déc 2014 - 3:19
Ewald regardait son ami, qui lui aussi livrait la vie qu'il avait vécu avec sa maladie. Être aveugle, dans les ténèbres complets, cela avait dû être dur, quand on savait à quel point la vie pouvait être belle, par ses paysages, ses personnes comme.. Nathaniel.
D'ailleurs, le rouquin venait de réussir à décrocher un sourire de la part d'Ewald, qui l'écoutait tout en l'admirant. Il avait raison. Il devait arrêter de voir négatif, essayer de rendre sa vie plus gaie mais.. Plus facile à penser, qu'à dire qu'à faire, connaissant le caractère et le complexe de l'allemand. Aussi, le mot « petit cul » le fit rougir.
Lorsque son ami décida de retirer son sweat, son visage devint entièrement rouge.
« Qu'est-ce que t- »
Lorsqu'il aperçut le tatouage, il fit une petite moue, se demandant si cela était la raison de son relèvement de haut, et cela l'était. Regardant le petit tatouage, il s'approcha doucement, et ses doigts frôlèrent la peau tatoué de Nate. Il sursauta quand il remit son sweat en place, replaçant sa main près de son corps, puis il cligna des yeux. Devenir con et je m'en foutiste...
Il n'eut pas le temps de penser à cela, que celui-ci lui faisait une tape dans le dos après l'avoir enlaçer, ce qui fit ouvrir grand les yeux à l'allemand, fort.. étonné de ce geste. Il n'avait jamais été aussi proche de quelqu'un et.. C'était agréable, d'avoir quelqu'un sur qui compter, qui enlacer etc.
Remettant quelques mèches de cheveux derrière son oreille, il observa le roux pendant quelques instants, et décida de le remercier lui aussi à sa manière. Il se colla contre lui, une main passant dans son dos, tandis que son front se calait contre son crâne. Il avait le nez dans ses cheveux, ca aussi, c'était une bonne sensation. S'il avait quelqu'un dans sa vie, il pourrait faire ça tout les jours, tout le temps, sans cesse. Mais il ne voulait pas prendre ce risque. Contaminer une autre personne le rendrait malade, fou, sale..
« Merci Nathaniel.. Je.. Ne suis pas sûr d'arriver à tout ce que tu as dit mais.. J'ai envie de croire que tes paroles sont vrais. Je.. Pour.. Ma maladie, je ne peux rien y faire, concernant moi et mes questions, mes pensées négatifs mais je vais essayer de me faire des amis, en osant imaginer que ma maladie ne comptera pas à leurs yeux. »
Et bien qu'il n'était pas vraiment quelqu'un de blagueur, il tenta quand même une petite blagounette pas.. vraiment rigolote.
« Et dès ce soir, je vais aller aux catins me dévierger, okay ? »
Le plus jeune recula, et sourit à Nathaniel, avant de rigoler doucement en voyant son visage. En se rendant compte de son geste, il arrêta tout de suite, rougissant fortement. Il.. N'avait jamais vraiment rit depuis son entrée ici. C'était gênant que quelqu'un le voit dans son intimité. Et oui, complexé et timide le petit malade.
« Enfin euh, bref.. Pour te remercier..Euh.. Hm.. Je.. »
Il fouilla sa poche, regardant ailleurs et sortit un bonbon encore emballé, qu'il tendit au rouquin, innocemment.
« Tiens. »
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Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ] Mar 23 Déc 2014 - 22:04
Rp terminé ! \o/ Je t'envoie des paquets d'amour et de feels
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Sujet: Re: We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ]
We need a little discussion. [ PV NATHANIEL ]
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